Elle avançait dans les allées sombres du pensionnat, seulement éclairées par les reflets de lune qui frappaient le sol. La capuche de son sweat noir rabattue sur sa tête, elle filait comme une ombre vers un but bien précis. La tête baissée sur le chemin gelé, elle réfléchissait au dernier évènement avec haine. Il y avait eu Anarchy. Anarchy avec qui elle avait fait la route jusqu’aux Etats-Unis, une amie avec qui elle n’était pas forcément des plus proches mais une amie précieuse. Et cette fois-ci aussi, elle avait dû se retenir de commettre un meurtre. C’était difficile de conserver ses secrets quand on s’en prend à une personne qu’on tenait. Elle le savait Crystal, elle savait intérieurement que si elle ne s’éloignait pas de ces tarés, elle allait tout briser. Elle allait briser tout ce qu’elle s’efforçait de faire. Mais elle était tellement en colère, tellement dégoûtée par ces personnes. Elle avait tellement peur de devenir comme eux. Ca avait commencé une fois, quand elle s’était laissée emporter en détruisant la salle des bleus. Sa haine avait eu raison d’elle, elle avait tout détruit avec ce plaisir malsain qu’elle craignait. Elle se sentait tellement étrange Crystal, tellement étrangère pour elle-même…
Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle avait perdu sa seule alliée : Alessandra. Elle avait eu ce pincement au cœur quand elle avait su son départ. Elle n’était pas proche mais elle commençait à réellement l’apprécier. Elle était l’une des seules qui pouvait veiller sur Sony sans qu’elle n’ait à se faire du souci. Mais tout ça est fini, elle est seule Crystal. Seule plus que jamais. Et c’est pour ça qu’elle se dirige vers l’infirmerie. Parce qu’elle a ce fardeau sur ses épaules qu’elle ne peut supporter seule. Elle doit partager ce fardeau avec quelqu’un qui déteste les S, qui les hait au point de vouloir autant les foutre en l’air que Crystal. Qui de mieux qu’une féline tâchée par les dorés pour l’aider ?
Elle continue son avancée, et ne croise personne. Heureusement qu’il fait nuit et heureusement qu’elle avait cette habitude de faire le mur sans se faire remarquer par les autres. Elle arrive vers l’infirmerie Crystal, englobée dans l’obscurité avec seulement son nœud doré qui brille à son cou. Et elle y pénètre discrètement, referme la porte délicatement et cherche le lit de celle qu’elle voulait voir à tout prix. La lumière de la lune transperce par la fenêtre et éclaire légèrement la pièce. Le temps que ses yeux s’habituent à la noirceur de la salle et qu’elle se retrouve près d’Anarchy. Elle la fixe, toujours encapuchonnée, gorge nouée tandis qu’elle dort. Elle se sent mal devant cette pâleur, ces plaies et horribles cicatrices. Main tremblante tendu vers Anarchy pour la réveiller en douceur, elle a juste le temps de distinguer une deuxième respiration et d’amorcer son geste. Elle tourne péniblement la tête pour découvrir Gautier. Barre-toi Crystal. Elle reste de marbre quelques secondes, recule sans regarder derrière elle. Non, elle n’était pas prête à affronter ça, elle n’était plus prête à les affronter. Stupide Crystal. Elle se cogne bruyamment contre un meuble, ne distingue plus les respirations lentes et calmes du sommeil profond.
« Merde. »
Elle chuchote malgré elle mais c’était déjà foutu. Elle est bête Crystal, elle fuit mais elle va devoir affronter la réalité. Finalement, elle soupire et se rapproche à nouveau du lit en levant les mains devant elle.
« C’est bon, je vais rien vous faire. »
Et elle abaisse sa capuche et dévoile son visage qu’elle avait caché depuis le début. Sourire narquois au visage, les traits fatigués par tout ce qu'il se passait.
« Salut. Ca faisait longtemps hein. »
Phrase lambda sortie pour essayer de briser la glace. Mais elle était pas au bout de ses peines Crystal. Maintenant elle allait devoir rendre des comptes tout en essayant de ne pas se faire étrangler pour ce qu’elle a fait, ce qu’elle fait et ce qu’elle fera.
Complètement affalé sur le siège, les mains derrière la tête, pieds croisés et jambes étalées sur la table devant moi, je n'ai aucune honte à la dévisager. Je ne bouge même pas de ma position, car, même si la plus grande menace à laquelle je fais face en restant auprès d'Anarchy, c'est la classe dorée. À vrai dire, je suis simplement persuadé qu'elle ne fera rien, d'autant que j'étais loin de douter de mes capacités. C'est même parce que je me surestimais que j'avais peur de trop me lier aux autres - et c'est exactement ce qu'elle ressentait. Alors, plus que quiconque, je comprenais Crystal - et je savais que rien ne s'arrangerait.
C'est fou comme nos propres problèmes nous paraissent bien plus insurmontables que ceux des autres.
- C’est bon, je vais rien vous faire.. - Je sais.
Je reste grave, immobile, l'air sérieux sur mon visage, pendant quelques secondes de plus. J'aurai bien agit autrement mais j'étais trop confortablement installé pour bouger. Soupirant, je finis par me redresser, m'approchant pour la serrer dans mes bras, tout bêtement. Je recule, la détaille de haut en bas avec un sourire, me moquant complètement du malaise que ça lui procure. J'avais mis les choses au clair dès le début, dès que je l'avais vue avec cette cravate dorée. Je ne comptais pas agir différemment et je me moquais bien des conséquences que ça pouvait avoir.
Pouvais-je connaître pire que ma situation actuelle ? J'avais été corrigé parce que, justement, j'avais jugé mieux de rester à l'écart de mes proches comme de la guerre. En ce sens, il valait peut-être mieux pour ma sécurité que je les fréquente - pas pour la leur, bien sûr, mais peut-être que Crystal avait comprit ça. J'espérais que non - et je ne comptais pas le lui dire. Je ne voulais prendre de risque avec personne.
- Salut. Ca faisait longtemps hein. - Ouais, j'fais presque ta taille now.
Je sautille jusqu'à mon fauteuil et m'y jette, m'enfonçant dedans avec un grand sourire d'aise. Regard posé sur elle, je tends mes jambes pour les écraser sur la table de nuit, cette fois, afin de lui laisser libre accès au lit où Anarchy pionçait.
Les nuits passées à cauchemarder sans un bruit, à sentir des mains glaciales se poser sur ton corps. Les journées passées à somnoler, à écouter distraitement les autres qui bougent autour de toi, qui cherchent à te rassurer. La routine s’installe au bout de quelques jours, ta vie redevient ce long fleuve foutrement tranquille que t’as toujours détesté ; et le pire dans tout ça, c’est qu’ils ont beau te caresser les cheveux, ils ont beau faire des gestes doux et rester avec toi tant que t’en as besoin, tu sens qu’ils sont beaucoup trop attentionnés. Et comment tu pourras te convaincre que rien n’est cassé en toi s’ils agissent tous comme si c’était le cas ?
Le calme qui t’entourait se brise, t’ouvres pas les yeux mais la tension est palpable dans toute ta carcasse. Tu la reconnaîtrais entre milles, cette voix. Cette nana en qui t’avais suffisamment confiance pour partir avec elle à New York, celle qu’a décidé subitement qu’elle partirait en S. Sur le coup t’as pas compris, tu t’es sentie trahie. Mais t’as rien dit - qu’est-ce que t’aurais pu faire, à part lui reprocher d’avoir voulu bouger ?
« Tate-lui les seins, ça la réveillera. - Fais-toi plaiz. »
Paupières toujours rabattues sur les yeux, tes cils te caressent doucement les joues. T’as pas envie de bouger, t’es bien, écrasée dans le lit. Et chaque mouvement est douloureux, engourdi, quand tu pousses sur tes bras pour te redresser un peu. Tu la transperces du regard, sans cacher ta rancune. Pourtant tu lui en veux plus vraiment, après tout elle t’as pas oubliée. Et elle est là. Mais tes pupilles coulent vers son noeud brillant. Est-ce qu’elle est là en tant que S ? Un léger rictus dévoile tes crocs, tu pousses un soupir léger, qui contraste avec tes traits tirés par l’effort.
« T’es moche de base, mais là t’as vraiment une sale gueule, c’en est flippant. T’en doutes, finalement. T’as envie d’croire qu’elle est ici en tant qu’amie. Alors dis-nous grognasse, on parle à une S ou à une amie ? »
Les insultes, les critiques, tu peux pas t’en empêcher. Elle peut t’frapper, elle peut t’écraser, tu continueras de voir une pote, de voir Crystal et pas la S au surnom ridicule. Tu te détends inconsciemment, faut croire que t’apprendras jamais. Tu t’es fais défoncée par un doré et pourtant tu serais capable de lui cracher sur les pieds en le croisant plus tard. C’est pas du courage non, c’est de la connerie. Et si tu survis à Prismver, même toi tu seras sur le cul.
« Qu’est-ce que tu fous chez eux, Crystal ? »
Ca a la forme d’une question, mais c’en est pas vraiment une. Plus une réflexion qu’autre chose. Tu pourrais attendre, ne pas la brusquer. La laisser prendre son courage à deux mains, rassembler ses idées. Mais tu veux pas, au fond. C’est cruel mais t’as envie de la voir en chier à s’expliquer, tu veux l’entendre balbutier, voir si elle a préparé son discours ou si, au contraire, elle est complètement paumée, en pleine impro. Alors Crystal, quel secret t’as à confier ?
C’est les bras de Gautier autour d’elle qui évacue toute sa pression. Elle se sent mieux en quelques secondes. Un contact familier, le contact sans hésitation d’une personne qu’elle aime énormément. Elle ne savait plus vraiment pourquoi elle avait voulu repartir Crystal alors qu’elle vouait déjà une confiance aveugle envers les deux personnes qui lui faisaient face.
« Ouais, j'fais presque ta taille now. »
Elle se contente de sourire simplement. Ca lui faisait tellement de bien d’être avec des personnes qu’elle appréciait. Elle se sentirait libre quelques instants. Le temps de tout expliquer. Le temps de rester dans l’infirmerie et après ça recommencera. Comme tous les jours de la semaine avant cette nuit.
« Tate-lui les seins, ça la réveillera. » « Fais-toi plaiz. » « Ça ira je crois. »
Elle regarde avec peine les traits fatigués d’Anarchy, son teint pâle comme la mort et ses plaies tellement incrustées que ça lui donne la chair de poule. Elle observe ses paupières qui se lèvent et bientôt deux yeux presque félins qui la transpercent, avec rancune, avec les besoins d’explications. Elle soupire Crystal, elle soupire parce qu’elle pensait que ça serait dur à expliquer alors que les mots viendront sûrement d’eux-mêmes. Elle prend une chaise qui se trouve non loin d’elle pour la poser près de Gautier et s’y asseoir. Elle continue à les fixer tous les deux, à tour de rôle.
« T’es moche de base, mais là t’as vraiment une sale gueule, c’en est flippant. Alors dis-nous grognasse, on parle à une S ou à une amie ? » « Je te retourne le compliment, t’es laide à voir Anarchy. »
Elle ne répond pas à la question Crystal. Elle regarde autour d’elle, par simple réflexe, de peur de se faire surprendre et de tout foirer. Et finalement, elle passe ses mains autour de son cou pour y détacher son nœud doré et le balancer sur lit qui lui faisait face. Jamais elle ne ferait du mal à ceux qu’elle considérait comme important. Détruire une salle c’est simple, on n’y pense pas, on ne blesse pas réellement. Mais s’en prendre physiquement à une personne, c’est une autre chose. Elle était devenue plus violente Crys, mais depuis son entrée chez les S, elle n’avait pas eu besoin de faire appel à la force et elle se l’interdisait de le faire.
« Qu’est-ce que tu fous chez eux, Crystal ? »
C’est la question fatidique qui arrive. C’est le moment de s’expliquer et de lâcher tout ce qu’elle porte sur les épaules en ce moment. Rictus ironique collé aux lèvres, elle ne peut s’empêcher de ricaner Crystal.
« Je joue à la méchante, t’as pas encore fait attention ? »
Elle finit par soupirer et laisser son sourire faner sur ses lèvres. Elle prend une inspiration en appréhendant leur réaction. Mais pourtant c’était tellement le genre d’idée propre à ce qu’elle était. Se jeter corps et âmes dans un truc complétement stupide qui n’était pas sûr de marcher. Elle s’en voulait par moment d’avoir réagi au quart de tour. Mais plus que tout, c’est la peur qui domine au creux de son estomac, pour n’importe quoi, pour n’importe qui. Elle jette une nouvelle fois un regard derrière son épaule pour voir s’ils étaient bien seuls et c’était le cas.
« A la base j’étais venue pour toi Anarchy mais je m’attendais pas à retomber sur Gautier et j’ai légèrement peur des conséquences. »
Elle tourne la tête vers Gautier. Encore une fois, elle pensait que c’était le petit-frère qu’elle n’avait jamais eu, et elle possède pour lui un énorme amour. Pas de l’amour au sens où on pourrait l’entendre, mais un amour fraternel qu’elle n’échangerait pour rien au monde. C’était un rayon de soleil pour Crystal, une lumière qui fallait à tout prix protéger. Et elle avait constamment peur qu’on s’en prenne à lui. Elle soupire de nouveau avant de se reconcentrer sur son amie.
« Je sais même pas comment l’expliquer mais, je joue avec le feu chez les S en faisant la taupe et en essayant d’éclater leur petit groupe. Bref, j’ai sacrifié mes amis, le mec que j’aimais et tout le reste pour jouer les héroïnes. C’est génial non ? »
C’était des paroles fades, sans la moindre émotion à part une pointe d’amertume. Au final, elle avait joué à ça Crystal. Elle avait joué les héroïnes débiles pour protéger les autres. Elle joue aux héroïnes parce qu’elle en a marre de l’injustice de ce pensionnat pourri. Elle joue à l’héroïne parce que c’est le seul rôle dans lequel elle peut se sentir utile.
« Et personne n’est au courant. Pas même Sony. Vous êtes les seuls. Et Alessandra aussi, depuis le début mais maintenant qu’elle est partie, je me penche sur les deux personnes qui peuvent rester muettes comme des tombes. »
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Sujet: Re: trouble •• anarchy & gautier Jeu 5 Mar 2015 - 10:25
Rolling eyes. Jouer à la méchante, comme si c'était possible. Parfois, je me demande comment elle peut croire qu'elle est crédible dans son rôle. Comme si quelqu'un n'avait pas grillé qu'elle était encore à fond sur Sony - sauf ce coincé sentimental de Ranker visiblement. Je hausse les épaules lorsqu'elle se tourne vers moi, agissant avec nonchalance. La vérité, c'est que je m'en moque : j'ai mes problèmes, je protège mes proches, je les venge parfois. Elle n'aimerait pas que je la protège comme elle protège Sony, c'est ce qui est paradoxal.
Je sors ma DS reçue à Noël et allume Pokémon, commençant à pianoter sur les touches. J'écoute à moitié, pas vraiment intéressé par les explications qu'elle nous envoie, je n'ai jamais cru qu'elle était méchante et je ne lui en ai jamais voulu - c'est l'avantage de mon caractère d'imbécile : je suis incrédule pour certaines choses.
- Bref, j’ai sacrifié mes amis, le mec que j’aimais et tout le reste pour jouer les héroïnes. C’est génial non ? - Alors le fais pas. marmonnais-je.
C'est toujours comme ça - souvent, tout du moins. Elle est têtue, si bien que j'ai même abandonné l'idée de lui coller un coup pour lui faire comprendre que ses agissements sont stupides. Il y avait déjà du danger, maintenant il est omniprésent : en tant que S, ses proches seront visés si elle est grillée ou si elle finit par quitter les dorés. Enfin, les femmes ont un peu de mal avec la fierté des hommes, j'imagine. Si elle savait comme on déteste être protégés. Mais non, évidemment. Je l'avoue, oui : ça m'agace.
- Mouais. Trouve-moi une cartouche d'Ocarina of Time 3D et je veux bien, sinon je lui dis, et je suis sérieux. J'ai pas pu tester ce jeu.
Je lève les yeux pour la regarder, sourire en coin, profiteur. Je n'aurai pas de mal avec ça : je suis déjà bien tenté de lui dire la vérité, bien que je soupçonne Sony de déjà la connaître. Ma main s'écarte de ma DS, attrape un coussin que je balance sur Anarchy.
- Toi ta gueule j'te vois venir. J'ai pas le temps de jouer ok.
PV. Crystal & Anarchy • Début janvier • cadetblue
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Sujet: Re: trouble •• anarchy & gautier Dim 8 Mar 2015 - 15:24
TROUBLE pv c&g | début 01/15 | #ec343c
« Je joue à la méchante, t'as pas encore fait attention? - C'est ça. Et c'quoi la prochaine étape ? Toi aussi tu vas te taper un prof ? »
Le rictus qui étire tes lèvres est peut-être pas tout à fait sincère. Mais c'est pas ta faute, tu dis un peu tout ce qui te passe par la tête – avec beaucoup d'agressivité, soit dit en passant. Sans aucun remord. Et finalement tu te détends un chouïa, tu la regardes fixement. T'attends ses vraies explications, ses vraies raisons. Parce que t'es pas persuadée qu'elle soit venue au milieu de la nuit pour voir si t'allais bien. Faut dire qu'elle s'est pas pointée de la plus rassurante des façons.
« A la base j'étais venue pour toi Anarchy mais je m'attendais pas à retomber sur Gautier et j'ai légèrement peur des conséquences. - Si t'entends par là que tu voulais qu'on baise, y a pas de problème. Gautier, dehors. »
Tu sais pas trop ce que t'essayes de faire, là. Détendre l'atmosphère, détendre Crystal, retarder la discussion sérieuse. Tout ce que tu sais, c'est que t'as besoin d'une bonne clope, et que ça te manque cruellement. Trop de jours sans toucher à un de ces bâtons toxiques, ça fait mal au cœur. Toujours avec cette mine impeccablement sérieuse – quoi qu'un peu tordue par les tiraillements de tes blessures – tu lui souris presque honnêtement.
« Je sais même pas comment l'expliquer mais je joue avec le feu chez les S en faisant la taupe et en essayant d'éclater leur petit groupe. Bref, j'ai sacrifié mes amis, le mec que j'aimais et tout le reste pour jouer les héroïnes. C'est génial non? - Alors le fais pas. - Il a raison. Enfin manifestement c'est un peu tard pour pas le faire, t'es déjà piégée. »
Une simple observation, qui peut s'avérer douloureuse. T'y fais pas gaffe, tu la lâches pas des yeux. T'as beau dire, t'arrives pas à lui faire totalement confiance – même si son ruban gît plus loin, c'est pas un signe suffisant à ton goût. Faut croire que les séquestrations, ça rend un peu parano. « Vous êtes les seuls. Et Alessandra aussi, depuis le début mais maintenant qu'elle est partie, je me penche sur les deux personnes qui peuvent rester muettes comme des tombes. »
Un en sens, ça gonfle ton ego. Parce que c'est toi qu'elle voulait voir – après Alessandra, certes, mais c'est un début. Si le problème n'était pas si grave, tu t'en vanterais. Mais sur le coup, ton moral en prend un gros coup. Parce que c'est pas qu'une connerie qu'elle a fait, là. C'est tout un enchaînement. Elle a dû s'écarter de ses amis, s'est mise en danger et mettra tout le monde dans le même cas si elle foire une seule fois. Bravo Crystal.
« Mouais. Trouve-moi une cartouche d'Ocarina of Time 3D et je veux bien, sinon je lui dis, et je suis sérieux. J'ai pas pu tester ce jeu. Et là c'est le bug total. T'oublies toute cette histoire et te tournes d'un bloc vers Gautier, tout simplement horrifiée. Sauf que t'as pas le temps de réagir, le coussin s'écrase mollement sur toi. Toi ta gueule j'te voir venir. J'ai pas le temps de jouer ok. - Ok ?! Non pas ok, bordel t'es vraiment le plus gros noob de cette planète ! T'as une DS, le temps de jouer à cette version remasterisée de Nintendogs qu'ils appellent tous ''Pokemon'' et tu prends pas quelques heures pour jouir sur un des meilleurs jeux inventés par Nintendo ? T'es le pire Link qui soit, comment j'ai pu te laisser m'aider ? »
Bon, en réalité t'aimes bien Pokemon, mais comparé à Zelda... Non, c'est même pas comparable. Renvoyant le missile dans la tronche du brun – non sans feindre la douleur la plus effroyable qui soit quand ton bras se tend – tu te retournes vers Crystal et reprends un semblant de sérieux.
« Bon. T'es dans la merde, et jusqu'au cou. Alors dis-moi tout, pourquoi c'est vers nous que tu te tournes ? T'as juste besoin de partager ton petit secret, ou y a autre chose ? Du genre t'as besoin de notre aide, tout ça... »
C'est pas que les S te semblent un peu chauds à mettre au sol, mais pas loin.