Familles à l'honneur
Prédéfinis forum
Prismver
Course des maisons
Hamamelis
Dracunculus
Vinca
Mini News
23.12 Horoscope magique disponible ici
RP libres
Ajouter mon RP - Pas de RP en cours
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez
 

 Let the words fall out

Aller en bas 
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockMar 1 Avr 2014 - 13:43


I wanna hide the truth
I wanna shelter you
But with the beast inside
There’s nowhere we can hide
No matter what we breed
We still are made of greed

__ Chuuut. Tu vas réveiller tout le monde.
Dit-elle en ratant une marche, se cognant le genou sur la suivante puis lâchant un joli « Aouwh ». Et le blond se marre dans son dos. Je grimpe quand même jusqu’à la porte du bungalow en râlant.
__ Tch. Fais gaffe à tes fesses gueule d’amour. Parce que sinon je fais des posters à ton effigie et celle de Jim en marquant en gros « Barbee’zzz » en rose Hello Kitty. Et je placarde tout ça dans Prismver.
Morgan sait que j’en suis capable. Il pointe juste du doigt le fait que personne ne les reconnaîtra vu mes talents de dessinatrice. Salaud. Mais le pire, c’est qu’il a raison. Il repart rapidement retrouver sa moitié rigolant de plus belle et me laissant sur le pas de la porte, vexée comme une puce.

Je finis par sourire en le regardant s’éloigner. Et dire qu’il trouve un peu de temps pour me caser dans tout ça, m’invitant à sortir et me raccompagnant. Même si pour lui la nuit ne fait certainement que commencer.
J’abandonne mes talons avant de rentrer dans le bungalow. 03h30 s’affiche sur le micro-onde que je dépasse. Une lumière bleutée s’allume et filtre sous la porte de la chambre de Heath. Tension quand je passe devant. Il vient de rentrer ? Me dites pas qu’on est que tous les deux ? Doute. Il n’y a pas un bruit, ni même un chat (oh le vieux jeu de mot, iknow).

On s’est éloignés. Depuis l’histoire avec Nathan. Depuis les rumeurs de Shu. Depuis la séparation de Heath et Ulysse. Depuis ces sms. Nos regards l’un sur l’autre qui finissent par fuir… C’est de plus en plus compliqué ici. Sur quel pied sommes-nous censés danser ? Mais on donne le change. Royal. On fait comme si de rien n’était. On échange des banalités, réagit aux divagations de la bande, on vaque à d’autres activités qui nous détourne l’un de l’autre, consciemment ou pas. On se laisse flotter à la surface, on ne va pas au fond des choses. Parce que depuis qu’ils sont revenus de Londres, il y a comme une tension aussi entre Neil et Heath. Même en ne se croisant qu’en coups de vent, ça se voit. Et je me demande parfois si je devrais faire le premier pas. Parce que quelque part, cette distance qu’on s’impose m’inquiète, ne me convient qu’à moitié. J’aurais des questions. Tellement de questions. What’s going on in that myterious mind ? Mais si il ne dit rien, il a certainement ses raisons –aussi injustes soient-elles. Soupire. Ca me semblait plus simple lorsque nous nous retrouvions juste tous les deux. I miss the whole you, my partner, with all his perfect imperfections. Désir égoïste alors qu’il y a Ulysse dans l’équation.

Et pourtant.
Et pourtant. Je ne fais rien. Me contentant de mon quotidien plus froid que d’ordinaire, pimenté de quelques nouveautés, d’idées farfelues et pas toujours très brillantes, de mauvaises surprises et d’encore quelques crises de panique très bien maîtrisées et tout aussi bien dissimulées au reste du monde. Oui, oui.

Je rentre et traverse ma chambre dans le noir pour n’allumer que la lampe de chevet. J’abandonne mon sac sur mon lit. Mes chaussures s’échouent au pied de celui-ci et je repars immédiatement dans la salle de bain, embarquant short en jean délavé et débardeur bleu nuit. La douche est rapide, histoire de rincer la moiteur après avoir dansé et de me réchauffer un peu. Contradictoire. Et puis je sais déjà que j’en reprendrais une dans pas longtemps, alors…

Retour dans mon antre, je me pose par terre et tire de sous mon lit magazines, post-it fluos, crayons noir, ciseaux et boîtes en tous genre. J’ai retrouvé depuis peu ma fibre créative. Ça revient doucement. Œillade sur mon appareil photo qui n’a tout de même pas bougé de la commode depuis une semaine. Mes lèvres se pincent. Je reporte mon attention sur le petit bazar étalé devant moi. Je m’occupe toujours ainsi en silence lorsque je pressens que mon sommeil ne sera pas des plus reposants. Je préfère attendre de tomber de fatigue le lendemain. Un oreiller manque de toute façon à l’appel sur mon lit. Affecté à un autre poste en compagnie d’un plaid, dans le coin à droite de la chambre, juste après le meuble en bois où trône mes quelques habituelles breloques en cuir et perles, mon appareil photo et mon téléphone. L’objet en duvet me calme lorsque j’en ai besoin.

Plus de deux heures s’écoulent. Heath a bougé –je reconnais son pas, s’est très certainement servi une bière. J’ai annoté des pages, j’en ai découpé d’autres, avant d’en jeter la moitié à la poubelle. Lassée. Je laisse tout en plan, enfile une autre tenue et m’éclipse une nouvelle fois du bungalow.

Pas de talons, pas de regards à amadouer, mon seul témoin, les allées du pensionnat avant même que le soleil ne daigne faire réellement son apparition. Mais même ça -courir- je n’y arrive pas. Par manque de concentration. Une petite demi-heure à peine et je fais demi-tour.
Retour sous la douche. Même rituel. Mais plus longtemps cette fois. Comme si je cherchais à laisser l’eau laver mes frustrations. Je retrouve mes "fringues d'intérieur". Je sèche encore mes cheveux avec une serviette alors que je ressors pour rejoindre le frigo. Soif. Une bière me nargue. Et bien évidemment, le décapsuleur a une nouvelle fois disparu. Je suis sûre qu’ils le planquent pour pas que je leur en pique. Ils ne pourraient pas prendre des cannettes, non ? Ça serait plus simple pour moi. Parce que le coup du briquet et du coin de table pour ouvrir la bouteille, je n’y arrive jamais. Même si j’essaye à chaque fois.

Un beau « BANG ! » résonne dans la pseudo cuisine. J’ai à peine plié le métal, mais j’ai le bien senti dans le bras et le rebord de l’évier lui est marqué. Chier. Je n’aurais jamais la technique, je devrais laisser tomber. Et puis c’est quoi cette idée de boire une bien à 6h du mat’ ?! J’opte pour un café. Une dosette et un mug plus tard, je reviens à ma chambre. Me cogne contre l’encadrement de la porte, heurte la commode que j’avais déplacé pour me faire de la place –dans mon coin, manque de m’ébouillanter : je lâche tout et ça s’écrase par terre dans un éclat sourd.

Pas de juron exaspéré, non rien. J’ai juste eu le temps de reculer. Et je me contente de regarder les dégâts qui s’étalent entre ma chambre et le couloir. Je frotte mon bras rapidement, mais c’est le meuble contre mon flanc droit qui m’a refroidi. Décidément, j’ai besoin de personne pour avoir mal. Un nouveau bleu apparaîtra dans un jour ou deux comme pour remplacer ceux qui s’estompaient seulement maintenant.

Pourquoi tout est aussi dur, abrupte et violent ces temps-ci ?



#ff6633
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockMar 1 Avr 2014 - 23:23

19h50. Heath jeta sa pompe sur le chat qui venait d’entrer dans sa chambre, se leva et le fit fuir en l’insultant et en grognant. Lysander récupéra la bête, jugeant qu’il valait mieux l'amener avec lui chez Skygge: une soirée en tête à tête avec Heath signifierait la mort de l’un ou l’autre.


- Sûr que tu veux pas venir ?
- Y’aura Cale ?
- Sûrement.
- Ouais. J’suis sûr.


Lysander sortit quelques minutes plus tard, abandonnant Joach, Neil et Heath. Neil, qui sentait probablement venir le tête à tête, décida d’aller faire un tour chez Roos; Joach prévoyait d’aller chez Johanna, il l’avait dit plusieurs fois.

- Tu veux venir tenir la chandelle ?
- Sans façon.
- Tant mieux.
- Fuck you.


20h22. Heath était inévitablement sur son pc, seul dans le bungalow. Affalé sur sa chaise, jambes croisées, bière maintenue en équilibre d’une main sur son ventre, il regardait une vidéo de Yogscast sur youtube, se marrant devant les conneries des gamers. De temps à autre, son regard se dirigeait sur le second écran ou Skype était ouvert sur sa conversation avec Lenzo, et sourire aux lèvres, il lui répondait régulièrement.

21h56. Son doigt spammait la souris alors qu’il débutait une partie de LoL. En audio avec Lenzo, ils discutaient de la composition des deux équipes, de la façon dont ils allaient gérer ce match. Alt+Tab, il fit un petit tour sur Soundcloud, croyant son personnage à l’abris lorsque Lenzo lui hurla dans les oreilles parce-qu’il venait de donner le premier kill à l’équipe adverse. La demoiselle ajouta que si il avait été à ses côtés, elle l’aurai émasculé.

02h12. Séance LoL terminée. Ils avaient réussi à passer Diamant après trois matchs intenses, deux barres de chocolat et trois cafés. Heath avait raccroché avec Lenzo, et regardait un stream de Starcraft, utilisant son second écran pour vaquer à ses occupations habituelles.

Aux environs de 3h, il entendit du bruit, et lorsqu’il ôta son casque cru reconnaître le bruit de la douche. ... A cette heure là ? Ca ne pouvait être que Charlie, y’avait qu’elle pour prendre 10 douches dans la journée, dont certaines à des heures pas possibles. Il hésita à sortir, lui dire bonsoir échanger trois mots. Il s’était même levé, puis s’était ravisé: ils allaient encore parler pour ne rien dire, se regarder dans le blanc des yeux ou plutôt ne pas se regarder. Putain d’ambiance awkward, Heath avait du mal à supporter le malaise qu’il y avait depuis son retour de Londres.  Il décida donc de rester dans sa chambre et reprit ses activités, se faisant néanmoins pensif par la suite. Il entendit de nouveau la porte mais eu la flemme de bouger. Probablement Neil, de toute façon. Entre Neil et Charlie, il ne savait pas vraiment avec lequel il préférait passer un moment naze. Il évitait tout simplement les deux, ces temps-ci.

Une bière et quelques parties d’Hearthstone plus tard, il se rendit en cuisine pour manger un morceau. Ses yeux collaient et la fatigue commençait à se faire sentir - il savait néanmoins qu’il ne trouverait pas le sommeil. C’était toujours pareil, en semaine, il se couchait vers 3-4h, et le week-end, il s’endormait vers 7 ou 8h, pour se réveiller entre midi et 13h.

Il ne vit plus vraiment le temps passer, par la suite. Entre Reddit, Youtube, Twitch; il somnolait devant son écran, appuyé sur sa main, ne trouvant plus la force de jouer à quoi que ce soit ou faire une quelconque activité requérant son énergie et sa concentration. Nouveau bruit. Décalant une oreille de son casque, il entendit de nouveau la douche. Coup d’oeil sur l’heure de son écran: il était près de six heures. Encore Charlie ? Elle se levait ou se couchait cette fois-ci ? Ses pensées dirigées vers la jeune fille, il hésita de nouveau à aller la voir lorsqu’il entendit des pas dans le salon. C’était peut-être un des gars. Nouveau soupir. Il replaça son casque sur ses oreilles quand un bruit fracassant - puis de meuble - se fit entendre. Cette fois, il s’était levé et sortait déja de sa chambre, en chaussettes, encore vêtu de ses fringues du jour.

- Putain Neil tu fais un de ces bouc... oh.


Trompé. C’était pas la chambre d’en face, mais celle d’à côté: celle de Charlie. Elle était là, sur le pas de la porte, du café plein le sol, elle semblait paumée.

- ... J’vais t’en refaire un. J’en voulais un aussi.


Il se détourna d’elle sans s’attarder, rejoint le salon puis contourna le plan de travail pour retrouver la cuisine. Il alluma la machine et sortit deux mugs.

- J’vois qu’j’suis pas l’seul insomniaque... C’est toi qui est rentrée vers trois heures ? Ou alors c’est Neil...


Il tendit le cou vers la porte de Neil, se demandant si il était couché ou non. Il positionna la première tasse, fit couler le café et la déposa sur le plan de travail avant de ramener son bras près de son visage, éternuant; dès qu’il sortait de sa chambre, il sentait les poils de la bestiole partout, et c’était radical.

- Saloperie de chat... .
Il renifla, se faisant cette fois-ci son propre café.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockMer 2 Avr 2014 - 13:19


Le cerveau émietté par la fatigue, comme cette tasse à mes pieds…

C’est Heath qui me sort de ma bulle léthargique.
__ Mm. Désolée pour le bruit... Merci, c’est sympa.
Petite voix étouffée que je laisse filtrer tandis que je jette mouchoirs sur le liquide pour éponger et ramasse les débris avant d’aller à sa suite, direction la poubelle.

Un « ouai » dépité s’échappe lorsqu’il parle d’insomnie. Je me poste en face de lui et m’accoude au plan de travail attendant que le café coule.
__ Ah oui c’était moi. Je pensais que j’avais été plutôt silencieuse pour le coup. Désolée…
Un bout de ses sms me revient en mémoire pile à cet instant « c’est dur de vivre avec toi… ». J’inspire, déglutis. Préférant m’éloigner un peu, je pars en quête de la boîte en ferraille contenant des chocolats épicés que je planque au-dessus du frigo –surtout pour m’éviter d’y plonger le nez. La hauteur était censée me faire chier, mais quand l’envie est vitale, devenir acrobate n’est plus un problème. Je me sers en cassant un morceau de la tablette déjà entamée, puis tends la boîte à Heath avant de la refermer dans un claquement métallique.

Il éternue, râle et je ne peux m’empêcher de sourire.
__ Toujours pas désensibilisé à ce que je vois…
Je croque dans le morceau de chocolat puis récupère ma tasse en passant mon bras devant lui.
__ Mais c’est vrai que ces poils de chat, c‘est la misère. Il y en a partout. Et il n’est pas question qu’il pourrisse mes fringues. Aussi mignon que soit ce chat, il va perdre une patte si il s'en approche.

Je me recule vers l’évier et m’y appuie. Je m’accroche au mug entre mes mains, cherchant à m’approprier cette chaleur qui me manque. Léger frémissement qui traverse mes épaules. C’est la fatigue, non ? Et je me demande un instant quand est-ce que mon pouvoir va revenir à son état « normal », mais le silence qui s’installe s’insinue dans mes pensées.

C’était très passionnant comme échange. On devrait continuer comme ça, c'est sûr. Il fait beau ces temps-ci ? Hier, j’ai mangé une pomme, et toi ? Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’allu.
Punaise. Mais qu’est-ce qu’on fiche ? Je relève les yeux vers lui, sa silhouette, son visage…  Alors que les miens étaient jusque-là perdus dans le nectar noirâtre. Ça va durer encore combien de temps ce malaise ? Ça fait chier. Je mets les pieds dans le plat ? Mes lèvres s’entrouvrent, s’apprêtant à dire quelque chose. Mais rien ne sort. Tout reste bloqué sur le bout de ma langue. Je me ravise un quart de secondes sans pour autant vraiment détourner le regard. Du moins pour quelques secondes de plus...

Une main réajuste une mèche de cheveux encore un peu humides avant de se glisser dans la poche arrière de mon short. Je m’avance et contourne lentement le plan de travail et Heath. Je le perds de vue tout en buvant une gorgée. Je me pince les lèvres en terminant. J’inspire puis cherche à nouveau son regard.
Directe mais sensible.
__ Mm… Sinon. Est-ce que comme tu l’avais prédit… Tu regrettes tes sms ? Tu étais « déchiré » donc de toute façon, je ne suis censée pas prendre tout ça au sérieux, pas vrai ? À moins que ce ne soit l’inverse ? Et si c’est le cas, on peut peut-être dégoupiller le truc en en parlant. Je sais pas… Trouver une solution à… Tes envies aussi contradictoires que les miennes, tes regrets, tes soucis quotidiens puisqu’on vit ensemble, tout ça, tout ça. Même si je ne suis pas sûre d’arriver à gérer… Je déglutis. ‘Fin tu avais peut-être autre chose à me dire vu le « WAIT » final ? Vas-y dis-moi. Je ne vais pas... Je ne sais pas ce que tu crains comme réaction, alors bon...

Voilà, voilà. Ça c’est dit, le plus doucement possible, mais c'est loin d'être facile vu tout ce que j'aimerais encore dire.
Est-ce qu’il y avait une once de sincérité ? Et si oui, pourquoi tu as laissé pourrir tout ça si longtemps ? « Faut qu’on avance » ? On a pas mal reculé moi je trouve… Et est-ce que tu as conscience que ton incursion technologique m’a autant inquiétée que perturbée ? Non, bien sûr que non. Parce que moi non plus, je ne dis rien. Au final, je suis aussi malhonnête. Mais si on ne dit rien, qu'on laisse la gangrène s'installer, ça va être pire non ? Je vais peut-être te blesser et j'ai pas envie de ça.

Alors si je suis si dérangeante et perturbante que ça dans ta vie. Je prendrais la décision pour toi. I'll just walk away... avant que tu ne le fasses de toi-même.


#ff6633
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockMer 2 Avr 2014 - 15:23


- Ah oui c’était moi. Je pensais que j’avais été plutôt silencieuse pour le coup. Désolée…
- Pas de soucis. J’dormais pas.


Hochement de tête, lèvres pincées, il perdit son regard sur le sol, l’en détourna le temps de se servir un peu de chocolat qu’elle lui filait et acquiesca ses dires à propos du chat, roulant sa langue sous sa lèvre supérieure.

C’était ridicule.

C’est ce que signifia le silence qui suivi, alors que tout deux faisaient semblant d’être pensifs, regardant ailleurs, détendus. La blague. La tension présente rendait l’air lourd, irrespirable. Mais lâche, Heath n’avait pas l’intention de rompre le silence. Parce-qu’il avait beau retourner la chose dans sa tête, chercher des répliques, choisir la façon d’aborder le problème, ça restait bloqué là, quelque part en lui, refusant catégoriquement de s’extraire de son corps, que ce soit pas des mots ou des regards. Il sentit finalement le regard de Charlie sur lui, qui observait les veines apparentes sur ses propres mains comme si il les découvrait. Non Heath, tes mains ont toujours étécomme ça, et Charlie les connait mieux que personne. A cette idée, une inspiration, il lèva les yeux vers elle, souffle coupé et tenta un sourire, mais c’est le moment qu’elle choisi pour se redresser et bouger, le quittant des yeux. Il se pinça les lèvres, hochant la tête silencieusement en mode - tu t’es pris un vent-.

- Mm… Sinon. Est-ce que comme tu l’avais prédit… Tu regrettes tes sms ?


BIM. Dans ta face. Il ouvre la bouche, haussant les sourcils, prit de cours. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle mette les pieds dans le plat. C’était pourtant bien son genre, mais il voyait bien cette situation naze continuer encore un peu. Il ne savait pas si il préférait que ce soit le cas ou non, il en savait fouttrement rien, il était juste, là, sur le coup, con.

- Heeee...
- Tu étais « déchiré » donc de toute façon, je ne suis censée pas prendre tout ça au sérieux, pas vrai ?
- Bah... . Il baissa les yeux, se passa la main dans la nuque, essayant de reprendre pied.
- À moins que ce ne soit l’inverse ? Embrouillé, il ne suivait déja plus le fil de son raisonnement. Et si c’est le cas, on peut peut-être dégoupiller le truc en en parlant. Je sais pas… Trouver une solution à…


Les mains sur le plan de travail dans son dos, tasse à ses côtés il souffla, sa langue venant se nicher dans sa joue tandis qu’il la regardait, sourcils haussé. Une solution à quoi, Charlie ?

- ‘Fin tu avais peut-être autre chose à me dire vu le « WAIT » final ? Vas-y dis-moi. Je ne vais pas... Je ne sais pas ce que tu crains comme réaction, alors bon...
- Je crains rien... ‘Fin... j’attendais même pas de réaction... . Il se leva, fronça les sourcils, réfléchissant, se passant de nouveau une main dans la nuque en cherchant des yeux ses mots, comme si le parquet de la cuisine pouvait lui souffler. J’étais complètement mort, j’ai pas réfléchi... J’me souviens même plus pourquoi je t’ai demandé d’attendre, aussi bien c’était genre ‘attends j’vais me chercher un autre verre’ ou une connerie du genre... j’sais plus...


C’était la vérité. Mais il n’avait répondu qu’à une question, sur l’ensemble des interrogations de Charlie. Et elle était là, suspendue à ses lèvres, attendant des réponses, des explications, et c’était légitime. Il avai su que ce moment viendrait au moment ou il rédigait les sms, sauf qu’à ce moment là dans sa tête ça lui paraissait beaucoup plus simple. Mais dès le lendemain, il avait su que ce ne serait pas simple. Que plus rien ne serait simple avec Charlie, et avec Neil. Inspiration nerveuse, il se rendit compte qu’il faisait les cent pas. Alors il s’arrêta net, encrant enfin son regard dans le sien, sa main se levant légèrement et venant s’abattre sur sa propre cuisse.

- J’sais pas quoi te dire.


Voila, parfait Heath, merci de ta participation. Il soupira à défaut de se donner une claque mentale, et détourna les yeux, enfonçant ses mains dans ses poches - il en ressortit une aussitôt, se rendant compte qu’il oubliait son café. Il se pencha pour attraper sa tasse, la prenant en main pour ne pas l’oublier. Et il resta là, planté au milieu de la cuisine, son regard passant de Charlie au comptoir les séparant.

Il était temps de faire un choix. Mentir, ou dire la vérité. Etre le Renard ou l’Homme. S’en sortir par une énième pirouette, au risque de tout gâché (n’était-ce pas déja fait ?) ou affronter la vérité. Il fixa son regard sur le plan.

- Tout ce que j’ai dis, ‘fin, écris.... j’le pensais. J’étais saoul, mais c’est pas une excuse. Il renifla, levant furtivement les yeux sur elle et détournant le regard sur son café. Et j’aurai pas dû. Mais c’est fait. Il haussa les épaules, bu une gorgée et quelques secondes après avoir avalé, posa son regard dans le sien. J’suppose qu’on y peut rien. Un silence. Tout ce que je sais, c’est que je préfère encore cette relation awkward plutôt que plus de relation du tout.


Il baissa les yeux, main dans la poche, la seconde faisant tournoyer le liquide dans le mug. Son air était devenu maussade, fataliste. Il déglutit alors, songeant à Pytha, et plongea son regard encore plus profondément dans sa tasse, si c'était possible.

- Mais si toi par contre tu préfère t'éloigner.... J'comprendrai.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockMer 2 Avr 2014 - 19:36


Après quelques onomatopées que je ne lui ai même pas laissé le temps de bredouiller… Good job, by the way. Il répond enfin et mon esprit ne retient que quelques trucs. Sélectif.

« ‘Fin... j’attendais même pas de réaction... » Ah. Bon d’accord. Pourquoi ça m’étonne ? Bah oui, pourquoi il attendrait quelque chose de ma part ? C’est pas comme si on se devait quelque chose après tout…
« J’me souviens même plus pourquoi je t’ai demandé d’attendre, aussi bien c’était genre ‘attends j’vais me chercher un autre verre’ ou une connerie du genre.. » Et je l’imagine très bien en situation. Un sourire s’étire sur mes lèvres et je retiens un rire. Parce que oui, ça pouvait être ça et même moi, j’aurais pu faire pareil.

Mais cette légèreté s’estompe vite en le voyant s’agiter, comme stressé. Ca nous prend la tête. Ça lui prend la tête. Et ce n’est pas bon signe. Il va dire « J’en ai marre, tout ça me saoule. » et il va se casser. Boule au ventre.

Mais non. Le couperet ne vient pas. Pas tout de suite ?
Il ne sait pas non plus. Great. On va aller loin comme ça. Et je le regarde. Lui et son regard qui fuit. Lui et sa gestuelle nerveuse qui étire sa toile jusqu’à moi. La respiration plus courte, saccadée que j’essaye de contenir. Une main rapide s’attarde sur mon sourcil, ma tempe –je ravale ma salive- puis échoue sur mon cou, s’accroche presque à ma nuque. Je me tends inconsciemment lorsqu’il dit qu’il pensait tout ce qu’il a écrit, malgré son ivresse et malgré le fait qu’il n’aurait pas dû l’écrire.

D’accord… Je ne sais pas quoi penser. Effectivement, on n’y peut plus rien. Je me ressasse tout ça dans la tête et je perds le fil. Blanc intersidéral dans mon cerveau, jusqu’à ce qu’il lâche, qu’à choisir, il préfère qu’on reste comme ça, comme deux cons à se dire de la merde plutôt qu’il n’y ait plus rien, mais que je peux m’éloigner si je le souhaite. Okaayy…

Je… Je n’y arrive plus. Je ne sais plus. Et pourtant, mon corps lui a réagi. Je me suis avancée vers lui machinalement il y a quelques secondes de cela. Sans m’en rendre compte jusqu’à ce que ses mains réapparaissent dans mon champ de vision. Stop. Je me bloque lorsque j’en prends conscience.
J’hausse une épaule. Mon visage cherche un autre point de chute, -tiens l’évier, ça me semble bien, tout en inox comme ça. Mes doigts tapotent le mug qu’ils enserrent. Et toujours ce même tic de passer ses cheveux derrière l’oreille. Je tente un pas en arrière, de souffler pour calmer le sang fébrile qui roule dans mes veines. Mais, mais, mais …

__ Mais non. Si c’est toi qui veux t’éloigner, alors n’aies pas de scrupules.
Ma voix s’est brisée au moment où j’ai réalisée ce que je disais. Euh non. C’est pas ce que je voulais dire. Enfin si. Si c’est que tu veux. Euh. Mmh. Merde. Je m’embrouille. Donc si tout est vrai… Pourquoi il a fallu que tu mettes des mots sur cette putain d’envie ?! Flottement. Je me stoppe dans mon élan, puis balaye l’air d’un geste large de la main. Je reprends de plus belle, pose ma tasse sur le comptoir. Et non. Le truc. Pourquoi t’as rien dit avant sur le fait que ce soit dur pour toi qu’on soit dans le même bungalow ? Confusion. Mes iris n’arrêtent de bondir entre lui, sa tasse de café, la mienne, l’évier et un millier d’autres choses. Je sais pas, je déménage si ça apaise les choses, tes prises de tête et si ça facilite tes essais pour oublier. J’avance, je recule, j’avance, je recule… au fil de mes mots que je laisse divaguer ou plutôt, exploser sans bruit. Puisque donc tu veux oublier. Ma voix s’éteint sur cette phrase, parce que moi, même si notre « truc » n’était rien comparé à une relation de couple – à SON couple, je n’ai jamais voulu oublier. Je n’ai jamais eu honte ou regretter quoique ce soit. Au contraire. Mais ça ne semble pas être le cas pour lui. Mais en même temps, tu ne veux pas qu’on ne se parle plus du tout. Et ça me va aussi. Mais alors quoi ? J’hausse une épaule, ouvre une main dans le vide. Je retrace le fil de ses pensées, y mélange les miennes. Bien, bien, bien. Ou comment tout emmêler et ne rien clarifier. On fait quoi ? Je croise les bras devant moi, plante un coude dans mon avant-bras, tandis que je glisse mécaniquement une large main dans mes cheveux. Putain, toi et moi on est quoi… l’un pour l’autre ?

Une dernière question lâchée dans un souffle faible. Mais certainement la plus importante. La plus révélatrice. Je vacille et tente de reprendre tout de même un semblant de contrôle.

__ Moi non plus je ne sais pas quoi te dire. Ni même si c’est nécessaire de dire quoique ce soit. Je ne sais plus.

Qu’est-ce qui est bien ? Qu’est-ce qui est mal ?
Qu’est-ce que je peux faire ?
Je le fixe un instant. Je suis fatiguée. J’ai l’impression que tout n’est que lutte, mais surtout un combat intérieur. Marre de réfléchir. Mais ça ne dit toujours pas quoi faire. Je me rapproche du comptoir pour récupérer la tasse. Je déglutis avant de reprendre une gorgée, toujours pensive. Ça s’arrête-là ou bien… Ou bien quoi, Charlie ? Je fronce les sourcils. Je ne sais pas. Et toutes ces étiquettes « sexfriend », « couple », « ami » et compagnie m’emmerdent ! Remplir les belles petites cases de notre charmante société… Ça m’a toujours emmerdé.

__ Ça me semblait plus simple avant. Faible sourire. Je tapote à nouveau du doigt sur la céramique. Mais je n’ai plus envie de café. Je… Mouvement d’approche amorcée, mais je me retiens, me bloque à nouveau. Souffle en abandonnant ma tasse sur le plan de travail. Mais, ça serait dur. De couper définitivement les liens. Je glisse mes mains dans mes poches. Léger haussement d’épaules avec ce même faible sourire. Mes prunelles reviennent doucement sur lui. Parce que je ne pourrais même plus te demander comment tu vas. Et tu ne pourras plus mentir en disant que tout va bien...


#ff6633
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockMer 2 Avr 2014 - 21:58

Il fixait sa tasse quand il la vit bouger du coin de l’oeil. Reflex, il vint poser ses yeux sur elle, s’y accrochant littéralement: allait elle se tirer ? Non. Non, elle contournait le comptoir et s’approchait dangereusement de lui, lui faisant retenir son souffle. Mais elle s’arrêta face à lui, tête baissée, et il ne saurait dire si il s’en trouva soulagé... ou déçu. Oeillade sur son café, il prit une gorgée, l’air détendu.

- Mais non. Si c’est toi qui veux t’éloigner, alors n’aies pas de scrupules. Euh non. C’est pas ce que je voulais dire. Enfin si. Si c’est que tu veux. Euh. Mmh. Merde. Il secoua la tête.
- J’viens d’te dire que j’voulais pas. Pourquoi fallait-il qu’elle complique le peu qu’il parvenait à dire ?
- Donc si tout est vrai… Pourquoi il a fallu que tu mettes des mots sur cette putain d’envie ?!


La dévisageant, il entrouvrit les lèvres, se sentant à la fois coupable et blessé. ... « Heu, désolé, j’me contrôlait pas dans cet état ? Désolé d’être sincère ? » Des répliques défilaient dans sa tête mais n’allaient pas jusqu’au bout de ses lèvres, et il resta là, con, sans répartie. Elle ne lui laissa de toute manière pas le temps de réagir.

- Et non. Le truc. Pourquoi t’as rien dit avant sur le fait que ce soit dur pour toi qu’on soit dans le même bungalow ? Il pouffa, écartant une main avec un rictus ironique.
- Oh arrête, ça m’semble évident... .


Cette fois, il était agacé, agacé qu’elle lui balance ces reproches. EVIDEMMENT qu’il était mal, là, à la croiser tout les jours, comme si ça pouvait être autrement ! Comme si elle n’avait rien remarqué ! Quel intérêt de lui dire, tout le monde le voyait comme le nez au milieu de la figure !

- Je sais pas, je déménage si ça apaise les choses, tes prises de tête et si ça facilite tes essais pour oublier.
- Je t’ai dis non.
-  Puisque donc tu veux oublier.
- Arrête !


Sentant la nervosité et la colère monter, il se détourna d’elle, se pinçant les lèvres, venant nicher sa langue juste sous ses lèvres, remuant nerveusement son café. La situation était déja merdique, il fallait qu’en plus elle commence à brailler avec ses discours sans queue ni tête. Comme si c’était pas déja assez compliqué. Il lui en voulait d’avoir mit les pieds dans le plat, d’avoir commencé cette discussion, et surtout, de lui demander son avis. Elle voulait des réponses, elle voulait comprendre, mais comment pouvait-il lui expliquer quoi que ce soit alors que lui-même était totalement paumé ?

- Tu ne veux pas qu’on ne se parle plus du tout. Et ça me va aussi. Mais alors quoi ?


Il ne répondit pas, lui jetant un regard de profil avant de boire une longue gorgée, replongeant son regard face à lui, dans le salon. En se retournant il s’était écarté d’elle, et jugeait que cette distance était nécessaire, pour le moment. Et pourtant, il mourrait d’envie de la briser, cette distance.

- On fait quoi ? Putain, toi et moi on est quoi… l’un pour l’autre ?
- J’en sais rien.


Un ton plus brutal qu’il ne l’aurait voulu, sans la regarder. Et il s’en rendit compte, alors, pour ne pas paraître trop désagréable, il tourna légèrement la tête vers elle, glissant son regard dans le sien, reprenant d’une voix plus douce, d’un souffle:

- J’en sais rien, Charlie. Un silence s’installa, et il l’entendit soupirer.
- Moi non plus je ne sais pas quoi te dire. Ni même si c’est nécessaire de dire quoique ce soit. Je ne sais plus.


Il ne répondit pas, observant désormais le fond de sa tasse vide. Il déglutit, et après quelques secondes de silence vint la passer sous l’eau, en nettoyant les parois sommairement.

- Ça me semblait plus simple avant.
- Ca l’était.


« Jusqu’à ce que je gâche tout. » pensa t-il. Il chassa immédiatement cette pensée de son esprit. Si il avait tout gâché avec Charlie, c’était pour vivre quelque chose avec Ulysse. Et si il regrettait beaucoup de choses - cette nouvelle relation avec Charlie, leur baiser, la façon dont les choses ont tourné avec Ulysse - il ne regrettait pas d’avoir été en couple avec la A. Ca avait chamboulé beaucoup de choses - non ça avait tout chamboulé - mais il ne regrettait pas d’avoir tenté quelque chose avec Ulysse. ... Il regrettait simplement toutes les conséquences négatives, et la situation actuelle, que ce soit avec Charlie, Neil ou elle. Dans son dos - car il se tenait désormais dos à elle, immobile, tasse posée sur le rebord de l’évier - elle dit que ce serait difficile de couper les liens. Difficile ? Impossible. Il cilla, restant silencieux, n’avouant pas ses pensées. Alors il se retourna, cherchant une réponse en posant les yeux sur elle, quand elle reprit.

- Parce que je ne pourrais même plus te demander comment tu vas. Et tu ne pourras plus mentir en disant que tout va bien...


Bam. Il sentit son coeur perforer son torse, et la chaleur lui monter aux joues. Il rougit violemment, passa sa langue sur ses lèvres et regarda ailleurs, inspirant. Allons-y. Balançons lui à la face combien il galère en ce moment, et surtout, combien il est hypocrite, menteur, et combien il n’a pas confiance en ses amis. Balançons lui sa solitude à la gueule, et la façon pitoyable avec laquelle il se débat pour ne pas se noyer, ne faisant que se créer de nouveaux problèmes au fur et à mesure que les jours passent. Un souffle nerveux, une once de sarcasme pointant le bout de son nez au milieu de ce grand flou.

- Ouais, et tu pourrais plus me dire que tu vas bien aussi alors que tu flippe toujours et que tu te remet pas de tes blessures. Il haussa les sourcils, plongeant son regard dans le sien. Mmh ? C’était bas. Et il le savait.


Poussant un profond soupir nerveux, il lui lança un regard accusateur qui, en vérité, n’était que défensif et la contourna pour sortir de la cuisine, frôlant son épaule de la sienne. Il s’avança dans le salon, dos à elle, se demandant si ses pas le menaient à sa chambre, ou non. Il n’en savait rien. Il avait juste ressenti le besoin de sortir de ce cocon étouffant, de s’éloigner d’elle. Mais il se retourna aussi vite qu’il s’était enfuit, et écarta les mains, haussant les sourcils, laissant tomber ses armes.

- Qu’est-ce que tu veux, Charlie ? Après ce que je t’ai fais, j’te mérite pas, même pas en tant que sexfriend. Je suis le petit ami le plus incapable de l’univers, j’suis pas fouttu d’être en couple, et même si on reprenait notre relation d’avant, quoi ? On se larguerait encore dès qu’un autre se pointe, et ensuite ? Y’aura toujours ce truc entre nous, ce truc que redoutait Ulysse, ce truc que redoutera ton futur mec.  


Il se tût, laissant retomber ses mains. Il haussa les épaules.

- Je. Je sais pas. Trouve-toi un mec, sors avec Pytha, ce type est génial. Fais ça et j’te fouttrai la paix, j’disparaîtrai du décors et tu pourra passer à autre chose.


Il s’arrêta là, incapable d’en dire plus, sa gorge violemment nouée. Et il voulu rejoindre sa chambre, s’y enfermer. Il voulu s’allonger sur le canapé, souffler. Au lieu de ça, il s’assit simplement sur la table basse dans un profond soupir et se passa les mains sur le visage, dans les cheveux cachant par la suite son visage dans ses mains, appuyé sur ses genoux.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockJeu 3 Avr 2014 - 0:21


__ Ouais, et tu pourrais plus me dire que tu vas bien aussi alors que tu flippe toujours et que tu te remet pas de tes blessures.

Et prends-toi ça en pleine face. Apnée. Et c’est douloureux. Et c’est énervant. D’être percée à jour. Les larmes et la colère sont montées, mais restées tenues en laisse.
__ Qu’est-ce que tu en sais ? Je flippe beaucoup moins. Et je m’en remets. Ça prend juste plus de temps qu… Par rapport à la première fois. Tu veux que je fasse quoi ? Que je passe mes journées à pleurer, terrorisée et cloitrée dans ma chambre H24 ? Même pas en rêve. Je refuse. Je refuse de pleurer. Je gère mes problèmes toute seule. Et tu peux pas me le reprocher. T’es pareil.

Et je me demande pourquoi je me justifie alors qu’il s’est déjà éloigné, pris ses distances. Et je l’ai regardé faire sans le lâcher des yeux.

__ Qu’est-ce que tu veux, Charlie ? Après ce que je t’ai fais, j’te mérite pas, même pas en tant que sexfriend. Je suis le petit ami le plus incapable de l’univers, j’suis pas fouttu d’être en couple, et même si on reprenait notre relation d’avant, quoi ? On se larguerait encore dès qu’un autre se pointe, et ensuite ? Y’aura toujours ce truc entre nous, ce truc que redoutait Ulysse, ce truc que redoutera ton futur mec. Je. Je sais pas. Trouve-toi un mec, sors avec Pytha, ce type est génial. Fais ça et j’te fouttrai la paix, j’disparaîtrai du décors et tu pourra passer à autre chose.

Ma mâchoire s’est décrochée au fur et à mesure qu’il parle. C’est quoi ce délire. Et je rétorque illico. Me perdant à mon tour dans plus de cents pas.

__ D’un. C’est quoi cette histoire de « ce que je t’ai fait » ?  De quoi tu parles ? Tu ne m’as jamais fait de mal. Tu as tenté quelque chose. Je peux pas t’en vouloir, je n’avais… Je n’ai aucun droit sur toi. Et c’était important à vivre. Ça le sera toujours. Et heureusement que ça le restera. Tu as eu cette chance toi… De deux : tu ne me mérites pas ?! Mais c’est quoi ces conneries ? JE décide de ce que je mérite ou pas. Même si je me suis plantée une ou deux fois dernièrement, je ne vois pas le lien avec un pseudo mérite. De… De trois : comment veux-tu que je sache si on se larguerait ? J’en sais strictement rien. Parce que l’idée d’être en couple ne me fait rien. Je déteste ce mot d’ailleurs. C’est pas ça le truc. Je suis bien toute seule. Mais je suis aussi bien avec toi, lorsqu’on est ensemble. C’est à cause de toi si il y a un truc. Tu n’avais qu’à pas me laisser t’approcher.

« Dit-elle »
… Alors que c’est moi qui suit venue et revenue à lui et que je le fais encore maintenant, toute seule comme une grande et naturellement. Stop again. Mais merde ! Je fais volte-face, m’éloigne de la même façon. Ma main retombe presque en claque sur mon jean. Ça devient ridicule. Je deviens ridicule. Et puis qu’est-ce que Pytha vient faire là ? C’est parce qu’il est souvent dans le coin ? Il se sent coupable, c’est tout.

Aveugle. Je minimise. Ne me rends compte de rien. Trop concentrée sur l’attente de moment où le rouquin s’en prendra à Nathan pour réclamer une pseudo justice.

Et je reviens à la charge. Impossible de m’arrêter. Je laisse la frustration s’évacuer sans vergogne.

___ Mais là, tu m’agaces. Et tu ne l’avais jamais fait avant. Parce que tu te méprends sur le plus important. Qui a dit que j’accepterais que tu disparaisses du décor ? Oui, oui. Hyperlogique. Mais là, ça sort tout seul. Et le flot de paroles sincères ne veut pas s’arrêter. Qui a dit que je voulais passer à autre chose ? Qui a dit que je voulais un sexfriend ou même un petit ami ? Hein ? Comment tu peux te permettre de me dire ce que je dois faire, alors que moi-même je ne sais pas ! Alors oui, on a un truc. Ça ne mènera peut-être à rien. Ça blessera certainement d’autres personnes. Mais j’y peux rien, si, même en ce moment-même, j’arrive à vouloir t’embrasser et bien plus.

Bungalow de frustrés !

Coup de chaud instantané rien qu’en en parlant. Je me mords la lèvre. Souffle. Parce que je prends de plus en plus conscience que ce n’est pas que physique, charnel. Parce qu’il y a un élan de tendresse, une envie de protéger et d’apaiser l'autre -i wanna shelter you- qui peut montrer le bout de son nez si je me laissais aller.

Les mains sur la tête, se perdent dans mes cheveux. Je suis complétement paumée. Et tout mon corps trahit mon embarras, mes hésitations, mes craintes.
Qu’est-ce qui se passe ?
Je m’éloigne d’un coup en chopant ma tasse à moitié pleine. J’en vide le contenu dans l’évier pour la laver et tenter d’essuyer mes propres émotions, en vain. Ma voix s’est largement affaiblie alors que je reprends. Plus calme. Comme si je parlais toute seule en faisant la vaisselle. Tout ce qu’il y a de plus normal.

__  Je déteste ça. Je déteste me disputer. Parce que je finis toujours par lâcher ce qui ne devrait peut-être pas sortir. Je ne veux blesser personne. Et encore moins toi. Parce que tu comptes, Heath… Même si je ne peux pas dire à quel point, ni si je veux te mettre dans une « case »… Silence d'une seconde ou plus. Mais je suis qu’une putain d’égoïste qui admet difficilement ce qui se trame, alors je piétine tout. ... Et je n’excuse même pas.

Une vraie conne. Encore…

Je rince mollement le mug, le pose à côté. Je secoue mes mains. L’une part à la recherche d’un torchon, l’autre s’échoue sur ma joue, s’apprête à suivre le chemin habituel jusqu’à mon oreille. Je me retourne, persuadée que le E s’est déjà cassé. Énervé et outré par mon comportement. Je lui ai déjà bien trop pris la tête.
J'aurais dû la fermer et laisser les choses couler. Je lui ai donné toutes les excuses possibles pour qu'il s'éloigne facilement. De toute façon, c'est peut-être mieux comme ça.

Je répète encore et encore les mêmes erreurs. Le nez dans le guidon. On récolte ce qu'on sème, n'est-ce pas ?


#ff6633 KRRR KRRR
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockJeu 3 Avr 2014 - 13:58



- D’un. C’est quoi cette histoire de « ce que je t’ai fait » ?  De quoi tu parles ?
- A ton avis. Laché entre ses dents, il fixait le bas du meuble télé, face à lui.
- Tu ne m’as jamais fait de mal. Tu as tenté quelque chose. Je peux pas t’en vouloir, je n’avais… Je n’ai aucun droit sur toi. La correction de ses propres mots pour les dire au présent n’échappa pas à Heath, qui ne s’en trouva que plus troublé.


Elle poursuivit et lui resta silencieux, l’écoutant sans pour autant la regarder, essayant de comprendre ses paroles  et, à la fois, de s’en détacher. Si il y a bien une chose qui faisait fuir Heath, c’était les prises de tête. Et si il était encore là à l’écouter, c’est bien parce-que c’était elle.

- Parce que l’idée d’être en couple ne me fait rien. Je déteste ce mot d’ailleurs. C’est pas ça le truc. Je suis bien toute seule.
- Moi aussi.
- Mais je suis aussi bien avec toi, lorsqu’on est ensemble. Il leva enfin les yeux sur elle, sentant étrangement sa nervosité s’apaiser par ces mots. C’est à cause de toi si il y a un truc. Tu n’avais qu’à pas me laisser t’approcher.
- ...Pfff.


Il secoua la tête, la mine dure en détachant son regard d’elle. Sa nervosité était revenue aussi vite qu’elle était partie. Voila que c’était de sa faute maintenant. Il ne prit pas réellement ces mots pour lui, bien conscient qu’elle avait dit ça sans le penser. C’est elle qui était revenue à lui, encore et encore. Certes, il ne pouvait plus se passer d’elle, après un temps, mais c’est bien elle au début qui avait transformé leurs quelques nuits en véritable relation de sex friends. En revenant le jour. En cherchant un hotel. En le séduisant. Volontairement ou non, ses charmes avaient agit sur Heath, au point qu’il se considérait finalement plus dans un couple libre qu’avec une sex friend. C’est elle, sa façon de le regarder, sa façon d’être pétillante, qui l’avait séduit. C’est elle qui avait fait naître des choses dans son coeur et dans sa tête, alors qu’il s’était juré que l’effet qu’elle lui faisait ne dépasserait pas sa ceinture.

-  Mais merde ! Ça devient ridicule. Je deviens ridicule. Et puis qu’est-ce que Pytha vient faire là ? C’est parce qu’il est souvent dans le coin ? Il se sent coupable, c’est tout.
- Oh arrête.


Arrête d’être hypocrite. Arrête de faire l’aveugle. Arrête de faire semblant de ne pas voir. Ne pas voir que Neil est amoureux de toi, Heath.

On est beaucoup trop semblables.

-  Qui a dit que j’accepterais que tu disparaisses du décor ? Il roula sa langue sous sa lèvres, lâcha un gros soupir, ses doigts s’entrechoquant nerveusement. Qui a dit que je voulais passer à autre chose ? Qui a dit que je voulais un sexfriend ou même un petit ami ? Hein ? Comment tu peux te permettre de me dire ce que je dois faire, alors que moi-même je ne sais pas !


Il eut envie de la faire taire. De se lever, de se casser. De lui dire d’arrêter, de lui demander ce qu’elle veut, au fond. Envie de tout envoyer chier. Juste tout envoyer en l’air. La table basse avec.

- J’y peux rien, si, même en ce moment-même, j’arrive à vouloir t’embrasser et bien plus.


Et comme répondant à l’appel de son corps désireux, le sien réagit violemment à ses paroles. Une vague de frisson remontant de son bas ventre jusqu’à sa nuque, un désir violent s’emparant de lui, lui faisant s’humecter les lèvres et poser sur elle un regard fou d’envie. Mais ça ne dura qu’une seconde, après quoi il arracha son regard d’elle et se leva, lui tournant le dos dans un souffle nerveux. Elle s’agita dans la cuisine, et lui posa les yeux sur la porte de sa chambre. C’était le moment. Il était temps de mettre fin à ce grand n’importe quoi.

Et pourtant, son corps refusait de bouger. Ancré au sol. Comme si ces quelques pas constituaient le plus grand effort qu’il ait jamais fait.

- Je déteste ça. Je déteste me disputer.


Il aurait bien répliqué que lui adorait ça, sarcastique, mais son animosité s’était envolée au moment ou il s’était positionné dos à elle. Elle lâcha quelques mots, aussi brouillons les uns que les autres. Il n’était plus sûr d’écouter, n’avait plus la force de se concentrer. Il secoua doucement la tête.

- J’comprend rien. J’suis fatigué. Vaut mieux qu’on dorme. Abréga t-il, la voix basse.


Et inspirant avec force, il parvint à bouger un pied, puis l’autre. Son corps acceptant de coopérer le mena jusqu’à sa chambre, ou il entra, mollement, fermant la porte derrière lui.

Et il se laissa tomber contre elle, fermant les yeux. Souffle profond. Une seconde. Deux. Trois.

Et ça s’empara de lui. Déflagration. Ses mains se mirent à trembler, imperceptiblement. Une bouffée de chaleur le prit, contrastant avec le froid mordant, le vide, qu’il ressenti au creux du ventre. Tout ses muscles se tendirent un à un, comme des crampes s’emparant de son corps entier. Nervosité. Tension.

Tension.

Il se redressa brusquement, pivota pour ouvrir la porte en arrachant presque la poignée. En quelques secondes, ses pas l’avaient mené à la cuisine, où Charlie était toujours. Et ce fut brutal.

Son corps vint plaquer le sien contre le frigo, se collant à elle. Sa main puissante vint saisir sa cuisse qu’il remonta contre sa hanche, emprisonnant totalement le corps de la jeune fille dans cette étreinte. Son entre-jambes contre le sien brûlait, mais plus encore, son coeur battait à dix mille à l’heure. Sa main libre vint se nicher dans sa nuque, entremêlant ses doigts dans ses cheveux.

Et, ses lèvres, elles, s’arrêtèrent à quelques millimètres des siennes. Les frôlant, il pouvait les sentir sous son souffle frémissant. Yeux semi-ouverts, il fixait son regard, totalement happé, tandis qu’entre ses lèvres, il aspirait avidement son souffle. Il inspirait avec force, se délectant de la moindre molécule avalée qui pouvait s’échapper de ses lèvres. Son souffle, son odeur, son regard, son corps. Tout l'enivrait, et il en tremblait littéralement.

Un milliard d’images en tête, un milliard de souvenirs, un milliard d’envies. Il pressait toujours plus son corps contre le sien, crevant d’envie de fusionner avec elle. D’entrer en elle. Encore, encore et encore.

Et à cet instant, il comprit qu’il y était déja. Dans son coeur. Il ne pouvait mesurer la place qu’il y possédait, mais l’évidence s’abattit sur lui.

Il fallait fuir.

Ses mains la lâchèrent brutalement, ses yeux se fermèrent, et son corps, par une force inexplicable, parvint à s’éloigner du sien. C’était comme un mode automatique, un instinct de survie. Comme courir lorsqu’une lionne s’apprête à nous dévorer. Il contourna le comptoir en le percutant au niveau de la hanche, titubant légèrement, se tenant là où il pouvait. Dos à elle, il avançait vers sa chambre, dans cet état le plus étrange, comme à mi-chemin entre une transe et le réel, flottant quelque part dans un état second. Sa main trouva la porte d’elle-même, la poussa et la referma derrière lui.

Et de nouveau, le vide, dans ses entrailles. Souffle court. Son corps s’écroula en travers du lit, sur le dos. Et il ferma les yeux, se passant une main encore frémissante sur le visage.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockJeu 3 Avr 2014 - 22:10



La pièce est vide et pourtant excessivement oppressante. Il est parti. Je m’y attendais. Et le pire c’est que j’aurais certainement fait pareil si j’avais dû me faire face. Aussi chiante, aussi soûlante. Mais qu’est-ce qui m’a pris ?! Je me retourne, me cramponne à l’évier métallique et froid, au tissu de coton tendre. Et je me pose encore un milliard de questions, vacillant un peu plus à chaque instant.

Je ne l’entends pas revenir. Mais son impulsivité -si similaire à la mienne- me revient comme un boomerang. La frayeur d’un millième de seconde s’effaça immédiatement lorsque je sentis ses mains puissantes sur moi, sur ma cuisse fine, ma nuque tendue par cette soif de lui. Appel. Chaque parcelle de peau répond à son contact, s’électrise, s’embrase. Avide. Ma jambe trouve sa place naturellement sur son bassin. Mes mains s’aimantent aux siennes. L’une remonte son bras viril, l’autre caresse sa jumelle dans mes cheveux avant de la quitter pour aller chercher plus de contact. Il m’emprisonne, je l’enferme avec moi. Mon pouls s’élance dans un galop effréné en sentant son désir se dresser contre moi. Et ça a le même effet explosif en moi. Je déglutis, cherche ma salive, mon souffle, tout. Mais il en prend possession, s’accapare de ce tout qu’il peut. Fourbe. Et j’aurais voulu pouvoir lire et prédire son prochain mouvement à travers les crispations de sa mâchoire, les frémissements de sa peau, son souffle chaud qui entrelace le mien, mais non. Mon esprit s’embrume de réminiscences qui font trop bien écho à cet instant. I want more. Et mes prunelles trahissent ma douce convoitise. En manque.

Mais le rapprochement s’évapore aussi vite et aussi brutalement qu’il est arrivé. Me laissant toute chose, désarmée et encore plus perdue qu’avant. Il m’abandonne au milieu d’un rien, du vide mais emplie d’un trop plein de tout. La confusion à son paroxysme.

Et c’est tremblante… Téméraire et furieuse. Troublée et envieuse que je le chasse et pénètre son refuge que je prends soin de refermer sur nous et rien que nous.

__ Je te déteste. Tu es si… Pire que moi ? Tu n’en fais qu’à ta tête. Toi et ton corps dont je décèle si facilement la moindre tension. Toi et ton esprit vif qui me répond et m’interpelle si brillamment. You’re driving me crazy. What do you want from me ? Tu m’as laissé sur ma faim. Pause d’un quart de seconde. Non. Tu l’as tout simplement réveillée, alors que je ne pensais pas que ce soit à nouveau possible.

J’enserre mon débardeur entre mes griffes. Parce que ce corps et bien plus -moi tout simplement- a poussé à la violence et que lui, il me désire encore malgré ça. Comment est-ce qu’il peut ? Comment ça se fait que tu te sois gravé à ce point un chemin en moi ?! Bordel. Et avant même de finir ma phrase, je fonds sur lui qui s’était redressé sur son lit.

I’m capable of anything and everything.

__ C’est une très mauvaise idée. C’est une connerie même. Ce que je vais faire. Mais vue que cette fois c’est toi qui as commencé, que tu me provoques et que tu viens de faire monter en flèche ma frustration. Je te rends la pareille.  

J’ai torturé le col de son haut en essayant de justifier mon intrusion avant que mes mains ne redeviennent affectueuses, n’encadrent son visage, ne glissent sur sa peau… l’une poursuivant sa route vers son oreille, ses cheveux que je tire légèrement entre mes doigts. Mes iris ont plongé dans les siens. Bouillants. Intensité abyssale. Mes lèvres se rapprochent dangereusement, narguent et susurrent de plus belle.
__ Je te déteste tellement. Pourquoi tu ne m’as pas fait taire…

Et je m’empare de ses lippes, bien plus tendrement que ce qui était prévu. It felt so wrong, it felt so right. Je voulais juste… Je ne sais pas. Me débarrasser de cette tension, percer l’abcès qui allait nous pourrir la vie. Mais je fais peut-être une grosse erreur, ne mesurant aucunement les conséquences de mes actes. I’m just a kid.

Le tambour battant dans ma poitrine poursuit sa partition, accélère même.  Alors que j’aurais déjà dû rompre l’échange humide immédiatement, le temps s’effrite, incontrôlable. Mon baiser s’envenime, audacieux et cruellement doux à mesure que nos langues s’enroulent l’une à l’autre. Comme si c’était vraiment le dernier et que mon oxygène en dépendait.

Et j’ai une nouvelle fois sous-estimé notre alchimie. Vague de chaleur qui m’envahit pour la première fois depuis longtemps. Mon corps s’est resserré contre le sien machinalement comme pour l’envelopper. Mes mains et ma peau le redécouvrent. Sa peau et ses reliefs. Ses cheveux que j’agrippe. Son cou tentateur. L’addiction revient plus possessive. I have tasted your mind and I don’t want to lose its flavor. L’électricité qui coure sur ma peau vibre et déploie ses ondes. Inéluctablement connectés. Et je m’en rends compte en une fraction de seconde.

Je me recule brusquement en tendant les bras, à bout de souffle. Une main quitte son torse et se pose sur mes lèvres un instant. Je déglutis. Les visages d’Ulysse et Neil assassinent mes pensées. Je me relève, quitte ce lit que je ne connais pas. Dans quel gouffre je viens de me précipiter…

__ Well. Moi aussi j’ai envie de toi. C’est plutôt clair je pense. Mais temps que je ne sais pas ce que je suis capable d’offrir pleinement de vivre sans crainte de ressentir sans culpabilité… Je ne peux pas te dire ce que je veux. Et peut-être que d’ici-là, toi tu sauras. Mais en attendant, je ne m’éloignerai pas. Désolée, mais c’est pas possible que je laisse un proche si important à mes yeux. Ça simplifie rien, je sais...

Entière et sans détour. Enfin. Confidence que je lâche.
J’ai retrouvé soudainement mon aplomb après l’embarras, la gêne, l’envie de fuir sans demander mon reste, la culpabilité, la violente impression d’avoir bafoué les sentiments d’autres et une multitude d'autres émotions qui rongeront certainement mes jours et mes nuits.
Mais je ne sais pas si je suis capable d’aimer éperdument. Ça me terrorise de ne pas savoir, de ne pas me connaître. Mais je sais déjà que je ne suis pas du genre à dire ces mots si précieux à l’être aimé. Je ne dis plus « je t’aime » par peur de me fourvoyer encore. Je n’écris pas non plus de journal ou de lettre à qui je confie mes sentiments. Je ne suis pas romantique. Alors est-ce que je suis la fille qu’il faut ?

J’atteins la porte. Hésite un instant, la main sur la poignée. Je me retourne  à moitié pour retrouver son regard.
__ Ah mais tu sais, quand tu disais être un petit ami incapable de rendre une fille heureuse… Est-ce que cette fille ne devrait pas déjà être heureuse ? Et toi n’être que la cerise et la chantilly sur le gâteau ? Le bonus qu’on s’approprie et qui ne nous quitte pas ? C’est peut-être suffisant ? Et je n’ai aucun doute que tu puisses être tout ça et tellement plus.

Sourire confiant. Je presse la poignée et disparais. Le soleil s’est levé sans qu’on s’en rende compte et laisse ses rayons m’atteindre alors que j’ai rejoint ma chambre pour m’écrouler sur mon lit.


#ff6633
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clockVen 4 Avr 2014 - 12:23



La porte s’ouvrit, lui faisant ôter sa main de ses yeux, inutilement - il savait que c’était elle. Et il savait ce qu’elle venait chercher. Une boule se formant dans le creux de son ventre, il se redressa, la mine désolée.

- Faut qu’on arrête Charlie... Souffla t-il, trop peu convaincu.
-  Tu m’as laissé sur ma faim. Non. Tu l’as tout simplement réveillée, alors que je ne pensais pas que ce soit à nouveau possible.  


Il se mordit les joues, baissant les yeux, appuyé sur ses mains posées sur le matelas. Mais dès qu’il la vit s’approcher, il releva le regard sur elle, son coeur battant crescendo au fur et à mesure des secondes.

- Faut pas...  


Elle annonça qu’il l’avait frustrée, et qu’elle allait lui rendre cette frustration - comme si lui ne l’était pas déja. Assis, soumis, il avait le regard levé dans le sien, la laissant torturer son col, ses cheveux, se tenant immobile; à sa merci. Il serait docile, malgré son envie de la repousser. L’envie de la repousser, le besoin de l’attirer.

- Je te déteste tellement. Pourquoi tu ne m’as pas fait taire…


Il fut incapable de répondre. Une seconde après, son corps était de nouveau contre le sien, et cette fois, leurs lèvres s’étaient trouvées, avaient franchi la barrière interdite. Son coeur battait lentement, comme apaisé, mais il avait l’impression d’en ressentir chaque étape, chaque gonflement, chaque puissance de battement, chaque flux sanguin. Lent, mais profond et intense. Comme ce baiser. Heath l’embrassait à pleine bouche, langoureusement, savourant sa langue comme le met le plus délicat. Ses mains, étonnement plus sûres que dans la cuisine, s’était faufilées sous son débardeur, et effleuraient sa peau au niveau de ses côtés, remontant tout doucement dans son dos, la frôlant à peine. Comme si une partie de lui luttait, l’empêchait de la toucher.

Il savoura ce baiser, soudainement serein. La frustration était là, mais c’était comme si retrouver ses lèvres apaisait tout ses maux.

Pourtant, il savait que c’était mal. Et que la suite n’en serait que plus difficile.

Bien-sûr, il avait envie d’elle. Il avait envie de lui faire l’amour avec plus de tendresse que jamais. Comme si la voir dans cet état de colère et de panique l’apaisait lui. Equilibre. Balance. Fallait-il qu’il torture Charlie pour trouver la paix intérieur ? Tout ça n’avait aucun sens. Il sû simplement que, comme leur dernier baiser, quand il était avec Ulysse, il ne ressenti pas de culpabilité. Comme si c’était légitime. Comme si il y avait le droit. Egoïste. Insouciant. Il avait l’impression de ne rien devoir à Neil, Ulysse ou même Roos. Libre. Insaisissable. Il n’appartenait à personne.

Et pourtant, dans ce baiser langoureux, durant ces quelques instants, il se faisait sien. Et ce fut elle qui brisa l’instant. Culpabilité. C’est ce qu’il lisait dans son regard. C’était à lui de culpabiliser, et pourtant, c’est elle qui avait ressenti ça. Il se sentit lâche. Comme trop souvent.

- Well. Moi aussi j’ai envie de toi. C’est plutôt clair je pense. Silencieux, il la regardait, simplement. Ses yeux. Ses cheveux. Ses manières. Toutes ses émotions qu’elle laissait transparaître.  Contemplation silencieuse. Mais temps que je ne sais pas ce que je suis capable d’offrir pleinement... Je ne peux pas te dire ce que je veux.
- Moi non plus. Souffla t-il, cillant.
- Peut-être que d’ici-là, toi tu sauras. Il secoua tout doucement la tête, baissant les yeux; attérissant, il se rappela que tout était compliqué - et que ce serait désormais pire.
- Mais en attendant, je ne m’éloignerai pas.
- Moi non plus.


Continuons dans nos conneries, Charlie. Continuons ce grand n’importe-quoi. Continuons de nous promener entre les cases. Elle s’éloigna vers la porte et se retourna le temps de quelques mots. Heath la dévisageait, écoutant, un peu paumé au milieu de tout ça. Non, complètement paumé. Il était toujours assis là, sur son lit, mais son esprit était comme prisonnier d’un labyrinthe gigantesque. Et lorsqu’elle passa la porte, il lui fallu quelques secondes pour que son cerveau reconstitue ses mots et clarifie son discours pour un Heath totalement perdu:

Trouve-toi une fille heureuse.

Ses yeux se perdirent sur le bois de la porte, tandis que tout semblait l’abandonner: la raison, les soucis, l’optimisme, la réflexion, l’énergie.

Vidé.

Et après un temps, il se laissa de nouveau tomber contre le matelas. Ses yeux se fermèrent d’eux-même.

Trouve-toi une fille heureuse. Une fille heureuse ?

Sa conscience l’abandonna bien plus vite que ce qu’il ne prévoyait, et il s’endormit sur l’image mentale de Roos, imposée à son esprit épuisé.

Vidé.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Let the words fall out   Let the words fall out 1400359500-clock
Revenir en haut Aller en bas
 
Let the words fall out
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» 3 words, 8 letters and i’m yours. Δ noah
» fifty words for murder and i'm each one of them •• (ft. june)
»  look in the ocean, words in nothingness. — ft Nolwen
» ( you're gonna sing the words wrong ) fellow.
» even angels fall △ pv artus

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: RPs :: Fini m'dame-
Sauter vers: