Si Rosalyn pensait que vivre dans un village isolé en Ecosse était un Enfer, c'est parce qu'elle n'avait jamais essayé de vivre dans un pensionnat.Combien de gens de toutes sortes pouvait bien abriter cette île, parfois bien trop semblable à une fourmilière démesurée. Les gens de sa classes vivaient tous des choses si intenses en permanence, elle ne pouvait rester en cours jusqu'à la fin de la journée, même en se tailladant les doigts au compas. C'est pourquoi elle décida que la douceur printanière serait un bon prétexte pour s'absenter discrètement du cours de matin, et se rapprocher du soleil caché par les nuage. Sa robe rose pâle flottait lentement autour de ses cuisses blanches alors qu'elle prenait le chemin du toit de la tour. Elle l'avait repéré depuis son arrivée, l'isoloir parfait. Atténuer le vacarme des émotions... Se retrouver soi même, se rendre compte de la honte éprouvée en éclatant de rire en plein cours quand deux élèves aux fond de la classe se sont échangé une plaisanterie. Dire qu'elle n'avait pas entendu de quoi il s'agissait mais qu'elle s'était quand même fait reprimandée... Mais peu importait, maintenant, elle avait un peu de solitude pour elle, le temps de bander ses plaies ouvertes, et apprécier l'amertume de la mer grise qui s’étendait devant elle. Où se trouvait son village, d'ici ? Sa tante et son cousin ? Et son père ? Elle n'avait même pas eu le temps de lui dire au revoir. Peut être viendrait-il la chercher ? Elle s'assit les pieds dans le vides, et s'allongea les bras en croix, fermant les yeux quelques instants.