Like stars dancing in the cold night ♦ Rân & Niels

Souffle. Respire, ça va… ça va bien se passer. Je suis calme, je suis confiant, je vais m’amuser, y aura pleins de monde rassemblé… pleins de gens qui vont me regarder fixement et je vais sûrement me viander en voulant danser et Rân voudra plus jamais me parler – à raison – et j’irais m’enterrer au fin fond du Danemark et tous les Jensen tenteront vainement de redorer leur réputation que j’aurais encore… « Chut. » je m’intime à haute voix parce que là, ça ne devient plus possible. Ça va bien se passer. Sérieusement, j’en suis capable si je le veux. Et puis, c’est déjà trop tard vu que Rân a déjà été invitée. Et elle a même accepté. Comme quoi, tout est possible avec un peu de courage. Et un peu de pitié à mon égard… Quoi que : elle ne semble pas être quelqu’un d’assez compatissant pour ça. Un vrai clone de Freyja. Enfin, heureusement que non : ce serait vraiment étrange d’aller avec quelqu’un d’aussi glacial que ma sœur… même si elles ont le même don de glace. J’ai envie de croire que Rân peut aussi être quelqu’un de joyeux… de chaleureux… de… Okay, je laisse tomber.

Mon reflet dans le miroir en pied est celui d’un gars un peu trop grand et trop maigre qui, même avec un costume à sa taille, semble être trop large. Ce n’est pas un mauvais costume que j’ai commandé pourtant, bien au contraire. Et je n’ai même pas hésité sur la couleur : rouge. Et j’étais presque tenté de garder ma cravate blanche. Mais le gris, c’est bien aussi comme couleur neutre. Je sais que le bal n’est pas fait pour ça mais c’est bien la seule chose qui ne m’inquiète pas. Je veux être fier de ce que je pense à présent. Je suis un rouge. Je suis pour la WhiteDay. Et je vais le montrer même ce soir ! Mon regard vert n’est pas aussi sûr que je voudrais qu’il soit. Je constate que, même sans bouger, je me trouve bancal. Pourtant, j’ai mis une bonne prothèse exprès ! Je crains déjà le moment où je vais devoir faire quelques pas de danse. Je secoue la tête : non, je sais faire ça. Avant mon accident, j’avais eu des cours de danses et de bonnes manières : cadeau de parents ambitieux voulant exposer leur fils à la haute société. C’est vrai que ça fait longtemps que je ne suis pas allé à un bal mais au fond de moi, je sais que j’ai encore les savoir-être et savoir-faire dans la tête et dans le corps. Donc je danserais. J’aurais mon pied gauche un peu à la traîne mais ça va le faire. Bien sûr que oui ça va le faire. Confiance, confiance, confiance ! …quand tu ne nous tiens pas. Je délaisse le miroir qui me renvoie une apparence que j’ai du mal à affronter, malgré tous mes efforts pour m’accepter.

Je sais qu’il est assez tôt mais j’ai envie de venir bien à l’heure pour que Rân n’attende pas après moi. Ah ça oui, je ne supporte pas d’être en retard et je ne parle pas seulement des cours ! Je quitte ma cabane et souris en sentant l’air hivernal me traverser. Je me dirige vers le Bungalow 4 et une fois devant, je marque un temps d’arrêt. Je resserre ma cravate qui est déjà bien nouée, enlève les plis inexistants de ma veste, passe une main dans mes cheveux noirs qui ne sont toujours pas coiffables… Bon, allons-y ! Je toque timidement puis un peu plus fortement car on ne risque pas de m’entendre et j’articule d’une voix plus ou moins assurée : « R… Rân ? C’est Niels. ». Du dedans, j’entends une voix m’invitant à entrer que j’identifie comme celle de ma cavalière. J’ose donc ouvrir la porte et me dirige vers, si j’en crois mon souvenir, la porte de sa chambre et attend un peu. Je commence à triturer mes ongles, n’osant pas toquer de nouveau de manière impatiente… ni ouvrir à la volée et découvrir, honteux, que Rân n’est pas encore prête. D’un autre côté, elle attend peut-être que je vienne et on attend chacun d’un côté de la porte comme des idiots… Hum. Non, je serais le seul idiot ici.

J’ose donc m’approcher de la porte et me retint de toquer de nouveau. Je tousse un peu avant de demander : « Rân, je… je t’attends ici ? Ou je peux entrer ? Un temps de stress passe. Mais prends tout le temps que tu veux hein ! J’ai tout le temps du monde ! » Je me frappe le front contre le mur, me sentant crétin car cela ressemble à de l’ironie alors que c’est juste des paroles sincères qui se veulent rassurantes. J’arrête de faire rougir mon front en me disant qu’elle doit entendre cogner vu que c’est le mur de sa chambre. Je lève les mains comme pour me frapper de nouveau, m’insultant silencieusement. Résultat : je dois avoir les joues et le front aussi rouges que mon costume, tellement j’ai honte de mon incapacité à faire les choses biens. Le bal n’est même pas encore commencer que j’ai déjà l’impression de me planter. Pourquoi ai-je cru que j’étais fait pour ces choses-là, déjà ?
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Tenue

23 December 2015 ~ Forêt étincelante ~ firebrick

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Like stars dancing in the cold night : Rân Ft Niels

Dans ta chambre, le silence domine. Allongé sur ton lit, et jambes croisés et les mains occupés par un livre. Nous sommes peut être le jour de Noël, mais cela ne signifiait strictement rien à tes yeux. Tu n'étais pas chrétienne, donc elle ne te parlait pas, et tu ne comprenait pas vraiment l’intérêt donc de la fêter. Toutefois, Niels, le frère de ton amie, Freyja, t'avais proposé de l'accompagner. Cela t'avais surpris. Cette surprise était autant dû autant au caractère très timide du garçon que part la froideur dont tu es capable en général avec les gens. Freyja t'avais demandé de t'occuper de lui, soit disant que ses capacité n'était pas pleinement exploité, elle souhaitait que je le pousse à développer ce "potentiel inexploité".

D'ordinaire, tu refuses catégoriquement de venir en aide aux gens. Car tu considères que lorsque nous sommes en difficulté, c'est que nous l'avons choisi. Mais inutile de débattre pendant des minutes toute seule de ta mentalité, personne ici ne pourra te contredire, et ce n'était pas le moment pour faire une remise en question de toi même, tu devais te faire "belle". Tu ne comprenais pas vraiment ce concept, considérant que la beauté n'existe pas, nous sommes comme nous sommes, et peu importe la façon dont nous nous maquillons où cachons nos vrais paraître, notre véritable forme finira forcément par réapparaître un jour. C'est pourquoi je prends tout mon temps. Je clos mon livre et me lève pour rejoindre la salle de bain, alors que je suis seule dans le bungalow. Quand bien même tu n'étais pas familière avec ce type de soirée, ton esprit civique te donnait l'indication que t'y rendre sans être fraîche pour ton compagnon d'aujourd'hui serait fort préjudiciable. Il n'est que dix neuf heure, tu as prévu de retrouver Niels pour dix neuf heure trente, ce qui te laisse exactement trente minutes pour prendre une douche et t'habiller, pas un calvaire.

Nous passerons tout les détails inutiles concernant la douche, ceci n'ayant que peu d'importance dans la suite du récit, car même une fois sortie de celle-ci, Niels n'a toujours pas apparu, et tu n'as toujours pas trouvé une tenue adéquate dans ta garde robe que tu penses satisfera le jeune homme. Oui, car tu te doutes quand même bien que l’intérêt d'une telle soirée, et de se présenter avec un costume différent de la normale, et que le garçon en question s'attend tout de même à te voir dans une tenue différente de la normale. Qu'il abandonne, dans tout les cas, tout espoir de te voir en robe. Trop fantasque pour la femme de science et de rationalité que tu deviens ou es déjà et malheureusement, ton armoire était loin d'être aussi fournie que la moyenne des jeunes femmes de ton âge, tout du moins, bien moins divers.

Après une ou deux minutes de prospections, tu en arrives à une conclusion qui te pousse à lâcher un léger soupire déçu : Rien qui puisse être porter pour une soirée. Ta déception n'étais pas personnelle, elle n'était pas pour toi, mais pour Niels, qui allait sans doute de son coté faire un effort tu présumes, alors que tu n'en feras aucun du tien, même si la volonté y étais. Une fois tes habits pour la soirée choisit, tu repars dans la salle de bain. Au moment où tu entrouvres la porte, celle de l'entrée du bungalow est frappé. Tu attends un instant, attendant une action, ou une voix se faire remarquer de cette position, et puis finalement entends la voix de Niels traverser la porte et t'atteindre. Sa voix n'était absolument pas déterminé, ni assuré, comme d'habitude. Néanmoins, avec ce petit détail, tu as la certitude que c'est bien lui. Tu regardes ta montre, et vois l'heure, dix heure vingt sept. Tu es un peu à la bourre, ce n'est pas du tout dans tes habitudes.

- Tu peux entrer Niels, attend moi dans ma chambre, je n'en ai que pour quelques minutes.

Tu rejoins la salle de bain sans même perdre une seconde de plus.  Niels est assez grand pour savoir ce qu'il peut et ne peut faire dans une chambre qui ne lui appartient pas, et avoir confiance en lui était le meilleur moyen de l'aider à prendre de l'assurance en lui. Pendant ce temps, tu enfiles ta chemise blanche, ta jupe violette et ta cravate blanche, signe de ton soutien envers tes délégués C pour le jour du White Day et, évidemment, le collier que t'avais offert Niels, et que tu lui avais promis de porter. Tu le place d'ailleurs par dessus ta cravate, pour bien la mettre en avant. Une fois habillé, tu ressors de la salle et rejoins immédiatement ton compagnon pour cette soirée, qui devrait normalement se trouver dans ta chambre, si tout s'est bien passé. Normalement, celle-ci ne devrait pas avoir été compliqué à remarquer, avec toute la pile de livres au pied de ton lit, et ceux trainant sur ton bureau, à coté de ton ordinateur portable. Ta chambre était très bien rangé, hormis donc les livres près du lit, mais tu t'empresseras de les ranger une fois lu. Approchant Niels du manière ferme mais non agressive, tu le salues comme tu l'as toujours fais.

- Bonsoir Niels, comment vas tu ? Pardonne moi pour t'avoir fais attendre, mais je n'ai trouvé aucunes affaires pouvant être porté durant un bal qui soit en concordance avec un tel événement. J'espère que tu m'en voudras pas. Tu t'excuses, mais tu n'accepteras aucune réprimande, bien que tu te doutes que ce n'est pas le genre du bonhomme, puis tu jettes un léger regard à sa tenue du soir et rajoute d'un ton légèrement amusé. Je vois que de ton coté, tu n'as pas hésité à te mettre sur ton 31, je te félicite de mettre autant de cœur à l'ouvrage. Dommage que ce ne soit pas le cas dans tes cours d'économies.

Tu le taquines un peu, sans doute pour la première fois depuis que tu le connais. Faire de l'humour n'est pas dans tes habitudes, mais tu espérais au moins que cela l'aidera à prendre légèrement plus confiance en lui, car ce soir, il est le plus expérimenté et celui qui décidera de votre soirée. Tu reprends rapidement un visage un peu plus ferme et sérieux, et pose la question à un million de dollars, alors que tu croises les bras et détourne le regard vers la sortie.

- Bien, dans tout les cas, je suppose que nous allons pas rester toute la soirée dans cette chambre. Où allons-nous ?

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Porte. Allez, oui, je crois en moi, je suis capable de faire des machines hyper-compliquées, pousser une porte devrait être dans mes capacités mentales et physiques. Et... et oui ! Hallelujah je l’ai fait. La porte s'est ouverte sans un bruit. J’avance d’un pas, puis deux, puis trois dans la chambre de Rân qui reflète bien ce que j’avais imaginé d’elle. Vous voyez ma chambre ? Bon. Vous voyez le « lieu où je dors » ? Et bien inverser ce bordel sans nom, entre machines et bouquins où trône un hamac, et vous aurez la rectitude et l’ordre que la C a imposé à sa chambre. Bien sûr, je note les piles de livres à lire à côté de son lit (la PAL est un concept connu de tout bon lecteur) mais même ça est à l’opposé de mon bordel chambresque. Je sais ça ne se dit pas mais ça sonne bien.

Rân n’est pas dans mon champ de vision mais du bruit dans la salle de bain confirme mon hypothèse. Je reste donc, gêné et stoïque dans la chambre, espérant qu’elle ne va pas trop tarder tout de même. Il n’est pas si tard que cela mais j’ai tendance à m’inquiéter quand les gens sont en retard au rendez-vous. Elle finit par apparaître et oui, c’est une véritable apparition. Mes joues doivent imiter mon costume mais je reste immobile et muet, craignant qu’un geste ou une parole m’échappe et me fasse passer pour le dernier des idiots. Si je peux éviter cela une fois, cela serait bien. Bref. Comment vous dire ?

Rân est jolie. Rân est jolie et elle n’a pas besoin de sortir le grand jeu comme l’auront sûrement fait toutes les filles au bal. Elle a son uniforme à jupe violette, dévoilant ses formes mais avec pudeur. Elle a sa cravate blanche du WhiteDay qui me fait un peu me sentir honteux de mon… provocant ? trop voyant ? costume rouge pro-E. Sur le blanc de sa cravate, je remarque un bijou brillant qui me fait sourire un peu comme un idiot (j'avais presque réussi à être convenable) : c’est le collier que je lui avais envoyé. Je suis tout heureux/fier/débile qu’elle le porte. Elle m’avait dit qu’elle le ferait mais je ne voulais pas qu’elle se force. Enfin. Rân est jolie et moi, je suis aussi bancal que d’habitude même dans un costume digne de la fortune Jensen.

Elle me salue de manière cordiale et posée, comme à son habitude. Elle me fait vraiment penser à Freyja dans son ton : pas étonnant qu’elles s’apprécient ! Je lui réponds de ma même manière... avec un soupçon de joie et gêne made in Niels : « Bonsoir Rân, je vais bien, je vais bien. J’espère que toi aussi tout va bien… » Elle s’excuse de son retard et de sa tenue, ce que je m’empresses de balayer, appuyant ma parole d’un mouvement de la tête et des mains : « Tu n’as pas à t’excuser ! Prends tout le temps qu’il faut… Et… Et tu es très bien ! Très... très jolie ! » Pourquoi cette panique alors que c'est tout à fait sincère ? Ai-je peur qu'elle ne me croit pas ? Ou qu'elle se froisse ? Faut vraiment que je me calme avant qu’elle ne se carapate dans la salle de bain et/ou son introversion. Introversion que je comprends très bien. Mais j’ai vraiment envie qu’on profite aussi de l’école et de ses activités…

Je rougis quand elle m’« inspecte » et encore plus, quand elle me complimente. Avant de briser tout espoir de fierté qui avait à peine fait mine d’exister. Ouch en un onomatopée. Je sais qu’elle le fait avec humour, mais – si j’en crois mon expérience avec ma sœur – l’humour est quelque chose qui ne fait pas toujours l’effet escompté, surtout quand on ne l'emploie pas souvent. Et tout le monde sait (ou pas…) que l’Économie est ma kryptonite (c’est bien ça dans Superman ? Inculte qui s'essaye, bonsoir). L'autodérision, je connais d'habitude, mais là j'ai du mal à en rire. Je déforme ainsi mon sourire pour faire mine que ça m’amuse. « Haha... Haha... Oui, l'Économie... » Essayons de rire de mes pitoyables notes dans cette matière. Vous allez dire : Hé, Niels ! Pourquoi faire un truc que t’aime pas ? Et vous aurez bien raison. Donc ajoutez dans l’équation mon père qui est PDG et veut un héritier qui sache au minimum gérer une boîte et vous aurez votre réponse. Mais je n’arrive pas à en vouloir à Rân. Déjà car en vouloir aux gens est difficile pour moi. Alors en vouloir à Rân est impossible : grâce à elle, la moyenne de 10, j’arrive à la voir (pas à l’avoir, mais un jour peut-être : je suis et serai toujours l’optimiste, celui qui espère des espérances lointaines et le rêveur des rêves improbables).

Elle quitte son ton taquin qui n’est pas le sien pour retrouver le ton sérieux et assuré que je lui connais mieux. Elle me pose une question qui me rassure : elle est partante pour aller au Bal et n’improvise pas une raison pour l'éviter (révision d’un contrôle pour dans trois semaines qu’elle réussira haut la main ou lecture intensive sur l’astrophysique qui ne doit pas attendre). J’hésite mais la voix de Zoé me souffle mentalement « Ose, Niels. Sois toi-même et ose. » alors je tends mon bras comme tout cavalier dans les livres et mes leçons d’enfance. Et nous laissons sa chambre pour la destination que je lui annonce : « Nous allons dans la Forêt Étincelante ! Les jaunes nous ont préparé une grande fête dans une clairière. » Zoé avait participé mais n’avait pas voulu m’en dire trop : pour ne pas me gâcher la surprise ? Je ne sais pas mais nous allions bientôt le savoir. Notre courte se marche se fait en silence : nous ne sommes pas les plus doués en conversations alors autant garder le sujet « il fait froid, il fait nuageux, il fait nuit… » pour plus tard. Et peut-être pour jamais car ces sujets ne sont pas terribles. Oui, même moi je m'en rends compte...

On finit par suivre dans la Forêt d’autres couples qui se dirigent comme nous au bal. On finit par trouver une petite maison dans une clairière. Enfin, petite. Je la qualifie ainsi car je me dis que si tout le Pensionnat est venu, les danseurs ont intérêt à ne pas avoir pris de calendrier de l’Avant plein de chocolats car sinon, on ne passera pas tous. Je souris à Rân en haussant les épaules, ayant la pensée que malgré tout, les jaunes se connaissent en fête et doivent avoir prévu le coup. On salue le portier et la vision qui se dresse devant nous me confirme cette évidence. Oui, les D s'y connaissent. Les D sont faits pour ça. Organiser les fêtes et en faire l’événement. Je les fuis d’habitude mais étant jeune, mes parents m'y ont souvent embarqué. Combien de fois ai-je dû sourire d'un air crispé mais aimable à des inconnus dans des dîners chics où les enfants de mon âge étaient aussi méprisants que leurs parents ? Mais il faut ce qu'il faut pour avoir le portrait parfait d'une famille pour se faire des relations...

Enfin, ce n’est pas le propos. Tout ce que je veux dire c’est que la décoration était incroyable, le buffet bien rempli et appétissant et que les invités étaient déjà nombreux et heureux. On était à Prismver et les gens souriaient. Et les gens étaient sereins. Pour une soirée encore, comme pour prolonger le WhiteDay, la période de paix existait. Je ne voulais pas penser aux futurs combats des rouges qui animaient à présent mon âme. Je voulais juste profiter de la soirée, juste profiter de Rân et en apprendre plus sur elle. « Alors, commençai-je, par quoi veux-tu commencer ? Je sais qu’on n’est pas les plus habitués de ce genre de lieu… Mais ce serait le moment de faire le plein de première fois, non ? » Je jette un regard vers la foule de danseurs qui rit et mon angoisse d’être parmi eux monte. Autant pour moi-même que pour elle, j’ajoute : « Et si cette première fois est trop sonore, les étoiles pourront aussi bien nous accompagner pour danser dans le silence du soir… » Quel poète. Je soupire intérieurement de mon langage qui s'échappe tout seul mais lui souris. Je veux qu'elle se sente bien et le ciel a toujours été un meilleur compagnon, bien moins inquiétant que l’homme. Je crois que pour cela Rân et moi sommes pareils.

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Like stars dancing in the cold night : Rân Ft Niels

Comme d’habitude, la moindre parcelle d’humour dont tu fais preuve foire inlassablement avec le même taux d’échecs critiques. A croire que ce domaine t’est complètement fermé à cause de ton manque total d’empathie. Tu pouvais te permettre de renoncer à l’humour, mais la réponse que t’offres Niels, au-delà de la de la déception d’une boutade loupé, te vexe légèrement, à croire que le simple mot Économie lui est devenu un fardeau à entendre. Et ça, en tant qu’officieuse tutrice du jeune homme dans le domaine, tu ne pouvais le tolérer, pas uniquement pour le début d’affection que tu as pour lui, mais surtout pour ton orgueil personnel : Personne, sous ta responsabilité, ne sera un échec. C’est une chose à laquelle tu tiens fermement.

- Ne t’inquiète pas, Niels. Je te fais le serment que lorsque j’en aurais fini avec tes problèmes dans ce domaine, ceci sera une simple sinécure. J’en ai fais la promesse à ta sœur, et je la réitère pour toi, fais moi confiance. Nous y passerons le temps qu’il faudra.

Un ton sec, mais rassurant. Dur, mais juste. Tu n’accepteras aucune autre réponse de sa part face à l’adversité qu'une détermination aussi forte que la tienne. Mais aujourd’hui n’est pas le jour pour le bassiner avec tes théories sur le travail et l’échec. Aujourd’hui était un jour pour s’amuser. Et il t’avait invité à s’amuser avec lui. Ne lui gâche pas ce moment de fête. Le remerciant de ses compliments, que tu trouves légèrement exagérés –Tu n’es pas si différente de d’habitude- Ah moins qu’il ne profite de cette soirée pour dévoiler l’attirance physique qu’il a pour toi ? Ridicule comme supposition. Dans tout les cas, le départ est imminent et il semble que nous allions dans la Forêt Étincelante. Tu y étais déjà allé de jour et avait comme impression de cette endroit un coin calme, et paisible, parfait pour une promenade pour se ressourcer et surtout, avait découvert beaucoup de spécimens rares d’insectes que tes parents seraient ravis d’étudier. C’est donc dans une cabane qui s’y trouverait ? Tu ne te rappelles pas y avoir une cabane, mais tu acceptes, sur ce coup, de croire Niels sur parole, lui prouvant une fois de plus la grande confiance que tu lui voues. Il prend des airs cavaliers, et t’offres son bras pour t’accrocher le tien. Tu enlaces le tien dans le sien et vous voilà parti, même si dans ta tête, l’hésitation fut très longue durant ce court instant. En, effet, tu n’étais clairement pas familière avec ce genre de pratique, et n’avait jamais pris en considération ce genre de détails, mais une nouvelle, toute la bonne intention de Niels s’y trouvait, le timide que tu as l’habitude de voir tentait par tout les moyens de se battre contre lui-même, et tu n’allais pas, malgré la terrible réputation de tueuse d’émotions que tu te trimballes à Londres –Se referait à Shaad pour cela- Tu avais un cœur et de l’empathie pour sa démarche.

Tu le laisses te guider, car ne connaissant pas l’existence de cette cabane, il aurait été ridicule que tu prennes les commandes de la marche, vers cette fameuse et ne peut t’empêcher de réfléchir à la logique complètement bancale de cette idée. Cette cabane se devait d’être immense pour accueillir les élèves et professeurs conviés à ce bal. Dés lors, pourquoi ne pas le faire dans le hall du pensionnat, ou le gymnase, qui sont les coins les plus spacieux de cette école. Tu songes à tout cela dans le silence alors que Niels n’ont plus ne semble pas chercher à faire la discussion, ce qui t’arranges : Discuter pour discuter ne te va absolument pas.

Nous arrivâmes à l’endroit qui semble être Rome en cette soirée d’hiver, tout le monde semble s'y rendre. Nous entrons et remarquons immédiatement la tendance de ce bâtiment à faire tout dans la démesure. Le banquet était immense, ainsi que ce qui doit être la piste de danse. Alors que tu es encore en pleine analyse de la pièce, ton cavalier d’un soir reprend la parole, pour te proposer une activité. Difficile de répondre une réponse qui ne risque pas de le décevoir, car il tout à fait hors de question de danser au milieu de tout ce monde. Tu n’avais jamais appris à danser, et il était donc impossible pour toi de d’aventurer dans un tel projet sans assurance et avec autant de risque de te rater. Tu n’as rien contre un peu d’autodérision, mais l’humiliation publique, très peu pour toi. Puis, tu souris, à sa dernière proposition. Tu ne souris pas par amusement, mais par curiosité. Aurait-il appris à te cerner, ou proposait-il cela uniquement car cela lui plaisait, et que cela lui permettait de faire de belles phrases. Difficile de répondre, mais dans tout les cas, tu avais une autre activité en tête. Beaucoup moins amusante, mais plus vitale.

- Hé bien, tout d’abord, je te proposerais bien de profiter du banquet. Tu coupes une seconde afin de poser ton regard sur celui-ci. Je n’ai pas mangé depuis ce midi et je mentirais si je ne disais pas être légèrement affamé, donc… De plus, il est vingt heures passé, une heure parfaite pour manger. Pour la suite, je ne sais pas vraiment… Je ne suis absolument pas habitué à ce genre d’événements, je ne veux pas faire d’erreur qui t’embarrasserait. C’est pourquoi je te laisse libre de choisir pour nous deux, je suis sur que tu feras les bons choix.

Puis tu te tournes vers le banquet et prépare ta marche en avant, avant d’ajouter :

- Concernant cette promenade à la belle étoile, tu ne pouvais que difficilement faire plus appréciable pour ma part et je te recommande vivement de la garder comme activité de fin de soirée, cela me ferait très plaisir de me balader avec toi.

La jeune noctambule que tu ais ne pouvais effectivement qu’être emballé par une telle idée. Et tu attendais sans doute ce moment avec impatience, car celle-ci ne venait pas de toi, mais de Niels, et il avait réussi à totalement titiller ta curiosité sur lui. Tu le connaissais de manière cordiale, mais un peu moins de manière amicale, et cette promenade serait le moment idéale pour faire plus ample connaissance, et donc savoir comment le motiver à travailler pour ces cours. Car oui, mêler l’agréable à l’utile est une chose qui n’a que du bon, et tu ne vois clairement pas pourquoi tu t’en priverais, n’est ce pas ?  

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Patience. Persévérance. Promesse. Finalement, malgré mes craintes, Rân donnait sûrement beaucoup d’elle-même. Elle s’était jurée d’aider le frère de son amie, d’accompagner celui qui était devenu son élève régulier (pour la fréquence de cours plus que pour les notes, hein), et même ce soir, elle a fait l'effort de venir au milieu de la foule prismverienne, de faire une activité « sociale ». Je comprenais sa difficulté – bien que mes efforts réguliers me permettent de dépasser (quelque peu) mes angoisses – et je suis donc heureux de la voir quitter ses cours si ce n’est pas sa froideur naturelle.

Ainsi, je laissais le sujet de l’économie s’évanouir après sa tirade, me recentrant sur le bal. C’est un sujet qui me complexait trop pour que j’apprécie en parler… même si j'étais soulagée de la voir encore motivée. Au moins un de nous deux l’étaient, c’était toujours ça. Et puis, me taire m’empêchait de dire des bêtises. Par exemple, je pense qu’elle n’aurait pas été heureuse si elle avait appris que, suivant l’optique de la WhiteDay, j’avais délaissé mes révisions en bibliothèque pour pouvoir aider à mon tour dans mes matières fortes, à savoir les sciences physiques et d’ingénieur. Ah ça oui, même si Leann avait été enthousiaste que je transmette à mon tour, quittant ma timidité pour (un peu) d’assurance, Rân m’aurait sûrement reproché de ne pas m’atteler tout d’abord sérieusement à ma propre scolarité…

Mais qu'importe : le bal, le bal, le bal ! Et quel bal ! Malgré l’inquiétante foule, l’effort fourni par les jaunes est visible et admirable. À mes propositions, Rân finit par sourire ce qui me fit sourire un peu plus à mon tour. La danse est peut-être le défi de trop ce soir. Elle semble être plus attirée par le buffet grandiose qui propose en quantité et qualité des plats et desserts pour tous les goûts. À sa proposition (et à la vue plus détaillée du dit buffet), je sens mon ventre qui témoigne lui aussi de son intérêt. « Eh bien, allons-y pour le buffet. Ce serait incorrect de ma part de te laisser mourir de faim… » Je fais une petite pause, trouvant les mots pour qu’elle arrête de se tracasser : « Et ne pense pas que tu feras des erreurs. Sois toi-même : tu es et seras très bien ! Et puis… disons que je n’ai pas besoin de quelqu’un pour m’embarrasser donc tu ne seras pas responsable... » Ma voix de voulant douce et détendue se fait plus sûre : « Si tu me promets d’être toi-même, je te promets que tout se passera très bien ! »

Et je n’ai pas besoin de mentir. J'ai la conviction que cette soirée va être une bonne soirée. Mon optimisme est opérationnel et j’ai bien l’intention que Rân profite du bal en ma compagnie. Je hoche la tête tout en fermant un temps les paupières, acquiesçant ses choix : qu’elle décide et je suivrais. « La promenade pour conclure le repas alors. » Ma voix es neutre mais, au fond, je suis tout joyeux à l’idée de me balader en sa compagnie ! Je la suis vers le buffet où je prends deux assiettes que je laisse empilées. Je me tourne vers elle et demande : « Je te sers, puis on trouve une table ? Ou d’abord on cherche une table ? Comme tu l’as souligné, c’est l’heure de manger et les tables vont sûrement être prises d’assaut ! » Et je serais mécontent de laisser ma cavalière debout ! J’aperçois une table qui se libère non loin du buffet, ce qui oriente la réponse à ma question. Je me dirige vers la table et y dépose les assiettes avant qu’un autre couple délaisse la piste de danse pour une petite pause culinaire. Je fais signe à Rân en lui présentant la table et, gentleman ? non, serviable, je tire sa chaise pour qu'elle puisse s’asseoir.

Je prends verres, couverts et serviettes qui manquent encore et les disposent autour des deux assiettes. Je reste debout et je reprends les assiettes : « Alors, qu’est-ce qui te tente le plus ? » Je n'ai pas la moindre idée de ce que je veux prendre et je vais sûrement me laisser tenter par son menu. J’ai réussi à ne pas faire tomber de fourchette ni briser un verre, espérons que cela dure. Enfin, tant que je ne verse pas mon verre sur une invitée (comme vient de le faire Leann ! Bon sang, je n’ose pas la saluer, elle semble occupée…), je pense que l’on peut encore me voir comme un cavalier acceptable. Quand je pense que Rân est persuadée qu’en n’étant pas habituée, elle va faire une erreur ! Moi, qui suis censé avoir un enseignement, il sera inutile avec ma maladresse naturelle.

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