glasses team; pv leene. FINI

Aspirin make me feel right
PV SONY

Retard. Retard. RETARRRRD. Leene était plutôt du genre matinale alors ça n'arrivait pas très souvent. En général à cinq heures pétantes du matin elle se levait réveillait Frans préparait un petit déjeuner absolument pas comestible vu qu'elle confondait céréales et flageolets, s'habillait et allait faire le tour du pensionnat pour faire partager sa joie de vivre à tous ces joyeux petits copains prismveriens. De temps en temps elle se trompait de salle de classe, mais en retard ? Jamais. Sauf aujourd'hui. Un petit mal de ventre imprévu et elle avait profité de son avance pour aller à l'infirmerie. Même elle pouvait tomber malade. Le pire du pire qu'il pouvait lui arriver était le rhume. Oreilles bouchées, nez bouché, elle se retrouvait encore plus perdue qu'à l'habitude. C'était l'horreur. Alors un petit mal de ventre passager ce n'était rien. Une petit aspirine et ça passait tout seul. C'était la thérapie psychologique leenienne. D'après elle l'aspirine guérissait tout alors peut importe quelle genre de saloperie elle avait un peu d'aspirine et ça passait tout seul. Migraine ? Aspirine. Diarrhée ? Aspirine. Sida ? Aspirine. Le médicament miracle. Que la vie serait simple si c'était vraiment le cas. Le hic dans toute cette affaire c'était que l'aspirine se prenait avec de l'eau et que l'infirmière n'avait plus de verre. Elle avait donc du courir jusqu'au toilettes vu que l'aspirine CA FOND. Non ça fond pas en vrai, juste une autre connerie qu'elle s'était imaginé. Et ce moment fut le moment. Le moment où elle avalait enfin sa chère aspirine fut celui où sonna le début des cours. Elle se précipita dans les escaliers, sans même être sûre de savoir où elle allait, monta un étage en trop, courut dans la mauvaise direction, fonça dans le mauvaise mur et prit un mauvais coup au visage. Elle sentit un liquide chaud sortir de son nez et un s'engouffrant dans sa bouche, donnant alors un goût métallique à sa salive. Voilà qu'elle saignait du nez. Cumul de poisse. Elle n'avait pas trop envie de faire peur au professeur, déjà qu'elle arrivait en retard, alors si en plus elle saignait de partout. Elle avait même pas mal. Heureusement, elle avait de l'aspirine. Ah non en fait ça servait pas pour les saignements. Bon alors, heureusement elle avait sa veste, que Sarah avait eu tant de mal à lui faire enfiler ce matin. Elle l'enleva et se moucha dedans, s'essuya le visage avec la partie propre, ce qui donnait un résultat franchement pire. Enfin, elle se décida a ouvrir la porte.

Sahara, désert arctique, no one island. C'est l'effet que faisait ce silence dans la classe à Leene. Une classe de D c'est pas calme. C'est mieux qu'une classe de E, c'est pire qu'une classe de B. On entends des avions s'écraser contre le tableau, les gens discuter et le forever alone du fond de la classe envoyer des sms à un pote imaginaire. Il y a toujours un forever alone qui a des potes imaginaires dans une classe. Même chez les D. Là, pas un bruit. Même pas un professeur qui râle. C'était hyper suspect. Un grincement de chaise. Joie, il y avait bien des gens. Mais pourquoi un tel silence ? Allez Leene il est temps d'utiliser ton super pouvoir pour découvrir le secret de cette classe. Elle passa en mode concentration. Entendit un oiseau. Se reconcentra. Entendit une mouche. Se concentra encore et réussi à activer son pouvoir. Il n'y avait qu'une seule personne dans la salle. Un méchant-gentil, comme Frans. Elle n'avait jamais remarqué qu'il y avait d'autre gentils méchants dans le pensionnat.

Stupeur. Cela voulait dire qu'elle ne connaissait pas cette personne. Cela coulait dire qu'elle n'était pas amie avec cette personne. Qu'à cela ne tienne. C'était un gentil méchant ? Bien. Dans peu de temps il serait gentil tout court. Car dans peu de temps il aurait une amie, et les amis, disney le dit tout le temps, ça change une vie. C'est le plus beau trésor du monde. Ça se trouve il était le forever alone qui a des amis imaginaires de la classe qui avait cours là (et qui de toute évidence n'était pas la sienne, mais elle avait un peu oublié pourquoi elle était venue à vrai dire.) Le pauvre. Une chance qu'elle ai découvert qu'une pauvre âme de ce genre existait dans ce pensionnat.

Elle lança la procédure habituelle de l'usine à amitié Vermeersch. Elle lança sa canne dans un coin, et se jeta sur sa cible, dans un cri incompréhensible. Elle se prit quelques coups de tables et tomba avec le jeune homme inconnu de la salle sur le sol. Elle le regarda sans le voir à travers ses lunettes rouges et lui tendit quelque chose qu'elle sortait de sa poche.

▬ Si t'as mal quelque part j'ai de l'aspirine.

Et les cours Leene ? Les couuuurs ?

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Are you the cure or are you the disease ?
PV SONY ♦

Ce type devait être uen sorte de génie dans la catégorie chieur. En la repoussant avec ardeur et en la traitant de malade mentale il avait réussi à lui arracher une mine boudeuse, certes elle ne dura que quelque secondes, mais le fait était là. Personne ne détruisait jamais la bonne humeur de Leene. A part la mauvaise de Frans de temps en temps, mais cela restait rare. Elle se recula suffisamment pour se débarrasser de sa main, elle hésita à la mordre ais renonça vite. Ça n'arrangerait en rien les choses, pire il pourrait se sentir opprimé. Certains forever alone sont brimés par le autres, il n'était pas impossible que ce soit son cas, il monterait le ton car Leene, avec son mètre soixante et demi et sa face souriante n'était pas très impressionnante, si elle l'attaquait, cela changerait la donne et devenir son amie deviendrait impossible. Elle se mit à croupis.

▬ C'est vrai que c'est pas très bon.

▬ C’est pas parce que je suis canon qu’il faut me sauter dessus comme une folle.

Le cas s'avérer plutôt complexe. S'il savait qu'elle était aveugle il pourrait toujours mentir mais il n'y avait aucune moyen qu'il l'ai deviné. Et les gens canons ça a des amis. Donc soit il avait très très confiance en lui -et elle aurait du le mordre- soit il est hyper populaire en fait. Il fallait qu'elle trouve une approche subtile pour devenir son amie. Une phrase qui le mette en confiance, qu'il soit à l'aise. Il fallait être diplomatique mais pas trop, et...
Non attendez on s'en fout en fait.

▬ Canon à combien sur une echelle de 1 a 10 ? UN ? DEUX ? TROIS ? DIX MILLIONNNNSZVHFEJLEGZ. Je parie sur dix millions. Les aveugles savent sentir la beau gossitude.

Sans le savoir elle venait sûrement de dire la meilleure chose possible pour la situation. Leene est un génie social qui s'ignore. Peut-être. Ou peut-être pas.

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I draw a line at you and me
PV SONY

  Leene a toujours aimé tout le monde sans véritable distinction. Bien sûr il y avait des gens avec qui elle s'entendait mieux que d'autres mais de façon générale Leene était la bonne copine de tout le monde sur qui tout le monde pouvait compter dans la mesure où elle pouvait les aider. Mesure qui était assez rare compte tenu de son utilité, et heureusement car ça ferait un peu trop de personnes à aider. Il y a un fossé entre gentillesse et fiabiité. Mais même sans fiabilité la gentillesse de Leene et sa spontanéité lui permettait d'être la pote de presque tout le monde, même des plus énervants. Même des gens comme Sony.
  Dans le cas de McCluskey sa merveilleuse paire de lunettes avait joué un rôle clé. Sans cela, elle aurait juste l'air d'une fille un peu bizarre qui avait eu la bonne idée de le complimenter. Avec cela elle devenait une fille cool et la conversation devenait alors possible.

▬ Fuck les millions, minimum dans les milliards.

Leene aurait aimé surenchérir, oubliant même ce qu'on chiffrait à la base mais elle n'avait pas la moindre idée de l'unité qui venait après les milliards. Pour une fois on excusera sa stupidité.

▬ Ou les millionarlliard de trillion de poulets intergalactiques millionnaires ? Ca fait vachement beaucouuuuuuupfgbslghwikjsdflfhfd hi hi hi

Ca faisait surtout un chiffre bizarre Leene. Mais on commence à s'habituer aux bizarreries et aux étranges gloussements incompréhensibles. Que serais-tu sans ça ? Il complimenta ensuite ses lunettes. SES LUNETTES. LUNETTES.

  Les lunettes chez Leene étaient en général un sujet à ne pas aborder, sachant que les insulter était pasable d'une semaine complète de boudage, ce qui était le record mondial chez Miss Bonne Humeur. Les complimenter était beaucoup plus grave : pour Leene c'était une bonne raison pour vous faire rentrer dans son cercles de meilleurs amis du monde je t'aime tralala papillon nuages roses sourires soleils, pour la personne qui l'écoutait c'était l'apocalypse. L'apocalypse vous dis-je. Constatez par vous-même.

▬ OUUUUI ELLES SONT TROP COOLS TU TROUVES PAS QU'ELLES SONT TROP COOLS ? AH BAH SI TU L'AS DIS HIHIFZLGHREGHR. MOI QUAND JE LES AIES ACHETEES C'ETAIT A L'INSTINCT MAIS MON INSTINCT N'A JAMAIS ETE AUSSI BON ELLES SONT TROP BELLES ELLES SONT TROP JOLIES ELLES SONT TROP CANON J'IMAGINE MEME PAS MA VIE SANS ELLES C'EST LUNETTES J'AI L'IMPRESSION D'AVOIR RETROUVE UNE PARTIE DE MA VUE QUAND JE LES PORTE ELLES SONT TROP TROP TROP TROP TROP KBGQHEKZJHLGRQKZJLFGRQHZIKF

Tout en en criant ses paroles à la vitesse lumières elle frappait dans ses mains. Oui j'ai bien dit qu'elle frappait dans ses mains. Comme quand on applaudit, pour témoigner de son euphorie.
Enfin il paraît.

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here it's my remedy
PV SONY

  Se calmer, déjà, ce serait bien. Groupiter c'est bien, mais il faut pouvoir écouter les autres après, c'est mieux. Leene n'était pas égoïste ou inattentive, elle s'égarait juste. Elle se perdait dans sa propre euphorie, et une fois-là-bas, elle ne redescendait sur terre que difficilement, perdant le fil de la conversation, incapable de répondre quoi que ce soit.
En gros elle n'avait rien écouté. Elle avait vaguement entendu le mot "lunettes", mais devait avouer qu'elle ne savait pas trop si il en avait vraiment parlé où si elle avait confondu la voix de Sony avec son capslock intérieur. Elle se mordilla la lèvre, un peu coupable, cherchant à deviner ce qu'il avait dit, activité particulièrement difficile avec un cerveau aussi défectueux que sa vision. Puis une idée tout sauf lumineuse lui passa par la tête : répondre l'expression passe-partout :

▬ Pas faux.

  C'était tellement peu naturel Leene, et ça se voyait. Deux mots sans fautes orthophonique, sans vocabulaire inventé, sans même d'exclamations c'est pas toi ça, c'est trop basique, trop formel, ça ne font pas sous la langue, ça ne casse pas les tympans.
Même toi tu le sens.
  Alors, de façon anormalement calme elle enleva ses propres lunettes, les tendit, timidement.

▬Je te les prête si tu veux.

Elle se releva, croisant ses bras derrière son dos, ajoutant avec un grand sourire.

▬Je m'appelle Leene au fait.

Elle sortit de la pièce, trottinant, se cognant les genoux dans les tables du chemin. Deux pas dans le couloir puis elle recule, un air candide sur le visage. Parce qu'elle pourrait partir comme ça, retourner en classe, suivre ses cours, oublier ses rencontres, ses journées et récupérer ses lunettes plus tard. Mais Leene elle est pas comme ça. Leene ce n'est pas le soleil qui se couche et qui ne revient jamais. Leene c'est la rosée du matin.
Et elle revient.

▬ Ben quoi tu viens ?

Et où allons-nous ? Nulle part, partout, quelque part dans ce monde trop petit pour nous.

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