( man plans and god laughs ) ft. joshua

Je me retrouvais forcé de me traîner Félix toute la soirée… Ne dis pas ça, tu l’adores et tu le sais très bien Jojo… Elle est trop adorable pour la rembarrer durablement. Je prendrai soin de ne pas la blesser, si jamais j’ai des écarts je prendrais mes distances avec elle pour la protéger.
Je me surpris à choisir avec soin mes vêtements chose que je n’avais jamais faite auparavant… Faut dire que Félix n’était pas des plus laides. Fallait être à la hauteur. Enfin quand je dis effort… Je suis toujours classe, ça ne change pas de d’habitude, soyons honnête, mais j’ai pris un peu plus de temps pour choisir mes vêtements, une bonne grosse minute contre les trente secondes habituelles. Quoiqu’aujourd’hui je changeais un peu de style, de jolies chaussures de marches marron foncées, un jean bleu marine, et une chemise épaisse bleu foncée  avec des carreaux rouges, verts, etc… Un petit style bûcheron qui changeait, j’avais envie de changer. Chemise entre-ouverte, t-shirt blanc en-dessous, cheveux ébouriffé, et parka légère vert foncée légère. Ce soir je n’étais plus britannique mais canadien.

Je pris mon téléphone, mon portefeuille et mon couteau suisse, sans oublié mon précieux calepin et le stylo qui va avec. Le contenu de mes poches lui n’avait pas changé.
Direction le complexe sportif, j’avais rendez-vous sous les gradins, tout prédisposait à un petit rencard crapuleux. Les mains dans les poches, les manches retroussées je me baladais, c’est le terme, bien que le couvre-feu soit passé, je m’en foutais d’être repéré, je marchais au milieu des chemins sous les lampadaires, et une fois arrivé au complexe, je traversais le terrain de foot sans aucune gêne, appréciant le silence.
Je phasais à travers les gradins et je me retrouvais face à elle, sourire en coin je la regardais, de la tête au pied, elle aussi avait décidé de changer de style. « Alors comme ça on enfreint le règlement et on sort à la nuit tombée pour aller faire la fête ? Je crois que ça mérite une sévère punition tout ça dîtes moi. Votre passage en S ne vous réussit véritablement pas, monsieur Pierce. » dit-elle en tenant de garder son sérieux mais l’excitation l’empêchait de rester calme et froide, elle riait, je me suis surpris à pouffer avec un sourire en coin.
« Dis-donc Miss Coleman, on a un rendez-vous galant ? Vous vous êtes mis sur votre 31 très chère. » je ne l’avais regardé qu’une petite seconde mais j’avais déjà relevé tous les détails qui sortait de l’ordinaire : sa sobriété, ses yeux, des collant, une jupe. « C’est que vous ressembleriez presque à une jolie jeune femme. » je lui fis un clin d’œil. Ma mémoire auditive me projetait des réminiscences de ce que je venais dire, moi aussi j’étais différent de d’habitude, plus ouvert, plus entreprenant, plus en confiant, limite charmeur. Rien à voir avec moi.

Je m’approchais d’elle la regardant droit dans les yeux.  J’appréhendais, j’attendais le moment où elle se jetterait à mon cou, je la connais je ne pourrai y échapper. « On y va? La quarantaine ça va 5h, deux semaines ça commence à saouler. » Je sortais de sous les gradins en attendant qu’elle me suive.
Une fois hors des gradins je me retrouvai nez-à-nez avec deux mecs qui nous regardaient avec un sourire qui n’annonçait rien de bon. Et moi qui avais déjà envie de leur arracher le cœur sans le moindre effort, mais le parfum de Félix m’aidait à garder mon calme. « Bah dis-donc, tu vois ce que je vois Victor ?! Un A qui fricote avec une pouilleuse de E ! Haha quand les autres apprendront ça ! »,  comme à mon habitude je ne laissais rien paraître mais contrairement à d’habitude je bouillonnais déjà. Nova… Tu ne m’as pas raté.

« Une pouilleuse ? Excusez-vous où je vous le ferai regretter. », Les deux se mirent à rire, je me mis à sourire sans le réaliser, pas un sourire d’amusement, non, celui du prédateur qui venait de réaliser que ses proies ne pouvaient rien face à lui et ne pouvaient lui échapper. Je me mis dos à Félix pour qu'elle en voit le moins possible afin de ne pas l'effrayer, même s'il en fallait plus pour ça...
Je fis un pas vers ce Victor, comme prévu, il fit de même comme pour s’affirmer. Brutalement je plongeais ma main dans son ventre. « Ne bouge surtout pas, je te tiens par les tripes, tu bouges ou ton pote bouge, je te vide comme un vulgaire gibier. Maintenant tu vas t’excuser envers mon amie. » le prévenais-je à voix basse pour éviter que Félix ne nous entendent trop. Les deux connards stupéfaits étaient sans mot. J’ôtai mon bras de ses entrailles, il n’avait rien, je m’étais contenté de phaser à travers lui histoire de l’effrayer. Il s’excusa aussitôt.  
Mais son ami derrière qui s’avéra être un géokinésiste tenta de m’emprisonner dans une prison de terre. J’étais entouré de quatre triangles de terre “pris au piège“… « Les mecs… Je ne suis pas un A mais un S... Vous venez de vous mettre dans une merde pas possible… » leur disais-je le plus calmement possible ce qui eut pour effet de provoquer une vive panique chez nos deux compères. Victor qui était pyrokinésiste, enfin rien d’original vous voyez… foutu le feu à la petite prison improvisée de son ami dans l’espoir de pouvoir s’enfuir. Mais vous savez, moi et les attaques physiques… ‘fin pas besoin d’un dessin, je suis intangible.
Une fois le feu éteint, les deux compères s’approchèrent de ce qui semblait être devenu mon présumé tombeau, ils auraient pu s’enfuir mais leur orgueil leur fit faire une erreur. « Tu penses qu’il est KO ? On aurait battu un S ?! »
Mes deux bras sortirent des dalles de terre et attrapèrent par les cheveux les deux connards. Je les fis phaser à travers les dalles de terre jusqu’au buste, et je sorti de cette “prison“ indemne. J’attrapai une jambe à chacun de ces deux zigotos et je les fis phaser l’une dans l’autre avant de les décoincer des blocs de terre et de les jeter au sol. « … » Un dernier regard noir avant de m’éloigner pour de bon.

Je me retournais vers Félix avant de lui tendre mon bras pour qu’elle l’attrape. « Milady, il est temps de partir. » on entendait les deux cons paniquer comme deux jeunes donzelles sur la pelouse du terrain de foot. J’étais soulagé, j’étais tranquille pour la soirée, j’avais plus ou moins assouvi ma soif de “sang“, enfin disons de violence, ce serait plus approprié.

Je me dirigeais vers la sortie de l’école. Nous avons déjà perdu trop de temps ici….

Sa remarque sur Batman me fit rire. Elle était toute joyeuse, très excitée à l’idée de passer la soirée à mes côtés. Comme si mon passage en S ne la touchait pas. Moi aussi j’allais passer une bonne soirée on dirait… « Hmm… Pourquoi être Robin quand tu peux être ma sexy Batgirl ? » lui dis-je en souriant.
Elle lâche mon bras, intrigué je la regarde faire. Elle se met face à moi, ses doigts glisse sur mon bras, et elle me tire par le poignet vers elle, je la laisse faire. Et paf dans la poitrine, je ne dis rien et je la laisse faire, je sais qu’elle a besoin de ce genre d’interaction, et après l’altercation que je venais de lui faire subir je lui devais bien ça… Je fermais les yeux, pinçant les lèvres, m’impatientant un peu. Mal à l’aise. Elle avait une relativement grosse poitrine… Ce qui était d’autant plus gênant.
Elle glisse sa tête dans mes cheveux, et prit une profonde inspiration. “Terre de feu n°5 de Pierce“ quoique je me demande si je sens la terre et le feu… Je ne pense pas… J’ai phasé tout le long… Elle me libère de son étreinte, poing sur les hanches, elle me donne le feu vert, nous pouvons y aller.

Elle rit et prend de l’avance, amusé, je la regarde s’avancer, les mains dans les poches. Elle se retourne, et me demande où est-ce que nous allons. Je lève les yeux vers le ciel, réfléchissant à un lieu amusant. « Et si on changeait un peu… » je secoue mes cheveux avant de reprendre la parole. « Que dirais-tu du planétarium… » je m’avance à son niveau, l’air songeur avant d’ajouter, le visage rempli de malice, impatient de voir sa réaction. « Ou bien … les manèges ? », je savais que ça lui plairait, je la connais.
Je passe ma main dans ses cheveux avant de lui déposer un affectueux baiser sur la tempe. « Aller viens, sortons avant de se faire prendre. »

Je nous emmenai vers la sortie de l’école, les grands murs. Ils étaient risibles, penser que ça pourrait nous empêcher de sortir. Ha. Ha. Ha. Je me tourne vers Félix « Prends une profond inspiration Fée. » j’attendis qu’elle s’exécute avant de l’attraper fermement par l’avant-bras, et de la tirer à travers le mur.
Mon pouvoir se résumer à vibrer à la même fréquence que les atomes de la matière que je souhaite traverse. Les atomes me composant passent à travers les espaces vides des atomes composant le matériau traversé tout simplement. Enfin c’est la version vulgaire. Mais en général, la première fois ça secoue, étourdissement, nausées, confusion. C’est inévitable, mais ce n’est pas la première fois pour Félix.
La traversée ne dura que deux secondes, mes serres plantées dans son avant-bras, je l’extirpe du mur. J’avais peur de la perdre. Si je perds quelqu’un dans un mur, c’en est fini… L’une de mes plus grandes peurs.

« Bon le plus dur est fait, aller viens Fée. Tu sais quel manège tu veux faire en premier ? » lui chuchotai-je. Il était tard, avec la quarantaine, les lumières étaient éteintes, pas de pollution lumineuse, île isolée forcément. Le ciel étoilé, le bras de la voie lactée au-dessus de nous, je ne me lasserai jamais de cette vue… J’avance les yeux rivés vers le ciel. « Tu n’as pas froid ? » si elle me dit que oui, sans hésiter j’ôterais la mienne pour la lui donner.

Sans le réaliser nous étions déjà devant les manèges. Je m’éloigne de Félix, je me dirige devant les barrières, je regardais autour de moi, personne, je regardais les poteaux, pas de caméra, à l’aide de mon don j’arrachais la chaîne qui “protégeait“ le pseudo parc d’attraction. J’ouvris le grillage et invita Félix à passer, je replaçais la chaîne dans la même position après son passage. Je marchais derrière Félix les mains dans les poches. « Par où veux-tu commencer Fée ? »

Elle saute dans tous les sens, s’émerveille pour un rien, les mains dans les poches je la regarde faire, un petit sourire en coin. Elle rigole puis cours un peu partout. Puis brutalement elle se stoppe devant le carrousel. Subjuguée.
Je fais le tour des environs afin de voir s’il n’y a aucun vigile, ou aucun propriétaire. Mais normalement non, c’est une fête foraine constante, ils ont des logements en ville et reviennent le matin, on ne devrait pas avoir de soucis mais je préférais vérifier. Ce serait mieux que personne ne viennent interrompre la soirée de Félix. Vraiment mieux pour l’éventuel fauteur de trouble en question…
Je soupirais, j’avais réussi à me calmer, je ferais mieux de ne pas me monter la tête seul.
Personne. Tant mieux. Je me redirigeais vers Félix. Toujours aussi admirative de tout ce qu’elle pouvait trouver.

Elle me demande si on pouvait monter. Elle n’avait même pas remarqué ma courte absence…
J’acquiesce de la tête sans rien dire avant de capter la fin de sa phrase. « Hé je ne suis pas une donzelle en détresse… » Silence, je la fixe droit dans les yeux, les sourcils froncés. « Je suis Batman ! ».
Je pointe le sommet du carrousel du doigt « Regarde vite ! » puis je phase dans le sol, je disparais. Avant même qu’elle ne puisse le réaliser je me trouvais dans la cabine permettant de contrôler le manège. Et j’observais la console de commande, j’appuyai sur ce bouton… Les lumières s’allumèrent, puis cet autre bouton, une musique se lançait je tournais la grosse molette, position cinq minutes… C’est parti…

Je rejoins Félix, j’ôte ma veste et je la pose sur ses épaules. « Ce sera mieux comme ça. Aller viens. » Je monte sur le carrousel qui commençait à tourner puis je lui tendis la main. « Tu montes ? » lui proposai-je avec le sourire.