Sujet: Solitude, quand tu nous tiens - Thilda Dim 8 Nov 2015 - 18:22
S'il y a bien une chose que le jeune néo-zélandais appréciait à Prismver, c'était le réfectoire. Comme la plupart des élèves, il gardait en lui ses souvenirs d'une cantine toujours mal réglé dans les anciens établissements qu'il avait fréquentés: Retard, impossibilité de se trouver une place, jamais de dessert… Ce n'était en aucun cas agréable, et au final il faisait partit de ces élèves qui rentraient chez eux ou allait manger un bout en ville.
Cependant à Prismver, difficile d'appeler cela un réfectoire, ou même une cantine… C'était juste un restaurant. Pas un restaurant scolaire, mais un restaurant. Avec le servie à table compris. Chose bien appréciable après une mauvaise matinée. L'ambiance était généralement sympathique aussi. De plus, il avait l'habitude de manger avec toute une bande d'ami, après tout, ce n'était pas ça qui lui manquait. Le midi, c'était l'idéal pour se détendre, se calmer un peu les nerfs après un cours de maths incompréhensible ou une heure de permanence ennuyante à la place du spot vu qu'il est dispensé.
Enfin, pas cette fois. Du a un mauvais concours de circonstance, il se retrouvait seul. Pas un ami à l'horizon, pas une seule personne qu'il pouvait squatter. Après tout, il était arrivé… Un peu en retard. D'ailleurs, il voyait sortir quelques amis au loin, à qui il adressa un geste de la main. Mais cela ne changeait rien à la situation actuel: il était bel et bien obligé de manger seul. Il restait encore quelques B avec lui, mais la majorité était déjà dans la salle, ne laissant que quelques places de libres. Quasiment tous était inconnus au bataillon et restait en groupe. Bien qu'il fût social, il ne l'était pas au point de s'incruster dans un groupe.
Se résignant à sa triste et rare solitude, il traînait des pieds avant de s'installer à une table, seul, et commanda son repas. Pour ne pas avoir l'air du type complètement perdu, il sortit un livre. Nos étoiles contraires, histoire qu'on retrouve le jeune homme en larme à la fin. Sensibilité, quand tu nous tiens… Il commença à boire l'eau déjà présente, plus préoccupé par sa lecture… Et son ennui.
Les minutes passaient lentement, et vu qu'Herbert n'avait pas cours avant plus d'une bonne heure, il n'allait pas sortir. Pourquoi faire? Tenter de retrouver ses amis dans tout Prismver? Impossible, il trouverait bien un moyen de se perdre de toute manière, trop risqué.
Peu à peu, les C se pointèrent en masse. Encore quelques B les suivaient de près cependant, sûrement en retard à cause de leur cours, ou d'une quelconques autres raisons. Quand bien même, il ne restait plus beaucoup de place actuellement…. La salle était bondée de B, et seules quelques places restaient encore vacantes. Cela arracha un petit sourire au jeune homme. Au final, même les galère de la cantine se produisait parfois ici aussi. Finalement, on lui apporta son plat. Des légumes, des fruits, un peu de pâte. Pas de viande évidemment, Herbert restait végétarien.
Sujet: Re: Solitude, quand tu nous tiens - Thilda Mer 11 Nov 2015 - 11:28
Solitude, quand tu nous tiens
Pour la première fois depuis bien longtemps, Thilda avait prit sa décision. Elle viendrait au réfectoire. Concrètement, le taux de réussite et les chances que cette idée soit bonne étaient si minces qu'elle avait renoncé depuis des années. Elle causerait certainement une panique générale si elle se ramenait en armure, sans compter qu'en plus de n'être pas certaine de ressentir le goût, elle était déscolarisée. Elle pensait faire toujours parti de la classe B et elle venait toujours en cours comme si c'était le cas, bien que sur la papier, elle n'était plus élève.
En tout cas, c'est ce qu'un élève lui avait dit. Que ce soit vrai ou pas, ça l'inquiétait en permanence.
Comme on l'avait toujours traitée en tant que telle, elle n'avait jamais prêté attention aux détails mais peut-être qu'on ne l'accepterait pas. Cette pensée, métaphore parfaite de ce qu'étaient ses relations sociales, l'effraya tellement qu'elle se décida à sauter le pas. Il était hors de question qu'elle reste là-dessus - elle n'était pas du genre à tourner le dos à ses propres démons une fois qu'elle en avait prit conscience. Thilda était peut-être froussarde mais elle avait beaucoup d'esprit combatif et si elle avait prit la décision de faire quelque chose, elle ne s'arrêterait pas. Aussi, autant armée physiquement que d’une puissante résolution, elle se mêla à la foule des B, sa seule apparence décourageant quiconque de lui reprocher sa présence dans la file d'attente.
Des rumeurs tournaient et la majorité des bleus connaissait sa condition - mais Thilda aimait à croire qu’elle intimidait les gens. Enfin, étant donné sa taille et le fait qu’elle était si impatiente à l’idée d’aller au réfectoire qu’elle en avait les mains tremblantes, elle perdait un peu de ce soit disant charisme intimidant. Elle passa devant des cuisiniers au sourire étrangement condescendant qu’elle ne releva pas. Elle était censée être une chevalière alors pourquoi tout le monde avait ce regard bienveillant ? Décidément, elle n’y comprenait rien - mais elle n’alla pas chercher plus loin, elle avait mieux à faire, sans compter qu’il ne restait plus de place et qu’elle ne connaissait pas l’endroit. Toute perdue, elle s’avança entre les rangées, agitant la tête de droite à gauche, son armure cliquetant bruyamment, et lorsqu’elle trouva une table vide, elle accéléra le pas pour poser son plateau à côté du seul autre présent. Un peu d’espace ! Elle s’assit sur sa chaise et souffla fortement avant de tourner la tête vers... non. Attendez. Ce n’était pas prévu, ça. On lui avait parlé de dragons et d’épées, mais ça, c’était…
« U-un géant ! Je... »
Elle était tellement ébahie par la taille du jeune B qu’elle n’osa pas ajouter quelque chose. Elle aurait voulu porter sa main à son épée, réaction logique devant son ennemi naturel, mais ça lui semblait suicidaire qu’elle jugea préférable de se tourner vers son assiette - devenue soudainement intéressante au possible - et commença à manger. Elle se sentait ridicule et peut-être même qu’elle rougissait - elle s’en moquait tant la mort lui semblait proche. Un géant. Juste à côté. Quelle piètre chevalière elle faisait...
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Sujet: Re: Solitude, quand tu nous tiens - Thilda Mar 1 Déc 2015 - 13:29
Toujours aussi seul, le jeune B mangeait en silence, un peu déprimé. On ne le dira jamais assez de fois, mais Herbert était l'incarnation vivante de la sociabilité. En revanche, il ne faisait pas que collectionner les amis, puisqu'il était réellement proche de tous les gens à qui il parlait le plus souvent. Mais s'il était sincère avec les autres, beaucoup ne l'était pas avec lui, et voyait dans le jeune B un bouche-trou ou une aide quelconque.
Un bruit se fit entendre à ses côtés, et le jeune homme aux cheveux roses releva les yeux de son assiette et de son livre pour regarder le nouveau, ou plutôt la nouvelle arrivante. Il la reconnu de suite, bien qu'il ne lui a jamais parlé auparavant.
Habillé en armure malgré l'époque, il reconnut sans mal Thilda. La majorité des B savait qu'elle était réellement dans le coma, et que la personne sous ses yeux n'était qu'une sorte de … Projection? Il peinait à mettre des mots sur la situation. En revanche, il était certain que ce n'était pas cette situation pour le moins étrange qui allait l'empêcher de sympathiser avec la jeune fille. Son regard bleuté bienveillant se posa sur elle, un sourire étirant ses fines lèvres. D'une voix toujours aussi joyeuse, il l'interpela.
-Salut!
La jeune chevalière posa son regard rouge sur lui, mais son visage affichait plus de la surprise qu'autre chose. Penchant doucement la tête sur le côté –exactement comme le ferait un chien qui tente de comprendre une situation- l'exclamation de la jeune fille l'aida à comprendre.
Oui, il était grand. Cependant, Herbert n'était pas "grand" comme on le dit la plupart du temps. Il ne faisait pas un "petit" mètre quatre-vingt-dix, mais bien deux mètres sept, soit trente centimètres de plus que la majorité des garçons de son âge. Comme le disait si bien Thilda, il était "géant". Elle n'était pas la première à être ébahie devant la taille du jeune B. Il y était accoutumé, à ce genre de remarque, mais cela ne l'empêchait pas de le blesser quelque peu et de le mettre toujours aussi mal à l'aise. Et le fait que la jeune fille tourne son visage vers son assiette –comme pour nier sa présence- ne fit qu'enfoncer encore une fois le clou dans le cœur du pauvre jeune homme qui était déjà assez bien complexé ainsi. Il soupira doucement de lassitude.
N'osant rien rajouter pendant quelques secondes, il garda néanmoins son regard sur la jeune fille qui fixait son assiette avant de commencer à manger. Finalement, le naturel revint au galop, et il finit par engager la conversation.
-Gé… Géant? Haha, oui… J'imagine que c'est le mot.
Un petit rire nerveux s'échappa des lèvres du jeune homme alors qu'il poursuivit la discussion.
-Il y a quand même quelques avantages… Au moins, je n'ai jamais besoin de me mettre sur la pointe des pieds.
Herbert soupira une dernière fois.
-En contrepartie, j'ai la fâcheuse tendance à me prendre tout ce qui est un peu trop bas en plein milieu du front. Et y'a tout plein de truc comme ça… Genre les lits. Tu savais que la taille moyenne d'un lit est de 2 mètres en largeur? Je suis obligé d'en avoir un spécial du coup. Et je te parle pas des vêtements…
A peine eut-il commencé la conversation que le jeune B oublia bien vite la remarque vexante malgré elle de sa jeune comparse. Il espérait tout de même voire un sourire- ou du moins un peu de sympathie sur son visage.
Sujet: Re: Solitude, quand tu nous tiens - Thilda Lun 7 Déc 2015 - 17:47
Solitude, quand tu nous tiens
Devant toute la sympathie du géant, elle cligna des yeux, surprise et incompréhensive. Elle s'attendait à le voir s'énerver, lui gronder toute la vérité de leurs différences d'une voix grave et autoritaire, faire ce rapprochement entre chevalier et géant, en qualité d'antagoniste, faisant montre de toute l'étendue de la force dont il disposait. Elle était prête à l'affronter. Elle portait toujours son armure, et même si son corps lui faisait défaut, elle se défendrait. En tout cas, c'était son but - mais à présent qu'elle l'avait dit, elle se demandait si elle en était vraiment capable. À cran, apeurée et à court d'idées, elle fut surprise quand le géant lui répondit d'un rire nerveux, sa voix bien plus douce qu'elle ne l'aurait pensé.
Désemparée, elle déglutit et l'écouta parler, le corps légèrement tremblant... d'une peur qui se transformait peu à peu en amusement. Il parlait de ça avec une légèreté et une auto-dérision telles qu'elle sourit lorsqu'il eut terminé - et, s'en voulant presque de se détendre face à celui qu'elle considérait comme le boss final, elle se couvrit aussitôt la bouche de ses mains. Le visage légèrement empourpré devant la honte, elle se retourna et prit une grande inspiration. Elle devait se calmer. À plusieurs reprises, on lui avait dit de ne pas sortir son épée en plein milieu du réfectoire - elle avait peut-être treize ans dans sa tête mais il y avait d'autres jeunes par ici. Thilda se retourna doucement, repliant ses jambes contre elle et marmonna doucement.
« Tu es un gentil géant. Je ne savais pas que ça existait. Je pensais que tu gardais un trésor et que tu étais là pour manger les gens. »
Elle risqua une rupture de la nuque pour le regarder dans les yeux, un geste simple qui indiqua toute sa sincérité. Tout en analysant le gigantesque garçon de ses iris violets, elle s'imagina les différentes situations qu'il avait énoncé : les vêtements trop petits, les chocs, le lit dans lequel il ne pouvait dormir... elle avait un sourire à peine visible, puisque sa tête était à moitié enfouie dans ses bras, et elle regardait son assiette encore pleine tout en pensant à tout ça. À vrai dire, elle le connaissait de nom : Herbert. Elle avait entendu parler d'un grand aux cheveux roses dont l'apparence était en contraste total avec son caractère. C'était, pour elle, à mettre dans le même cas qu'une légende arthurienne ou biblique - complètement possible. Mais à présent qu'elle se trouvait à côté de lui, elle se demandait comment réagir. Vraisemblablement, il n'allait pas lui faire de mal, mais ils étaient en tel contraste qu'elle se voyait mal devenir amie avec lui. En vérité, elle se voyait mal devenir ami avec qui que ce soit - ce n'est pas comme si elle le méritait. Incapable de trouver une bonne façon de lui poser la question, elle articula :
« Tu veux devenir mon écuyer ? J'ai besoin de quelqu'un de fort ! En plus, tu es marrant donc tu pourras me raconter plein d'histoires pendant que je chercherai Excalibur. »
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Sujet: Re: Solitude, quand tu nous tiens - Thilda Ven 8 Jan 2016 - 20:59
Dans sa douceur naturelle et habituelle, Herbert espérait bien que les choses se calment peu à peu. Voir la jeune fille agir ainsi l'inquiétait. Non pas pour lui, mais plus pour elle: Il avait horreur de mettre les autres mal à l'aise, même si c'était généralement lui qui pâtissait du problème. Elle rougissait, et lui, l'accompagna aussi, ses joues rosissant légèrement. Elle se retourna ensuite, lui faisait dos, arrachant un petit soupire déçu au jeune homme.
-Tu sais, je peux partir, si tu préfères.
La fuite devant un problème restait l'option préféré du jeune B, avec sa témérité négative et sa trop grande gentillesse presque surnaturelle. Mais finalement, la jeune fille se retourna devant lui pour lui faire face, et sa remarque laissa Herbert surpris, si bien que rien ne sortit de sa bouche pendant quelques secondes. Finalement, il riait doucement, non pas par moquerie, mais par amusement en s'imaginant manger des gens.
-Si je gardais un trésor, il serait bien mal gardé…
Puis dans un rire doux et serein, il ajouta sur une touche d'autodérision.
-Et crois-tu qu'avec ma carrure de crevette géante, je mange réellement les gens?
Il était très complexé par le fait de mesurer trente centimètres de plus que la moyenne et d'être maigre comme un clou, mais l'autodérision l'aidait énormément à relativiser. Son caractère positif était pour ainsi dire un atout majeur dans la vie de tous les jours.
Heureusement pour lui, sa jeune compatriote de B semblait se détendre peu à peu, et sa proposition arracha un nouveau sourire sur le visage d'Herbert. Sans même réfléchir plus de deux secondes, il accepta, bien évidemment.
-Avec plaisir! Mais… Sache que si tu veux quelqu'un de fort, je ne suis pas la bonne personne.
Puis dans un rire féminin, il lui lança.
-Par contre, si tu cherches quelqu'un pour te divertir et t'amuser pendant tes longues heures de périple, je suis ton homme!
Un air presque fier se dessina sur son visage, content que la conversation prit finalement le bon chemin.
Sujet: Re: Solitude, quand tu nous tiens - Thilda Dim 10 Jan 2016 - 0:08
Solitude, quand tu nous tiens
La demoiselle devait s’en rendre compte, Herbert était en opposition totale avec ce qu’elle avait imaginé. Si elle était effrayée à la seule idée de manger à côté de lui, elle éprouvait maintenant une fascination couplée à de l’affection. La gentillesse de B était au-delà de tout ce qu’elle avait pu recevoir de la part d’une personne - les gens étant trop surpris ou intimidés pour penser à se comporter avec elle comme si elle était quelqu’un de normal. Cette fois-là, c’était Herbert qui avait été le sujet de la discussion, et en plus d’avoir aidé, elle comprenait maintenant les gens qui se trouvaient dans cette situation avec elle, sans pouvoir réagir normalement.
Cette pensée la persuada de voir le géant au travers d’un regard différent - puisqu’il n’était pas seulement gentil, mais il menait la discussion avec pertinence et ses arguments tenaient la route. C’est vrai qu’il n’en imposait pas tant que ça, au-delà de son envergure. Tout à coup, lorsqu’elle manqua de nouveau le torticolis pour croiser son regard dans lequel elle vit une foulée de sentiments positifs, il lui sembla bien plus petit, et d’une certaine façon, bien plus abordable. Thilda était un animal sauvage et une fois conquise, elle donnait facilement d’elle-même - et lorsque Herbert accepta sa demande prononcée sans vraiment y croire, elle fut tellement surprise qu’elle eut envie de pleurer. Incapable de savoir comment réagir.
Thilda n’entendit même pas ce qu’il ajouta derrière et se jeta sur lui pour le serrer dans ses bras. Elle resta enfouie sans rien dire, sans même se rendre compte qu’il n’y avait rien de plus désagréable que de se prendre tout le poids d’une armure en pleine gueule. Elle ne pleurait pas, mais l’émotion l’empêcha d’articuler pendant de longues secondes. Lorsqu’elle se décida enfin à s’écarter pour le regarder de nouveau, elle murmura :
« Tu voudras aller voir mon corps, écuyer Herbert ? »
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Sujet: Re: Solitude, quand tu nous tiens - Thilda
Solitude, quand tu nous tiens - Thilda
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