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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: flagrant déni { narcisse
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: flagrant déni { narcisse    Tag 483d8b sur  1400359500-clockLun 7 Aoû 2017 - 22:55

Simple silhouette sur fond de nuit, Narcisse se fond et se confond, comme si c’était sa place. Et ça trahit toutes les impressions qu’il voudrait donner. Aux yeux d’Opale en tout cas. Il navigue dans un clair-obscur constant, indéfinissable. Elle ne sait pas à quoi il joue, elle ne comprend pas, elle ne le perçoit pas totalement -c’est probablement inconscient- et elle ne cherche pas vraiment. Un silence glacé et pur s’étire entre eux. Il ne lui avait pas parlé ? Alors maintenant, elle entend des voix ? De mieux en mieux. Peut-être que finalement, elle s’habitue aussi un peu trop à se faire la conversation seule dans sa tête. Pourquoi essaye-t-on de sauver les autres de nous-mêmes ?

Elle ne peut rien dire de plus concernant le bordel, sa chambre l’est aussi. Elle est loin l’image de la jeune fille de bonne famille propre sur elle. Elle se tient un peu moins bien et dès qu’elle y rentre après une journée de cours, elle envoie valdinguer chaussure et vêtements. Mais peu importe, ce sont des broutilles tout ça. On s’en fout, c’est vrai. Il a raison, mais elle ne dit rien, replongeant ses lèvres vers la céramique encore chaude. Diversion pour essayer d’ignorer ce sombre trou noir qui est toujours là, en elle, autour d’elle, tournant sans fin.

– Ce n’est pas pire que d’habitude.

Vrai. Y a eu pire comme matin. La nuit a sourit. Elle s’est moquée même, mais pas à en trembler. Y a eu pire comme nuit. Et ces zigzags nocturnes, ça devient une habitude. Au moins, il n’y a pas eu de crise de panique risquant de réveiller tout le bungalow à cause d’une vague intempestive magnétique. Si ils ont eu des problèmes de sommeil cette nuit, elle n’y est pour rien.

– Et pas pire que toi non plus.

Mais est-ce qu’il s’en soucie vraiment ? Est-ce qu’il s’intéresse réellement ? Ou n’est-ce que cette façade fêlée, oscillant de temps à autre comme du verre face à la vitesse du son ? Et est-ce que, finalement, les réponses à ces questions importent ? Nonchalante, elle glisse hors du siège pour se diriger à pas mesurés vers l’évier.

– Tu sais que t’à pas à remarquer comment je vais. T’as pas à faire semblant de t’en préoccuper. Je m’en fiche. De mon propre état. Tu peux t’éviter cette peine et rester dans ton monde quand on se croise. Parce que ça ne compte pas. Tu gaspilles ton énergie. Celle dont il semble dépourvu ce matin, les épaules plus lourdes d’habitude, l’aura plus silencieuse que d’habitude.

Ça c’est quand la douleur est indicible. Sans palliatifs. Les mots importants et vrais sont arrachés. Rendu aveugle, sourd et muet : les stigmates de la pire des résolutions, de la pire des résignations, de la pire des tristesses. Elle pourrait être capable de reconnaître tout ça chez Narcisse. Ou peut-être pas. Mais les éclats de miroir sont là, lancés et coincés entre eux. Les empêchant presque de se rapprocher, d’apprendre à se connaître, s’apprécier comme deux amis le pourraient. Les coeurs barbelés et les esprits intouchables en boucliers. Est-ce qu’ils seront sans pitié ou trop touchés pour bouger ?

{#}483d8b{/#} © Gau


Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: flagrant déni { narcisse
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: flagrant déni { narcisse    Tag 483d8b sur  1400359500-clockDim 16 Juil 2017 - 17:04

Un rite, un rituel, comme une vieille ritournelle.
Comme ces boîtes à musique dont on tourne le mécanisme pour voir l’écrin s’ouvrir, la mélodie s’échapper et la petite statue tournoyer. Arabesque d’une ballerine sur sa pointe.

Elle ne sait pas pourquoi elle continue à faire ça presque tous les matins. Courir trois quart d’heure ou une heure, puis s’étirer comme elle le faisait avant… quand c’était un échauffement avant le premier cours de classique à 8h. Coiffure impeccable. Elle a encore le “chauffe” de l’Opéra et ses horribles boots qui tiennent les chevilles au chaud mais qui provoquent ce “schouik-schouik” dès qu’elle passe avec dans le salon du bungalow. À ce moment-là, l’apparition d’un de ses colocataires lui arrache une légère révérence, comme on le lui a enseigné, réflexe corporel s’exprimant pour dire bonjour… même si normalement, le sourire devrait être aussi de mise.

Il y a des souvenirs comme ceux-là qui la hantent facilement, certains jours plus que d’autres, imposant un autre voile sur sa réalité. L’émotion chez une fille captée dans un des couloirs de Prismver lui rappellera quand Claire avait quitté le plateau de danse en larmes parce qu’elle n’en pouvait plus. Les réprimandes de certains surveillants sur les plus jeunes d’ici font écho à ceux de son ancienne directrice pour une sombre histoire de Nutella. Quand elle va jeter un oeil au club de danse, elle se souvient du cours d’expression musicale. L’accent américain qui leur sifflait “faites moi une feuille de papier, une canette de coca, votre bonbon préféré” la ferait encore rire si il revenait à ses oreilles aujourd’hui.

Un maigre soupir s’étire de ses lèvres. Le regard hypnotisé par la volute dansante qui s’échappe de son thé fumant. Elle est fatiguée, malgré le dos droit contre la chaise de la cuisine. Mais rien à voir avec les exercices matinaux. Ce sont les nuits qui lui posent toujours problèmes. Faites de micro-siestes involontaires. De lectures assidues et de binge watching de tout et n’importe quoi, même si les documentaires de la Nasa sont ceux qui réussissent le mieux à apaiser ses peurs nocturnes. Deep space. Pour être sûre s’éloigner assez des suvenirs qui pourraient la hanter. Au final, elle ne sait même pas si elle a dormi cette nuit. Peu importe. Elle s’habitue un peu plus à chaque fois. C’est ce qu’elle se dit en grignotant ses biscottes, distraite. L’esprit aussi absent qu’engourdi qui ne repère pas le retour de Narcisse. Il a fallu qu’il sente son ombre dans son dos pour qu’elle réalise qu’elle n’était plus seule dans la pièce. L’effet fut immédiat sur ses sens et ce nouvel instinct de préservation… d’être en alerte et sur ses gardes.

– Oh. Tu m’as parlé ? Ou tu faisais semblant de t’intéresser ? Ah. Les réflexes qu’elle se coud à la peau. Une chorégraphie qu’elle s’impose, qu’elle tente de graver dans ses os. Spoiled brat. Sneaky bitch. Elle s’en mord la langue. Parce que elle aussi, elle fait semblant, mais dans l’autre sens. Et ça n’a pas de sens. Dans ce bungalow où elle aurait pu tomber sur pire, plus intrusif. Si elle était honnête, elle devrait dire merci, parce qu’elle arrive un peu à s’y relaxer.

– Mais non, je ne sais pas qui a laissé ce bazar. Vois avec Julian ou … Carl., qu’elle soupire en reprenant une gorgée de thé sans l’avoir regardé. Pas qu’elle ne l’ai jamais observé. C’est arrivé. La vie en communauté, l’internat, elle a déjà connu. C’était obligé. Parfois, on n’a pas d’autres choix que de passer par la toile tissée de liens définis par d’autres. L’influence qui se pose sans que personne ne puisse la contrôler, même si ça ne se joue qu’entre deux phrases balancées sans arrières-pensées.

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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: contact — fe. figaro
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: contact — fe. figaro    Tag 483d8b sur  1400359500-clockLun 10 Juil 2017 - 20:57

Il a fallu que ce soit lui. L’énervant, l’agaçant, l’intenable Figaro. Un vrai casse-pieds. À faire le premier pas, l’obligeant à faire le second, pour qu’ils se retrouvent au centre et qu’il y ait collision. Elle est persuadée qu’il le fait exprès. Tout ça, son petit jeu, cette ritournelle qu’il veut lancer à chaque fois, ce n’est pas nécessaire. … Mais ça deviendrait presque une habitude. J’aurais dû l’ignorer. Pensée mordue, bloquée entre ses dents. Et le silence face sa première remarque sera sa seule réponse. Si il souffle, elle restera de marbre, comme d’habitude depuis un an. Tout ça, ça ne changera rien.

— Ou peut-être que c’est pas de ma faute… Qui me dit que t’uses pas de ton don pour me faire approcher ?

Ou peut-être que si. Ses phalanges blanchissent dans le poing serré autour de ses clés. C’est à l’image de son coeur qui s’est violemment rétracté sur lui-même pour éviter d’être tranché à vif. Parce que le sujet est trop délicat, trop sensible, trop tabou pour elle. Mais Figaro ne le sait pas… qu’elle ne peut pas rire de tout ça, que ça la terrifie que son magnétisme puisse se déclencher sans qu’elle n’y puisse rien, sans qu’elle contrôle l’aimant dans ses veines qui se joue des autres… Why, if what i want more than everything is solitude, do i keep inviting you in? Il ne sait pas qu’elle est incapable de répondre à son impitoyable insolence par le même ton. Pourtant, elle aimerait pouvoir lui dire qu’il s’y croit certainement un peu trop, mais il n’y a rien qui sort. Dans sa gorge, un noeud rempli d’aiguilles la paralyse. Dans sa cage d’os, ça tremble comme la corde d’une contrebasse que l’on vient de pincer -un mauvais écho, une redondance de rythme qui la rendrait nauséeuse. Et dans ses yeux, des lames aiguisées à la chaux le poignardent probablement.

— Si t’as tant envie que ça de discuter faut pas hésiter, Opale.

Elle ne veut pas avoir à faire à lui. Elle ne veut pas qu’il s’approche. Et sa risette qui fait tanguer n’y changera rien. Pourtant, elle s’approche d’un pas, comme pour le défier, ne pas perdre la face avec cette fierté originelle normalement inexistante et une mauvaise foi devenue monnaie courante. Aussi impétueuse que lui, peut-être même plus. Une légère sévérité pointant le bout de son nez sur ses traits levés vers le brun, courbes parfaitement glacées pour s’y écorcher.  

– Regarde-moi bien. Ceci est le visage de quelqu’un qui ne t’aime pas. Je te déteste Oulianov.

Grave-le dans tes neurones. Ne m’adresse plus la parole. Oublie-moi. Est-ce qu’elle ne lui a pas déjà dit ? Est-ce qu’il fait semblant de ne pas comprendre ? À croire qu’il est programmé pour la tourmenter et qu’elle n’espère que le repousser… dans un ballet médiocre qui ne lui ressemble en rien.

– J’aurais cru qu’un brillant A aurait compris ça il y a longtemps déjà, mais leur réputation serait donc fausse...

Qu’est-ce qu’elle s’en fiche. N’est-elle pas assez directe ? Ou alors ne peut-il pas lire entre les lignes ? Ne peut-il pas voir ce qu’elle ne sait pas dire ? Dans cet espace épuré, là où aucun mot ne caresse ni ne frappe ? Oh mais. Pourquoi s’attendre à quoi que ce soit de sa part ? Parce qu’il trouve toujours une pirouette pour continuer à l’enquiquiner ? Qu’il insiste ? Impossible. Le coeur chiffonné un instant par cet éventualité cherche gain de cause dans une autre course -vite reniée et réfutée-, mais la contraignant à reculer.

– Enfin. J’ai autre chose à faire que te laisser me prendre pour un jouet qui trompera, peut-être, ton ennui.

Un soupir las. Un semblant de “va jouer ailleurs, fiche-moi la paix” calqué sur le rythme régulier et monotone du métronome dans sa voix. Ce sont d’abord ses yeux qui dérivent ailleurs après une seconde de trop à s’attarder dans les siens, puis son visage qui se détourne avant que le reste de son corps ne l’esquive. Dire qu’il l’oblige à changer de chemin, à contrarier ses plans aussi minimes soient-ils. Pour qui se prend-il sérieusement ?

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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: do you feel connected — harrison
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: do you feel connected — harrison    Tag 483d8b sur  1400359500-clockDim 6 Nov 2016 - 23:51
Elle est fatiguée de faire des efforts, de vouloir, désirer quoi que ce soit. Oui, déjà. Et alors ? L’année a été longue. C’est pas une excuse, mais c’est comme ça. Peut-être que demain ça sera différent. Ou dans une semaine, dans un mois, ou dans un an. Elle sait pas et elle veut pas savoir. Prédire, c’est plus son truc. Est-ce qu’elle est obligée de choisir, là maintenant ? Non. Y a rien ni personne qui peut lui dicter quoi que ce soit. Elle n’est pas en train de se noyer de toute façon. Elle ne nage pas non plus, certes. Elle se laisse flotter, tenant à peine sa tête hors de l’eau. But people shouldn’t care how she’s doing, where she’s from, where she’ll be tomorrow : they should let her exist as she is right now.

– Bien. Maigre réponse à ce qu’elle aurait pu mal prendre. Comme un reproche à sa passivité. Au fait qu’elle ne veuille pas faire quoi que ce soit pour changer la donne. Mais la plaie est trop béante, c’était hier. Comme hier. Ça la paralyse encore parfois la nuit. Un moment qu’elle a dû mal à laisser échapper. Où sa respiration est courte, coupante. Ses yeux grands ouverts ne voyant pourtant rien. Personne ne sait ce qui se passe dans sa tête à ce moment-là. Donc oui, elle est figée, coincée dans un autre instant, et pas prête à bouger. En réalité, elle n’a pas encore trouvé l’énergie de swinguer hors de là. L’absence de motivation, c’est vrai, pèse lourd sur ses jambes, son dos, tout. Et il aurait pu la vexer ; honnêtement, si elle n’avait pas été d’une humeur calme aujourd’hui, ça aurait pu se faire. Là, la neutralité s’étirait de ce simple mot aux traits de son visage.

Harrison observe, enregistre, analyse -même si il dit le contraire, et énonce les faits. Il n’a pas totalement tort. Et c’est chiant. Opale retient le réflexe de plaquer ses dents à sa lèvre inférieur, et ne répond pas tout de suite. Elle libère d’abord un soupire.

– C’est peut-être vrai. Mais je n’aimerais pas m’avoir en amie en ce moment. J’aurais probablement envie de m’arracher la langue avec un pic à glace.

Pas sûre qu’il veuille rester bien longtemps près d’elle, lorsqu’elle se montrera autoritaire sans raison ou lui dira sérieusement d’aller se pendre par ses entrailles, juste parce qu’il fait chier. Il y a quelques personnalités comme ça, qui font ressortir la violence et la colère qu’elle enfouie en elle pour les nouer à ses mots posés, en laisse, mais somme toute, percutants. Il y en a même certains qui prennent un malin plaisir à vouloir tester ses limites de jeune fille de bonne famille. C’est juste que depuis un an, elle peut être aussi froide qu’explosive dans ses émotions, à se demander si elle n’est pas devenue folle ou si elle juste tout le temps mal lunée. Son père ne la reconnaîtrait pas d’ailleurs. Mais quand le jour brille, le seul indice qui laisse deviner qu’elle est sur le point de perdre le contrôle, c’est son pouvoir qui s’active de son propre chef -ou pas. Car parfois, qu’elle l’admette ou non, quand elle relâche tout, elle a la sensation qu’il ne s’agit que d’une extension de ses émotions déchirées. Pulsion trop naturelle. Et c’est ça qui la dérange, la bouffe. Parce que ça serait si simple d’y céder et tout faire dérailler. Encore. C’est certain que si elle ne se bloquait pas elle-même, refusant de donner une chance à son don, elle serait en mesure d’apprendre à le contrôler comme n’importe qui. Yeah, maybe she likes making things difficult.

– Mais je pourrais te retourner tes mots si je voulais… Ce qui est étonnant puisque tu semblais aussi emballé de devoir te coltiner une filleule que moi d’avoir un chaperon...

Elle réajuste son écharpe contre sa nuque pour fâcher le vent d’automne qui s’était collé à eux d’un seul coup. Sa posture se tend quand un chien aboie soudainement à quelques mètres du banc. Elle se sent vite agressée. Par un rien peut-être, mais elle a pris l’habitude de balayer son environnement des yeux, comme si elle pouvait identifier d’éventuelles menaces. Qui-vive tapotant dans ses veines qu’elle dompte plus ou moins bien selon les jours, selon les nuits. La nervosité ferme sa gueule entre ses dents. Et elle reprend. Vrillant enfin vraiment son attention sur Harrison.

– Ça fait combien de temps que tu es élève ici ?

Banalités. Quelque chose d’anodin. Ça fait pas de mal. Et puisqu’elle se contrefout de la guerre des classes et que lui aussi, il n’y a que lui comme sujet de distraction qu’il reste à picorer.

*Khalil Gibran #{#}483d8b{/#} © Gau

Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: enchaîné à son destin — opale
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Rechercher dans: Fini m'dame   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: enchaîné à son destin — opale    Tag 483d8b sur  1400359500-clockDim 6 Nov 2016 - 23:49
Elle souffle, souffle, souffle pour regagner contenance. Dans sa tête, elle compte. Un, deux, trois, quatre, treize, onze, six, huit, neuf, quinze. Le cerveau ne peut pas se concentrer sur des chiffres dans le désordre et paniquer en même temps. C’est l’un ou l’autre. Depuis un an, elle gère ses crises comme ça. Ou en courant, musique bombardant ses oreilles. Ou en regardant des films et des documentaires sur les mystères de l’espace. Mais ça ne les empêche pas de survenir pour autant. Problème à l’envers.

Sa main quitte sa bouche. Son regard quitte le chinois. Elle ne se sent définitivement plus menacée. Il ne lui fera rien. Elle l’a compris maintenant. C’est juste un emmerdeur qui fourre son nez partout. Ça doit être dans sa nature. Elle en connaît d’autres des comme lui. C’est ce qu’elle se dit en se redressant, le dos à nouveau droit et fier et cette gestuelle de princesse lissant ses cheveux inconsciemment. Mais c’est sa voix en magma qui l’oblige à vriller une nouvelle fois ses iris sur lui. Les sourcils à peine froncés par une certaine sévérité.

– Tu ne sais pas de quoi je me satisfais., répond-elle illico, rude, intraitable. Je ne t’ai rien demandé. J’t’ai pas demandé de savoir, d’attendre des explications, de donner des conseils, d’être attentif ou de m’ignorer. Tu fais ce que tu veux si tu as du temps à perdre.

Les bras croisés sur son ventre, elle est maintenant tournée face à lui avec ce port de tête impérieux. Neutralité. Vide. Il manque quelque chose sur la façade arrogante qu’elle affiche. Bien sûr que quelque chose cloche avec elle. Elle ne se dit pas “qu’est-ce que ça peut faire à un étranger ?”, même si elle pourrait. Elle se contente des faits. Qu’elle n’a pas de bol de tomber sur des enquiquineurs aux bonnes intentions. Et elle ne pense même pas une seconde à son colocataire Hiroki dont la malchance diffuse pourrait être à blâmer. Sa paranoïa ne s’étend qu’à elle. Égocentrique. Égoïste. Pessimiste. Pas sûre de l’adjectif qui collerait le mieux. Elle ne voit que ce qu’elle veut, que ce que les mécanismes protecteurs de son cerveau lui indiquent.

– Aujourd’hui n’est pas un bon jour. Essaye à nouveau demain si ça te chante., ajoute-t-elle d’une voix désintéressée au possible. Mais il faudrait être sourd pour ne pas entendre le venin enlacé à ses mots.

Pourtant, derrière tout ça, il faut deviner ce libre-arbitre qu’elle autorise, qu’elle accepte. Comme si d’une certaine manière, elle le respectait tout de même un peu. Elle le laisse être comme il est. Elle ne le bridera pas. Loin d’elle, l’idée de le forcer à quoi que ce soit. Elle n’a rien d’un tyran qui impose ses caprices -même si dans la sphère intime, elle peut être autoritaire. Si il est si têtu qu’il le dit, il reviendra peut-être et elle l’accueillera comme elle peut à ce moment-là.

– Ça n’a rien de personnel, Shun., conclue-t-elle. Et c’est vrai. Elle n’a rien à lui reprocher, il n’est pas en tort. Il n’a rien fait de mal, à part mal tomber et insister. Mais si il ne cède pas, elle le fera pour lui. Du moins c’est ce qu’elle pense. Aussi vite reparti, aussi vite oublié, alors que son prénom s’est tout de même noté dans un coin de sa tête.

Puis d’une certaine façon, d’avoir relâché son pouvoir ainsi, ça l’a soulagé d’un poids, d’une tension, la pression qui la tourmentait depuis plus d’une semaine. Mais Opale n’est pas du style à se défouler sur n’importe qui, juste à cracher de temps à autre, à menacer aussi.
Il lui avait offert l’occasion d’évacuer un trop-plein qu’elle confinait de plus en plus mal. Elle tient à nouveau bien sur ses deux jambes. Elle devrait peut-être lui dire merci rien que pour ça. Mais elle ne dit rien. Se détourne sans plus de cérémonie. Pour elle, l’histoire est déjà close. Mais comme pour beaucoup de choses, Opale se trompe. Il faut juste avoir les manières et la patience pour le lui démontrer, au risque de briser un peu plus sa fragilité...

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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: do you feel connected — harrison
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: do you feel connected — harrison    Tag 483d8b sur  1400359500-clockDim 25 Sep 2016 - 18:55
Le brouillard entourant sa réponse la laisse sur sa faim, concernant son pouvoir. Mais ça ne l’étonnait même pas. Et si c’est la règle, elle ne cherchera pas plus loin. D’autant qu’elle a senti sa sincérité simple. C’est apprécié, même si cela mène à une impasse.

“Tu m’intrigues.”

Violent frisson serpentant sur sa colonne vertébrale, son coeur s’est rétracté sur lui-même, battant plus fort, plus vite. *Non. Je suis fatiguée aujourd’hui de me protéger.* De les protéger. De les rejeter. *Mais je le ferai quand même.* Elle n’avait rien dit à cela et avait juste dissimulé la tension dans sa mâchoire par le gobelet en plastique encore rempli. Le plus dérangeant était à nouveau cette sincérité pure qu’elle pouvait déceler derrière ses mots.

Et le reste glisse comme une pluie sur sa peau. Elle n’éponge rien, entend juste ce qu’il vise. C’est pertinent et intelligent, mais il ne pousse pas. Il prend des gants, respectueux… Une sorte de délicatesse qu’elle saurait apprécier en réalité, car le sujet est compliqué.

– Il y a la magie et il y a mon esprit. Ses doigts effleurent sa tempe. Il faudrait demander à la psy ce qu’elle en pense, mais je ne suis pas la patiente la plus collaborative et ouverte qui soit.

Et c’est peu dire. Elle ne lui adresse toujours pas la parole et les séances imposées sont figées dans un silence total. Mais si il y a bien une chose qu’Opale n’a jamais compris, même avant, c’est cette peur du silence. The quiet poeple, you never know if they’re simply dancing in a daydream or if they’re carrying the of the world. Ça n’a rien de mauvais. Au contraire, être à l’aise sans avoir besoin de prononcer un seul mot est peut-être même plus intime que n’importe quelle autre conversation. Il y a des choses aussi qui passent dans les silences. Ils sont nécessaires. Il y a toujours un temps pour les silences, même dans les mélodies, même dans les plus éloquents discours. Certes, Opale s’y love trop facilement, car c’est aussi la solution de facilité. Mais elle a toujours aimé cette pause entre deux musiques, le temps qu’un nouvel air se lance. Et puis… Il y a un moment où les mots s’usent. Et le silence commence à raconter.*

Mais en vérité ses silences cachent des choses toutes simples. Des choses que d’autres ont vécues avant elle. She is sad, lonely, lost, scared- more than scared, terrified- and hidden. She is disgusted by herself. She is disappointed. She is so broken she thinks she won’t ever be fixed... like a lot of people. She's not arrogant about her despair.

– À vrai dire, je me fiche de contrôler mon pouvoir, je veux juste qu’il disparaisse.

C’est si simple dit comme ça. Pourtant, sa cravate rouge qui rebute les gens dans le pensionnat, cette couleur qui laisse penser qu’un rien peut dégénérer -et à juste titre-, c’est plaisant, rassurant. Elle se cache aussi derrière ça, ce feeling “don’t mess with this kid”. Cette cravate c’est son rideau d’scène. C’est son armure. C’qui va la protéger. C’est pratique pour repousser les autres. C’est parfait même. Sauf quand on a affaire à un Harrison Winchester. Il plane ailleurs, pas vraiment accroché à cette planète. Ça se sentait à travers ses mots sur le papier. Ça semble encore plus vrai maintenant qu’il est là.

– Mais vas-y, fais ton diagnostic. *Comme tous les autres. Comme tous ceux qui ont un avis.*

Enfant gâtée, insolente qui s’applique à ne pas montrer qu’elle patauge dans la boue au point de suffoquer. Ça fonctionne la plupart du temps. Et parfois non. Tout est question de timing. Souvent, ce n’est que ça.

*Khalil Gibran #{#}483d8b{/#} © Gau

Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: enchaîné à son destin — opale
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Rechercher dans: Fini m'dame   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: enchaîné à son destin — opale    Tag 483d8b sur  1400359500-clockDim 25 Sep 2016 - 18:52

Elle l’entend. Elle l’entend très bien. Cette phrase qu’elle-même aurait pu dire il y a moins d’un an. Cette phrase en laquelle elle croyait elle-même très bien. Elle n’a rien contre. Elle ne peut pas la renier, la réfuter car dans l’absolu, c’est vrai. Elle le comprend très bien. Et elle en a conscience. Mais ça ne provoque rien. Pas un seul mouvement, même par réflexe. Opale reste de marbre et muette. Ça ne lui fait rien, à part lui rappeler que c’est bien joli tout ça. Mais sans plus d’émotions -pour une fois.

La suite entame tout de même son exaspération. Elle roule légèrement des yeux et balaye les hypothèses de ce Shun. Il s’entendrait bien avec Niels. Les mêmes intentions, les mêmes idéaux peut-être, ou en tout cas, une attention trop préoccupée par les autres, ça c’est certain.
En revanche, la dernière phrase fait mouche.

Behind Opale’s unblinking face, deep inside, she is fire, molten silver, Opale is a raging cruisade. Opale is war. She is the ambush, the siege, and the battle : all contained within one body. She’s fractured and she just snaps.

Visage tordu par une douloureuse mais silencieuse colère. Son corps s’est reculé automatiquement comme pour rentrer dans son antre… Tout en sortant les griffes. Ou plutôt son pouvoir. La bête blessée répond à l’instinct, c’est bien connu. Sans réelle contrôle sur ses réactions passives-agressives. La rambarde en fer s’est détachée du sol d’un coup pour se déformer et se replier vers le chinois.

“Tu es en vie, c’est ça l’occasion !”

Ça passe en boucle mais elle ne dit rien pour trancher le flux. Animée par autre chose, une férocité tendue qu’elle tient tant bien que mal en laisse parce qu’elle sait que si elle se relâche trop, la rambarde… son pouvoir le blesserait. Et aussi mal et mauvaise puisse-t-elle être - est-elle devenue -, c’est la dernière chose qu’elle souhaite.
But head dizzy, eyes blurry, and mind racing. She has this strong wild look, like she could be dying of lack of air in her lungs and her last breath would be to tell him to go fuck himself !

“Tu es en vie, c’est ça l’occasion !”

Il y a quelque chose qui s’écroule à l’intérieur, un peu plus à chaque fois, dans ce trou béant laissé par la disparition de sa mère. Every beat of Opale’s heart was an articulated part in a collapsing train. Et tout au fond, il y a cette petite fille qui pleure à chaudes larmes et la réclame. Celle qui a peur. Constamment. De ce qu’elle a fait et de ce qu’elle pourrait faire. L’adolescente voudrait certainement hurler ses craintes et ses doutes, enrobés de frustration et de méchanceté. Lui dire qu’il devrait s’étouffer avec ses jolis mots. Mais peut-être que lui, il a de la chance dans son malheur de l’avoir croisée : parce que son venin n’arrive pas jaillir comme il peut le faire d’habitude. Mais elle est si effrayée qu’elle ne sait plus à quel espace-temps se vouer. Si désorientée que son coeur sanglote en continu. Elle s’est habituée à la sensation de hoquet dans sa poitrine.

“Tu es en vie, c’est ça l’occasion !”

Et ça la dégoûte. Et la menace de fer cède, s’écrase lourdement au sol quand le haut-le-coeur survient. Elle doit s’accroupir. Sa main se plaque sur sa bouche. Mais rien. C’est trop vague et assommant comme amertume. Ou peut-être juste que de savoir que quelqu’un la voit aussi basse -ayant même provoqué cette chute-, ça bloque ses réflexes primaires. Elle a le regard en biais rivé sur lui, au cas où il se sente d’approcher. Elle ne veut pas qu’il vienne. Toujours pas.

“Tu es en vie, c’est ça l’occasion !”

Peu importe les intentions, c’était trop direct comme approche. Il n’aurait pas dû. Ou pas comme ça. Les leçons de vie dès le départ, c’est peut-être trop pour elle. Peut-être que dans une autre vie, ou dans celle-ci mais à un autre temps, il aurait pu lui apprendre à faire des blagues dignes de ce nom.

– C’était vraiment drôle comme blague. Hilarant.

Parce qu’elle n’est pas vivante, Opale. Elle est dépassée par la vie.

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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: enchaîné à son destin — opale
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Rechercher dans: Fini m'dame   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: enchaîné à son destin — opale    Tag 483d8b sur  1400359500-clockLun 12 Sep 2016 - 23:57

Elle ne le quitte pas du regard, perçant le moindre de ses mouvements, se tendant un peu plus lorsqu’il passe près d’elle, sourcils froncés. Mais c’est aussi l’exaspération qui grogne dans ses poumons. Encore un qui se sent trop seul pour ne pas résister à la présence d’une autre personne et quémander un peu de compagnie. C’est triste. Vraiment. Et elle a été comme ça aussi. Peut-être qu’elle le sera à nouveau. Mais aujourd’hui, c’est l’inverse. Même si elle est seule, cherche à l’être, Opale ne l’est jamais. Il y a des souvenirs et des émotions étouffés qui l’accompagnent. Peu importe combien ils sont douloureux ces souvenirs… Ils sont nos possessions. Ils nous définissent. Mais qu’est-ce que ça signifie ? Que doit-on emporter ? Quels morceaux hanteront ? Blesseront ? Ruineront ? Pourquoi n’inspirent-ils pas ? Parce que ceux qui les portent en sont incapable sans doute.

Et elle ne devrait pas prendre l’habitude de sentir ses jambes faiblir à ce point. C’est une danseuse après tout. Une ballerine promise à l’étoile. Leurs jambes, leurs chevilles, leurs pieds sont ce qu’il y a de plus solides et de plus flexibles pour résister aux manoeuvres. Plier sans jamais se briser : c’est la règle. Mais là, elle s’appuie à la rambarde pour dissimuler le fait qu’elle s’y accroche. Right. Elle n’est plus ce qu’elle était. Elle ne danse plus. C’est du passé. C’est du passé malgré les notes symphoniques qui s’échapperont toujours de ses écouteurs comme un vieux rituel. Peut-être que dans un an ou deux, certaines habitudes s’évaporeront enfin.

Mais elle est aveugle Opale en ce moment. Elle ne voit pas les autres comme ils sont, elle ne se voit pas elle-même. Elle s’efforce de ne faire que passer. Mais c’est une feuille de papier ballotée par une tempête. Elle ne sait pas si elle aurait aujourd’hui, l’empathie nécessaire pour percevoir l’Autre, se lier. Elle doute de tout. Des autres certes, de son pouvoir aussi, mais de plus en plus d’elle également. La méfiance, la défiance face à son reflet est peut-être le pire. Elle sait qu’elle n’est pas la meilleure compagnie à souhaiter à cet instant. Il devrait revoir ses espoirs à la hausse.

– Je ne connais pas de blagues. Encore moins sur les chinois. Vraiment. C’est ridicule.

Et honnêtement, il y a autre chose de ridicule -hormis le fait qu’elle ne sache pas faire de blague. Lui. L’occasion dont il parle. Elle a vu des gens vendre des rêves rien qu’en apparaissant sur scène ou en s’asseyant derrière un instrument et là, elle n’a pas cette sensation. À l’inverse, est-ce qu’il ne forcerait pas un peu trop ? Sa voix, son regard, qu’elle a quitté après un temps pour préférant les toits de Prismver, c’est comme un excès. Comme si il cherchait à prouver qu’il est là, qu’il existe, bien ici. Elle ne comprend pas vraiment alors qu’aujourd’hui, elle voudrait s’effacer, niant et reniant ses remords. Envers son père. Envers son rêve d’enfant. L’amertume et la frustration glissant en looping sans cesse, la figeant dans le temps.

Elle souffle. Main posée dans sa paume, le regard vague, loin.

– Et quelle est cette occasion que je ne suis pas censée louper ? Parce que je ne vois rien là...

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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: do you feel connected — harrison
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: do you feel connected — harrison    Tag 483d8b sur  1400359500-clockLun 12 Sep 2016 - 23:56
Et c’est censé vouloir dire quoi ? La question ne traversera pas ses lèvres. Ni même un bonjour. Elle détourne déjà le regard qu’elle lui a accordé.

– Toi aussi. Soit pas grand chose.

Une image brouillée, brouillon. Une aura floutée, trop calme. Perçue en quelques secondes. Ça ne l’aide clairement pas à être à l’aise et elle se décale même imperceptiblement plus loin. Mais à partir de là, elle ne bouge plus de son spot. Regard fixé loin en face d’elle, sans faillir. On se demande bien à quoi elle pense. C’est peut-être bien l’étrange silence qui règne entre eux qui fait trainer les regards de quelques passants sur eux. La gueule fatiguée et creusée d’Harrison, sa stature comme sombre s’oppose à Opale qui dénote avec sa chevelure bien trop claire, cette lueur presque trop angélique qu’elle dégage enveloppé dans ses vêtements indéniablement délicats. Elle ressemble facilement à ces brebis égarées. Parfaite pour les loups affamés. Pourtant, peu de personne oserait approcher. Ça a quelque chose à voir avec son regard farouche, tranchant et froid. Chose qu’elle entretient constamment depuis une bonne année. Et la présence d’un autre n’y change rien pour l’instant. Il y a la façon dont les gens veulent qu’on se souvienne d’eux. Il y a notre vision d’eux. Et toutes les autres visions des gens, des versions qu’on ne reconnaîtrait même pas. Un ami détendrait peut-être ses nerfs en alerte. Qui sait. Qui sait si elle lui laisserait sa chance tandis qu’elle se perd dans un lunatisme fatigant. Elle essaye même inconsciemment de les dévier d’elle. Qui est-ce qu’elle forge exactement ?

– Magnétisme. Soufflé lentement après une gorgée de café chocolaté mixé à la glace pilée. Encore ce contraste qu’elle aime peut-être bien plus qu’elle ne croit. Mais épargne-moi la leçon sur mon pouvoir, Monsieur Parker fait déjà son travail et ça ne change rien.

Sous-entendu qu’elle ne veut pas de sa science étalée. Qu’il a l’air d’un Monsieur-je-sais-tout-j’ai-tout-vu. Et qu’en bonne fille de bourges arrogante, elle ne lui demande pas son avis.


Si seulement c’était vrai.
Si seulement avoir une conversation normale ne semblait pas si intéressant. Ne pas avoir à parler de ce qui cloche et se cacher derrière ce qui devrait aller. Sauf que rien ne va. Alors elle ne sait pas. Et c’est un carambolage de signaux qu’elle envoie. Échanger avec Opale amène souvent son lot de conséquences.

– Et ton pouvoir si bien maîtrisé, c’est… ?

Qu’ils soient à égalité. Oui juste pour ça. Vraiment ? Rien ne peut dire si il s’agit là de politesse, pour qu’ils ne perdent pas chacun leur temps, ou si il y a en réalité un maigre intérêt derrière l’interrogation. Ce n’est pas comme si elle n’était pas réellement curieuse, ni foncièrement gentille et qu’elle lui retournait simplement la faveur de lui accorder son attention. Au fond d’elle, ça jongle entre les anciens et les nouveaux instincts. Et ça brouille peut-être aussi son image. Inconsciemment. Pour ne rien donner de tangible à quoi s’accrocher. Et ça donne quoi face à quelqu’un qui se fout de tout, se laisse dériver à la surface de sa vie ?

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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: fire meet gasoline - ft. opale
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: fire meet gasoline - ft. opale    Tag 483d8b sur  1400359500-clockLun 12 Sep 2016 - 23:54

Non franchement, en tant que colocataire, c’est pas la plus chiante.
À part ses chaussures, ses bas, ses guêtres ou ses chaussettes qui traînent, ça va. Se nourrissant essentiellement de fruits, de salade ou de popcorn, y a pas grand chose après son passage. Et elle ne sait pas vraiment cuisiner et donc n’aide en rien de ce côté-là. Ça serait peut-être ses seuls défauts. Et ses insomnies, qu’elle occupe tout de même silencieusement.

C’est ça. Les silences. Elle les cultive autant que les distances, s’isolant facilement dans sa chambre. Difficilement accessible, s’exprimant avec parcimonie ou plutôt par monosyllabes. À ce mutisme correspond ce corps tendu, sur le qui-vive, mais aussi une aura, une intensité insondable. Les regards en biais, en chien de faïence sont aussi sauvages que lumineux, diluant sa mélancolie et sa détresse, fièrement gardées derrière une forteresse en béton armé et un ravin de barbelés.

Mais paradoxalement, c’est à Hiroki qu’elle parle le plus -par pure obligation. La faute à ce fichu cours de littérature. Collés ensemble, c’est plus que de la malchance, c’est de l’acharnement. Ce mec ne fait aucun effort, il empire les choses. Égoïste, il croit qu’il est le seul à subir. Mais hé non ! Ils sont dans la même galère. Putain de même galère ! Il la ferme jamais, peu importe qu’elle l’ignore ou le mouche. Et il est sensible en plus, un vrai volcan ambulant ou un bulldog. Elle ne sait pas quelle description correspond le mieux tellement il réagit au quart de tour, au moindre truc qui ne convient pas aux exigences de Môssieur. Car la bête crache, la bête aboie, mais Opale est persuadée qu’elle ne mordra pas. Il doit le sentir qu’elle ne le prend pas au sérieux, parce que ça l’énerve encore plus. C’est une réponse instinctive en général. Elle l'envie presque à être si expressif -si elle n'était pas que mensonge. Mais même si ils ne gèrent pas les choses de la même façon, ils ont le même potentiel en compliqueries et chianlies. Elle le respecterait presque. Y a du niveau dans la compétition.

Si seulement c’en était une.
Si seulement ils se doutaient qu’ils ont malheureusement plus en commun qu’ils ne le voudraient. Peut-être qu’ils se supporteraient un chouïa plus. Peut-être qu’elle ne l’aurait pas imaginé dépecé par deux fois déjà. Qui sait. Parce que c’est pas demain la veille, quand aucun des deux ne fait d’effort. C’est à l’image de ces voitures télécommandées qui n’arrivent pas à sortir du coin où elles se sont fourrées et cognent bêtement contre peu importe ce qui les bloque. Cul de sac stupide, right ?

Mais pour l’instant, alors qu’elle l’identifie depuis sa chambre dont la porte est entrouverte, grâce aux sons de rage contenue dans ses mouvements, son dos replonge sur le matelas avec lassitude. *Pas lui. Pas le grumpy dog.* Ses jambes tendues jouent les ciseaux et elle souffle fort, dégonflant comme un ballon de baudruche ses joues de gamine capricieuse pour un instant. Elle a des choses à lui dire. Les autres coloc’ lui ont demandé de passer un mot. Elle les a regardé parler sans rien dire, mais elle a bien entendu le message. *Quelle plaie.* Elle fait sa princesse, à jeter des coups d’oeil récalcitrants dès qu’il passe dans le couloir. Mais poussée par une force mystique à laquelle elle ne croira jamais, elle se lève et pénètre son antre à lui. Sans toquer bien sûr.

– Deux choses. Des feuilles volent jusqu’à son lit. J’ai avancé sur le devoir. À toi pour la partie suivante. Minimum syndical, minimum syndical. Et t’es de corvée de vaisselle.

Allez ciao.
Enfin presque. Elle se détournait déjà quand les jackets de vieux films capturèrent son attention. Par réflexe, sa main se dirigeait déjà pour s’en saisir et relire une énième fois le casting et le pitch de ces oeuvres qui ont bercées son enfance...

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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: do you feel connected — harrison
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: do you feel connected — harrison    Tag 483d8b sur  1400359500-clockMar 30 Aoû 2016 - 1:47

Un parrain.
Dans l’absolu, elle n’a rien contre l’idée, ça pourrait être agréable d’être guidée à travers tout ça. Et quand elle y pense, même avant ça aurait été plutôt utile, hors ce n’était pas le style de son ancienne école. Mais maintenant… juste, non. Techniquement, cela va à l’encontre de tous ses plans. Pas d’attaches, pas de liens, pas d’amis, pas de proches. S’exiler sur une île avait été le choix évident. Elle s’était attendue à plus petit. Moins de monde aussi. Et moins de règles. Quoique, ça aurait pu être pire.

Elle ne sait pas quoi penser de Harrison qu’elle résume en un échange polissé de lms. Il dit une chose et propose l’inverse. Il manque d’enthousiasme, de convictions. Ne serait-il pas un peu fade ? Impossible de dire vraiment quoi que ce soit. Et quelque chose lui dit que même après cette rencontre, le brouillard restera entier.

Mais elle ne le sent vraiment pas là. Ses doigts se font griffes sur le frappucino mocha qu’elle a pris à emporter un peu plus tôt. Ils se sont donnés rendez-vous en fin de journée dans un des petits parcs bien planqués dans le quartier ancien, loin des grandes rues bourrés de touristes curieux. Elle a même eu du mal à le trouver ce parc. Et elle ne raffole pas des surprises et des imprévus. Au moindre soucis, retards ou autres excuses qu'elle trouvera, elle décampera illico.

Un plan se monte même dans sa tête. Être juste assez... Infect et arrogante pour le faire fuir. Chiante et compliquée pour qu’il baisse les bras rapidement. Feindre l’ennui et le désintérêt peu importe combien il pourrait être intrigant. En somme, être la pétasse farouchement asociale qu’elle s’évertue d’être depuis moins d’un an et qui se frite volontiers avec Alexis ou n’importe qui. La chance qu’il aura voulu lui donner, il va la regretter. Il va déchanter. Dans son esprit, c’est simple et clair. Il n’y aura pas d’interférence. Si elle arrive à rejeter l’adorable Niels, il n’y a aucun problème à rembarrer un total étranger. Et puis elle peut compter sur sa méfiance absolue pour la protéger.

Étranger. En s’asseyant sur le premier banc sur son passage, l’idée qu’elle lui soit moins inconnue que lui ne l’est fait rouler un frisson dans son dos. Comment ça se passe lorsqu’ils attribuent un filleul à un parrain ? Ils transmettent le dossier scolaire ? Qu’est-ce qu’il sait déjà ? De toute façon, il n’est sûrement pas passé à côté de la principale rumeur à son sujet. Ou peut-être que si tellement il semble à l’ouest, ou ne pas se soucier de ce qui se passe dans les couloirs du pensionnat. Les nerfs se crispent tout de même dans ses épaules et sa nuque. Heureusement que le banc est en bois ; elle a senti une des visses se tordre un peu. Elle déglutit, souffle à peine entre ses lèvres, la mâchoire contractée. Elle a appris depuis longtemps à sauver les apparences. Surtout devant un auditoire de paires ou même des journalistes spécialisés. Sauf qu’à l’époque, elle pouvait au moins cacher sa maigre anxiété derrière un sourire. Les traits de son visage se détendent un peu, son esprit a vagabondé sur la scène de l’opéra de Paris, un violon résonne dans son dos. Mélancolie douloureuse mais préférable au reste.

Quand elle rouvre les yeux, ils se rivent immédiatement sur le bosquet de roses en face d’elle. Un jardinier s’attèle à sa tâche et semble murmurer quelques mots aux fleurs. Attendrissant mais rien ne transparaît. Et rien d’autre ne bouge quand elle sent la présence de quelqu’un venir à elle, hormis cette appréhension paranoïaque qui fait frémir ses muscles. Et c'est son regard qui devient poignard. Malgré elle.

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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: enchaîné à son destin — opale
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Rechercher dans: Fini m'dame   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: enchaîné à son destin — opale    Tag 483d8b sur  1400359500-clockMar 30 Aoû 2016 - 1:43

Fantaisie impromptue en C majeure de Chopin dans la tête. L’écouteur et le fil blanc se noyait dans sa chevelure, mais elle n’en avait qu’un à ces tympans. Toujours sur ses gardes. Au cas où. Il fallait qu’elle puisse réagir si elle se sentait menacée. C’est pour ça que malgré la musique emplissant sa tête, elle l’avait entendu, avant de le voir.

Ses yeux bleus figés depuis si longtemps sur les toits de la ville ne regardaient même plus le paysage. Parfois, elle rêve le jour, les yeux grands ouverts. Elle ne sait pas si c’est pire que quand tout remonte la nuit alors qu’elle essaye de les fermer. Ce qu’elle voit derrière ses paupières ? Elle n’en parle pas. Mais parfois, ça la fait pleurer et crier, tout ça à la fois, dans une panique monstre. Heureusement aujourd’hui, ça se confond juste en colère sourde. Une haine viscérale, dirigée vers elle-même. Elle a envie de vomir et c’est pour ça qu’elle ne bouge pas d’un pouce, que son visage semble si fermé, si sévère.

Fuck. Why should there be someone here when she feels like shit ? When she wants to puke ?

Ses bras se resserrent sur son ventre un instant et ça lui donne encore plus chaud, alors elle plonge sa main dans son sac pour y trouver une petite bouteille d’eau. Faut bien avaler la pillule. Elle allait devoir faire avec ce type à l’allure… indéfinissable pour rester poli, le temps que ses jambes soient en mesure de la porter loin d’ici, de tout intrus dans sa vie qu’elle essaye de régler comme du papier à musique. Elle a besoin que le métronome de son coeur soit solide et dur et impassible. Elle a besoin de ça pour tenir droit sur ses pieds. Les turbulences comme celles-ci : non merci.

Elle tranche sa silhouette dans le vif. Encore moins prête à lui donner une chance qu’à n’importe qui d’autre. Parce qu’elle ne sait pas qui il est. Elle ne sait pas ce qu’il veut. Et elle ne veut pas savoir. Si il cherchait vraiment la solitude, il changerait de spot et la laisserait en paix pour assurer la sienne. Il a bien dû sentir la barrière vibrer dans son dos. Promis, elle n’a pas voulu le faire tomber à la renverse. Du moins pas encore.

– Et si cet endroit et l’envie d’être seul sont nos seuls points communs, qu’est-ce que ça fait ?

Défiance dans la voix, elle n’attend pourtant pas de réponse. Elle n’attend rien. De lui, de personne et encore moins d’elle-même. Elle n’est rien. Et oui c’est une dramaqueen. Mais une silencieuse. Même si elle hurle intérieurement, même si elle a un problème d’attitude, elle garde le principal pour elle. Elle n’a aucunement l’intention de partager.

– Désolée je ne suis pas d’humeur à papoter ni à bien m’entendre avec qui que ce soit. Les iris rivés droit dans les siens. Et je n’ai pas l’intention de bouger...

Traduction : dégage.

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Tag 483d8b sur  Nonews10Sujet: contact — fe. figaro
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 483d8b sur  1400359500-sujetSujet: contact — fe. figaro    Tag 483d8b sur  1400359500-clockDim 21 Aoû 2016 - 17:51

Fouetté. Bourré. Chassé. Emboîté. Plié. Il n’y a plus aucun de ces pas, plus rien de tout ça dans sa routine. Juste des petits pas pressés, précipités lorsqu’elle quitte une salle de cours. Main accrochée à son sac à l’épaule. Elle les fuit. Les autres. Comme si elle préférerait se cacher d’eux. Éviter tout contact. Encore maintenant. Pourtant, elle n’a pas cette posture, dos rond d’asociale déprimée et torturée, recroquevillée sur elle-même. Non. Elle se tient toujours droite. Elle vous regarde toujours droit dans les yeux -infaillible entièreté- avant de s’en détourner. Il y a ce réflexe toujours présent dans son corps. But being her, here, was a complicated thing, a wonder of muscles, organs, synapses and nerves. Especially when she has to cross this hall every single day.

Stoppée net en haut des marches, cette vue lui vole son souffle, enfonce un peu de plomb dans son palpitant. Oui, il y a du monde qui chahute en bas. Des élèves, plein. Toutes cravates confondues. Des enseignants, des surveillants aussi. Ils vivent leur vie ici bien trop habitués ou trop révoltés. Ça dépend des jours. Mais à cet instant précis, qui l’écorche toujours un peu avant de se résigner à plonger et passer son chemin… Elle ne les voit pas.
Tout ce qu’elle voit, c’est ce décor. Faste. Il y a des ressemblances avec l’école de l’opéra de Paris. Comme un mauvais écho. Déformé. Douloureux. Elle se serait bien passée d’un tel souvenir. Ces journées qui débutaient et se terminaient également de cette façon, le regard parfois accroché aux dorures, passant devant les sculptures d’un autre temps, hôtes et témoins du beau comme du pire dans ce lieu. Derrière les lourdes et belles portes de son ancienne école, il y avait la discipline, la rigueur, la compétition, l’avidité, l’orgueil, la hiérarchie, l’acharnement, la sueur, la douleur et des limites parfois franchies. Et pas de pitié. Ni des élèves ni des adultes. Il y a bien des moyens pour être épargné ou du moins retarder la chute, mais elle n’a jamais eu à en user. Par chance. Elle l’a été pendant de longues années -chanceuse. Le retour de baton a été brutal. Et maintenant que sa bulle, que son monde est percé, elle voit un peu plus clairement les péchés qui dissonaient au milieu de la grâce des danseurs, dans les coulisses des répétitions et des spectacles. Elle était bien naïve. Est-ce que c’est comme ça ici aussi ? Qu’est-ce qu’il se cache derrière les portes du pensionnat ? Un autre type de guerre apparemment. Mais celle-ci aussi, elle s’en fiche. Même plus encore que l’autre bataille.

Dans la paume de sa main, elle sent les clés du bungalow vaciller. *Merde.* C’est son indicateur, quand son don fuite trop intensément. Il faut qu’elle se calme. Encore plus que ce que son stoïcisme extérieur peut laisser croire. Inspire, expire. Ce n’était rien que le chamboulement habituel quand elle s’attarde ici. Il faudrait qu’elle trouve sérieusement un autre chemin. Surtout quand dans son dos, une voix timide mais familière tente de l’interpeler. Elle fait mine de ne pas l’entendre et descend enfin l’escalier -espérant aussi le perdre dans la foule d’élèves. Elle accélère au cas où, un demi-soupir filant entre quatre temps. Quatre marches avant le sol et l’évasion.

Ou la collision.
Évitée de justesse.
Mais le rythme a été tranchée. Variation suspendue.
Elle ne sait pas si elle est surprise de ne pas l’avoir vu arriver, si elle est surprise par l’accrochage étonnamment manqué ou si elle est décontenancé par le regard qu’il lui jette.

Peu importe.

– Dé- *Oublie la politesse pour une fois. Ça sera plus simple.* Fais attention où tu mets les pieds, tu as failli me rentrer dedans.

Le dédain est lancé par un regard aiguisé mais c’est malheureusement tout quand elle se rend compte qu’il aurait été encore plus simple de juste, l’ignorer. Mais il y a bien un faux contact quelque part.
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