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 You found me {Piercy}

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Leann De Laine
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MessageSujet: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockMar 1 Déc 2015 - 22:42
You Found Me {Piercy}Réunion, excuses,  préparations, white day… Depuis que Piercy avait suivi Hadès en classe A, je n'avais littéralement pas eu une seconde de libre, malgré le fait que la seule chose à laquelle je pensais, c'était de tout laisser tomber et de retrouver cet abruti. Pas un mot, pas un message, rien. Ni quand il était parti, encore moins quand il était revenu. C'était d'ailleurs même pire. Si pendant les quelques semaines qu'il avait passé en S je n'avais palus chercher à le trouver après mon interaction avec Hadès, il était évident qu'il avait commencé à m'éviter par la suite. Et ça commençait à sérieusement me rendre nerveuse. Pourquoi ferrait-il une chose pareille? On était censé être amis, non? Même si je devais avouer que j'avais peut-être plus tout à fait ce genre de sentiments à son égard… Mais il n'était pas au courant. Il ne pouvait pas l'être. Aussi développé soit son sens de la déduction et aussi nulle étais-je pour cacher ce que je pensais, il ne pouvait pas savoir. Alors pourquoi? Il fallait absolument que je tire ça au clair, c'est pourquoi je lui ai envoyé un LMS. Tolkien se remettait visiblement petit à petit de son traumatisme et avait par miracle accepté de lui livrer ma missive. Un petit pas pour l'homme, un gigantesque pour Tolkien… Cependant, juste comme je pouvais m'y attendre, aucune réponse ne suivi. Mon papier lui demandait d'être clair s'il ne voulait plus me voir sinon, de me rejoindre au clocher à 18h. Bien qu'aucun message de sa part n'était explicitement demandé, je me serais quand même attendu à voir Orange pointer le bout de son nez. A 17h, j'ai fini par aller me préparer.

J'avais enfilé une chemise blanche avec un cardigan vert anis que j'avais assorti à une longue jupe en lin beige. Cheveux lâchés dont les boucles habituellement formées par mes tresses avaient disparues en un coup de brosse, je me reconnaissais à peine. Juste ces grosses lunettes posées sur le bout de mon nez me rappelaient l'image de l'adolescente que j'étais. Je devrais arrêter de les porter. Je devrais tenter d'être "une autre Leann". Une qui ne me remettrais pas sans cesse en tête des souvenirs auxquels je n'ai pas envie de penser à chaque fois que je la croisais dans un miroir. Cette stupide histoire d'amour n'avait aucune chance de survivre dans le monde réel. En dehors de ma tête. Je le savais. Pourtant je fonçais comme une idiote. Tête baissée. Droit dans le mur. Je savais que je serais là-bas à 17h30, et que je ne me laisserais sûrement pas convaincre par l'idée qu'il n'arriverait pas avant d'entendre la nuit chanter et de voir les ses ombres danser dans les ruelles du villages. Mes oxfords frappaient contre le pavages de la vieille ville nerveusement. Plus la cime du clocher se rapprochait, plus je sentais mes intestins se resserrer en une toute petite boule compacte qui s'agitait dans tous les sens. Plus la distance entre l'église et moi diminuais, plus je sentais mon cœur accélérer, dans un battement irrégulier. Face à l'édifice, je me trouvais presque aussi ridicule que la situation dans laquelle je m'étais plongée. Je ne devrais même pas être là. Tout dans son comportement était clair comme du cristal. J'étais juste trop aveuglée par les étoiles qui me brillait dans les yeux à l'idée de le revoir pour m'en rendre compte.  

Je m'installais sur un banc en pierre, sortant de mon tote bag un cahier de révisions. Quitte à perdre son temps, le faire pas trop inutilement. Il ne viendra pas, je le sais bien? Encore une action désespérée pour me donner bonne conscience. J'essaye de faire comme si j'avais changé, comme si j'étais devenue un peu plus forte avec tout ça. Comme si  il y avait eu un bon côté. La vérité, c'est que malgré mon discours face aux délégués, malgré la force de caractère dont j'avais fait preuve devant Hadès, malgré tout, j'étais toujours la même : incertaine et ayant toujours ce besoin pressant de penser faire le bien.
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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockSam 12 Déc 2015 - 1:58
Après son premier message je pensais que ses intentions à mon égard étaient claires. Une simple mais néanmoins sobre invitation à me faire visiter un lieu qui servait de bouche pour certains crétins. Je pensais que le mieux à faire était de la laisser tranquille, l’éviter, la forcer à m’oublier. Ne pas lui faire subir cette version altérée de moi.
Tolkien se fraye un chemin dans ma chambre, j’étais sur mon bureau, le menton posé sur ma main gauche, j’écarte deux doigts et sans bouger je l’observe. Je regarde sa démarche craintive, pathétique. Je soupire avant de récupérer la note qu’il m’apportait. Je déplie délicatement le papier du bout des doigts.
Je prends une inspiration et je le lis. Une question, offensive. Signe d’impatience et d’agacement, mais aussi d’inquiétude et de remise en question. L’envie de passer à autre chose peut-être ? « Devant le clocher… ».

Je ne perdis pas de temps à réfléchir à une réponse, à la seconde où j’ai fini de lire ce message je sus que je n’allais pas lui répondre. Je n’en étais pas capable.
Je fais le mort depuis la rentrée à vrai dire. Les seules personnes que j’ai réellement côtoyées sont Hadès et Félix. Pour le reste je me contentais d’aller en cours et de rentrer. Aucune vie sociale en dehors de ça. Les excuses des délégués, la connerie qu’est le White Day, tout ça me laissait indifférent.

J’étais resté enfermé dans le noir, je révisais sur mon bureau, éclairé par une petite lampe. Je passais toutes mes après-midis ainsi et ce depuis quelques mois. Une longue introspection, d’interminables journées passées à lire des livres de psychologie, comprendre ce qu’il se passait, ce que Nova m’avait fait. J’ai même essayé la méditation qui, à ma grande surprise, marchait relativement bien.
Une sorte de rééducation dans l’espoir de redevenir celui que j’étais avant de retourner vers mes amis. Si j’y retournais un jour… Je n’arrive jamais à revenir sur des décisions, une fois que c’est fait, c’est fait, ça a toujours été ainsi, c’est comme ça que ça marche… Alors pourquoi hésitais-je ?

Bientôt l’heure, je ne savais pas quoi faire. Le stress, puis la peur, elle laissa place à la colère, et mon poing rencontra le mur qui commençait à s’user car je cognais toujours au même endroit pour évacuer ce trop-plein de colère. Une mauvaise habitude depuis que Nova a imposé sa loi dans mon crâne. J’avais la partie proximale de mes phalanges bleues, constamment, le poing plus dur à cause de cette sale manie.

« Putain… »

J’enfile un jean dans la précipitation, je ne savais pas si j’allais oser lui adresser la parole.

« Putain. »

J’en file un t-shirt puis un hoodie vert foncé avec hâte, je ne savais pas si j’avais envie de lui adresser la parole.

« Putain ! »

Je venais de mettre mes chaussures, je tire mon écharpe et je claque la porte. Je ne savais pas si j’avais quelque chose à lui dire.

Je me dirigeais vers le clocher avec une allure contredisant ma pensée. Je n’avais pas envie d’y aller, c’est vrai, ce serait tellement plus facile de l’ignorer et de ne plus jamais lui parler. Mais allais-je continuer à la laisser souffrir ? Justement devrais-je aller lui parler après l’avoir fait souffrir, contre ma volonté ? Le mieux pour elle serait que je sorte de sa vie non ? « Putain. »

J’enfonçais ma capuche sur ma tête. Je faisais profil bas en ville, je baissais la tête, marchai à l’ombre. Je n’avais pas envie de la croiser, pas là, pas comme ça. Je n’avais qu’une envie : courir et rentrer. Qu’est-ce qui m’en empêchait ? Serait mon code moral, ma conscience, mes manies de gentleman qui revenait peu à peu ? Serait un bon signe que je me sente aussi mal ? La preuve d’un retour à la normale ?
Ne serai-je pas un peu trop optimiste ? Avec le stress, et la gêne, la honte et l’embarras provoqués à l’idée de cette rencontre, je ne pouvais pas me fier à ma logique qui ne semble plus être… La meilleure solution était de lui raconter et de lui laisser le choix et de respecter sa décision.

Me voilà derrière le clocher. J’avais exprès de passer par là. Si jamais j’étais pris par un élan de lâcheté je pourrai fuir sans être vu. Toujours en longeant les murs, je fais le tour. Elle était là. Assise sur un banc en train de lire… J’avance le plus discrètement du monde. Il faisait déjà nuit. Pas d’ombre sur elle, j’étais derrière. Je regardais par-dessus son épaule. Que dire ? Hé salut… Ça fait un bail…
« Ça ne va pas… » je réalisais que je venais de parler à voix haute, aussitôt je pointe son cahier. « Il y a une faute dans ton cours… La protéine rétinoblastome est un frein de la mitose et non l’inverse… » Chloé me filait ses cours de bio de neuvième année avant qu’elle ne quitte l’école… Je les avais encore en tête.

Je suis un handicapé social. Je fais le tour, les mains dans les poches, la capuche toujours sur la tête, je me retrouve face à elle. Je n’osais pas la regarder. Je détournais le regard.




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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockDim 13 Déc 2015 - 19:51
You Found Me {Piercy}Les dernières lueurs du soleil s'étaient bien vite éclipsées à l'horizon, et plus le ciel s'assombrissait, tournant vers sa palette violacée, plus je sentais la boule dans mon ventre s'agiter.  Mes yeux s'habituèrent rapidement au changement de luminosité ambiante. Mon habitude de perdre la notion du temps entre les pages d'un bon livre y était probablement pour quelque chose.

- Tu crois vraiment qu'il va venir? Lança Kei qui était resté debout, face à moi.

Je haussais les épaules, toujours plongée dans mes révisions. J'avais l'impression d'être totalement perdue dans mes notes. Ces dernières semaines, j'avais plutôt eu la tête ailleurs. Je me rendais en cours à contrecœur, entendant le flot de paroles monotone de mes professeurs plus que je ne l'écoutais vraiment. J'avais probablement passé plus de temps à griffonner des idées de ce qui avait pu se passer pour que quelqu'un de raisonné comme Joshua rejoigne soudainement les S sur un bloc qu'à prendre les informations utiles de ces monologues récités depuis l'estrade dont l'intérêt me paraissait de plus en plus obscure. Même ma façon de prendre mon cours semblait démontrer de mon manque d'intérêt grandissant. L'encre bleuté de mon stylo plume dessinait des lettres mal formées, à la limite du lisible, précipitées.  Entre pRB et autres monomères aux noms imbuvables, j'étais un peu perdue. Je relisais plusieurs fois cette même ligne dont le sens semblait m'échapper à chaque fois. Quelque chose n'était pas logique. Une phrase contredisait vraisemblablement l'autre. Restait à savoir laquelle était juste…

- Derrière toi…

Je sens tous les muscles de mon corps se crisper en une fraction de seconde. Je m'étais tellement convaincu qu'il ne viendrait pas que je n'avais même pas imaginé la possibilité où il viendrait. Au final je n'avais pas la moindre idée de quoi lui dire. De par où commencer. De comment réagir. Je n'osais pas bouger. Faire le premier pas pourrait le faire fuir. Come on, Leann, c'est pas d'un animal sauvage que parles Je redoutais ses  premières paroles. Combien de temps cela faisait? Cinq mois? J'avais l'impression que ça faisait une éternité, j'en avais presque oublié le son de sa voix.

- Ça ne va pas…

Son intonation… J’avais beau vouloir entendre un début de confession de son état, j'avais tout de même bien compris qu'il ne parlait pas de lui.  Combien de fois avais-je déjà essayé de le faire parler? Je savais qu'il ne se confierait pas à moi. Surtout pas aujourd'hui.

- Il y a une faute dans ton cours. La protéine rétinoblastome est un frein à la mitose et non l'inverse.

Je n’osais prononcer le moindre mot. C'était tout lui. Des mois qu'il n’avait pas donné de nouvelles, des semaines qu'il n'était plus lui-même et des jours qu'il m'évitait et tout ce qu'il trouvait à dire c'était qu'il y avait une erreur dans mon cours. Comme si de rien étais. Sa silhouette entrait lentement dans mon champ de vision. Je reconnaissais sa démarche pendant qu'il s'approchait de mon ami imaginaire. Celui-ci lui cédait sa place d'un pas nonchalant les mains derrière la tête, s'éloignant spontanément aussi loin que ma maîtrise de pouvoir le permettait. Étonnement, depuis que j'avais réalisé qu'il n'avait pas forcément tors sur ce que je pensais de Piercy, il avait juste arrêté de m'embêter avec ça.

Je n'arrivais pas à me convaincre de lever les yeux de mes notes. Un long silence s'installa tandis que j’essayais de trouver quelques mots pour lancer la conversation.  Parmi le flot de phrases que proposais mon cerveau en fusion, j’avais du mal à me décider entre celles sur le ton du reproche et celles qui, à l’image de mon interlocuteur, proposaient d’oublier simplement ces quelques temps d’absence totales de nouvelles. J’avais pourtant vraiment envie de me montrer blessante. Il le méritait. J’avais vraiment envie de lui dire que c’était vraiment un abrutit. Que je le détestais. J’avais envie de lui jeter mon livre à la figure, et peut-être même l’intégralité du contenu de mon sac en lui criant que c’était un lâche et un traître. Qu’il y avait des gens qui tenait à lui, aussi étrange que ça pouvait lui paraître, et que les laisser sur le bord de la route, ça pouvait leur faire mal au cœur. Mais que ce n’était sûrement pas quelque chose que lui pouvait comprendre.
Cependant, cette option n’était sûrement pas celle qui arrangerait la situation. Je fermais donc mon cahier de révision d’un geste sec et visais dans un registre plus ironique.

- Alors c’est ce que tu as fait ces dernier mois ? Apprendre le fonctionnement de contrôle du cycle cellulaire ?

Premier contact visuel. La sévérité de mon regard lui traduisaient à elle-seule tous les reproches que j’avais à lui faire. Avec sa capuche, je n’arrivais pas à voir le haut de son visage. Je ne distinguais que le bout de son nez et ses lèvres dans la pénombre ambiante.

- Je reste cependant ravie d’apprendre que tu n’as pas tant changé que ça malgré ta petite visite chez les S. Dire que je me suis presque inquiétée quand Hadès m’a parlé d’une «instabilité mentale». Fort heureusement, ce n’est pas dans mon habitude de m’inquiéter. Surtout pour toi. Après tout, tu n’as jamais été quelqu’un de proche, raillais-je en rangeant mon bloc d’un geste calme. Certains auraient pu en profiter pour devenir violent et s’en servir comme excuse pour passer leurs nerfs sur autre chose qu’un arbre ou un mur…

Détours rapide de mes iris sur son visage pour sonder sa réaction. Des rumeurs qu’un S a attaqué deux A un peu trop imbus de leurs personnes ont circulées il y a quelques semaines. Ca aurait été son genre. Je fini par me lever en soupirant. J’ai toujours l’air ridiculement petite face à lui. J’ai presque besoin de me mettre sur la pointe des pieds pour faire glisser sa capuche derrière lui. Définitivement, ça m’avait manqué. Ses mèches ébène se tortillant sur son front, son visage un peu anguleux et… Mais ce n’était pas le moment de s’égarer là-dessus. Malgré la faible luminosité, je ne pouvais manquer à quel point il semblait avoir pâli depuis la dernière fois. «Ca ne va pas.» Après tout, cette phrase n’était peut-être pas là pour rien.

- Désolée.

Une vague d’incertitude me saisit tout à coup. Je sens mes mains commencer à trembler, sans vraiment en comprendre la raison. Il me devient tellement difficile de continuer à le regarder que je baisse la tête, tentant tant bien que mal de cacher mon visage derrière mes mèches chocolat.

- Désolée d’avoir été incapable de faire quelque chose pour toi quand ça n’allait pas. J’avais peur de te contaminer avec l’épidémie de perte de contrôle… J’ai l’impression que ça s’est un peu calmé mais j’ai vu des gens totalement incapable de maîtriser quoi que ça soit, et j’ai eu peur de ce que ça aurait pu te faire.

Mes cheveux raccourcis d’une bonne quinzaine de centimètre laissaient comprendre que ça n’avait pas non plus été une partie de plaisir de mon côté.

- J’ai vraiment voulu prendre des nouvelles, mais Tolkien était terrorisé à l’idée de te voir. Alors je me suis dit que j’attendrais la rentrée mais je ne t’ai vu nulle part et… et quad je t’ai finalement croisé, t’allais à la passerelle. J’ai totalement paniqué. En fait j’ai voulu te trouver dans ton nouveau bungalow après ça mais tu n’étais pas encore installé….


Je ne réalisais qu’au moment où même mon cerveau s’embrouillait dans l’ordre d’ordonnancement de mes  mots que mon débit de parole était incroyablement haut. Comme souvent quand je panique. Je commençais à mordiller ma lèvre inférieure. Mauvais signe. Reste calmes, Leann.

- Mais je suis contente que tu sois venu. J'étais... vraiment inquiète.

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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockMar 15 Déc 2015 - 21:01
Elle n’osait pas me regarder. Le calme avant la tempête, déjà qu’elle a essayé de me gifler pour avoir quitté WIP, alors imaginez ce qu’elle me réserve pour avoir rejoint les S…
Silence j’attendais. Elle ferma sèchement son cahier. Hm… Elle s’adonne à l’ironie… Elle n’est pas douée avec, j’aurais préféré qu’elle me balance son cahier à la figure, elle est bien plus agaçante quand elle tente de jouer de ses bons mots, et tellement plus mignonne quand elle veut porter atteinte à mon intégrité physique.
Son insistance sur le terme « instabilité mentale » fit écho dans ma tête. Je restais de marbre. Je fouillais dans ma mémoire pour me remémorer ce qu’elle venait de raconter et tout inverser. Je n’avais pas vraiment écouté. En gros elle était inquiète, on est proche et je n’aurais pas dû la laisser de côté. D’après elle, j’aurais utilisé mon passage en S pour me défouler. Pas entièrement faux, mais il lui manque des informations.

Elle se lève. Je ne bouge pas. « Tu peux me jeter ton cahier à la figure, ou vider le contenu de ton sac sur moi voir me gifler. Ou m’insulter, me détester. Plutôt que de refouler tout ça. Je comprendrai. Tu es en droit de penser que je le mérite. » Penser, nuance.
Par où commencer… L’emprise de Nova venait à peine de se défaire… Elle s’excusa… C’était plus naturel venant d’elle.
Je ne la regarde toujours pas, mais quelque chose tremble dans ma vision périphérique. Je dirige mon visage vers elle. Elle se cache derrière ses mèches à l’aide de ses mains tremblantes. Avant même qu’elle ne reprenne la parole je la prends sans mes bras et la serre fort. « Je sais. ».

Elle se mit à débiter à toute vitesse un flot interrompu de paroles. Elle s’excuse pour plein de choses auxquelles elle ne pouvait rien. Je passe ma main derrière sa tête, et je la serre contre moi. « Hé du calme… Tu n’y pouvais rien, ce n’est pas de ta faute. Tu le sais très bien. Alors calme-toi et prends une profonde inspiration. » sans l’avoir réalisé, je lui caresse la tête du bout des doigts pour l’aider à se calmer.

« Psychose… » lui chuchotai-je à l’oreille avant de me défaire de l’étreinte que j’ai engagé, je m’assieds sur le banc. « Depuis le mois de mai… » sans surprise je n’arrivais pas à en parler. Les mots ne sortait pas, je n’arrivais pas à parler de moi. Je n’ai rien fait de mal en soit, je suis une victime, un dommage collatéral. Mais l’embarras, et la honte. Impossible d’en parler.
Je serre brutalement les poings, ça m’agaçait je n’arrivais pas à lui expliquer, ça me frustrait, je pris une profonde inspiration, je mis ma tête entre mes mains avant d’expirer longuement. « Et… » ça ne voulait pas sortir, je n’y arrivais pas, c’était juste impossible.
Et quoi ?! Ça n’a fait qu’amplifier mes troubles psychologiques, je suis un putain de malade… Pfff… Ce serait si facile comme ça, une excuse parfaite, je suis un malade, la plupart des surdoués ont des troubles psychologiques.

« Excès de colère, rage fulminante, montées d’adrénalines... » je soupire en riant, me moquant de moi-même, j’étais tellement mal, je me forçais à en parler, à contrecœur, j’en éprouvais une douleur physique, la tête dans mes mains, mes doigts plantés contre mon crâne, une douleur aiguë  tout autour de mon crâne.. « Comme la plupart des gens tu me diras… J’ai toujours su me maîtriser mais… là… c’était  impossible à gérer avec ce ... truc... p... » putain, en parler me mettait si mal, la fin de ma phrase fut un soulagement non pas pour le poids retiré par mon explication mais pour avoir arrêté d’en parler. J’avais envie de vomir, pleurer, me cogner la tête contre le premier mur.
La tête dans les bras, les bras sur les jambes, je repris la parole. Le coup de grâce. « Je me suis éloigné pour te protéger de moi. »





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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockJeu 17 Déc 2015 - 21:52
You Found Me {Piercy}-- Tu peux me jeter ton cahier à la figure, ou vider le contenu de ton sac sur moi voir me gifler. Ou m’insulter, me détester. Plutôt que de refouler tout ça. Je comprendrai. Tu es en droit de penser que je le mérite.

J’étais tout le temps déconcerté par la facilité que Joshua avait à lire dans mon esprit. L’idée grotesque que le fait qu’il ait touché Kei physiquement une fois puisse y être pour quelque chose me traversa l’esprit une seconde avant que je ne me rende compte que ça ne pouvait pas avoir le moindre rapport. Il me proposait de le l’insulter ou le détester. Comme si ça pouvait être si simple. Je me contentais de débiter mes excuses d’une traite. Probablement que mon flot de parole avait fini par l’inquiéter car il posa sa main dans mes cheveux et me rapprocha de lui pour me calmer. Je ne m’attendais pas à ça de la part de celui qui supportait à peine que je lui touche le dos pour lui mette de la crème. Et je n’y étais absolument pas préparée psychologiquement. Ma tête dans son hoodie, je pouvais entendre les battements irréguliers de son cœur. Fort heureusement, il ne  pouvait pas entendre le miens qui était à la limite de sortir de ma poitrine. Quelques secondes, le souvenir d’une situation similaire dans son bungalow me revient en mémoire. Odeur de pluie, bruit de l’eau qui coule le long des vitres... C’était depuis cette fois-là, que Kei n’arrêtait pas de me faire remarquer que je tenais peut-être plus à Piercy que ce que je le pensais.

- Psychose.

Il commence son explication à voix basse, la chuchotant dans le creux de mon oreille comme un secret à ne jamais révéler. A vrai dire, je ne m’attendais pas à ce qu’il me révèle ce qu’il s’était passé. Sa venue était déjà une surprise, mais même en le voyant en chair et en os, face à moi, je ne m’attendais pas à ce qu’il se confie à moi avec tant de facilité. La dernière fois, en mai, il s’était montré plutôt clair à ce sujet. « Je n’y arrive pas, je suis désolé ». « Je suis comme ça. ». Je comprenais, j’étais la première à éviter de parler de mes soucis. Mais les siens n’étaient pas de la même ampleur. De son aveu ou du fait qu’il relâchait lentement son emprise sur moi pour s’installer sur le banc, je ne sais pas lequel me faisait le plus mal au cœur.

- Depuis le mois de mai.

Le mots sortent difficilement de sa bouche. Ca l’agace. On lit la frustration sur son visage : dent serrée, traits tirés, poings serrés et sourcils froncés. Visiblement, il se donne du mal pour essayer de vider son sac, mais il se perd en phrases inachevées, rendant ses explications extrêmement vagues. Je me décide à le rejoindre alors qu’il se replie sur lui-même. Je suis terriblement partagé entre l’inciter à continuer, espérant qu’en parler puisse lui faire du bien et lui proposer d’arrêter pour arrêter de le voir souffrir.

- Chuuut, tentais-je d’une voix rassurante en passant ma main dans ses mèches corbeau. Tu peux me dire ce que tu veux, mais tu n’as pas à te forcer. Je suis juste incapable de te détester de toute façon. Même s’il j’aurais aimé pouvoir le faire.


Pendant la conversation que l’on avait eue avec les délégués le statut de Joshua s’était en effet résumé à « membre de la clique d’Hadès » qui était, disons… pas très populaire. Il avait fallu que je me torture les méninges pour trouver un moyen qu’ils ne se fassent pas lyncher publiquement par des A en colère. Ma solution provisoire : focaliser l’attention sur l’autre ennemis sur lequel la majorité était d’accord, c’est-à-dire Mme Schneider. J’avais repris l’idée de grève proposée par je-ne-sais-qui et l’avait bêtement étendue pour qu’elle paraisse plus attirante. Le White Day. C’était le genre d’évènement qui ravirait les élèves. J’étais d’humeur à tout sauf organiser une fête, mais tout le monde semblait attiré par ce genre de choses. Le bal de Noël organisé tous les ans entrainait le même genre de réaction de masse.  Un mois à l’avance, Lhym m’avait déjà harponnée dans les couloirs pour savoir ce que je comptais faire à propose de ça, même si elle savait pertinemment que je ne comptais pas y aller. Et si les délégués n’étaient pas convaincu, il me restait mon argument magique : « c’est un plan pour voir nos ennemis d’un coup d’œil ». Et en un instant, tout le monde était d’accord, parce que manipuler les masses, ça donne toujours un petit sentiment de puissance qui gonfle l’égo. Ils n’étaient simplement pas au courant que ceux qui se faisaient le plus manipuler, c’était eux.

- Je me suis éloigné pour te protéger de moi.

J’arrêtais soudainement le léger massage du crâne que j’avais commencé sans même m’en rendre compte. C’était LA phrase que je ne voulais pas entendre. L’excuse qui m’agaçait le plus. Je rapprochais dangereusement de mon visage du siens, ne m’arrêtant qu’une fois que mon nez entrait en contact avec le siens. Je plongeais mon regard perçant dans ses iris bleutés. J’étais plus que sérieuse et terriblement déterminée à lui faire comprendre que ce n’était pas le genre de chose qui pouvait me convaincre.  

- Ne pense plus jamais que je serais mieux sans toi, d’accord ?


C’était direct. Trop direct. Beaucoup trop direct. Le genre de chose que je ne devrais pas dire si je ne voulais pas attirer l’attention sur moi. De toute façon, j’étais incapable de le fixer droit dans les yeux plus longtemps sans que mes joues virent au rose. Je reculais, laissant un espace aussi large que ce que le banc permettait entre nous deux.

- Tu n’as pas l’air de réaliser à quel point tu es quelqu’un d’important. Pour moi, pour plein d’autres. On était tous inquiet. Je ne sais pas ce que tu penses de nous, mais j’ai du mal à croire que tu te sois subitement dit que nous n’en valions plus la peine. Le Piercy que je connaissais, il aurait jamais été comme ça. Il se battait pour changer les choses, et malgré le fait qu’il soit en A, il aidait sa filleule E du mieux qu’il pouvait. Il prenait le temps d’écouter les gens, il aidait tout le monde, prenait le temps d’analyser leur comportement. Il distinguait le bien du mal. Il était peut-être maladroit dans sa façon de le montrer, mais il se souciait vraiment de chacun et faisait de son mieux pour satisfaire tout le monde.


Les mots sortaient de ma bouche sans que je ne m’en rende vraiment compte. J’avais tellement de choses à lui dire depuis le temps. Pourtant il détestait quand je parlais sans cesse. Mais au fond de moi, je me disais qu’avec un peu de chance, j’arriverais à le calmer un petit peu. Qu’en montrant réconfortante, ça pourrait l’aider un peu.  

- Il se mettait en danger pour m'éviter de me blesser, s'infiltrait dans ma chambre pour changer mes lunettes cassées, mettait en place des stratagèmes impossible pour que je n'ai même pas à dépenser quelques prism dans du thé pour le remercier… C'était le seul qui pensait à mon anniversaire et en profitait pour me faire un cadeau super. Il faisait mine de ne pas remarquer que j'essayais de nous isoler à la plage et était même venu m'aider à faire mes cartons pour me rassurer. C'était la personne que j'avais le plus peur de perdre, parce qu'après tous ceux qui m'ont laissé tomber, je commençais à être plus surprise de voir les gens rester à mes côtés que de les voir partir. C'était la personne en qui j'avais le plus confiance, parce que quoi qu'il arrive, il avait l'air de toujours savoir quoi faire et quoi dire. C'était la personne à qui je tenais le plus. C'était la personne…

« … que j’aimais ». Mais ça, je n’avais pas le droit de le dire maintenant. Probablement pas le droit de dire tout court. Ca casserait tout.

- Qui jamais ne rejoindrait une classe comme les S. Je savais qu’il ne le ferait jamais. Quoi qu’il te soit arrivé pendant ce temps, ceux qui te connaissent sont obligés de savoir que ce n’était pas vraiment toi. Que ce n’était pas de ta faute. Alors ne t’en fais pas.

Je balançais mes jambes le long du banc, comme si ça pouvait vraiment me déstresser. Puis ça me servait d’excuse pour fuir son regard. Regarder mes pieds s’agiter, c’est un spectacle que je ne ratte pour rien au monde…

- Alors si, j’aurais pu faire quelque chose pour t’aider, parce c’était évident que tu en avais besoin. Alors qu’à chaque fois que j’ai eu besoin d’aide, t’as toujours été là. Et que là, t’étais encore tout seul pour faire face à tes problèmes.  


Je détachais lentement mes yeux de mes oxfords, tournant timidement la tête dans sa direction. C’était super embarrassant, ce que je venais de dire, en fait. Avec sa facilité déconcertant à lire dans les pensées des gens, je me demandais s’il avait compris que … enfin vous avez compris, hein ? Je n’arrivais pas encore à me mettre dans la tête que j’étais amoureuse. Ca avait toujours été un concept abstrait et lointain. Un truc pas pour moi, quoi. Je ne me doutais pas que ça me tomberait dessus, comme ça sans prévenir. Puis il n’y avait pas de théorie pour savoir comment gérer le problème. Comment faire pour s’en débarrasser. Comment au moins mettre ça de côté quand c’était inutile.
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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockDim 20 Déc 2015 - 1:06
Elle n’osait pas me regarder. Le calme avant la tempête, déjà qu’elle a essayé de me gifler pour avoir quitté WIP, alors imaginez ce qu’elle me réserve pour avoir rejoint les S…
Silence, j’attendais. Elle ferma sèchement son cahier. Hm… Elle s’adonne à l’ironie… Elle n’est pas douée avec, j’aurais préféré qu’elle me balance son cahier à la figure, elle est bien plus agaçante quand elle tente de jouer de ses bons mots, et bien plus mignonne quand elle veut porter atteinte à mon intégrité physique.
Et comme d’habitude, essayer de lui expliquer quelque chose revenait à courir, à en perdre haleine, dans une impasse. Soit elle se surestimait, soit elle me sous-estimait. Les deux cas restaient agaçants.
Je la laissais parler, parler du Joshua qu’elle connaissait. Oui elle n’avait vraiment rien comprit. Je la regardais, aucune expression. Je fixais le sol. La manière dont elle me décrivait me faisait passer pour un gamin niais… Alors que c’était juste ma pudeur… Pfff. Les filles.

Elle semblait avoir fini. Elle me regarda. « Je maintiens, c’était pour te protéger… » Je levais les yeux au ciel avant de soupirer. Et brutalement, je me jetais sur elle, attrapant fermement son visage d’une main, le pouce sur une joue. Je regardais autour de moi, personne, je plantais ma main dans son buste, sans y faire de dégât. Je la regardais gravement, l’orage se mit à gronder, il n’allait pas tarder à pleuvoir. « … te protéger physiquement, d’un danger de mort. Là si j’étais sous l’emprise de Nova, tu serais morte. Et ça me serait égale le temps de son influence jusqu’au prochain, rare, moment de lucidité. » lui chuchotai-je. « Soit tu te surestimes, ou alors c’est moi que tu sous-estimes. Ce n’est pas Kei qui aurait pu m’arrêter. Ni notre amitié, tu n'as aucune idée de ce que j'ai vécu. Alors écoute-moi bien. Je ne le dirai pas une troisième fois. » sans le réaliser mes doigts se resserraient sur son visage, faisant prendre à sa bouche la forme d'un o. « Quand je décide de faire quelque chose, arrête d’aller à l’encontre de mon mouvement, car tu ne fais que me mettre des bâtons dans les roues, et tu te mets stupidement en danger ! » je commençais à perdre patience, car c’était toujours la même chose, je n’avais de cesse de le lui répéter, et Nova avait laissé quelques séquelles qui n’ont pas encore cicatrisées.
Ma poigne faiblissait lentement avant de devenir de simples caresses sur le visage. « Je ne me pardonnerai pas si je te faisais du mal, même si je n’étais pas en plein contrôle de mes capacités. Parce que crois-moi Leann ou pas Leann, j'aurais pu t'érafler.» une goutte, je nous fis phaser par réflexe. La pluie, fine, légère, puis diluvienne. Mais nous étions au sec, nous et notre banc. « Et … je supporterais encore moins de te perdre, rien qu’à cette idée je… ». Je m’éloignais d’elle, mais elle était toujours en phase avec la pluie, grâce au banc, et si elle se levait le sol prendra le relais. Drama à part, j’avais réellement progressé malgré mon niveau de départ.
« Tu penses que je n’avais pas envie de venir te voir quand je reprenais le contrôle ? Quand je n’avais pas envie de broyer tout ce qui était à ma portée, ou d’avoir cette obsession, cette petite voix qui me disait « Arrache-lui le cœur, c’est si facile ! ». » la pluie se faisait de plus en plus entendre, et mon envie de hurler pouvait enfin être assouvie, il fallait hausser le ton pour qu’elle puisse m’entendre donc de toute manière il fallait lever la voix… « Donc si je me suis éloigné… Putain de oui ! C’était pour te protéger ! Et bordel tu en avais besoin ! Je suis dangereux ! Bien sûr que je le savais que tu le vivais mal que tu allais en pâtir ! Je suis peut-être incapable de m’exprimer mais je suis bien plus intelligent que quiconque sur cette putain d’île ! Je le sais qu’on est très proche ! DONC OUI JE TE PROTEGEAIS EN TE MAINTENANT LOIN DE MOI ! … Et je le referai sans hésiter une seule seconde. » j'avais pour habitude de plier pour avoir la paix, mais là je ne pouvais pas, il fallait que quelqu'un affronte la fille la plus bornée de Prismver.






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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockDim 20 Déc 2015 - 14:36
You Found Me {Piercy}- Je maintiens, c’était pour te protéger, souffla-t-il exaspéré.

J’étais décidément l’experte dans le domaine. Pourtant, je voulais juste le faire se sentir un peu mieux. Tu parles d’une réussite. Je mordillais le bas de ma lèvre, regrettant d’avoir été aussi insistante quand la main de Piercy entra soudainement dans mon champ de vision, saisissant violemment mon visage. Le crâne plaqué contre le mur du clocher derrière-nous, ses doigts s’enfonçant dans mon abdomen, je n’osais plus broncher. Soyons honnête, j’avais peur. Vraiment. Même si je voulais croire en la bonne foi de mon ancien camarade. Même si je voulais faire de mon mieux pour ne pas lui montrer, pour lui prouver ma confiance. Mon rythme cardiaque et respiration s’étaient tout de même emballé en une fraction de seconde et ne pouvait rien faire pour le dilatement de mes pupilles. Kei avait bondi jusqu’à moi et se serai probablement jeté sur Joshua si je ne l’’en avais pas empêché du regard. Cependant, je le gardais tout de même à proximité. Juste là, à quelques centimètres de mon agresseur. Juste au cas où.

- … pour te protéger physiquement, d’un danger de mort. Là, si j’étais sous l’emprise de Nova, tu serais morte. Et ça me serait égal le temps de son influence, jusqu’au prochain, rare, moment de lucidité.

Nova. Je me serais presque foutu de tout le reste s’il n’avait pas eu sa main dans mes tripes. C’était elle. La petite blonde que j’avais vue dans le salon d’Hadès. C’était censé. Le démon rouge m’avait fait comprendre que le ou la responsable de ce changement d’humeur était quelqu’un de proche de lui, à qui je n’avais pas intérêt à toucher. Sa colocataire entrait donc parfaitement dans le profil. Donc c’était ça son pouvoir ? La psychose ? Dans le genre des dons qui font souffrir les gens, c’était surement le pire moyen de le faire.

- Soit tu te surestimes, ou alors c’est moi qui te sous-estime. Ce n’est pas Kei qui aurait pu  m’arrêter. Ni notre amitié, tu n’as aucune idée de ce que j’ai vécu. Alors écoutes-moi bien. Je ne le dirai pas une troisième fois.

Je baissais le regard tandis qu’il resserrait son emprise sur ma mâchoire. Je sentais que Kei n’attendait qu’un mot où un signe de ma part pour riposter. Petit à petit, mes yeux s’humidifiaient. J’aurais aimé pouvoir dire fièrement que ce n’était pas par crainte, mais parce que je commençais à comprendre un peu de sa souffrance. Mais s’en était rien. Enfin, probablement y avait-il aussi un peu d’empathie là-dedans, mais elle était trop bien dissimulée dans mon appréhension. Aller, ne pleure pas, Leann. Ne pleure pas. Ça ne ferait que gâcher tout ce que tu as essayé de faire jusqu’à maintenant. Puis sa poigne se relâcha lentement, se transformant en un mouvement doux, presque agréable tandis que son autre main sortait de mon estomac. Je lâchais un soupir de soulagement, relâchant lentement la pression que j’avais accumulée.

- Je ne me le pardonnerais pas si je te faisais du mal, même si je n’étais pas en plein contrôle de mes capacités. Parce que crois-moi, Leann ou pas Leann, j’aurais pu t’érafler.

Etonnement, cette fois, je voulais bien le croire. Ravalant lentement mes larmes, je tentais de relever mes yeux vers lui. Son expression avait totalement changé. Plus de colère, ou du moins pas la même. Pourtant, je lisais une forme de souffrance sur son visage. Evidement. Tout autour de nous, le sol commence à se tacheter de goutte de pluie. Une averse, légère, qui en quelques seconde se transforme en torrent. Pourtant, rien ne nous touche. Chaque  perle d’eau se contente de nous passer à travers. Heureusement que je ne comptais pas là-dessus pour cacher mes pleurs.

- Et … je supporterais encore moins de te perdre. Rien qu’à cette idée je….

Il s’éloignait soudainement, rejoignant l’autre côté du banc, comme si la distance qu’il imposait entre nous pouvait me mettre en sécurité.

- Ca n’arrivera pas, chuchotais-je à peine plus fort que le bruit de la pluie qui s’écrasait autours de nous.

- Tu penses que je n’avais pas envie de venir te voir quand je reprenais le contrôle ? Quand je n’avais pas envie de broyer tout ce qui était à ma portée, ou d’avoir cette obsession, cette petite voix qui me disait « Arrache-lui le cœur, c’est si facile ? » Donc si je me suis éloigné… Putain de oui ! C’était pour te protéger ! Et bordel tu en avais besoin ! Je suis dangereux ! Bien sûr que je le savais que tu le vivais mal que tu allais en pâtir ! Je suis peut-être incapable de m’exprimer mais je suis bien plus intelligent que quiconque sur cette putain d’île ! Je le sais qu’on est très proche ! DONC OUI JE TE PROTEGEAIS EN TE MAINTENANT LOIN DE MOI ! Et je le referai sans hésiter une seule seconde.
 
Je restais silencieuse un long moment, absorbant lentement ses mots un par un. Je n’avais en effet pas la moindre idée de ce qu’il avait vécu, mais à côté de ça, il n’avait pas non plus la moindre idée de la façon dont j’avais vécu son absence. Tant mieux, après tout. Le moins il en savait, le mieux mon petit secret se portait.

- Je comprends.

C’était faux. Je ne comprenais sûrement pas, et je campais toujours mes positions. Je n’en avais rien à faire, qu’il me blesse. Qu’est-ce que ça pouvait valoir, un bandage, un peu de sang, si pour quelques minutes, il savait qu’il n’était pas seul, hein ? Qu’est-ce que ça pouvait bien me faire ? Un peu mal ? Et après ? J’étais vraiment aveuglée par ma connerie.

- Mais tu sais, je deviens une experte en situation dangereuse quand t’es pas là dans tous les cas.

Hadès. Halloween - j’avais d’ailleurs fini par faire demi-tours en comprenant où se déroulait la fête de la surveillante. Je faisais qu’un repas sur trois, et encore, c’était dans les bonnes semaines, quand Lhym insistait pour que j’avale quelque chose. Le fait est que je n’avais pas faim. Faut dire que je n’avais pas une activité physique requêtant énormément d’énergie.

- Mais je comprends. Je n’aurais rien pu faire dans tous les cas.

C’est toujours aussi faux, parce ce que malgré la frayeur de tout à l’heure, je suis toujours aussi contente de le voir. C’est pas rationnel. Tout sauf rationnel. C’est pour ça que je me suis toujours tenue le plus loin possible de ces idioties de romances. Ça n’entraînait que des choses stupides.  
Je m’approchais lentement de Piercy,  jusqu’à être contre lui. Je savais qu’il n’aimait pas le contact. Mais j’avais juste besoin de le sentir, pour m’assurer qu’il était bien là. Ca ressemblait un peu trop à un rêve. Ca n’avait aucun sens. Après tout, c’était suffisamment effrayant pour en être un, et en même temps, beaucoup trop beau pour la réalité. Je posais ma tête sur son épaule,  le prenant tendrement dans mes bras.

- Mais tu n’as plus à être seul maintenant. T’as plus à t’en faire. Si ça va pas, tu pourras venir n’importe quand. Tu peux me demander n’importe quoi? Enfin, si tu veux, hein ? Si tu veux juste discuter, ou juste boire un thé ou juste voir quelqu’un. Je serais là, ok ?

Je relâchais lentement mon étreinte. Je ne voulais pas le crisper trop longtemps. Pourtant, ces quelques secondes contre lui avaient miraculeusement réussit à m’apaiser, malgré le regard de Kei à quelques mètres de nous. C’était plutôt drôle de nous voir, nous trois, au sec malgré la pluie diluvienne qui nous tombait dessus.
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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockSam 16 Jan 2016 - 2:04
La colère montait en moi. « Ne me mens pas, je déteste être pris de haut, tu ne comprends rien. » définitivement, elle montait. « Experte mon cul. Tu es protégée par mon spectre qui caché dans ton ombre. Tu ne connais rien au vrai danger, et même si tu y étais confrontée, tu ne le reconnaîtrais même pas, tu es inconsciente. » lui dis-je.
Il fallait que quelqu’un la secoue et crève la bulle d’insouciance dans laquelle elle s’est enfermée, les doigts profondément ancrés dans ses oreilles, les paupières fermées de toutes ses forces en chantant à tue-tête pour être sûre de ne rien entendre.
« Tu crois qu’Hadès t’a épargnée parce que tu te penses intelligente ? Il sait que s’il te touchait il aurait eu à faire à moi et qu’il n’en sortirait pas indemne. Ça c’est l’instinct de survie. Tu crois que les gens que tu as croisés dans ce dortoir t’ont laissée passer tranquillement parce que tu es de taille face à eux ou parce que tu es suffisamment maline pour leur échapper ? Non, encore une fois, ils savaient que j’allais leur tomber dessus s’ils t’effleuraient et que leurs chances de victoire sont loin de leur être favorable. Encore une fois, instinct de survie. Mais toi… Tu pourrais te pendre sans même réaliser que tu es entrain de te tuer. » Un peu dur avec elle ? Oui mais non. Il fallait qu’elle arrête de se mettre bêtement en danger tout ça parce qu’elle est têtue.

Elle s’installa dans mes bras, je ne la repoussai pas, je la laissais faire. Elle posa sa tête sur mon épaule, je glissais mes doigts entre ses cheveux avant de poser ma main sur sa tête. Elle me parlait de solitude, de thé, de voir quelqu’un avant de relâcher son étreinte, je la laisse faire.
« Si tu y tiens… Mais à une seule et unique condition… » je prends un air grave et je commence à dérouler mon écharpe « Je suis intouchable. Contrairement à toi. » je prends une pause pour qu’elle assimile les mots qui allaient suivre. Puis après avoir commencé à enrouler lentement le cou de Leann avec mon écharpe toute chaude je finissais ma phrase. « Ne te mets plus jamais en danger. Sous aucun prétexte, et fais appel à moi sans hésiter une seule seconde. Ou tu ne seras pas prête de me revoir. »
Je m’avance vers elle et lui tend mon bras pour qu’elle s’y accroche afin que l’on puisse bouger d’ici. « Et si tu refuses toujours de comprendre. Je sortirai définitivement de ta vie, ainsi, il n’y aura plus aucun problème. » lui annonçai-je le plus calmement du monde.





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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockSam 16 Jan 2016 - 16:14
[quote="Leann De Laine"]
You Found Me {Piercy} - Ne me mens pas, je déteste être pris de haut, tu ne comprends rien.

Ca me rappelais une situation similaire, un autre jour de pluie, dans son bungalow.  Pourtant, cette fois, sa phrase me faisait mal, bien plus que la fois précédente. N'arrêterait-il jamais de me mettre au plus loin possible de lui? Plus je tentais de réduire l'écart qui nous séparait, plus il semblait mettre de la distance entre nous. Courir après un objectif inatteignable. Je le savais pourtant depuis le début. Je l'écoutais essayer de me faire comprendre mon inutilité incontestable, les . Oui, Hadès aurait définitivement pu se débarrasser purement et simplement de moi cette fois-là dans sa chambre. Sans même avoir à me confronter à ces deux collègues. Même s'ils étaient plus là pour m'effrayer qu'autre chose. En y repensant, ils n'avaient vraisemblablement aucune raison de me vouloir du mal, juste pour avoir été dans leurs salons. Tout aussi S qu'ils étaient, ils restaient des êtres humains et pas des animaux sanguinaires. La couleur de ma cravate faisait, certes, de moi un petit agneau sans défense, mais ni Nova, ni Léocade ne me connaissaient personnellement et n'avais en conséquence aucune réelle raison de s'en prendre à moi. Le fait est qu'ils n'avaient d'ailleurs aucune raison de ne pas le faire parce que Piercy pourrait leurs en vouloir vu qu'ils n'avaient probablement pas la moindre idée du fait que nous nous connaissions.

- Je sais. Je sais que j'ai besoin de toi. Peut-être même plus que ce que tu ne le penses. Et je sais aussi que ce n'est pas réciproque, qu'importe à quel point j'essaye de t'aider, je ne fais que t'énerver. Mais je sais ce que je fais, même si j'ai l'air d'être une idiote qui se jette dans la gueule du loup. Il y a des choses ou des gens qui valent la peine de prendre le risque. Et tu en fais partie. Qu'importe à quel point cette idée t'insupporte.

Etonnement, il ne chercha à aucun moment à me repousser quand je le pris dans mes bras. Il glissa même ses doigts dans mes cheveux. Peut-être que j'aurais pu rester contre lui, encore un tout petit peu. Profiter de sa chaleur encore quelques instant. Mais le fait qu'il accepte ma proposition sans rechigner me surpris trop pour que je n'ailles pas chercher une quelconque trace d'ironie sur son visage. Etonnement, il affichait plutôt l'air le plus sérieux qu'il m'eut été donné de voir tandis qu'il déroulait lentement son écharpe d'autours de son cou.

- Je suis intouchable, contrairement à toi.

Certes. J'étais loin d'être imbattable, au contraire. Je n'avais aucune force physique, je ne courrais pas vite et même si mon pouvoir pouvait me servir pour attaquer, il ne pouvait en aucun cas servir de bouclier. Oui, j'étais vulnérable. Oui, j'en était pleinement consciente. Je n'avais pas besoin qu'on me le rappelle.  Je n'avais aucune idée de ce que je pouvais bien lui répondre face à une telle évidence. Un lourd silence s'installa, pendant que le brun faisait passer l'écharpe sous mes cheveux. Pourquoi pouvait-il toujours se sacrifier pour me faire plaisir alors qu'il refusait toujours le moindre de mes services? Sérieusement, ce n'était pas juste. A chaque fois, il me faisait tomber sous son charme, sans jamais me laisser l'occasion d'en faire de-même. Mais sous quel charme pourrait-il bien tomber de toute façon?

- Ne te mets plus jamais en danger. Sous aucun prétexte, et fais appel à moi sans hésiter une seule seconde. Ou tu ne seras pas prête de me revoir.
- P-promis.

Son visage est trop proche du miens pour que je puisse soutenir son regard. Je me contentais donc je fixer le pavage de la place qui disparaissais dans l'obscurité jusqu'à ce que son bras entre dans mon champ de vision. Je lui lançais quelques coups d'oeils pas tout à fait rassurés. Vraiment? Je pouvais? Je m'accrochais donc à lui, suivant son rythme.

- Et si tu refuses toujours de comprendre, je sortirais définitivement de ta vie. Ainsi, il n'y aura plus aucun problème.
- Vraiment? Alors que tu dis toi-même que j'ai tant besoin de toi?

Je n'osais vraiment plus le regarder dans les yeux, avec toutes ces choses toutes plus embarrassantes les unes que les autres que je ne cessais de raconter.

- Je veux dire, je n'ai aucunement l'intention de faire en sorte qu'on en arrive là, hein? Mais… oui. J'ai vraiment besoin de toi, alors ne me laisse pas, d'accord ?

C'est le genre de moment où j'espérais tout simplement disparaître. Pourquoi je parle? Pourquoi? Leann, si c'est pour dire des idioties pareilles, tais-toi. C'est le genre de chose que je dois, au pire, garder dans ma tête. Au mieux, ne même pas penser. Ne même pas imaginer. Pourtant, les mots sortent de ma bouche de la façon la plus ridicule qu'il soit, sans que j'en ai le moindre contrôle.

- Alors si tu acceptes toujours qu'on … tu sais? Continues à se voir? Alors… euh. Ça te dirait … le bal de Noël?

Qu'est-ce qu'il ne va pas avec toi, Leann? Dieu merci, il fait noir et mon visage écarlate n'est qu'à moitié visible derrière l'écharpe de mon camarde à laquelle je m'agrippe de toute la force qu'à ma main disponible.

- Si … tu veux…

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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockDim 17 Jan 2016 - 2:46
« Tu te trompes, je ne vaux pas toute cette peine. » essayais-je de placer entre deux de ses phrases.

Elle s’accrocha à mon bras. Sa remarque m’agaça, je serrai les dents sans un mot ; puis elle se corrigea. « Tant que tu ne me pousses pas à cet extrême, ça devrait aller. » je restais sévère et sérieux, avec elle il le fallait.
Je lançais un regard vers Leann, elle fixait le sol, le visage enfoui dans mon écharpe. Nous arrivions dans une rue un peu plus fréquentée que le clocher complètement désert. Elle me proposa d’aller au bal de Noël, à condition que j’accepte que l’on se voie toujours. Je ne m’y attendais pas vraiment… C’était tellement aléatoire comme demande.
J’arrêtais de phaser. La pluie s’abattait enfin sur nous. Sans un mot  je sorti, à l’aide de ma main libre, de la poche de mon hoodie un parapluie noir compact mais solide. Je ne sortais jamais sans. D’habitude il est dans mon sac que je ne quitte jamais sauf exception…
D’une main je détachais la sangle qui le compressait, et je pressais le bouton pour l’ouvrir, et nous voilà à l’abri. Quelque peu trempé mais à l’abri.

« Je suppose que je te dois bien ça… » je soupirai en pensant à tout ce que ça pouvait impliquer, ce qui était assez stressant, je sais que je suis en décalage par rapport aux autres, je ne vis pas les relations sociales de nature quelconque comme les autres. J’ai une … perception différente. C’est un peu le côté autistique que je tente de cacher de mon mieux qui ressort. « Allons au bal de Noël… » dis-je à voix basse avec autant d’engouement qu’aurait un gamin à Disneyland qui venait d’apprendre qu’il était l’heure de rentrer à la maison.
« Il est tard et il fait froid, allons-nous abriter chez Tonton Dwayne. » quel nom de merde. « Tu dois avoir faim. » vu l’état de stress, je suppose qu’elle n’a pas pu avaler grand-chose ces derniers jours. « C’est moi qui invite. Offre non négociable. » et je commençais à la tirer vers l’établissement en question sans lui laisser le temps de répondre.



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MessageSujet: Re: You found me {Piercy}   You found me {Piercy} 1400359500-clockDim 17 Jan 2016 - 19:47
You Found Me {Piercy}A peine avais-je eu le temps de terminer ma proposition que la pluie s'abattit sur nos tête. On avait quitté les petits chemins et les grandes démonstrations de magies étaient certes à éviter face aux potentiels touristes de l'île, mais le timing me donnais tout de même l'impression qu'il n'était pas spécialement enthousiasmé par l'idée. A dire vrai, moi non plus. Ca m'avait jamais plus, ces histoires de bal. Vêtements inconfortable au prix totalement déraisonnable, musique à tue-tête, des gens de partout et généralement beaucoup de boissons alcoolisées. Je n'avais pas la moindre idée de ce que je venais de faire. L'enthousiasme général autours de cet évènement m'avait probablement emportée. Peut-être aussi un peu de l'idée d'une soirée en tête-à-tête avec Joshua  et de l'occasion de me montrer face à lui avec autre chose que mes yeux fatigués sans que cela semble trop étrange. Uh-. Super embarrassant. Je m'enfonçais un peu dans son lainage tandis qu'il sortait un parapluie de sa poche pour nous abriter. Mais les quelques secondes que nous avions passés sous l'eau avaient suffis à détremper mes cheveux. Les mèches de ma frange désordonnaient donnaient naissance à de longues trainées d'eau qui roulaient tout le long de mon visage.

- Je suppose que je te dois bien ça.  

- Tu ne me dois rien du tout, rétorquais-je en agitant mes mains devant mon visage. C-c'était juste une idée en l'air.

Oui, aucun entrain. Pas la moindre trace de motivation. Ce n'était définitivement pas la peine de le forcer à aller là-bas. C'était évidemment le genre d'évènement qui ne lui plairait pas. A quoi je m'attendais? Beaucoup trop, évidement. C'était pourtant tellement immédiat, il n'y avait rien à comprendre : tout ce qu'il détestait était une caractéristique principale du bal. Le monde, le bruit…

- Allons au bal de Noël…

- Je … euh…  Laisse tomber! On aura bien une autre occasion. C'était juste l'agitation générale autours de l'évènement qui m'a pousser à proposer mais … laisse. C'est peut pas être si bien que ça, de toute façon. Avec tout ce monde…

J'alignais mes morceaux de phrases d'une voix suraiguë dont l'intensité baissais à chaque fois jusqu'à être quasiment inaudible. Cher élève mystère, si j'ai un jour la chance de te rencontrer, je t'en prie, donne-moi le don d'invisibilité. Je saurais quoi en faire.

- Il est tard et il fait froid, allons-nous abriter chez Tonton Dwayne. Tu dois avoir faim.

Tonton Dwayne? Le nom (ridicule) me semblait familier bien que je sois persuadée de ne jamais avoir été là-bas. J'avais en effet rarement l'occasion ni l'envie de fréquenter les bars de l'île. L'alcool, c'était pas pour moi, du moins pas tel quel. Dans un gâteau ou un plat, oui, mais dans un verre, je n'étais pas persuadée de l'effet que cela pourrait avoir.  

- Euh… je peux préparer quelque chose. Mon frigo est plein, j'ai de quoi faire des pillons caramélisés… ça reviendra moins cher et…
- C'est moi qui invite. Offre non-négociable.

J'avais vite appris que quand Piercy disait "offre non-négociable", ça le rendait encore plus têtu que ce que je ne l'étais déjà. Je me contentais seulement d'hocher la tête en baragouinant un «Merci» sous son écharpe. Je réalisais lentement ce que cela signifiais. C'était une soirée au resto. Tous les deux. UH. UH. UH. Si c'était pas la définition d'un rendez-vous ça, qu'est-ce que c'était? Le stress me monta au ventre en une fraction de seconde. J'avais dit oui pourtant. C'était trop tard pour prendre la fuite. Je serais nerveusement mes doigts dans la paume de ma main pour tenter de me calmer. Comme si ça allait marcher. Mon Dieu. J'allais avoir besoin d'un soutien émotionnel important en fin de soirée.
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