Perplexe, incertaine, elle a laissé s’empiler, dans son bungalow, ses valises d’emmerdes, les incohérences du hasard et tout ce qui fait morfler et elle est partie. Après l’altercation avec Lukas, la Colombienne a filé à l’anglaise direction la City pour souffler loin du brasier, mais la douleur au creux de la main. Et elle a passé sa semaine à se canaliser sur autre chose que cette chaleur encore omniprésente dans cette paume.
Olive a fait ce qu’elle fait toujours. Rien de bien légal. Funambule, elle joue avec les lois, les règles, ces petites lignes écrites en corps de police 5 au verso des contrats. L’appât du gain. L’occupation des méninges. Une liberté d’activité qu’elle n’avait presque jamais connue puisque prise sous la coupe de plus gros requins. Ceux là même qui ne rechignent pas à utiliser toutes leurs dents acérées -et surtout les plus douées- pour se remplir la panse. Si elle est réputée pour aimer l’argent, ceux pour qui elle travaillaient et se faisaient passer pour la “familia” le sont encore plus. Ils sont ambitieux, cherchent l’argent, mais aussi le sang. Tout ce petit monde semble si loin de l’île aujourd’hui, qu’elle pourrait facilement oublier qu’il existe. Sauf que si Olive lit la presse, suit l’actualité, ce n’est pas que pour les résultats sportifs. Commerce et politique internationale ainsi que tout ce qui a trait au banditisme est dans son radar. Comme aujourd’hui.
“Les autorités américaines ont placé le club de foot colombien Envigado FC sur la « Kingpin List » qui recense les grands trafiquants de drogue. Ce dernier est accusé de supporter le cartel « La Oficina de Envigado » et de blanchir de l'argent à l'occasion des achats et ventes de joueurs. De plus, le propriétaire du club, Juan Pablo Upequi, a été identifié comme l'un des leaders du syndicat du crime colombien. En étant blacklisté, le club voit ses biens américains gelés et est interdit de procéder à tout business avec des Américains.”
Assise sur un banc, café en main, le nez rivé sur son téléphone qui capte du réseau (hallelujiah), en plein gare au milieu du tumulte de passagers en transit, elle cille à peine en lisant cela. Car il ne s’agit-là que d’une tête de l’hydre qui tombe. Une autre repoussera ailleurs tout aussi vite. Et puis cela stoppe uniquement les affaires avec les USA. Le reste du monde est toujours exploitable. Les cartels sont comme des entreprises. Chaque branche possède son chef, qui partagent les ressources comme des routes mais gèrent de manière séparée leurs bénéfices. Et tout le monde a sa spécialité. Blanchiment, narcotrafic, prostitution, sécurité… Tout est bien huilé dans ce réseau où tout le monde se connaît et où tout le monde peut disparaître du jour au lendemain pour voir venir le remplaçant. En Colombie, son père était l’un des comptables d’un des barons de la drogue. Une de ces nombreuses têtes de réseaux criminels qui sont souvent difficiles à poursuivre en justice, car ils ne sont généralement pas directement en possession de matériel illégal et entretiennent des relations dans les hautes sphères politiques et policières grâce à la corruption. La mise en accusation de barons de la drogue est habituellement le résultat d'importantes enquêtes policières avec infiltration du réseau, témoignages de repentis, et l'aide d'indicateurs de la police. Ce que le frère de John a fait en l’arrêtant était de l’ordre d’une vulgaire secousse dans l’une des petites ruches d’une des nombreuses branches. Et même si le retard d’activité dû à son emprisonnement a peut-être eu des effets sur le moment, il suffit d’un coup de pression sur les autorités locales pour remettre de l’ordre grâce à ce que les cartels savent faire de mieux : la violence. Sur place en Colombie, ils ont les paramilitaires. Aux US, dans le monde “civilisé”, ce sont juste des têtes qui tombent littéralement pour quelques rues. Alors il y a dû y avoir un certain enfer sur terre après son arrestation… Que John et sa famille soient sains et saufs tient du miracle de son point de vue.
Elle a bien appris ses leçons depuis la disparition de son père dont elle ignore toujours les raisons. Olive a quasiment grandi dans ce milieu, tout ça coulera certainement toujours de source pour elle. Elle sait ce qu’elle peut faire ou pas. Jusqu’où elle peut aller et avec qui. Quel extrême elle ne dépassera pas -si tant est qu’il y ait un. Où qu’elle soit. Et dans un certain sens, c’est à cause de cela qu’elle peut se sentir aussi étrangère à tout ce qui peut bien se passer de normal autour d’elle. Et c’est plus flagrant depuis qu’elle à Prismver. Malgré toutes les connexions qu’elle a aujourd’hui, elle sait qu’elle n’est là que pour un temps déterminé. Elle n’a pas sa place. Elle en est consciente lorsqu’elle est au milieu d’eux.
La brune relève à peine la tête lorsqu’on vient s’asseoir à côté d’elle. Elle écoute ce qu’on a à lui dire, récupère ce qu’elle doit prendre, puis se lève en abandonnant un magazine à sa place. Avec le paiement qu’il faut. Facile. Sans encombre. C’est de cette façon qu’elle repart ni vu ni connu de la gare vers l’appartement de celui qui -contre un discours des plus persuasifs- lui a laissé ses clés pour une semaine, tout en s’assurant que celui-ci irait voir ailleurs pendant ce temps-là. Mais alors qu’elle passait le seuil du hall de la gare, une altercation familière retentit dans son dos la poussant à faire volte-face.
- Hey Etienne... Son regard émeraude suit la troupe qui leur passe devant. Le professeur Clayton qui a le même don qu’elle. Son coloc’ Sid qu’elle peut pas piffrer. Lukas… Elle cille en serrant le point sur le bandage encore dans sa main. Son sourire s’est effacé à peine un millième de seconde avant de revenir lorsqu’elle reportant ses iris dans ceux du grand blond. - Hmm changement de décors, des choses à régler, d’autres à préparer. Dont une qui te concerne. Elle se rapproche pour la confidence. Tu sais, tes faux-papiers. Et ça serait gratuit. La vie n’est-elle pas bien faite ? Son sourire s’élargit, puis elle se recule, reprenant une distance raisonnable. - Et toi ? Baby-sitting ?
L’humeur taquine vient facilement quand il est là. Parce qu’elle s’amuse de pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert. Il est si expressif, ne cache rien que ce soit avec ses mots ou dans ses gestes. Ça la change. Le C est différent des autres, comme John l’était quand ils se sont rencontrés il y a trois ans. Mais Etienne est aussi très différent du A. Elle est curieuse de tout cela. De cette normalité qu’elle ne fait qu’effleurer du bout des doigts à chaque fois.
Elle l’écoute papoter à propos du camp d'entraînement de volley, de l’agaçant filleul qu’elle a et au moment où elle allait répliqué, alors que son regard balayait les alentours, son visage se fige. Tout s’éteint. Tout se glace. Quand elle aperçoit au loin, le frère de John. Qu’est-ce qu’il fiche ici ? Pourquoi ? Comment ? Pour voir John ? John sait ? Qu’est-ce qui se passe ?
Et ça clignote dans sa tête. Il ne faut pas qu’il la voit. Elle n’a rien fait pourtant, à moins qu’il ne travaille toujours sur le cartel et dans ce cas-là, peut-être bien que oui. Elle sait gérer les interrogatoires de la police. Mais lui. C’est gravé dans ses tripes maintenant. Qu’il peut la coffrer. Comme ça. Alors elle cherche du regard d’autres indices. D’autres preuves de la présence de flics en civil. La panique gronde dans les nerfs de sa mâchoire, de son cou. Et elle ne voit rien. Et tout ce à quoi elle pense, c’est disparaître de la surface de la terre. Et pour l’instant, son seul plan de secours se tient devant elle. Si grand Étienne… Tu es le bienvenue lorsqu’elle le tire avec force pour qu’il fasse bouclier. Elle contre un de ses pilonnes d'entrée d'gare, lui contre elle. Et elle qui jusque-là, ne l’avait que très rarement laissé l’embrasser… Cette fois-ci, c’est elle qui fait le premier pas et capture ses lèvres avec ardeur à cause de cet imprévu.
Joue le jeu. Sois le subterfuge parfait. Et dissimule là comme si sa ou ta vie en dépendait. Parce qu’il y a bien une chose pour laquelle Olive est prête à tout défoncer, même ses propres barrières : sa survie.
Et lorsqu’Olive rouvrit les yeux après avoir embrassé Etienne, elle put les voir : non loin de là, deux yeux aux profondeurs abyssales, fixés sur eux.
John fut alors bousculé par son frère, prit dans ses bras avec force et chaleur fraternelle, ce qui rompit tout contact visuel entre Johnny et Olive. L’étreinte de son frère était puissante, vive, et pleine d’une affection qui firent se serrer les coeurs des deux frères. Et sans un regard de plus pour Olive, le A étreignit à son tour son frère, enfouissant sa tête dans son épaule pour quelques secondes. Un geste qui paraissait banal pour deux frères qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps, mais pour ce qui était des Corso, les choses étaient légèrement plus compliquées. Cela faisait en effet plus de trois ans depuis ce matin, à l’hôtel. Plus de trois ans que John avait rompu tout contact avec lui, blessé parce-qu’il lui avait prit Olive.
Mais aujourd’hui, il y en avait encore un autre, pour lui prendre Olive. Et John n’avait plus la force d’haïr son frère alors que, désormais, ce n’était plus lui qui trahissait son coeur.
C’était elle. C’était eux. Le duo contre le pilier sur lequel il posa un dernier regard froid mais blessé, avant de prendre son frère par l’épaule de sorte à le positionner dos à Olive, et à l’emmener loin d’elle. Comme il aurait voulu le faire, il y a trois ans. Comme il a essayé de le faire, en vain.
Etienne n’avait pas vu les frères Corso, dans son dos, et son attention était bien trop captive de la brune qui venait de l’embrasser avec fougue, faisant galoper son coeur un peu plus vite qu’il ne le devait.
En revanche, celui qui avait tout vu, c’était Lukas. Non loin du quai, en retrait du groupe, observant tantôt John, tantôt Olive et Etienne. Il baissa les yeux sur la main d’Olive, bandée, et inconsciemment, la sienne se replia sur elle-même qui portait la même blessure. Son attention se dirigea alors sur Terry qui, tout près, appelait Etienne - le train allait bientôt partir. Le grand blond adressa à son professeur un signe de la main, lui demandant de lui accorder quelques secondes avant de baisser ses yeux clairs dans les émeraudes d’Olive.
- Hem... Heuuu... Tu...
Sa main vint gratter l’arrière de son crâne et ses lèvres se pincèrent un instant.
- Tu... t’a des projets pour ce soir ? ‘Fin c’est que, pour les papiers tout ça, si t’a besoin que je sois là pour, j’sais pas... Puis...
Elle avait le don de le faire rosir, même sans rien faire. Impressionnante Olive, même plus basse que lui, il avait tendance à se sentir petit avec elle. Ca dépendait des moments, évidemment - dans l’intimité, il savait parfaitement tenir son rôle, et plus encore. Mais pour ce qui était du quotidien, il était simplement lui-même : audacieux, mais incertain face à ces jeunes femmes qui lui faisaient tourner la tête. Il haussa doucement une épaule, y penchant légèrement sa tête.
- ‘Fin j’suis pas obligé de rentrer ce soir, demain c’est dimanche, c’est pas...
“C’est pas” comme si elle lui faisait de l’effet au point qu’il n’en finisse pas ses phrases. Mmh ?
• 31 janvier • #6aa84f
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Sujet: Re: [Londres] Hi bb~ [Etioli] Mar 3 Fév 2015 - 22:34
let me
Il y a comme un éclat de balle qui vient de se loger dans l’organe qui bat dans le vide de sa poitrine…
Elle ne l’avait pas vu, elle ne l’avait pas vu, elle ne l’avait pas vu. Son palpitant s’est contracté si violemment qu’elle en a eu le souffle coupé pendant une seconde. L’instant d’après, l’accolade des deux frères participa à une dégringolade indescriptible. Quelque chose qu’elle n’avait jamais ressenti jusqu’alors et que tout le monde -sauf elle pour l’instant- saurait reconnaître comme de la culpabilité. Et elle le voit faire. La… protéger ? La sensation va de mal en pis. Elle ne comprend pas mais l’image se grave dans ses rétines, dans sa mémoire. Et puis la présence d’Étienne lui revient vivement. Coupant nette toute cavalcade envisagée, de quoi que ce soit. D’autant qu’Olive a un certain don pour catégoriser les choses dans son esprit. Méthodique. Affûtée. Et même si le sujet John fait partie de ces rares cas où son sang chaud ressort, la plupart du temps, c’est son sang-froid qui prime et sait jouer en sa faveur, au même titre que son esprit provocateur et trompeur.
Il balbutie. Une nouvelle couleur apparaît sur son visage. Et elle, elle retrouve lentement sa contenance. Sa force. Grâce à ce petit spectacle dont elle se sait la cause. Ça lui fait du bien de voir ce qu’elle peut provoquer de positif pour une fois. Ou du moins, quelque chose d’apprécié. Son ego est flatté.
- Tu... t’a des projets pour ce soir ? ‘Fin c’est que, pour les papiers tout ça, si t’a besoin que je sois là pour, j’sais pas... Puis… ‘Fin j’suis pas obligé de rentrer ce soir, demain c’est dimanche, c’est pas...
Elle le décrypte comme elle se plaît à le faire habituellement, les bras croisés, attentive à ses expressions. Et elle lui sourit simplement.
- J’peux falsifier beaucoup de choses, mais même pour faire des faux, à un moment donné il faut l’original. Pour le visage, les empreintes... Son menton se tourne vers l’extérieur une seconde. Quoique. Pas toujours. Mais passons. Ses iris se hissèrent à nouveau dans les siens. De plus en plus confiante. Gommant pour un temps l’amerture qui cogne dans ses veines. Donc ouais, ta présence est plus que requise. On peut faire ça maintenant même. Et aviser pour la suite., lâcha-t-elle dans un hochement de tête résolu.
She got you beggin' for thread To sew this hole up that she ripped in your head Stupidly you think you had it under control Strapped down to something that you don't understand Don't know what you were getting yourself into You should have known, secretly she thinks you knew
C’est entendu. Etienne file une seconde pour prévenir son petit monde et elle, passe un rapide coup de fil pour s’assurer qu’ils peuvent passer là où il faut. La minute d’après, le duo s’engouffrait dans le métro londonien pour rejoindre le contact d’Olive.
En même pas dix minutes, ils avaient atteint le “Birdies”. Un tatoueur qui a pignon sur rue. La devanture est sombre et les stickers affichés en vitrine donnent tout de suite le ton. Grunge, punk, métal, rock ou toutes les déclinaisons possibles du même style. Le sas d’accueil est tout aussi sombre et stylisé, illuminé par un des néons rougeoyants qui sauront rappeler l’ambiance de la chambre où Étienne et Olive ont fini le 23 décembre dernier. La Colombienne ne perdit pas de temps et demanda à voir Tim, prétextant un rendez-vous prévu avec celui-ci pour réaliser le premier tatouage du grand dadet à la peau blanche qui se tenait à côté d’elle.
- Ce sont toujours ceux qui ont l’air innocent qui le sont le moins...
La petite phrase pourtant bien vraie pour définir Etienne était aussi une façon détournée de dire pourquoi ils étaient là. Olive chipa tout de même le book au passage et le tendit au blond alors qu’ils étaient déjà guidés vers l’arrière.
- Tant qu’on est là, si jamais t’es tenté, profites-en…
Grand sourire aux lèvres, elle le taquinait du coude dans les côtes pour le décontracter alors qu’ils venaient d’être laissés aux mains du fameux Tim. Dans la pièce un peu plus lumineuse que tout ce qu’ils avaient traversé, tout le matériel digne d’un tatoueur classique était installé. À la rigueur, le siège central pouvait sembler suspicieux, trop similaire à ce qu’on pouvait trouver chez les dentistes… Ou encore le matériel informatique dernier cri qui dénotait totalement. Puis en prêtant un peu attention aux murs, on pouvait se rendre compte que certains d’entre eux étaient trop fins.
- Comme convenu. Olive lui tendit une enveloppe qu’elle ouvrit à son regard avant de la refermer. Tu auras ce que tu veux, une fois que ça sera prêt. Et elle rangea l’enveloppe pliée en deux dans la poche arrière de son jean. Carte d’identité biométrique et passeport pour le badboy ici présent. Pour demain. T’as intérêt à t’activer.
Le Tim s’activa sur un des ordinateurs en question pour préparer l’interrogatoire d’Etienne dans un premier temps. La partie biométrique serait faite juste après. Et le tout sera rentré dans le système par ses soins. Le britannique parlait peu ; Olive en profita pour expliquer vaguement à Etienne que les mecs comme lui se font du fric parce qu’ils sont polyvalents. Et le fait qu’il fasse tout lui-même est apprécié dans le milieu. Moins il y a de sous-traitants, mieux c’est. Pour certaines affaires en tout cas. Mais pas pour toute.
La jeune femme s’installa d’un bond sur le siège central, laissant les deux garçons s’entretenir. Ça allait durer un petit moment et ils devraient revenir demain pour récupérer les documents finaux.
- C’est l’moment. Si tu veux te créer une toute nouvelle identité, passé et futur se préparent ici. Tu décides qui tu es.
Le regard vissé sur le visage d’Etienne. Le défi allant de paire. Alors qui es-tu cher vilain garçon qui dit oui ?
Sujet: Re: [Londres] Hi bb~ [Etioli] Sam 7 Fév 2015 - 8:32
- J’peux falsifier beaucoup de choses, mais même pour faire des faux, à un moment donné il faut l’original. Pour le visage, les empreintes... Son menton se tourne vers l’extérieur une seconde. Quoique. Pas toujours. Mais passons.
A cet instant, l’image furtive d’Olive découpant le doigt de quelqu’un pour usurper son identité en utilisant son empreinte digitale lui traversa l’esprit. Il se dit alors qu’il fréquentait une sacré fille. Et qu’il avait aussi peut-être vu un peu trop de films d’actions. ... Parce-qu’elle ne faisait pas réellement ce genre de choses, hein... ?
- Donc ouais, ta présence est plus que requise. On peut faire ça maintenant même. Et aviser pour la suite. - No problemo
Abandonner le groupe ne fut pas bien difficile. Tout s’était bien passé durant le voyage, et rentrer de Londres à Prismver n’exigeait pas la présence d’Etienne alors que Terry était là. Il s’en voulu un peu d’abandonner sa team. Un peu. Ok, vraiment pas beaucoup. Les gars étaient supers, mais dans la balance, l’Olive avait un poids considérable ces temps-ci.
- Oooh c’est cliché., souffla t-il en la voyant pousser la porte du tatoueur.
C’est toujours chez le tatoueur que les choses louches se passent, dans les films et les séries. Etienne songea qu’ils feraient mieux de faire ce genre de choses sous couverture d’une pâtisserie, ou quelque chose du genre, histoire d’être bien moins soupçonnable. Il se dit qu’il devait y avoir une raison, pour que ce ne soit pas le cas. Peut-être que le genre de personne susceptible d’ouvrir une boulangerie ne pouvait pas être le genre à avoir des activités illégales dans l’arrière boutique.
... Lui, pourtant, s’y voyait assez bien, dans ce schéma surprenant. Il se reprit sitôt qu’il se rendit compte qu’il était en train de s’imaginer dans sa vie future avec l’illégalité à l’arrière de son hypothétique pâtisserie. Olive avait définitivement une influence sur lui. Pourtant, si elle pouvait lire ses pensées, il est certain qu’elle rigolerait bien. N’est pas un caïd qui veut, quand à Etienne, il ne pensait pas avoir réellement envie de trop mettre le nez dans tout ça. Mais ma foi, puisqu’il en avait besoin, oui, il devait avouer que tout ça avait un petit côté plaisant malgré tout.
- Tant qu’on est là, si jamais t’es tenté, profites-en… - Mmh j’passe mon tour.
Manque d’idées, plus que crainte ou réelle raison de s’opposer aux tatouages. Peut-être en ferait-il un un jour, en attendant, l’aspect définitif de la chose le freinait ; il n’avait pas de symbole particulier en tête, de message à faire passer, ou tout simplement d’envie particulière de graver dans sa peau quelque chose qu’il verrait dans quinze ans dans le miroir. Alors, en attendant, il s’en passait, sans même y songer.
Ils rencontrèrent alors ce “Tim” et Etienne ne tarda pas à devenir le protagoniste de la scène.
- C’est l’moment. Si tu veux te créer une toute nouvelle identité, passé et futur se préparent ici. Tu décides qui tu es.
Il se dit qu’il ne ressentait pas le besoin de changer ce qu’il était. Pas de désir fou de nouvelle vie. Ca manquait de fun et de créativité, c’était certain ; mais Etienne savait qui il était malgré son histoire trouble, et pour rien au monde il n’avait envie de réinventer ce qu’il avait été. Son futur, il pourrait le faire à sa guise, et c’était là tout l’intérêt de la Vie. Mais son passé lui était cher. Qu’importe qu’il ait été fictif, lui avait vécu ses 21 ans comme vous et moi. Aussi vrais que nature. Alors il refit faire la même carte qu’avant. Dans ce monde comme dans l’autre, il serait Etienne Georges Dobson, né à New-York le 13 juin. Seule la double nationalité fut ajoutée à l’esquisse, question de pratique. Il se fit par la suite prendre en photo, et en un peu moins d’une heure - ambiance détendue comme il savait la mettre en toutes circonstances - le tour était joué. En sortant, ill avait du mal à réaliser qu’il venait de faire réaliser de faux papiers.
Mais, d’un autre côté, ça ne le perturbait pas beaucoup plus que ça. Comme si c’était quelque chose de tout à fait probable que Georges aurait pu ajouter au livre, à un moment donné. Quand à vivre sa vie de façon honnête mais avec un fond d’illégalité et de défi, il s’en sentait capable. Etienne avait toujours plus ou moins appréhendé la vie comme un jeu. Non pas qu’il se fichait des réalités et sentiments des gens, surtout pas, mais plutôt dans le sens ou il était joueur : toujours volontaire et en quête de nouvelles expériences, de nouveaux tableaux, de nouveaux niveaux.
Le tout, avec une capacité d’adaptation enviable par beaucoup de gens.
- Voila donc un infime aperçu de ta vie en dehors de l’école..., dit-il distraitement, une fois de retour dans la rue.
Il hocha la tête, commissures de ses lèvres abaissées, jugeant ça comme une expérience intêressante.
- Merci, en tout cas., réalisa t-il soudainement en tournant la tête vers elle, le regard sincère. C’est énorme, pour moi. J’ai aucune foutue idée de comment je me serai démerdé sans toi.
Lui, celui qui aux yeux de la loi n’existait pas.
- Et vu qu’en plus j’ai rien eu à débourser... Je peux au moins t’offrir un verre ?, demanda t-il en jetant une oeillade sur sa montre. ... Ok on fait un peu les choses dans n’importe quel ordre, ria t-il. Mais...
« Mais ça me plaît. »
• 31 janvier • #6aa84f
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Sujet: Re: [Londres] Hi bb~ [Etioli] Sam 7 Fév 2015 - 18:00
let me
Données rentrées, même biométriques. Les Anglais sont de vrais chieurs là-dessus car ce n’est pas seulement les empreintes digitales, mais aussi faciales, incluant l’empreinte de l’iris de l’oeil. Cela demande de gros investissements dans l’équipement pour ceux qui veulent jouer aux faussaires. Mais voilà. Etienne Dobson était maintenant dans le système. Britannique du moins. La double nationalité à laquelle il a tenue risque de poser problème si il veut aller sous peu aux States. Et elle lui a dit. Et oui, c’est ce qu’elle fait. Créer des problèmes ou en réparer et passer le balais derrière, c’est son truc.
- Merci, en tout cas. C’est énorme, pour moi. J’ai aucune foutue idée de comment je me serai démerdé sans toi. - Dis pas de connerie, t’aurais trouvé un truc..., lâcha-t-elle en s’avançant devant lui et signifiant que c’était évident qu’il se serait débrouillé. - Et vu qu’en plus j’ai rien eu à débourser... Je peux au moins t’offrir un verre ? ... Ok on fait un peu les choses dans n’importe quel ordre. Mais... - Mais… ? Est-ce qu’il faut absolument faire les choses dans un ordre précis ? Surtout si ça ne garantit pas que ce soit bon, huh ?
Elle le nargue d’un haussement de sourcils, puis elle finit par acquiescer. Offre acceptée. Ils se mirent en route et décidèrent de couper par un petit parc mal entretenu, car Olive venait tout de même d’inviter Etienne à faire ça dans la piaule où elle créchait depuis une semaine. Home made cocktails are better. Mais il paiera pour les courses. De toute façon, si il voulait manger pendant le week-end, il avait tout intérêt. ll n’y avait rien dans le frigo. Le blond ne manqua pas de se moquer, étant tout de même surpris. Il croyait que grâce à Lukas, elle avait pris quelques trucs. En fait oui. Elle pourrait très bien refaire certains plats qu’elle l’a vu concocter, mais elle ne fait pas l’effort pour elle toute seule. Elle n’y voit aucun intérêt.
- Mais j’suis une bonne assistante dès qu’il s’agit de tenir un couteau, you know.
Et elle dit ça fièrement en plus, puis en profita pour ramener la conversation sur les talents de cuisinier du C.
- De pro du burger à mécanno, hein ? T’abîmait les estomacs alors t’essaye de faire amende honorable ?
Mais l’humeur légère change du tout au tout quand dans leurs dos, le nom de famille de la Colombienne résonne avec ce même accent latin. Et l’aura d’Olive change encore plus lorsqu’elle aperçoit celui qui les a interrompu.
- Munos... Le brun un tout petit peu plus petit qu’Olive a toujours ce même geste de langue, comme si il s’apprêtait à se délecter d’une orgie de viande. Il a beau être plus petit, il est épais, plus musclé. L’allure est tonique. Et elle sait qu’il a la peau et les os aussi dure qu’une batte en fer pour l’avoir vu à l’oeuvre dans des combats de rues. - Hah. Qui aurait cru que t’étais ici. J’suis chanceux on dirait. Te dénicher alors que je cherche les Corso, c’est… un coup du destin, tu crois pas ? - Si tu l’dis. Le regard noir du Colombien vrille sur Etienne et Olive s’avance entre eux alors qu’il demande qui c’est. - Ooh tu sais, sex buddy., répondit-elle naturellement en passant son bras sur ses épaules, l’éloignant dans le même élan et sans un regard pour Etienne. Pourquoi tu m’cherches ? - Les ordres. Tu sais que t’es utile. - Mais j’croyais que personne n’était irremplaçable ? - C’pas mon problème. - Right, right. Tu discutes pas les ordres. Et les Corso ? J’croyais que vous vous en occupiez comme vous le faites d’habitude. Il ne répond pas, mais saisit la main d’Olive, celle qui est bandée et demande ce qui s’est passé. - J’ai joué avec une allumette..., dit-elle après une rapide oeillade par-dessus son épaule vers Etienne pour lui faire comprendre qu’il devrait continuer son chemin. Munos enfonce à ce moment-là son pouce dans la paume d’Olive qui dû serrer les dents de façon démentielle pour ne pas céder à la douleur. - T’essayes de manipuler ta propre famille Liv’ ? Tu sais pourtant qu’il suffit de pousser un peu Stella et elle a la langue bien pendue., lâcha-t-il en reculant vers Etienne et forçant Olive à faire demi-tour. Et lui il va dire quoi, si on le pousse un peu ? conclue-t-il en se dirigeant vers le blond.
Et si l’ambiance était sous tension depuis le début malgré les subtilités et non-dits durs qui fusaient à chaque phrase, le visage d’Olive devint méconnaissable et indéchiffrable. Et d’un coup d’un seul, sans prévenir, chacun de ses organes vitaux se chargeant d’adrénaline pour frapper le Colombien derrière les genoux. Quelque chose craqua même. Elle le chopa ensuite par la veste et le plaqua contre la racine d’un arbre à deux pas de là pour le sonner le temps d’être sûre d’avoir l’avantage. Mais il ria lui rappelant qu’il se doutait bien de ce qui se tramait.
- La propriété du cartel n’est plus aussi docile et loyale ?
Elle se crispa et les coups partirent à nouveau à deux reprises, avant qu’elle ne le retourne d’un coup sec et plaqua ses mains sur son visage. Face-to-face.
- Olivia Blair Cruz est bien passée à Londres, t’as trouvé des traces, mais trop tard. Tu as deux pistes maintenant Marseille et Marrakech. Tu vas les suivre. Mais peu importe, le visage, la silhouette qui est à ce moment en face de toi… Regarde bien. Si jamais tu me revois, tu ne me reconnaîtras pas. Jamais. Ce n’est pas celle que tu cherches. Je ne suis pas Olivia Blair Cruz. Le pouvoir de persuasion s’infiltre dans son cerveau comme une lésion, comme cette voix à ses oreilles, comme un rail coc’ directement injecté dans son coeur. Quant aux Corso... Elle marqua une pause, hésitante. Ils sont morts dans un accident de voiture. Donne-moi ton téléphone.
Elle le lâcha d’une main seulement, le laissant comme un vulgaire pantin abasourdi. Elle récupéra son numéro de téléphone pour, dans que dans quelques heures, Tim puisse lui transmettre d’autres faux documents attestant de la fin des frères Corso. Toutes les preuves qui lui seront demandées. Ça fera l’affaire pour l’instant.
Olive le libéra totalement -essoufflée et presque tremblante- et se rendit compte seulement maintenant à quel point elle avait manqué d’attention. Quelqu’un aurait pu être témoin de tout ça. Quelqu’un d’autre qu’Etienne. So reckless. Ça ne lui ressemble pas, même si le calme apparent dissimule presque trop bien le magma qui bouillonne sous sa peau.. Depuis quand elle doit jouer les gardes du corps pour les Corso ? Après coup, elle a un peu de mal à réaliser et comprendre ce qui vient de se passer et ce qu’elle vient de faire. Mais l’impulsivité qui l’a poussée à agir pour reprendre le contrôle, ça oui. Munos enjambé, il va se relever et repartir comme si de rien n’était et il faut faire de même.
- T’as rien vu. Il s’est rien passé. Donc maintenant tu vas me l’offrir ton verre. Une bouteille entière même., dit-elle nonchalamment en dépassant Etienne.
Time to walk away. Et pendant que le C fera les courses dans le petit supérette du coin, elle passera à nouveau commande auprès de Tim. Ça va lui coûter cher tout ça.
Sujet: Re: [Londres] Hi bb~ [Etioli] Mar 17 Fév 2015 - 15:47
Date : 31 janvier Relation : Sexfriends
Après la scène du parc, Etienne est secoué, inquiet pour Olive et John. Ce n'est qu'arrivé au studio où dort Olive qu'il ose en parler, craignant qu'à tout moment ce qu'il y a entre eux se brise à cause d'un faux pas.
Secoué. J’suis comme un con devant les alcools, à regarder les bouteilles sans vraiment les voir. Olive est plus loin, le nez dans son téléphone. J’essai d’me reprendre, mais malgré qu’elle ait dit “qu’il s’est rien passé”, j’ai tout vu, et tout entendu. ... Y’a pas mort d’homme, c’est sûr, mais c’est pas le genre de truc auquel on est confronté tous les jours, dans mon monde. Et j’parle bien de celui d’aujourd’hui. Olive a clairement une vie différente, loin de la mienne. Je le savais déja, mais c’est la première fois que j’y suis confronté, en direct. Ca secoue. Ca inquiète, aussi. Elle a beau être forte, elle a beau avoir géré comme une chef, c’est dans mon sang de m’inquiéter pour les gens qui m’entourent.
Sur le coup je suis resté con, et quand le mec s’est approché je l’ai défié du regard, comme je le fais toujours quand on me cherche la merde. Jusqu’à la lueur de lucidité ou j’me suis rendu compte que c’est pas juste un merdeux. Il aurait pu être armé. A la seconde ou j’ai tilté ça j’ai détourné le regard malgré moi - j’veux bien jouer au con, mais j’suis pas suicidaire. Et Olive s’est occupée de lui, sauvant la peau des Corso au passage. ... J’imagine. L’apparition d’un autre client à côté de moi me sort de mes pensées et c’est pas une mais trois bouteilles que je met dans le panier. J’fais rapidement le tour de la superette, réfléchissant à ce que je pourrais cuisiner. J’ferais une pizza, j’prends les ingrédients pour, l’esprit toujours occupé par la scène du parc. Au comptoir, j’achète trois tickets à gratter, mon pouvoir à pleine puissance au moment de les choisir. On profite tous un peu de notre don, et depuis que je sais que Jim s’est enrichi en grande partie grâce au sien, j’ai moins de scrupules. Si un mec aussi bien que lui l’a fait, pourquoi pas moi. Il s’en est servi pour offrir les meilleurs soins à son frère qui est malade. Moi, je les garde de côté, on sait jamais ce qui pourrait arriver. Je les glisse dans la poche de mon jean, emballe mes courses dans un plastique et rejoint Olive restée dehors.
Depuis qu’on a quitté le parc, on s’est pour ainsi dire pas parlé. J’sais pas quoi dire. Avec Sarah et Charlie, j’peux jouer le moralisateur, j’dis tout ce que je pense même si ça plaît pas, je sais que ça brisera rien. Olive, je sens clairement que si je dis un mot de travers, si une dispute éclate, c’est terminé. Y’a pas grand chose qui nous lie, à la base, c’est que le plaisir. Mais j’commence à me comporter différemment avec elle. Je m’attache, et ça devient une amie. Ca m’ferait un peu mal si ça devait s’arrêter, surtout dans l’éclat d’une dispute.
Alors je joue le jeu : j’ai rien vu. Il s’est rien passé. C’est dur pour moi de me retenir, ma bande serait étonnée de me voir là, n’osant pas dire ce que je pense. Et en même temps, qu’est-ce que je peux bien dire. C’est pas mon monde, j’y connais rien, et ça me regarde pas.
Mais je m’inquiète quand même, et ça, on pourra pas m’en empêcher.
On arrive au petit studio où elle dort, le tour du propriétaire est vite fait. Je prends naturellement possession de la cuisine pour déballer les courses, toujours en silence. Ca a jeté un sacré froid, et même si elle fait l’air de rien, je vois qu’elle est nerveuse. Et moi, j’ai toujours des choses à dire. Et j’me décide à parler, parce-que le naturel revient toujours au galop.
- ... Tu sais que John a l’intention de retourner vivre à Miami... ? Pas tout de suite, mais il dit toujours qu’il fera sa vie là-bas...
Je pose la sauce tomate sur le plan de travail et jette le sac plastique à la poubelle.
- Ils vont le chercher éternellement ou... ? Et si ils le trouvent... ?
Oeillade furtive sur elle. Ils vont le buter ? Mais y’a pas que lui en plus... J’sens ma main dans ma nuque, encore pas fait exprès.
- Vont savoir que t’a menti, qu’tu les a protégé... T’aura ptet pas toujours ce don là pour te sortir des mauvais pas...
J’ai envie de lui demander ce qu’elle fout. Pourquoi elle fait ça, pourquoi elle continue. Mais peut-être qu’elle a pas le choix. Peut-être qu’elle a juste pas le droit de s’arrêter. J’en sais rien.
- ‘Fin bon tu sais très bien tout ça. Désolé., dis-je en ouvrant une bouteille.
J’sais pas pourquoi j’parle de ce que je connais pas, surtout quand la fille d’en face le vit depuis des années. J’suis inquiet, c’est tout. On parle pas d’un groupe d’emmerdeurs, on parle de gens qui tuent. John y a échappé y’a trois ans, il m’a raconté. C’est démentiel tout ça, et à des années lumières de ma vie à moi. Ma petite vie tranquille, comme des milliers d’autres gens qui ne songent même pas que ces choses là existent.
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Sujet: Re: [Londres] Hi bb~ [Etioli] Mar 17 Fév 2015 - 21:50
what’s hiding between two different worlds
- ... Tu sais que John a l’intention de retourner vivre à Miami... ? Pas tout de suite, mais il dit toujours qu’il fera sa vie là-bas... - Ooh… Non j’savais pas. … Même si ça m’étonne pas de lui. - Ils vont le chercher éternellement ou... ? Et si ils le trouvent... ?
Elle capte son regard alors qu’elle se rapprochait du plan de travail après avoir fait lentement des allers et retours devant la seule baie vitrée de l’appartement. Celle qui mène sur un balconnet large comme un mouchoir de poche.
- Il y a des choses à faire pour que ce soit pas le cas… Montrer que c’est une perte de temps et d’argent par exemple. Mais il y a aussi d’autres options à faire peser dans la balance. Mesure, menace et contre-mesure à mettre en place. Va falloir y réfléchir. - Vont savoir que t’a menti, qu’tu les a protégé... T’aura ptet pas toujours ce don là pour te sortir des mauvais pas… - Ça fait partie des risques. J’ai des parades., répondit-elle simplement en haussant une épaule tout en trempant un doigt dans la sauce tomate pour la goûter sans grand intérêt.
Le verre d’alcool qu’il est en train de servir l’attire bien plus. Elle inspire lorsqu’il lui tend le verre et est bien contente de retrouver la sensation de cette brûlure dans la gorge.
- ‘Fin bon tu sais très bien tout ça. Désolé.
Les iris d’Olive se relèvent sur Etienne et elle s’approche à nouveau, se calant tournée vers lui, hanche et jambe droite contre le meuble. Elle l’examine avant de reprendre une gorgée, doutant de la déduction qui lui est venue à l’esprit. Mais elle va quand même la lâcher à voix haute.
- T’es inquiet ? Ça a failli transparaître dans sa voix qu’elle est étonnée. Pas qu’il soit inquiet de façon générale, Etienne est un mec bien et impliqué, ça lui correspond. Mais plutôt par rapport à elle. Les gens ne s’inquiètent pas pour elle en général. Parce qu’elle sait mener sa barque quoiqu’il arrive. Et puis les flash de ce qui s’est passé dans le parc alors qu’il était là surgissent. Elle avale à nouveau une gorgée, le regard un peu plus dur droit devant elle. Désolée. ...Je laisserai plus mon monde déteindre sur le vôtre.
Le remord d’avoir entraîné John là où il ne fallait pas, elle l’a en réalité. Depuis qu’elle l’a cru ce soir-là sur la haute place. Elle l’a cru et à partir de là, le pardon n’avait pas lieu d’être. Elle en voulait au frère certes, mais ça a toujours été le jeu avec la police. La méfiance est la résultante de leur crainte respective. Mais elle sait que les flics peuvent être des alliés parfois. Ce n’est pas pour rien qu’elle n’a fait qu’un an de prison au lieu de deux. Mais elle n’a plus de famille depuis très longtemps alors elle ne réalisait pas vraiment l’impact sur celle de John. Elle avait sous-estimé les conséquences. Jusqu’à tout à l’heure quand elle a été le témoin éloigné des retrouvailles des deux frères. Cette embrassade… Et jusqu’à tout à l’heure dans le parc.
- T’en fais pas. Y aura pas de conséquences à déplorer., repris-t-elle dans une oeillade appuyée et un sourire confiant.
En surface au moins. Ça elle peut le contrôler plutôt bien. Justement grâce à son don qu’elle a toujours sû utiliser à bon escient. Pour la partie monde souterrain… Qui vivra verra. Mais pas sans stratégie.
- Et si jamais… J’te protégerais aussi., lâcha-t-elle en lui assénant un léger coup de genou dans la cuisse, le rire aux lèvres avant de le noyer dans l’alcool. Mais quelque chose me dit que tu as un bon instinct de préservation. Tu sauras t’éloigner au bon moment, j’en suis certaine.
Fin sourire, elle détourne la tête vers le reste de l’appartement dans un léger mouvement de trépignement et surtout de recul. Olive n’aime pas s’attarder sur les choses trop longtemps, surtout pas ça. Moins ils en savent, moins leurs pieds franchiront la limite. On est pas du même monde et c’est normal que ça reste comme ça. Les cloisonnements servent à ça. C’est comme un sort de protection dans un sens. Même si ça fait ressortir son coeur d’acier.
La Colombienne contourne le comptoir pour aller fouiller dans son sac et en ressortir une pince pour coincer ses cheveux en demi-queue. Puis une fois de retour près d’Etienne, elle rinça ses mains et les resservit tout en disant que c’est réglé de toute façon. Pas la peine de continuer à y penser. Ses bras s’élèvent un peu, puis ses mains se posent vivement sur le plan de travail. Souffle.
- Vas-y, dis-moi ce que je dois faire. Elle lui demande des instructions tout en lui en donnant. Normal. Mais elle attend sagement. Va bien falloir que tu... Elle se stoppe et se reprend. Va bien falloir manger à un moment donné. Alors c’est quoi l’plan ? J’t’assiste. Yeux d’un vert émeraude profond versus yeux bleu-vert bien trop clairs, il y a comme un défi qui pointe le bout de son nez. Et elle lui sourit avec espièglerie, se détendant petit à petit, lentement... Fais gaffe, j’ai un filleul pro d’la kitchenette. Il m’a “entraînée” et j’vais vous comparer sans me gêner.
… Parce que ça, c’est un des pouvoirs d’Etienne sur elle. Le désamorçage.
Sujet: Re: [Londres] Hi bb~ [Etioli] Mer 18 Fév 2015 - 17:14
Date : 31 janvier Relation : Sexfriends
Ils cuisinent ensemble et parlent de Lukas. Etienne soupçonne qu'ils se soient blessés ensemble à la main, ayant fait le rapprochement entre leurs blessures.
- T’es inquiet ? - Un peu., dis-je en haussant une épaule, sans la regarder. - Désolée. ...Je laisserai plus mon monde déteindre sur le vôtre. - C’était pas vraiment ta faute, ce mec est sorti de nul part...
Et heureusement qu’il avait pas de réelles mauvaises intentions en tête, hein ? L’image furtive d’une Olive en sang dans mes bras au milieu du parc me traverse l’esprit, et me donne une drôle de sensation dans l’estomac. C’est con. Je chasse cette pensée, nous servant de quoi boire. J’ouvre le réfrigérateur mais y’a pas de glaçons, tant pis. Je glisse son verre vers elle et boit une gorgée dans le mien.
- T’en fais pas. Y aura pas de conséquences à déplorer. Et si jamais… J’te protégerais aussi. - Aïe. Ma virilité en prend un coup. On pouvait se contenter de le penser tous les deux, t’étais pas obligé de le dire à haute voix...
Je lui lance un sourire, j’essaie de me détendre comme elle l’est. Je met la bouteille de côté, cherchant et sortant les ustensiles de cuisine que je trouve.
- Mais quelque chose me dit que tu as un bon instinct de préservation. Tu sauras t’éloigner au bon moment, j’en suis certaine.
Voila. Ca m’serre le coeur, grave. Ca devrait pas. Je m’attache. Et malgré tout j’arrive pas à répondre, parce-que c’est vrai. J’ai beau m’attacher, je sais que je serai capable de partir si ça me convient plus, si quelque chose me fait penser qu’il faut que j’arrête avec elle. Mais j’ai pas envie. Ca me touche. Et elle, elle a dit ça tranquillement, comme si ça lui faisait rien, mais j’arrive pas à y croire. Je sens que les choses sont réciproques. Je sais pas si je suis naïf ou perspicace, mais c’est l’impression que j’ai, en tout cas. Encore une fois, si c’était Charlie, je lui demanderait simplement. Je lui parlerai clairement, et demanderai qu’elle fasse de même. Je sais pas pourquoi c’est différent avec Olive. On est pas censés parler sentiments. On a pas à le faire, alors on le fait pas ? Sûrement. Mais je trouve pas ça idéal. C’est pas ce qui me correspond, au fond.
- Vas-y, dis-moi ce que je dois faire. Va bien falloir que tu...Va bien falloir manger à un moment donné. Alors c’est quoi l’plan ? J’t’assiste. - Moi j’vais m’occuper de la pâte. Faut couper les champignons en lamelles, le jambon en petits carrés, la mozza’ en tranches.
Je balance mon pouce par dessus mon épaule pour lui indiquer où est-ce que j’ai posé tout ça, et de mon côté, rassemble les ingrédients pour préparer la pâte.
- Fais gaffe, j’ai un filleul pro d’la kitchenette. Il m’a “entraînée” et j’vais vous comparer sans me gêner. - Oh Taz est bien plus doué que moi. C’est un vrai cuistot lui, moi j’fais juste de quoi se nourrir au quotidien. En plus c’est lui qui m’a appris à faire une pizza. Et ‘tention on déconne pas avec les spécialités italiennes...
Je ris, me souvenant de ce jour ou il m’a appris. Lukas est un sacré bonhomme. Et l’imaginer avec Olive me fait sourire d’avantage - le pauvre. Je le vois très bien se faire martyriser.
- Comment ça s’passe entre vous ? J’vous ai jamais vus ensemble.
Je relève la tête après avoir versé le sel dans le saladier.
- Hum, par contre, j’crois que lui nous a vu. Dans le hall. Quand... on étais sous le gui.
Et que je l’ai embrassée par surprise. Je me mordille la lèvre, mesurant ma quantité de farine. Et quand je repose le sachet, je la regarde un instant, et baisse les yeux sur le jambon qu’elle est en train de couper. Je repense au gars qui lui a demandé ce qu’elle avait à la main. Lukas aussi avait la main bandée pendant les exercices de volley.
- ... Vous vous êtes blessés ensemble ? A la main ?, dis-je en reprenant la préparation, versant la farine avec le reste.
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Sujet: Re: [Londres] Hi bb~ [Etioli] Jeu 19 Fév 2015 - 20:58
what’s hiding between two different worlds
Elle a trouvé rapidement la planche à découper, sorti le couteau et une assiette. D’abord le jambon. Et ils rient ensemble à propos de l’Italie, un pays qu’elle n’a jamais visité. Mais pourquoi pas un de ces quatre. Ses racines ne sont pas fixes. Elle le sait qu’elle peut voyager. Qu’elle pourrait.
Avec Etienne, c’est naturel de rire. Elle s’en est bien vite aperçu. C’est un bon vivant. Simple. Facile à vivre. Elle ne le dit peut-être pas parce qu’elle pense qu’il sait déjà tout ça, mais elle apprécie ça chez lui. Qui aurait pu parier qu’elle apprécierait autant de choses en lui, de lui ? Personne. Même pas elle. Même pas lui. Faut avouer que l’association des deux peut surprendre. Surtout lorsqu’ils ont tous les deux conscience de tout ce qui les sépare. Du peu de choses qu’ils ont en commun. Ils sont si différents. Ils fonctionnent même de façon opposée. Et pourtant ils se sont retrouvés ensemble une nuit. Attristés par un spectacle qui a fait jaillir un besoin d’affection, de réconfort, de divertissement. Et aujourd’hui, ils continuent de se fréquenter. Et ce week-end… ils le passent ensemble. Rien que tous les deux. Pour la première fois. Pas sûr que ça augure quoique ce soit de bon pour chacun d’eux. Mais entre Etienne et Olive, c’est la Colombienne la plus désavantagée dans l’histoire. C’est elle qui n’a pas l’habitude d’une telle proximité. D’être auprès d’un proche, qui fait attention et qui est digne de confiance. C’est elle qui risque de ne pas savoir sur quel pied danser. Mais ça, il ne s’en doute pas. Et c’est peut-être grâce à ça qu’elle s’en sortira.
- Comment ça s’passe entre vous ? J’vous ai jamais vus ensemble.
Elle se crispe un peu sur le couteau, mais n’a pas le temps de répondre.
- Hum, par contre, j’crois que lui nous a vu. Dans le hall. Quand... on étais sous le gui.
Et ce souvenir lui arrache un sourire, regard levé droit devant. Coquin le Etienne. Il l’a eue en beauté ce jour-là. Il a une capacité à surprendre le monde ce type. Elle en a de plus en plus conscience.
- ... Vous vous êtes blessés ensemble ? A la main ? - Ouais.
Elle tranche en dés le dernier morceau de jambon. La lame crisse à peine sur le bois de la planche alors qu’elle fait tomber dans l’assiette les morceaux découpés. Le tout est décaler sur le côté. Elle passe aux champignons et chope un bol dans l’un des placards derrière elle, tout en ajoutant qu’elle a décidé de ne pas en parler et qu’elle s’y tiendrait. Tout ce qu’il y a à savoir, c’est que c’est passé et que ça ira.
- Il est pas allé voir Bennett ? … Elle va l’engueuler si elle s’en aperçoit la rouquine.
Elle imite grossièrement Charlie en imaginant les exactes mots de celle-ci. C’est de la taquinerie facile, qui révèle toutefois le côté observatrice d’Olive.
- Tu sais que Lukas trouve qu’on va bien ensemble ? Parce que ouais, il nous a vus. … Ça doit être l’un des seuls. Ça m’étonnerait que tes potes pensent comme lui., ajouta-t-elle dans un sourire étrange.
La brune pose alors le couteau et se tourne un peu vers le C qui termine la boule de pâte à pizza. Et son regard se plonge directement dans le sien tandis que sans réellement s’en rendre compte, elle s’est rapprochée tout près. Comme si elle allait lui murmurer à l’oreille.
- Pourquoi Etienne ? On sait toi comme moi que je ne correspond pas à ce que tu veux vraiment.
À part tout à l’heure à la gare, c’est encore lui qui doit faire le premier mouvement pour l’embrasser sinon, elle ne le ferait pas. Qu’est-ce qu’il fout avec une fille incapable de faire ne serait-ce que ça ? Incapable d’offrir ça, de s’ouvrir. Elle n’a pas été habituée à la tendresse, alors elle risque pas d’en donner. Olive a une expérience de vie dingue quand on y pense. Mais dans ce domaine, c’est un nouveau né. Et son premier pas l’a juste conduit en prison. Enfin pas tout à fait. Mais l’idée générale est bien là : le deuxième pas a été avorté.
- J’t’aime bien Etienne. C’est sincère. Direct. T’es un mec trop gentil. Franchement, qu’est-ce que tu fous là ? Sa voix est sérieuse mais chaude, parce que ça aussi c’est vrai. Elle a du mal à comprendre pourquoi il est revenu la chercher alors qu’il sait qu’elle peut pas donner plus. Qu’elle ne sait pas donner plus. Okay, jusque-là, elle n’a pas cherché à savoir pourquoi, parce que ça lui paraissait évident qu’il ne cherchait que du sexe. Elle sait qu'elle est attirante. Et que c'est réciproque. Basics. Avec une nana qui n’a rien fait pour mériter que tu lui fasses une pizza maison, hein ? Mais voilà, mine de rien, elle a appris à le connaître. Il n’est pas comme ça. Elle aurait même cru et dit à quiconque lui aurait posé la question, qu’Etienne n’était pas de ce type-là. À vouloir du “sans-attache”. Pourtant il est là. Tout comme Olive qui, au fur et à mesure que ses mots sortaient de sa bouche, s’était redressée... s’était encore plus rapprochée… avait retenu par trois fois ses yeux de glisser sur les lèvres du grand blond. … En vain. Dis-moi qu’est-ce que tu veux et comment, Etienne…, chuchota-t-elle près de son oreille.
Est-ce que ce n’est que du désir ? Et même si c’est le cas, peut-être qu’avec un peu de chance, elle pourrait apprendre autre chose pendant ce week-end ? Comme désirer plus ? Mais ça, ça ne dépend pas que d’elle. La preuve. Elle commence déjà à comprendre qu’elle ne peut pas toujours la jouer en solo.
Sujet: Re: [Londres] Hi bb~ [Etioli] Sam 21 Fév 2015 - 20:44
« Surprenant. »
- Il est pas allé voir Bennett ? - J’sais pas, elle m’en a pas parlé en tout cas. - … Elle va l’engueuler si elle s’en aperçoit la rouquine. - Tu m’étonne.
Je m'esclaffe alors, découvrant l'interprétation de Charlie par Olive. Ok, ok, j’admet, elle gère. Beaucoup mieux que moi qui - apparemment - imite aussi bien que ce que danse ou chante. Dès que je fais quelque chose du genre de toute façon, j’me fais clash par la dream team qui m’arrête direct. On a tous nos sujets de taquineries, et voila, moi c’est ça. Dès que je surjoue un peu, dès que je prend trop de place et m’exprime trop fort, on me remballe ahah. On s’charrie, je sais qu’il y a rien de méchant. D’ailleurs j’prends plaisir à continuer, voir, en faire encore plus. Sinon, ce serait pas drôle.
- Tu sais que Lukas trouve qu’on va bien ensemble ? - Oh.
J’hausse les sourcils en mélangeant les ingrédients, sans non plus trouver ça hallucinant. J’suis surpris, mais je trouve pas ça dingue.
- Parce que ouais, il nous a vus. … Ça doit être l’un des seuls. Ça m’étonnerait que tes potes pensent comme lui. - J’en sais rien... Mais m’en fiche un peu.
J’hausse une épaule avant de poser la pâte sur le plan de travail pour la pétrir. Avec tout le respect et l’immense affection que j’ai pour la bande, leur avis sur Olive ou la façon dont ils nous voient n’a pas grande importance. C’est moi que ça regarde, pas eux. Les vrais potes acceptent les conjoints. Et puis, étant donné qu’Olive et moi n’avons jamais vu notre relation sous l’angle “couple”, j’y ai jamais pensé, alors mes potes non plus. J’imagine.
Après, je vois bien que Sarah et Charlie ne portent pas Olive dans leur coeur (ahah les jalouses), mais bon, j’me garderai de le dire à la concernée, j’en vois pas l’intérêt, et la concernée en a, je pense, absolument rien à foutre.
- Pourquoi Etienne ? On sait toi comme moi que je ne correspond pas à ce que tu veux vraiment.
Je baisse les yeux vers elle et me rend compte à quel point elle est près, tout d’un coup. Bouche ouverte, sourcils haussés, ça m’la coupe quelques secondes, évidemment. J’suis facilement déstabilisable par les filles, c’est dingue.
- J’t’aime bien Etienne. T’es un mec trop gentil. Franchement, qu’est-ce que tu fous là ? Avec une nana qui n’a rien fait pour mériter que tu lui fasses une pizza maison, hein ? Dis-moi qu’est-ce que tu veux et comment, Etienne…
C’que je veux, là, tout de suite, c’est l’embrasser. Et c’est ce que je fais, après que mes yeux aient dérapé sur ses lèvres. Je me penche, les capture avec les miennes, mes mains pleines de farine toujours sur la pâte à pizza.
Et j’suis détendu, malgré tout ce qu’elle vient de dire, malgré qu’elle ait fait s'accélérer légèrement mon coeur et m’ait rendu confus. J’suis détendu, et quand je le suis, je suis joueur, c’est pas nouveau. Mes amis le savent. Mes ex le savent. Et j’ai envie qu’elle le sache, peu importe ce qu’elle est, peu importe ce qu’on est. Mes mains sur ses joues, mon sourire au bord de nos lèvres, mes iris pétillantes de malice trouvent les siennes tandis que je nous fais pivoter de sorte à ce qu’elle soit dos au plan de travail et que je sois face à elle. Entreprenant. Mes mains d’homme quittent son visage, y abandonnant la farine, avant de trouver sa taille pour y déposer de nouveau des traces blanches, volontaires.
Et à cet instant, je me fiche qu’elle refuse les baisers. A vrai dire je me fiche un peu de tout. J’avais envie de l’embrasser et de la taquiner, c’est ce que j’ai fais.
C’est ce que je suis. Et si il est vrai qu’elle m’apprécie, alors elle ne me rejettera pas.
Je met finalement fin au baiser dans un regard taquin, ne cessant de la charrier d’un sourire que je sais faire ravageur.
- J’en sais rien, Ol.
J’hausse les épaules, dépoussiérant la farine restante sur mes mains au dessus du plan de travail, à côté d’elle.
- J’suis trop gentil, sûrement. Ca m’empêche pas d’aimer me jeter dans le vide, ou avancer les yeux bandés en me laissant guider. J’aime l’inconnu, j’aime surprendre mais aussi être surpris. Et pour ça, faut sortir des sentiers battus. C’est à ça qu’sert la jeunesse nan ? J’aurai largement le temps d’me caser avec la femme faîte pour moi. En attendant...
Ma langue glisse sous mes dents du fond tandis que mon regard glisse sur elle de haut en bas, très ostensiblement.
- Je découvre, je profite... et je n’écarte aucune possibilité.
J’hausse les épaules.
- Faut s’laisser surprendre dans la vie.
D’une main sûre, sourire aux lèvres, je saisis la boule de pâte à pizza et la remet dans le saladier que j’amène au frigo, l’esprit libre et le coeur étrangement léger.
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Sujet: Re: [Londres] Hi bb~ [Etioli] Dim 22 Fév 2015 - 15:00
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Elle le laisse faire, pensant simplement avoir relancé son désir. Mais elle a vu son sourire. Ça l’a surpris. Il a l’air bien. Mieux. Oui, mieux que tout à l’heure. Et c’est mieux comme ça. Mais c’est donc ça de faire du bien aux gens aussi simplement ? Apparemment. Elle l’avait oublié. Alors elle le laisse faire, le laisse la surprendre. Et le pire (ou le mieux devrait-on dire), c’est qu’elle s’habitue à ses baisers. Mais pas encore tout à fait à la chaleur qui naît et se diffuse dans sa poitrine et son ventre à cause de ce geste. Comme une bougie de bien-être plantée au milieu d’un marasme trop boueux.
Et donc, elle lui rend ses sourires enjôleurs.
- En attendant… Je découvre, je profite... et je n’écarte aucune possibilité. Faut s’laisser surprendre dans la vie. - T’es un sacré philosophe quand tu t’y mets., rétorqua-t-elle avec le rire dans la gorge. Mais je vois très bien ce que tu veux dire., ajouta-t-elle plus sérieusement en s’approchant sournoisement dans le dos d’Étienne.
Il était en train de déplacer la farine, alors évidemment quand elle l’a forcé à se retourner, ce ne fut plus juste quelques traces ici et là qui tâchaient de blanc ses habits sombres. Et lui aussi en avait partout. Mais c’était de loin sa première préoccupation quand sa main se nicha dans les cheveux blonds du C pour le tirer légèrement plus bas afin que son visage n’atteigne le sien. C’est la faute à son don. Ce type l’a utilisé, c’est sûr. Sinon pourquoi ce serait la deuxième fois qu’elle l’embrasse d’elle-même. Grand veinard. Surtout quand elle sait y mettre l’intensité nécessaire à faire plier un si grand homme. Oh que oui le désir grimpe en flèche quand elle le plaque contre le placard et qu’ils se laissent glisser au sol. Qu’elle dérive pour mordiller et lécher son cou tout en défaisant sa chemise.
- Chuuut. Profite., lui souffla-t-elle lorsqu’il voulu y mettre du sien et qu’elle l’en empêcha en glissant juste plus bas vers son pantalon…
Agréable mise en bouche, n’est-ce pas ? C’est comme ça qu’on dit en cuisine ? La Colombienne se relève avec ce sourire diabolique fiché sur le visage, qui s’accentue alors qu’elle défait sa propre chemise pour l’abandonner au sol.
- Maintenant, je pense qu’il faut découvrir la douche. T’en penses quoi ?, lâcha-t-elle en filant déjà vers la salle de bain et semant ses fringues dans le couloir.
Ce n’est pas un loft spacieux, mais c’est moderne. On peut déceler les aménagements et le matériel dernier cri un peu partout dans l’appart’ et même dans la salle de bain qui possède douche et baignoire d’angle. Alors qu’il n’y a pas d’glaçons dans le frigo. Allez comprendre les priorités des gens. Mais voilà déjà deux squatteurs prêts à tout tester. Et cette fois, c’est elle qui échoue -soulevée et plaquée contre la céramique encore froide. Olive enclenche le jet principal dans un bruit typique de robinetterie. Et deux types de chaleur bien distinctes vont envahir la cabine. D’autres souffles courts vont s’étouffer dans la vapeur ambiante.
Ils n’ont peut-être pas grand chose en commun, mais ils ont au moins cette même capacité : faire abstraction et se foutre du reste pour le temps nécessaire.
De retour en cuisine après une première incartade, peut-être que Lukas criserait à les voir se remettre derrière les fourneaux simplement vêtus d’une serviette de bain, cheveux mouillés, mais ils s’en fichent. L’humeur est trop légère. La pâte à pizza a eu le temps de reposer comme la recette l’impose. Etienne rappelle qu’il faut couper la mozza en lamelles et la jeune femme s’y atèle gentiment, alors qu’il termine d’agrémenter d’origan la future sauce tomate. En chipant un bout du fromage italien, Cruz avoue que les cuisines du sud sont peut-être bien ce qu’elle mangerait le plus. Et c’est quelqu’un qui n’a pas beaucoup d’appétit qui dit ça. Juste parce qu’en Italie et en Espagne, les produits n’ont pas le même goût -Lukas les bassine assez avec ça. C’est fort, frais, vrais, coloré dans les assiettes. … Oui d’accord, elle est un peu comme les gosses, faut que ce soit ludique sinon, elle saute le truc. Mais elle avoue finalement que ce n’est pas qu’un caprice. Dans les orphelinats, c’est pas toujours bien fournis, puis après dans la rue, juste sauver ses fesses comptait, donc manger hein…
- T’as mis des olives ? Ça cuit combien de temps ?, demanda-t-elle, verre de vin rouge dans la main et hissée sur la pointe des pieds pour regarder par-dessus l’épaule du chef qui enfournait la pizza dans le four.
- Moi j’dis qu’il y aussi d’autres possibilités côté baignoire. Maintenant qu’on est tout propre, clean sous tout rapport… On pourra manger la pizza dans un bain moussant et faire un monopoly pendant qu’on y est.
Railleries. Aussitôt suggéré, aussitôt enclenché, elle embarqua la bouteille de vin et leurs verres pour retourner dans la salle de bain et faire couler l’eau. Oui-oui, il ne fallait pas réveiller les bêtes affamées. Qui se retiennent peut-être plus qu’on ne le croit.
Dans l’affaire, on se demande lequel des deux surprend le plus avec cette insouciance. Est-ce lui qui l’accepte avec tous ses travers et zones d’ombres ? Ou est-ce elle en lui donnant une carte d’accès ? Et en s’autorisant elle-même à lui rendre ce qu’il lui donne pour bien des raisons ?