Geronimo ! ▬ Libre

La voilà la jolie rousse. Plongée dans un livre. Que se fût pour les cours ou pour elle, ça ne faisait pas grande différence. Les deux revenaient au même. Elle trouvait toujours satisfaction dans la connaissance. Et comme elle le disait si bien : " Ca me servira plus tard. ". Afin de ne pas trop s'avancer dans les cours, pour ne pas s'ennuyer plus tard, elle lisait énormément. En plus, elle avait pris la mauvaise habitude d'aller se cacher. Pour qu'on lui foute la paix. Mauvais réflexe ? Sans doute. Elle avait pris l'habitude d'éviter les gens avec un certain soin. Ainsi, si personne ne venait la voir, elle ne ferait rien de stupide, et tout irait pour le mieux. Enfin, ses études surtout. Mais qu'y avait-il de plus important ? Les amis ? Ces gens-là étaient une source de distraction qui se retournait bien souvent contre elle. On se servait d'elle pour les cours. Ou alors pour mieux se moquer d'elle plus tard. Et elle n'avait pas de temps à perdre avec ces idioties. Ensuite, vient la famille. Eh bien, justement, c'est bien pour ça qu'elle est là, aussi haut. C'est bien pour pouvoir les sortir de cette merde dans laquelle elle a grandi. Mais puisqu'ils ne sont pas là, elle n'a rien de mieux à faire qu'étudier. Sait-on jamais qu'elle en-dessous de quatorze au prochain examen. Surtout que ce n'était pas comme si quelqu'un s'intéressait à elle. Encore fallait-il qu'on sache qu'elle existe ! Bon, elle avait des amis quand même, hein. Mais disons qu'à ce moment précis, elle ne voulait qu'elle, son livre et le doux air du dehors.

Elle était installée au soleil, les cours venant de terminer, il devait être un peu plus de cinq heures. Il commençait déjà à décliner pour laisser place à la lune. Ce serait alors le moment pour Jill de rentrer. Seulement, pour l'instant, elle était bien. Tranquillement installée en tailleur dans l'herbe fraiche. Le livre ouvert reposant entre ses deux genoux. Elle était absorbée. On aurait pu faire sauter une bombe qu'elle n'aurait rien vu. De toute façon, elle n'attendait personne. Et personne ne viendrait la chercher ici. Alors comme ça, elle était tranquille. Sauf qu'elle se trompait. Comme chaque fois il y aurait quelque chose. Des cris de n'importe quoi. Du bruit. On se retrouverait devant. On lui adresserait même peu-être la parole. Et là, ce moment de calme serait terminé. Elle rentrerait tranquillement dans la salle commune ou dans sa cabane une fois qu'elle aurait pu fuir. voilà comment les choses allaient se passer. Mais elle n'y pensait pas. Elle ne pensait pas d'ailleurs. Elle lisait. En mangeant des biscuits.