Imposture bordélique [Pv Mon Lysouille ♥]

« Glaskiyariktussteyakystouille ! Arrête ça tout de suite! »

Malheureusement pour le professeur, ses paroles étaient aussi utiles qu’une pierre jetée dans l’océan. Son lézard ne daignait toujours pas lâcher l’oreille de l’infirmière en fonction ce jour là. Cette dernière hurlait comme une truie que l’on égorgerait… la femme s’agitait dans l’infirmerie en essayant de retirer le reptile. Sauf que plus elle tirait sur le corps de ce dernier et plus le LMS affermissait sa prise sur le bout de chaire qu’il maintenait entre ses petites dents.
Perdant patience, le brun s’approcha de la victime et lui ordonna d’arrêter de brasser de l’air inutilement. Plaçant ses doigts autour de la mâchoire de l’animal, il exerça différentes pressions en tirant de part et d’autre de la bouche de Glaski’. Forcé de ce fait à lâcher celle qui avait eut le malheur de poser sa main sur l’épaule de son maître… le lézard mit un point d’honneur à se débattre comme un diable entre les mains de Féléa. Ce dernier observait l’infirmière qui maintenait son oreille ensanglanté avec une mine scandalisée.

« Cette saloperie il faut la faire euthanasier !!! Je vais m’en plaindre de ce pas à la direction ! »

Puis la femme sortit avec rage du lieu de soin. L’effet fut immédiat, le LMS perdit son comportement rebelle et se mit à frotter sa tête contre les doigts de son maître comme s’il n’avait jamais mutilé une collègue de ce dernier.

« Autant de jalousie dans un aussi petit corps… tu m’épateras toujours. »

Pour toute réponse Glaski’ l’observa avec un air qui se voulait candide. Mine qui devient pure indignation quand il fut jeté dans un tiroir que son maitre referma d’un coup de hanche.
Trois secondes plus tard Féléa enfilait une blouse blanche et se composait un air « professionnel » quand la porte de l’infirmerie s’ouvrir sur un élève qu’il avait entendu approcher dans le couloir.

Un élève, brun aux cheveux rebelles et aux yeux d’une couleur charmante venait de pénétrer dans l’infirmerie. Avec un naturel remarquable, Féléa se composa une mine curieuse, interrogeant ainsi silencieusement le jeune homme sur la raison de sa venue.

« Euh, bonjour. »

Il était poli. L’imposteur en prit note mais pria secrètement pour ne pas tomber sur un élève à la personnalité banale.

« Je me suis comme qui dirait pêté la gueule dans les escaliers à cause d'un LMS récalcitrant et ça fait un mal de chien. Vous avez un truc pour ça? »

Une chute dans les escaliers ? Bah… ça ne doit pas être trop compliqué comme cas. C’est tout du moins ce que se disait Féléa en écoutant son patient. Le garçon n’était pas livide… ne semblait pas souffrir plus que de raison et il était parvenu à venir jusque ici…

«  Et, euh... pourquoi ya du sang par terre? »

Le regard du prof se porta immédiatement sur les traces d’hémoglobine qui gisaient au sol.

« Ma collègue avait ses règles. »

Mensonge pensez-vous ? Absolument pas. L’infirmière avait bien ses règles (le tampon dans la corbeille le lui avait dit). Certes le sang n’avait aucun rapport avec cycle menstruel de la femme… mais il ne disait nullement que les deux faits étaient liés. Il laissait faire l’interprétation naturelle de son vis-à-vis.

Puis l’imposteur se dirigea vers le lit médical et tapota le matelas tranquillement de la main.

« Déshabille toi, je vais t’ausculter. Je verrais si tu es vraiment tombé et si tu as réellement mal et si cette douleur nécessite un traitement »

Là encore il n’y avait nul mensonge. Il SAVAIT que son patient disait vrai. Mais là il voulait VOIR l’existence de cette vérité. Pourquoi ? Parce que s’il donnait maintenant un médoc au gosse… ce dernier le prendrait et repartirait ! Et il n’aurait pas le temps de s’amuser avec les jouets de l’infirmière ! CHOSE INADMISSIBLE !

Au passage, un vacarme sans nom résonna dans le meuble près de l’entrée. Ce dernier venait du tiroir où était enfermé un certain LMS qui était devenu fou de rage quand il avait entendu « Déshabille toi ».

Ce dernier hurla d’ailleurs en Lézardien (ça existe pas ? M’en tape !) et sans savoir qu’un congénère était dans la pièce :

« Si ce fils de Lézarde Boutonneuse ose montrer ses écailles je lui bouffe la queue !!!! »

D’un regard déçu, Féléa vit l’élève approcher pour s’assoir docilement sur le bord du matelas. Puis il observa un LMS (qui appartenait surement à son patient) faire un vol plané jusqu’au tiroir où était séquestré un certain jaloux compulsif.

« Ah mais en fait pas besoin, je me suis juste fait mal à la jambe et à la tête. A moins que vous vouliez un striptease, mais c'est nan. »

Ainsi le garçon s’était juste contenté de relever son jean jusqu’à son genoux…visiblement bien décidé à ce que l’osculation se limite à la partie qu’il avait découverte avec entêtement. Féléa allait répliquer quand un bruit de fin de monde retentit dans la pièce. Souriant d’amusement, l’homme vit le meuble trembler… Glaski’ s’impatientait et le faisait comprendre très clairement à son maître. Malheureusement pour le reptile, son humain était nullement désireux de lui rendre sa liberté pour l’instant.

« Un striptease demande un déshabillement sensuel. Chose dont je doute qu’un petit bout de garçon comme toi soit capable de réaliser avec compétence. »

Féléa chercher à provoquer son patient ? Mais non voyons. Vous vous faites des idées. C’est un adulte responsable et professionnel !

« Je te demande donc de te déshabiller normalement, pour une osculation a but médicale. Tu ne souffres peut être qu’à la tête et à ton genoux mais cela ne veut en rien dire que tu n’as pas des problèmes ailleurs. Tu n’as pas fait d’études dans le médicale que je sache. »

Lui non plus d’ailleurs. Mais là encore la tournure de sa phrase faisait en sorte qu’on pensait le contraire.

« Quand tu auras fini tes enfantillages, tu me feras signe. » lâcha d’un ton moqueur l’imposteur en croisant les bras et en prenant place sur le tabouret roulant de l’infirmière.


De son côté Glaski’ ne dérageait pas. Certes le fils de lézarde boutonneuse avait fait résistance à la demande intolérable… mais rien n’était sûr pour l’avenir ! Il devait sortir et vite ! Il allait donc une nouvelle fois se ruer contre l’intérieur du tiroir qui contenait des feuilles de papiers (maintenant méconnaissables car le reptile avait pris un soin méticuleux à massacrer le travail de la femme de soin par pure vengeance) quand il entendit :

« Fais plutôt attention à la tienne de queue, ou je te l'arrache! »

Attendez…c’était du lézardien ça ! Un congénère était là ! Gratouillant immédiatement le devant du tiroir pour attirer la sympathie de son camarade, il déclara :

« Azy fait pas ton batard, aide moi à sortir ! Entre LMS il faut se serrer les coudes ! Je te revaudrai ça ! Genre, pour te prouver ma bonne foi, je te promets que je l’abimerai pas trop ton humain ! »

Après il y avait de grandes chances pour que la notion du « pas trop » de Glaski soit légèrement différente de celle des autres âmes vivantes de ce monde… mais cela il évita bien de le préciser.

Toujours assis sur son tabouret avec les bras et jambes croisés, Féléa écouta attentivement son patient

« Ah ouais, qu'est ce que vous en savez ça? Je fais peut être des études en médecine. Ou alors j'étudie les ornithorynques. Mais ça c'est une autre histoire. Mais quand même, vous pouvez pas dire ça au pif. »

Les ornithorynques ? Le prof aurait applaudit la performance d’avoir réussit à placer cet animal dans la conversation s’il n’avait pas eu un rôle à jouer. Il se contenta donc de hausser un sourcil qui se voulait suspicieux sur la santé mentale de l’élève.
Bref, le garçon finit par se déshabiller en gardant tout de même son caleçon. A cet instant, les yeux de Féléa criaient Victoire. Il se garda cependant bien de tout commentaire.

« D'ailleurs ça fait longtemps que vous êtes là? Je suis sûr vous avoir déjà vu, mais pas ici... »

Face à cette interrogation, un sourire éblouissant prit possession du visage du pseudo infirmier.

« Oh oui ça fait longtemps… »

Puis il alla farfouiller dans un placard pour en ressortir un stéthoscope ainsi qu’un objet qu’il glissa discrètement dans la poche de la blouse. Il retourna vers son patient, mis les bouts du l’appareil médical dans ses oreilles et plongea sa main dans sa blouse pour en ressortir…. Une piqûre.

« J’ai trouvé ça dans le placard. Ca t’aidera peut être à atténuer la douleur ! »

Puis avec un sourire digne d’un ange il ajouta en appuyant un peu sur le cul de la piqûre pour faire gicler du liquide bleuté qu’il y avait à l’intérieur :

« Ne bouge pas s’il te plait, déjà que immobile y a de grande chance pour je te le loupe… »

Et il s’approcha, parfaitement conscient que son patient n’aurait certainement plus la moindre envie de rester dans la pièce en sa compagnie ! Mais il fallait bien s’amuser un peu dans la vie !

***

Outré Glaski’ entendit un rire qui lui fit plisser ses yeux reptiliens avec colère.

« Moi je te trouve très bien la ou t'es... Ah tiens, ça devient chaud entre les deux! Lys' est en caleçon! »

Les propos de son congénère finirent de le faire bouillonner. Le LMS devint tout simplement hystérique. Il hurla comme un fou et fonça sur l’avant du tiroir. Chose qui fit tomber le tiroir… et lui avec.
Dans sa chance légendaire… quand la pauvre créature s’écrasa au sol… le tiroir lui tomba dessus… à l’envers. Mais l’avantage qu’il avait maintenant, c’était qu’il pouvait se déplacer ! C’est ainsi qu’un tiroir commença à se balader dans la pièce en faisant un bruit de fin de monde et qui s’orientait avec un talent des plus discutables.

« Oriente-moi ! J’y vois rien ! » lança t’il à l’autre reptile.

L’espoir fait vivre n’est t’il pas ?