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 The angels gonna play • Stephen

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MessageSujet: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockDim 22 Nov 2015 - 13:32
THE ANGELS GONNA PLAY

Il t’embrasse. Tu quittes ses lèvres à contre coeur tout en fronçant les sourcils. Tu t’apprêtes à protester. Trop tard, il réagit déjà. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? De quoi tu doutes ? Tout est noir, brumeux, et vous êtes seuls. Il n’y a rien d’autre à regarder à part lui, rien, puisque tout est vide. Autour de vous, le néant. Tu veux répondre, mais ta langue demeure immobile. En réalité, c’est que tu n’en sais rien. Ce doit juste être de la peur. Ta paranoïa qui refait surface. C’est comme ça, avec toi. Tu t’attaches, puis tu as peur. Peur de perdre cette personne à qui tu t’es tant attachée. Peur de la douleur. Tellement peur que tu crois qu’il pourrait tout faire pour te lâcher, comme les autres, comme tout le monde. Comme si être à tes côtés était une tare, une honte. Donc tu n’en “vaux pas la peine”. Et regarde où tu es. Il a disparu. Tes doutes, eux, sont encore bien présents. Tu veux les faire disparaître, en vain.

Quelqu’un d’autre apparaît au bout de tes lèvres. Un autre homme. Il semble te supplier. Vouloir te faire comprendre que l’autre n’est pas pour toi. Comme s’il voulait te prévenir. Quelle ironie. C’est comme s’il venait juste de justifier tes doutes. Ou plutôt comme si tu voulais le croire, pour ne pas changer de l’habituel sentiment de trahison que tu gardes au fond de toi. De toute façon, c’était “impossible” qu’il ne soit pas comme tout le monde. Impossible… Ou pas croyable. Tu tentes de gifler cet inconnu, mais celui-ci s’écarte peu à peu de toi. Le voilà plus grand, plus imposant, et entouré de personnes que tu ne connais pas non plus. Tu te sens faible. Seule. Ils rient. Ils te dévisagent, et toi, tu ne peux rien voir d’eux. Tu ne peux plus rien voir. La seule chose perceptible encore, c’est cette main qui semble émerger de ta poitrine. Une main dont les doigts crochus détiennent un coeur, le tien. Le voilà broyé, en cendres, sur le sol. Tu le regardes, sans trop sentir de différence. Il brûle à présent. Il n’en reste plus rien. Tu tombes à genoux. Le sol cède, et tu te sens chavirer. C’est lourd, c’est oppressant et douloureux alors que tu n’as même plus de coeur pour ressentir. Une douleur aigüe te transperce le crâne.

Tu rouvres les yeux en grimaçant, la couverture étant restée sur le lit. Lorsque Lou bouge dans son sommeil, il fait pas semblant. Il a dû prendre trop de place pour que tu puisses trouver la tienne, et donc tu t’es cassée la gueule en voulant te retourner. Merveilleux, une bosse pour bibi. Tu te redresses d’un saut, soufflant sur quelques mèches de cheveux venues chatouiller le bout de ton museau. Tes mains s’aventurent dans ta crinière de feu, se crispent et serrent tout ce qui passe entre leurs doigts. C’était quoi, ce putain de cauchemar…
Debout.

Il n’est que vingt-deux heures. Tu as dû t’endormir assez tôt, après avoir fait la foire avec Lou. C’était pas compliqué, vous avez presque fait nuit blanche la nuit dernière. Te voilà assise au comptoir de la cuisine, tu réfugies à l’instant ta tête dans tes paumes. Ton esprit te torture par le biais de chaque pensée qui te vient. Des questions, des remarques, des conneries. C’est tout. Tout ce que tu gagnes après un cauchemar pareil. Il était irréel, et pourtant si représentatif de tout le bordel en masse dans ta tête. Récapitule. Essaie, du moins. Une main sur le front, l’autre coincée entre tes deux cuisses, tu tentes de réfléchir. D’éclaircir. Ça fait beaucoup trop longtemps que ce bordel traîne là-haut, il faut faire du ménage. Il faut que tu comprennes. Stephen et toi, c’était vrai, mais t’en doutes encore. Tu crois que l’autre con là, il a été embauché par Steph’ pour pouvoir t’éloigner de lui - théorie du complot en force. Ou tu crois qu’il en avait juste rien à foutre et qu’il allait de toute façon te dégager. Non, tu crois pas, t’avais juste peur. Encore. Tu es sûre d’une chose : tu as fait une connerie en le quittant pour une chose aussi pathétique, ta paranoïa extrême. Et tu es consciente qu’il attend des excuses. Tu veux t’excuser, et comment ? “Hey salut, au fait, j’t’ai lâché pour de la merde et j’ai cru que t’étais un gros connard qui se foutait juste de ma gueule, mais en fait non, tu me pardonnes ? Merci”... Ouais, non, ça passe moyen.

Tu te lèves, tu traînes les pieds, tu ouvres un placard. Whisky, coca, verre. Tu retournes t’asseoir. Trop de choses s’entrechoquent dans ta tête, dans ta poitrine. “Soit t’as fait le bon choix, soit t’as perdu une des seules personnes qui auraient pu t’aider”, dirait Lou un peu éméché. Merci Lou. C’est ça. Tu te verses un fond de verre avec ton mélange. Cul sec, pour pas grand chose. Mieux vaut faire attention ce soir, l’alcool ne t’aime pas, et tu n’aimes pas l’alcool - en fait si, mais tu l’tiens jamais.

‘Tain...

Visiblement, tu t’en veux. Cette fois tu veux t’excuser, sans explications, sans plus de blabla, juste des excuses nettes, précises et bien placées. Tu veux foutre de côté la Phoebe qui fait attention à ce qu’on dit d’elle, sans en avoir l’air. Tu veux buter la Phoebe paranoïaque et méfiante, la transformer en Super-Phoe-Bitch capable de supporter chaque critique en se contentant d’un “fuck them all !” et continuer de marcher comme si de rien n’était, sans s’éloigner de ce qu’elle est. C’est ça, c’est toi, ou ce que tu vas rapidement devenir. Mais pas seule. Déjà, il y a Lou, et regarde-le : il t’aime pour ce que tu es. Stephen aussi, c’était ça, en espérant qu’il te pardonne. Et toi, tu te pardonnerais à sa place ?

Un autre fond de verre, plus grand cette fois. Assez pour t’émécher, pas trop pour ne pas te soûler. Cul sec. T’es servie. Tu t’en veux, mais t’es déterminée à t’excuser - pour une fois. Ce soir, tu mettras ta fierté de côté.
Il est vingt-deux heures trente et te voilà dehors, habillée, coiffée à l’arrache, veste en cuir sur le dos, prête à régler une histoire qui traîne depuis trop longtemps. Mains dans les poches, tu réfléchis encore à la manière dont tu tourneras les choses. La porte du studio dans lequel Stephen réside provisoirement se dessine devant toi, et ton coeur s’accélère. C’est la première fois que tu fais le premier pas. Tu t’arrêtes sur le palier, tête basse, que tu relèves instantanément.

Tu toques.
La porte s’ouvre quelques secondes après.

Hey… J’espère que je dérange pas. J’ai besoin de parler. De te parler.
©Gau
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MessageSujet: Re: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockDim 22 Nov 2015 - 13:35
The angels gonna play
Je commencerai par dire une chose : mis-à-part le fait qu'entendre quelqu'un sonner chez soi quand on est en train de faire le tri dans sa collection de pornos est extrêmement dérangeant, il est important de préciser que je me suis fait voler mon gif pour ce rp. Ce n'est donc pas moi qui ait plagié alors ne doute pas une seconde du style de ce poste à cause de ce fait-là, surtout que tu vas te marrer tout du long, je le sais.
Je ne suis pas du genre à mentir et je pense que beaucoup l'ont compris, surtout Natalie Portman qui a reçu bon nombre de messages de ma part, lui priant d'arrêter son délire travesti et de bien vouloir laisser repousser ses cheveux. Ce n'est pas que je la juge pour quelque chose d'aussi peu important mais il faut avouer que sa coupe dégueulasse altérait mon jugement à son égard. Je suis comme ça, que veux-tu, quelqu'un pour qui le physique importe. Ou peut-être que je suis comme ça, c'est-à-dire comme tout le monde, mais que la différence réside dans le fait que moi, j'assume.

Je suis un modèle d'honnêteté et c'est ce qui me vaut beaucoup de réactions excessifs de la part de mes élèves mais je détestais manquer à mes principes alors je prenais sur moi. Bref, alors que j'envoyais "L'allumeuse du lit d'à côté" dans la poubelle d'un superbe lancer, la porte sonna et je m'empressais de foutre mes bébés sous mon coussin.
Je déteste les studios, je dois te le dire, et les gens entendraient les cris de mes chères invitées surprises si je décidais de monter un peu le son lors de mes séances de relaxation fortes agréables. Je me demande s'il est possible de contrôler la taille du son lui-même... je devrais me renseigner auprès de Luke, c'est le cerveau ; moi je cogne.
Bon, il cogne aussi, mais je cogne mieux, parce que moi je fais que cogner alors que lui il est multitâche, c'est la différence. Bref, t'as saisi.

Avec un système pareil, je pourrai regarder des pornos toute la journée sans être dérangé et cette simple éventualité me motiva à répondre à la personne qui avait l'odieuse idée de venir me déranger par cette heure tardive. Alors que je me levais, je me sentis raide au niveau de mes jambes et constatais que mon ami était au garde-à-vous - une part de moi n'avait pas fini son service militaire, que veux-tu.
Le petit fils de STAN... enfin, j'usais de mon pouvoir pour, à mon grand désarroi, réduire sa taille le temps qu'il se détende, et partis ouvrir la porte. Je ne suis pas quelqu'un de méchant mais en voyant la gueule de Phoebe, j'avais envie de claquer de suite la porte parce que 1) elle semblait vouloir parler sérieusement et ça ne me disait rien qui vaille, que 2) je détestais les discussions sérieuses, que 3) encore plus avec elle et enfin que 4) elle n'allait pas aider mon confrère le soldat à se calmer.
Enfin bon, j'ai déjà fait la guez' de le rétrécir alors à la guerre comme à la guerre, je haussais les épaules et la laissais entrer dans la chambre.

Je fermais la porte - qu'elle n'avait pas fracassé d'un coup de pied, ce qui était mauvais signe pour moi, mais bon signe pour la porte malgré tout - et entrepris de ranger mes DVD sans porter réellement d'attention à elle. Tu sais, elle s'en tape, elle a aussi des pornos, enfin je pense ; en tout cas elle me connait assez pour savoir que j'en ai, alors j'ai pas vraiment honte.
Si ça avait été un élève, j'aurai pris plus de précautions, mais autant vous dire que pour le coup, je m'en branlais pas mal dans tous les sens du terme.

« J'espère que c'est pour un strip tease. » dis-je en la fixant sérieusement. « Je triais mes pornos, autant rester dans l'ambiance. Bref, une bière ? »

Je n'attendis pas vraiment sa réponse et partis en chercher deux dans le salon en lui passant devant. Ouvrant le frigo et calant les deux petites bouteilles entre mon avant-bras et mon torse, je me dirigeais vers ma chambre et poussais la porte du pied. J'attrapais une des bouteilles que je décapsulais avec le pouce parce qu'après vingt-trois ans, je sais le faire, que c'est carrément la classe et parce que ta gueule, c'est moi le narrateur alors je décide de mon propre chemin.
Tu vois mon joueur ? Il me contrôle même plus. Je m'écris tout seul. Je trace ma propre destinée. Mon IRL, c'est Stephen Robbins. Qu'est-ce que tu vas faire ? Rien du tout. Et je pars complètement en couilles.
Bref, je m'avançais vers elle et c'est quand je la regardais pour la première fois dans les yeux que je remarquais son visage. Un rire à mi-chemin entre la colère et la nervosité s'échappa dans mes lèvres - je portais ma propre bière, aka l'unique bière ouverte, à mes lèvres, et une fois quelques gorgées englouties, posais celle de Phoebe sur la table basse. Elle avait bu. Pas question qu'elle touche davantage d'alcool dans son état et mon regard le lui faisait bien comprendre. Une fille dans mon studio : mauvaise idée. Une fille bourrée dans mon studio : prudence extrême. De ce côté-là, j'étais certain de ne pas faire de connerie, mais elle avait intérêt à expliquer sa présence ici.

« Je te préviens Wood. Si tu me fais le coup de la confession bourrée, je te fais ingurgiter toute ta bière par le cul. Tu sais que je déteste les clichés. »

Je l'appelle par son nom de famille pour lui faire peur mais elle sait que je ne suis pas sérieux. C'est plutôt mes couilles qui vont avoir mal tellement elle va me les casser avec son blabla inutile... je connais les femmes. J'ai fréquenté celle-là pendant une bonne période et quand je repense à la façon dont ça s'est terminé, je me demande si ça avait même un sens. Les bras croisés, le regard sévère, je l'invitais à s'assoir sur mon lit d'un geste de bras. Elle pouvait se mettre à son aise mais elle ne toucherait pas la bière. Elle serait peut-être pour moi tiens, ça dépend de comment tournerait la discussion.
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MessageSujet: Re: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockDim 22 Nov 2015 - 13:35
THE ANGELS GONNA PLAY

Comme tu t’y attendais, le voilà blasé, nerveux, énervé. Tu remarques moins de volume au niveau de son froc, au repos, contrairement aux autres fois. Tu ne connais que trop bien son pouvoir. Il t’a déjà rétrécie pour te faire taire, il a dû s’en servir grâce à ses revues. Tu t’es juré : s’il recommence, tu le castres. Il aura les boules. Bref. Il te laisse entrer en haussant les épaules, comme d’habitude, mais tu sais que tu lui as fait une petite surprise pas très appétissante. Ce studio c’est le bordel, peut-être autant que ta chambre quand tu bois. Des pornos, des CDs - du bon vieux rock, tu l’admires, rien que pour ça -, des DVDs et quelques bières par-ci par-là, ça c’est Steph. Tu adorais cette ambiance avant, dans son appart, bordélique mais accueillant quand même, pièce chaude, agréable à vivre. Tout ça. Lui est, comme toujours, sapé comme un sac à ton goût, mais ça ne te dérange plus. Tu t’avances dans son antre, et, lorsqu’il ferme la porte, tu te sens rassurée et moins oppressée. Le premier pas, c’est toi qui l’a fait, cette fois. Pas lui.

Tête toujours aussi relevée, tu observes un peu plus en détails - le tout subtilement - l’état de la baraque. Tu gardes ta veste, c’est la seule source de fraîcheur qu’il te reste du dehors à l’instant, la seule chose qui te fais rester sur tes gardes : tu es présente dans cette pièce et tu pourrais rapidement en sortir si tu foires ne serait-ce qu’un mot. Tu feras court. Simple. Compréhensible. Tu entrouvre la bouche au moment où il te parle de strip-tease. Tu te contentes d’appuyer ta langue contre tes molaires, pour éviter qu’il se rende compte que tu étais sur le point de prendre la parole. Il t’arrache un mi-sourire.

Je triais mes pornos, autant rester dans l'ambiance. Bref, une bière ?
Euh no-, déjà parti le con. Merci...

Et te voilà en pleine balade dans le studio. Tu as directement été attirée par ces CDs, en entrant, c’est l’occasion de jeter un coup d’oeil. Celui-ci, chez toi, se fait avec les mains. Trop de Arctic Monkeys, et tu te remémores à quel point tu le vénérais lorsqu’il te le faisait écouter. Maintenant, tu les connais presque toutes par coeur. Tu reposes les trois ou quatres CDs que tu possédais, et tu t’adosses au mur.

Il est stressant.

Tu te sens quiche. Pot de fleur. Tu n’as ni envie de boire, ni envie de t’asseoir. Pas envie de rester de bout, pas envie de bouger. En gros, tu veux rester plantée ici, à réfléchir, dans ton coin, sans devoir ouvrir la bouche. C’est certainement aussi ce qu’il souhaite : te transformer en fourmi et te laisser pourrir sous un verre. Mais cette fois ce sera différent. Il se ramène, les deux bières en main, en décapsule une avec le pouce histoire de se la jouer un peu. Tu hausses les sourcils en un sourire, plutôt bienveillant cette fois. C’est vrai que, maintenant que ta conscience te le fait remarquer, tu n’as plus aucune once de fierté ou de sarcasme dans le regard et dans tes expressions. En réalité, l’alcool te casse un peu, sans te faire perdre aucun de tes moyens. Tu as géré ton taux d'alcoolémie cette fois, et bien. Tu regardes la seconde bière présente dans ses mains, et au lieu de la prendre, tu détournes le regard. Aucune envie ne se fait ressentir.

Son regard croise le tien de façon sérieuse.
Tu détestes ce rire, tu le trouves méprisant. Tu te sens méprisée.

Il pose ta bière sur une table basse, et tu le remercies d’un regard. De toute façon, tu ne comptais pas la boire. Tu dois parler, pour la première fois de la soirée.

Je te préviens Wood. Si tu me fais le coup de la confession bourrée, je te fais ingurgiter toute ta bière par le cul. Tu sais que je déteste les clichés.

Tu hausses les sourcils et ose un regard sincère - pour une fois - envers lui. Histoire de lui faire comprendre qu’il se trompe, tu vas aussi en rajouter une couche. Avec des vraies paroles. Sans hésitation. Il t’invite à t’asseoir, et tu restes debout, devant lui. S’il doit te virer juste après, autant que tu ne poses pas ton cul sur quelque chose de moelleux qui donne envie d’y rester.

T’inquiète pas pour moi Robbins, je suis tout sauf bourrée. J’suis pas là pour me confesser, mon père. J’suis là pour te dire quelque chose que je peux te répéter en étant totalement sobre si tu le souhaites, et je vais faire court pour te faire plaisir.

Tu marques une courte pause, tu lui tends un regard tout à fait sérieux, ton coeur se serre et ta voix s’adoucit. Les effets de l’alcool ne paraissent même plus, pour le coup, c’est bien toi qui parle.

Je suis désolée. Déteste-moi si tu veux, fous-moi la bière dans le cul ou encore fous-moi dehors si ça t’amuses, mais prends au moins ça. Parce que pour le coup, oui, j’ai merdé, et tu le sais. A toi de juger si c’est sincère ou non.

C’est bien la première fois que tu fais aussi court, et aussi concis. Tu continues de fixer ses pupilles comme si tu voulais les voir s’agrandir subitement sous le coup de la surprise, de la colère, d’un quelconque sentiment. Tu veux voir que tu le fais réagir, au moins une fois. Tu veux voir une putain d’expression sur son visage sérieux. N’importe laquelle. Tu ne sais même pas s’il va te prendre au sérieux ou te croire bourrée, encore. Peut-être même qu’il ne va juste pas te croire, et se foutre de ta gueule bien ouvertement.

Tu n’essaies même pas te paraître trop fière, ou trop sûre de toi cette fois, tu restes toi-même, celle qui appréhende, celle qui proclame des choses bancales, dites sur le feeling, balancées comme elles sont sans plus de réfléxion. Tu parles avec ton coeur, pas ta tête, tu l’as trop fait. Tu réfléchis trop, toujours trop. Maintenant, tu seras franche et directe, même avec lui. Tu seras un livre ouvert, quelqu’un de sincère qui n’a plus peur de dire ce qu’elle ressent, qu’importe ce qu’il pourrait arriver, tu l’accepteras. Tu ne peux clarifier tes idées qu’en t’exprimant, et tu viens d’entamer ton changement, ici, devant lui. Tu n’ajoutes rien, tu attends une quelconque réponse, un haussement de sourcils, quelque chose. Cette fois, et sans t’en rendre compte, tu as parlé avec tes mains. Le langage corporel, tu le bannis habituellement, tu as l’impression de te dévoiler aux autres, de dévoiler tes réels sentiments, tes vraies pensées en t’exprimant librement par l’intermédiaire de ton corps. Pourtant, là, tes mains se sont mises à bouger seules, dans un langage incompréhensible, comme n’importe qui, mais il a pu voir que tu ne lui mentais pas, ça c’est certain.

Silence.
©Gau
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MessageSujet: Re: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockDim 22 Nov 2015 - 13:36
The angels gonna play
Et la revoilà avec son humour de merde. J'ai beaucoup d'ouverture d'esprit en ce qui concerne l'humour, et je suis crucial sur ce point : seulement en ce qui concerne l'humour, parce que je peux être un gros connard sur bien des points, mais celui de cette fille, c'est quand même quelque chose.
Qui me compare à un prêtre ?
Un sportif, un camionneur ou un quelconque animal, je veux bien, mais un prêtre ? Si l'on enlève les clichés pédophiles, ils sont un modèle de chasteté et de maturité, tout à mon inverse. En plus d'être un irresponsable qui n'a d'intérêt que pour sa propre gueule, je suis loin de représenter le concept de pureté. Je fais l'amour de façon régulière, je drague ce qui... non pas tout ce qui bouge, parce que les moches, elles peuvent se foutre ce qu'elles veulent dans le cul, ce ne sera pas mon zizi, mais tout ce qui se drague, on va dire.

Autant te dire que Phoebe avait fait parti de cette catégorie de personnes et je n'avais pas honte de l'admettre - il suffisait de la mater pour comprendre - mais les choses étaient bien différentes depuis notre rupture. Le temps et la rancoeur avaient fait disparaître mes sentiments et j'étais capable de me présenter à elle avec indifférence et désirs sexuels sans... profondeur est le mot exact, mais physiquement ça ne colle pas, alors je dirai sans romance.
J'avais juste envie de me la faire comme tout mec voulait se faire une fille bonne. Alors ouais, je peux te dire que le "mon père" était déjà loin et entre toi et moi, la gonzesse commençait déjà me taper un peu sur les nerfs.

Je l'aime bien mais quand elle entre dans son mode "we need to talk", ça devient souvent lourd.
Je lève mon index pour la mettre sur pause deux secondes - regrettant au passage la présence du bouton accélérateur dans la vraie vie - et allume la platine qui traîne sur mon bureau. Un vinyle d'Arctic Monkeys se met à tourner suffisamment bas pour que l'on s'entende parler, mais suffisamment fort pour combler les silences de la conversation gênante et assez chiante.

Je me cure le nez vite fait et me tourne vers elle, prêt à accueillir avec toute la bonne foi du monde ce que je pense qu'elle va me dire et qu'elle va sûrement me dire et ce que ça m'énervera qu'elle dise si elle le dit bien que je me sois préparé au fait qu'elle le dise. J'attends, j'ai presque envie de fermer les yeux pour renforcer l'instant mais je ne suis pas un de ces connards de sentimentaux, je me fous totalement de ça, j'ai juste envie de boire une autre gorgée de bière mais ce sera mal engagé.
Alors oui autant vous dire que lorsqu'elle lâche le morceau, mon premier réflexe, c'est d'en prendre une autre. Le goût est un peu amer mais rien d'étonnant étant donné ce qu'elle vient de m'avouer à l'instant.

Elle a de nouveau droit à ce rire nerveux qui précède mes colères, mais crois-moi, je pense qu'elle préfère que je lâche ce genre de tics plutôt que j'explose d'un coup. Je pose la bière vide sur la table basse et prends la deuxième que j'avais ouverte pour elle, l'entamant sans vergogne.
Il me faut quelques secondes de plus pour me contenir et je la regarde dans les yeux avant de lâcher quelques mots lourds de sens :

« Tu te fous de ma gueule ? »

C'est la première chose qui m'était venue à l'esprit, ou, à l'occurence, la gueule. Je suis fatigué de réfléchir comme elle est fatiguée des longs discours et visiblement elle n'a pas plus réfléchi à son texte qu'à sa réaction stupide. J'ai envie de la gifler pour lui faire comprendre qu'un désolé ça n'effacera rien, mais je ne suis que rarement violent avec les femmes alors je me contiens autant par respect pour elle que pour notre semblant de relation.

« Tu m'as jeté comme une merde sans explications, t'as refusé la moindre réponse et tu veux me faire croire qu'après des années et quelques verres d'alcool t'as enfin eu la présence d'esprit de te dire que j'y étais pour rien ? »

J'essaie de ne pas hausser le ton et malgré la violence de mes mots, j'y arrive plutôt bien. La colère se ressent sur mon visage comme dans le ton de ma voix mais je ne crie pas, ma rage est froide.

« Tu sais quoi ? Je m'en bats les couilles de savoir si c'est sincère, je t'ai déjà pardonnée pour cette connerie. Mais viens pas pleurer dans mon studio parce que t'es pas capable d'assumer tes choix. »

J'avale quelques longues gorgées de bière et siffle la moitié de la bouteille. Je la fixe sans détours, le regard glacial, l'agacement me prenant de court. Je ne supporte pas qu'on se moque de moi et s'excuser est bien la dernière chose qu'elle pouvait faire aussi maladroitement et... à moitié bourrée.
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MessageSujet: Re: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockDim 22 Nov 2015 - 13:36
THE ANGELS GONNA PLAY

Un nouveau rire nerveux, agacé de la part de ton interlocuteur. Tu t’y attendais, c’était prévisible, voire écrit. Et c’est loin d’être terminé. Ce n’est que le commencement, il vient juste de sceller son impulsivité morbide dans ce rire, pour ne garder que quelques fragments de colère. Quelques secondes s’écoulent, le temps qu’il amène le goulot de la bière qu’il t’avais offert à ses lèvres et qu’il en boive quelques gorgées. Elle est là, l’explosion de nerfs que tu attendais.

Tu te fous de ma gueule ? Tu m'as jeté comme une merde sans explications, t'as refusé la moindre réponse et tu veux me faire croire qu'après des années et quelques verres d'alcool t'as enfin eu la présence d'esprit de te dire que j'y étais pour rien ? Tu sais quoi ? Je m'en bats les couilles de savoir si c'est sincère, je t'ai déjà pardonnée pour cette connerie. Mais viens pas pleurer dans mon studio parce que t'es pas capable d'assumer tes choix.

C’est bien une des rares fois depuis votre rupture que tu es d’accord avec lui. Tu le fixes sans aucune surprise. Il ne le sait peut-être pas, mais tu comprends ce qu’il dit. Tu approuves, même. Sa réaction, sa réponse étaient prévues. Mais tu n’en as rien à faire, tu sais tout ça. Alors qu’il siffle la moitié de la bouteille - le gros porc pisseux - tu le regardes avec attention, réfléchissant à ta tournure de phrase. Quoique, cela n’en vaut même pas la peine, réfléchir c’est bien, passer à l’acte c’est autre chose. Tu as beau préparer n’importe quel discours, devant lui, ce sera toujours pareil : tu perdras tes moyens. Autant te jeter à l’eau, comme ça vient. Tu t’assois à côté de lui. Tu soupires dans un très léger sourire à la fois compréhensif et désolé, le genre de sourire que tu arbores quand tu laisses entrevoir ton empathie, les yeux dans les yeux. Cette fois, tu ne le fais pas exprès. Au naturel, simplement, c’est ce que tu fais. Tu n’en as plus l’habitude. Regarde-le encore, il attend une réponse, même s’il ne s’est écoulé que quelques secondes entre son envie meurtrière envers la bière - et toi ? - et ta réaction.

Je sais... J’aurais dû me présenter avant, bien avant même. J’l’ai pas fait, c’est ma faute, j’en suis consciente. Ce qui est fait est fait, je sais bien, et mes excuses n’effacent rien, je le sais aussi. Mais j’allais pas me pointer comme une fleur après tout ça, sans excuses, sans rien. C’est la seule chose que je peux te donner après ce que j’ai fait. La seule petite attention encore valable que j’ai à offrir.

Tu soupires longuement, tu baisses les yeux. Tu repenses à tout ça, à ces années perdues à te torturer l’esprit pour le regard des autres, ou ta paranoïa honteuse. C’est terminé, tu le jure. Tes émotions ressortent, une sensation de picotements se fait ressentir au niveau de tes yeux.

La culpabilité.

Tu n’oses pas relever les yeux, tu les sens humides. Bien qu’aucune marque de tristesse ne coule sur l’une de tes joues, tu n’oses pas. Tu lui as fait du mal, sinon il ne réagirait pas de cette manière. Tu te refuses de pleurer dans cette situation, alors que tu es l’unique fautive. Tu clignes lourdement des paupières, et rouvre les yeux de façon déterminée - quoique tu gardes ton air adoucit et compatissant. Il a raison, Phoebe. Il a raison.
Tu le fixes à nouveau, ne te souciant plus de l’expression affichée sur ton visage. Que les larmes coulent, que les dents se serrent, que ton coeur s’emballe, de toute façon, tu finiras cette conversation. Tu lui feras comprendre définitivement que tu as bel et bien changé. Tu reprends avec une voix moins sombre, plus douce, plus légère. Ta gorge se serre, et cela s’entend dans ta voix. C’est une véritable prise de conscience que d’admettre tes torts à propos de ça. Tu admets ton manque de confiance excessif, et ton besoin de changement radical. Tu admets avoir perdu une des personnes qui te sont les plus chères, par ta faute.

Écoute… J’veux pas que tu me pardonnes. Je sais que tout ce que je t’ai dit ce soir, ça ne changera rien à tout ce que j’ai pu te faire. Mais je peux te montrer que j’ai changé, je veux me rattraper, j’ai appris de mes erreurs et c’est bien la seule chose à laquelle elles m’ont servies. Je veux juste, ou plutôt j’espère juste pouvoir repartir sur de bonnes bases, sans que tu me regardes… avec cette irrépressible envie de me gifler…

Si tes yeux sont humides, ce n’est surtout pas pour tenter de l’attendrir - puisque ça ne marchera pas - mais plutôt parce que tu es rongée par le regret. Tu t’efforces à rester calme, ta gorge se desserre, mais très peu. Tu te tortures depuis trop longtemps avec cette culpabilité, il fallait que tu lui expliques, c’était la moindre des choses.
©Gau
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MessageSujet: Re: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockDim 22 Nov 2015 - 13:36
The angels gonna play
Ce n’est pas que j’étais énervé. Je me sentais chaud, j’avais envie de gueuler et à contrario, mon envie de pisser avec disparu. Physiquement, ok. J’étais peut-être énervé. Mais ces signes ne voulaient rien dire. Il m’était déjà arrivé de casser la gueule de quelqu’un tout en restant parfaitement calme : tout était dans la vessie. Je contrôle la vessie, je suis calme. Je pisse, tu m’énerves. Tu crois qu’elle vient d’où l’expression anglaise piss off ?
Exactement.
Un jour, Esteban m’a emmené dans le temps avec lui, à l’époque où les gens ont inventé la langue anglaise, tu vois où je veux en venir ? Au pire laisse tomber, c’est aussi simple pour toi que Phoebe l’est pour moi, en gros, tu ne comprends rien, alors ferme ta gueule, je continue.

Bref, je pourrais continuer sur mon élan philosophique, je pourrais faire mon relou, crois-moi, ça a déjà été le cas - je pense toujours que le directeur avait coupé l’eau chaude des bungalows des partisans de RED comme une excuse pour l’économiser parce que je l’utilisais beaucoup trop lors de ma douche / participation à The Voice matinale - mais je n’allais pas l’être.

Pourquoi, te demandes-tu ? Quelle étincelle, cher Horatio, a traversé les âges pour, contre vents et stupidités, se loger dans l’espace microscope qu’est l’appareil cérébral de l’enculé que je suis ?
La réponse était très simple, Phoebe avait parlé. Elle avait certes attendu que j’aie le temps de me remettre de la rupture et de taper environ 389 fois “hot asian girl” sur mon navigateur internet histoire que je m’en veuille bien le jour où elle me pardonnerait tout, mais elle l’avait fait quand même.

Avais-je besoin de plus ? Oui, de son corps, mais ça n’était pas la question. Alors non. Je n’avais pas besoin de plus, si ce n’est de la bière que… bon, bordel, puisque de toute façon, je trouverai toujours quelque chose à rajouter, si, j’avais besoin de quelque chose de plus, alors ta gueule, tu me casses les couilles même si tu ne fais que lire et rigoler comme une vache depuis tout à l’heure.
Et puis, avec tout ça, j’avais envie de trois choses : remettre la musique (ce que je fis), faire l’amour (ce que je ne fis pas) et commander japonais (ce que je fis). Seulement, à peine eus-je ouvert mon armoire pour attraper mes chaussures et sortir commander que, collée au fond de l’armoire pour qu’elle soit bien visible, trônait la note que j’avais écrite en gros sur une feuille à ma propre attention : T’es privé de sortie comme le reste de l’école, petit connard. C’est pâtes ce soir.
Autant te dire que le retour à la réalité n’était pas très plaisant et lorsque je tournais la tête vers Phoebe, rien n’y changeait : ce fut plus (physiquement) ou moins (mentalement) plaisant.
Pris à mon propre jeu, incapable de me défaire de cette terrible situation et énervé par cette désillusion, le moment me parut opportun pour répondre aux complaintes qui avait conduit mon ex jusqu’à mon studio.

« T’as raison en fait, on s’en bat les couilles. »

Flemme 1-0 Rancoeur. C’était aussi simple que ça.
Elle connaissait les bails alors elle était tout à fait capable de se débrouiller avec ses démons. Moi, je ne voulais pas me prendre la tête, c’est tout. Je terminais de ranger mes pornos, les triant par ordre de qualité et rangeais le tout dans le carton qui glissa sous mon lit.
Oh, je n’avais pas honte comme beaucoup, d’autant qu’un dessous de lit était la pire cachette pour ce genre de choses, c’était juste plus facile d’accès quand j’avais envie de m’astiquer la bite. Bref, pour en revenir à la situation actuelle, je sifflais ma bière que je lançais vers ma poubelle - un parfait trois points. Avec un sourire en coin, je m’affalais sur mon lit de nouveau.

« T’as qu’à rester si t’as rien d’autre à branler que ma bite, mais je te laisserai pas faire. Les cochonnes sous mon lit m’ont comblé pour la soirée. » Je me cure le nez et la regarde. « Il me reste deux trésors pendant cette période de boycott : le premier est une pizza au kebab, le second est une boîte de bacon. Si tu les ouvres, tu es considérée comme exilée de cet endroit et de mon coeur alors fais attention à toi. Le reste, m’en branle. Au sens littéraire pour certains trucs. »

Cela étant dit, je me levais et me dirigeais vers l’étagère, attrapant un livre pédagogique que j’avais attrapé l’autre jour.
Décidé à me spécialiser, je travaillais sérieusement avec l’aide de ce manuel. Méthodes optimales, conseils avisés, meilleure façon de capter l’attention tout en faisant plaisir aux gens... c’était radical. Parfait pour un professeur d’histoire-géographie tel que moi. Avec un sourire, je m’assis sur le bord de mon lit et feuilletais le Dictionnaire du Kamasutra.
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MessageSujet: Re: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockDim 22 Nov 2015 - 13:37
THE ANGELS GONNA PLAY

Tu attends.

Aucune réponse, aucun regard, juste une envie irrépressible d’aller commander à bouffer : il allait enfiler ses chaussures, juste avant de remarquer une note au fond de son armoire. Tu la lis à voix haute. Tu esquisses un sourire moqueur, et doucement amusé à la fois. Il tourne la tête vers toi, et c’est peut-être un des seuls contacts visuels que tu auras avec lui, et ce de toute la soirée. Cependant sa colère semble s’atténuer, se découdre peu à peu.

T’as raison en fait, on s’en bat les couilles.

Attends Phoebe, attends qu’il se tourne pour hurler. Tes émotions s’entremêlent et tu ne sais plus si tu es heureuse, totalement euphorique, ou bien au contraire perdue et agacée par son manque d’intérêt phénoménale envers la situation actuelle. Finalement, lorsqu’il s’occupe de ranger son carton pornographique, tu mimes un “yes” accompagné d’un signe de poing, tourné vers toi, bien serré. Tu as gagné. Tu préfères le croire, du moins. Personne n’a perdu, c’est déjà ça. Après tout, c’est vrai, et il a raison : pourquoi se prendre la tête ? C’est ta faute, Phoebe, garde ça dans un coin de ta tête et avance. La faute est avouée, soi-disant pardonnée. Tu feras semblant de croire à son pardon pour le restant de tes jours, puisqu’il te croit dupe et presque docile. Tu te contenteras de te rattraper jour après jour, jusqu’à lui faire oublier cet incident.

Tu le vois fier, son lancer de bouteille de bière achevée égaye à présent sa journée, que tu avais noircie par ton arrivée imprévue. Tu avais oublié ça, ses petites montées de plaisir inéluctables, quotidiennes, engendrés par de simples choses sans véritable intérêt. Elles sont vitales, pour cet énergumène, cette espèce rare connue sous le nom de Robbins. Peut-être est-il même le dernier survivant de cette espèce. Tu les apprécies. Elles sont inutiles, mais amusantes. Il les marque toujours par ce petit sourire satisfait, comme à l’instant.

T’as qu’à rester si t’as rien d’autre à branler que ma bite, mais je te laisserai pas faire. Les cochonnes sous mon lit m’ont comblé pour la soirée. Il me reste deux trésors pendant cette période de boycott : le premier est une pizza au kebab, le second est une boîte de bacon. Si tu les ouvres, tu es considérée comme exilée de cet endroit et de mon coeur alors fais attention à toi. Le reste, m’en branle. Au sens littéraire pour certains trucs.

Une pizza au kebab ? Tu n’as jamais aimé le kebab. Une boîte de bacon ? Tu as été écoeurée par le bacon depuis un bon moment. Sur ce coup, il est tranquille, le flemmard. Des paquets de chips auraient été beaucoup plus rapidement arrachés des placards. Tu reconnais ce don, qui, en dehors de son véritable pouvoir, lui est bel et bien propre : le don de défoncer le peu d’images mignonnes ou agréables que tu te fais de lui. Vulgaire, il te donne même des nausées parfois. Tu es peut-être trop fragile après une discussion telle que celle que vous avez tenu il y a quelques minutes. Ce doit être ça.

Ne t’en fais pas, tu peux garder ta pizza et ta boîte de bacon, je n’aime ni l’un ni l’autre…

Il ne capte pas ta réponse, tu as parlé sans grande conviction, sans y faire attention toi-même. Il se lève, prend son Dictionnaire du Kamasutra et le feuillette. Tu soupires, encore une fois, dans un sourire désespéré. Tu as faim. T’as la dalle. Tu veux de la bouffe. Peut-être qu’il a des chips, finalement.

Sans plus attendre tu te diriges vers ce qui lui sert de cuisine. Tu ouvres un placard, au hasard, ton instinct te guide. Bingo, un énorme paquet de chips au barbecue. Ta bave n’a pas une seconde pour couler sur tes lèvres, tu le saisis et l’ouvres. Tu prends une poignée assez généreuse à ton goût - Steph en prendrait trois comme la tienne en un coup - et l'enfournes dans ta bouche. Là, l’extase. L’habitude n’a pas disparue, tu continues de te servir chez lui - même si ce n’est pas réellement son “chez lui”, en ce moment même. L’envie de bière te traverse l’esprit, mais tu quittes subitement le “coin-bouffe” comme tu l’appelles, pour aller rejoindre Stephen. Tu te jettes sur son lit, fesses en premières et lui tend le trésor - le tien, cette fois. Tu regardes d’un air plus ou moins désintéressé son manuel, mâchant machinalement ta récompense durement gagnée. Un ricanement t’échappe en voyant les positions, tu te rends compte que tu en as testé pas mal.

Celle-là elle était trop cool. Elle, elle est chiante. Oh mon dieu, ma préférée là, enfin après celle-là. Ouais je sais tu t’en fous, mais il est cool en fait ton truc. Tu pourras me le prêter ou pas ?

Tu n’oses aucun regard vers lui, tu te contentes de rire bêtement. Évidemment, le coup du prêt, c’était une joke, et il l’a bien compris. De toute façon il ne te prêterait jamais son petit chéri. Tu reprends une poignée de chips, tentant de calmer ton rire, qui traduit à la fois du soulagement et du gentil foutage de gueule, qu’il aime bien. Une pensée pour Lou, qui doit encore dormir à l’heure qu’il est. Tu lui empruntes son manuel et commence à le feuilleter avec un large sourire encré sur ton visage.

Au pire, on fait des pâtes carbo. Ça passe toujours même quand on souffre de sur-dose de pâtes. Je sais faire la carbo, et j’te promets que je la crame pas. Mh ?
©Gau
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MessageSujet: Re: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockDim 22 Nov 2015 - 13:37
The angels gonna play
Je haussais les épaules.
Ce n'est pas que je m'en foutais, pas exactement. C'est juste que je m'en battais littéralement les couilles. Franchement, cette fille se ramène chez moi à l'improviste alors que j'étais en train de ranger mon appartement, chose qui arrive une fois par millénaire, et elle me demande de réfléchir.

Je suis quelqu'un de très fier de mon métier et je prends un plaisir fou à aider mes élèves comme mes camarades - en particulier les filles bonnes, donc Phoebe ne sortait pas du lot. Je pouvais leur expliquer avec patience le programme dont je ne connaissais pas plus le sens que l'utilité et je pouvais les défendre contre toutes sortes de gens.
Mais réfléchir, il ne faut pas déconner.
Réfléchir, je laisse ça aux gens riches et à ceux qui peuvent se le permettre.

Je prends ça comme un énorme manque de respecter et ça me fait péter un câble de voir que les gens ont une vision aussi négative de moi.
Réfléchir ? Sérieusement ? Les gars, on va arrêter le délire cinq minutes.
Je ne suis pas un footballeur et encore moins Joe Barton mais il y a des limites à ne pas franchir.
Je m'écarte quand elle manque de péter mon lit en y jetant son gros cul, hausse un sourcil à sa vue tout en estimant qu'elle reprend ses aises bien trop vite. Certes, j'étais celui de nous deux qui l'avait pardonné en deux secondes, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle le prenne autant à coeur.

« Au fait Poil de Carotte, j'ai une question. »

Je claque mon dictionnaire et lui jette dans les bras, signe que je lui prête sans soucis. C'est une de mes qualités, je ne suis pas radin, je prête beaucoup mes affaires car je suis satisfait de ce que j'ai matériellement. Un ordinateur et mes DVD me suffisent amplement à remplir mes désirs sexuels, et puis, tout ce que j'ai, je peux très bien le perdre et le racheter le mois prochain.

Je ne jette pas l'argent par la fenêtre non plus, mais je trouve ça inutile de péter un câble pour deux trois babioles. Que voulez-vous, je ne suis pas quelqu'un de vraiment attaché à mes propriétés. Tout ce qui s'est acheté peut se racheter un jour. Bon, je prends soin de mes cadeaux et des choses symboliques mais mon dictionnaire du kamasutra n'entre pas dans cette catégorie de choses. De fait, je n'ai aucun soucis quand Phoebe me le réclame ou quand elle va jusque dans ma cuisine pour pourrir mes casseroles et l'odeur de mon appartement avec ses conneries.
Ma bouche refusera d'avaler la moindre bouchée de ce poison mais je n'aurai qu'à racheter des casseroles et ça contribuera à lui remonter le moral.

« Pourquoi t'as gueulé ce jour-là ? Je vais pas te dé-pardonner si ta raison pue la merde, mais franchement, je suis super sexy et je vois pas qui voudrait me plaquer sans raison solide. »
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MessageSujet: Re: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockDim 21 Fév 2016 - 16:38
THE ANGELS GONNA PLAY


Au fait Poil de Carotte, j’ai une question.

Wait a minute. Non, il n’a pas osé. Tu fourres ta tête dans la couverture par exaspération. Poil de Carotte ? Les années passées sans ton corps d’Aphrodite l’ont fait devenir encore plus con qu’avant ? Tu culpabilises, dans un sens. C’est vrai. Déjà t’as merdé, mais en plus tu lui as rétréci le cerveau.

Il jette son dictionnaire dans tes bras, tu le rattrapes habilement, avec un air surpris. Il aurait laissé son petit chéri, là, à l’instant ? Il est beaucoup plus vénère que tu ne le pensais. Ou alors, ça fuse là-haut, et il se pose une multitude de questions dont il prétend ne pas vouloir connaître les réponses depuis tout à l’heure. Tu te redresses, prends le temps de l’écouter tout en t’asseyant sur le bord du lit en désordre. Un coup de stress : c’est peut-être ta face, t’as un truc entre les dents ? Ou alors, c’est la raison de votre rupture ? Gros coup de stress. Réfléchis à ta réponse.

Non, ne réfléchis pas trop.

Juste, parle.

En fait, écoute la question d’abord.

Pourquoi t'as gueulé ce jour-là ? Je vais pas te dé-pardonner si ta raison pue la merde, mais franchement, je suis super sexy et je vois pas qui voudrait me plaquer sans raison solide.

Ce n’est pas un sourire qui émerge aux coins de tes lèvres, c’est de l’agonie. Il a raison. Il est super sexy. Tu te rappelles encore, tu te tortures même… Cette nuit-là, où il sortait tout juste de la salle de bain, avec juste une serviette au niveau du bassin. Tu ne dormais pas, tu le regardais traîner dans la chambre, torse nu. Tu t’es levée, pour venir le prendre dans tes bras, il t’a serré tellement fort contre lui… Il t’a embrassé le haut du crâne, tu as relevé la tête pour lui donner un baiser. En souriant, tu avais approché tes lèvres de son oreille droite, pour lui chuchoter un “je t’aime”. C’était ce jour-là que tu es réellement tombée amoureuse de lui, et la première fois que tu lui as adressé ces mots.
Tes lèvres se cherchent, s’emmêlent. Ce souvenir amène des picotements dans tes prunelles.
Tu n’oses aucun regard dans sa direction.

Pourquoi un tel silence ?

RÉPONDS.

Ok. Ne te plains pas si ça fait cucu, stupide ou écoeurant. Un mec est venu me voir, ton pote on-s’en-fout-de-son-nom. Il m’a embrassé, je l’ai repoussé, et il m’a harcelé pendant quelques jours, semaines même, je m’en rappelle même plus… En me disant que tu me manipulais, que tu n’étais pas digne de confiance, que j’allais me perdre, il m’a même mis en scène des messages de toi avec une autre meuf en s’envoyant des messages à lui-même puisqu’il avait enregistré son numéro en tant que contact, en supprimant les doubles et en changeant le nom. Il avait tout manigancé. Et ça, je l’ai appris plus tard. Après avoir merdé. Tu me connais, j’ai une confiance en moi très mitigée. Je suis devenue parano, alors j’ai merdé. J’ai réussi... à me faire manipuler par un… un enculé de service, de la façon la plus conne du monde. Maintenant… bah j’suis là, à essayer d’expliquer ce truc de merde… sachant que vu l’histoire que je raconte je suis loin d’être crédible selon toi… je crois...

Une seule. Une putain de larme a coulé sur ta joue. D’un geste brusque, comme un réflexe, tu effaces cette larme et tu baisses les yeux, mordant ta lèvre inférieure : comme une sorte de tic quand tu t’empêches de pleurer. Et là, tu te retiens énormément. Tu le sens, ça doit sortir. Mais tu ne peux pas te le permettre, pas après c’que t’as fait bordel. Génial. La faiblesse, tu te la fous en plein dans la gueule, et tu lui infliges. T’es pas foutue d’expliquer ta connerie sans culpabiliser au point de verser une putain de larme. C’est même pas le fait d’avoir merdé qui te fait le plus mal, c’est de te rappeler le sentiment que tu as eu à cette époque. Un bordel sans nom. Ta tête allait exploser, tu ne savais plus où mettre les pieds. Qui croire ? Que faire ? Ton choix a déjà été fait. Tu t’es littéralement bien fait avoir.

Tu tentes un changement de sujet.

Et pour les pâtes carbo, du coup... ?

Ce genre de changement de sujet. Quand tes yeux, aussi humides que des serviettes de bain plongées dans une piscine, traduisent une douleur extrême pendant que tu parles de tout et de rien. Ce moment où tu ne veux qu'une chose : disparaître.
©Gau
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MessageSujet: Re: The angels gonna play • Stephen   The angels gonna play • Stephen 1400359500-clockMer 16 Mar 2016 - 21:40
The angels gonna play
« Stop. Non, deux secondes, ta gueule, tu parles trop. »

Il le fallait. J’en ai marre là. Pas du fait qu’elle parle, non, elle a toujours trop ouvert sa gueule, c’est un problème féminin universel que j’ai appris à supporter avec les années et ça ne me dérange pas plus que ça maintenant. Ce n’est pas ça. Ce qui me casse littéralement les couilles autant par la gymnastique qu’elles sont en train de faire dûe à mon pouvoir que par mon état mental proche du facepalm que ses paroles feraient faire au plus serein des hommes, ce sont ses paroles ridicules. Elle se prend trop la tête.

Elle s’est toujours trop pris la tête.

Je me demande comment j’ai tenu aussi longtemps avec elle, puisque nous sommes tellement opposés, mais un coup d’œil en sa direction fait taire mes réflexions. Je sais très bien pourquoi. Tout à fait honnêtement, j’ai déjà oublié la moitié du long bordel qu’elle vient de me monologuer - mais ce n’est pas contre elle, je suis simplement con - et je ne veux pas m’en rappeler. Je ne me suis jamais forcé à faire les choses et ce n’est pas maintenant que ça va changer : déjà que je ne bouge pas mon cul pour les filles que je me fais, c’est encore moins le cas pour quelqu’un avec qui je ne fais plus rien. C’est une question d’investissement.

Je n’ai plus rien à y gagner, l’effort sera minimal. C’est ainsi.
Mais n’allez pas croire. Je fais quand même des efforts en tant qu’ami - et le mieux que je puisse faire, ici, c’est de ne pas en faire. C’est compliqué à expliquer. Moi-même, je ne sais pas comment je suis parvenu à cette conclusion (j’ai dû devenir intelligent quelque part, mais ça n’a pas d’importance.) mais elle me parait juste. Ce que je veux dire par là, c’est que ça ne changera rien si je l’écoute ou si je lui donne raison. Tout ça n’a pas d’importance. La seule chose que je veux dans tout ça, c’est régler cette affaire au plus vite histoire de ne plus en reparler. Une amitié me convient très bien. J’emmerde les problèmes amoureux, je ne suis pas fait pour ça.

« Je voulais savoir parce que je suis curieux, on s’en bat les couilles de ton mea culpa. Ça arrive à tout le monde de se faire avoir. Un jour mon père m’a dit qu’il me filerait un dessert à la fin du repas si je mangeais mon repas alors je l’ai bouffé et j’ai pas eu de dessert, ça change rien à ma vie. C’est pareil. Go pâtes carbo. »

Après tout, pourquoi se prendre la tête ? C’est la question que je me pose chaque jour, putain de merde. Pourquoi se prendre la putain de tête ? Tu vis, tu baises, tu manges, la vie se suffit à elle-même, un moment donné il faut arrêter de tergiverser. Par contre, elle rêve si elle croit que je vais l’aider à cuisiner, je pue la merde dans le domaine. Je la laisse s’atteler aux fourneaux tandis que j’allume la télé pour commencer à zapper les chaînes.

Rien. Merde. Grosse merde. Nul. Rien. Nul.
Bob l’éponge, parfait !
Je monte le son et m’installe plus confortablement.

« T’as qu’à te faire le prof d’histoire, il est roux comme toi. Il lui manque un œil mais il est grave sympathique. Sauf si tu te fais déjà quelqu’un. C’est ta vie de toute façon. Et t’approche pas de l’alcool, je veux pas d’un autre discours mélancolique. »
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