Non, laisse-moi cinq minutes maman.
Elle aimait son fils plus que tout, Mme. Tucker, mais il l’insupportait à passer tant de temps à dormir. Elle voulait le voir, lui parler, le taquiner, lui demander des nouvelles de Malcolm, passer du temps avec lui. Parce qu’après tout, il était bien tout ce qui lui restait.
J’suis debout, j’te jure.
Il mentait, elle le savait. Bien sur qu’elle le savait. Elle sait tout, tout de son gosse. Elle le connait par cœur, toutes ses manies, tous ses tocs, ses gouts, ses passions, absolument tout. Parce que Maxxie est quelqu’un de simple à vivre, facile à comprendre, parce qu’il est quelqu’un d’adorable et insupportable à la fois. Et surtout parce qu’elle est sa mère.
N'ouvre pas le rideau, fais pas çaaaa.
La lumière aveuglante lui brûla la pupille. L’Air frais lui fit frissonner le corps et l’âme. Et le bruit assourdissant de la nature éveillée l’encouragea à se lever. Il faisait de gros efforts pour surmonter sa fatigue.
Maman n’était pas là, et contrairement à ce qu’il croyait, ce n’était pas vraiment le matin. La fenêtre, qu’il avait oublié de fermer la veille, s’était brusquement ouverte à cause du vent. Fatigué, lent, déboussolé. Le cubain était incapable de faire preuve d’énergie, en particulier dès le réveil. Il pensa encore un instant à sa mère avant de se lever à son rythme.
Elle lui manquait terriblement.
Terriblement.
Terriblement mal au crâne après s’être prit la porte des toilettes, ce qui avait au moins le mérite de le sortir de sa somnolence. Ses yeux maintenant grands ouverts fixaient le mur où étaient collés plusieurs post it :
1. lève la lunette des toillettes. Après avoir levé celle-ci, il pouvait voir deux papiers collés à la cuvette. Il prit le temps de les lire avant de passer à l’action, il avait maintenant l’habitude d’obéir à ces petites feuilles.
2. On vise pile dedans.
3. On tire la chasse. Aussitôt lu, aussitôt fait. Il se tourna pour s’en aller mais aperçu le dernier post-it sur la porte.
On s’lave les mains avant d’aller peloter des nibards. Il sourit et s’exécuta. Une fois sa toilette terminée il se décida à s'en aller sans perdre de temps. Mais un nouveau post-it était collé sur un mur, ce qui était écrit dessus semblait plus important pour maxxie.
Tu vas bientôt retrouver ton skate. Rangé à gauche dans l’entrée.Il se dépêcha de retrouver sa bien-aimée planche qui l’attendait patiemment. Mais sur celle-ci était aussi posé l’un de ces papiers jaunes.
Mais d’abord, p’tit dej !!Petit moue du brun, il hésita puis se résigna à écouter la voix de la raison. La voix de sa colocataire. Et il se dirigea vers la cuisine en quêtes de quelque chose à se mettre sous la dent. L’odeur du café régnait dans la pièce tandis que Maxx cherchait avec espoir l’une des rares bouteilles de jus d’orange qui pouvaient rester.
Le grille-pain est sorti, mais y’a aussi des super blagues sur la boite de céréales.Alors c’est parti pour un bol de céréales. Maxxie entame sa bouffe en étant subjugué par cette boite où se trouvait les fameuses blagues. Il n’en a comprit aucune, fit une mine étonnée puis abandonna rapidement d'essayer de comprendre. En regardant autour de lui il aperçût sa nouvelle "mission".
Sur le lecteur mp3 du salon était placé le dernier papier.
Pour réveiller tes abdos et shake the booty (personne regarde vas-y), fais play.Un rire sans timbre grelotte au fond de lui. Il n'en fit rien, peut-être allait-il inspirer davantage Morgan ou Andrew.
Maxxie il aime la simplicité. Quand tout est facile à comprendre. Quand on s'occupe un minimum de sa personne. Parce qu'il reste un gosse incapable de prendre soin de lui. Parce qu'il n'est pas autonome. Parce qu'il est irresponsable. Mais chanceux. Vraiment chanceux. Parce qu'il est tombé sur Charlie. Et Charlie c'est de loin la personne qui lui fallait. C'est comme si elle avait été faite pour lui, la relève de la maman, son ange-gardien, son guide, sa marraine, ce que vous voulez. Il l'adorait Charlie, tout comme il adorait ses rituels. Elle était toujours là pour lui tout comme il était là pour elle. Mais Maxxie, que sais-tu vraiment d'elle ?
Est-elle en couple ? De quelle origine est-elle ? Ce qu'elle aime ? Ses passions ? Ses amis ? Ses rêves ? Ses peurs ? Il n'en savait rien. La seule chose dont il était certain c'était qu'il l'aimait. Mais ce n'était pas suffisant, parce qu'elle, elle savait tout de lui. Tout comme sa mère.
Alors avant de sortir, la planche à la main, il décida de rester à la maison. Il attendait le retour de son amie. Aujourd'hui, il était déterminé à en apprendre plus. Il enleva ses chaussures, s'affala sur le canapé puis attendit. Plusieurs minutes, quelques heures. Il s'endormit presque.