Johnny & Alaska ▬ Foyer

Qu’est-ce qu’il peut bien détester Jim Reed. Et le respecter tout autant. Du moins, deep down, car quand le brun et le blond se croisent, ça fait des éclairs, des joutes verbales, des insultes - et c’est toujours le blond qui lâche prise le premier. C’est toujours le blond qui fuit.

Jusqu’à fuir sa classe pour ne plus supporter tout ça, John en tête de file.

Souriant à cette pensée - la plus grande preuve de faiblesse de Jim - John a laissé l’opening se terminer, mais contrairement aux autres après le passage enfumé des Cupidons, il ne s’est pas alarmé pour retrouver son partenaire. Ce dernier étant Sid et n’étant rien de plus qu’une bonne connaissance signifiant son ticket d’entrée à la fête, il ne s’est aucunement employé à essayer de le retrouver. Non, comme d’autres, il a rapidement trouvé le comptoir, son verre de whisky, et après, et seulement après, il s’est demandé ce qu’il allait bien pouvoir faire. Lui qui n’était pas là pour Jim, ni pour Sid, ni pour quiconque en réalité, allait devoir trouver un minimum de programme à sa soirée.

Il est donc allé et venu entre les groupes, les connaissances, les amis, les profs. A l’aise comme un poisson dans l’eau quelle que soit la situation, il n’avait pas l’air de s’ennuyer dans cet état de nomade solitaire.

Et puis, il est tombé sur Ernest. Et non loin, comme toujours, Léocade et Stan. Ses plus proches retrouvés, il ne les a plus quitté, profitant pleinement des festivités avec ceux pour qui il a le plus d’affection - ou presque. Un oeil régulier était jeté à Olive, de loin, veillant. Veillant à quoi - on ne le saura probablement jamais.

Et puis, les gens ont commencé à disparaître. Les rumeurs ont circulé; les Cupidons passaient à l’attaque. Il a été intéressant pour John de croiser les mémoires de ceux qui en revenaient. Comme il s’en était douté, Jim ne faisait pas les choses au hasard. Ces fameux rendez-vous imposés avaient un but. Aussi, John s’était attendu à être téléporté quelque part avec Olive. Ou peut-être Emma. A moins qu’on ne le confronte à quelqu’un avec qui ça tournerait mal - ce qui au moins donnerait un intérêt certain à cette soirée.

Et le voila, son tour. Téléporté soudainement alors qu’il parlait à Ernest, le voila qui se retrouve seul dans le foyer, whisky à la main. Un rapide coup d’oeil lui permet de voir qu’il n’y a pour le moment personne. Bon, il attendra. En premier, il va à la porte et essai de l’ouvrir - verrouillée. Il note l’information dans un coin de sa tête et, détendu, fait son petit tour dans le foyer. Ses doigts glissent sur le canapé, son regard sur le baby-foot. Il contourne le tout et s’assied dans le premier en posant son verre sur la table basse. Devant lui, un jeu de cartes a été laissé. Il le prend en main et s’amuse à manipuler les cartes avec une grande dextérité, lui qui en plus d’être un grand joueur s’est entraîné des années à la prestidigitation.

Et il attend, simplement, patiemment. Il ne faut pas plus de deux minutes pour qu’une nouvelle présence se déclare derrière lui: le Cupidon apparaît et disparaît, laissant là une jeune fille. ... Blonde. Le voila surpris. Ce n’est donc pas Emma ni Olive, et parée ainsi, avec son masque, John ne reconnaît pas Alaska. Il pourrait connaître son identité - et toute sa vie - d’un simple regard, mais il semblerait que la magie soit inutilisable ici. Il l’a sentie bloquée dès les premières secondes de son arrivée.

Alaska est une connaissance, pas une proche. Il risquerait même de ne pas associer sa voix à son visage si elle décidait de rester masquée. Evidemment, après un temps, il la reconnaîtra. Lui décide de ne pas jouer le jeu et se dévoile alors tandis qu’il se lève du canapé: son masque noir glisse vers le haut, s’échoue sur la table. Et maintenant qu’il est debout face à elle, son regard du noir le plus profond parcourt un seul instant la silhouette féminine. Superbe. Cette robe a du attirer bien plus d’un regard ce soir. Mais John n’en est pas vraiment à ses premières expériences de ce côté là, et son regard retrouve rapidement les yeux de la belle inconnue - qu’il est pourtant persuadé de connaître. Ca lui reviendra. En attendant, comme il l’a fait à Hannah en début de soirée, le gentleman saisit la main de la belle pour, yeux dans les yeux, lui faire un baise-main.

John est vieux jeu. « Qui que tu sois, tu es superbe. Très bon choix de robe. » Un sourire, et il la lâche doucement, se redresse, s’amusant déja de la suite des événements. Va t-elle se dévoiler ? La reconnaîtra t-il au premier éclat de voix ?

Et pourquoi elle. John n’a rien a dire, rien a faire avec une blonde, qui qu’elle soit. Alors, il semblerait qu’elle ait quelque chose à faire avec lui et c’est pourquoi il s’est dévoilé dès le départ. « ... Une idée de la raison pour laquelle on est ici ? » Demande t-il presque innocemment: ça l’aurait été si son regard n’était pas si pénétrant, si curieux et amusé. Et voyant qu’elle a elle aussi son verre à la main, lui retourne chercher le sien et revient face à elle. Il entrechoque tout doucement leurs verres, yeux dans les yeux, d’un simple hochement de tête silencieux et plonge ses lèvres dans le liquide ambré, sans la quitter des yeux un seul instant.

©Gau

Gonna pop your bubblegum heart

Elle était bien dans les bras d'Aiden. Corps emmêlés et esprits détachés, Alaska s'était envolée. Un instant, le temps d'une soirée, elle avait tout oublié. Juste pour s'amuser. Alcool dans les veines, sourire dans les yeux, elle aimerait lui faire quitter ce sourire à demie teinte qui orne son visage sans arrêt. Sans doute parce qu'il court Aiden, et qu'Alaska a compris qu'elle ne pourra jamais rien faire pour lui. Alors doucement elle l'avait attiré contre elle, offrant à cet homme de plus de cent ans ce qu'on offre depuis la nuit des temps. Un baiser pour réconforter, léger, simple, sincère. Effleurant à peine ses lèvres. C'était pas une invitation. Loin de là. Peut être plus tard dans la soirée. Non. C'était juste pour prouver qu'ils étaient là. Tous les deux.
Et puis on l'avait arrachée.
Sans comprendre ce qui lui arrivait, elle quittait les folies de la soirée pour se retrouver propulsée dans le foyer de l'école. Pourquoi ? Pourquoi ? Putain. Putain de Jim. Elle lui ferait bouffer ses dents dès qu'elle le croiserait. Il venait de lui enlever la seule chose à laquelle elle avait appris à se raccrocher. Ok. Elle allait sortir maintenant. Mais dès qu'Alaska se tourne pour chercher la sortie, ses yeux tombe sur un jeune homme. Elle n'avait pas venir ça du tout. Mais alors pas du tout. Ouai, Jim. Elle allait décidément de faire payer ça très prochainement.
Main crispée sur son verre, la jeune fille essaye de trouver quelque chose à dire, mais toujours sous le choc, elle se contente de fixer l'inconnu, qui n'est pas si inconnu que ça.
oh pitié non, non, non, non, s'il vous plaît pas lui, pas ce soir
Sérieusement, on se foutait de sa gueule. Le baise main et les mots de Johnny la font rigoler. Oh mon dieu. Il ne l'avait pas reconnu. Il ne savait pas qui elle était. Merci Aiden pour l'idée du loup noir tout simple. Allez Alaska, tu peux le faire. Prenant son courage à deux mains, elle lui rend son regard, refusant de baisser les yeux.

«Je sais. Merci John. T'es plutôt pas mal toi aussi ce soir. »

Elle essaye de prétendre. Prétendre que cette rencontre ne la déstabilise pas. Que l'homme qui se tient devant elle n'a aucune importance. Que celui à qui elle a été arraché pourra attendre. Mais ça cogne furieusement dans sa poitrine. Percussions qui s'emballent, elle se croirait à un concert de jazz qui a mal tourné. Silencieuse, elle prote à son tour son verre à ses lèvres. Cul sec, elle le vide, vodka ou bien soda, eau ou vin, elle ne sait plus. Alaska ne demande qu'un peu de soutient pour ce qu'elle se prépare à affronter.

Posant son verre sur la table la plus proche, elle tourne le dos au jeune homme et son regard se pose sur la porte de sortie. Parfait, elle allait pouvoir partir le plus vite possible et John oublierait sans doute cette rencontre malheureuse. Sauf que non. C'était verrouillé. Un court instant, elle s'acharne dessus avant de lâcher un de ses meilleurs jurons. Abandonnant, Alaska décide de venir s'asseoir pas loin du A, levant la tête, elle cherche à nouveau son regard charbon. Oui, John a les yeux noirs. Elle en est presque certaine. Sourire légèrement hésitant elle observe. Putain ce qu'il est beau ce soir, avec son costume nickel et cette nonchalance avec laquelle il aborde leur situation.

« Je ne sais pas pourquoi. »

Bien sur que si elle sait pourquoi. Juste qu'elle refuse de l'avouer. Pas maintenant, alors qu'elle sent encore le corps d'Aiden pressé contre le sien.

« Et toi monsieur parfait ? Une idée ? Quel coup tordu monsieur Reed nous a-t-il inventé ce soir ? »

Elle jouera. Parce qu'elle n'a pas vraiment le choix. Mais pour le moment, Alaska garde plusieurs cartes dans sa manque. Masque sur le nez, elle ne compte pas l'enlever de sitôt. Sinon il comprendrait tout de suite pas vrai ?