Sujet: we could write a tragedy ∆ S T E R N Dim 25 Jan 2015 - 19:29
funny how i believe in all your fantasies as silly as they seem
Et il n’aura qu’à dire qu’il s’était arrêté là. Pas fait gaffe, pas lu la suite, oublié de passer, excuses ponctuées d’un désolé désinvolte, le tout dissolu dans beaucoup de lâcheté dissimulée. C’était plus simple, plus sûr, moins courageux, tout à fait son style, on change pas les bonnes habitudes. Il aurait préféré rester dans ce mélange de sentiments confus qu’il comprenait à peine, il commence tout juste à en saisir le sens aujourd’hui et on lui demande maintenant d’expliquer tout ce bordel. C’est comme demander à un gamin de 6 ans de trouver x dans une équation vectorielle, à un diplômé de lettres modernes d’opérer un mec d’une cardiopathie congénitale, bref le concept est simple à piger, c’est complètement con et stérile, vide de sens, ça mène à rien. Et la raison est aussi évidente.
Ça mène à rien parce que Stan’ mènera jamais à rien à ce niveau là. Y a quelque chose qui déconne, un dysfonctionnement, un faux-contact, on sait pas trop, tout ce qu’on sait c’est que ça merde systématiquement, ça se finit brusquement. Et à la fin on a plus trop de solution pour refaire partir le mécanisme, alors on s’énerve, on lui hurle dessus, on le tape parfois en se disant que ça se réparera tout seul, qu’en lui donnant des coups on remettra peut-être à sa place l’engrenage qui déconne, et puis on le jette, de temps à autre on le reprend un temps, ça arrive rarement mais ça arrive, parce qu’y en a des gens comme ça, des gens qui se séparent difficilement de leurs objets même endommagés, même inutilisables.
Faut pas qu’il se lance à nouveau dans ce cercle vicieux, ce motif infernal, ce même scénario qui se répète encore et encore et encore, même si ça lui plaît parce qu’à chaque fois ça lui semble nouveau et différent, ça l’incite à penser que cette fois ci ça va bien se passer. Faut pas qu’il y aille pour exprimer ces choses confuses, ces choses qu’il comprend pas et qui n’ont fait que le précipiter dans cette décadence inévitable.
Il n’ira pas, il a rien à dire, la preuve, il a aucun mot qui lui vient, aucun discours qui lui monte, chose extrêmement rare chez lui en passant qui montre bien que ça se passe pas comme prévu. Il n’ira pas voir Ern’ pour faire ce qu’il y a à faire, parce qu’on ne peut rien faire avec Stan’, rien construire, rien prévoir, point. Stan’ il déchire, il brûle, consume, il rend minable, acéré il lacère tout ce qui lui tombe sous la main, il se contente d’arracher des morceaux du monde et il mord à peine dedans avant de les jeter derrière lui. Pas vrai ?
Alors qu’est-ce que tu fous devant sa porte, Stan’, tu nous expliques ce qu’il se passe dans ta tête là tout de suite alors que t’y donne quelques coups ? Clébard paumé qui rêve que d’une chose : qu’on le fasse rentrer. En train de ciller à cause du froid dont il est à peine protégé avec son sweat qu’il a enfilé à la rache avant de sortir. Et il a hésité, c’est ça le pire. Il a enchaîné les détours, il a pensé à aller en ville, ailleurs, n’importe où, et si possible avec n’importe qui, rien que pour se prouver qu’il veut mieux que ça. Ou qu’il ne vaut pas mieux justement, qu’il ne mérite rien.
Il ne mérite surtout pas qu’on lui donne du répit pour douter encore et Ernest fait bien de vite ouvrir sa porte. Quelques secondes encore et il aurait faire demi tour. Les mains dans les poches de son sweat il fait mine de regarder derrière Ern’ et mater la déco’, comme si c’était la première fois qu’il venait. Tout ça pour éviter le moment où il reporte enfin son attention sur son ami. Et il fait en sorte que l’œillade qu’il lui adresse ait l’air la plus désabusée possible.
« J’ai ramené mon cul assez vite pour toi, ça va, t'es comblé ? »
Connard.
code ∆ mi' et sam
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Dim 25 Jan 2015 - 23:12
Y’a un moment faut arrêter les conneries. Quand celles-ci font souffrir, quand ça fout l’bordel, sérieux, sert à quoi de s’entêter ? C’est ce qu’il pige pas, Ernest, dans leurs comportements à tous les deux. Ils posent jamais à plat, ils disent pas ce qu’ils ont sur le coeur, nan, ils gardent tout dans la tête dans un gros brouillon bien noir et dégueulasse, et de jour en jour ça empire, c’est d’plus en plus dégueu. Il pige pas, Ern. Ptet’ trop mature, ptet’ trop con. Ou, ptet’ juste différent.
Pour beaucoup de gens, Léocade et Stan c’est du pareil au même. Deux connards arrogants, des putes comme ils s’appellent même entre eux, deux mecs qui en plus d’avoir la même cravate ont aussi la même dégaine. Ils sont trop semblables, physiquement et moralement. Et plus on les connaît, plus on capte combien ils sont similaires, même si ils ont horreur de ça.
Sauf que voila, Léo et Stan, c’est pas les mêmes personnes en vrai. Et Ern’ commence à tellement bien les connaître qu’il les voit, les différences. C’est ptet’ parce-que Léo l’aime pas alors que Stan l’aime un peu trop. Il est dans cette situation, entre les deux, ou il attend de l’un et reçoit de l’autre. Ouais, Ern’ il voulait Léo. C’est comme ça, il sait même pas pourquoi. Il le trouvait peut-être plus beau. Plus mystérieux. Ou plus inaccessible. Stan, il l’a eu rapidement dans son lit.
C’est vrai, Stan, il croyait en avoir vite fait le tour. Il croyait qu’il y avait pas grand chose à en tirer. Il croyait que Léo était mieux.
Bah il s’est ptet’ trompé. Ou en tout cas, les choses changent. Des fois on a des trucs sous les yeux qui sont géniaux, et nous on regarde ailleurs, on rêve d’autre chose. Alors faut s’prendre une claque dans la gueule pour baisser les yeux et capter que c’qu’on a c’est déja très bien. C’est peut-être même mieux que ce qu’on convoite par masochisme : par simple plaisir de courir après l'inaccessible.
Alors ouais, y’a un côté triste. Y’a un côté “deuxième choix”, ou “premier prix”. Ca paraît dégueu, et Léo s’est donné une joie de le faire bouffer à Stan. Mais c’est pas ça. C’est tellement pas ça.
Stan, ça devait juste être de la baise. Ca devait pas être important, ça d’vait juste être le bon pote, bon dans tous les sens du terme. Et, ouais, c’est devenu celui contre qui Ern a claqué ses fantasmes, en couchant avec lui et en pensant à Léo. Ouais.
Ouais, bah, on est pas parfaits.
N’empêche que depuis que c’est parti en couille, Ern il y réfléchit à tout ça, et Stan il le voit autrement. Parce-qu’Ern est très différent d’eux. Chez Babylonn on s’en fout un peu d’garder la face. On joue pas l’arrogance, on fait pas la course à qui à la plus grosse ou qui est l’moins sensible. Au contraire. Ern, il a l’coeur au bout des doigts, et y’a pas besoin de s’appeller John Corso pour comprendre ça. Erny il le donne, son coeur, il le donne à qui veut, il s’en branle un peu. Tant que tout ça les rend heureux.
Il a voulu l’donner à Léo son coeur, mais il en a pas voulu. Alors, ouais, il s’est pris une claque, et il a baissé les yeux. Il a vu Stan sous son nez. C’est pas du deuxième choix, c’est pas du premier prix de mauvaise qualité. C’est juste qu’il est redescendu sur terre. On lui a mis un coup de pied au cul et on lui a dit “hey connard, regarde le lui.Tu crois qu’il vaut moins que l’autre ?”
Nan. Bien sûr que nan.
Alors, ouais, Stan il est ptet moins beau que Léocade. Il a pas la confiance de mener une troupe de A, il a pas la défiance de passer en S. Mais il a d’autres choses.
Il a beau l’cacher, son coeur, c’est mort, Ernest il l’a vu. Il l’a vu, et ouais, Ern, il aimerait bien voir c’que ça fait.
Voir c’que ça fait quand on tend son coeur, et que l’autre en face fait pareil. Ca fait bien longtemps qu’ça lui est pas arrivé.
Au final, amitié, amour, crush, sex... C’est que des mots, nan ? Ern il est pas intelligent les gars, Ern, il aime pas s’prendre la tête sur tout ça. Il est pas comme vous, il est simple. Bêtement simple. C’est probablement pour ça que vous avez besoin de lui d’ailleurs. Votre duo vous aurait tué d’puis longtemps, si y’avait pas sa sale gueule au milieu pour changer l’scénar.
Et tu sais quoi Stan ? Ca l’touche, que tu l’aime, sa sale gueule. Ca l’touche que t’ai encaissé d’le sentir fantasmer pour Léo en toi.
Mais depuis qu’il a ouvert les yeux, ça l’touche aussi, tout ce que t’es. T’es pas juste un Léo plus accessible et plus bas de gamme, comme il a fait l’erreur de l’penser au tout début. Qu’est-ce qu’il a été con. Mais on l’est tous, non ? Fallait juste qu’il ouvre les yeux, et il l’a fait.
« J’ai ramené mon cul assez vite pour toi, ça va, t'es comblé ? »
Connard, peut-être. Mais un connard qui le touche. Et il y peut rien, mais c’est ça sa cam à Babylonn. C’est ça qui s’glisse sous sa peau, c’est ça qui lui fait de l’effet, c’est ça qui peut l’faire décoler. Jouez les insensibles autant que vous voulez les gars, mais lui ça l'intéresse pas. Ca l'intéresse pas de l’être, et ça l'intéresse pas d’y être confronté.
Léo a été insensible face à Ern, et ça l’a blessé. Ca l’a écoeuré. Et ça l’a surtout fait s’rendre compte que de toute façon ça pourrait pas marcher. Alors, à toi d’voir Stan. A toi d’voir si tu veux lui jeter ta fake insensibilité dans la gueule, ou si tu te décide enfin à sortir du schéma pitoyable qu’est ta vie. En faisant un nouveau pas. En changeant les habitudes. T’a l’choix.
Et c’est ce que te fais comprendre Ern en restant totalement silencieux quand il te dépasse, après avoir fermé la porte, pour aller lancer deux cafés dans la cuisine.
Y’a un moment faut arrêter les conneries. C’est c’qu’il pense. Et dans ce silence un peu dur mais nécessaire, il te le demande : Et toi, t'en pense quoi ?
• Février •
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Lun 26 Jan 2015 - 0:42
Rien, que dalle, un blanc gigantesque, un putain de silence qui le plonge dans l’angoisse quelques secondes alors qu’il rentre et qu’on ferme la porte derrière lui. Et il regrette. Il aurait pas dû venir, il aurait dû faire comme prévu et sortir, pour finir plus bas que terre, histoire qu’on arrête de le bousculer. Se noyer dans toutes ces choses si peu raisonnables, se cacher derrière pour qu’on n’ai plus aucune prise sur lui. Il s’est fait avoir bêtement et on le tient en cage, il a aucune sortie de secours. Il déteste ça, se sentir oppressé, plus savoir où se mettre, lui qui a l’habitude de s’approprier chaque parcelle de ce qui l’entoure avec une facilité déconcertante. Disparue l’assurance, les grands airs, l’attitude je-m’en-foutiste, toute ces choses qu’on n’imaginerait pas ne pas voir chez lui.
« Si j’suis là c’est pour qu’on fasse un briefing j’imagine. »
Ça dure qu’un temps, fallait s’y attendre. Y des instincts de survie qui se réveillent, des procédures d’urgence qu’on enclenche. C’est le même schéma, exactement la même situation qu’il revit pour la deuxième, la troisième, l’énième fois, il compte plus. Il va sortir des mots en vracs, les premiers qui lui viennent quand il piochera dans le bordel que forment ses pensées emmêlées. Il va donner à tout ça un sens approximatif histoire que ça soit clair, et c’est reparti pour un tour.
Planté au milieu du salon, il a toujours pas bougé depuis qu’il est entré, comme s’il attendait encore qu’on lui ouvre, et c’est un peu ça. Pas foutu de se débrouiller tout seul, faudrait qu’on lui montre. Il sait pas alors il improvise, il fait à sa manière, n’obéit à aucune règle, aucunes exigences, et sûrement pas celles d’Ern’. C’est qu’ils se ressemblent si peu, c’est qu’ils ont un manière de fonctionner si différente.
« Tu veux pas que je vienne avec toi et tu sais pas comment m’le dire j’parie. » Retour de Stan’ à l’air assuré. C’est de ça dont ils parlaient tout à l’heure : Ern’ qui a dit qu’il l’emmènerait avec lui la prochaine fois qu’il irait bosser à l’extérieur, alors mieux vaut continuer dans la lancée. Comme un mec en rade pendant un exam’ qui croit s’y retrouver dans un problème, Stan’ il se plante complètement et il invente, il brode, il retarde le moment fatidique où on lui ouvrira les yeux. « Ouais ça doit sûrement être ça. »
Parce qu’il veut plus revenir sur tout ce qu’il s’est passé, il voudrait qu’on le laisse continuer à faire abstraction. Fini de faire comme s’il marchait sur un terrain miné, il s’avance comme il a l’habitude de faire, se hisse sur le même tabouret que les nombreuses fois où il est venu, pour s’accouder aux comptoirs de la cuisine et regarder Ern’ faire. Désinvolte, son menton vient s’appuyer sur le creux de sa paume lorsqu’il s’affale à peine, arborant un sourire un peu narquois.
« Ou alors c’est pour me faire jurer de pas foutre en l’air ta carrière en faisant tout un tas de conneries. Si t’as besoin de ma parole, bah écoute, j’te la donne. »
Il se redresse, le dos bien droit, s’éclaircit la gorge alors qu’il pose une main sur son torse, levant l’autre, l’air carrément solennel, fini de déconner. Qui c’est l’acteur dans l’histoire.
« Ernest je te promets que je n’abuserai pas du room service quand on crèchera à l’hôtel, je ne sortirai sous aucun prétexte de la chambre pour aller te faire chier quand tu travailleras, je serai toujours habillé à l’extérieur de la chambre, je ne ferai aucun caprice, aucune utilisation abusive de mon pouvoir, et à aucun moment je n’irai m’afficher en affirmant que je squatte la piaule d’une star. »
Il adresse un regard concerné à Ernest, s’affale à nouveau sur le comptoir où il croise les bras. Et il a l’air si sérieux, tellement dans son trip, ça semble sincère. Il a l’air d’y croire, il a vraiment réussi à se convaincre que c’est ça l’enjeu, le vrai.
« C’est bon maintenant ? »
Faut peut-être arrêter les conneries mais Stan’ il sait pas comment s’y prendre, il sait même pas si il en est capable. Il est pas comme toi, Ern’, faut toujours qu’il trouve un prétexte.
code ∆ mi' et sam
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Mar 27 Jan 2015 - 13:43
- Si j’suis là c’est pour qu’on fasse un briefing j’imagine.Tu veux pas que je vienne avec toi et tu sais pas comment m’le dire j’parie. Ouais ça doit sûrement être ça.
Oui, c’est vrai qu’Ernest est réputé pour être timide, ne pas oser dire ou faire ce qu’il pense, prendre des pincettes pour parler, tout ça. Oui, totalement Stan, t’a raison, c’est ça.
Tch. Conneries.
- Ou alors c’est pour me faire jurer de pas foutre en l’air ta carrière en faisant tout un tas de conneries. Si t’as besoin de ma parole, bah écoute, j’te la donne.
Ernest reste toujours silencieux, mettant en place la seconde capsule de café sans prendre la peine de regarder Stan - il le voit néanmoins lever la main et jurer solennellement, comme un connard, partant tout seul dans son trip. Il en aurait rigolé, volontiers. Une autre fois, dans d’autres circonstances.
- C’est bon maintenant ?
Le café est terminé. Il prend les deux tasses et les posent sur le plan de travail avant de contourner ce dernier pour rejoindre Stan de l’autre côté. Il a l’air impassible, neutre - on dirait John, à pas trop savoir ce à quoi il est en train de penser, là.
Mais il ne laisse pas vraiment à Stan le temps de se poser trop de questions. Il s’est planté à côté de lui et le regarde, de longues secondes. Droit dans les yeux. Là où tu peux pas t’échapper, Klaus.
Et finalement, toujours sans un mot, Ernest porte la paume de sa main sur la joue de Stan, glissant ses doigts dans sa nuque, à la naissance de ses cheveux. Il se penche et vient l’embrasser en fermant les yeux au dernier moment.
C’est doux. C’est doux, et c’est fait de toutes ces choses qu’il voudrait lui faire comprendre. Leurs lèvres s’épousent et se séparent sans que les langues ne se mêlent au jeu. C’est pas assez comparé à d’habitude, et c’est trop peu pour ce qu’ils voudraient réellement - ils le savent, ça se sent. Leurs baisers sont toujours plus fougueux que ça, plus intenses, plus... passionnés. Celui-ci n’est pas dénué de passion. Mais il est fragile. Et triste, aussi.
Et Ernest aussi, sait jouer au con. Alors quand il se redresse, sa main quitte sa peau et son regard retrouve de son panache habituel, mais teinté d’une arrogance - d’une amertume - qu’il n’a pas d’habitude.
- Ouais. C’est bon. J’ai du m’tromper.
Il détourne le regard de Stan pour le porter sur sa tasse qu’il saisit entre ses doigts.
- Si ça t’pose aucun problème que j’continue d’faire ça à d'autres gens...
Il s’éloigne sans un regard vers le canapé, café en main.
- Et que, si un jour j’ai l’opportunité d’être en couple sérieusement avec quelqu’un, toi et moi on arrête tout...
Il se laisse tomber dans le canapé, étire et croise ses jambes sur la table basse avant d’allumer la télé avec la télécommande, de sa main libre.
- Si ça t’fait rien, tant mieux.
Je suppose. Tant mieux pour toi.
• Février • #CDA700
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Mar 27 Jan 2015 - 21:21
Décharge électrique, ce genre de sentiment qui lui monte de plus en plus souvent ces derniers temps, qui l'énerve parfois parce qu'il ne parvient pas à le déchiffrer. La première fois c'était le soir où Ern' l'avait embrassé devant Léo', et depuis ça le quitte plus. C'est ce court moment où il se sent rien qu'un peu spécial, où il a l'impression d'être autre chose qu'un objet dont on se sert. Il déteste ça. Il en a horreur parce qu'il sait qu'il est accro, qu'il va en vouloir plus toujours plus quitte à prendre des risques, à sortir de sa zone de confort qu'il contrôle depuis si longtemps. Et aujourd'hui il hait ce sentiment, il le hait autant qu'il l'adore, la faute à cette petite étincelle qui allume une minuscule lueur, éclairant le gouffre qu'était sa personne, la faute à l'espoir, à l'envie d'y croire, parce que pourquoi pas. Ern' fait pas ça pour rien, il a plus le droit de se foutre de lui, alors y a forcément une raison derrière le geste. C'est pas comme d'habitude. C'est nouveau, c'est différent, ça sera peut-être différent. Le même discours que toutes les autres fois, parce qu'il lui en faut peu, à Stan'. Il a l'air imperturbable, comme ça, mais si vous saviez comme c'est simple de l'avoir quand on sait quels armes utiliser. Il est prêt à se rendre, là, alors qu'il dévisage Ern' sans rien dire encore.
- Ouais. C'est bon. J'ai dû me tromper.
Désamorcé. Pas un seul mot qui s'échappe de ses lèvres qu'il se force à celler. Rien que le fantôme d'une victoire sur cette bouche qui s'était ouverte pour le mensonge, qui avait gémi d'orgueil et crié dans la luxure, qui ne servait de toute manière qu'à ça et qui ne servirait jamais à grand chose d'autre. Si vous saviez comme c'est simple de lui broyer le coeur rien qu'avec des mots, rien qu'avec un regard qu'on ne lui accorde plus.
- Si ça t’pose aucun problème que j’continue d’faire ça à d'autres gens... Et que, si un jour j’ai l’opportunité d’être en couple sérieusement avec quelqu’un, toi et moi on arrête tout...
Il a la rancoeur dans les yeux alors qu'il voit Ern' se détourner pour aller s'affaler dans le canapé. Un parmi d'autres. Ce mec sait que c'est la pire des choses à dire après lui avoir donné cette courte impression d'exclusivité ? Que ça bouillonne en lui, que tellement de choses lui passent par la tête à cet instant ?
- Si ça t’fait rien, tant mieux.
C'est comme ça, il est obligé de réagir comme ça alors qu'en principe il aurait pu tenir le même discours. Lui aussi il fait ça avec d'autres gens, un max de gens même. Mais c'est Stan'. Lui il a le droit, il peut faire les pires saloperies tu peux toujours rêver du jour où il viendra s'excuser, se racheter. Mais si toi tu déconnes, si tu viens à bout de sa patience bien trop courte rien qu'une fois, tu seras le pire des traîtres à ses yeux et bon courage pour remettre les pieds dans sa vie à l'avenir. Alors qu'on ne s'étonne pas si on le voit réagir de manière excessive, si il s'est levé tout à coup pour aller se planter devant cette stupide télé qu'Ern' venait d'allumer, le fusillant du regard.
- ... Tu m'fais ça je te jure que j'te le fais payer, Ernest.
La haine dans les yeux, la haine envers cette foutue envie de garder sa place, de l'avoir toujours, cette envie de tuer si jamais on essayait de s'en emparer. Y a si peu de choses qui parviennent à le combler, qui le font se sentir à peine important. Si seulement Ern' comprenait que la réponse est là, qu'elle a beau être un magnifique paradoxe elle est pourtant simple comme tout. Il trouverait peut-être les actes de Stan' un peu moins abjectes.
- T'iras voir personne d'autre.
Ordre absolu pathétique, qui tiendrait à peine la route si Stan' s'attardait sur la peine qui lui sert le coeur et non sur la hargne qui lui serre la gorge.
code ∆ mi' et sam
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Mer 28 Jan 2015 - 9:30
Y’a les gens qui arrivent pas à communiquer, et y’a ceux à qui ça pose aucun problème. Ernest fait parti de la seconde catégorie. Alors, forcément, il a du mal à comprendre ce qu’il y a de si compliqué à dire les choses, à dire ce qu’on pense, ce qu’on ressent, ce qu’on a sur le coeur. D’accord, il a eu du mal à parler à Léocade, et il y a été un peu forcé. Mais ce n’était pas par timidité ou par refoulement, ni par besoin de se protéger : c’est juste que, Léo est hétéro, et il le savait. C’est juste que, ça servait à rien de le dire, parce-que ça mènerait à rien. Et la preuve, ça n’a pas changé miraculeusement la sexualité de Léo, ça lui a pas déclenché un crush insoupçonné pour Ern. Ca n’a rien apporté, si ce n’est des emmerdes.
Mais le cas est bien différent aujourd’hui. Stan n’a pas de raison de garder ça pour lui, à part se faire du mal, à part jouer au con borné, à quoi ça rime ? Qu’est-ce qu’il craint ?
De quoi t’a peur, Stan ? Qu’Ernest te rejette ? ... Réellement ?
Ce dernier fixe Stan d’un oeil dur, presque défiant. Il est en colère - il était déja agacé en venant se poser sur le canapé, mais l'espèce de fougue menaçante avec laquelle Stan lui a collé aux basques le rend nerveux. Nerveux, et satisfait à la fois - parce-qu’il l’a provoqué. Et il semblerait que ça fasse son effet.
- ... Tu m'fais ça je te jure que j'te le fais payer, Ernest.
Le D hausse un sourcil diablement provocant, avachi sur le canapé, son regard tranchant planté droit dans celui de Stan. Sans crainte. Oui, Stan peut utiliser son don, pour n’importe quoi. Ern a l’esprit faible, aucune capacité de résistance, ni magique ni naturelle. Et pourtant, il ne le craint pas. Il le fixe, en lui faisant comprendre yeux dans les yeux qu’il faut pas jouer au con avec lui.
- T'iras voir personne d'autre.
Et cette fois, un frisson le déstabilise, parce-que dans les yeux, les traits et la voix de Stan, y’a une espèce de rage folle. Une jalousie maladive, une possessivité qu’il y avait pas jusqu’ici. Du moins, il l’avait jamais montrée. ...Et ça vient confirmer tout ce qu’il pense, autant que ça l’effraie légèrement. Y’a de la menace dans l’air. Et Ern aime pas qu’on le menace, surtout quand à côté on a pas de quoi argumenter le pourquoi de la chose.
Ou, dans le cas de Stan, qu’il n’ose pas argumenter.
Stan est sur les nerfs, il bouillonne, et c’est relativement calme - mais courroucé - que le D se redresse pour poser son café sur la table basse et se lever du canapé. Il se tient droit, prend de la hauteur naturellement tandis qu’il contourne la table basse pour, de nouveau, venir faire face à Stanislas. Une nouvelle fois, c’est yeux dans les yeux que ça se joue, entre ces deux mecs impulsifs, expressifs et parfois trop fougueux. Ces deux mec qui commencent à se connaître, à force. Ces deux mecs qui commencent à réellement s’attacher, enfin.
Alors, une fois qu’il est là, dominant Stan par sa hauteur, et presque nez à nez avec lui, il le défie d’un levé de menton rapide, un rictus mauvais et provoquant sur la face.
- Pourquoi ?
Il le transperce du regard, se retenant grandement de le pousser. Faut pas que ça parte en couille, il a vu ce que ça a donné sur la haute place. ... Mais il peut pas croire que Stan lui ferait ça à lui. Il est peut-être trop confiant, trop con, trop inconscient. Ou peut-être qu’il a trop confiance en Stanislas.
- Si on est pas un couple, y’a pas d’exclusivité, et si tu vas t’taper des queues d’ton côté, j’vais pas me retenir comme un con pour tes beaux yeux. Alors, dis-moi pourquoi j’irai voir personne d’autre. Donne moi une bonne raison. Et une vraie raison, parce-que tes caprices de gamin pourri gâté par son don, je m’en cogne. Tu joues à ça avec qui tu veux mais pas avec moi. Alors dis-moi.
Un temps.
- Dis-moi pourquoi tu veux pas que j’aille voir ailleurs. ... Et si tu l’dis pas maintenant, on arrête tout, tout de suite. J’en ai ras-le-cul de tes conneries.
• Février • ff9900
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Dim 1 Fév 2015 - 18:06
Pourquoi ? Pris au piège, il est là à montrer les crocs comme n’importe quel animal acculé. Et la voix du présentateur du journal télévisé derrière lui qui le distrait, et le discours d’Ernest qui l’angoisse, sa présence oppressante achevant d’accentuer son sentiment d’enfermement. Et la question, la fameuse question qu’il ne peut pas contourner désormais. Toutes les conditions réunies pour qu’il fasse une colère pas possible, cette sensation de s'être fait avoir, et surtout ce pouvoir que pouvait avoir ce mec sur lui, ce pouvoir qu’il a accepté de lui donner et auquel il s’est plié, tout à fait consentant. Stan’ c’est un mec qui se fout du regard, de l’opinion, du point de vue des autres, surtout quand c’est à son sujet. En général. Sauf que de temps à autre y a ces éléments perturbateurs qui font irruption dans sa vie, ces personnes à qui il donne une emprise énorme pour des raisons que la raison elle même ne saisit pas. Jusqu’au jour où ça se retourne contre lui. Parce que Stan’ il a le chic pour choisir les mauvaises personnes.
Et si c’était pas le cas aujourd’hui, si ça se finissait pas mal pour une fois. Allez essaye de t’en persuader, Stan’, ça va pas être si compliqué que ça vu toutes les illusions dans lesquelles t'as pu te bercer ces dernières semaines. Repenser aux espoirs alors qu’Ern’ lui pose un ultimatum dont il est de moins en moins convaincu d'en saisir le sens.
- Dis-moi pourquoi tu veux pas que j’aille voir ailleurs. ... Et si tu l’dis pas maintenant, on arrête tout, tout de suite. J’en ai ras-le-cul de tes conneries.
Et si il le dit, qu’est-ce qu’il se passe ? Largué, il se sent juste largué. Comme si tout s’arrêtait là, quelque soit les mots qu’il choisit. Trahit. Ça valait pas le coup, si Ern’ peut mettre fin à tout ça aussi facilement ça vaut sûrement pas grand chose à ses yeux. Il a l’impression qu’on se moque de lui, il la sent cette emprise et ça le rend malade de courber l’échine aussi facilement, que ça soit aussi simple pour Ern’ de le mettre dans cet état alors que Stan’ il parvient pas à lire quoi que ce soit dans ses yeux. La haine de voir ces émotions lui échapper et défiler sans son accord sur son visage.
D’habitude ça se passe pas comme ça, il supporte pas que les rôles soient inversés de cette manière, ça le rend fou. Fou de rage lorsqu’il se débat une dernière fois, tente de montrer qu’il s’en cogne, que c’est lui qui a le pouvoir, il bluffe, abat ses dernières cartes. Fusillant Ernest du regard il se laisse avoir, il est tombé dans le panneau et réagit exactement comme on aurait pu s’y attendre. Fini d’avoir l’air impressionné, rien ne l’impressionne, il en faut plus pour le déstabiliser Stan’, alors il arbore une expression hautaine. Regard et mots faussement acérés, du poison à peine toxique qu’il lui jette à la figure, rien que des aveux qu’il essaye de dissimuler une dernière fois.
— Si tu m’choisis pas j’vais faire de mon mieux pour te pourrir et te faire regretter de m’avoir lâché, j’vais faire en sorte de ruiner ta jolie petite vie comme il faut, si quelqu’un y prend ma place j’t’assure que j’vais pas me gêner, j’vais m’assurer que tu sois dégoûté de tout ce que t’aime, qu’on te lâche, que tu finisses seul sans personne. Tu m’connais, j’en suis capable. J’le ferai.
Pourquoi. Pris au piège, il est là à montrer les crocs comme n’importe quel animal acculé. La même chose. Rien qui avance. Et Ernest va tout arrêter, tout de suite, parce qu’il en a ras le cul de ses conneries, comme ces répliques acerbes qu’il vient de lui sortir. Il déglutit difficilement, sa gorge se serre, ses peurs l’étranglent pour qu’il se taise.
— J’le ferai parce que ça va me rendre taré.
Ça se brise dans sa voix, dans ses yeux.
— .. Parce que j’ai fini par croire que tu te foutais plus d’moi.
Qu’il était un peu plus qu’un lot de consolation, que ça arrivait qu’on pense à lui et pas à quelqu’un d’autre quand on le touche, qu’il vaut mieux que les surnoms, les insultes qui sont devenus des définitions de lui même à ses yeux. Il vit à travers le regard et l’attention des autres, Stan’. Et si tu ne le choisis pas, si il s’avère qu’il a tord, il vit plus, il reste les horreurs qu’on dit sur lui, il n’est rien d’autre.
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Lun 2 Fév 2015 - 20:55
Ern écouta ses mots, ébranlé. Il avait beau en connaître, des répliques de films, toutes plus passionnées les unes que les autres, n’empêche que celle qui composait cette réalité - sa réalité - avait un tout autre effet. Et, cette fois, il n’était pas caché derrière le nom et l’histoire d’un personnage, tout ça n’était pas prévu, pas écrit par un scénariste cherchant à émouvoir le spectateur. Nan, là, y’avait que lui et Stan, deux idiots aux coeurs se bastonnant à défaut de savoir comment s’enlacer.
Et ses mots lui firent mal, autant qu’ils le touchèrent. Parce-qu’il y avait là rage, égoïsme, désespoir, détresse et tristesse. C’était pas une belle déclaration à l’eau de rose, non, c’était vif, et cruel. Cruel, parce-qu’il était en train de menacer Ernest de détruire sa vie. Amis, amants, ou quoi qu’ils soient, Stanislas le regardait dans les yeux en lui crachant qu’il pourrait lui faire les pires atrocités.
Et pour le garçon loyal et dévoué qu’était Ernest, la pilule ne passait pas. Ca se bloquait là, dans sa gorge, l’étouffant. Et il ne souriait plus, ne parvenait même plus à afficher cette expression dure par laquelle il voulait, presque, éduquer Stan. Non, il n’y avait plus qu’un espèce de mélange de douleur, de tristesse, de pitié et de colère sur les traits de l’acteur, cette fois bien lui-même, hors de tout scénario si ce n’était celui de sa vie, celui pour lequel il ne connaissait pas la suite des évènements. Effrayant, et excitant.
Comme l’étaient les paroles de Stan. Parce-que derrière ce crachat amère et souffrant, il y avait une poigne de fer s’emparant de lui, une rage d’aimer. Et elle était pour lui, pour Ernest. Lui, le moche, lui, le con. Ernest n’était pas du genre à se dévaloriser, mais ressentir une telle affection jetée dans sa gueule avec cette force, oui, ça lui serrait le coeur, oui, ça étouffait sa gorge d’une émotion incontrôlée.
- J’le ferai parce que ça va me rendre taré.
Il ne put détacher son regard de lui, encore moins dire le moindre mot. Effrayé par cette puissance et touché par cette faiblesse ; deux choses qu’il ne connaissait pas en lui, pas si extrêmes, et pas dirigées contre et pour lui.
- Parce que j’ai fini par croire que tu te foutais plus d’moi.
Ernest ressentit alors une puissante vague d’affection pour Stan. L’envie de le prendre dans ses bras, pour lui confirmer que non, il ne se foutait plus de lui. Ca n’avait jamais vraiment été le cas, mais il était certain que les choses étaient en train de changer. Stanislas lui plaisait réellement, et de plus en plus. Oui, Léocade lui faisait toujours de l’effet, c’était indéniable. Mais différent. C’était comme si, à force que Stan tente de capturer Ernest, il y était parvenu. Il le trouvait plus beau. Plus touchant. Plus attirant encore. Mais surtout, il se sentait plus proche de lui. Comme si quelque chose s’était, paradoxalement, brisé. Effondré, le mur d’amitié qui les séparait, la barrière de la “sexfriend zone” qui maintenait une distance entre eux. A leurs façons, ils s’étaient ouverts leurs coeurs. Ernest, par la froideur et la force, et Stan, par la rage et la détresse.
Mais c’était fait. Et, comme deux idiots, ils se regardaient. Si un scénariste les guidait de sa plume, ça aurait logiquement été le moment ou Ern lui fond dans les bras, et qu’ils s’embrassent pour une happy end. Mais...
- J’ai pas l’intention d’aller voir ailleurs, t’façon.
Encore un peu sonné, Ernest baissa les yeux, cherchant on ne sait quoi du regard au sol avant de soupirer et de se détourner.
- J’disais ça pour t’faire craquer, mais j’ai pas envie d’avoir quelqu’un d’autre que toi.
Il déglutit, et fit demi tour, dos à Stan. Il fit deux pas vers le canapé, ne sachant trop quoi faire. Mais il s’arrêta en chemin, rivant son regard droit sur lui par dessus son épaule.
- Mais j’veux pas que t’aille voir ailleurs non plus. Si tu l’fais, j’le ferais. Si tu l’fais pas, j’le ferais pas.
Leur relation de meilleurs amis couchant ensemble était déja weird, mais alors désormais, qu’est-ce que c’était... ?
• Février • ff9900
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Mer 11 Fév 2015 - 1:54
Moque toi, t’as le droit, regarde le rendre les armes, profites-en, ça arrive si rarement. Vulnérable. Sans son armure d’assurance c’est tellement facile de lui faire mettre un genoux à terre. Plus le silence se prolonge et plus il redoute la réplique tranchante, l’œillade désintéressée, le coup de grâce. On pourrait se débarrasser de lui, après tout, c’est bien ce qu’on fait avec les objets défectueux alors pourquoi pas avec les personnes un peu défectueuses. C’est l’automate qui a court-circuité, le robot qui réfléchit un peu trop comme un humain au lieu de rester machine, l’IA qui finit par éprouver des sentiments, vaudrait mieux le débrancher, le mettre hors-service, on sait jamais. Maintenant qu’on connait son point faible.
« J’ai pas l’intention d’aller voir ailleurs, t’façon. »
Et si les émotions ne se lisent que trop bien sur le visage de Stan’ elles sont horriblement difficiles à déchiffrer sur celui d’Ernest. Il cherche dans son regard pourtant, vite avant que celui ci ne lui échappe, avant qu’il ne lui fasse dos désormais. Il voudrait qu’Ern’ développe, lui explique ce que ça veut dire pour lui cette phrase qu’il prononce avec un air désemparé. Ça peut vouloir dire tellement de choses. Il a pas l’intention d’aller voir ailleurs parce que t’es dispo’ quand il en a envie, parce que maintenant il sait qu’il t’a à ses pieds, ou bien parce que oui, il ne se moque plus de toi, parce que tu comptes rien qu’un peu pour lui ? Et Stan’ complète comme il peut cette affirmation en suspension qui le laisse dans le flou, il s’angoisse tout seul, parce que derrière son arrogance à toutes épreuves y a cette insatiable soif de mots rassurants qu’on ne lui dit jamais.
« J’disais ça pour t’faire craquer, mais j’ai pas envie d’avoir quelqu’un d’autre que toi. »
Pas rassuré, pas du tout même. Enragé, parce que malgré le fait qu’il ait l’exclusivité y a Ernest qui se détourne alors qu’il admet avoir forcé les choses, l’avoir obligé à cracher le morceau. Ça sonne comme une trahison, du pur foutage de gueule, et on connait trop bien le coté rancunier à l’extrême de Stan’. Il n’arrive pas à savoir s’il s’était fait avoir ou s’il avait obtenu ce qu’il voulait et ça le perturbe. Il a envie de piquer une crise, de hurler sur Ernest pour exprimer cette frustration sous laquelle se cachent le doute et l’insécurité à peine avoués. Il inspire, entrouvre la bouche, près à se défendre enfin, jusqu’au moment où le regard perçant d’Ern’ le bloque tout à coup dans son caprice.
« Mais j’veux pas que t’aille voir ailleurs non plus. Si tu l’fais, j’le ferais. Si tu l’fais pas, j’le ferais pas. »
Avertissement, chantage, c’est comme ça qu’il faut s’y prendre avec Stan’, parce qu’il a ce coté immature, cette unique parcelle encore un peu malléable, manipulable, qui échappe à son contrôle pour le moment, qu’il ne sait toujours pas gérer. Et même avec cet ultimatum qu’on lui pose il ne démarre toujours pas au quart de tour ? C’est pourtant le genre de chose qui le rend fou, le fait de le tenir, de l’entraver, ça lui donne juste envie de se débattre comme un diable. C’est un mustang qui refuse de se faire ferrer, Stan’, et là il a l’air de se laisser faire tranquillement, comme si ça lui allait. Aux premiers abords.
Parce que quand on y regarde de plus près on voit que ça bouillonne dans son regard, dans sa gorge, dans ses poings même, dans toutes les parties de son corps qu’il pourrait utiliser pour blesser. Pas rassuré et pris au piège. Et le pire c’est qu’il l’avait cherché. Y a pourtant cette dernière réplique d’Ernest qui derrière le chantage propose un lien encore plus fort mais il a pas la tête assez froide pour comprendre ça, Stan’. C’est étonnant qu’il ait mit plus de quelques secondes à réagir.
Ses doigts se referment comme des serres sur un coussin du canapé et il le balance de toutes ses forces à la gueule d’Ernest, l’atteint au niveau de l’épaule, il lance si rageusement que ça pourrait presque faire mal, rien qu’un peu, il espère.
« T’es vraiment un putain d’enfoiré Ernest !! »
Un autre en pleine face, un troisième qui heurte bruyamment son dos, il se rate avec le dernier qui atterrit contre une étagère et manque de faire tomber quelques bibelots. Ça va il a toute son attention maintenant ? Il voit à quel point il peut se jouer de Stan’ désormais ? Ça le rend taré. Il sait même plus si il s’énerve parce qu’il en a pas assez, parce que c’est trop pour lui, parce qu’on le bouscule et que ça lui plaît pas ou parce que ça a mit trop de temps à arriver. Si il lui en veut ou si ça lui fait plaisir. Beaucoup des deux. Vu qu’il ne lui accorde plus un seul regard et qu’il se laisse tomber sur le canapé pour ramener ses jambes contre lui et y croiser les bras. Vu qu’il a les joues en feu et quelque chose qui lui pince le cœur.
« Va t’faire foutre sérieux… »
Dépendant, horriblement dépendant, il est plus capable d’aller voir qui que ce soit d’autre de toute façon.
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Mer 11 Fév 2015 - 10:13
- MAIS WHAT THE FUCK MAN ?
Hallucinant, le coeur battant trop vite, Ernest fixait Stan avec les bras écartés, dernier coussin choppé à bout de bras.
- QU’EST-CE QUE TU VEUX QUE JE TE DISE PUTAIN, C’EST QUOI TON PROBLÈME ??
Et lui qui s’efforçait de garder son calme depuis le début venait de le perdre sous l’éclat de Stan. Parce-qu’il venait de se faire agresser à coups de coussins et insulter sans raison, au moment ou il pensait que tout allait se calmer, que les choses seraient désormais plus au moins claires - voila qu’il compliquait encore tout.
- T’es une putain de gonzesse mec t’es encore plus compliqué qu’elles putain !
Il jeta le coussin sur le canapé, à côté d’un Stan qui avait décidé de bouder alors que lui avait le coeur qui battait fort, le sang réchauffé et la tension plein les muscles. Et il ne cessait plus de dévisager Stan, comme si ça pouvait lui apporter des réponses puisque le brun était pas foutu de le faire lui-même, et ça le rendait dingue Ern, ça lui faisait péter un câble que Stan arrive pas à dire ce qu’il avait en tête ; et bordel, c’était quoi cette réaction ? Il venait de lui dire - plus ou moins - qu’il voulait bien qu’ils soient ensemble, qu’il voulait que lui et qu’il voulait plus le partager, et il était encore là à faire chier en jouant la princesse ? A cette pensée, Ernest souffla avec force et laissa retomber ses bras le long de son corps, avant de se frotter le visage copieusement, marmonnant des jurons dans sa barbe. Il resta ainsi un moment, se pinçant l'arête du nez, yeux clos, faisant de son mieux pour se calmer. Ca ne servait à rien de s’énerver, à part embrouiller les esprits et empirer les choses, c’était jamais une solution. En plus merde, Ernest était un type trop cool et trop jovial pour se mettre dans des états pareils.
Et surtout, putain, pourquoi se mettre dans des états pareils alors que... ... Alors qu’ils se voulaient ?
- Putain mec ça a aucun sens de se prendre la tête là...
Il avait laissé tombé sa main et hoché la tête, la voix basse et le coeur lourd, regardant de nouveau Stan avec affection, une affection triste. Il écarta une main qu’il laissa retomber sur sa hanche, détournant son regard on-ne-sait-où.
- J’sais pas... j’sais pas c’que t’a dans la tête mec, j’sais pas pourquoi tu t’énerve alors que... j’sais pas man...
Il reporta son regard sur lui, les prunelles remplies de mille questions et un certain désespoir courbant ses sourcils. Parce-que Stan était compliqué, qu’il ne comprenait pas, mais pire, il était torturé. Comme ce soir là sur la Grande Place, il se rendait compte à quel point ce mec se pourrissait lui-même le cerveau. il était pas heureux, il était même désespéré et en colère, et au lieu de le rendre heureux Ernest empirait les choses, apparemment.
Il baissa les yeux. Peut-être qu’il valait mieux laisser tomber. Tout allait très bien avant... Nan. Nan, ça allait pas. Ca c’est ce qu’il se disait à l’époque pour se rassurer quand il pensait à Léo au pieu avec Stan.
Il se laissa finalement tomber sur le canapé en soupirant et se pencha, coudes sur les genoux, laissant son regard courir sur la petite table du salon. Il sentait sa nervosité diminuer, au profit d’une tristesse dont il ne comprenait pas la raison d’être. Pour lui, tout était clair. Et ce qui l’attristait, plus que la difficulté qu’ils avaient à se comprendre, c’était l’image que Stan avait de lui-même. ... Et qu’il avait contribué à lui donner, quand il lui avait clairement manqué de respect. Il se mordilla la lèvre, hochant la tête.
- J’suis désolé. J’t’ai manqué d’respect, mais j’pensais pas...
« Je pensais pas que tu tenais à moi. » ... Non. Nan, même si c’était le cas, fallait qu’il arrête de se chercher des excuses.
- Nan. J’ai merdé c’est tout, j’ai été con.
Il cilla et tourna la tête pour regarder Stanislas. Il ne savait pas trop quelle réaction il attendait, ni même si il devait en attendre une. La suite s’enchaîna seule, sans qu’il n’ait vraiment prit le temps d’y réfléchir.
- J’tiens à toi Stan, ok ? Regarde-moi.
Il se recula dans le canapé, son corps pivotant vers Stan et son bras se glissant derrière lui, le long du dossier du canapé. Il n’osait pas le toucher, il ne savait pas quoi lui dire ni comment, il ne savait même pas ce qu’il ressentait à cet instant, c’était confus.
- J’tiens à toi et ça m’fait chier d’te voir dans cet état. J’aime pas savoir que t’a aucune estime de toi, t’a beau essayer d’nous faire croire le contraire moi j’le vois, et ça fait mal mec parce-qu’on tiens à toi nous...
Si il doutait pour Léocade, il savait qu’il pouvait cependant l’affirmer sans aucun doute en ce qui concernait John et lui.
- ... Je, tiens à toi. Alors arrête de t’prendre pour un truc de merde qu’on prend et qu’on jette, j’sais pas, j’sais pas c’que t’a en tête mais arrête mec...
Il se tût, soudainement surpris de sentir son coeur cogner un peu fort alors qu’il était calme. Il déglutit, le quittant des yeux, confus par ce ressenti inattendu.
« Y’a mon coeur qui bat fort pour toi, là. »
Silencieux, il voulu détourner le regard, et de nouveau lui tourner le dos, fuir, parce-que malgré sa maturité et sa simplicité, lui aussi avait du mal à gérer tout ça. Mais au lieu de ça, il releva un instant le regard sur lui, et dit simplement:
- C’est à toi qu’j’pense maintenant quand on l’fait. ... Même si j’essai d’penser à quelqu’un d’autre ça marche même pas deux secondes, c’est toi qui m’excite, c’est toi qui m’fait du bien. Et c’est à toi qu’jveux en faire. ... Tu m’fait de l’effet Stan., avoua t-il.
Il ôta son bras du dossier du canapé et baissa les yeux sur ses mains, jouant avec ses propres doigts.
- Désolé d’être une merde pour exprimer tout ça., acheva t-il avec le coeur serré, plus gêné qu’il ne l’a probablement jamais été.
« Me lâche pas, me lâche pas, me lâche pas. Pas toi... » se dit-il, mesurant combien il était effrayant de se jeter dans le vide avec ce genre d’aveux. Il l'avait fait avec Léo, et il avait sauté seul, s'écrasant seul au sol et en souffrant.
Il leva finalement les yeux sur Stan, silencieux, le palpitant nerveux. Attendant de voir si il allait le laisser se casser la gueule seul - encore une fois - ou si il allait sauter avec lui.
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Lun 16 Fév 2015 - 23:52
On lui avait dit "regarde-moi" et il l’avait dévisagé tout le long, gardant ses jambes contre lui et resserrant petit à petit l’étreinte de ses bras autour de ses genoux à mesure qu’il l’écoutait. C’est un peu plus clair dans ta tête maintenant ? C’est pas évident de faire comme si la rancœur n’était pas présente, comme si ça ne lui laissait pas un goût amère dans la bouche. Ernest achève son discours et Stan soutient son regard quelques secondes encore avant de détourner le sien pour le reporter distraitement sur la table basse devant eux.
« Ouais t’es vraiment nul à chier pour t’exprimer à c’niveau là, j’crois qu’à part les répliques que t’apprends t’en sors rarement, des belles phrases.. »
Mais tant mieux, ça lui va, au moins il comprend, il faut qu’on soit direct avec lui, sinon il déforme chaque mot à travers le kaléidoscope complexe de son esprit et ça peut vite donner n’importe quoi. On ne les compte plus les mauvaises interprétations qui l’ont conduit à faire des conneries, sa manière de tout exagérer le mène souvent à dépasser les bornes. Alors oui c’est tant mieux. Et il a vraiment du culot de répondre avec autant d’insolence alors que de son coté Ern’ fait tout son possible pour rester diplomate mais il est bien obligé de montrer un peu les crocs, de prouver qu’il en faut plus pour le toucher pour de bon. Il en faut vraiment plus ? C’est pas déjà le cas ? Parce que pour le moment il ne sait pas encore quoi répondre, pour la première fois depuis longtemps on a Stan’ qui ne trouve pas ses mots, qui ne se souvient plus de sa réplique.
« Tu piges rien, tu crois que j’ai aucune estime de moi c’est ça ? J’ai une super estime de moi ok, j’m’en fous de c’qu’on pense. »
La preuve qu’il est touché il est là à démarrer au quart de tour, à grogner comme un idiot alors qu’il a plus aucune raison de le faire. Plus aucune raison parce qu’il a entendu ce qu’il voulait entendre depuis un moment, parce qu’il a beau faire comme si tout allait bien il a tellement besoin qu’on lui dise toutes ces choses là, y a si peu de personnes qui le pensent, et encore moins qui le lui rappellent. Ça arrive quasiment jamais, c’est pour ça qu’il s’obstine à nier. Quand on est habitué à encaisser, quand les remarques désobligeantes sont devenues de la matière servant à forger la confiance, forcément on a oublié ce que c’était l’attention, forcément ça désoriente. Il sait plus comment on réagit à ce genre de chose, il peut que sortir les griffes, lancer un regard pleins de reproches à Ernest pour essayer de le désemparer autant que lui peut l’être à cet instant.
« Oui t’as merdé et oui t’es un vrai con et un peu qu’t’as intérêt à penser à moi et pas à quelqu’un d’autre sinon j’t’arrache la tête. »
Le tout ponctué d’un soupir alors qu’il regarde ailleurs, alors qu’il fait mine de s’intéresser plutôt à ce qui pouvait bien se passer à la télé droit devant lui. Ça s’affole dans sa tête et au milieu de sa cage thoracique, le cœur et la raison, ça l’exaspère d’être indécis, incapable de choisir entre les deux qui lui proposent des réponses diamétralement opposées. Il reçoit des bouts de phrases incohérentes qui de toute façon ne feront aucun sens une fois exprimées, sauf que ça devient compliqué de les faire taire. Normal qu’Ernest n’y pige rien à ce mec, si Stan’ est même pas foutu d’y voir clair lui même. Il en sait rien, de pourquoi il s’énerve. C’est peut-être pour tout ce qu’à pu évoquer Ern’ et qu’il continue de démentir, c’est peut-être autre chose, peut-être tout comme rien, c’est Stan’, faut pas chercher à comprendre. Stan’ qui après être resté silencieux une bonne minute tente d’émettre une hypothèse.
« .. Je supporte pas que.. qu’tu fasses pas les choses comme je veux. Enfin.. »
Que tu lui échappes, qu’il soit incapable de te contrôler, qu’il tremble à l’idée de te donner un ordre n’importe lequel de peur de tout foutre en l’air. Alors qu’il se sent bien avec toi pourtant. Ça le déstabilise autant que ça lui plaît. C’est pas très bien dit, on vous avait prévenu. Tu veux que ça se passe comme prévu Stan’ sauf que regarde, regarde comment ça a commencé, regarde de quelle manière ça continue. Tu t’étais juré de pas t’attacher, t’étais ensuite sûr de jamais l’avouer, et puis t’avais dis que tu rendrais pas les armes avant lui, et systématiquement on change tes plans, il change tes plans. Stan’ il voudrait tout contrôler et depuis le début ça lui glisse entre les doigts, il ne fait qu’enserrer l’étreinte de ses mains sur des poignées de sable, c’est rageant comme tout. Ses épaules se haussent et il baisse les yeux pour être sûr d’éviter le regard d’Ernest, posant sa tête sur ses bras croisés. C’est pas évident de l’avouer.
« J’voudrais vraiment que ça se passe bien.. »
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Dim 1 Mar 2015 - 17:40
- Ouais t’es vraiment nul à chier pour t’exprimer à c’niveau là, j’crois qu’à part les répliques que t’apprends t’en sors rarement, des belles phrases.. - Ta gueule, j’reste mille fois meilleur que toi sur c’point là.
Faut pas déconner, c’est pas parce-qu’il admet qu’il va laisser Stan faire sa pute derrière et enfoncer le couteau dans la plaie alors qu’il est le premier à être une vraie merde pour ça.
- Tu piges rien, tu crois que j’ai aucune estime de moi c’est ça ? J’ai une super estime de moi ok, j’m’en fous de c’qu’on pense. - Ouais, bien-sûr.
Il hoche la tête doucement, roulant des yeux au plafond. Il croit tromper qui, sérieux.
- J’sais pas si t’es au courant mais j’m’y connais un peu en jeu de rôle.
Tu trompe pas ton meilleur ami, ton amant qui désormais te connaît mieux qu’énormément de gens. Encore moins quand il s’agit d’un mec dont le boulot et la passion est de s’adresser à des gens qui jouent quelque chose qu’ils ne sont pas réellement. Les secondes passent, Ernest fixant sa jambe pliée sur le canapé, toujours orienté vers Stan. Il attend. il a dit ce qu’il avait à dire, il est temps que lui aussi sorte ses couilles et déballe ce qu’il a sur le coeur. Et ça vient, ça sonne comme une agression, y’a même une menace exagérée qui a pas de sens. Mais l’intensité, la colère est là. Stan se dévoile comme il peut mais c’est déja ça, et ça a beau le faire chier, ça se passe quand même, malgré lui, malgré tous ses efforts pour continuer de mentir, y compris à celui qui est de son côté, à celui qui le connaît trop bien et qui voudrait réellement faire quelque chose pour lui.
- .. Je supporte pas que.. qu’tu fasses pas les choses comme je veux. Enfin..
Gamin pourri gâté. Ern a envie de lui rappeler qu’il est pas son clebs, mais il se la ferme, ayant relevé son regard sur lui, l’observant en attendant la suite. Parce-qu’elle arrive, elle est là, sur le bout des lèvres de Stan. Il attend - il espère - qu’il va s’exprimer mieux que ça. Qu’il va réussir à poser des mots sur le bordel qui le bouffe.
- J’voudrais vraiment que ça se passe bien.. - Alors arrête de t’prendre la tête.
C’est sûrement trop sec, alors que le A a fait preuve de fragilité en s’exprimant avec une voix si faible, si peu sûr de lui. Mais Ern’ arrive pas à comprendre tout ça, tout ce bordel, les caprices, les dramas. Il le regarde un peu sévèrement pour le faire passer, ce putain de message : arrête de te prendre la tête, mec. Mais Stan est comme ça, et il le changera pas d’une seconde à l’autre. Il le changera p’tet jamais.
- Sors avec moi. Uniquement moi. Et j’frais pareil. C’est tout, t’a pas à réfléchir plus. Si tu m’veux, ça s’passe comme ça.
Il impose, Ern, il pose ses règles. A prendre ou à laisser.
- Si tu respecte ça ça “se passera bien”. Si tu fais l’con, si t’en a l’intention, laisse tomber, on... fais rien. Compte pas sur moi pour te respecter si tu m’respecte pas en retour.
Ça lui semble clair. Et toujours orienté vers lui, son bras sur le dossier du canapé s’étendant derrière la tête de Stan, il le fixe simplement, attendant une réponse claire.
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Lun 2 Mar 2015 - 1:14
I wanna be rich and I want lots of money I don't care about clever I don't care about funny I want loads of clothes and fuckloads of diamonds I heard people die while they are trying to find them
And I'll take my clothes off and it will be shameless Cause everyone knows that's how you get famous I'll look at the sun and I'll look in the mirror I'm on the right track yeah I'm on to a winner •••
« Alors arrête de t’prendre la tête. »
Il crevait d’envie de répliquer que c’’était pas aussi simple et que de toute manière Ern’ était trop con pour piger le concept mais vu l’œillade sévère qu’il vient de lui adresser vaut mieux se raviser et passer son tour pour le caprice. Il ravale son agacement, l’exprime un peu plus subtilement et se contente de détourner le regard en levant les yeux au ciel au passage, cause toujours. Stan’ se prendra toujours la tête, parce que ça a toujours été le bordel chez lui, ça a jamais été clair dans sa tête. Il fait mine d’être au courant de tout alors qu’au fond il y connaît rien. Il sait pas ce que c’est de vivre quelque chose qui n’est pas constamment instable, sur le point de se casser la gueule. Dix-sept ans qu’il vit sur le fil alors forcément c’est pas évident de s’adapter. Faudrait qu’il apprenne.
Il s’affale contre le dossier, déplie une de ses jambes pour poser un pied sur la table basse, le tout dans un soupir sous entendant que ça le fatigue. Et puis il évite de lever les yeux vers Ern’ parce qu’il assume pas, il se désespère à sortir ce genre de chose, c’est bon, il a assez donné. Pitié faîte que ça soit fini, qu’Ernest a eu ce qu’il voulait, qu’on le lâche.
« Sors avec moi. Uniquement moi. Et j’frais pareil. C’est tout, t’a pas à réfléchir plus. Si tu m’veux, ça s’passe comme ça. »
Ok alors ça serait aussi simple ? Ça lui semble un peu étrange, du genre pas net, il est pas convaincu, perplexe. C’est normal, trop normal pour lui, il a pas l’habitude, on est même pas sûr qu’il s’y fera un jour. C’est surtout pas si compliqué que ça, du coup ça le désempare. Ern’ qui dit ça avec autant de facilité, ça le désempare encore plus. Faut croire qu’il a le droit à ce genre de chose lui aussi, y a pas de raison.
« Si tu respecte ça ça “se passera bien”. Si tu fais l’con, si t’en a l’intention, laisse tomber, on... fais rien. Compte pas sur moi pour te respecter si tu m’respecte pas en retour. »
Ses sourcils se froncent tout à coup, il lui lance un regard noir rien qu’une seconde, le temps de lui décrocher rageusement un coup de coude dans les côte avant de regarder ailleurs à nouveau.
« T’es super mal placé pour dire ça, connard… »
Super mal placé pour parler de respect. C’est un mec rancunier, Stan’, il peut ruminer une colère des semaines, des mois, déjà qu’il considère la moindre faute comme une haute trahison, alors après une vraie connerie à son égard faut vous dire que c’est juste un miracle qu’il tienne encore compte de votre existence. Et cette histoire lui reste encore en travers de la gorge, il peut pas nier, du coup va falloir se montrer patient le temps que ça passe rien qu’un peu.
Il a pourtant pas tapé sa crise, il a même l’air plutôt calme lorsqu’il pose sa tête contre le bras d’Ernest derrière lui, levant les yeux vers le plafond. Ses doigts triturent l’une des ficelles de son sweat, il est un peu pensif tout à coup. Faut croire qu’Ern’ a trouvé le truc pour le contenir un minimum, y a bien qu’avec lui que Stan’ part pas en vrille. Alors pourquoi pas. Ça serait pas plus mal. Il est conscient de ça, Stan’ ? Qu’il a peut-être trouvé quelqu’un capable de d’équilibrer un peu les choses ? Il est pas du genre à songer à ce genre d’éventualité, il est plutôt en train de débattre intérieurement et d’opposer les avantages et les contraintes, en tant que véritable irresponsable. Désespérant, on s’demande à quoi pense Ernest en prenant des risques comme ça. Ça fait quelques secondes qu’il se tait et il pose enfin son regard sur Ern’, poussant un nouveau soupir un peu moins assuré. Pas un mot encore. Il s’approche, se tourne pour appuyer une épaule contre le dossier histoire d’être de coté, face à Ern’, la tête toujours posée contre le bras de ce dernier.
« J’ai pas l’intention de faire le con. »
Si ça arrive un jour ça sera pas fait exprès, il peut te l’assurer.
mi' et sam
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Mar 3 Mar 2015 - 16:06
Ouais ok, il a peut-être parlé un peu vite avec sa punchline sur le respect, oubliant un instant qu’il a vraiment pas été clean avec le A. Et celui-ci loupe pas l’occasion d’lui dire, faisant rouler les yeux d’Ernest qui soupire en laissant tomber sa tête contre le dossier du canapé, de nouveau droit et non plus orienté vers Stan. Stan qui s’appuie contre lui. Ça lui fait un drôle d’effet maintenant que les choses ont - plus ou moins - été dîtes. Surtout qu’il pensait qu’il faisait la gueule, mais ce contact prouve que même si c’est le cas, ça va. Ern reste silencieux, promenant son regard devant lui, sur la table basse, se torturant un peu les lèvres et les joues avec ses dents. Parce-que Stan a pas répondu, et qu’il a le ventre un peu serré, de pas savoir ce qu’il a dans la tête, et ce qu’il en est. Il vient plus ou moins de lui dire qu’il veut bien sortir avec lui, et il attend la réponse, faisant d’son mieux pour rester stoïque.
- J’ai pas l’intention de faire le con.
Il lève les yeux sur la télé. ... Ok. Donc... Ok. Il se mord les joues, puis s’humecte les lèvres, hausse les sourcils, les gratte, inspire. ... Ok. Donc bah, voila. Putain d’merde il a l’impression d’être pucelle avec son premier p’tit copain, ça l’fait chier d’être tendu comme un string pour ça, alors qu’il y a rien, alors que c’est juste qu’au lieu de baiser Stan bah il va sortir avec, et voila.
... Sauf que “voila” c’est pas rien pour lui parce-que la dernière fois qu’il est réellement sortit avec quelqu’un, sérieusement, il avait 14 ans. Ça fait presque sept ans qu’il sait plus ce que c’est, que d’avoir quelqu’un. Quelqu’un dans le coeur, pas juste dans l’pieu. Et sa première petite amie, à 14 ans, c’était avant que sa carrière ne commence, c’était l’année de son premier casting. Il a jamais eu personne depuis que c’est une star, parce-que c’est compliqué. C’est compliqué, et de toute façon y’a personne qui lui a tapé dans l’oeil au point qu’il veuille ça. ... A part Léo. Puis, Stanislas.
Son manager va l’faire chier.
Il se lève, inspirant, remonte son froc et le regarde. Il se tourne face à lui.
- On part à Londres mardi. Désolé, c’est pas New-York, et j’connais mal le coin, mais c’est cool, et paraît qu’y’a un bar sympa avec des escort boy.
Il étire un bref sourire.
- ‘Fin bon tu l’sais sûrement.
Parce-qu’il y a vécu, Stan.
- J’t’emmène juste pour faire le guide hein, crois pas que j’ai envie d’passer du temps avec toi et d’partager des trucs.
C’est détaché, blasé, presque méchant. Comme d’habitude, c’est du clash constant, des insultes, une amitié vache et borderline. Mais il lui tend les mains pour l’aider à se relever, une petite risette trahissant qu’il se retient de sourire, un quelque chose de trop gentil dans le regard. Et quand Stan les lui attrape pour se redresser, Ern le repousse dans le canapé, pouffant de rire comme un connard avant de bouger pour aller côté cuisine.
Il a pas l’intention de changer, il serait même pas sûr d’y arriver. Alors il continuera de le traiter de pute, et d’être impitoyable. Parce-qu’il est comme ça, et que leur relation est - et fonctionne - comme ça. C’est pas un romantique. D’ailleurs, à la Saint-Valentin, il fera rien, lui enverra rien, même pas un LMS parce-qu’il zapera totalement et s’en tape le cul avec des orties de cette fête. Il cherche quelque chose à bouffer dans la cuisine, l’air de rien, comme si il c’était rien passé d’exceptionnel. Mais se dire que le mec qui est sur son canapé, là, ça vient de devenir SON mec, ça lui fait quand même super bizarre. ... Et ça va partir en couilles tout ça, il le sent venir à des kilomètres. M’enfin, il est pas du genre à se préserver de ce genre de choses. Il préfère vivre au jour le jour et voir le moment venu les merdes lui tomber sur la gueule. Ou alors, il est encore un peu trop détaché, parce-qu’il a plus l’habitude du couple, parce-que Stan c’est Stan, et parce-qu’il a le talent réel de savoir garder la tête froide - contrairement à Klaus et Remington. Remington, d’ailleurs, comment il va le prendre, lui ? Ern est sûr qu’il va jouer la princesse et se sentir exclu. Un peu normal, quand un trio de potes devient un couple + 1. Encore une fois ça passe un peu au dessus d’Ernest qui débale des Pringles qu’il grignote sur le comptoir, en solo.
... Bon, voila, ça a pas vraiment été dit, c’est encore un peu flou, brouillon. ... Mais c’est fait, nan ?
▬ Février • Code par Lix ▬
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Sujet: Re: we could write a tragedy ∆ S T E R N Mar 10 Mar 2015 - 1:19
I wanna be rich and I want lots of money I don't care about clever I don't care about funny I want loads of clothes and fuckloads of diamonds I heard people die while they are trying to find them
And I'll take my clothes off and it will be shameless Cause everyone knows that's how you get famous I'll look at the sun and I'll look in the mirror I'm on the right track yeah I'm on to a winner
Il avait fait mine de ne pas vouloir bouger en voyant Ern’ se lever, chieur, il était resté appuyé contre son bras jusqu’au dernier moment avant de se décaler à peine, s’affalant dans le canapé. Pas un mot. Rien que le froissement du tissus lorsqu’il repose ses deux épaules contre le dossier, dévisageant Ern’ avec un regard un peu dur. Si ça ne suffisait pas tant pis, il n’avait pas trouvé d’autres mots. C’est comme demander à un aveugle de décrire une couleur qu’il n’a jamais vu, de s’en faire une idée. Mais c’est pas peine perdue, peut-être qu’on arrivera à lui ouvrir les yeux un jour, à Stan’. Pour ça faut que ça passe aujourd’hui, qu’on brise enfin le cercle vicieux. Sinon c’est reparti, et toutes les menaces, toutes les horreurs, il les ferra, il hésitera pas.
- On part à Londres mardi.
On. C’est presque nous.
- Désolé, c’est pas New-York, et j’connais mal le coin, mais c’est cool, et paraît qu’y’a un bar sympa avec des escort boy.
C’est presque un vrai sourire qu’on lui accorde, presque un vrai de vrai, pas celui qu’on esquisse après s’être foutu de lui comme d’habitude.
- ‘Fin bon tu l’sais sûrement.
Pour ça qu’il zappe complètement les vannes qui suivent l’annonce, pour ça qu’il ne trouve pas sa réplique cinglante cette fois ci et qu’il se contente de toiser Ern’ avec un air désemparé. On s’attendait à ce qu’il réagisse au quart de tour comme à chaque fois qu’on sous-entend qu’il tapine mais nan pas cette fois.
- J’t’emmène juste pour faire le guide hein, crois pas que j’ai envie d’passer du temps avec toi et d’partager des trucs.
Désarmé. Parce qu’on part à Londres mardi. Parce que ça sous-entend que ça s’arrête pas. Il saisit les mains qu’Ernest lui tend pour l’aider à se relever. C’est bon, il a passé le test avec brio, résultats concluants, il en a dit assez. Ça change quelque chose, vraiment ? Visiblement non vu comment ce connard feinte et le repousse dans le canapé et le laisse pour aller se servir à bouffer.
- Salope.
Et si il s’avère qu’on se joue de lui, qu’on l’utilise jusqu’à ce qu’il soit usé. Tant pis, tant mieux, de toute façon cette fois-ci c’est encore différent, il pense pas à tout ça, comme si il voulait y penser. Songer au fait que sous ses airs d’entité à toute épreuve y a un mec facile à briser, au fait qu’il choisisse encore une fois quelqu’un possédant cette espèce de force sur lui, au fait qu’Ern ait quatre piges de plus et que lui soit encore qu’un gamin qui se prend pour un adulte. Et toutes ces petites choses qui persuaderaient n’importe qui un tant soit peu sain d’esprit d’admettre que c’est un paru vraiment risqué et qu’il vaudrait mieux laisser tomber, aller voir ailleurs, ne pas tenter le coup. Comme si Stan’ était sain d’esprit..
- Tu vas venir me chercher après les cours maintenant ?
C’était dit après une bonne vingtaine de secondes sur un ton innocent, sans qu’il se donne la peine de se tourner vers Ern’. Soupir lorsqu’il s’allonge sur toute la longueur du sofa, s’étirant au passage. Regard qui se lève vers le plafond.
- On va se tenir la main dans les couloirs ?
Silence qu’il laisse se prolonger. Awkward. Tant mieux. Sourire joueur, narquois, qu’il tente de contenir. Il se redresse tout à coup, s’accoudant sur le dossier du canapé pour reporter son regard sur Ernest derrière celui ci. Il a pas l’intention de s’arrêter non plus alors il le cherche encore, toujours.
- J’imagine que ça t’dérange pas qu’on se galoche en public..
Expression désinvolte, comme si c’était extrêmement sérieux, comme si il faisait un énième caprice. Et Ern’ va devoir en supporter pas mal, des caprices. Quelle idée de sortir avec un sale gosse comme Stan’.
- On sortira ensemble et tu m’emmèneras au resto et si on nous voit tous les deux tu vas devoir t’expliquer vu que le lendemain ça sera forcément à la une des tabloïds et autre magazines people. Il a retrouvé son sourire amusé rien qu’un instant, alors qu’il s’affale lascivement sur le dossier du canapé, les bras croisés sur celui ci, et il fait mine de regarder ailleurs. Puis on m’interviewera sûrement pour me demander comment c’est de sortir avec toi, et j’leur dirai que t’es bon au pieu mais qu’à part ça c’est vraiment nul à chier..
Et il joue encore, alors que sous son sweat y a son cœur qui s'affole depuis tout à l'heure, alors qu'il a du mal à y croire là tout de suite. Ça promet.