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 Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah

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MessageSujet: Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah   Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah 1400359500-clockMar 23 Sep 2014 - 12:51
"We are trapped,
so how are we supposed
to set us free
from our own feelings ?

Sortie de cours. C’est la cohue dans les couloirs. Et ce ne sont pas les poussins qui calment l’effervescence. Au contraire. J’abandonne Morgan après une gentille béquille à l’arrière de son genou gauche. Ou comment stopper le flux de conneries qu’il peut débiter en moins d'une seconde. Il râle vulgairement. Je souris simplement.

__ Moi aussi, j’t’adore Gueule d’Amour.

Et je me tire en vitesse pour esquiver les représailles du blond rebelle. Je préfère prendre l’ascenseur. Avant de rejoindre la cabine de fer, je m’arrête près d’un Skygge en petite forme pour lui glisser que, si il veut, il peut passer à mon bungalow. Anytime. Je lui ferais un p’tit truc à manger. On s’lance des défis avec Étienne et j’explore doucement la cuisine non-épicée. Peut-être que ça lui conviendra mieux et apportera un peu de douceur à son âme en peine. Et même si je connais sa douleur, je sais que Pytha et Ève ont été très présents pour lui. Et c’est le plus important, surtout par rapport à mon maigre soutien. C’est vrai que j’étais pas vraiment là à ce moment-là, mais de toute façon, à quoi on pouvait s’attendre de ma part ? Zéro pointé en amitié ou dans tout ce qui a trait aux relations humaines. C’est de notoriété publique maintenant. Peu importe. C’est fait, c’est fait. Je peux toujours essayer de me rattraper à partir de maintenant. Un tendre sourire s’étire sur mes lèvres pour mettre fin à cette parenthèse.

Et je ne dis rien sur le fait qu’il peut venir avec Pytha. Je ne sais pas si les mecs parlent de ces choses-là entre eux. Mais apparemment notre Miss Scoop intersidérale également digne représentante des D se plaît à chuchoter avec Holly sur mon passage. Je les sens bien leurs regards affamés. Donc je me stoppe à leur hauteur, la main accrochée à mon sac à l’épaule. L’une me demande si j’envisage de faire ma pause à l’étage inférieur. L’autre minaude un temps puis se met à exiger des détails pour savoir si il embrasse bien, si on se tient par la main et patati et patata. Et mon esprit hurle « oh my god ». Discussion de filles que je vais détester. Du coup, je tourne court à la conversation en fanfaronnant -tout sourire et fièrement, alors qu’au fond, je suis juste ultra-gênée : c’est « private » et ça fait à peine deux jours, so calmez vos ardeurs. La curiosité est un vilain défaut, vous savez.

Je vais l’atteindre l’ascenseur ou pas ? Mon œillade me trahit, elles acceptent de me libérer en répliquant que j’étais pas sympa, rabat-joie. Le bout de ma langue filtre entre mes lèvres. J’m’en-foutiste. Comme si j’allais leur avouer combien les baisers de Pytha me font de l’effet. Même pas en rêve.

Et c’est avec cette pensée en tête que j’entre in extremis dans la cabine. Les portes se referment en frôlant mon dos, tandis que mon regard tombe dans celui de Hannah.

__ Salut…

Je me décale après avoir appuyé sur le bouton menant au rez-de-chaussée. Puis je me pose à ses côtés, contre la paroi. Mes jambes se croisent. … Je me penche légèrement en avant en inspirant profondément. C’est bizarre, on s’est pas vraiment vues depuis mon déménagement. Et honnêtement, Hannah en colocataire… C’est une bénédiction comparé à Dixie. Elle me manque un peu beaucoup, Hannah.

__ Ça va ?

Tentative de sourire maladroit. Parce que j’ai bien senti son recul. Et sa froideur ? Il y a un malaise évident. D’un doigt replié, je me frotte la pommette. J’avoue que j’ai retenu un bâillement aussi. L’excitation et la pression qui se relâchent ont fait ressortir ma fatigue. Donc, fallait pas compter sur mon cerveau pour chercher des raisons –comptant bien sur le fait qu’elle ne dira peut-être rien- ou anticiper ce qui allait se passer par la suite, dans cet ascenseur.

Ascenseur diabolique. Objet vicieux. Il y a une soudaine chute de tension. Et tout se bloque. La lumière de secours s’active presque instantanément. On va rester suspendue là -entre deux étages- un p’tit bout de temps, je le sens gros comme une maison. Un pas en avant pour appuyer sur le bouton de secours. Mais on sait tous que c’est pour la forme. Il n’y a pas de technicien. L’engin redémarre quand bon lui semble. Il faut juste prendre son mal en patience.

Je laisse échapper un soupire, tout en plaquant à nouveau mon dos contre la paroi en métal. Le sommet de mon crâne s’y colle aussi, mon regard se perd dans le vide un instant. Mon ventre émet un léger gargouillis qui me décide à farfouiller dans mon sac. J’en ressors les fameux petits sablés à la farine de châtaigne et légèrement citronné du café où je bosse. Ceux-là même que je lui avais laissés avec mes petites notes avant mon départ du bungalow 1. Je pioche dedans et finis par lui tendre le sachet au cas où elle soit tentée. C’est certainement plus approprié aujourd’hui, parce que ça sent quand même bon l’automne ces petites choses-là.

__ Au fait, tu avais aimé ?

Cette fois, ce n’est pas (encore) la politique de l’autruche, mais plutôt une forme de crédulité et d’insouciance.
Mais faudra bien redescendre sur terre à un moment ou à un autre.


#ff6633 début octobre // blblblb~
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MessageSujet: Re: Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah   Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah 1400359500-clockJeu 23 Oct 2014 - 10:50


Début Octobre.

Journée monotone, monocorde. Ennuyeuse à mourir. Même les cours semblent avoir perdu de leur attrait. Aujourd'hui, tu ne cherches même pas à te plonger corps et âme dans le cours de maths. Celui que tu maîtrises le moins. Et que tu détestes le plus. D'habitude, tu mets tous les efforts du monde pour comprendre. Ça paye parfois ses fruits, mais c'est pas régulier. Et ça t'agace.

Tu ne connais personne qui puisse t'aider à y voir plus clair. Personne avec qui tu t'entendes bien. Personne que tu ais daigner approcher. Et le souci est là, malheureusement. Cette constante manie à te braquer, à te faire passer pour une sauvage. Ce mot, depuis qu'il a été prononcé par Heath, ne fait que raisonner encore et encore dans ta tête. Comme une lancinante mélodie.

Quand la cloche retentit, tu ranges tes affaires sans te presser. Les autres semblent ravis de s'échapper. Tu prends toujours ton temps, et ça t'évite la foule. A quoi bon se presser ? Tu rassembles tes affaires, gardant tes livres dans tes bras, collés contre ta poitrine. Les cheveux noués dans ce chignon déstructuré et négligé montre une fois de plus que tu n'as pas eu le courage de t'occuper de ta crinière ce matin. Tu n'as même pas retiré tes lunettes du nez.

Tu te glisses dans le couloir, constatant avec agacement qu'il est bondé. Tu aperçois quelques têtes familières, mais tu ne prends pas la peine d'aller les voir, ni même de les saluer, faisant mine de n'avoir vu personne. Tu veux être seule, tranquille. Tu n'es pas vraiment énervée. Juste pas dans ton assiette. Comme toujours depuis le lendemain de la Jim's. Comme toujours depuis le départ de Lys. Comme toujours depuis la fuite de Charlie. Comme toujours depuis que la vérité a éclaté comme un ballon qu'on aurait trop gonflé.

Charlie qui mentait depuis tout ce temps au sujet d'elle et Heath. Toi qui lui a confié tant de choses, toi qui t'es ouverte à elle. Voilà sa façon de te remercier. En faisant des secrets. Et on s'étonne encore que tu ne vas pas vers les autres. Tes doigts se crispent sur tes livres et tu soupires. Accorder ta confiance serait donc impossible. Trop naïve Hannah, trop naïve.

Depuis son départ, et depuis que tu sais, tu ne l'as jamais revue. Et tu n'as pas cherché à la revoir. Tu ne le veux plus. Elle te manque énormément. Mais tu ne peux pas lui pardonner ça. Charlie était ton amie, ta confidente. Et c'était à sens unique. Qui sait ce qu'elle peut faire de tout ce qu'elle sait sur toi ? Ou, pire encore, à qui pourrait-elle révéler un de tes secrets par mégarde ?

Tu te glisses dans l'habitacle de l’ascenseur. Peu de gens le prennent. On dit qu'il tombe étrangement en panne au moment où ça nous arrange le moins. Tu n'es pas du genre superstitieuse. Et puis... quand on vit dans un pensionnat de sorciers, on ne s'étonne pas qu'un ascenseur se bloque "mystérieusement". La magie, à tes yeux, est un mystère en lui-même.

Les portes se referment, tu es seule. Tu te détends un peu, fermant lentement les yeux. Mais une personne entre in extremis. Soit. Il ne s'agit que d'une personne. Qui ne parlera certainement pas car elle ne te connaît pas. Le trajet n'est pas bien long dans tous les cas.

« Salut... »

Sauf quand la personne s'appelle Charlie Tessa Bennett.

« Ça va ? »

Tu tournes la tête vers la direction opposée. De toutes les personnes sur qui tu aurais pu tomber, il a fallu que ce soit Charlie. Peut-être qu'il est finalement maudit cet ascenseur. Mais la trajet ne durera pas longtemps n'est-ce pas ? Il te suffit de l'ignorer. De garder le silence. Elle soupire, cale son dos contre la paroi. Tu sais qu’elle a senti le changement entre vous. Charlie, aussi idiote peut-elle être, n’est quand même pas née de la dernière pluie. Elle fouille dans son sac, en sortant un paquet de gâteaux qu’elle finit par te tendre. Ton regard glisse mécaniquement sur le paquet, puis remonte vers elle. Et tu l’observes un bref instant avant de détourner le regard. Froide, glaciale.

« Au fait, tu avais aimé ? »

La coupe est pleine. Elle tient vraiment à te faire parler ? A faire comme si rien ne s’était passé ? Elle va voir, elle va comprendre que c’est pas ça. Est-elle seulement consciente de ce qu’elle t’a fait ? C’est pas la fin du monde, certes. Mais une personne comme toi qui a du mal à aller vers les autres et qui voit que, du jour au lendemain, sa confidente met les voiles et qui, de surcroît, n’avait jamais confié ses propres secrets, c’est difficile de rester impassible. Rester stoïque, faire comme si de rien n’était. Tu pousses un soupir clairement agacé.

« Aimer quoi ? Le fait que tu te sois barrée du bungalow sans laisser de motif ? Ou le fait que tu ne m’ais jamais parlé de ta relation avec Heath ? »

Tu poses sur elle un regard accusateur, sévère. Le fait étant qu’il s’agisse d’Heath fait certainement que tu prends ça un peu plus à cœur. Mais tu aurais réagi de la même sorte si ça avait été quelqu’un d’autre que lui. Tu détournes le regard, glissant ton regard vers la trappe au dessus de ta tête, le crâne appuyé contre la paroi.

« J’ai déjà bien assez gâché ma salive pour toi. Alors, s’il te plaît, ne m’oblige pas à en user de nouveau. Je ne veux pas te parler. »

Le message est clair. Mais tu connais aussi Charlie. C’est pas le genre à se laisser faire sans réagir. Et encore moins baisser la tête gentiment. Elle voudra des réponses. Charlie est toujours en quête de réponses. Elle a toujours des questions. Curieuse de tout, sans pour autant être indiscrète et envahissante dans la vie des autres. Et pourtant, quelque chose te dit qu’elle ne voudra pas en rester là. Tu tends le bras, avançant d’un pas pour appuyer de nouveau sur le bouton de secours.

Dans le fond, ça te fait mal que votre relation prenne ce chemin. Tu l’aimais beaucoup Charlie. Tu aimais vos moments de complicité dans sa chambre. Son soutien lorsque Lys est parti. Sa disponibilité et son accueil quand ta nature animale avait froid et te poussait à chercher la chaleur. Maintenant, tu crèves presque de froid dans ton lit, grelottant. Incapable de trouver une personne dans le bungalow qui puisse faire office de bouillotte.

Elle te manque beaucoup Charlie.
Mais tu lui en veux énormément.
Et c’est pas toujours suffisant d’avoir un peu de colle pour réparer les pots cassés.
Là c’est la confiance que tu avais placé en elle qui en a pris un coup.
Ta confiance envers les autres.
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MessageSujet: Re: Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah   Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah 1400359500-clockLun 27 Oct 2014 - 0:41
"We are trapped,
so how are we supposed
to set us free
from our own feelings ?

__ Aimer quoi ? Le fait que tu te sois barrée du bungalow sans laisser de motif ? Ou le fait que tu ne m’ais jamais parlé de ta relation avec Heath ?

Remballe tes biscuits Charlie, elle en veut clairement pas. Bouche entrouverte, je la dévisage, légèrement choquée par la lance qui vient de me transpercer aussi abruptement.

__ J’ai déjà bien assez gâché ma salive pour toi. Alors, s’il te plaît, ne m’oblige pas à en user de nouveau. Je ne veux pas te parler.

Et la lance s’enfonce un peu plus. Blessée. Je replis mon bras sur mon sac, y enfonçant le sachet plastique. Je déglutis et recule d’un pas. Hannah a toujours tenu à son espace vital. Alors maintenant qu’elle se sent si agressée en ma présence, je peux au moins lui redonner ça. Malgré mon malaise.

Mon regard cherche à se poser quelque part, n’importe où. Une attache, une accroche qui retienne un peu mon envie de déguerpir d’ici. Si Hannah est sauvage, moi je suis une fuyarde, c’est bien connu. La preuve. J’ai fui le bungalow 1. Certes pour apaiser et simplifier les choses, mais peut-être que c’était tout simplement pour m’apaiser et me simplifier la vie. Et donc apparemment mes petits post-it disséminés dans le bungalow à son attention n’ont pas suffi.

__ Désolée. Je ne me doutais pas que mon changement de bungalow aurait pu te faire de la peine.

Une main glisse une mèche de cheveux nerveusement derrière l’oreille. Hannah ne s’en doute probablement pas, mais elle m’a toujours impressionné. Si forte de caractère que cela peut en être écrasant pour une fille aussi incertaine que moi.

__ J’ai… J’ai du mal à appréhender ça.

Parce que je m’y refuse peut-être aussi un peu à l’inverse alors que c’est quand même déjà le cas. Que je me suis attachée à des personnalités, que nous sommes liés et que lorsqu’ils ne sont pas là, ils me manquent. Je déteste toujours autant ce sentiment de dépendance qui s’insinue. Il m’a déjà brisé à la mort d’Aaron. Je sais que ma mécanique d’aujourd’hui est une répercussion de tout ce passif. J’en ai de plus en plus conscience. Mais je ne sais pas encore bien comment y remédier. Et la présence de Pytha à mes côtés va peut-être être un déclic vu que je l’ai déjà laissé entrer.

__ Et pour Heath… Ça semblait être si délicat pour toi d’en parler que je ne voulais pas te… polluer avec ça. Ou que ton regard sur lui et sur moi ne change en pire.

Point barre dira-t-on. Parce que comme toujours, ce qui est le plus difficile à affronter est juste enfermé à double-tour quelque part. Et c’est pas pour rien. J’ai quand même le droit d’essayer de garder un peu de fierté et ne pas montrer tous mes échecs et mes défauts, non ? Les autres n’ont pas à gérer ça pour moi, je n’ai pas à leur affliger plus, non ?

Mes yeux se posent inévitablement sur Hannah une seconde. Ça n’a jamais été un problème de confiance en elle ou en qui que ce soit d’autre… À part peut-être en moi. Je me décolle de la paroi de métal pour appuyer une autre fois sur le bouton.

__ Mais t’en fais pas. J’comprends que tu veuilles plus gaspiller tes mots avec moi. C’est normal je suppose.


#ff6633 début octobre
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MessageSujet: Re: Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah   Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah 1400359500-clockJeu 13 Nov 2014 - 21:02


Et elle sort les violons, dit qu'elle ne pensait que ça te ferait de la peine qu'elle soit partie. Décidément, plus elle parle, et plus elle s'enfonce. Et toi tu ne tendras pas la main pour l'aider à remonter. Non, pas après ce qu'elle a fait. Surtout pas après ce long mensonge de... tu ne sais même pas de combien de temps.

La rousse devient nerveuse, tu peux presque le sentir. En même temps, dans un endroit aussi exigu... Et elle se justifie, encore et toujours. Et c'est toi la fuyarde, pas vrai ? Tu secoues la tête en soupirant. Charlie a toujours été cette fille émotionnellement bancale pour toi. Mais tu te plaisais à penser que, avec ta présence, elle allait mieux. On se sent toujours bien et on oublie tous nos soucis quand on est avec ses amis, non ? Enfin c'est comme ça qu'on dépeint les choses en général. Mais, pour le coup, toi t'étais juste bonne à vider ton sac. Tu feras jamais office de boîte à secrets. Tu sais que ton caractère y est pour quelque chose. Mais tu n'avais jamais été la même avec Charlie. Tu te sentais bien avec elle.

Mais ça c'était avant.
La confiance n'est plus là.
Charlie te regarde puis va presser une nouvelle fois le bouton d'urgence.

« Mais t’en fais pas. J’comprends que tu veuilles plus gaspiller tes mots avec moi. C’est normal je suppose. »
« Génial. Si tu comprends déjà ça, c'est qu'on a progressé. »

Sarcastique, glaciale.
C'est pas vraiment ton genre d'être aussi méchante. On te sait franche, mais pas méchante. Dans le fond, tu ne l'es pas. Tu ne sais juste pas comment t'exprimer. Et puis, dans le cas présent, tu es plus en colère qu'autre chose. Soudain, une voix grésillante s'échappe de l'interphone.

« Ne vous en faites pas, le réparateur arrivera d'ici deux ou trois heures. Vous avez de la chance, il a pas loupé le train pour revenir du continent. »

Tu lèves les yeux au ciel en soupirant avant de te laisser glisser contre la paroi pour t'asseoir. Tu ramènes tes genoux contre ta poitrine et tu entoures tes jambes de tes bras, laissant tes livres par terre. Et plus les secondes défilent, plus cette étrange sensation s'empare de toi. Tu veux savoir, tu veux comprendre pourquoi.

« Il paraît que t'as couché avec Heath à la Nouvelle-Orléans. » Tu diriges mécaniquement la tête vers elle. « Pourquoi vous avez fait ça ? »

La réalité, c'est que t'as jamais compris comment deux personnes pouvaient coucher ensemble sans éprouver de sentiments l'un envers l'autre. Tu penses à Pytha et ferme les yeux. Tu as de la peine pour lui. Un gars en or.

« Tu l'aimes toujours ? »



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MessageSujet: Re: Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah   Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah 1400359500-clockJeu 13 Nov 2014 - 22:43
don’t speak


- Il paraît que t'as couché avec Heath à la Nouvelle-Orléans.
- C’est pas il paraît. C’est bien le cas.
Plus besoin de prendre de gants, pas vrai ? Et ce n’est plus un secret pour personne depuis le mois d’août...
- Pourquoi vous avez fait ça ?
- Je croyais que tu ne voulais pas me parler ?

… Et elle y pense encore ? Vraiment ? Ça la perturbait autant depuis tout ce temps ?

Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? C’est à se demander laquelle de nous deux possède le plus d’instinct animal ? Laquelle de nous deux se laisse diriger par ses pulsions les plus basiques ? Qui s’écoute le plus ? Au moins, je n’ai jamais cherché à dire qui a tort ou qui a raison. Qui fait bien ou mal. Parce que rien n’est blanc ou noir dans mon monde. Son regard de photographe devrait savoir capter toutes les nuances si elle comme moi n’avions la fâcheuse tendance à nous entêter. Et à nous braquer. Enfin je me trompe peut-être...

- Tu l'aimes toujours ?
- Je ne vois pas en quoi ça te regarde puisque peu importe la réponse que je donnerais, tu finirais certainement par gâcher ta salive.

En me jugeant. Peut-être que mes instincts mal fichus ont finalement du bon. Insinuant inconsciemment qu’Hannah ne m’accepterait jamais totalement comme je suis. Bourrée d’incohérences et de défauts qui font de la peine aux autres. Alors oui, autant favoriser l’éloignement avant de la blesser plus. Ça me paraît une bonne solution. Bras croisés, la tension s’agrippent aux muscles de mes doigts qui se font serres sur ma veste. Tout au fond de moi, le dilemme est là. Un pressentiment. Plutôt mauvais. Que je devrais peut-être me la fermer pour ne pas envenimer les choses. Ma situation.

- Tout ce que tu as à savoir, c’est que j’ai fait des erreurs et je ne suis pas la seule. Mais aujourd’hui, je suis avec celui que je veux.

Je souffle. Consciente de mes torts. Je me décale dans l’autre coin de la cabine, restant toujours debout malgré l’annonce et le lancement d’un compte-à-rebours libérateur terriblement long.

- D’ailleurs… Peut-être que tu devrais te secouer pour en faire autant.

Mon regard brun se pose sur elle, la belle indomptable. Admet-le.

- Parce que je suppose que si tu oses user de ta précieuse salive, ce n’est pas pour moi, mais pour Heath.

On a tous le droit de désirer, Hannah.

Et dire que j’avais toujours ressenti le besoin et l’envie d’être attentive et tendre envers Hannah… Peut-être était-ce un écho sensible à la fragilité de cet être si purement farouche. Mais au bungalow, cela passait presque pour du favoritisme alors qu’à d’autres, je ne passais rien. J’étais beaucoup moins “molle”. Alors pourquoi je me comporte aussi sèchement maintenant ?

Mais peut-être... que je me méprends depuis le début. Sur nous deux.

Et ce ne sont pas ses mots passés et à venir qui font trembler mon coeur de peine. C’est bien ma capacité à être pleinement une amie qui s’en charge. Mon handicap.


#ff6633 ∆ RadioEuphoria for Prism
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MessageSujet: Re: Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah   Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah 1400359500-clockDim 23 Nov 2014 - 17:26


Tu esquisses un sourire amusé lorsqu'elle insiste sur le mot "gâcher". Allons bon, tu l'aurais vexé ? Comme c'est dommage. Dis-moi Charlie, ça fait quoi de trahir ses amis ? Qu'est-ce que ça fait de coucher avec une personne alors que tu en aimes une autre ? Qu'est-ce que ça fait de jouer à la bonne amie ?

« Tout ce que tu as à savoir, c’est que j’ai fait des erreurs et je ne suis pas la seule. Mais aujourd’hui, je suis avec celui que je veux. »
« Oh pitié, ne me fais pas rire. »

On t'a toujours connu pour ton franc parler, même si tu es discrète, sauvage. Tu griffes et mords, tu ne parles qu'après. Comme les brutes qui frappent avant de poser les questions. Et là, tu ne peux juste pas faire des efforts. Parce qu'on parle de ce que Charlie et Heath ont fait. On parle de la trahison envers Pytha, la personne la plus proche de toi après Artus et Lys.

« D’ailleurs… Peut-être que tu devrais te secouer pour en faire autant. »

Tu hausses un sourcil, perplexe, tournant la tête vers elle. Vos regards se croisent, ne dévient pas de l'autre. Tu l'observes longuement, ignorant totalement ce qu'elle veut dire.

« Parce que je suppose que si tu oses user de ta précieuse salive, ce n’est pas pour moi, mais pour Heath. »

Cette fois, tu comprends. Comment ne pas comprendre d'ailleurs ? Tu fronces les sourcils avant de te relever, avançant d'un pas pour la rejoindre, plantant ton regard noir dans le sien. Féroce, sauvage. Animale.

« Je t'interdis de prétendre, ne serait-ce qu'un seul instant, savoir ce que je pense. J'en ai rien à foutre vos raisons. Vous me dégoûtez tous les deux. Vous avez pensé à Pytha ? Franchement ? Et il se prétend être son ami ? Et toi sa copine ? Arrête, Charlie, arrête. Vous avez joué avec le feu, faut pas vous étonner si vous vous brûlez ensuite. Alors viens pas me faire la morale quand t'es pas foutue de respecter tes engagements et tes promesses. »

Qui sème le vent récolte la tempête.

Tu secoues négativement la tête, t'éloignant sans te rasseoir. Tu lui tournes le dos, poussant un long et profond soupir. Tu évacues tout ce qui s'est accumulé depuis le début. Tu pivotes sur toi-même, regardant Charlie. La colère a laissé place à la déception, l'incompréhension. La tristesse d'avoir perdu une personne à laquelle tu tenais.

« Pytha c'est un mec en or. Il est peut-être long à la détente et un peu con, mais il a le coeur sous la main. » Tes yeux deviennent humides, tu inspires, ne pas pleurer. Pas maintenant, pas devant Charlie. « Je vous comprends pas. C'est tellement égoïste, tellement... hypocrite. Et vous osez tous me traiter de sauvage après. »

Tu secoues de nouveau la tête, un sourire jaune aux lèvres. Tu retournes t'asseoir près de tes affaires, reprenant la même position que plus tôt. Tu poses ta tête contre tes genoux, regardant la paroi à l'opposée de la position de Charlie.

« Pourquoi je devrais me secouer pour des gens qui me trahissent, ou me trahiront ? A part de la souffrance, ça m'apportera rien. Je suis pas masochiste, moi. »

Tu ne veux pas endurer la souffrance que Pytha subit actuellement. Tu ne peux pas. Tu n'es pas aussi forte que lui, ni aussi forte que beaucoup d'autres personnes. Ils ont trop confiance, et ils pardonnent. Toi tu ne sais pas pardonner, parce que tu n'as jamais subi ce genre de choses. Et tu ne veux pas les subir pour savoir. Tu redresses la tête, l'appuyant contre la paroi, fixant le plafond.

« Je ne te hais pas Charlie. Je t'en veux énormément. » Tu tournes la tête vers elle. « Profondément. » Pause. « Je pourrais plus jamais te faire confiance. Plus comme avant. »

Et cette simple pensée finit par faire rouler une larme sur ta joue. Larme sur tu chasses rapidement d'un revers de main, quittant les yeux de la rousse.



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MessageSujet: Re: Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah   Sommes-nous réellement obligées d'en parler ? PV Hannah 1400359500-clockMar 25 Nov 2014 - 20:11
don’t speak


Elle en a rien à foutre de nos raisons ? Mais elle vient pas de poser la question ? “Pourquoi vous avez fait ça ?”
Je lève les yeux au ciel, un tantinet exaspérée. Never mind. Laisse couler.

- … Alors viens pas me faire la morale quand t'es pas foutue de respecter tes engagements et tes promesses.
- Je ne me suis engagée à rien. Idem côté promesses, Hannah...

C’est soufflé mollement. Parce que les “toujours” et les “jamais” ne font plus partie de mon monde depuis longtemps. Si j’y ai un jour déjà cru, d’ailleurs. Mais ce n’est pas le moment, ni le lieu pour débattre sur ce en quoi on croit l’une et l’autre… Bien que, indubitablement, ça semble ressortir à travers nos mots et les émotions qui s’échappent de nos soupirs.

Puis la suite me heurte. J’aurais facilement répliqué un millier de choses. Toutes ses choses qui cognement aux portes de mon palpitant...
Ça fait presque trois mois que cette histoire a eu lieue. De l’eau a coulé sous les ponts pour Pytha, Heath et moi. Les seuls vraiment concernés par le noeud du problème. Et oui, ce fut égoïste et hypocrite. Et oui Pytha a un coeur en or. Je suis la mieux placée pour le savoir. Parce que, lui, il vient de me pardonner. Lui, il vient d’accepter mes sentiments en me les retournant comme jamais personne ne l’avait fait. Alors oui je sais combien je ne le mérite pas. Mais je le fais. Parce qu’il m’a donné ma chance. Une chance dont on désire profiter tous les deux, pour ne rien regretter.
… Je pourrais lui répliquer tout ça. Ça fourmille sur ma langue. Mais mon coeur qui s’accroche à sa fierté mal placée, ne laissera, au final, rien filtrer. Car ce qui se passe aujourd’hui entre Pytha et moi, c’est notre intimité. Ça ne regarde personne. Et je resterais certainement encore longtemps égoïste sur ce point.

-  Je ne te hais pas Charlie. Je t'en veux énormément. Profondément. Je pourrais plus jamais te faire confiance. Plus comme avant.
- Je sais., dis-je doucement en me détournant vers l’autre coin de la cabine pour ne plus lui faire face. Pour mieux faire comme si cette larme ne m’avait pas fait de la peine. Horrible sensation d’étouffement.

Je sais. Je connais mes travers et mes fautes. Je sais que je ne ressortirai moi-même pas indemne de mes relations. Je sais que tu ne veux plus avoir à faire à moi. J’ai bien reçu le message, ne t’en fais pas. Et je l’accepte. Je ne peux faire que ça, non ? Respecter ton choix, ta volonté de ne pas être blessée. Au moins par moi. Alors je ne dis rien d’autre pendant un bout de temps. Perdue dans mon ailleurs.

Certains ont l’habitude de mon impulsivité et en ont déjà fait les frais. Mais jamais je n’ai été comme ça avec d’autres. Pas avec Hannah, Sarah ou même Vic. Les filles peut-être bien, si je devais y penser. Excepté Ashley qui avait le don de me faire sortir de mes gonds quand elle s’y mettait. Est-ce que je me retiens parce que je sais que leur regard serait le plus dur ou plus direct qui soit ? Strike the heart ? Comme l’ai celui des femmes qui composent ma famille à la Nouvelle-Orléans ? … La douleur au coeur revient, vive. Je souffle. Mes mains se croisent dans le bas de mon dos avant de se poser contre le métal froid de la cabine d’ascenseur.

- Mais je crois malheureusement que t’auras pas le choix si tu veux pas finir esseulée, Hannah. Euh… Pas par rapport à moi j’veux dire. Mais globalement. T’es entourée d’être humains et aucun de nous n’est parfait. Personne ne peut garantir qu’il ne va pas blesser l’autre. Même les plus proches. Tu peux pas prédire ce que tu vas ressentir face à quelqu’un. Relations, interactions, liens : tout se tisse, s’insinue en nous, inexorablement et plus qu’on le pense. J’dis pas qu’il faut pas se protéger. Bien au contraire. Mais quand il est question de sentiments, il faut peut-être accepter le fait qu’il y a des chances pour que le bon et le moins bon ne sont pas si éloignés l'un de l'autre...

Malheureusement. Comme les deux faces d’une même pièce. On ne ressent pas à moitié dans la vie. Ou alors donne-moi ta recette miracle pour ne plus avoir mal dès que quelque chose ou quelqu’un te touche. Je suis preneuse.

- Refuser de souffrir, c’est normal, mais ça voudrait dire que, dans un sens, tu acceptes aussi de ne ne pas être heureuse. De ne pas ressentir tout court. Et franchement, si je peux me permettre… C’est loin d’être toi, Hannah.

Mes jambes se tendent d’un coup sèchement. L’impulsion me donne de l’élan. Je m’avance vers le panneau boutonnés et appuis de nouveau machinalement dessus.

- Mais comme tu dis, j’suis la dernière qui devrait donner des leçons. Et cette théorie est loin d’être aboutie. Oublie.

BLANG !
Une secousse violente de la cabine vient nous sortir de notre carcan émotionnel. Comme si la descente avait repris brusquement son cours avant de se stopper tout aussi subitement quelques secondes plus tard.

Je me suis raccrochée autant se faire que peut à la barre de fer au niveau de mon bassin. Mon autre main s’est plaquée contre la paroi pour amortir le mouvement. Et j’ai fini accroupi. Le coeur battant à tout rompre après le bond qu’il a fait sur lui-même.

Silence et immobilité règnent quelques instants encore. De peur que ça ne recommence certainement. Et je reprends enfin mon souffle. Je ravale ma salive et pose mon regard chocolat sur Hannah.

- Rien de cassée ?


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