Sujet: juste une clope ▬ ft léocade Mer 1 Juil 2015 - 23:37
juste une clope
featuring léocade
Elle expira le nuage de fumée coincé dans sa gorge lentement, comme si chaque particule devait être retenue le plus longtemps possible. Elle aimait ce goût aigre qui lui restait dans la gorge, ce sentiment destructeur qui s’emparait de ses poumons.
June avait besoin d’air. Elle était en colère contre elle-même et contre tout. Elle avait laissé son morceau inachevé, ne parvenant pas à trouver le dernier accord de sa composition. Elle enrageait, avait passé son après-midi dessus au point de sécher deux heures de l’un des pires profs du pensionnat. Elle allait probablement finir en colle. Pour changer. Tout ce qui l’importait c’est cette musique qu’elle n’arrivait pas à terminer ; il lui manquait un truc, elle en était certaine. Elle avait fini par lâcher sa basse et son ordi pour aller se réfugier sur ce toi ; elle et sa clope, en tête à tête.
Les volutes grises s’échappèrent une seconde fois de sa bouche. Bordel, elle se sentait tellement minable. June baissa la tête, regarda ses pieds. Elle pouvait pas s’empêcher de penser à son père. Elle se demandait ce qu’elle foutait là alors que ça ne s’arrangeait pas avec son pouvoir et qu’il avait besoin d’elle.
Elle tendait l’oreille, écoutait le bruit de la vie des élèves de Prismver et de tous ses habitants. Des rires, des éclats, et puis le vent aussi. Le soleil commençait à se coucher et elle entendait la petite île qui terminait doucement sa journée. Des pieds qui trainent la ramenèrent à la réalité. Elle se retourna et découvrit Léocade, lui aussi la clope dans l’bec. Comme d’habitude, monsieur faisait la gueule et la regardait de haut. Mais June s’en foutait de son allure rock’n’roll ; elle s’en fichait de son air méchant. Tout ce qui l’intéressait, elle, c’était ce qu’il venait foutre là.
*sorry c'est un peu nul comme début mais le plus intéressant ça va être la suite hein 8D ♥*
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Sujet: Re: juste une clope ▬ ft léocade Mer 28 Oct 2015 - 2:21
sigh
Do you wanna stay? Don't you, don't you wanna stay? Cause I don't wanna chase or make you make the same mistake Chased up from a place that I can't reach I would love to practice what I preach To bring out the good boy side of me
Ça pourrait être triste si ça ne lui plaisait pas autant. Ça avait des allures de caprice et pourtant, ça commençait à être vraiment appréciable. Avoir de l’or autour du cou et ne plus devoir quoi que ce soit à qui que ce soit, c’est le pied. En attendant. En attendant quoi ? De trouver mieux. Enfin, il espère pas grand chose non plus. Nan pour le moment ça va, alors tant que ça va. Un gars qui a sauté du sommet d’un gratte-ciel et qui est encore et toujours dans le déni. Qui se dit au fil des étages… jusqu’ici tout va bien. Jusqu’ici tout va bien. Jusqu’ici tout va bien. Qui regarde jamais en bas. Nope, pas qu’il a le vertige mais il préfère s’adosser aux rambardes quand il monte sur le toit se griller une clope, ou deux, ou trois. Pourquoi compter, il a tout le temps libre qu’il veut désormais.
Pas d’obligations, pas d’horaires à respecter. Il patiente jusqu’à la fin des cours pour aller se mêler à la foule et emmerder son monde. Il s’occupe, tourne en rond comme un lion en cage, se redresse et fait quelques pas, tire une taffe, revient vers le rebord, regarde en bas, expire un geyser de fumée. Y a sa guitare posée contre la barrière qui le séparait du vide, il la traine partout mais ça fait longtemps qu’il y touche plus, il gratte deux trois accords quand il est tranquille et encore. On est jamais tranquille, on a jamais la paix dans ce foutu bahut. Dit-il alors qu’au fond il se languit d’une quelconque compagnie lorsqu’il se retrouve tout seul. Une vraie contradiction ambulante ce gars.
Pour ça que des sentiments complètement opposés l’animent tout à coup alors qu’il remarque une silhouette à l’autre extrémité du toit. D’un coté ça l’emmerde, de l’autre ça l’enthousiasme tout à coup, et il se surprend à hisser à la hâte sa guitare sur son dos, tenant sa clope de sa main libre. Et toujours ce petit sourire suffisant de parfait connard qu’il se force à taire lorsqu’il s’arrête finalement à quelques mètres de la seule personne présente sur le toit avec lui, et qui s’était retournée en l’entendant arriver. Risette aussitôt remplacée par un air hautain à souhait, une expression qu’il a perfectionnée avec le temps au point qu’elle semble presque naturelle chez lui, cette œillade qui vous prend de haut où ne brille que du mépris.
— Bah alors miss, tu t’es perdue ? C’est pas très prudent de trainer dans les parages quand on n’a pas la cravate de la bonne couleur.
Il désigne son uniforme de D d’un signe de la tête plein de dédain, parfait acteur dans son rôle de S détestable. Comment on en est arrivé là déjà ? Faudrait interpréter un peu, nan ? Parce qu’il y en a des choses à analyser dans le comportement de cet enfoiré de Léocade. Allez, c’est quoi cette fois ci ? Il a essayé d’être un gars qu’on aime pour ce qu’il n’est pas, avant de se risquer d’être un gars qu’on pourrait éventuellement aimer pour ce qu’il est, pour finalement tout foutre en l’air et envoyer chier le monde. Mais même en étant le plus gros connard de l’univers on arrivait encore à l’atteindre. Peut-être qu’il s’est dit qu’en envoyant chier l’intégralité de ses proches et en troquant le violet pour du doré ça irait mieux ? Au moins haut placé comme il est, il est sûr qu’on ne lui marchera plus jamais dessus. Ouais ça s’tient. Mais pas sûr que ça soit ça la vraie raison, c’est tellement fucked up dans la tête de ce type on arrive plus à suivre. Il la toise du regard, la détaille des pieds à la tête un couple de secondes, une main dans la poche de son blouson, l’autre portant sa cigarette à ses lèvres pour qu’il la termine d’une longue inspiration. Le mégot finit par dessus la rambarde d’une pichenette et il expire la fumée dans un soupir amusé, ponctué par un sourire en coin.
— T’es venue te cacher ici parce que tu sèches ? Genre ça t’suffit pas d’être quasi en bas d’l’échelle ?
Décidé à chercher la merde.
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Sujet: Re: juste une clope ▬ ft léocade Jeu 29 Oct 2015 - 22:07
{{« juste une clopejunocade
Elle espérait quoi, au juste ? Elle se noyait dans sa propre merdre et elle arrivait à peine à respirer ; mais non, fallait qu’elle en rajoute encore une couche – parce que quand tu crois que t’es au fond du trou, tu trouves encore le moyen de creuser. T’es conne ou quoi, tu croyais vraiment, sincèrement qu’on allait venir t’aider ? Trainée va. Sa conscience aimait jouer avec les fils qui lui enserraient le cœur, et ça la faisait limite rire. Fumée. La clope c’est pas une solution, mais ça aide toujours. Elle est persuadée d’avoir le contrôle alors que le charriot dévale tout seul la pente. Il va s’écraser, c’est certain. Mais pas encore. Parce qu’elle a toujours de bonnes idées pour tout foutre en l’air. Elle regarda de haut en bas Léocade qui venait de lui adresser la parole ; toujours le même, c’était devenu une routine, le menton plus haut qu’à la normale, arrogant, le rictus moqueur et les répliques à deux balles pour lui donner des airs de vainqueurs. June haussa les sourcils, une lueur de pitié traversa même ses prunelles un quart de secondes avant de mourir dans la profondeur de ses yeux. Elle voulait lui montrer qu’il ne l’atteignait pas – pas encore –, que tout ce qu’il pouvait dire ça n’avait pas d’importance. Menteuse. Elle recracha sa fumée dans sa direction, le défiant du regard. Tu vas faire quoi, Remington ? Tu crois vraiment que j’en ai quelque chose à battre de ce que tu racontes ? Un regard coloré d'une teinte de défi. Elle pivota sur ses talons, retournant à sa place d’origine. Il pensait qu’il pouvait jouer à la perfection son rôle de S, et il avait raison. Mais ça ne marchait pas avec elle. Ça n’a jamais marché.
— T’es venue te cacher ici parce que tu sèches ? Genre ça t’suffit pas d’être quasi en bas d’l’échelle ? Elle esquissa un sourire, toujours dos à lui, dos à ce connard. Elle ne le montra pas, elle ne lui donnera pas cette satisfaction. Elle tira un nouveau coup sur sa cigarette, laissant le silence prendre possession de l’espace qui les entourait ; elle laissait ses doigts s’infiltrer partout, jusqu’à ce que ça en devienne presque pesant. Elle se retourna enfin, découvrant une nouvelle fois un garçon bourré d’orgueil et d’arrogance. Facilité. C’était toujours la même avec lui, ça changeait pas, ça restait le parfait bâtard qu’on attendait lui. Heureusement pour elle, ça faisait un bail qu’elle jouait sur ce terrain-là. Un mégot s’écrasa à ses pieds.
— Peut-être, mais ça évite que je me casse la gueule une fois en haut, pas comme certains. Insolente, impétueuse. Elle rentrait dans son jeu parce que c’était plus fort qu’elle, incapable de se la fermer. Toujours surenchérir, et au nom de quoi ? De sa pure satisfaction. Et elle ne se rend même pas compte qu’elle devrait juste laisser couler, que ça permettrait qu’il lui arrive moins de conneries. Mais non, elle continue, encore et encore. Pathétique. Eternel besoin d’être celle qui a le dernier mot, celle qui lui clouera le bec. Et ce sentiment d’échec mêlé à de la satisfaction lorsqu’elle s’engueule avec lui ; apparemment, c’était parti pour que ce soit encore la même chose. Elle le visait clairement dans ses propos, non pas parce qu’elle le jugeait, mais parce qu’il fallait toucher là où ça faisait mal, comme lui le faisait. Elle savait qu’elle était une merde – maintenant elle essayait d’en passer outre. Elle avait essayé, pourtant, de se rattraper. Avec Faust et Joshua. Ça n’avait rien donné. Elle voulait lui montrer qu’elle avait bien vu, elle, à quel point il s’enfonçait. Il s’enlisait dans la boue et elle ne pouvait pas faire grand-chose. Ce sentiment d’impuissance qui s’abattait sur ses épaules était bien trop lourd pour elle, alors elle faisait la sourde oreille. Pire, ils passaient leur vie à se donner des coups de couteau dans le dos, alors que pourtant ils trainaient très souvent ensemble. C’est quoi leur problème ? Aucune idée. Les idiots ont probablement leurs raisons pour être comme ils sont, et les personnes saines d’esprit n’arriveront jamais à les entre-apercevoir.
— Tu veux quoi, au juste ? A part foutre ta merde, j’veux dire. Elle avait lancé ça en écrasant la fin de sa clope sous son pied. — Parce que je suppose que c’est pas pour m’offrir des fleurs que j’ai la chance de voir ta gueule d’attardé.
(c) S I A L
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Sujet: Re: juste une clope ▬ ft léocade Mar 23 Fév 2016 - 16:47
sigh
Do you wanna stay? Don't you, don't you wanna stay? Cause I don't wanna chase or make you make the same mistake Chased up from a place that I can't reach I would love to practice what I preach To bring out the good boy side of me
Alors alors alors, ça démarre ? Toujours comme ça. Il provoque les évènement, force les choses à se passer à grand coup de pied dans le train. Peut-être qu’il se dit qu’à force, par hasard, quelque chose de bien se produira.
— Peut-être, mais ça évite que je me casse la gueule une fois en haut, pas comme certains.
Bah voilà, c’était pas compliqué. En quoi que ça le laisse un peu sur sa faim, et il se force à ne pas arborer une moue un peu déçue. Nope, faut se servir des armes gratuites qu’on lui sert sur un plateau pour riposter. Parce que oui, là, c’était franchement gratuit, en plus de manquer d’originalité. Il pourrait se dire qu’il n’a pas à se plaindre, que ce n’est pas souvent qu’on daigne lui adresser une réponse virulente, mais c’est pas le cas. Il a le don, certes peu flatteur, d’avoir la parole qui dérange, démagogue irritable, il pourrait utiliser ça à des fins respectables, en faire une qualité. S’il le faisait, il aurait toujours le mot pour réconforter, pour vous toucher positivement, faire en sorte d’allumer un minuscule feu agréable au milieu de votre cage thoracique. Sauf que non. Si au début il ouvrait la bouche pour dire ce qu’on voulait entendre, hypocritement, aujourd’hui c’était tout l’inverse, fallait qu’il l’ouvre pour déranger, et de manière tout aussi hypocrite. Alors il arbore un sourire amusé comme tout pour accompagner ses mots prononcés avec une intonation sarcastique au possible. La main ironiquement posée sur le torse, comme pour tenter d’apaiser une douleur imaginaire.
— Ouuh, une réplique cinglante qu’on me sort depuis plus d’un an, dans l’mille, ça m’touche, j’ai mon p’tit cœur qui se serre là tout d’suite j’t’avoue June. — Tu veux quoi, au juste ? A part foutre ta merde, j’veux dire. Parce que je suppose que c’est pas pour m’offrir des fleurs que j’ai la chance de voir ta gueule d’attardé.
Ça le fait rire sincèrement, parce qu’en plus d’être amusant, ça se risquait sur le terrain du physique dans la gratuité la plus totale et il trouvait ça presque attendrissant. Presque.
— J’suis un gentleman, tu devrais le savoir depuis l’temps.
C’était sorti sans réfléchir, du tac au tac, ponctué par un haussement d’épaule pour mimer parfaitement la fausse modestie. Alors qu’au fond il y avait cette exaspération silencieuse qui s’apparentait parfois à une colère sourde et contenue. La lassitude de ces dialogues qui ne lui apportait qu’une satisfaction aussi amère qu’éphémère, qui lui laissait un sale goût dans la bouche. L’agacement de n’avoir plus que ça comme minuscule décharge électrique pour tenter de faire repartir son cœur bien trop froid, ça et rien d’autre, parce que plus le temps passait, plus il faisait en sorte de n’avoir droit qu’à ça. Et que June le lui rappelle avec sa réplique tout aussi horripilante, ça lui avait donné envie d’être mauvais, d’avoir de la vrai méchanceté dans le regard tout à coup.
— Tu penses vraiment que j’attends quoi que ce soit venant de toi ? J’crois pas aux miracles désolé.
Jamais tendre avec cette fille. Après tout, c’est l’une des règles implicites du petit jeu auquel ils s’adonnent depuis des semaines. Voire des mois ? Faut avoue qu’il ne compte plus, Léo’. Avec June, les journées passent plus vite. Des fois il voudrait s’interroger sur ce que ça leur apporte vraiment de se comporter de cette manière, mais faut pas, vaut mieux pas qu’ils sachent. Ça doit bien leur servir à quelque chose pourtant, mais si Léo’ prenait le temps d’y réfléchir, il finirait par se rendre compte qu’au final, June et lui ne sont pas bien différents. Ils se ressemblent même, sur pas mal de points, des points où ça fera mal d’appuyer, alors on en parle pas. Il reste silencieux une seconde, dévisage cette fille un peu particulière sans un mot, avant de finalement retrouver un air désabusé.
— J’veux rien, j’ai tout ce qu’il me faut. Ton petit air mesquin, ton attitude qui se veut railleuse, que demander de plus ? J’suis un homme comblé.
Sous couvert de la moquerie, ça sonnait étonnamment comme une réponse sincère. Et il lui adresse un joli sourire avant de venir à coté d’elle pour s’accouder à la rambarde et regarder distraitement en bas, l’air de rien.
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Sujet: Re: juste une clope ▬ ft léocade
juste une clope ▬ ft léocade
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