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Tag 644c37 sur  Nonews10Sujet: Du porc, des cartes et d'la bière nom de Zeus [PV Narcisse]
Invité

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Rechercher dans: R.I.P   Tag 644c37 sur  1400359500-sujetSujet: Du porc, des cartes et d'la bière nom de Zeus [PV Narcisse]    Tag 644c37 sur  1400359500-clockDim 24 Sep 2017 - 14:11
P'tite tasse de Carl ? #644C37
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   “Yeeesss ! Merci Narcisse, petit oiseau de providence tombé du mystérieux, quoique odorant, nid de l'inattendu. Ton apparition est comme ce croissant de lune nacré qui vient éclairer la route du pèlerin solitaire lorsque le dernier rayon de soleil a disparue et que l’huile de sa lampe n’est qu’un souvenir. Et alors que tu viens accorder la grâce de ta présence à nous, humbles mortels qui ne mériterions même pas de t’embrasser les pieds, je ne souhaites que pouvoir te rendre au centuple cette bénédiction, même si mille vies sur cette terre ne suffirait à m’acquitter de cette dette. Ô Narcisse, homme parmi les hommes et pourtant bien plus que cela, je te suis à jamais redevable et reste ton dévoué serviteur.”
  Telles furent les pensées de Carl à l’adresse de cet éphèbe qui venait de sortir des toilettes, suite à son approbation à se joindre à leurs jeux. Et c’est de son meilleur sourire et de sa plus belle élocution qu’il le lui fit savoir :
- Nice. J’aime les gens discrets.

  Et il ponctua sa tirade d’un “poc” caractéristique d’une bouteille de bière aux fruits rouges que l’on décapsule, et avec laquelle il se battait depuis 30 secondes. Tendant l’engin encore fumant ainsi que le saucisson à Narcisse, il les déposa sur la table d’un air avenant avant de subitement se raidir, en proie au doute.
- Ah merde, j’te sors ça mais je t’ai pas demandé si t’en voulais.
•Au pire ce sera pas perdu, roucoula Bill qui n’en ratait pas une.

   Carl se reprit et alla chercher un verre propre qu’il posa à côté Narcisse. Puis lançant ses deux indexs en sa direction, à l’image de deux six-coups que l’on dégaine, il afficha un sourire de requin.
- Alors si t’es discret, j’ai le boulot parfait pour toi ! Je te prends, là tout de suite, à cette table, dans mon équipe !

   Et il attrapa un morceau de saucisson qu’il mangea derechef. Le choix semblait plus qu’évident, du moins à ses yeux. Côtoyant Mister Power sur une base quasi quotidienne, il était sans doute plus simple pour ce cher Holm que de faire équipe avec le jeune homme plutôt qu’avec l’un de ses deux invités. En tout cas c’était ainsi qu’il le jugeait, n’étant pas au courant de tout les engrenages qui constituaient la machinerie sociale du nouveau venu. D’ailleurs la sienne carburait déjà pas mal, réfléchissant aux détails qui permettrait à Narcisse de se sentir plus à l’aise et espérant qu’il ne l’avait pas trop agressé en lui sautant dessus comme ça. C’est vrai que ça avait presque eu des airs de kidnapping, mais au moins il ne semblait pas le prendre mal et Carl espérait que ça continue ainsi.
- Bon messieurs, dit-il en se tournant vers JB et Bill. Je ne vais pas vous demander de sortir pour chercher votre signe, du coup on va réfléchir au nôtre.
   Demandant à Narcisse de le suivre, Carl se dirigea vers sa chambre, espérant qu’ils soient assez discret pour que le fruit de leur réflexion ne s’entendent pas au delà des murs.
Alors, une idée de ce qu’on pourrait faire ?

* * * *

   Le liquide visqueux acheva de se déverser hors de l’ouverture, laissant quelques résidus sur le rebord qu’il essuya machinalement du doigt. Cherchant au début un mouchoir, il finit par porter le doigt à ses lèvres et passa un coup de langue dessus. Miam.
- Bon tu te grouilles ?
- Roh c’est bon ! J’ai le droit d’me faire un sirop quand même !

   Carl versa de l’eau dans son verre et but une rasade avant de le reposer. Le sucre appelle le sucre, mais au moins c’était rafraichissant.
- La chasse est ouverte !

   Les mains fusèrent vers le centre de la table, ramassant les cartes qui s’y trouvaient et y déposant de nouvelles. Narcisse leur avait dégoté un signe convenable : hausser les sourcils. Une solution qui tombait au poil et qu’il avait accepté sans ciller. Ca changeait un peu de ses signes capillotractés, mais ça avait le mérite de ne pas chercher à couper les cheveux en quatre.
   Le jeune homme observa ses cartes : il avait déjà deux valets en main. Aucun autre de présent sur la table, mais c’était déjà un bon début. Il feinta en échangeant une carte contre une autre sur la table et prit un moment pour observer le jeu des autres. Leur concentration était visible, mais personne ne prenait encore le temps de faire le moindre signe, il était beaucoup trop tôt pour avoir 4 cartes identiques. Mais il en profita pour étudier plus attentivement les cartes qu’ils ramassaient. Il adressa au passage un sourire confiant à Narcisse, indiquant sa certitude quant au fait qu’ils allaient les défoncer à plate couture et leur faire regretter de les avoir défier à ce jeu où ils n’avaient aucune chance car leurs esprits étaient supérieurs et leur stratégie imbattable, sans compter qu’ils étaient beaux, bons, et sentaient la vanille ou tout autre parfum qui évoquait quelque chose de positif, voir parfait. Après c’était sujet à interprétation, le décryptage de sourire n’est pas une science exacte.
- La chasse est ouverte, annonça JB.

   
Spoiler:


   L’ambiance était maintenant plus tendue sur la table. Quelques chasses étaient passées et on pouvait sentir que les premières annonces allaient bientôt fuser. Cela se jouait à peu de fils, et Carl tenait l’un d’eux entre ses mains. Il avait trois valets en main et le quatrième se trouvait sur la table. Sauf qu’il avait également un neuf, qui était très probablement le dernier neuf que JB attendait. S’il le lâchait, ça deviendrait un concour de vitesse. entre les deux équipes. Il espérait que Narcisse soit assez attentif pour repérer le signal. Après il n’avait pas idée des cartes que son camarade tentait de rassembler. Peut-être voudrait-il tenter le double si l’opportunité se présentait. Il scruta son partenaire, tournant vers lui des yeux pleins de concentration. Mais ce qu’il ne voyait pas et qu’il oubliait souvent, c’est que quand il est concentré on croit facilement qu’il est en colère.

   “Bon aller, je le tente.” Carl jeta son neuf et attrapa au passage le valet qu’il ramena à lui. Il n’eu pas à attendre longtemps avant que JB ne jette une carte à son tour afin d’attraper la carte fraîchement posée. Mais Carl levait déjà, aussi doucement et discrètement que possible, ses sourcils, évitant ce coup ci de regarder directement Narcisse afin que ce ne soit pas trop suspect. Le sort en était jeté. Alea jacta es. Veni vidi et caetera.
Contient les arômes suivants : Narcisse
Tag 644c37 sur  Nonews10Sujet: [ACTION PINGUINOS] Do naps, not wars
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Rechercher dans: Grand Hall   Tag 644c37 sur  1400359500-sujetSujet: [ACTION PINGUINOS] Do naps, not wars    Tag 644c37 sur  1400359500-clockSam 16 Sep 2017 - 23:26
P'tite tasse de Carl ? #644C37
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- Triple six.

   Les trois cartes six furent posées sur le trio de quatre qui avait servit à ouvrir le tour. Le trouduc’ fit une petite moue en voyant ses cartes supplantées si rapidement, même si cela était prévisible. Carl, quant à lui, jubila intérieurement. Lorsque son tour arriverait, il lui suffirait de poser son triple sept sur le tas afin de prendre la main et sans doute la possibilité d’ouvrir le tour suivant. Il ouvrit son thermos de chocolat chaud, prêt à fêter la victoire de cette petite bataille d’une savoureuse gorgée. Après tout, quelles étaient les probabilités que quelqu’un pose une quatrième triplette après la sienne ?
- Triple valets, annonça le joueur à droite.

   La musique s’arrêta, l’air se rafraîchit et le monde autour du jeune homme perdit de ses couleurs, se grisant de déception et de désintérêt. Un visage dénué d’expression se tourna vers la droite et le regarde vide de Carl se posa sur ce voisin qui venait de le doubler. Quelle avait été la probabilité qu’une meilleur triplette que la sienne sorte juste avant son tour.
- Je passe.

   Les mots furent lâchés d’une voix qui aurait put être neutre si elle n’avait pas quelques accents dramatiques de regrets. Rien n’avait plus de sens. Rien n’avait plus d’intérêt. Le regard de Carl se posa alors tristement sur le thermos de chocolat chaud encore ouvert. Un petit soupir suivi d’un maigre sourire vint étirer mollement son visage, et quelques couleurs revinrent intégrer son monde. Au moins il lui restait le lot de consolation.

   Quelques moments plus tard, une dernière carte fut abattue, départageant les deux derniers joueurs du rôle de trouduc’ et vice-trouduc’. Carl avait suivit l'affrontement, “confortablement” installé depuis sa position de neutre. Il ne devait rien à personne mais il était encore loin de l’objectif qu’il s’était fixé : la domination totale et absolue, le poste de Président. Mais en attendant, il faisait un petit peu frais dans ce hall. De plus, en regardant autour de lui, Carl voyait beaucoup trop de gens en chemises de nuit ou pyjama pour se sentir parfaitement à l’aise dans ses vêtements classiques d’étudiants. “Sont sympas quand même”. Outre le fait que la plupart semblait très détendu et heureux d’être là, le jeune homme appréciait la spontanéité avec laquelle le groupe de jeux de cartes s’était formé. Lorsqu’il était arrivé au lieu du rendez-vous, Carl avait à peine eu le temps de poser son sac que quelqu’un invitait déjà les autres à le rejoindre pour une petite partie. C’était plutôt arrangeant, vue que lui même aurait hésité à maintes reprises avant d’oser s’adresser à un groupe pour voir s’il restait une place.
   S’excusant alors auprès de ses compagnons de jeu, Carl se leva afin de prendre momentanément congé. Où était son matelas déjà .. Ah oui, non loin de la blonde qui était tournée vers le groupe. Voulait-elle jouer elle aussi mais n’osait pas demander à rejoindre ? Hum, pas sur, il était persuadé d’être arrivé après elle.
- Excuse-moi, paaaardon, lâcha-Carl en sautillant entre les matelas qui le séparait du sien.

   Arrivé à destination, il fouilla son sac afin d’en extirper l’une des meilleurs inventions qui démontrait le génie de l’humanité : le peignoire. Doux, chaud et protecteur, Carl l’enfila par dessus sa chemise avec une réelle satisfaction. Ca avait beau être encore l’été, le mettre dans ses conditions étaient une joie. Dormir dedans serait un vrai plaisir. D’ailleurs en parlant de dormir, il lâcha un bâillement. “Wow, j’pensais pas que j’étais si fatigué.”. Il se sentait se ramollir un peu. Si ça continuait comme ça il ne tarderait pas à aller pioncer. C’était une bonne chose, il avait craint pendant un moment ne pas trouver le sommeil.
- Pardooon, c'est encore moi, navré !

   S’excusant à nouveau, il refit le trajet inverse et réintégra sa place au sein du jeu de carte. C’était agréable quand même ce genre de journée, où l’on peut voir ces gens et ces visages souriant rassemblés au même endroit, dans la joie et la bonne humeur, tous unis dans une des plus belle cause qu’il soit et qu’on voudrait scander à la face du monde : “On s’en bat les c**illes !”

  ...

   Mais quand même, pourquoi un pingouin ?

   …

  … Ho, et puis au pire.

   Balek.
Contient les arômes suivants : Pinguinos et autres
Tag 644c37 sur  Nonews10Sujet: Du porc, des cartes et d'la bière nom de Zeus [PV Narcisse]
Invité

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Rechercher dans: R.I.P   Tag 644c37 sur  1400359500-sujetSujet: Du porc, des cartes et d'la bière nom de Zeus [PV Narcisse]    Tag 644c37 sur  1400359500-clockSam 19 Aoû 2017 - 13:21
P'tite tasse de Carl ? #644C37
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- Et un DDR pour danser si on veut.
- Mais … pourquoi.
- Bill. J’suis pas sur que ce soit une bonne idée.
- Hé, on va rester assis autour d’une table pendant des heures, un petit Dance Dance Revolution pour se dégourdir les pattes c’est pas déconnant !
- Vrai, MAIS, il sera sans doute tard avant qu’on ait envie de bouger, et j’ai pas envie de déranger mes colocs en faisant un numéro de claquettes.
- De toute façon c’est trop tard pour aller le ranger.
- My my, Bill et ses idées.
- Je dirai même plus ses idées dé-Bill.
- …
- … Carl.
- JB.
- Tu pourrais au moins attendre qu’on ait commencé à boire avant de faire ce genre de blague.
- Oui JB. Bien JB.
- Merci.
- De rien JB. Je suis votre humble serviteur ô grand …

   Une bourrasque souffla subitement sur Carl, l'interrompant et le faisant grimacer sous la surprise. Voyant que les arbres alentours, eux restaient stoïques jusqu’aux feuilles, il tourna une moue accusatrice vers le dénommé JB, qui affichait maintenant un sourire satisfait.
- C’est pas très poli de lâcher des vents comme ça, lança Carl d’une voix faussement enfantine.

   Dans les allées serpentant entre les cabanes-dortoirs, le trio remontait tranquillement le chemin vers le bungalow où l’un d’entre eux avait élu domicile. Il était composé de trois jeunes gens s’entendant comme larrons en foire : Carl, hôte et habitant du lieu de destination, ainsi que deux amis proches qui répondaient respectivement aux noms de Bill et John Benedict, mais que tout le monde, à sa demande, s’accordait à appeler JB. Le premier, Bill, était un fêtard endurci de l’âge de Carl et dont l’appétit pour la viande bien cuite n’avait d’égale que la noirceur de sa chevelure. Cela dit il était roux et mangeait principalement son steak saignant ou en tartare.
   Quant au second, il était de un an leur cadet, mais était prompt à afficher une maturité qui les reléguait quelques années en arrières. S’ajoutant à cela le fait qu’il les dépassait d’une tête, il écopait souvent malgré lui du rôle de figure paternaliste qui devait calmer les ardeurs de ses camarades lorsque ces derniers s’engageaient un peu trop loin sur les chemins de leurs délires.
   Carl, lui, n’était plus à présenter. Son nom est synonyme d’Archétype de classe de personnage un peu touche à tout, distribuant des points dans plein de compétences de sa fiche de jeu afin de s’adapter aux situations qui se présentent plutôt qu’à les forcer à s’adapter à lui. Bien qu’on pourrait l’orienter vers la classe d’alchimiste de par son habitude à préparer et consommer des substances qui modifie temporairement ses caractéristiques, ainsi que par son goût pour la cuisine et la science. Mais un maître du jeu refuserait sans doute, sous prétexte que ce n’est pas boire une tasse de café qui permettrait de gagner face un troll berserker.

   Soudés par les liens propres aux aventuriers, le petit groupe avait vaillamment accomplies de nombreuses quêtes au cours de leur vie scolaire, que ce soit à eu trois ou avec d’autres compagnons de route. Dans leur palmarès figurait des récits tels que “La traversée de la rue des bars”, une longue soirée placée sous le signe de l’arrêt obligatoire pour consommer ; ou encore “Trois hommes et un dauphin”, relatant la découverte d’un dauphin échoué sur la plage et à qui ils avaient tenté de porter secours avant de finalement découvrir, après maintes péripéties, qu’il s’agissait d’un métamorphe qui faisait la sieste sous sa forme animale. A cela s’ajoute bien d’autres histoires, plus ou moins épiques ou riches en émotion, ainsi que des parties de frisbee. Le frisbee est sans aucun doute leur activité la plus commune, du fait qu’il est si aisé d’en sortir un pendant les pauses ou lors des sorties, Prismver ne manquant pas d’endroit où pratiquer. D’autant plus qu’avec leurs pouvoirs, ils trouvaient toujours moyen de rendre leurs parties plus intéressantes, un coup de vent pour décaler la trajectoire est si vite arrivé. Il est d’ailleurs devenu naturel pour eux de garder un frisbee dans leurs sacs au cas où une occasion venait à se présenter.
   Et bien décidé à poursuivre l’écriture de leur légende, cette belle compagnie décida de se retrouver un beau soir afin de prendre part à une nouvelle quête. Après avoir étudié et planifié proprement la chose, il s’équipèrent lourdement en conséquence à leur boutique habituelle. Bière, jus de fruits, deux bouteilles de liqueur pour refaire les stocks, chips, saucisson, fruits secs et bien sur un pot de crème fraîche.
   JB s’arrêta.
- Carl ? Pourquoi ce pot ?
-  Irish coffee. J’t’en ferai si tu veux.
- Ho. Cool.

   A cela s’ajoute le plat de résistance, un gratin de pâte pour cinq personnes que le caféinomane avait préparé la veille et qu’il ne restait plus qu’à cuir. Un plat de circonstance et de consistance pour tenir face aux épreuves qu’ils allaient affronter. Et Dieu sait ce qu’il pouvait arriver au cours d’une soirée jeux de cartes ! En tout cas sans doute pas un strip-poker : aucun des trois jeunes hommes n’étaient motivés par une telle perspective, allez savoir pourquoi.

   Carl poussa la porte du bungalow et embrassa la salle commune du regard afin de constater qu’elle était vide. Tout guilleret, il s’essuya les pieds sur le paillasson et entra dans ce lieu qu’il considérait comme sa seconde maison. S’effaçant du passage, il s’inclina très théâtralement en direction de ses camarades.
- Si ces messieurs veulent bien se donner la peine.

   Ils se la donnèrent et Carl referma la porte derrière eux. Ses invités n’eurent même pas le temps de finir d’enlever leurs chaussures, que Carl fondit sur eux et leur prit les sacs de course, les arrachant presque. Glissant en chaussette vers la cuisine, il s’activa à déballer l’ensemble de leur victuaille. Mettre les bières au frais, sortir le gratin ainsi que du fromage, disposer le saucisson sur une planche à découper, mettre les chips et les fruits secs dans des bols, sortir des chopes en verre et de l’essuie tout, il se mouvait de droite à gauche à vive allure mais sans mouvement inutile, avec l’expérience de celui qui avait l’habitude de mettre en place l’apéro.
- Tu veux qu’on t’aide ? lança Bill, dont la politesse empreinte dans la voix exprimait la connaissance de la réponse.
- J’ai presque finis ! lui répondit la silhouette qui tourbillonnait d’un placard à l’autre, en passant par la case mettre-le-four-à-préchauffer.

   Carl était de ces hôtes qui aimait tout préparer et déléguait le moins possible. Etait-ce par envie de contrôle, de sentiment de chef de groupe lorsqu’il était dans son milieu ou par refus de faire travailler ses invités sous son toit ? Lui même n’en était pas sur. Mais il avait finit par développer son rythme dans la cuisine et ça lui convenait tant qu’il restait efficace avec pas trop de monde dans ses pattes. Mais dans ses pâtes il pouvait y avoir du monde, au sens figuré. En général il prévoyait de belle quantité pour bien nourrir.
   Disposant les affaires sur la table du séjour, il invita ses compagnons à prendre place.
- Par contre j’veux bien que quelqu’un découpe le saucisson, lança-t’il en posant un gros couteau à côté du cylindre de viande séché.

   JB leva les yeux au ciel et s’empara de la lame en céramique. Tout le monde avait ses faiblesses et ses entorses. Pour Carl, c’était la découpe du saucisson. Si quelqu’un pouvait le faire à sa place, il ne s’en privait pas. Bill, de son côté, avait entamé le décapsulage des bouteilles et Carl, une fois posé, en profita pour en chiper une avant de la vider délicatement dans sa chope après y avoir versée de la grenadine au préalable. Le mélange rosée lui mit l’eau à la bouche et lui rappela que l’acheminement de la bouffe depuis la ville leur avait donné chaud. Il leva son verre, deux bouteilles suivirent.
- Tchin !
- Santé !
- Tchin !

   Pendant quelques secondes, on n’entendit plus que l’écoulement des boissons dans les gosiers.
- Alors Bill, tu fais péter la mallette de poker ? commença JB en reposant sa bouteille.
- J’sais pas, j’ai pas très envie de faire du poker tout de suite.
- Tu veux jouer à quoi alors ?
- Franchement, un kems ça m’aurait bien plus.
- Ouai bon, on est que trois, lâcha Carl toujours prêt à rappeler l’évidence.
- Je sais, et ça fait chier.
- Plus sérieusement, vous voulez qu’on fasse quoi ?

   Carl haussa les épaules et se servit d’un morceau de saucisson.
- Putain ... En vrai j’ai aussi envie de faire du kems.
- On pourrait pas voir avec un de tes colocs ?
- Si, mais j’crois qu’il y a personne aujourd’hui, j’ai rien entendu en entrant, et m’semble qu’il y en a au moins un en soirée.
- Tu te fous de moi ? T’avais dis que tu voulais pas faire de DDR pour pas les déranger.
- Ouai bon, j’avais un peu oublié ce dét...

   Un bruit de chute d’eau très caractéristique se fit entendre de l’autre côté du bungalow, faisant immédiatement tourner l’ensemble des têtes dans sa direction. Sous la surprise, personne n’osa piper mot, pas plus lorsque la porte des toilettes s’ouvrit révélant à la lumière une fine silhouette que Carl reconnu immédiatement. Les trois compères continuèrent de fixer le nouveau venu en silence, mais son apparition et toute les implications possibles qui en découlaient causèrent chez eux une fébrilité grandissante.
- Hé bien …, commença JB afin de briser la glace.
- Messieurs je vous présente Narcisse l’un de mes colocs, repris Carl avant de rehausser la voix à l’attention du susnommé. Narcisse, ça te dirait de faire un kems avec nous ? On a à boire et à grignoter !
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Tag 644c37 sur  Nonews10Sujet: La faim justifie les moyens [PV Eurydice]
Invité

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Rechercher dans: R.I.P   Tag 644c37 sur  1400359500-sujetSujet: La faim justifie les moyens [PV Eurydice]    Tag 644c37 sur  1400359500-clockMer 16 Aoû 2017 - 18:42
P'tite tasse de Carl ? #644C37
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- On trouvera pas de gâteaux c’est trop tard.

   Carl sentit à peine le mouchoir qu’il tendait lui glisser des mains lorsqu’elle s’en empara avant de l’utiliser.
- Cette crise était stupide. Pas b’soin d’embarquer plus loin que ça dans mes délires.

   Le jeune homme restait bouche bé, continuant d’encaisser le vent glaciale qu’il venait de se prendre. Même si à ce niveau là ça relevait plutôt de la rafale polaire. Statufié à l’extérieur, au plus profond de son être il bouillonnait d’une foultitude de pensées et de sentiments contradictoires : “J’m’étais présenté, merci de m’ignorer ... Bon d’accord elle parlait par dépit, elle ne semble pas du tout dans l’humeur, mais de là à faire comme si je n’avais rien dis .. merde quoi. Mais faut avouer qu’elle vient de perdre son biscuit … cela peut-il justifier tout ce ramdam ? Ho parfois j’en tiens une couche quand j’ai faim, après, elle, c’est seulement quand elle a faim ou elle est tout le temps comme ça ? Raaah, il suffit ! La question n’est pas là ! Bon après, elle semble être assez originale. Mais la question n’est toujours pas là ! Là elle semble au bord de la défaite. Ouai bon, elle semble quand même dire qu’elle n’en a plus grand chose à foutre de manière générale. Elle pourrait disparaître là que ça ferait un cinq minutes étranges de ma vie mais sans plus et sans suite. Nan mais attends … un peu de compassion bordel. J’viens de la voir pleurer toute les larmes de son corps, pour un biscuit certe, mais on va pas la laisser comme ça non plus ; ok d’accord elle a été un peu rude, involontairement je présume, mais j’ai pas perdu un cookie et fait moucher la chemise pour que que cette histoire s’arrête maintenant et de cette façon, tout cela n’aurait vraiment servi à rien sinon. Bon du coup ...
  Le regard de la jeune femme se posa dans celui de Carl, l'interrompant dans ses pensées et ce dernier se retint de détourner instinctivement la tête. En général il évitait de prolonger les contacts visuels, mais c’était comme si elle l’avait fait de manière délibérée, et il préféra soutenir son regard. Du moins un temps. Dans ses grands yeux, le jeune homme lisait de la gêne, sans aucun doute à l’égard de la scène qu’elle venait de faire, et peut-être aussi à l’idée de se faire embarquer par un inconnu pour une sorte de quête dont beaucoup se demanderaient si le jeu en valait la chandelle.
   Scrutant son visage d’un air grave, Carl tira conclusion qu’elle devait également être un peu fatigué, après restait à définir si c’était purement physique, mentale, ou les deux. Le contact visuel fut rompu lorsqu’elle tourna le regard vers la chemise du jeune homme, ce qui rappela à ce dernier combien elle était désagréablement humide.
- Ta chemise je… M’excuse voulait pas.

   Un petit haussement d’épaule suivit d’un petit soupir, auquel s’ajouta un léger sourire empreint de tristesse. Un dégât collatérale dont il se serait vraiment passé, mais il pouvait l’endurer. Elle avait l'air de le regretter sincèrement et avec tout le reste, il n'était pas nécessaire d'en rajouter d'avantage.
- Bah. Un coup à la machine et on en parlera plus.

   Il y eu un court silence pendant lequel le jeune homme détourna les yeux et se gratta la tête à la recherche des mots pour exprimer son ressentis face aux évènements. C’était assez difficile ; alors que si dès le début il s’était tenu à l’écart cela aurait été beaucoup plus simple, l’indifférence l’aurait fait regarder la scène d’un oeil vaguement intéressé puis il serait reparti faire sa vie dans son coin. Mais non, quelque chose avait éveillé son attention et l’avait incité à essayer d’être sympa envers cette personne. Et Maintenant qu’il avait mit un pied dans le plat il devait s'accommoder de nouvelles considérations.
- Tu sais …, commença-t’il, un peu hésitant. Je dois admettre que cette situation est un peu folle. Ou du moins délirante, pour reprendre ton terme. Mais voilà, je me suis retrouvé dedans, sans trop savoir comment je dois l’admettre, mais je suis là et … tu sais … je trouve que ce serait dommage d’abandonner maintenant. Ca m’embêterait. Après, pour ce qui s’est passé dans la salle, c’était un peu sous le coup de l’émotion...

  Carl essaya de garder un air sérieux, évitant de mieux qu’il pouvait de penser à sa chemise et à l’audace de son étreinte.
- … et je comprendrai parfaitement que vadrouiller avec un inconnu t’embête. C’est pas comme si on se connaissait.  Mais voilà, la perte de ce cookie avait vraiment l’air de t’avoir affectée et la bouffe ça me parle, ça me parle très bien même. J’me voyais mal te laisser dans cette merde alors que je venais d’y assister. Mais après, même si on a peu de chance de trouver de gâteaux dans les autres salons on.. tu peux toujours tenter ! Pour ma part, si je ne trouve rien, je suppose que je pourrai toujours tenter un tour à la boulangerie en ville pour m’en racheter un … enfin ce serait aller un peu loin, même si je ne suis plus à ça près je suppose.

   Carl marqua une pause et fit la moue. Il n’était pas satisfait de cette espèce de tirade improvisée. Ca n’allait pas, il y avait beaucoup trop d’hésitations et c’était bien trop long à son goût. Il y avait certe le fond, mais pas la forme. Si cette réplique était écrite dans un texte de son crû, nul doute que son prof de théâtre y retrouverait à redire.
- Attends, reprit-il.

   Il marqua une nouvelle pause. Posant le bout de ses doigts sur ses tempes, Carl ferma les yeux et prit une profonde inspiration, avant d’expirer longuement, laissant un peu de calme s’installer dans lui. Il rouvrit alors les yeux, laissa ses mains retomber de sa tête et porta à la jeune femme un regard plus assuré.
- Je la refais en plus court. J’vais aller m’embarquer dans mon propre délire pour trouver à grailler, libre à toi de venir si tu veux !
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Tag 644c37 sur  Nonews10Sujet: La faim justifie les moyens [PV Eurydice]
Invité

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Rechercher dans: R.I.P   Tag 644c37 sur  1400359500-sujetSujet: La faim justifie les moyens [PV Eurydice]    Tag 644c37 sur  1400359500-clockMar 18 Juil 2017 - 20:58
P'tite tasse de Carl ? #644C37
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   “Ha”. Cette pensée fugace se ponctua d’une ombre qui passa sur le visage de Carl. Son expression dépeignait la neutralité, mais des petites touches de désaroie, comme un frémissement de la bouche ou un soubresaut de sourcil, venaient troubler l’ensemble. Il avait vue la joie naître dans les yeux de la jeune fille, puis il l’avait vue mourir prématurément. La joie. Pas la jeune fille.  Cela dit, l’éclat de son oeil ne resta pas longtemps inerte. Une nouvelle étincelle apparue et se mit à briller. Ardemment, mais d’une toute autre lueur. Une goutte de sueur perla sur le front de Carl et glissa le long de ses tempes. Il faisait chaud tout d’un coup. Etait-ce à cause des deux brasiers ardents qui lui faisaient face ? Plus il les regardait, moins il se sentait à l’aise dans sa chemise. Le visage de l’étudiante rougeoyait maintenant sous une colère et une tension presque palpable, il sentait que quelque chose avait besoin de sortir. De manière brute, violente. Quelque chose devait exploser.
   Elle ouvrit la bouche. “Ha”.
   - J’ESPÈRE QUE VOUS ÊTES PAS SÉRIEUX ESPÈCE DE…

  L’éruption de paroles fut violente, impitoyable. Chaque mot retombant lourdement, porteur d’une fureur non contenue. La pluie d’insulte pris tout le monde au dépourvu et les élèves pétrifiés ne purent qu’observer la rancoeur bouillonnante se déverser de la bouche hurlante de la demoiselle.
   De sa position Carl voyait bien que cette explosion de colère n’était pas dirigée contre lui ou les autres, mais contre ceux dont les actes inconsidérés avaient causés cette souffrance inutile, néanmoins il était suffisamment proche de la zone de danger pour que les écoulements vengeurs mettent à mal les digues de sa neutralité faciale. Témoigner de ce spectacle suscitait en lui un mélange d’effroie, d’incrédulité et d’impuissance, ce qui  l’empêtrait dans des possibilités d’actions contradictoires. Résultat il était toujours figé comme une statue humaine de Pompei, mais un vent de panique se lisait dans ses yeux.
   Puis tout s’arrêta. Aussi subitement que cela avait commencé. Les insultes ne volèrent plus, le flot haineux se tarit et le silence s'abattit. Parmi les survivants, certains décidèrent qu’il était temps de prendre le large. Au cas où. La lueur dans les yeux de la jeune fille avait encore changée. Le feu s’était tût, remplacée par quelque chose de plus terne, témoignant d’une profonde peine. Son regard errait de droite à gauche, comme si elle se rendait compte de l’ampleur de ses actes. Son corps tremblait également.
   - Mon… c-…cookie…

  Au ton de sa voix, le jeune homme fut une nouvelle foi ému, et il ne fit pas grand cas de son accès de familiarité lorsqu’elle posa sa tête contre lui et commença à déverser ses larmes sur sa chemise. Elle lui paraissait bruyante, spontanée dans ses humeurs et avait probablement d’autre détails inquiétant à découvrir, mais sa détresse était réelle et il était là. Sortant finalement de sa pétrification, Carl ouvrit les bras et l’étreignit doucement avec, dans une tentative pour la consoler. Assez hésitant au début, il raffermit la prise pour se donner un peu plus de présence, lui tapotant le dos et se balançant doucement de droite à gauche, dans un simulacre de bercement.
   - Ça va aller, murmura-t’il. On trouvera quelque chose. Il y a l’arbre à fruits au pire, et peut être que dans d’autre salon ou ailleurs il y a encore des gâteaux qui trainent.

   Bien que sa voix était un peu rauque, il parlait doucement, essayant de se montrer rassurant dans ses paroles. Consoler un inconnu qu’il ne connaissait même pas depuis 5 minutes était une expérience nouvelle pour lui, mais il voulait faire de son mieux. Néanmoins il regrettait de ne pas avoir de bonbon à donner à cette jeune fille, ça aurait pus l’aider dans sa tâche. Mais le plus dur c’était d’ignorer les regards des étudiants aux alentours. Beaucoup continuaient de les fixer, médusés face à la scène qui se déroulait sous leurs nez. Carl pouvait les comprendre, c’était assez inattendu et il aurait, à sa grande honte, sûrement fait de même à leurs places. Mais cette attention inutile était la dernière chose dont il avait besoin.
   Un nouveau reniflement se fit entendre alors que la sensation d’humidité au niveau de son torse s’accentua. Une petite pensée douloureuse alla à sa chemise et à la nécessité de le lui faire prendre un bon bain dans un baquet d’eau savonneuse. Mais c’était un problème qu’il règlerait plus tard. Il mettait également de côté les questions évidentes qu’il avait envie de se poser, ainsi que le sentiment qu’il assistait à un moment de sa vie qu’il mettrait un certain temps à accepter d’avoir vécu. La priorité était de trouver quelque chose pour cette demoiselle !
   Embrassant longuement l’assemblé de ses yeux, il lança un regard qu’il espérait éloquent, fronçant des sourcils et insistant bien en fixant les diverses pâtisseries que certains élèves tenaient encore. Mais aucun, sans doute pour des raisons aussi diverses et variées que l’incompréhension ou la crainte, ne firent mine de vouloir offrir leur goûter. Certains préférairent détourner la tête, alors que d’autre parurent mâcher plus rapidement, comme s’ils craignaient qu’on ne vienne leur arracher ce qu’ils avaient en bouche. Les lèvres de Carl se plissèrent dans un mélange de déception et réprobation. “Tsss.” Quelques étudiants retournèrent vaquer à leurs occupations, mais d’autres continuaient à les fixer, dans l’attente de voir si une nouvelle crise allait éclater.
   Le jeune homme écarta doucement celle appuyée contre lui, puis se tourna vers la porte d’entré en lui tapotant une nouvelle fois le dos.
   - Allez, on va faire le tour des salons pour essayer de trouver quelque chose ?

   Une fois sortie, Carl se sentit plutôt confiant. Il ne s’attendait pas à trouver des gâteaux survivants du premier coup. Mais sur les quarante-trois petits salons qui composaient le rez-de-chaussée, il avait bon espoir de mettre la main sur quelque chose. Espérons juste que la jeune femme puisse tenir jusqu’à là. La faim avait ce chic de réduire rapidement la patience d’un individu, même le plus accommodant. Autant détourner un peu les idées en faisant d’une pierre deux coups. Il sorti un paquet de mouchoir de sa poche et  le lui tendit :
   - Au fait, moi c’est Carl. J’suis étudiant en spé Physique-Chimie. Et toi ?
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Tag 644c37 sur  Nonews10Sujet: La faim justifie les moyens [PV Eurydice]
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 644c37 sur  1400359500-sujetSujet: La faim justifie les moyens [PV Eurydice]    Tag 644c37 sur  1400359500-clockVen 7 Juil 2017 - 0:35
P'tite tasse de Carl ? #644C37
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La bête s’éloigna doucement et prudemment du cadavre de sa proie, emportant avec elle son précieux butin : quelques morceaux de choix, dissimulés dans un recoin des entrailles que les autres charognards n’avaient pas pris la peine de fouiller. Délaissant le cadavre aussi vide de nourriture que d’intérêt, elle cherchait maintenant un endroit où s’installer et s’atteler au primal acte de consommation. Ses yeux, plissées dans la méfiance de la faim, scrutaient les alentours à la recherche de l’endroit idéale, éloignée de ceux qui pourraient s’intéresser de trop prêt à sa trouvaille. Sa gueule salivait constamment, sous l’effet d’une imagination exacerbée mais alléchante, et promettant  par un goût et une texture, d’apaiser un ventre qui de grondements sature.
   Louvoyant parmi ses semblables occupés à festoyer, glissant entre leurs grognements satisfaits et leurs exultations de satiété, la bête se faufile et se fait une place où siéger en tranquillité. Se posant de toute sa masse comme un conquérant sur le trône et qui d’un regard embrasse toute sa cour qui la prône, elle remercie les Forces qui façonnèrent son destin, pour l’avoir placée à ce fabuleux festin. Puis dévoilant ses crocs à croquer la fortune, à bouffer goulûment, à décroisser la lune, elle abrège son attente qui n’a que trop durée, se jette sur son repas celui-ci peut commencer.

   Voici venir le temps, de ripaille, de sustente, sous le palais aux dents c’est tout les jours l’abondance. Après de longs supplices, chaque instant est pur délice, des bouchées d’apothéose, chaque instant est une osmose. Hommes, Dieux, Animaux, devant le repas sont tous égaux. Des sanglantes boucheries aux plus raffinés des plats, la gourmandise rassemble ceux dont l’estomac est las, et qui tirent tant de plaisir dans l’acte du péché, qu’ils ne le font plus pour vivre, mais vivent pour manger.
   Le premier morceau fut rapidement engloutit, mettant fin à une volupté qui lui avait parut infinie. Son contentement était telle qu’elle aurait presque ronronné. Son attention se porta au second n’attendant que d’être dévoré. Une nouvelle fois la gueule s’ouvre, une nouvelle fois elle s’approche, mais au dernier moment se retient, quelque chose cloche. Dans un coin du regard elle accroche la vision, d’une bête immobile auréolé de négation. La source de son mal n’est pas loin à chercher, aux pieds de l’autre bête gis son dîné écrasé. La tristesse et la rage s’écoulent de ses grands yeux, qu’une petite crinière brune dissimule de son mieux. Ses traits juvéniles sont cachés avec peine et pourtant cette dernière est moins lourde que la sienne. L’effet est saisissant et l’impression est telle, que plutôt que de manger, une compassion naît pour elle, car quel roi au banquet parviendrait à l’apprécier, s’il faisait bonne chère devant un convive affamé. Ainsi songe la bête qui vit pour manger, obsédé par la bête qui pour vivre doit manger.

   Après un court mais douloureux débat interne, elle pousse un long soupir, prend son bien puis se lève. Brandissant sa nourriture comme l’on brandit une arme, elle avance, déterminée, prête à guerroyer les larmes. Se plantant face à l’autre, la bête fait face à une ultime hésitation. Son estomac cri au meurtre, son coeur fait appel à la raison. Et c’est finalement de cette dernière qu’elle prend sa décision, tendant l’objet de convoitise et lâchant la question :
- Hey, j’vois que ton gâteau est tombé, du coup … ça te dis un cookie ? J’en avais pris deux mais je peux me passer de l’autre.

   Carl montrait le gâteau comme s’il espérait que sa vision tairait les larmes de la jeune fille. Il ne se sentait pas très sûr de lui sur le coup, surtout lorsqu’il s’agissait d’aborder une inconnue, mais il savait juste que la vision de cette supposée cadette lui était peu voir pas supportable. Cela était accentué par le fait qu’il la trouvait extrêmement mignone avec sa peau pâle et ses grand yeux sur ce visage aux traits des plus doux. Usuellement ils devaient être rieurs, mais là ils semblaient déborder de bouderie. Après, voir une petite fille s’énerver révélait parfois à cette dernière un certain charme attendrissant. Mais bon, ce n’était pas quelque chose qu’il était nécessaire de faire durer. Il retenait juste qu’une telle tristesse n’avait pas sa place ici, et qu’il allait tenter de tirer de ce visage un sourire !
   Un élève passa en trombe pour sortir de la pièce, percutant Carl en chemin et ce dernier lâcha le cookie qui tomba à terre. Un autre distrait, marcha machinalement dessus avant de s’éloigner à son tour.

   La surprise et l'incompréhension furent vite remplacés par l'effroi. L’impression d’avoir été frôlé par un éléphant en pleine course devinrent le cadet des soucis du jeune homme. Son visage s'était figé d’un coup, mais son regard bougeait sans cesse, alternant rapidement entre les miettes fraichement écrasées, le visage de la jeune fille et sa main désespérément vide, tandis qu’un sentiment d’horreur le gagnait.
- Je ... heu ...
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Tag 644c37 sur  Nonews10Sujet: La faim justifie les moyens [PV Eurydice]
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Rechercher dans: R.I.P   Tag 644c37 sur  1400359500-sujetSujet: La faim justifie les moyens [PV Eurydice]    Tag 644c37 sur  1400359500-clockMar 27 Juin 2017 - 21:09
P'tite tasse de Carl ? #644C37
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I can't stop this feeling
Deep inside of me.
Miss, you just don't realize
What you do to me.

When you keep me
In class so much time,
While telling me,
My grade isn’t right.

Aaahaahaah ...

I'm hooked on a feeling,
The snacks that I’m craving,
There won’t be any left for me ....

   Carl fredonnait mentalement lorsque le professeur daigna enfin de le laisser partir. Pas que ce que le professeur disait n’était pas intéressant, mais il était tellement pressé que la frustration de sa présence lui inspirait quelques parodies explicitant ses états d’âmes. Après avoir brièvement souhaité la bonne soirée à miss Furukawa, il tourna les talons et s’enfonça dans les couloirs à vive allure.
Un croisement, un tournant, continuer tout droit, esquiver le groupe, continuer.

Carl marchait aussi rapidement qu’il pouvait et à un rythme soutenue, laissant dans le sillage de ses grandes enjambés les élèves et divers obstacles parmi lesquels il slalomait habilement. Bien que s’empêcher de courir le fatiguait surement plus qu’autre chose, il voulait éviter de se faire retenir par un pion qui l’aurait engueulé à courir dans les couloirs. Il avait perdu assez de temps comme ça.
Tourner à gauche, continuer, aller tout droit, ne pas glisser sur la surface humide, continuer, sans s’arrêter.

Comme le témoignait ses traits resserrés et ses sourcils bien plus froncés qu’à l’ordinaire, le jeune homme était tendu. La fin de la classe avait signalé le début de la première heure attendue par les étudiants en après midi. Mais le professeur avait décidé de le garder en classe à ce moment là, pour lui parler de sa note au dernier contrôle, qui n’était pas terrible, conjugué avec les petits dessins dans son cahier qu’il faisait trop régulièrement au goût du Furukawa-sensei. Mais de là à le retenir maintenant, c’était à se demander si le professeur ne l’avait pas fait exprès. Même ses potes avaient préférés ne pas l’attendre !

Un bruit intempestif provenant de son estomac tira douloureusement Carl de ses pensées. Ses dents se resserrèrent. En plus il voyait les autres, il voyait dans leurs mains ! Et les siennes étaient désespérément vides ! Il devait se dépêcher ! Il était bien trop en retard, en retard, il était en retard et il allait être trop tard !

Avancer, tourner et descendre l’escalier, continuer !

   Presque, il y était presque ! Il la voyait, la cour intérieure ! Et tout autour d’elle, la bordant comme une ceinture serre un ventre affamé, les petits salons. Ô vision d’espoir. Les yeux de Carl brillèrent d’une nouvelle lueur de détermination farouche. Sa cadence redoubla alors qu’il se dirigeait vers la plus proche de ces petites pièces. Et tel un fauve affamé ayant trouvé la cachette de sa proie fuyante et blessée, il y entra.

   Le salon était une charmante petite pièce, joliment décorée dans des teintes blanches et des boiseries brunes, formant un style qui n’était pas sans rappeler les jours glorieux de la décoration ouest-européenne. Mais là Carl s’en fichait. Royalement. Ignorant l’atmosphère douce qui imprégnait la pièce, il se précipita vers le coin de celle-ci où des vagues de chaos résistaient à l’ordre ambiant : le buffet. Des élèves, principalement des E, trainaient encore devant la table où avaient été servie des viennoiseries et autres petits gâteaux. Comme Carl, ils arrivaient après la vague, mais eux c’était par manque de priorité, plutôt que par choix ou contretemps du corps enseignant.
   Se frayant une place parmi eux, qui furent d’ailleurs surpris de voir un B se pointer si tardivement, le jeune homme contempla le maigre choix qui restait. C’est à dire pas grand chose. La déception commença à poindre lorsqu’il comprit que le choix le plus intéressant qui s’offrait à lui était un pain aux raisins, ce qui était loin d’être ce qu’il préférait. Il continua à scruter la table. Etait-ce donc tout ce qui s’offrait à lui ?
   Soudain, son regard accrocha quelque chose, quelque chose de tapis dans l’ombre hors de la vue des ceux n’étant pas du bon côté de la table. Et Carl sentit monter en lui un nouvel espoir. Il s’avança et tendit la main vers ce qui était malencontreusement caché derrière le carrousel à thé. Sa main plongea dans le côté obscur et il en tira deux cookies. Son estomac gronda dans un cri de rage victorieuse. Le réveil de la faim. La respiration rendu bruyante par l’avidité et le sourire carnassier aux lèvres, Carl s’éloigna de la table, le coeur léger, et se mit à chercher des yeux un fauteuil libre où consommer son goûter aux délicieuses pépites de chocolat qui lui redonnerait des forces.
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