demande de secours — LIBRE

Demande de Secours

Parfois, il t'arrives de te demander à quoi ton don sert. Comme maintenant, perché sur ta branche, observant le lac. L'automne s'installe doucement. Tu aimes l'automne. Il a des couleurs chaudes, comme ta classe, un peu comme ta vie en fait. Tu es de bonne humeur, et dans ses moments, tu te passerais bien de ton pouvoir.
Parce que, en observant le lac, ta vision prend des couleurs saturées, comme si on y avait appliqué un filtre. Et tu te vois, sortir une fille au corps glacé de l'eau, trop tard. Il est trop tard. Tu auras beau la réanimer, ce sera trop tard.
La vision disparaît, mais tu reste assis à tenter de retrouver le souffle qui t'as été retiré.
Tu es loin d'être mauvais et il est hors de question que tu laisses cette vision devenir réalité.

Glacé jusqu'aux os, tu reste figé à observer l'eau et finis par te demander si c'était les nouvelles prémices d'une psychose de plus.
Et soudainement, tu la vois. Une fille de D, d'un an plus jeune que toi si ta mémoire est bonne.
Et cette malade retire ses chaussures et plonge ses pieds dans l'eau ! La vision te fait frissonner. Il faut être pas très bien dans sa tête pour plonger ses pieds dans de l'eau glacée.

Tu commences à croire que c'était une psychose, quand la jeune fille semble devenir rigide et basculer en avant, seule les fesses dépassant de l'eau.
Sur le coup, tu ris à gorge déployée. Parce que, dude, c'est trop bon de voir quelqu'un garder seulement le derrière au sec.
Une minute s'écoule alors que tu te rends compte qu'elle ne bouge pas.

Et la véracité de ta vision te reviens comme un seau d'eau glacé à la figure.

Tu sautes de ta branche sa plus réfléchir et attrape la fille, effectivement rigide, par les épaules pour la remonter à l'air libre, te fichant bien de te tremper le jean.



T'es un peu paniqué parce que, ouah, la fille à une peau d'arbre. Tu sais pourtant que rien ne devrait plus te surprendre à Prismver mais bon, voilà quoi.
Et pour le moment, tu es plus inquiet au sujet de si elle respire ou non que si elle est un freakin' arbre ou pas.



Tu laisses en suspend que la majorité des gens ne freeze pas les fesses en dehors de l'eau. T'es pas assez méchant pour lui sortir ça maintenant. Mais un autre jour, dans les couloirs, tu la taquineras avec. Parce que Dude, quand même.
Les fesses hors de l'eau quoi !

Demande de Secours

Tu reste figé, sans respirer. T'hésite à reculer, à aller te noyer. Maintenant que tu vois son visage sous sa forme... naturelle ? Bref, maintenant que tu la vois sous sa forme féminine démoniaque et rousse, tu te souviens avoir une colocataire avec la même putain de tronche depuis plus d'un an. Tu te demande ce que tu dois faire. Fuir ? Nan, hors de question. C'te furie te poursuivrait. Et soudainement, tu ressens moins de pitié à la taquiner sur ses fesses hors de l'eau. Oh, tu va même adorer ça. Tu souris. Elle t'as pas reconnue, pas encore. Tu vas bien vite lui rappeler qui tu es. Elle déteste être taquinée. Ou, au mieux, le supporte très mal. C'te nana, c'est une boule de nerf. C'est une fille, elle te mord la main avant de récupérer le bonbon qu'il y a dedans.



Tu sens que tu va t'en prendre une. Mais ce n'est pas grave, car tu sais te battre. Chaque coup, tu le lui rendra. Et surtout...



T'as ce regard malicieux, ce regard taquin qui fait chier le monde, elle la première en ce moment. T'es un rayon de soleil. T'es fier de toi. T'as trouvé un moyen de pression sur sa petite tête. Ouaip, c'est pas mal d'avoir un moyen de pression contre l'une des nanas les plus flippantes des D. En même temps, et sans être méchant, elle à pas beaucoup de cerveau et beaucoup (trop ?) de muscles.  Et tout cas, assez pour refaire la face d'une bonne partie des Arrogants.
T'es sur de toi, alors tu te permets une dernière petite pique, lui tendant la main.



Mais t'as un minimum de remords, toi aussi. Alors tu lui offre un sourire franc. Elle n'est pas méchante. Un peu trop bornée peut-être. Un peu trop simple aussi. C'est ta coloc', elle à un pouvoir qui claque et pourtant, tu sais que si tu la taquine, tu vas t'en prendre une. Elle est trop premier degré.