Soyez vous-même, la personnalité des autres est déjà prise

C'est un jour comme les autres qui commence avec ce lever de soleil qui vient me sortir de ma torpeur dûe à mon sommeil en faisant passer la lumière éblouissante de ses rayons à travers ma fenêtre. On pourrait me dire d'alors faire en sorte que ce fameux soleil ne me réveille pas en bloquant l'accès à la fenêtre mais il y a deux points à prendre en compte. Le premier, c'est que pour cela je devrais soit bouger mon emplacement de repos, entre autre mon lit, soit assombrir la pièce en cachant la fenêtre, chose qui ne me plaît pas du tout. Le second point, tout simplement, c'est que je n'ai jamais dis que ça me dérangeait, bien au contraire. Je préfère largement me réveiller de cette manière qu'avec le son tonitruant et brusque émis par un réveil. Bon ok, c'est pas le meilleur réveil en Hiver vu que le soleil se lève relativement tard le matin, mais l'été arrive, et en ce moment, il se réveille assez tôt.

Enfin quoi qu'il en soit, je finis par me lever de mon lit, les paupières encore relativement lourdes, me rappellant que je viens de me lever rapidement, sûrement trop. D'ailleurs un petit vertige arrive à m'atteindre l'espace d'un instant, mais il reste bref, rien de bien problèmatique. Je ne sais pas encore ce que je vais bien pouvoir faire de ma journée, hormis le fait que je n'ai pas spécialement envie de m'ennuyer à aller en cours. Vous allez trouvez cela bizarre, mais je suis un élève de la classe A qui sèche parfois les cours. Bon en soit, ça reste quand même rare, sinon je me serais sûrement fait éjecté en classe B, mais mes notes continuent d'exceller même si je loupes un cour ou deux. Disons que me tuer à la tâche en travaillant encore et sans arrêt sur mes cours, c'est loin d'être le meilleur plan d'avenir que je me fais. D'autant plus que je sais déjà ce que je comptes faire comme activité professionnelle, et que les cours ne m'aident en rien pour cela, hormis les Sciences. Même les cours de Maîtrise du pouvoir ne m'intéresse pas. Ma capacité à gérer et utiliser mon don n'est pas parfaite, mais elle est très loin d'être mauvaise, après tout je ne suis pas en classe A pour rien. N'allez pas prendre cela pour de l'arrogance, d'autant plus que je dénigres cela, mais je ne fais pas non plus de fausse modestie, je maîtrise très bien mon pouvoir et je le sais. C'est tout de même le fruit d'énormément de temps passé à sans arrêt chercher à me perfectionner.

Après quelques minutes, je finis par me décider à aller me doucher en faisant en sorte d'être un maximum silencieux. Disons que mes co-locataires dorment encore et je ne tiens pas spécialement à les réveiller. Ainsi, je fermes donc la porte de la salle de bain et de la douche afin que le son de l'eau qui se fracasse contre le carelage ne se fasse pas trop entendre. Je laisse l'eau tiède à tendance très légèrement bouillante ruisseller le long de ma peau dénudée. J'ai toujours adoré cela, les frissons que ça procure, cette sensation de sentir tes mucles, ton corps se réveiller peu à peu grâce à la douce chaleur de l'eau. Voilà toute la raison de pourquoi je me laves toujours directement après m'être levé, je ne peux me passer de cette sensation. Le moment de la douche est vraiment un plaisir pour moi.

C'est donc après m'être lavé que je finis par m'habiller pour me préparer à sortir, logique vous allez me dire après tout. Pour aujourd'hui, je fais un peu dans le simpliste. Un petit baggy bleu marine avec des petites traces blanches comme fantaisie. Ensuite un polo blanc avec un très léger motif de panthère, j'adore les vêtements avec des animaux dessus. Et enfin une chemise noire mate sans aucun motif dessus que je laisse ouverte, je n'aime pas fermer les chemises. Je prends ma sacoche contenant mon petit nécessaire pour passer une bonne journée, j'enfiles mes chaussures et c'est parti.

Très rapidement après être sorti, mon regard se porte vers le ciel. Et c'est tout aussi rapidement que l'envie d'aller à l'endroit que je fréquente le plus dans tout Prismver me vient à l'esprit, le toît du bâtiment principal de l'établissement. C'est donc tout naturellement que je me diriges vers le lieu désiré. Après donc une bonne dizaine de minutes à traverser la cour, monter les marches des différents étages et saluer quelques personnes que je connais, j'ouvres la grande porte si épaisse que l'on pourrait dire que c'est un blindage pour sentir une bourrasque de vent me balayer le visage. Je sors du bâtiment principal et referme la porte derrière moi dans un bruit plutôt fracassant, décidément, jamais je n'arrivais à la fermer sans faire trop de bruit, je me demande même si c'est possible en réalité. Enfin quoi qu'il en soit, comme à son habitude, le toît est désert et c'est tant mieux, il y a un seul endroit où j'arrive à apprécier la solitude et c'est ici. Cette impression de ne faire qu'un avec le ciel, de pouvoir facilement approcher des oiseaux sans parfois n'avoir à user de mon pouvoir. J'inspire une grande bouffé d'air. Je me sens revigoré. Très rapidement je joue avec un oiseau qui passait par là, je le fais faire des acrobaties dans le ciel. Je me sens totalement obnibulé par ce magnifique spectacle qui se déroule sous mes yeux, sûrement trop à vrai dire. Je ne remarque pas vraiment sur le coup que je ne suis plus seul sur le toît et donc l'oiseau fonce malgré lui dans les cheveux d'une jeune fille qui était dans le coin.

Stupide volatile, viens ici que je te crame les ailes on verra si tu fais encore le malin!

Rapidement, je reprends mes esprits et constate que la victime de mon erreur n'a pas perdu de temps à s'irriter. Elle coure après l'oiseau qui tente de lui échapper un briquet à la main dont elle semble pouvoir contrôler la puissance de la flamme. J'active alors de nouveau un contact télépathique avec l'esprit du volatile pour le manipuler et le faire revenir vers moi en un éclair et le faire de poser sur mon épaule gauche. La jeune fille me regarde, elle semble d'abord surprise avant de s'énerver de nouveau.

Je suis désolé pour cet incident, je ne voulais pas te faire de mal... Si tu dois punir quelqu'un ce n'est pas cet oiseau qui n'a rien demandé à personne mais moi.

Une très forte lueur de détermination émane de mon regard. Elle peut s'énerver sur moi autant qu'elle veut, je ne lui en porterais pas préjudice, après tout je devrais parfois faire plus attention mais il est hors de question qu'elle fasse du mal à mon compagnon ailé.

Je ne la quitte pas des yeux, prêt à lui faire face au moindre mouvement que je jugerais comme étant trop brusque. Je peux ressentir son énervement élevé avec une certaine facilité, comme si une aura rouge vive l'entourait. Elle semble me dévisager longuement dans un premier temps et, je dois l'avouer, je fais exactement la même chose. A première vu, elle semble être une jeune fille qui souhaite conserver une certaine simplicité sur son physique. Elle n'est ni trop habillé, ni pas assez et il en est de même pour son maquillage. En cela, j'esquisse un petit sourire. De nos jours, les filles qui savent rester simple se font de moins en moins présente et du coup, je suis amusé d'en croiser une, bien que les circonstances ne soient pas les plus favorables à une " rencontre ". Puis elle penche la tête sur le côté, sans trop que je ne comprenne pourquoi. J'ai un truc sur la joue ? Je frotte légèrement ma joue droite et constate que je n'ai rien. Alors où est le problème ? Elle se remet ensuite droite comme un piquet.

Garde tes excuses, ça m'est égal. Et j'ai pas forcement envie d'aller en prison juste à cause d'un oiseau à la con.

Je hausse un sourcil, intrigué. Aller en prison pour un oiseau ? Insinue-t-elle qu'elle me verrait comme un obstacle et que si cela aurait continué, la tournure des événements aurait été spécialement mauvaise ? En tout cas, elle garde une certaine attitude hautaine à la limite de l'arrogance, ce qui me déplaît plus ou moins. Je n'ai jamais vraiment aimé les personnes arrogantes se sentant supérieures au reste du monde. Habituellement, c'est le genre d'individu que je vais me faire un mâlin plaisir à remettre à sa place en le faisant chuter de manière si écrasante que cela pourrait être assimilé à un impact de météorité à l'intérieur de lui. Mais je ne ferais pas ça pour cette inconnue qui me fait face. A vrai dire, il y a deux catégories d'arrogance, celle qui est par nature, et la forcée. Et je peux déjà ressentir que celle de cette fille est forcée. Après avoir souvent fait face à cette attitude, j'ai fini par être capable de ranger les personnes dans les catégories avec aisance. Elle finit par doucement reculer, ce qui confirme mes soupçons. Dans le fond, je pense qu'elle veut me faire comprendre qu'elle n'est pas spécialement furieuse contre moi mais que je devrais faire attention à mon comportement si je ne veux pas l'avoir sur le dos mais que d'un certain côté, elle reste prudente. Elle finit par tirer une latte sur sa cigarette. Etant non fumeur, j'essaie au maximum d'éviter la fumée de ce genre de substance mais je ne vais pas pour autant dénigrer les fumeurs. Chacun est libre de vivre comme il le sent, tant que ça lui convient, c'est le principal non ? Et soudainement, un sourire. Je ne m'y attendais pas, ce qui a forcément comme résultante de me surprendre.

Tu le protèges ... C'est presque, touchant.

Il n'y a pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'elle dit ça pour se moquer de moi. Je retire d'ailleurs le lien qui me lie à l'oiseau qui s'envole dans le ciel, nous laissant seul à seul avec la jeune fille. D'un certain point de vue, qui est peut-être le sien, voir un être humain capable de pouvoir se blesser pour un simple animal, d'autant plus un petit oiseau dont la faiblesse est extrême doit paraître totalement dénué de sens, même presque idiot. Mais pour moi, la réelle idiotie réside dans cette façon de penser qui est totalement abjecte. Comme le dit une citation qui m'a profondément marqué, bien qu'elle était dans un manga, La puissance sert à protéger les plus faibles. Le plus impressionnant quand cette réplique a été dîte, c'est qu'elle l'a été par une personne qui pensait auparavant que la puissance servait à détruire et diriger le monde sous la peur. Mais je ne vais pas pour autant protéger tout le monde, d'ailleurs c'est impossible, je ne le ferais que pour les personnes que j'estimes comme méritantes. C'est pourquoi je me trouve énormément protecteur envers mes amis, sûrement trop parfois, mais je n'en ais que faire. Je ne cherches pour le moment pas à m'approcher de cette fille. Mon visage se tournant vers l'horizon un petit instant, mon regard s'adoucissant à la vue lointaine qui s'étend sous mes yeux. Puis je regarde de nouveau l'individu, apaisé.

Je sais très bien que tu dis cela pour te moquer. Mais j'avais des responsabilités envers ce volatile. Tu peux trouver ça idiot si tu le souhaite, je ne chercherais pas à te faire changer d'avis et je doutes que cela sera réellement utile. Après tout, nous avons sûrement des points de vue différents.

Je m'approches ensuite du bord du toit, ne pouvant m'empêcher de regarder loin devant moi. Le ciel est réellement sublime et j'adore regarder les oiseaux avoir cette capacité de voler que je leur envie tant. Je pose mon bras droit sur la rambarde pour servir de support à ma tête en la posant dans ma main. Je tournes une dernière fois mon visage vers l'inconnue.

Ah et, tu en auras peut-être que faire, mais je le fais quand même par pur politesse. Je m'appelle Lynfan Thompson. Elève malgré moi en classe A.