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 It's hard when you're alone to pick up the pieces.

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InvitéInvité
MessageSujet: It's hard when you're alone to pick up the pieces.   It's hard when you're alone to pick up the pieces. 1400359500-clockVen 22 Avr 2016 - 23:28
Hello all o/ vous ne le savez peut-être pas, mais ceci est un One-Shot résumant (oui oui, six pages et c'est un résumé) ce qu'à fait Orion entre le 1er et le 6 Avril. Pour ceux qui ne le savent pas, il est rentré au Québec chez lui durant cette période. Je ne vous ferez pas un résumé du résumé, faut juste savoir qu'il revient avec une bonne optique et tout et qu'il va mieux quoi. Voilà et bonne lecture pour ceux qui lieront ♥.










T’avances en traînant des pieds. T’as laissé June monter dans le train, ou c’est plutôt elle qui a accepté le fait que tu restes sur le quai. Tu ne sais pas et au fond tu t’en fou, t’as l’impression de t’en foutre de tout d’un coup.
Tu laisses tes pieds te traîner dans ce parc vers ce banc sur lequel tu t’affales. Après quelques minutes à fixer les nuages qui passent dans le ciel tu prends ton visage entre tes mains et tu soupires. Profondément. C’est comme si dans ce simple souffle tu pouvais évacuer tout ce qui pèse lourd, tellement lourd sur tes épaules.
T’as pas dis à June que tu reviendrais, ou du moins ce n’était pas explicite… à tel point que toi-même tu ne sais pas. Pourtant tu ne lui a pas dis adieux quoi. Tu te demande si Colton l’a vue, peut-être que oui et qu’il a préféré ne rien te dire, parce que c’est ton choix avant tout. Te secoue nerveusement la tête et t’obliges à arrêter de penser à Prismver, préférant laisser ton regard flotter sur les passants qui passent devant toi.

La nuit arrive vite. Tu te lèves avec difficulté tellement t’es courbaturé et tu reprends lentement ta marche dos au soleil qui se couche. On dirait la fin d’un film avec un super héros, sauf que ce n’est pas un film et que t’es loin d’être un héros. T’as plus rien. Pas une thune sur toi, plus de téléphone… t’es profondément dans la merde, pourtant tu entres dans ce petit hôtel calmement et tu vas voir la réceptionniste. T’aurais été dans un autre état t’aurais peut-être essayé de la jouer fine avec elle, de la faire rire et tu te serais probablement fait jeter pour le coup. Non tu ne fais que t’excuser et demander si c’est possible de passer un coup de fils à New-York. La petite Rosie arque un sourcil et là tu sors le plus gros mensonge de toute ta vie : T’as loupé ton avion, un mec à voler ta valise avec tout ton fic et t’as fait tomber ton téléphone dans les égouts avant tout ce beau merdier. T’as tellement un air dépité qu’elle fini par te passer le téléphone et t’appelle ta mère. Tu sais déjà que tu ne pourras pas tout lui expliquer, pas avec le regard bleu de la réceptionniste posé sur toi. En fait t’espère déjà qu’elle décroche, ce qui pourrait être un bon début…
T’entends sa voix et tu la coupe en pleins milieu de son petit discours personnel de à chaque fois qu’elle décroche son putain de portable. T’es plutôt bref, tu dois juste lui faire comprendre qu’elle doit te payer un repas, une nuit et un petit déj’ dans cet hôtel. T’as été sympa, t’as pas pris le plus chic que t’aurais pu trouver, un truc normal quoi. Elle accepte, en même temps tu ne sais pas trop ce que t’aurais fait si elle osait laisser son fils dormir dans la rue. Tu lui dis juste avant de raccrocher que tu seras demain à la maison, au Québec.
Avant que tout soit réglé et que tu puisses enfin bouffer avant de t’écrouler comme une merde sur le lit de ta chambre, il c’est bien écoulé une heure. T’es vide. Une coquille sans vie sur la plage.

Tu te réveilles dans un sale état. Il te faut un moment pour te souvenir où tu es, puis d’un coup tout te reviens comme un boulet de canon en plein dans la gueule. Tu te mets sur le dos pour fixer le plafond blanc et tu soupires. Soudain tu captes le tic-tac incessant d’un réveil et t’as du mal à croire que t’as réussi à dormir avec cette merde. Tu devais vraiment être H.S. Tu te retournes telle une larve pour voir l’heure et tu soupires une nouvelle fois. Bon l’avantage c’est qu’à Londres t’es sûr que ton petit déj te calera pour midi et de toute façon même si il est dix heure et demi passé ils sont obligés de te le servir, tu l’as payé, enfin ta maman l’a payé. Tu te lèves du lit et tu vas prendre une douche, brûlante, que t’as bien mérité.
T’as flâné un moment après avoir cassé la croûte, bah oui, tu ne voulais pas débouler à n’importe qu’elle heure chez ton père non plus, alors tu prenais en compte le décalage horaire et aussi le fait qu’on été samedi et donc que May serait là… ça te faisais sourire, parce qu’elle te donnerait vraiment envie de sourire pour le coup. Il est treize heures à Londres, ce qui signifie qu’il doit être environ dix heures du matin chez toi. Parfait. Tu rentres dans cette boutique d’Antiquaire et tu fais mine de chercher quelque chose, alors que déjà de l’extérieur tu as capté l’immense miroir planqué là bas au fond de la boutique. C’est toujours plus simple de passer par un grand, ça facilite le truc et parait qu’on est moins écrasé. Le gérant de la boutique te souris et tu lui renvoie son smile avant qu’il ne s’absente dans l’arrière boutique. Ni une, ni deux, t’enlèves la couverture et pouf.

Ou plutôt et… BAM.
C’est le son de ta mâchoire qui heurte les pavés de chez toi. Tu vois des étoiles qui dansent devant tes yeux. T’as l’impression d’entendre la voix de May et aussi de voir sa silhouette en double, voire en triple. Tu ne peux pas te redresser, ton cœur tambourine dans ta tête et t’as mal partout. Pourtant tu sens qu’elle est près de toi et t’esquisses un sourire avant de sentir le haut le cœur et de dégobiller tout ton brunch sur le sol du salon. Il y a un drôle de goût. Un goût qui te fait flipper. Un goût qui te rappelle que tu vas trop loin. Métallique. Terreux. Le goût du sang. Tu ne trouves pas cela normal, normalement tu devrais t’être largement remis de ton voyage avec June… quoique tu n’en sais rien en fait et puis t’es tellement pas toi en ce moment que cela doit t’affecter bien plus que ce que tu ne le pense. Toujours est-il que tu perds connaissance.

Tu ne sais pas vraiment si c’est l’envie plus que cuisante de pisser qui te réveille, ou le soleil dans la gueule… quoique ça puisse aussi être la faim. T’es dans ton lit, dans tes draps et t'es tellement bien, pourtant tu dois te lever pour vider ta vessie qui menace d’exploser. Une fois sur tes jambes il te faut deux petites secondes pour que l’impression que ta chambre tourne passe.
En sortant de la salle de bain tu frôles la crise cardiaque en manquant de rentrer dans ta grand-mère.

Ah ben enfin t’es debout ! Je leur avais bien dis que tu t’en remettrais, que tu ne pouvais pas crever comme un puceron sur le parquet.

Tu lui souris tout simplement en passant nerveusement une main dans tes cheveux. *Haha merci mamie, je crois savoir d’où me viens mon tact légendaire hein…* Enfin t’évites de lui dire ça quand même, mais faut avouer que quand elle t’annonce qu’on est dimanche t’es un peu sur le cul. Ouais mon gars, faut croire que t’as dormis… éh bien quasiment pile vingt-quatre heures, normal que ton estomac cris famine.
Tu files rapido dans ta chambre chercher un tee-shirt à te foutre sur les épaules et tu descends petit déjeuner avec tout le monde. Quand on dit tout le monde, et bien pour une fois il y a vraiment tout le monde. Ta mère et Alice sont là et ça te fais plaisir, juste parce que ça fait longtemps et que t’en a besoin d’être entouré, comme si t’étais une petite nature. May te saute dessus. Tu chancelles un peu avant de la serrer fort dans tes bras. C’est fou comme ça pousse vite ce genre d’alien. Pourtant même si elle va bientôt faire quatorze ans, tu revois encore cette gamine de neuf ans qui te collais aux baskets. Quand tu la reposes au sol tu prends un coup de vieux même, t’es à deux doigts de lui demandé si t’as pas pris une ride d’un seul coup comme ça. Tu sais déjà ce que tu lui offre pour son prochain anniversaire, un molosse ou un garde du corps… le premier qui la touche il est mort.

Tu vas t’asseoir avec le reste de la famille et vous commencez à partager, de tout et de rien, la conversation ne tourne pas du tout autour de toi, mais plutôt sur Alice qui vient de t’informer qu’elle allait se marier cet Été. T’en prends une dans la gueule, non parce que sérieusement, elle a trouvé quelqu’un pour la supporter ? Faut croire que oui et arrête d’être méchant avec elle, en plus le type tu l’as déjà vue et tu sais que c’est quelqu’un de sympa, ça fait pas mal de temps qu’ils sont ensembles. Il y a pleins de petites infos qui déboulent comme ça et c’est à cela que tu te dis que tu ne rentre pas assez souvent chez toi. T’as le sourire, parce que tu le sais, un peu comme s’ils se l’étaient tous dis : Aujourd’hui on ne lui demandera pas pourquoi il est là, on ne lui parlera surtout pas de Prsimver. C’est exactement ce qu’il c’est passé.
C’était la plus belle journée que t’as pu passer depuis tellement longtemps que tu n’arrives même pas à t’en souvenir. T’as pu passer beaucoup de temps avec May et surtout te consacrer à elle, ce qui te faisais un bien fou… elle a ce truc d’apaiser les maux juste en posant son regard sur les autres et rien que le fait qu’elle te raconte ses petites histoires du collège ça te faisais frissonner de bonheur, à aucun moment t’as essayé de faire la transposition avec le pensionnat.
T’es aussi resté un bon moment avec ta mère, étant donné qu’elle repart demain matin très tôt pour New-York, elle est montée uniquement pour te voir. Elle sait qu’il vaut mieux ne pas t’en parler, pourtant elle te parle des problèmes de la famille Lewis, vu qu’elle s’entend bien avec la maman et tu restes vraiment surpris. Alexis ne t’as rien dit et… tu lui dis que là tout de suite tu ne peux pas gérer ça, que t’as besoin de souffler, alors elle te laisse, comme si elle comprenait parfaitement ta décision, alors elle embraye sur un autre sujet. T’es un peu étonné quand elle te dit qu’Alice va encore un peu rester, ça te fais plaisirs au fond qu’elles soient montées toutes les deux. C’est vrai t’as du mal avec ces deux là, mais tu les aimes quand même… c’est les deux premières femmes de ta vie, il ne faut pas que tu l’oublie ça mon grand.

Quand tu pars te coucher le soir, t’es déjà reposé et tranquille. Tu sens ce poids sur tes épaules se détendre et l’idée que rien ne t’obliges à partir d’ici te réconforte aussi. Tu t’endors avec les souvenirs de cette balade sur la plage tous ensembles et puis ce Monopoly le soir avec les repas en famille… heureux. C’était il y a tellement longtemps que vous n’aviez pas étaient ainsi chez toi. Cela fait tellement longtemps que tu n’as pas eu l’impression de pouvoir réellement toucher le bonheur du bout du doigt, t’as l’impression de rêver. Pourtant le lundi matin c’est chez toi que tu te réveilles, encore envahi par cette vague de plénitude.

Ta mère n’est plus là, ton père est aussi partie bosser et May doit probablement être à l’école. Il n’y a plus qu’Alice et mamie avec toi. C’est sympa, elles t’ont même attendu pour le petit déjeuné.
T’aurais dû t’en douter ça ne pouvait pas rester si bien, non… on t’avais épargné le premier jour, mais aujourd’hui les premières questions allaient commencer à arriver, tu ne pouvais pas l’éviter Orion. C’est ta grand-mère qui a lancé le truc alors que débarrassais la table.

Alors avec ta petite Alexis, comment ça se passe ?

T’as laissé échapper les bols dans tes mains. Alice a fait un bon en entendant le verre se briser à tes pieds. Elle n’a pas eu le temps de bouger que tu lui as fait signe que tu t’en occupais. T’aurais voulu que ta mamie en reste là, mais tu savais que non… ce n’était pas en laissant tomber trois bols au sol qu’elle allait te foutre la paix et loin de là même.

Bon. Robin il va comment lui ?
Il… il va bien, enfin je suppose.

Tu n’en sais rien et c’est désolant. Affligeant. T’es entrain de commencer à te faire une réflexion quand soudain elle te coupe et te fou au pied du mur.

Je me doute que vue que t’es pas foutu de savoir comment va ton propre cousin qui vie dans la même chambre que toi, ça doit vouloir dire qu’en plus t’es parti sans prévenir. T’as fuit comme un lâche. C’est moche.

Tu dois te retenir de ne pas fondre en sanglots ou encore de l’étrangler quand elle te dit ça alors que tu ramasses le bordel qu’elle a foutu. Tu préfères te muer dans le silence le plus total. C’est sûrement ça qui t’aides à te dire qu’elle a raison. T’as prévenu personne… t’avais commencé à faire une valise, mais Alexis t’as tabassé et t’es même pas partie ce jour là. T’as rien dit à Delphia ni a Robin et encore moins à Colton, même si lui il l’a probablement vue. Il n’y a que June qui sait et t’es même pas sûr qu’elle l’a dit aux autres. C’était soudain et…

Je ne suis pas un lâche. Tu te tourne vers ton ancêtre. T’as pas la moindre idée de comment est ma vie au pensionnat mamie, alors sérieusement, ne me fait pas la morale sur quelque chose que tu ne connais pas.

Tu vas faire la vaisselle, refusant d’écouter ce qu’elle pourra te dire par la suite. T’es blessé, mais tu sais qu’elle ne reviendra pas sur ce qu’elle a dit… elle n’est pas la mère de ta mère pour rien. Elle a son sale caractère et au fond, tu sais que cette vieille peau a raison, sauf que t’as encore trop de mal à l’accepter.
Le midi c’est tendu à table, mais t’es étonné que personne ne ramène sa fraise. T’es encore plus sur le cul quand vers quatorze heure, alors que tu ranges ta chambre, qu’Alice te propose d’aller faire un tour de l’île. Tu fais la moue et fait mine d’hésiter avant de la suivre… la boule au ventre. Tu sais qu’elle va te faire parler et que tu vas probablement chialer. Ca ne loupe pas, une fois sur la plage elle embraye sur le sujet presque directement :

Il c’est passé quoi vendredi ?
J’étais en colère, comme jamais et je ne sais pas réellement pourquoi je suis aller trouver June dans sa cabane… peut-être parce qu’au fond je la pense coupable et responsable d’une tonne de choses et que je n’en pouvais tout simplement plus. Tu inspires un grand coup. On s’est gueulé dessus, tellement fort, j’ai dis des choses affreuses et… je crois qu’une part de moi les pensaient vraiment tu vois, je lui ai dis que je ne voulais plus être son parrain et à ce moment là j’ai sentis comme un poids se dénouer de mes épaules. Ne plus me sentir responsable de ce qu’elle fait, même si en fait je ne crois pas avoir été responsable avant de ce qu’elle pouvait faire, mais bon. Je ne sais plus ce qu’elle m’a répondu et j’ai craqué. Je l’ai bousculé et là il c’est passé un truc inédit que j’ai encore beaucoup de mal à réaliser. Tu reprends ton inspiration alors que tu tripotes le bas de ton pull. Il y avait un grand miroir derrière elle et… on a voyagé ensembles. On a atterri dans la voiture d’une nana par le rétroviseur interne, j’ai vue le moment où on avait un accident et où j’allais mourir aussi à cause du voyage.
Ouais bah je comprends… Elle ouvre de grands yeux en te regardant avant de te faire signe de poursuivre.
Après ça, la femme qui était complètement paniquée, ce qui est compréhensible quand tu sais qu’on a déboulé comme ça de nulle part dans sa bagnole, que je dégueulais partout et qu’en plus June a trouvé utile de la menacer de la teaser si elle ne se clamait pas et osait parler. Bref. La dame nous a déposé à Londres, vue qu’en fait on été vraiment pas loin et après ça on est allé de couille en couille.
Ouais du genre t’as trouvé bon d’exploser ton téléphone en essayant d’appeler maman.
Entre autre : ouais.
Et sinon, t’as fais quoi de June ?
Euh… Tu réfléchis un moment à comment dire ça et puis tu te lances, au point où t’en es de toute façon. Bah avec les quelques prisms que j’avais sur moi, je les aient changés en livre sterling pour lui payer un billet de train. Oui oui, je te vois venir et donc encore oui, je l’ai abandonné à la gare une fois que le train en direction de Prismver a été sur le quai. Soudainement t’as voix devient un peu plus tremblante. Je lui ai fait un câlin et je lui ai dit que même si je n’étais plus son parrain, parce que ce rôle, je ne pouvais réellement plus le faire pour elle… que je continuerais à veiller sur elle quoi qu’il arrive, que si elle avait un problème, peu importe l’envergure ou l’heure, elle pouvait venir sonner à ma porte…
C’est bien de lui avoir dit ça.
Hum… tu crois ? Après je me suis quand même barré comme… un pauvre con.
Crois-moi, c’était ce qu’il fallait dire et probablement ce qu’elle avait besoin d’entendre.
Si tu le dis. Tu hausses les épaules avant de fixer ta sœur. Et toi. Parle-moi de ton mariage et tout là, je veux TOUT savoir, absolument TOUT.

Elle explose de rire alors que vous continuez de marcher le long de la plage.
Tu pensais que cette journée serait merdique, mais au fond non, elle a était bien mieux que tout ce que tu pouvais penser en fait… t’as réussi à relativiser vis-à-vis de June et de ton départ précipité et t’aurais pas réussi à le faire sans Alice. Ce soir là en allant te coucher t’as pas juste l’impression qu’il y a un poids en moins sur tes épaules, non parce que c’est réel ce coup ci, t’as vraiment réussi à te libérer de quelque chose.
Le lendemain c’est mardi et c’est à ton père à qui tu as affaire, il t’a quand même laissé dire au revoir à Alice qui rentre à New-York avant de t’amener pour la journée en patrouille avec lui. T’aimais beaucoup faire ça petit, au fond t’as toujours pensé que si t’arrivais pas à devenir astronaute tu finirais sûrement flic. Au début il ne te parle que de futilités et il ne vient même pas à te demander pourquoi t’évites sa belle-mère depuis la veille. Soudain il s’arrête au milieu de nulle part et se tourne vers toi. Tu déglutis de travers, sachant que c’est bon, tu vas passer un quart d’heure pas ultra agréable.

Je ne suis pas là pour te faire une leçon de morale Ori, mais si t’as un truc à dire vas y, dis-le.

La seule chose que t’as réussi à faire c’est éclater en sanglots. Relâchant toute la pression que t’avais. T’as tout balancé. Autant sur Prismver que sur tout le reste. T’as littéralement explosé. Voilà c’était fait, la bombe que t’étais devenue, cette grenade incertaine a implosé avec une force que tu n’aurais pu imaginer. T’as réussi à sortir des trucs à ton père que t’étais persuadé d’avoir oubliés. Il t’a fallu un bon moment pour arrêter de trembler et surtout pour que les larmes arrêtes enfin de couler… tu te sentais bizarre, pas vide, mais presque. Ton père a remis le contact et ça t’as surpris. Il ne t’a pas coupé une seule fois, il t’a laisser hurler tout ce que tu retenais depuis si longtemps sans dire le moindre mot et là il a un petit sourire en coin ? Tu penches la tête sur le côté.

C’est bien, tu viens de finir un bouquin, c’est le moment d’écrire le tome deux. Face à ton incompréhension des plus totale, il ajoute : Tu vois Ori, les gens parle de tourner une page, mais il est clair que même en racontant en détail sa vie, on n’écrit pas qu’un seul volume. T’as déjà tourné pas mal de pages si tu veux mon avis et là, tu viens de finir le premier tome de ta vie, c’est le moment d’en commencer un autre. Tu ne crois pas ?

Son regard semblable au tien te fixes, tellement que t’es obligé de lui dire de regarder la route s’il ne veut pas que vous vous preniez un arbre. Tu regarde un instant le paysage tout en laissant un petit sourire se dessiner sur ton visage. Ouais, il a raison le paternel, c’est le moment de vraiment commencer un nouveau truc, un peu comme le précédent, mais différemment.

Merci papa.

Quand vous rentrez à la maison, il est en fait plus tôt que ce que tu penses et soudainement, le temps que May rentre, t’as une putain d’envie d’écrire. Pas un texte, enfin, plutôt une chanson. Tu vas donc t’isoler dans ta chambre à la recherche de paroles et surtout d’un air qui t’inspirerais bien. Tu grattes un peu à la guitare avant de t’agiter à la batterie. Quand May toques à ta porte t’es allongé par terre la guitare sur le ventre.

T’es en pleine crise de la page blanche avec un besoin urgent de composer ?
Exactement.

Tu lèves les yeux vers elle alors qu’elle s’allonge près de toi. Tu te doute qu’elle va aussi te questionner un peu, comme tout le monde l’as fait, parce que même May n’échappera pas à cette règle, mais depuis cet après-midi tu te sens plus prêt à parler… en même temps tu commences un nouveau truc.

Tu vas y retourner ?

T’as pas besoin qu’elle en demande plus pour savoir de quoi et surtout de où elle parle. Tu ne sais pas trop, tu penses que oui… mais t’as pas la moindre idée de quand en fait et ça te fais peur. Soudain May ajoute quelque chose qui te surprends.

Je pense personnellement que tu devrais y retourner le plus tôt possible. T’as pleins de trucs à régler là bas. T’es venu ici pour te sauver, mais si tu ne rentre pas, qui va sauver tes amis ? Son regard vert se plonge soudainement dans le tiens. Qui va sauver Colton ? June ? Alexis ? Robin ? Delphia ? Magnus ? Chrissy ? Orest ? Valdimir ? Leann ? Qui va le faire Orion si tu ne rentre pas à Prismver ?

T’oses pas répondre, parce que t’as pas vraiment la réponse et aussi parce que t’as pas l’arrogance de dire toi. Après t’es vachement étonné qu’elle se souvienne d’autant de noms de tes potes. Tu te mordille la lèvre inférieure à la recherche d’une réponse qui ne vient pas. May t’embrasse soudainement le front avant de se lever. Tu la regarde et quand elle est au niveau de la porte elle te dit quelque chose qui réveille un truc en toi :

T’étais à bout de souffle, enterré dans la tristesse, tes nuits étaient froides et noires. Pourtant t’as réussi à faire un truc au levé du soleil. Alors maintenant, parce que c’est ce que tu fais de mieux, tu dois aller sauver tes amis qui sont retenus dans un cri d’amour, abandonnés et apeurés.

Elle est partie juste après en éteignant la lumière, comme si elle disait : la nuit porte conseil. Tes doigts ont machinalement glissés sur la guitare alors que les paroles de la chanson commençaient à prendre forme dans ton esprit.
Tu le savais déjà sans vraiment le réaliser, mais c’est bon, t’étais safe, demain il fallait que tu rentres.

Ce n’était pas une petite décision comme ça prise à la légère, pas comme le fait de ce barrer du pensionnat comme ça sans rien dire à personne. Non là ce coup là t’allais devoir encaisser le fait d’avoir fuit, mais en plus t’allais devoir les aider à ce relever… t’avais encore pleins de trucs à découvrir, rien que sur ton pouvoir.
T’as déboulé comme une fleur vers treize heure, en gros pas très longtemps après le repas dans le salon. Ton père, ta sœur et ta grand-mère étaient là. Personne n’a semblait remarquer ta présence jusqu’à ce que t’inspires un grand bol d’air et que t’annonce d’une voix des plus sûre.

C’est bon. Je rentre. Maintenant.
Ah ben c’est pas trop tôt ! T’as vue ton fils a retrouvé ses couilles.

Tu facepalm avant d’exploser de rire, préférant ne rien répondre à par un sourire sincère avec le brillant des yeux qui accompagne bien la chose. Tout le monde présent vient te serrer dans leurs bras et toi aussi tu les enlaces. Ça t’as fais le plus grand bien de les revoir, ainsi t’as pu te retrouver et jamais tu ne les remercieras assez. Il en va de même pour Alice et ta maman.
Lentement tu t’écartes et t’approche du miroir, le grand miroir par lequel t’es arrivé samedi. Tu laisses des souvenirs de Primsver t’envahir, histoire de faciliter le voyage, enfin, t’arriveras quand même comme une merde, mais bon, ça donne du courage. Tu lances un dernier regard à ta famille à qui tu fais au revoir de la main et quand tes yeux verts croisent à nouveau ton reflet… t’es aspiré.

Tu manques de percuter une Delphia nue. Oui oui, tu viens bien d’arriver par le miroir de la salle de bain du bungalow dans lequel tu vis. T’as pas le temps de t’excuser ou autre que directement tu saisi les toilettes comme s’ils représentaient toute ta vie et tu te mets à dégueuler dedans.

C’est bien. T’es dans le progrès Orion. Maintenant tu vomis dans les toilettes et pas sur les gens.

Tu ris jaune aux paroles de ta meilleure amie. Ouais t’es bien chez toi, à Prismver.


© YAM for Prismver



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