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 LOST

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MessageSujet: LOST    LOST  1400359500-clockJeu 21 Aoû 2014 - 2:19

Show me how to lie

Elle commençait à douter, à réfléchir. Elle regarda encore une fois les LMS échangées avec Anarchy avant de les ranger bien soigneusement à un endroit où personne ne pourrait les trouver.
Perplexe, elle s’allongea dans le lit de Sony tout en fermant les yeux. Elle devait penser à autre chose comme par exemple à ce qu’elle avait fait aujourd’hui c’est-à-dire, rien de trépidant. Durant les cours, elle n’avait cessé de guetter du coin de l’œil les réactions d’Oswald. Plus elle l’observait et plus elle le détestait. Ses manières arrogantes, sa voix remplie de sarcasme lui donnait simplement l’envie de l’étrangler. Et quand enfin la sonnerie retentie, elle se fit bousculer par une personne un peu trop pressée. Non mais sérieusement, c’était quoi ces gens mal-élevés ? Elle grogna tandis qu’elle se redressa en saisissant sa tête entre ses mains. Elle avait une migraine atroce qui commençait vraiment à lui taper sur le système. Et ce qui était arrivée à Anarchy n’arrangeait pas les choses. Elle pensait trop, elle réfléchissait trop.
Pourtant, elle était bien trop stoïque face aux évènements récents. Elle se revendiquait pro-Red mais elle n’agissait pas. Des personnes prenaient tout pour eux juste à cause d’un système inégalitaire. Une société pourrie qui mettait en avant les plus forts. A ce moment, elle se dégoûtait d’être une A et d’avoir pu profiter de ces privilèges. Fierté de la classe A ? Foutaises. C’était juste de l’égocentrisme mal placé. Au fond, elle se sentait coupable, vraiment coupable. Parce qu’elle ne faisait rien, elle ne levait même pas le petit doigt. Elle promettait de protéger tous ceux qui lui étaient chers et au final, c’était toutes des promesses en l’air. Elle en avait juste ras-le-bol de ne servir à rien. Elle éveillait en elle cette crainte enfouie au plus profond de son être. Est-ce qu’elle était vraiment quelqu’un en qui on pouvait avoir confiance ?

Dans le silence de la chambre, le bruit sourd de casse la fit sursauter. Elle sortit rapidement de la chambre pour se diriger vers la sienne. Elle toqua puis après quelques instants de réflexions, elle entra sans plus attendre. Après tout, c’était sa chambre, même si elle était squattée. Son regard vrilla vers les sols pour voir les dégâts mais rien d’important. Finalement, elle décida de relever les yeux vers la personne qui en était à l’origine. Gautier.
Un instant. Une seconde interminable.
Un bourdonnement qui fit siffler ses oreilles, le sang qui pulsait violemment dans chaque nerf, les flashes, les images qui défilaient à toute vitesse dans son esprit. Tellement déconcertée et choquée, que ses genoux cédèrent, la conduisant directement vers le sol. Le regard vide fixant un point invisible, elle ne pouvait constater qu’avec crainte ce qu’il se passait dans sa tête. Cette sensation familière, ce genre de vision qu’elle connaissait plus que quiconque ici. C’était impossible, c’était juste impossible. Pas maintenant. Pourquoi ? Son esprit s’embrouillait, elle se perdait dans des souvenirs qui n’étaient pas les siens. Puis tout à coup, plus rien. Plus une seule image. Juste le vide de son esprit déboussolé. Mais elle l’avait vu. Elle avait vu Oswald qui avait révélé être la cause de l’amnésie d’Heath. Elle avait vu Oswald qui poussait Gautier à s’en prendre à lui. Elle avait vu la lame aiguisée du couteau de Gautier. Elle avait vu Oswald qui dans son hypocrisie maladive, allait rendre Gautier coupable de ce qu’il n’avait pas fait. Et ce fut le déclic. Elle sera les dents, sa mâchoire se crispant. Ses poings se serrèrent tellement forts qu’elle pouvait sentir ses ongles qui commençaient à s’enfoncer dans sa chair. Et surtout, elle sentait la colère, la haine qui grondait dans ses veines. Elle perdait tout son sang-froid. Pire que tout, elle n’avait pas protégé Gautier. La culpabilité qui la rongeait, la flamme de la rancœur qui s’embrasait, elle pétait littéralement un câble. Actuellement, elle n’avait qu’une seule chose en tête, se charger de ce blaireau. Elle perdait son calme. Elle ne voulait pas qu’on s’en prenne à ses proches. La réalité la rappela. Elle se leva, non sans mal, titubant vers le bureau où elle prit appuie. Ses jambes tremblaient de rage. Bête déchaînée. C’était tellement facile de la mettre en colère finalement. Elle ria intérieurement. Elle reporta son attention vers Gautier qui semblait aussi perdu qu’elle à cet instant. La colère céda de la place à l’inquiétude. Et si ? Non c’était impossible. Elle n’avait pas pu lui faire ça. Lui faire ça à lui. Craintive, la main tremblante, elle saisit l’épaule de Gautier en la secouant légèrement. Qu’est-ce qu’elle avait fait ?


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MessageSujet: Re: LOST    LOST  1400359500-clockJeu 21 Aoû 2014 - 23:51
Perdu.

Déçu, énervé, soulagé. Le rendez-vous avec Gabriel s’était passé d’une bien meilleure façon que prévu. Contrairement à ce que je pensais, j’avais, à mon sens, réussi à retourner la situation. Si je n’étais pas certain d’obtenir des résultats, je savais néanmoins qu’il n’y aurait pas de conséquences - si mon pouvoir pouvait me faire coller, il ne me ferait pas renvoyer. Au contraire, j’étais, avec Pytha, l’un des détenteurs de dons les plus dangereux du pensionnat du fait de mon manque flagrant de contrôle. Si Heath ne risquait pas de chambouler le monde plus que ça avec sa lecture de pensées, j’étais bien différent. J’étais incontrôlable, ou presque - et cette après-midi l’avait prouvé. J’étais revenu, avais écrit un lms à Ruthel pour le tenir au courant de la déposition de Gabriel, puis répondu à ce dernier. Là, je m’étais fondu en un sourire de satisfaction, ayant une fois pour toute signé ma revanche.

Seulement, ça n’arrangeait rien. Ce sourire s’était petit à petit effacé alors que je pensais sous la douche, me remémorais l’amnésie de Heath. Boule au ventre, je passais en revue tous les bons moments que nous avions passé avec la bande et dont le hall faisait parti. Je serrais les dents, sortis et pris quelques habits à la va-vite dans mon armoire et me rendis compte que j’avais pris ma douche sans même prendre le temps de me déshabiller. Perturbé, décidément - je quittais rapidement mes vêtements trempés et enfilais une tenue toute propre, posant une serviette sur ma tête. Machinalement, mes mains frottèrent mes cheveux et je m’énervais toujours un peu plus.

La vengeance n’avait rien arrangé, rien changé, rien ramené.
Ma main vient saisir le réveil et l’éclata par terre avec violence, impulsivité.

Mieux valait que ça tombe sur un objet plutôt qu’une personne, j’avais donc décidé de ne pas retenir mon geste. C’était sans doute égoïste et immature, mais j’étais calmé, et penché vers les morceaux de l’objet brisé. C’est à ce moment que quelqu’un toqua à la porte - je tournais la tête par réflexe, mais restais silencieux. Une solution. Vite. Je réfléchis à mille à l’heure, ne trouvant rien, mais décidais finalement de me détendre. Je n’étais pas à ça près - mais lorsque Crystal entra, je vis l’inquiétude sur son visage. Je mordis ma lèvre, rivais mon regard sur le sol, craintif d’avoir perdu sa confiance. J’avais promis de ne rien casser lorsqu’elle avait accepté de me prêter sa chambre, voilà que je brisais ma promesse - même si cet objet est à moi, les restes pouvaient être dangereux. Je me tournais vers elle, attendis qu’elle s’approche et m’apprêtais à ouvrir la bouche quand sa main se posa sur mon épaule.

Un flash, comme l’impression d’être noyé par mes souvenirs, d’être exclu de la réalité. Pendant une seconde qui parut une éternité, je me perdis dans mes souvenirs, me sentis loin de mon corps, de la chambre, comme si j’avais été démonté et remonté comme un vulgaire puzzle. Et puis, un choc électrique me renvoya à la réalité et mes yeux se plantèrent sur le réveil en miettes. A ce moment, tout me parut plus clair que jamais.

J’avais frappé Prudence de mon plein gré.
Je m’étais battu avec Anshu en y prenant plaisir.
J’avais failli frapper Alessandra, sauvé de peu par mon don.
Et enfin, je m’étais déchaîné contre Gabriel.

Violent. Incontrôlable. J’étais un monstre. Un être violent et impulsif, ce réveil en était la preuve. A la Jim’s Party, mon don s’était déclenché et cette autre part de moi m’avait calmé, ramené à moi-même. Elle représentait mon bon côté, mon salut. Elle était ma part d’innocence oubliée à la plage il y a maintenant presque un an. Elle était tout, tout ce que j’aurai voulu être. Mes yeux se plantèrent dans ceux de Crystal, croisèrent son incompréhension. Peur soudaine - je me levais du lit, m’écartais en longeant le mur, puis courus vers la salle de bain, m’enfermant à clef. Mais ça n’était pas suffisant. Je filais à l’autre bout de la pièce, me jetant presque dans la baignoire et tirais le rideau devant moi, prenant ma tête entre mes mains. Violence. Violence. Violence.

Mal omniprésent.
Incontrôlable.

« Viens viens viens. Sauve-moi s’il te plait. Sauve-moi. »


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MessageSujet: Re: LOST    LOST  1400359500-clockVen 22 Aoû 2014 - 1:38

Disillusionment

Crainte. Peur. Elle rencontre ce regard vide, ce regard qu’elle a connu plus vivant. Elle insiste, elle le secoue plus fort. Elle pensait déjà au pire. Elle en était persuadée. Elle voulait savoir. Elle le savait déjà. Les secondes s’écoulèrent trop lentement. Yeux dans les yeux, mouvement brusque. Elle n’eut que le temps d’y distinguer la peur avant d’observer fuir Gautier, impuissante. Elle tremblait d’autant plus. Son visage se baissa vers ses mains qu’elle scruta. Horreur. Elle tourna de nouveau la tête vers le miroir présent dans la pièce. Elle observa son reflet. Elle pâlissait à vue d’œil, son visage se décomposait. Monstre. Elle était un monstre.
Désillusion.
Elle l’avait blessé. Elle avait altéré sa mémoire sans s’en rendre compte, sans pouvoir maîtriser quoique ce soit. Qu’elle était faible Crystal quand elle était sentimentale. Son cœur commençait à tambouriner violemment dans sa poitrine. Boule dans la gorge, elle avança doucement pour sortir de sa chambre. Son cerveau ne suivait plus. Elle avait fait du mal à quelqu’un. J’ai fait du mal à quelqu’un. Cette phrase se répétait en boucle dans son cerveau. J’ai fait du mal à Gautier. Elle ne le supportait pas. Elle ne le supportait déjà plus. Trop vite secouée, trop vite choquée. Rien que la possibilité de commettre quelque chose de blessant était impensable pour elle. Pourtant elle l’avait fait. Sa hantise, son cauchemar. Le pire acte qui pouvait la déboussoler, la transformer en une coque vide.

Elle avançait, pas à pas, lentement, fixant le sol. Panique. Gautier lui revint en mémoire. Dénuée de pensée logique, elle se précipita vers la porte qu’elle tenta d’ouvrir en vain. Elle toqua, poussa. Mais rien, aucun bruit. Elle voulait crier. Elle voulait pleurer. Mais toutes ses émotions refusaient  de s’imposer. La seule pensée lucide qu’elle put avoir fut de saisir une pince qui traînait sur la table de cuisine et de forcer le verrou avec. Elle tremblait trop pour y arriver correctement, elle forçait, elle forçait tellement qu’elle s’emmêlait dans ses gestes. Affolée. Maladroite.
Le cliquetis de la serrure fut une douce mélodie de courte durée à ses oreilles. Sans perdre une seconde, elle défonça pratiquement la porte pour pénétrer dans la salle de bain. Elle le cherchait des yeux. Elle entendait ses plaintes. Comme un poignard qui s’enfonçait dans son cœur, elle avait peut-être détruit un être cher. Doucement, elle fit le court chemin vers la baignoire. Brusque, elle tira le rideau pour dévoiler cette scène qui s’incrustait douloureusement dans son esprit. Elle avança sa main pour le toucher mais elle amorça son geste. Elle ne pouvait pas, elle ne pouvait plus le toucher. Sinon, elle lui ferait mal. Encore et encore. Elle baissa les yeux. Les larmes lui voilaient la vue. Elle se laissa tomber à genoux, faible, impuissante. La culpabilité lui dévorait le cœur. Des nouveaux flashs défilèrent dans son esprit. Elle constata son « œuvre », horrifiée. Et elle ne pouvait rien y faire. Elle ne connaissait rien de ses souvenirs d’avant. Le processus était irréversible. Douleur. Tristesse. Elle était perdue. Totalement perdue.

« Pardon… Je suis tellement désolée. »

Le murmure d’une faible excuse. Elle était perturbée. Perturbée par la guerre des classes. Contrariée par la montée de la violence. Choquée par ce qu’elle avait fait. Ses doigts s’entremêlèrent dans ses cheveux qu’elle tira. Elle ne comprenait plus rien. Elle avait de plus en plus envie de vomir. Sa migraine lui donnait envie de se claquer la tête contre les murs. Dents serrées, elle ravala les larmes qui menaçaient de tomber. Puis, puisant dans ses dernières forces, elle passa par au-dessus la baignoire pour aller rejoindre celui qu’elle considérait comme son petit-frère. Délicatement, elle saisit ses mains pour les écarter de son visage. Elle attendit. Une, deux secondes. Puis elle le prit dans ses bras, en forçant pour ne pas qu’il se débatte.
Est-ce qu’elle pouvait vraiment lui dire ce qu’il s’était réellement passé. Peut-être que lui dire la vérité serait encore plus blessante. Et s’il la fuyait ? Et s’il la rejetait ? Elle ne le supporterait pas. Lacérant sa lèvre inférieure, elle s’enfonçait dans ses choix. Lâche et égoïste. Elle ne pouvait plus rien dire.



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MessageSujet: Re: LOST    LOST  1400359500-clockVen 22 Aoû 2014 - 13:50
Sauve-moi. Je serre mes doigts un peu plus, agrippant mes cheveux comme une attache à la réalité, ferme les yeux pour y échapper. Paradoxe. Lâcheté. Mes dents se serrent, me laissant marmonner quelques mots à l’égard de ma seconde personnalité. Sauve-moi. Viens comme tu l’as fait à la Jim’s, viens comme tu l’as fait avec Gabriel, ramène-moi. Je secoue la tête, tente d’effacer les flashs d’images qui s’infiltrent en moi. Je suis l’unique responsable, et maintenant tout m’est clair. Ces trous de mémoire incessants, ces pertes de conscience prennent aujourd’hui leur sens. Tout était flou dans mon esprit, à présent ces passages sont clairs, cette colère qui voilait mes souvenirs a disparu - le contact de Crystal a sans doute ravivé ces mémoires. Je cherche dans mes souvenirs, tente de me souvenir de la nature de son don.

Aucune idée. Effacé. Comme un réflexe, comme un système de défense. Un nouveau don peut-être. Je prends le temps de réfléchir, coupe court à mes pensées noires pour les accorder à cette journée. Se pourrait-il qu’elle ait altéré certains événements par mégarde ? Je me connais mieux que quiconque, je sais ce que j’aurais fait dans un tel cas - je me serais isolé, et ce plus de deux semaines. Si je n’avais pas été capable de garder le contrôle après tout ce temps, j’aurai très certainement de nouveau entrepris de rester seul en changeant de cabane. Alors pourquoi suis-je là ? Je tente de trouver une explication, reste bien incapable de lier les événements par une raison logique. Je suis ici parce que ma cabane n’a plus d’électricité, j’ai pris une décision égoïste en voulant venir ici, près des gens. Je savais que la 13 serait très certainement désertée, j’aurais pu y rester. Je pose mes mains devant mon visage, mords ma lèvre en réussissant à la faire saigner.

Egoïsme. Et cette fois, l’acte n’est pas d’une petite envergure - je respire, tente de reprendre mon calme alors que la porte explose, laissant place à Crystal. Je reste immobile, ne lui accordant pas un regard - trop centré sur mon propre mal. Malaise. Perdu. Totalement perdu. J’entends son murmure, tente d’étirer mes lèvres en un sourire rassurant mais rien ne vient. Je m’écarte de nouveau par réflexe, tente de rester le plus loin possible - mais c’est Crystal et je sais qu’elle ne partira pas. Elle me rejoint, écarte mes mains puis se fond en une étreinte qui me surprend d’autant plus. J’ai le réflexe de chercher à me débattre, mais finis par me raviser. La chaleur de l’instant me fait l’effet d’une décharge électrique, me fais comprendre l’importance qu’elle a.

Une grande soeur, une mère. Tout ce que je n’ai pas eu, tout ce dont la vie m’a privé. Aujourd’hui, elle est là pour m’aider et rattraper ses erreurs et je ne peux pas me permettre de lui ôter cette chance. Mes bras s’entourent autour d’elle aussi et je ferme les yeux, me détendant l’espace de quelques instants. C’est un nouveau risque que je prends, le risque de blesser quelqu’un, mais j’ai décidé de lui faire confiance. J’ai décidé de passer outre mes propres principes pour une fois, de lui faire confiance comme je l’ai déjà fait. Elle a su m’arrêter une fois, elle saura le faire une seconde fois. Je m’écarte un instant, m’adosse au mur et soupire, laissant retomber toute la pression et la peur de l’instant.

« … Pourquoi suis-je ici alors que j’ai blessé plusieurs personnes ? J’aurai dû m’éloigner à nouveau. Je me souviens du rendez-vous avec Oswald tout à l’heure, la colère d’apprendre qu’il avait effacé la mémoire de Heath. Je l’ai frappé et... mon don m’a sauvé une fois encore. »

Les événements récents sont plus flous et je les énumère un à un, prenant mon temps. Je respire, évitant de perdre toute lucidité comme je l’ai fait.

« J’ai écrit un mot au directeur, puis à ce type, et… Je me souviens que j’étais énervé pour Heath. J’ai balancé mon réveil. Cette fois, mon don n’a pas pu me ramener à la raison. Je sais que... Je ne comprends plus rien. C’est illogique. »

Lost.
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MessageSujet: Re: LOST    LOST  1400359500-clockJeu 9 Oct 2014 - 14:45

Lost

Dans ce monde solide qu’elle avait tenté de rendre parfait, elle s’était engouffrée dans la faille qu’elle aurait voulue dissimulé.

Elle resserre plus fort ses bras autour de Gautier, pense à ce mal provoqué. Elle luttait contre elle-même, contre sa franchise. Révéler sa bêtise ou non. Perdre une confiance ou non. Chamboulée dans ses choix, elle ne savait plus quoi faire. Elle essaie de calmer les visions qui défilent à nouveau dans son esprit. Elle veut les chasser, ne plus rien voir sans y avoir le droit car elle causerait trop de mal.
La mâchoire toujours crispée, elle se fige un peu plus à ces nouveaux souvenirs qu’elle venait de créer.  Le changement est humain, mais celui-ci était incontrôlable. Comme tout le reste. Comme le pensionnat. Comme la guerre des classes.

Finalement elle relève la tête pour affronter ce regard. Elle le regarde soupirer. Elle se sent mal, baisse de nouveau le regard. A chaque mot qu’elle percevait, elle ressentait comme une pointe au cœur. Il n’avait rien fait et elle le savait. Les autres aussi le savaient. Finalement, elle soupire longuement ne sachant pas comment lui répondre. Elle se sentait fatiguée, usée de tout ce qu’il se passait en ce moment.
Elle était passée à côté de beaucoup de solutions, elle voulait remédier à toutes ces inégalités, cette violence. Plus que tout, elle voulait protéger ceux qu’elle aimait. Plus qu’un mal, plus qu’une phobie, elle haïssait voir les autres souffrir et haïssait en être la cause. Petit à petit, elle se réveillait. Enfermée dans son égoïsme de toujours voir un monde parfait, elle restait aveugle face aux malheurs des autres. Trop occupée à entretenir son bonheur à elle. Oui. Elle était éreintée de rester toujours la même. Ses promesses n’étaient au final que du vent. Elle n’était pas une personne de confiance. Elle n’était pas une véritable amie. Elle n’était rien d’autre qu’une hypocrite. Se confronter à cette réalité qu’elle pensait vraie lui inspirait plus de dégoût qu’elle ne le pensait.

Lost. Elle était perdue.

Elle se relève, repasse au-dessus de la baignoire sans dire un mot. Dos à Gautier, elle fixait un point invisible devant elle. Elle se vide l’esprit, ne bouge plus pendant quelques instants. Mécaniquement, elle se retourne et observe son ami. Elle tente de sourire mais elle n’y arrive pas. Elle tente de parler mais aucun son ne souhaite franchir la barrière de ses lèvres. Finalement, c’est son bras qui vient se poser sur l’épaule du brun tandis que ses lèvres s’appuient sur son front, dans un geste maternel.

« Je te promets que je vais tout arranger… Je suis vraiment désolée... »

Elle chuchote, sa voix refusant de s’élever davantage. Elle lui lance un faible sourire avant de s’éloigner et de fuir, lâchement. Elle s’éloigne de Gautier, de la salle de bain, de la cabane. Elle avait besoin d’air frais, de se trouver ailleurs. Elle continuerait sa chute sans jamais ne pouvoir remonter.





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