Ce n'est pas un rencard |PV. Sonera Di Gregorio

C’était vendredi, la fin des cours. Enfin… J’étais coincé dans le dernier cours de la journée. J’avais rendez-vous avec Sonera à 18h30 dans la cour intérieur. On devait aller au Remains et discuter des S. Je commençais à m’intéresser à cette classe. Dangereux lionceaux immatures et assoiffés de sang.  Le sujet est venu sur la table alors qu’on discutait sur la ChatBox de l’école, je lui avais proposé de se voir à l’extérieur de Prismver pour en discuter, ce serait plus discret que sur la ChatBox.
Je ne voulais pas lui attirer d’ennuis à cause de ma curiosité. C’est ainsi que je me retrouvais à avoir rendez-vous avec Sonera. Je faisais danser mon stylo entre mes doigts, je maîtrisais déjà la notion abordée durant ce cours. Je n’attendais qu’une chose la sonnerie.

Enfin, libéré, la sonnerie sonna comme le glas de la liberté, je rangeais soigneusement mes affaires et je me dirigeais vers ma chambre pour me changer. Pantalon noir, chemise bordeaux, duffle-coat noir, et me je dirigeais vers la cour intérieur pour attendre Sonera. Je regardais ma montre… Il était 18h… J’ai été plus rapide que prévu, j’allais me poser sur un banc, et j’attendais.
Je repensais à ce qu’Anarchy m’avait raconté sur la ChatBox… Anshu Agni Ânkhs-Amon… Ce mec me faisait froid dans le dos, son pouvoir aussi. Donner un handicap… Je ne pourrais pas l’esquiver… Le moyen le plus rapide de le neutraliser serait de l’emmurer ou l’enfoncer dans le sol en le faisant phaser avec moi… Je soupirais et je secouais la tête… brrrr…

C’est plus fort que moi que de réfléchir de cette manière… Que faire si… Il faut que je les identifie et établisse un plan pour les neutraliser si jamais… Ils sont assez vantards et ils répandent la violence assez facilement, il faut que je récolte des témoignages et des infos sur leurs dons…
Mais discrètement, je ne dois surtout pas attirer l’attention sur moi. Impossible de trouver quoique ce soit dans les dossiers de l’école. C’est un rang officieux… Dommage, ça m’aurait facilité les choses. Avec mon don, je suis un cambrioleur hors-pair.
Je semblais soucieux tout seul sur mon banc, penché vers l’avant, les coudes sur mes genoux, ma tête entre mes deux mains, je fixai le sol…

En trainant dans les couloirs je pourrais en démasquer plusieurs, ils ne se cachent pas, et leur cravate est plutôt voyante… Ne faudrait pas non plus attirer l’attention du Ranker… Je ne sais absolument pas de quoi il est capable… « Ça pue la merde cette histoire… » Je m’étirais et je relevais la tête, il faisait complètement nuit, les lumières étaient allumées, je ne les avais pas remarquées j’étais perdu dans mes pensées. Il devait être 18h passé. Sonera n’allait pas tarder. Ça me chiffonne ces S qui cogne sur tout ce qui bouge. Je me sais suffisamment fort pour pouvoir me défendre face à eux… Mais je n’ai aucune idée de l’étendue de leurs pouvoirs…
Peut-être qu’il était temps de me faire remarquer, et de participer au Fight Club… Montrer mes qualités de combattant et essayer de rejoindre les S… Les tuer de l’intérieur… mauvaise idée… je suis trop différent d’eux, je suis bon comédien mais je me ferais remarquer rapidement… Je secouais mes cheveux et je baillais avec la main devant la bouche. Un minimum de standing s’il vous plait. Je fixais de nouveau le sol et je m’égarais de nouveaux dans mes pensées. Je trouverai un moyen de les arrêter s’ils vont trop loin… Mais je crains devoir faire des alliances… Cela implique rencontrer des gens, les tester, gagner leur confiance et leur respect… Brrrrr, ça me fatiguait à l’avance.
Pour le moment leurs débordements sont discrets… Je ne devrais pas trop me prendre la tête pour le moment. J’allais passer une soirée agréable avec une amie. Pas besoin de me montrer soucieux en sa compagnie. En parlant du loup… Une ombre recouvrait la mienne. Je relevai la tête.

C’était Sonera. Elle souriait, et elle me dit de ne pas froncer les sourcils comme ça, ça allait me donner des rides. Elle me demanda si j’étais pas à partir, mais c’était plus un ordre qu’une question. Sans me laisser le temps de répondre, elle fit demi-tour et s’en alla. Je soupirai et je me relevai. Je couru les 5 mètres qui nous séparaient et j’arrivais à son niveau.
Elle me demanda à quoi je pensais sur le banc. Je lui répondis sans la regarder. « Pas ici. On en reparlera plus loin. »

« Direction le centre-ville… » On avançait tranquillement, il faisait plutôt frais, il faut dire que je ne m’étais pas vraiment bien couvert. Mais ça ne me gênait pas. On arrivait au quartier des arts. Je n’aimais pas ce quartier la journée, il était rempli de touristes snobinards qui crachaient leurs copier/coller Wikipédia. Alors que je ne haïssais pas particulièrement l’art.
On arrivait devant la porte du Remains. « T’es sûre que ça ne t’embête pas d’aller sur ton lieu de travail durant ton repos ? ». Je lui ouvris la porte. « Après vous Milady. » Je souriais, et je suivais le pas.
Je trouvais ça too much, mais j’aimais bien, quand Londres me manquait je venais ici, ça me rappelait un peu la ville. Quand la campagne anglaise de mon pays me manque c’était aux falaises que j’allais...
Faut que je retourne à Portsmouth, ça me manque trop.

On se dirige vers une table. « Je te laisse la banquette. » quel gentleman… J’ôtai soigneusement mon manteau et je le posai sur le banc après l’avoir minutieusement plié en deux. « Tu veux prendre quoi ? J’invite. Non négociable. » Je lui souriais, je pris note de ce qu’elle voulait avant de me relever pour passer commande.
Je lui parlerais de ce qui me tracasse une fois les commandes arrivées… C’est embarrassant de parler de ce que je pense, enfin je ne sais pas, je ne suis pas à l’aise quand il s’agit de parler de mes préoccupations, je suis un paranoïaque… Je ne veux pas vraiment que l’on me prenne pour un taré… Mais je pense que mes inquiétudes à propos des S sont justifiées… Non ? Si vous pensez le contraire je risquerais de vous prendre pour des sociopathes sadiques.

Je m’accoudai contre le comptoir attendant que quelqu’un ne daigne s’adresser à moi.