From NOC to NYC •• pv Victoria

L’enterrement d’Abby a eu lieu un jour après mon arrivée. C’était beau. C’était simple. C’était en musique. Comme le veut la tradition qui régit The Crescent City.
Ma mère a pris quelques jours de congés, avant de passer à temps partiel à l’hôpital. Il y a tellement de choses à régler à cause du restaurant… Mais on s’est vraiment retrouvées cette fois-ci. Seules. Dans cet appartement qui ne paye pas de mine mais qui rayonne de chaleur. Du moins, j’essaye de faire que ça soit le cas. Parce que ma mère dort dans mes bras. Pleure sa meilleure amie dans mes bras. Elle la considérait comme son âme-sœur depuis toujours, c’est certain… Même si les Bennett ne disent pas ce genre de choses. On ne fait pas dans le sentimentalisme.

Haha. La bonne blague.
J’ai pourtant l’impression de n’être que ça depuis un mois. Une éponge qui absorbe les ressentis des autres en plus des siens et qui ne sait toujours pas quoi en faire.

Ça n’avance pas. Je n’avance pas.

Et même depuis que je suis à la Nouvelle-Orléans, je stagne. Un coin de l’esprit encore rivé sur Prismver alors que je n'ai pas non plus donné de nouvelles. J’ai beau m’occuper du restaurant avec Agnès, Inès et ma mère, ce n’est toujours pas assez. Ce n’est toujours pas suffisant. Ça ne va toujours pas.

Et ça fait deux semaines que ça dure.
Enfin non. Je devrais dire trois semaines, même si celle-ci ne fait que débuter.

Trois semaines. Presque un mois en dehors de l’île.
Est-ce que ça me fait vraiment le plus grand bien comme le pensait Sarah ? Là encore, la question est sans réponse. En revanche, une incursion royale dans ma petite vie chronométrée a chamboulé mon cadran.

Victoria.
Elle demande. On dispose. Et c’est comme si je n’avais pas quitté l’île. Sauf qu’en réalité, je suis profondément touchée qu’elle pense à moi, qu’elle veuille me voir, même pour quelques minutes entre deux avions, deux plans de vol parfaitement programmés et orchestrés –comme semble être sa vie. Sans accrocs. Cette vie-là, je l’admire. Cette fille-là, je la respecte. Mais les Bennett ne disent pas ce genre de choses. Non. Mais on agit. Parfois.
Alors bien entendu -très naturellement d’ailleurs ?- je lui accorde un peu de mon temps. J’ai répondu « oui » à sa proposition de se voir. J’ai répondu « à tout à l’heure » lorsqu’elle franchissait les limites de l’espace aérien de ma mère patrie. Parce que inconsciemment, revoir une tête connue, si différente de l’univers dans lequel je suis en ce moment… Ça fait un bien fou. C’est ce que je me dis à cet instant précis, alors que je traverse les portes vitrées qui s’ouvrent sur mon passage pour la rejoindre.

L’image de l’élégance même me frappe à nouveau de plein fouet. Comme cette première fois lorsqu’elle a débarqué dans le bureau de Gautier pour demander à avoir un peu de place pour le club des cheerleaders. Je souris en détournant le regard. Une main vient frotter rapidement et inconsciemment le bout de mon nez. Et moi avec mes fringues qui paraissent bien ordinaires, bien fades… Je fais pouilleuse.

Le sentiment d’infériorité est mis de côté. Parce que c’est pas bien grave. Je ne me suis jamais laissée aller à complexer pour ce genre de choses. J’aime aussi la mode et me contente de mes maigres moyens (ou de mes lubies économes) pour distiller ici ou là un accessoire qui attirera l’oeil, une paire de bottines bien entretenues, un foulard bien porté –si il ne finit pas en ceinture pour un de mes nombreux shorts. #ons’refaitpas. Nous sommes qui nous sommes.

Mais là, dans cet aéroport qui porte le nom d’un des plus grands jazzman de sa génération… il s’agit juste d’elle et moi. De Victoria S. Hatfields et Charlie T. Bennett.

Je me glisse dans le fauteuil de l’espace lounge. Mon nom laissé à la réception m’a ouvert la porte d’un club très VIP apparemment. C’est pas désagréable comme sensation. Mais c’est étrange. Et ce siège n’est pas si confortable que ça.

À peine le temps de se saluer que les commandes sont prises et notre dose de caféine arrivera bien trop rapidement. #vraimentpashabituéeàtoutça.

__ Alors… Comment tu vas ? Tu viens d’où comme ça ? Et tu repars dans combien de temps ?

Tu vas où après ? Et ça va à Prismver ? Deux questions supplémentaires que je ne poserais pas. Par peur d’entendre les réponses. Parce que l’île entière me manque déraisonnablement. Parce que je ne suis pas prête à l’admettre. Et surtout, parce que la vie de the Queen B est bien plus palpitante que la mienne.

Give me a sign. Show me the way. Lead me.

#ff6633 fin août

do not miss your chance to blow

success is my only motherfucking option

Sa journée fut sans nulle doute très chargée. Entre shootings, interviews et meetings, Victoria avait bien cru faillir sous la pression et la fatigue. Elle qui d'habitude résistait si bien à ce genre de planning épuisant, avait du mal ces temps ci. Le feu des projecteurs l'aveuglait, le flash des caméras lui faisait tourner la tête. Un peu comme si la rose manifestait une réaction allergique au monde du show business. Malgré tout, elle devait se ressaisir. Enfin, même si l'envie n'était pas forcément au rendez vous, l'anglaise le devait. Pour le bien de sa famille, de son image. Il fallait garder la tête haute et briller. Illuminer la foule, resplendir plus fort que les autres. Tout le temps, sans pauses, sans interruptions. Sinon, on coulait, les gens vous oubliait, à la manière d'une étoile dont la lueur s'atténuait inexorablement. C'était ainsi que la célébrité marchait. Avance sans jamais trébucher. Fais sensation comme jamais. Never forget that you've only got one shot.

Clic clic. Le flash de l'appareil se déclenche en rafale. Victoria sourit, se mord la lèvre, se montre coquine et sexy. Elle passe une main dans ses cheveux, fixant l'objectif de ses pupilles aigues-marines. Ses talons claquent au sol, ses bracelet cliquettent au gré de ses mouvements. On lui dit de se montrer plus sauvage, on lui demande de jouer les tigresses et elle s'exécute sans broncher. S'avançant, elle montre légèrement les crocs, fait mime de griffer une cible inconnu dans les airs. Grrrrwwww. Puis elle éclate d'un rire cristallin, ses lippes glossées s'étirant en un radieux sourire. Sexy mais innocente, c'était ce que les photographes et les grandes maisons appréciaient chez la jeune femme. Un éclair de spontanéité, un feu d'artifice de sensations, Victoria électrisait la scène. Jouant un personnage, s'appropriant les traits d'une nouvelle personne, qu'elle modelait en fonction d'où elle tournait, de pour quoi et pour qui elle posait. Tout était méthodiquement réfléchit, l'étudiante incarnait ce que l'on attendait d'elle. Comme une actrice répétant ses lignes, sauf qu'elle s'exprimait par les mouvements.

C'est bon Victoria, tu étais parfaite ! Fin du shooting, éloges de la part des membres du staff, elle s'empara de ses affaires et s'éclipsa en toute vitesse. Coup de file au manager, qui lui apprend sa prochaine destination : new york. Mais avant cela, escapade en Nouvelle Orléans, pour retrouver sa rousse préférée, j'ai nommée Charlie. Elle savait que cette dernière se trouvait la-bas pour des raisons qui lui étaient inconnus, alors c'était tout naturellement qu'elle l'avait invitée à boire un café à l'aéroport, le temps que son jet se réapprovisionne. Une fois dans les airs, Victoria souffla un peu, observa le paysage et finalement, se laissa tomber dans les bras de Morphée.

Ce furent une voix et des légers coup dans l'épaule qui la tirèrent de son sommeil profond. Susan, son hôtesse de l'air, était venue la prévenir de leur arrivée en Nouvelle Orléans. Poussant un grognement plaintif, Victoria s'extirpa difficilement de son lit. (car oui, dans le jet des Hatfields on a des lits tellement c'est luxueux) Elle s'accapara de son sac Chanel et sortit de son jet, se dirigeant vers le lounge VIP. Très vite, elle repéra la tignasse rousse de Charlie et vint s'assoir à ses cotés, tout sourire.

Alors… Comment tu vas ? Tu viens d’où comme ça ? Et tu repars dans combien de temps ? demanda Charlie.
« Heyy ! Je vais très bien et toi ? C'est comment la Nouvelle Orléans ? Je viens de Paris, enfin j'y suis arrivée tôt ce matin et je suis repartie dés que mon shooting pour L'Oréal prit fin. Je devrais partir dans 30/20 minutes environ. Je t'ai pas trop manqué babe ? » s'exclama la reine tout en ponctuant ses paroles d'un clin d'oeil.

Le reste de la conversation se résuma en échanges de nouvelles, de gossips et autres sujet de bavardages que pouvaient entretenir deux amies. Cependant, plus la discussion s'intensifiait, plus les minutes passaient et pour Victoria le moment de s'en aller approchait à grands pas.

« Je vais bientôt devoir y aller… Ce serait bien si je pouvais t'emmener dans ma valise. » dit-elle en faisant la moue.

Ce fut le déclic : un simple souhait se transforma inévitablement en une véritable idée. Pourquoi ne pas emmener Charlie avec elle ? L'avoir à ses cotés lui redonnerait le peps nécessaire. De plus, Victoria restait persuadée que la rousse avait besoin de se changer un peu les idées, de s'ouvrir au monde et son planning plus que chargée lui serait largement bénéfique. Large rictus aux lèvres, elle se leva brusquement, en proie à une excitation palpable.

« Et si tu venais mais genre, sérieusement ? Ce serait géniale, on s'amuserait trop toute les deux à New York ! En fait, c'est même pas une question, tu viens un point c'est tout. » déclara t-elle avec un enthousiasme contagieux.

Et c'est ainsi que Charlie Tessa Bennett fut embarquer dans la perpétuelle aventure qu'est la vie de Victoria Stacey Hatfields.

OUTFITwww. (ensemble)    HRPT BAYL ♥

La Nouvelle-Orléans, c’est la maison. Avec son lot de pour et de contre. Ces derniers temps, l’ambiance y est morose et c’est ce que j’explique brièvement à Victoria, sans donner trop de détails. Pas après avoir entendu de quoi était fait son planning de ministre. Comme si elle avait besoin d’entendre parler de décès, de gens tristes, de travail… ce dernier dont elle a déjà plus que sa dose apparemment. Bref, je préfère dériver simplement sur autre chose.
Je lui réponds, qu’étrangement, Paris ne m’a jamais vraiment attiré. C’est bizarre de penser que ça a l’air d’être une ville pour vieux ? Elle rigole, mais ne doute pas que si jamais j’y allais un jour, je finirais par aimer le côté « vie de quartier » et les boutiques cachées des grands et petits créateurs. Haussement d’épaules, oui c’est probable. Après tout, NO tient ses fondations de ce côté-là de l’Atlantique. Et je ne suis pas née dans le French Quarter pour rien. Enfin, quant à la question de savoir si elle m’a manqué, je me contente de dodeliner de la tête en mode « je sais paaas »… avant de me laisser trahir par un sourire tendrement coquin.

Avec Vic comme avec Holly, le mode pipelette est facilement activé. Elles vivent dans des univers tellement différents de là d’où je viens que cela me fait souvent l’effet d’une balloon party hautement colorée. Je rebondis assez naturellement sur tout ce qu’elle me raconte, pose ma couche de questions et d’extrapolations bizarres dont j’ai la spécialité, peut-être parce que le ridicule ne me fait pas vraiment peur. Si je ne sais pas, si je ne connais pas, je demande -naïvement- et simplement de quoi il retourne en réalité.

__ Je vais bientôt devoir y aller… Ce serait bien si je pouvais t'emmener dans ma valise.
Sa moue m’attendrit même si je retiens un gloussement. Derrière le côté working girl parfaite sous tous rapports, il y a aussi un côté enfantin très cute. Je suppose qu’elle ne le montre pas si souvent que ça. Am I looking like a pet ? Intérieurement, je rigole doucement, parce que si c’était le cas, j’aurais les plus beaux colliers et je voyagerais à travers le monde entier et vivrais dans le luxe. C'est peut-être pas si mal vu ma situation actuelle. Easy life, héhé !

__ Et si tu venais mais genre, sérieusement ?
J’hausse un sourcil en le regardant droit dans les yeux pour vérifier si elle le pense vraiment.
__ Ce serait géniale, on s'amuserait trop toute les deux à New York !
__ Haha ! Oui, ça j’en doute pas…
__ En fait, c'est même pas une question, tu viens un point c'est tout.

Wut-wut-wut ! WHAT ?! Je n’ai même pas le temps d’en placer une. Edgar nous interrompt en venant hocher la tête devant Victoria -meaning : l’avion est prêt à décoller miss- qui se lève aussitôt pour me choper par le bras. Je bredouille quelques excuses alors que je me fais kidnapper par la reine. En fait je suis flattée de l’intérêt, mais, mais…

__ Wait, Vic. J’ai à peine 20 $ sur moi. J’ai pas de fringues. Et ma mère, faut que j’la prévienne…
__ Ça veut déjà dire que tu acceptes de m’accompagner…
Et merde, je me suis fais eue. Erreur de formulation. Mais elle a l’air tellement satisfaite de ma réponse que mon cœur n’a aucune volonté pour résister à cette force qui me pousse littéralement dans l’avion.
__ Le reste n’est que détails techniques que je vais régler.

Après être passée par une montagne de sentiments différents… Comme « No way ! Pas question que tu payes pour ma pomme. » Ou encore : « Charlie au pays des merveilles s’aventure telle Gulliver et les lilliputiens dans ce jet-privé démesuré ». Au milieu de ce monde qui n’est pas le mien –je me sens toute petite-, un rien émoustille mon esprit. Et rien (ou presque –Edgar is watching me) ne me retient d’appuyer sur tous les boutons qui passent sous mes mains curieusement baladeuses. Tactile, faut que je touche pour sentir les textiles et les bois de qualité glisser sous mes doigts ici et là. I’m impressed. Ça me laisse sans voix pendant toute mon exploration. Bon la déco very pinky, c’est pas mon style, mais comme on dit, chacun ses goûts. Et puis ça fait très « Queen Bee ». Au final, on s’y retrouve. Je me sens moins perdue. Mais je suis déçue. Parce que avec seulement trois heures d’avion, j’aurais pas eu l’occasion de tester le lit queen-size qui doit garantir des rêves dignes du swassanteneuvième ciel. (bouh cey nul comme jeu de mots, je sais…)

Nous arrivons en pleine nuit et la Big Apple nocturne ne fait qu’accentuer ce sentiment de n’être qu’une fourmis parmi d’autres. Pendant tout le trajet en limo, j’ai le nez collé à la vitre, ne sachant réellement où et quoi regarder. Trop lumières qui clignotent, je suis abasourdie -silencieuse pour mieux capturer chaque image dans ma mémoire- mais au final, je finis un peu aveuglée quand même. En arrivant au QG de la famille Hatfields, un encas nous attend, dont on profite tout simplement sur un autre lit immense.

Entre deux bouchées, je balbutie un « J’vais me perdre pendant mon sommeil avec un lit pareil… » Et en levant les yeux sur la présidente des cheerleadeurs, je comprends bien vite que je ne dormirais pas seule. Sourires complices. Je crois qu’il va falloir que je me fasse à l’idée que pendant quelques jours, Victoria fera de moi ce qu’elle veut et qu’elle imposera ses desideratas. Je vais devoir me synchroniser à son rythme et je n’y vois aucun inconvénient. Ça fait du bien d’être ailleurs.

__ Et sinon chef, c’est quoi le programme de demain ? T’as pas peur que je sois dans tes pattes ?

À vrai dire, je le sens gros comme une maison que je vais encore en prendre plein la vue. On parle de Victoria S. Hatfields là. Mais pas question d’être une potiche non plus. J’ai assez confiance en mes capacités d’adaptation. Je trouverais bien de quoi être utile pour supporter la reine dans ses attributions.

__ J’essaierais d’être sage comme une image et de pas « trop » te déconcentrer dans tes missions.

Grand sourire merdique à son attention alors que je croque une dernière fois dans ce muffin à la cerise divin.

Parce que qui dit rouquine dans le coin, dit foirage pas loin.

#ff6633 fin août // non toua t bayl rrawr~ // ah et sorry, j't'ai fait parler sans te demander avant si ça t'irait. j'corrigerais sans sushi si il faut. (;

do not miss your chance to blow

success is my only motherfucking option

Le kidnapping de Charlie devait être l'une des meilleurs idées ayant effleurer son cerveau ces derniers jours. Rien que pour la voir s'extasier devant tout ce luxe et tripoter chaque boutons qui lui passaient sous la main, ça valait le coup de l'emmener. On aurait dit une enfant qui découvrait Disneyland, ou son cadeau de Noël. C'était franchement cute et Victoria n'avait pu s'empêcher de craquer un sourire affectueux.

Durant le vol, Victoria fut trop occupée à bavarder avec la rousse pour se soucier de quoi que ce soit d'autres. Elle ne se rendit compte de leur arrivée qu'à l'atterrissage de son jet. Au loin, on distinguait la ville de New York, brillante de milles feux. Les buildings étaient toujours éclairés à NY, les magasins constamment ouverts et les rues incessamment bondées. On ne pouvait poser un pied dehors sans se retrouver mêlée à une multitude de gens. Malgré cette population considérable, les individus de cette métropole étaient pour la plupart serviables et dotés d'une grande bonté. L'anglaise se souvenait d'un jour où elle avait oublié son téléphone dans le taxi et qu'un homme infiniment charitable avait arpenter chaque street de la ville pour le lui rapporter. Ou alors, le moment où son porte feuille glissa de sa poche et qu'une veille dame le lui avait ramener à son ancienne école. Ah New York, qu'est ce qu'elle adorait cette ville, capitale économique des États-Unis. Elle s'y sentait tellement bien, tellement en sécurité. Plus tard, ce sera ici que la Queen habitera.

Le crissement des pneus de la limousine la tirèrent de ses pensées. À sa droite trônait l'imposant Hatfields Hotel, signifiant leur arrivée. En observant la masse de personnes faisant des aller-retours au sein de l'hôtel, ainsi que les quelques paparazzis postés devant l'entrée pour guetter l'arrivée d'individus célèbres (car oui, l'hôtel accueille bien souvent des stars ou autres), Victoria devina que l'établissement touristique était toujours aussi plein et populaire. Lorsqu'elle descendit de la voiture, il y eut besoin de quelques gardes du corps pour frayer un passage aux deux amis entres les journalistes et les photographes. Y étant habituée, la rose sourit simplement à quelques uns des paparazzis et s'engouffra dans le building. Directement, le personnel les conduisirent au dernier étage, là où se trouvaient l'une des plus grandes et plus belles suites de l'hôtel, construite spécialement pour l'héritière des Hatfields. Il y résidait un grand nombre de ses affaires et Victoria s'y sentait chez elle. Le must du must restait quand même tout les services et les privilèges auxquels elle avait droit. C'était bien quand même, de posséder des parents riches.

S'installant sur son lit afin de déguster un encas spécialement conçu pour notre duo, la capitaine des cheerleaders rigola à la remarque de son amie photographe. Fourrant un choux à la crème dans sa bouche, elle écouta la question de Charlie et esquissa un rictus malicieux à l'entente de celle ci. Oh son planning de demain... Il n y avait pas un seul trou à combler, tout était déjà prévue et préparée à l'avance.

« Et bien pour commencer, on va devoir se lever vers 6h15, car à 7h on déguerpira de l'hôtel. On aura 45min pour se préparer et petit déjeuner mais ça devrait être suffisant. La journée débutera par un shooting en studio. » entama Victoria sur un ton enthousiasmé. « Ensuite, on retournera ici, on prendra une pause déjeuner et on se rendra dans une chambre spécialement prévue pour une série d'interview. La journée se terminera sur un gala organisée par mon père. » conclu t-elle.

Elle fit un clin d'œil à Charlie. Cette dernière ne savait même pas ce que Victoria lui avait prévue avant le gala. La tenue choisie pour ce genre d'événement devait être chic et luxueuse, la coiffure accordée à cette dernière et les ongles vernis à la perfection. La rouquine allait en voir de toutes les couleurs.

J’essaierais d’être sage comme une image et de pas « trop » te déconcentrer dans tes missions.
« Mais je n'en doute pas, hihi. Bon par contre, vu qu'on se lève tôt demain, il faudrait qu'on aille se coucher, pour ne pas devoir se lever complètement dead. »

Aussi dit, aussitôt fait, Victoria se glissa sous les draps et lança un rapide bonne nuit à la manager, avant de plonger dans un profond sommeil.

Dring dring. (on applaudit ma fabuleuse imitation du téléphone) C'était la réception qui appelait, pour prévenir Victoria qu'il était temps de se lever. Elle poussa un grognement plaintif et se leva après quelques instants de répits. Charlie par contre, n'était toujours pas debout. Un large sourire étira ses lippes et s'emparant d'un coussin qu'elle lui balança à la figure, l'anglaise lui cria joyeusement de se lever. Une fois cela fait, ses pieds la menèrent à la salle de bain, où elle dût se préparer en quatrième vitesse. Puis, pile au moment où la rose enfila finalement des habits, le room service arriva, apportant avec lui le petit déjeuner. Croissants, pains au chocolat, oranges pressées, salade de fruits, œufs brouillés et toast grillés, tout les mets les plus appétissant trouvaient places au cœur de ce repas. La Queen se lécha les lèvres et commença à se servir.

Une fois le petit déjeuner engloutit par les deux amies, elle enfila ses baskets à talons. Ceci étant fait, Victoria se dirigea vers la porte, coulissant un regard complice vers la rousse.

« Ready ? » fit-elle avec un sourire.

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J’hésite. Non j’hésite vraiment. Entre étouffer un grognement dans l’oreiller ou ne rien dire du tout. C’est quoi ces façons de réveiller son otage ? Un savant mélange de douceur et de voix suraiguë qui nous ordonne de se lever = une reine enchantée et bien trop excitée pour l’endormie que je suis. Mais étant beaucoup moins réactive au saut du lit, je me fais docile, prenant tout de même le temps de réveiller mes muscles en me prélassant lascivement dans ces draps de soie. Faut pas s’habituer au luxe, surtout pas. Petit tour dans la salle de bain sur les chapeaux de roues. À peine le temps de m’étonner sur les fringues que le personnel de Victoria a laissé à mon attention me vont à la perfection. Ils ont pris mes mensurations pendant la nuit ou quoi ? Bref. Détail vite oublié lorsqu’il faut avaler en quatrième vitesse les œufs brouillés, le jus d’oranges, pressées s’il vous plaît.

Dans la grande voiture qui nous emmène au studio photo, je miaule doucement en demandant à mon guide si elle pense qu’on aura un café en arrivant. Vic’ rigole immédiatement, parce que la question ne se pose même pas en fait. Oh ok. Naïveté spotted.

La Grosse Pomme au levé du jour grouille déjà de gens affairés. Et lorsqu’on arrive au studio photo, c’est déjà l’effervescence. L’héritière Hatfields est accueillie comme il se doit et moi aussi par la même occasion. J’ai réussi à choper mon téléphone avant qu’ils embarquent nos petites affaires. Et à peine débarrassées, que Victoria est entrainée dans la tourmente. Rapide briefing sur le déroulé de la séance : les objectifs, les produits à mettre en avant, le timing serré et le tout, alors que Mademoiselle passe entre les mains expertes des stylistes, maquilleurs, coiffeurs.
La rose n’hésite pas à apporter son grain de sel, juge rapidement ce qui serait mieux de faire, autant dans la façon de faire que dans les scénarios de mise en scène proposés. Et elle est écoutée, respectée, ils lui font confiance. Moi, je suis juste bluffée. J’observe sagement ce ballet d’expert, comme si mon esprit cherchait à enregistrer tout ce qui pourrait me servir plus tard. Je ne m’en rends pas vraiment compte. C’est d’ailleurs Vic qui vient me taquiner du coude en disant qu’il fallait que je me décontracte. Il n’y a aucune pression à avoir ici –à part peut-être pour elle et les autres, mais pas moi. Mais c’est vrai que mes muscles se sont sérieusement tendus aux contacts de tous ces professionnels. Watch and learn, me dit-elle confiante. Profites-en, ajoute-t-elle. Et c’est open-bar côté café et viennoiseries, conclue-t-elle en me faisant un de ses clins d’œil coquin. Je pouffe de rire en acquiesçant d’un bref Ok-ok, c’est noté.

__ Ho et… C’est bon si… « j’instagram » un peu les coulisses du shooting ? Ça pose problème ? De toute façon, j’ai pas des tonnes de followers, mais j’en connais qui seraient intéressés de voir Queen Bee en action.

Taquinerie gentiment retournée. Aucune objection soulevée dans le studio. So be it. La suite s’enchaîne plutôt rapidement. La modèle termine sa préparation et on la guide jusqu’au lieu du crime pour la mise en place. L’assistant du photographe me guide également, sympathique. Son boss l’est aussi d’ailleurs. J’accroche bien avec ces deux-là. Coup d’œil à Vic’, sourires complices communs qui confirment la conclusion de mes pensées : ils sont ensemble. C’est tellement cliché. Mais tellement drôle. Je lui mime grossièrement que c’est quand même bien dommage avec ce matos-là -a.k.a les fesses de l’assistant. Elle pouffe de rire alors qu’elle est déjà sous les projecteurs. Les deux bons hommes lèvent le nez de leurs appareils, surpris. Et je ravale mon propre rire. Un peu de sérieux, merde. Ils sont en plein calage lumière quand même.

Anyway. Le vrai travail commence enfin pour les photographes, le staff et l’actrice principale. Même si en réalité, mon attention se porte finalement plus sur le photographe que sur Vic. Comment il drive son équipe, comment il la dirige elle, les ajustements qu’il fait au fur-et-à-mesure que la séance avance. De manipulations en réglages techniques, ma curiosité me pousse à glisser quelques questions à l’assistant ici et là, à jeter un œil au logiciel de traitement de photos sur lequel on peut voir le résultat quasi-instantanément. Je prends des notes. Enfin c’est tout comme. Je tique à certains moments, j’aurais pas fait ça comme ça. Et juste après, ils opèrent quelques changements qui abondent dans le même sens. C’est rassurant.

Entre deux changements de décors, on se retrouve autour d'un café. Victoria gère indubitablement son rôle. Les vêtements et accessoires sont juste parfaitement mis en valeur si c’est elle qui les porte. Je n’ai pas retenu le nom des marques dont elle est l’égérie, mais ils ont fait le bon choix à mon sens. Mmh… En revanche, les trucs trop posés, trop scénarisés n’ont jamais été ma tasse de thé et je ne me retiens pas d’en faire part, histoire de voir ce qu’ils en disent et comment ils répliquent.

__ Ouais, j’sais pas, j’trouve ça trop… polissé, ça fait pas vraiment naturel. Mais bon évidemment, vous travaillez pour des marques qui ont une certaine image et tout… C’est juste pas trop mon truc, je pense.

Vic nous laisse argumenter, sa propre assistante lui faisant checker des mails et signer des papiers. Le photographe m’explique qu’il était n’était pas dans ce milieu-là avant, à l’inverse de sa moitié qui baigne dedans depuis le départ. On échange sur les formations et eux-mêmes sont en désaccord, l’un sort d’une école, l’autre a appris sur le terrain grâce à de bonnes rencontres. Papotage intempestif, interrompu par Miss Hatfields qui nous met tous d’accord en pointant du doigt l’arrivée d’autres mannequins. Elle souligne à juste titre que c’est tout de même dans ce genre de shooting et pas ailleurs qu’on a le plus de chance de profiter d’un tel spectacle : model de la catégorie "mâle" et "shirtless". Petit blanc dans l’assemblée. Tous sur la même longueur d’onde. Même si je chipote quand même encore un peu.

__ Ah mais j’tiens quand même à dire que dans le milieu sportif, tu dois en voir passer des pas mal quand même. ‘fin, j’dis ça, j’dis rien…

Réplique direct de Vic' à la sauce "c’est vrai que t’es déjà habituée, mais ils ne sont pas aussi parfaits". Je ne dis rien en me contentant de dodeliner de la tête. Qui a dit que je cherchais à faire glisser un regard gourmand sur la perfection. Ça manque de reliefs sinon. Quoique… Faut pas cracher dessus non plus.
Mon buste s’incline, mon regard -un peu affamé- suit les mouvements du mannequin qui sera le partenaire de Victoria pour quelques photos supplémentaires avec le changement de plateau. Elle me chahute à me faire trébucher, ne manquant pas de me charrier.

__ Bah quoi ?! J’suis humaine hein… Haussement d'épaules. J’vais pas non plus me retenir de regarder quand y a des belles choses à voir.
Fausse candeur. Je fais rire le staff qui va me coller l’étiquette de la rigolote de service. Deux claquements de mains nous remettent dans le tempo. Le photographe lance la nouvelle séance.

The show must go on~

#ff6633 fin août // J’te mets de mon franglais merdique vu que tu trouves ça rigolo (; // et j'arrivais pas à choisir l'image d'en-tête du rp du coup, j'mets de la musique. voilà!