Selon les personnes, la rentrée des classes peut-être perçue comme une réjouissance ou comme une corvée. Pour ma part, je trouvais ça plutôt sympa avant, car je retrouvais tous mes camarades de l'année précédente, on se racontait nos vacances, je leur montrais mes nouveaux dessins et on rigolait bien. Hélas, cette année tout était différent, à cause d'un pouvoir dont je ne voulais pas, je me retrouvais dans une école que je ne connaissais pas sur une île à plusieurs heures de trains de chez-moi. Autant vous dire que les jours précédents la rentrée n'étaient pas de tout repos, il fallait préparer les valises, réserver le billet de train en plus de l'habituelle liste des fournitures scolaires à acheter. Mes parents auraient voulu m'accompagner, mais comme mon petit frère faisait aussi sa rentrée le lendemain, ils ne pouvaient pas se permettent de rester deux jours sur l'île vus qu'il n'y avait pas d'autre train avant ce délai. Ils m'accompagnèrent tous à la gare, même mon père avait réussi à se libérer pour l'occasion, heureusement d'ailleurs, parce que j'avais une très grosse valise avec moi et encore, je n'avais pris toute ma collection de peluche avec moi.
Une fois dans le train, je regardais ma famille sur le quai s'éloigner peu à peu alors que le train prenait de la vitesse. J'essayais de résister et de faire la grande, mais rien ne pue arrêter les larmes qui coulaient le long de mes joues. Après avoir pleuré toutes les larmes que j'avais à disposition en serrant contre moi l'ours en peluche de mon petit frère, le reste du voyage semblait durer une éternité. J'avais demandé à mes parents de me réserver une cabine, mais pour le coup, je me sentais seule, j'avais hâte d'arriver pour voir un peu de monde. Cependant je n'imaginais pas tomber sur une telle foule à la sortie du train. Il y avait vraiment autant de personne avec des pouvoirs ? Un des employés du train m'aida à décharger ma valise qui heureusement était munie de roulettes avant de me lâcher au milieu de tout ce monde. Bien qu'ils ne le fassent pas exprès, certains me bousculèrent un peu, j'en avais vraiment marre parfois d'être petite. En suivant les autres, je finis par me retrouver devant un rand panneau d'affichage où était noté qui allait dans quel dortoir. Ma chambre se trouvait dans le 8e cabanon, alors je suivais ceux qui se rendaient aussi dans les cabanons sans vraiment arriver à me repérer dans ce nouvel endroit pour l'instant.
Je me retrouvais seule devant la porte de mon cabanon, soit les autres pensionnaires étaient déjà arrivés, soit j'étais la première, ce qui ne serait pas pour me déplaire vu le bain de foule que je venais de prendre. J'entrais doucement en disant un petit « bonjour », mais il n'y avait personne. J'étais contente de pouvoir m'installer en toute tranquillité, je n'avais pas spécialement envie de me retrouver au milieu de plein de grands qui posent plein de questions. Je pris donc possession de la chambre qui m'était attribuée et je me laissais tomber sur mon lit. Il fallait encore que je défasse mes valises, mais pour l'instant, je profitais un petit moment de calme bien mérité.
J'avais beau ne pas aimer les cours, j'étais ultra content de revenir ici. Faut me comprendre, c'est largement plus intéressant que Londres! Ici, beaucoup de choses peuvent arriver, et surtout je peux sortir comme je veux. La célébrité, c'est sympa deux secondes, mais merci maman, je m'en passe. Surtout que mon père commence à vouloir nous booster à ce niveau là, Mil' et moi. Non merci. Tout ça pour dire que j'étais encore plus content qu'a l'accoutumée de revenir à Prismver.
Directement après être arrivé, je part de mon côté et ma sœur, de l'autre, pour aller vite fait mettre mes affaires dans la cabane. La 12, comme d'hab, avec deux filles visiblement. J'espère que ça va le faire. Alors que je m'installe, LMS arrive en trombe pour me sauter dessus, comme toujours.
Wow, du calme toi! T'es bien content de me voir.
Il me répond avec une léchouille sur le visage, avant de se tourner et de me présenter son sac. Déjà? Je prends donc le petit papier avant de le lire attentivement, pendant que mon lézard va se blottir dans ma capuche. Un traqueur, qui demande à me voir. J'ai pas souvenir avoir fait de conneries cette année pour l'instant. je veux bien être fort, mais quand même. Et c'est urgent apparemment.
Avec un soupir je me lève pour repartir. Ca commence sur les chapeaux de roues. Un quart d'heure plus tard, je suis dans le bureau. Je met pas longtemps à reconnaître le gars debout devant moi.
Hé mais attendez, vous êtes le traqueur qui étiez venus chez moi!
Celui-ci me répondit par un sourire amusé, avant de me serrer la main.
Effectivement Lysander, ça fait longtemps. Passons au vif du sujet, je n'ai pas beaucoup de temps.
Rapide, j'aime bien ça. J'ai pas forcément le temps aussi.
Alors voilà, tu viens d'avoir 18 ans, et on est un peu en manque de parrains et de marraines pour cette année. Etant donné que tu peux être à la fois responsable et filleul, on a pensé à te donner cette charge. Et avant que tu protestes, tu n'as pas le choix.
J'ai même pas eu le temps d'ouvrir la bouche. Moi, parrain? Ah bah pour le coup ça surprend. Et je sentais LMS s'agiter dans ma capuche, apparemment lui aussi était étonné. Mais bon...
Euh... Très bien, de toute façon j'ai pas le choix. Du coup, c'est qui?
Il me donna un papier avec le nom de la personne ainsi que son cabanon. Numéro 8, Elenora Eastwood.
Elle est déjà arrivée depuis un peu de temps, tu devrais aller la voir dès maintenant.
J'imagine qu'il a raison. Je range le papier dans ma poche et sort après l'avoir salué. j'avais toujours du mal à y croire, je suis parrain. Je vais donc jusqu'au cabanon, et une fois arrivé, je toque alors que La Ma Sticot se poste sur mon épaule. Lui aussi est curieux.
Après avoir soufflé quelques instants, j'entrepris d'inspecter ce qui sera ma chambre pendant de long mois. Elle était certes bien plus petite que celle que j'avais à la maison, mais rien n'y manquait. Le lit était confortable et le bureau très fonctionnel, le tout manquait de décoration, mais ce sera tout de suite plus accueillant une fois que j'aurais sorti ma collection de peluches en place.
Je vérifiais une fois de plus le programme de cette première journée. J'avais encore quelques heures devant moi avant la cérémonie d'intégration comprenant un discours du directeur et plus important encore, les listes d'attributions de classe. Je redoutais cet instant, car je n'avais pas vraiment assuré pendant les tests... En y repensant, je lâchais un soupir avant de me laisser à nouveau tomber sur mon lit. Dans quel genre d'école j'avais atterri au juste ? Comme si l'univers avait entendu ma question intérieure, j'entendis que quelqu'un frappait à la porte du cabanon. Était-ce un autre pensionnaire avec qui j'allais passer mon année ici ? Peut-être qu'il ou elle en saurait davantage sur ce qui m'attendais dans cette école, alors j'allais ouvrir sans me poser plus de questions que cela.
Une fois la porte ouverte, je tombais sur un garçon sacrément grand, car la première chose que je vis était son t-shirt. En levant la tête pour voir la sienne, mon regard s'arrêta un instant sur le drôle de lézard qu'il avait sur l'épaule. C'était son animal de compagnie ? Ou alors la manifestation de son pouvoir ? Pendant une fraction de seconde je me demandais s'il existait un pouvoir permettant de changer d'autres personnes en animaux, car après tout, en dehors du mien, j'ignorais totalement quel genre de pouvoir pouvait exister. Du coup, pour le visage de ce grand, je m'attendais à quelque chose d'aussi peu commun que son animal de compagnie, mais il n'en était rien. C'était juste un garçon très grand avec les yeux vert et les cheveux en bataille. Ce n'était pas dans mon habitude de parler la première, mais je me disais que si je voulais bien m'intégrer ici, il fallait que je fasse quelques efforts.
Bonjour. Tu viens aussi habiter dans ce cabanon ?
J'avais essayé de parler le plus normalement possible, mais je ne pouvais pas changer aussi rapidement, surtout pour parler à un grand. Ma voix avait tendance à trembler un peu devant ce genre de personne, car je m'attendais toujours à ce qu'on me fasse une remarque sur ma taille.
Le chemin prend un peu de temps, et je le fais les mains dans les poches? J'aurais bien mis de la musique sauf que j'avais laissé mon casque dans ma cabane. D'ailleurs je me demande bien qui seront mes colocs de cette année. Ca a tendance à changer chaque année, surtout dans les cabanes, vu qu'on y restait que deux ans. Un temps relativement court, l'année prochaine ça sera à moi de partir dans les bungalows aussi. Perspective réjouissante, enfin de vraies chambres.
Pour le moment j'arrive jusqu'à la cabane, qui a l'air calme. Je toque, avant d'attendre en remettant la main dans la poche. Un peu de temps passe, et j'échange un regard avec LMS. Elle est vraiment là? Manquerait plus qu'elle soit déjà partie faire un tour. Ah, la porte s'ouvre finalement, sur une fille, à qui je donne pas plus de 13 ans. Je mets ma main à couper qu'elle est en première année. En tout cas, je suis obligé de baisser la tête pour la regarder, elle est pas bien grande.
Bonjour. Tu viens aussi habiter dans ce cabanon ?
Je souris amusé, c'est bien une nouvelle de chez nouvelle. Sinon je pense qu'elle aurait captée que je suis un peu grand pour ces cabanons. Je sens sa voix trembler un petit peu, elle a pas l'air très rassurée la pauvre.
Non, pas vraiment. En fait je suis là pour voir Elenora Eastwood, je suis sensé être son parrain. Tu sais où elle est? A moins que ce soit toi, bien sûr.
En même temps que je parle, LMS saute de mon épaule pour aller sur celle de la petite. Pas de conneries toi, je te préviens tout de suite. Mais bon, il à l'air sage, se contente juste de poker un coup la joue de la nouvelle avec son museau.