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 Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >

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MessageSujet: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockMar 2 Déc 2014 - 20:38



14h. Sous l’arche.
Il est 13h40 et elle n’y est pas encore. Non.

La nervosité la saisit bien malgré elle depuis qu’elle a mis un pied hors de son appartement. La Suédoise qui affectionne le froid cherche pourtant à se blottir un peu plus dans son manteau bleu marine. C’est vrai qu’ici le froid humide s’insinue jusqu’aux os dans une désagréable sensation qui lui ferait envier la chaleur des pays du sud. Remontant un peu plus la grande écharpe autour de son cou, elle souffle sur le bout de ses doigts serrés tout en avançant, ayant oublié ses gants en cuir d’un rouge coquelicot, mais avec un bonnet rose clair au fond du sac.

Dans les vitrines qu’elle dépasse, les décorations de noël sont pour la plupart déjà installées. Parfois, une odeur caractéristique s’échappe des échoppes : un peu cannelle, du miel, du vin chaud, des épices, certainement du gingembre, le seul ingrédient qu’elle sait reconnaître concrètement. Et c’est avec ces saveurs dans les talons qu’elle approche de son café préféré. Ou son QG. Elle y prend son petit-déjeuner et souvent plus, par affinité. De quoi réchauffer ses mains ne fera pas de mal. Elle prendra à emporter, c’est ce qu’elle se dit en resserrant son sac contre ses côtes. Sac alourdit par deux livres déjà cornés, son lecteur de musique et un énorme casque. Un sac de jeunes filles comme de celles qui l’accueillent avec le sourire. Je ne suis pas si vieille que ça. Pas beaucoup plus âgée… À quoi bon cette pensée tout à coup, alors qu’elle répond distraitement à la salutation, regard rivé sur les gourmandises en vitrine appâté un peu plus tôt par sa marche olfactive. Est-ce parce qu’elle a elle-même organisé un… ce… rendez-vous, cette rencontre avec un élève ? Et par n’importe lequel. Ni pour n’importe quoi. C’était si… important, essentiel qu’elle en oublie de lever les yeux lorsqu’une voix familière l’interpelle. C’est seulement lorsque son prénom résonne qu’Emma revient parmi eux.

Découvrant un John prêt à lui prendre sa commande habituelle, son flegme revient après avoir céder à un stress peu commun. Elle rectifie alors immédiatement le tir lorsqu’il s’enquiert de son état. Elle est souvent ailleurs, personne ne peut en douter, mais quand il s’agit de thé et viennoiseries, en général, la chanteuse est bel et bien là, les deux pieds sur terre.  

- Euhm oui, le même thé que d’habitude, mais à emporter s’il te plaît.

Puis elle se retient de commander plus. Imaginez qu’elle finisse avec des bouts de fruits secs entre les dents ? L’image de la belle rose serait définitivement fanée aux yeux d’Étienne. Et en parlant du grand loup blanc, c’est au moment où elle s’attarde enfin sur la file d’attente qui la précède -il ne faudrait pas qu’elle arrive en retard en plus-, qu’elle le repère. Et inversement. Dans un timing parfait digne des plus précis métronomes.

Si Étienne était jusque-là rassuré par une Charlie qui, dans le même temps, venait de refuser aussi gentiment que possible de porter le bonnet rouge avec le pompon blanc pour coller à l’esprit de noël... À présent, la distraction est finie. Pour tous les deux. Sourires gênés et rose aux joues pour les deux timides, l’entrevue semble étrangement partie, mais surtout avancée d’une petite demi-heure. Elle se râcle doucement la gorge en passant en caisse avant d’aller récupérer sa boisson. Et tout aussi bizarrement, la présence de John dans les parages équilibre la balance d’émotions secouées par des raisons encore inconnues.

Pas si âgée que ça, mais des deux c’est toi l’adulte Emma…
Elle s’avance donc doucement tandis qu’il l’attend un peu en retrait.

- Bonjour Étienne. … On a eu la même envie apparemment..., dit-elle simplement en souriant, tout en remerciant la rouquine qui lui tend son thé.

Lui aussi a commandé à emporter, alors naturellement et pour certainement couper court à l’embarras ambiant, l’échappée se fait rapidement sous les regards ombrés de deux spectateurs.

- T’es bien sage, Johnny ?
Oeillade en biais de la rouquine taquine qui veille tout de même encore un peu sur la silhouette de son ami derrière la vitre alors qu’il s’éloigne.
- Nop. J’suis pas jalouse. D’où ça sort ça ?, dit-elle en riant, tout en saluant un nouveau client au comptoir. Bon ok. Peut-être un peu. Parce que Emma représente la belle inconnue, concrètement et sensiblement la plus proche d’Étienne. Ou peut-être pas si concrètement que ça après tout. Ça reste flou après tout. Ce que Rose était, Emma l’est-elle autant ? C’est à cause de cette simple question qu’on ne sait pas où ça va emmener le Titi.

Ni Emma d’ailleurs.
Elle aussi elle ne sait pas ce qu’elle est en train de faire lorsqu’elle se place à ses côtés sur le trottoir après lui avoir fait banalement remarquer qu’il fait vraiment froid maintenant. Tout ce en quoi elle croit, tout ce en quoi elle a confiance, ce sont ses émotions qui lui dictent qu’ils ont besoin de parler.
Peut-être est-ce le besoin de se connaître à nouveau ?
De se rencontrer réellement et pour la toute première fois ?


#e0230f | début décembre
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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockMar 2 Déc 2014 - 23:36

Emma & Etienne, début décembre, Olivedrab
Jean noir, gilet gris, écharpe noire et grise rayée, manteau en tweed; Etienne entre dans le café en se frottant les mains, soufflant dessus, les joues rosies par le froid. Il tremble, se frotte le nez, souffle - une oeillade au comptoir et il aperçoit Charlie, et “par chance” celle-ci lève le nez vers lui. Un signe de main - l’autre se réfugiant nerveusement dans sa poche arrière - un beau sourire, et le voila qui fait la queue pour aller prendre commande. Le temps de bougonner intérieurement contre le groupe de cinq personnes devant lui, l’un d’eux reçoit un coup de fil et “par chance deuxième édition”, c’est le groupe entier qui sort pour on ne sait quelle raison, donnant le libre accès immédiat au blond chanceux qui d’une grande enjambée retrouve John au comptoir. Il y pose ses larges mains, le salue (s’étant réveillé au bungalow après le départ du brun) et d’une oeillade intéressée sur le tableau qu’il commence pourtant à connaître commande un café noisettes.

- Un seul ? T’es pas  avec Dixie ? demande John en prenant sa commande.
- Heu... non... je pense pas qu’elle ait envie de sortir dans ce froid...
- ...J’ai rendez-vous avec elle à 14h30 en ville. J’pensais que t’étais là pour traîner avec nous.
- ... Non., se renfrogne légèrement le blond, ignorant totalement que sa petite amie était censée passer l’après-midi avec John.

Non pas qu’il soit jaloux, mais... Peut-être un peu. Ou alors, c’est plus de l’inquiétude. Dixie passe plus de temps avec John qu’avec lui désormais. ...Pour être honnête ça ne le dérange pas, il est le premier à fuir leurs entrevues désormais, même si ça l’énerve de se l’avouer. Mais si elle préfère John à lui, autant qu’elle lui dise...

... Et lui, est-ce qu’il lui dit tout... ?

Oeillade furtive sur Charlie, il s’humecte les lèvres et récupère sa monnaie auprès de John, lui souhaitant une bonne après-midi de façon plus blasée que jalouse. Plus le temps passe, et moins ça va avec la soeur d’Heath. Il faut croire que le brasier meurt à petits feux, et Etienne en a pleinement conscience: mise à part coucher ensemble, ils ne partagent plus grand chose. ... Et ni l’un ni l’autre ne semble réellement motivé à reprendre les choses en main et améliorer la situation. Une pensée pour la Jim’s qui approche à grands pas. Evidemment, il y va avec elle. Mais pour être honnête, il risque de passer beaucoup plus de temps avec ses amis - qu’elle n’aime pas - qu’avec elle. De toute manière, parti comme c’est, elle préférera peut-être la compagnie de Johnny ce soir là...

- Oh prends le pour moi ! Il est top ! S’exclame Etienne, légèrement outré de voir le bonnet leur échapper alors qu’il aurait adoré l’avoir.

Il fait bonne mine, Etienne, à l’approche des fêtes. On croirait même qu’il adore ça tant il s’excite sur la moindre décoration, semblant en plein dans son élément au milieu des sapins et flocons de neige en papier. ... Mais il ne faut pas être un génie pour deviner que c’est son “premier vrai Noël”, et que pour la première fois en 21 ans, il n’aura pas son père avec lui. Pas de famille. Il en pleure encore, Etienne. Et pourtant, il a l’oeil brillant et le sourire d’un gosse lorsque Charlie récupère le bonnet pour le glisser sous le comptoir, lui confiant qu’elle va le ramener au pensionnat pour lui.

Heureusement qu’ils sont là, eux tous. C’est eux, sa vie. Mais aucun d’eux ne peux comprendre à quel point.

Une oeillade derrière lui, au hasard, parce-que la vie a voulu qu’il tourne la tête à cet instant; et c’est droit sur elle que se pose son regard à la couleur indéfinissable, mais qui ressort gris en ce jour ou il arbore en majorité cette couleur, tout comme le fait le ciel.

- Euhm oui, le même thé que d’habitude, mais à emporter s’il te plaît.

Le regard noir de John vient transcender les prunelles d’Emma, et en quelques secondes, il obtient sa réponse. Il fait mine de rien, professionel, naturel. Mais à la seconde ou Emma se détourne de lui pour passer à la suite, c’est un regard de braise qui pourfend l’espace pour trancher un Etienne qui ne voit rien, bien occupé à regarder ailleurs. Et il a le monstre qui grogne dans l’estomac, John. Tout doucement, mais c’est bien là. Il serre les dents à l’idée qu’Emma l’ait senti grâce à son don - il se reprend très vite, mature et intelligent, passant au client suivant avec la force d’esprit de laisser ça de côté.

Le blond n’a pas vraiment eu le temps de dire à la rousse pourquoi il est en ville (à cause de cette histoire de bonnet) et le voila qui doit se pousser du comptoir, café en main, pour laisser place à d’autres - y compris Emma. En servant son professeur, Etienne voit Charlie qui le regarde un instant, doutant. Coïncidence ou rendez-vous ? C’est ce qu’elle doit se demander, et quand la belle Lind rejoint son élève, ce dernier se pince les lèvres dans un sourire à Charlie, un nouveau signe de main - bien moins marqué - et s’en détourne.

- T’es bien sage, Johnny ?
- Et ça te manque déja... ?, sourit-il les yeux baissés sur son écran.
- Ooooh Charlie, ton bel Apollon - heu pardon ton ami - fréquente une autre fille ? Pas trop jalouse ?
- Nop. J’suis pas jalouse. D’où ça sort ça ?

La collègue - qui venait chercher une bricole derrière ce comptoir-ci - les quitte dans un rire taquin. John fait de l’oeil à Charlie, et leurs regards se croisent - ils savent tous les deux quelle est la relation exacte entre Etienne et Emma. Et le silence qui s’en suit en dit long sur le flou dans lequel ils sont à l’idée que l’élève-personnage et la professeur-muse se fréquentent en dehors de l’école.

- Ouais ! Ouais, ça caille...

Etienne acquiesce timidement, et sa voix est légèrement rouée - le fait qu’il se râcle la gorge confirme qu’il en a un léger mal.

- Je tombe TOUT LE TEMPS malade... je passe mes hivers entiers dans cet état, c’est terrible. Mais bon j’ai l’habitude, j’connais toutes les techniques pour se réchauffer...

...

Well. That’s awkward. Et c’est écrit sur leur front à tous les deux.

- Heee... hum, on avance ? Par là ?

Il plonge le nez dans son gobelet et ouvre la marche avec énergie, se maudissant de cette timidité double-face qui peut le rendre muet comme une carpe ou bavard comme une pie.

- ... J’imagine que c’est John qui vous l’a dit... ?, finit-il par demander, entrant courageusement dans le vif du sujet après un certain moment de silence, une fois les banalités prof/élève échangées tout au long de la première ruelle.



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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockVen 5 Déc 2014 - 22:20



Elle a bien failli s’ébouillanter la gorge, en oscillant entre la surprise rieuse et la gêne perturbante que les mots d’Étienne avaient provoqués. Sous-entendu pas vraiment sous-entendu tout de même compris. Loud and clear.

Les passants qui les croisèrent à ce moment-là pouvaient facilement repérer la ressemblance : deux grands timides aux yeux clairs, accrochés à leurs boissons respectives et le nez dedans. Un mimétisme presque adorable.

- ... J’imagine que c’est John qui vous l’a dit... ?

Un regard qui dévie sur celui qui la dépasse de plus d’une tête. Un petit temps comme de réflexion, alors qu’en réalité, Emma observe juste le jeune homme avec attention.

- Oui.

Elle replonge ses lèvres sur son thé pour profiter de la vague de chaleur intérieure.

- Il n’aurait pas dû. C’était à toi de m’en parler dès que tu aurais été près.

Ou plutôt “si” il avait voulu lui en parler. Mais c’est John qui l’a fait. Il a dit beaucoup de choses ce soir-là. Certains mots lui reviennent insidieusement en mémoire. “- Etienne a pour vous une admiration et un respect sans égal. Il vous voit comme une oeuvre d’art qu’on n’oserait toucher de peur de la souiller. Vous êtes celle qui a inspiré celle qu’il aime. Comme Dieu crée l’homme a son image, Rose a été crée à la votre; il y a quelque chose d’inaccessible, presque spirituel dans ce qu’il ressent pour vous.

Elle déglutit. Ne sachant pas exactement par quoi commencer, ni comment. Mais comme elle a fait le premier pas avec ce lms ou au café, il faut bien se jeter à l’eau. Et lui aussi l’a fait. En acceptant cette rencontre. Emma a juste le temps de se décaler sur le côté pour laisser sortir un couple d’un antiquaire, puis elle se lance tout en revenant à sa droite.

- J’ai connu Georges ici, sur l’île. J’ai été son élève en littérature. Et même si il y a d’abord eu un profond respect et de l’admiration pour l’écrivain… alors que j’apprenais encore à coucher mes mots et mes émotions sur le papier, on s’est vite bien entendus et nous nous sommes rapprochés l’un de l’autre. … Bien qu’il soit marié...

La précision finale suffira pour faire comprendre le degré d’intimité. Amants interdits. Rien qu’en y repensant, ses joues s’échauffent un peu.
C’est elle qui a mis fin à cette relation. Alors que d’un côté sa carrière musicale se lançait, de l’autre… La culpabilité la rongeait d’être la maîtresse. De détourner le mari d’une autre. D’entâcher le bonheur d’un mariage, d’un amour, d’une vie de couple… Cela avait été beaucoup trop lourd à assumer. La musique sa passion fut alors aussi sa meilleure excuse pour se libérer de son amour pour lui. La Suédoise baisse furtivement la tête, réajustant son écharpe un instant. Juste le temps de trouver les mots pour la suite.

- J’étais là quand il travaillait sur le livre. Je ne connaissais pas l’existence de Rose. J’ai juste lu quelques morceaux du livre de temps en temps lorsqu’il voulait un avis extérieur. Il lui a dédié un personnage et elle, des chansons. Ses yeux couleur ciel se glissent dans les siens alors qu’ils ont ralenti l’allure. Toi en revanche… Tu n’es pas le seul à avoir cette sensation de tout connaître de l’autre.

Alors que c’est impossible. Pas à cause du fait qu’Étienne soit issu d’un roman et pas elle. Mais tout simplement, parce que l’on ne connaît jamais totalement une personne. Il y aura toujours une partie insoupçonnée, même par la personne elle-même. Emma l’a expérimenté à ses dépends par le passé.

- Mais je suis contente que ce ne soit qu’une sensation. Cela veut dire que nous avons tout le loisir de faire vraiment connaissance. Je suis contente de te rencontrer Étienne.

Elle qui sait aujourd’hui plutôt bien manier les lettres se retrouvent à dire les choses avec une simplicité effarante. Et malgré son sourire doux, Emma redoute la moindre réactions du jeune homme. Elle en ressent la fragilité et la sensibilité. À fleur d’encre.

Faites que la réciproque soit au moins là. Que sa Rose n’ait pas déjà perdu les couleurs qu’il apprécie.


#e0230f | début décembre

thanks melissa

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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockSam 6 Déc 2014 - 2:10

• Emma & Etienne / début décembre / #579D60 •

- Oui.  Il n’aurait pas dû. C’était à toi de m’en parler dès que tu aurais été près.
- Boah..., j’inspire en me redressant, laissant courir mes yeux sur la rue face à nous et glissant ma main libre dans la poche de mon manteau. ...C’est John quoi. J’aime penser qu’il fait ça aux gens pour rendre service. je veux croire qu’il a bon fond malgré... tout.

Et je me demande encore pourquoi les gens jouent. Surjouent. Pourquoi ils mentent, portent des masques, se font passer pour ce qu’ils ne sont pas. Je veux dire, réellement, pas comme quand j’ai simplement dis à Emma que j’étais un neveu de Georges... Non, je pense à ces gens qui continuellement veulent faire croire qu’ils sont quelque chose alors que non. Ca doit être fatiguant. Et ça doit faire bizarre de se regarder dans la glace.

Moi je suis pas comme ça. Je saurai pas être comme ça. Ironiquement, il faut croire que je suis “trop vrai”.

Les pavés défilent sous nos pas, le froid fait rosir joues et nez. C’est pas déplaisant. J’aime bien le froid. Il faut dire qu’à New-York l’hiver est impressionnant. Du moins dans le NY que je connais. ... J’espère que Georges connaissait bien la ville, autrement ma vision doit en être totalement erronée. Je bois une nouvelle gorgée qui me réchauffe, laissant le goût noisette ravir mes papilles.

- J’ai connu Georges ici, sur l’île. J’ai été son élève en littérature. Et même si il y a d’abord eu un profond respect et de l’admiration pour l’écrivain… alors que j’apprenais encore à coucher mes mots et mes émotions sur le papier, on s’est vite bien entendus et nous nous sommes rapprochés l’un de l’autre. … Bien qu’il soit marié...

Le café n’est pas soudainement plus amer; c’est juste moi qui cille et baisse les yeux sur le sol. Comme d’habitude, je ressens le besoin de mordiller l’intérieur de ma lèvre inférieur, la torturant entre mes dents. Frustration. ... Au moins c’est toujours plus discret que la langue d’Ackland dans sa joue ou la main de Charlie dans ses cheveux. Ces petits signes qui trahissent. Moi, je sais que mes yeux le font; je ne sais pas mentir de toute façon, je suis terrible pour cacher quoi que ce soit. J’évite, d’ailleurs. Et quand ça arrive, je ne garde pas le mensonge bien longtemps. Le mensonge dit à Emma l’autre jour était une vraie exception. A cas exceptionnel mesure exceptionnelle...

- Rose était avec son prof de littérature. ...Marié, aussi.

Je l’ai dis si bas que je doute qu’elle m’ait entendu; mais quand je vois sa réaction je sais que c’est pourtant le cas. J’hausse une épaule, ôtant mon regard du sien par timidité.

- ... Je suppose que c’est son obsession pour lui qui faisait qu’elle ne me voulait pas... complètement.

Parce-que c’était tout comme, pourtant. J’étais son meilleur ami, son confident, son protecteur. j’étais là, partout, tout le temps. Y compris dans son canapé à la câliner quand elle le voulait. J’étais... J’étais beaucoup. Mais elle réservait son corps et son coeur à lui seul, m’offrant tout le reste. Un reste qui ne me suffisait pas, à moi. Et elle le savait.

- J’étais là quand il travaillait sur le livre. Je ne connaissais pas l’existence de Rose.

Un désagréable sentiment de gouffre entre nous m’envahie. Dire qu’elle était déja là quand il écrivait le livre... Même si dans ce monde ce n’est pas très vieux, j’ai la sensation que c’était... avant ma naissance. Ce qui n’est pas vraiment faux...

... Je suis né sous ses yeux. Du moins, Georges était sous ses yeux, car je suppose qu’elle n’a pas...

- J’ai juste lu quelques morceaux...

J’écarquille les yeux sur elle, choqué: mon coeur vient de louper un battement et le voila qui s’emballe tandis que le malaise me gagne, se répand en moi; inconfortable, troublant. J’ignore comment mais je continue ma marche, telle une machine, la fixant tandis qu’elle regarde ailleurs - elle ne se rend pas compte. Non, elle ne se rend définitivement pas compte. Elle est dans ses pensées, et moi je suis là, suspendu à ses lèvres, le coeur cognant ma poitrine de douloureux bonds. Parce-que c’est mon passé, c’est ma vie, c’est peut-être même mon intimité - je me sens soudainement mis à nu, dans une panique que j’intériorise Dieu-ne-sait comment. Ce n’est même pas qu’une question de ce qu’elle a lu ou non, c’est juste... mon âme, ma création - c’est tout ce que je suis qu’elle a lu avant même que j’ai conscience de quoi que soit. C’est peut-être ça le pire. Que Nova et elle étaient au courant de tout avant moi, connaissent des détails de ma vie qu’elles ne devraient pas connaître. Quand à Andromède qui a lu et possède encore l’intégralité du livre que je n’ai moi même encore jamais vu... Ma mâchoire se serre, je détourne enfin le regard d’elle. j’ai le ventre serré, et à ma respiration je sens que je ne respire plus régulièrement depuis un moment. Je bois nerveusement, me cantonnant dans un silence, ne sachant quoi penser de ça, n’osant même pas exprimer mon trouble.

- Toi en revanche… Tu n’es pas le seul à avoir cette sensation de tout connaître de l’autre.

Le malaise s’intensifie alors que paradoxalement une douce chaleur s’empare de moi, mes pupilles trouvant les siennes un instant. ... Ca donne ce sentiment d’être lié à quelqu’un. Enfin, si elle parle bien du fait qu’elle croit me connaître grâce à ces lectures... ? Je n’en suis pas sûr. Mais ça m’effraie autant que ça me fait du bien au coeur.

- Mais je suis contente que ce ne soit qu’une sensation. Cela veut dire que nous avons tout le loisir de faire vraiment connaissance. Mon coeur s’accélère doucement alors que mon regard retrouve son sublime visage.  Je suis contente de te rencontrer Étienne.
- Moi aussi.

Même si ça trouble l’intégralité de mon coeur et de ma raison. Flou artistique envoûtant, intriguant.

Mon regard dans le sien en est arraché par une personne qui me bouscule, heurtant mon épaule - comme si j’étais pas assez visible ? Mon regard s’aimante à la personne qui s’éloigne dernière nous - sans s’être excusée - et je soupire, revenant à ma marche et à mes pensées. En résulte une main dans les cheveux, un sourire dévoré par la timidité, un regard moins assuré que je ne le voudrais.

- C’est... c’est troublant. De te parler, de parler de tout ça...

Merde. Qu’est-ce que... Je viens de lui parler sur un ton soudainement plus familier, une attitude la plaçant beaucoup plus proche de moi que ce qu’impose son rang de prof. Merde, j’ai pas fais gaffe...

- Oh... Excusez-moi...

Confus, je pose ma main dans l’air, proche de la poser sur son bras mais sans pourtant la toucher. Je...

- C’est que... vous avez presque mon âge, et on partage... “ça”...

Et tu me connais peut-être mieux que la plupart des gens ici... Je me sens proche d’elle. De vous. ...De toi...

- Sorry...

Mon regard s’échappe, ma main trouve ma nuque, je me crispe légèrement. ... J’aurai aimé faire tomber cette barrière. J’aimerai, la faire tomber. Même si ils me rapprochent de cette ancienne vie qui me fait du mal, Nova, Andromède et elle sont mon dernier lien avec tout mon passé. Et étant donné que je fuis les Dobson comme la peste... Je fuis aussi ce passé, je le rejette.

Pourtant, Emma représente un lien vers lui, et me voila à la tutoyer, à crever de désir de mieux la connaître, d’en savoir plus sur elle, sur Georges, sur leur histoire. ... Sur mon histoire. La vraie, pas la fictive.

- ... Je me sens proche de vous et... l’idée que vous soyez liée à tout ça... ça m’aide à l’accepter. ... Je crois.

Je reçois une goutte. Deux, trois. ... Et le temps de lever la tête, il pleut.

- .. Arf...

Je fronçe le nez, mon regard gris épousant le ciel de la même couleur, et je baisse les yeux sur elle. J’ai pas de parapluie, peut-être qu’elle en a un dans son sac ?

- Vous voulez rentrer quelque part... ? Personnellement j’aime la pluie et je suis déja malade donc je crains pas grand chose... J’arrive de nouveau à sourire, me détendant. J’aime beaucoup l’eau, la pluie me dérange pas. Mais j’voudrais pas que vous ayez froid, alors on peut... je sais pas...

Je regarde autour de nous, cherchant où est-ce qu’on pourrait entrer (surtout avec des boissons) mais il n’y a que des petites boutiques et connaissant la pluie d’ici, ça risque de durer toute l’après-midi.

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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockLun 8 Déc 2014 - 19:31



Elle a tout ressenti. En même temps que lui. Mais avec le temps, elle a appris à tout accueillir, tout éponger. Peut-être seule sa tête baissée et ses yeux qui s’assombrissent trahissent la ferveur des émotions douloureuses qu’elle absorbe. Jusqu’à ce qu’elle décide de couper le flux. Par respect pour l’autre. Le propriétaire de ses émotions qui n’appartiennent qu’à lui et qu’elle n’osera peut-être jamais plus vouloir contrôler. Quand il y repense, cela s’apparente à de l'ingérence que de vouloir contrôler cela chez les autres. La frustration, le regret, la peine, l’intimité bafouée, le trouble, l’inconfort, la douleur et l’affolement qui enserrent son coeur, le tourment… Tout ça, elle l’a frôlé de tout son être… Non, elle l’a avalé, avant de fermer les vannes et de se refermer sur son gobelet encore en main, mais vidé de son contenu.

- C’est... c’est troublant. De te parler, de parler de tout ça… Oh... Excusez-moi... C’est que... vous avez presque mon âge, et on partage... “ça”... Sorry...
- Aw Étienne ne t’excuse pas. Au contraire. En dehors du pensionnat, tu peux me parler comme bon te semble.

Étrange comme elle peut avoir encore quelques mots flottants, provenant de son adolescence pour ponctuer ses phrases d’adulte calme.

- ... Je me sens proche de vous et... l’idée que vous soyez liée à tout ça... ça m’aide à l’accepter. ... Je crois.
- … Tant mieux, ça me fait plaisir. Et… Moi aussi je me sens proche de toi...

L’aveu qui réchauffe ses côtes et grimpe dans sa poitrine, son cou, jusqu’à ses joues. Douce chaleur. C’est si étrange de se sentir bien juste en étant côte-à-côte. Oui, elle a l’impression de bien le connaître, mais c’est plus que cela. Bien plus. Comme une enveloppe charnelle réconfortante et naturelle. Comme si elle devait être là. C’est perturbant. Troublant. Mais ça ne l’empêche pas d’avoir les yeux hissés sur son visage, lorsque son nez accueille la première goutte de pluie. Elle ne cille pas, trop distraite par les expressions du visage d’Étienne. Ses paroles se faufilent à peine jusqu’à ses oreilles. Mais elle en capte tout de même les ondes.

- Moi aussi j’aime l’eau..., dit-elle dans un souffle qui la réveille.

À nouveau ce timide embarras… Son visage joue alors au même jeu que celui d’Étienne jusqu’à ce qu’elle se souvienne de ce salon de thé-boutique, tenu par un vieux couple dans la ruelle d’à côté. La Suédoise jeta son gobelet dans la poubelle la plus proche.

- Je sais. Viens..., lance-t-elle en saisissant Étienne par la manche après avoir effleurer son poignet.

En moins de trois minutes, ils y étaient. Emma salua la personne en caisse à travers la vitre avec un sourire tendre. Puis elle indiqua le banc protégé par un haut-vent. À l’intérieur, la femme blonde d’un certain âge acquiesce et fait signe qu’elle arrive.

- Il ne faut pas le dire au café du centre que je leur fais des infidélités, mais je viens souvent ici. La femme gère le salon de thé et la boutique. C’est une chineuse, une mordue de vintage. Son mari, lui, a son atelier juste à côté., dit-elle en désignant rapidement du doigt, les portes d’un garage en bois peint d’un marron sombre sur le côté. Il restaure et bricole plein de choses. Il est plus âgé qu’elle, donc déjà à la retraite. Il passe presque tout son temps là-bas. Mais pour l’heure du thé, tradition oblige, il sort de sa caverne. C’est peut-être un des rares moments où il vient se mêler aux quelques clients., conclue-t-elle alors qu’ils prennent place sur le banc.

Un cliquetis mécanique se fait entendre au-dessus de leurs têtes. L’espèce de grille-pain rougeoyant se met en marche pour libérer de la chaleur. Une petite sonnette se joint à la partie.

- Et c’est peut-être mieux ainsi pour les clients, il est un peu grognon, surtout avec l’hiver qui arrive..., poursuit Samantha avec le sourire, en saluant à nouveau les deux jeunes gens.

Un plaid en main, elle l’étire sur leurs genoux après avoir échangé les banalités d’usage et la promesse -la leur- de passer la porte dès qu’ils se sentiront de le faire. Calme et observatrice, la quinquagénaire sait toujours autant lire les atmosphères.

Et ils retrouvent à nouveau seuls. Juste tous les deux. Sans trop savoir quoi dire, maintenant. Enfin, si… À vrai dire, les mots de John ne sont pas tombés dans l’oreille d’une sourde et peut-être qu’il faut tenter de briser tout de suite tout ce qui pourrait -à l’avenir- arriver entre eux.

- John a dit que tu m’idéalisais. Il a dit plein de choses dans ce sens-là. Et bien... J’aimerais que ce ne soit pas le cas. J’aimerais clarifier cette image que tu peux avoir de moi et que tu fasses de même pour moi.

Que celui dont Georges me narrait l’existence et les traits soient plus que de simples mots.

- Prenons notre temps pour faire connaissance., dit-elle en tournant le visage vers le sien après avoir mordiller doucement ses lèvres.

Lis dans mon véritable moi. Et je ferais pareil.

- J’ai plein de défauts, tu sais. Je ne sais pas cuisiner. Je danse comme un pied. Je peux lire de tout, mais genre, vraiment tout. Je… Je fume le soir, pas grand chose en général, mais voilà, ça arrive plus ou moins fréquemment. Mmh… Quoi d’autres... ?, se demande-t-elle en se pinçant les lèvres avec plus de gourmandise que tout à l’heure, les yeux rivés vers le ciel grisonnant et les mains se frottant légèrement l’une contre l’autre, au lieu de s’enfouir sous le plaid.


#e0230f | début décembre

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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockMar 16 Déc 2014 - 17:30
Résumé du post:
Emma sait de John qu'Etienne l'idéalise. Etienne dément, explique sa vision des choses et retourne la flamme à John en supposant que c'est lui qui idéalise Emma.
Il regardait ses mains, légèrement douloureuses, jouant avec ses doigts, pensif. Ca lui faisait toujours ça quand il faisait froid; à force de se craquer les os des doigts, le froid les rendait désormais douloureux. Son père l’avait prévenu un nombre incalculable de fois pourtant. Que voulez-vous, un tic, c’est un tic. C’est dans ces moments qu’Etienne se disait que Georges était un auteur minutieux. Aller préciser ce genre de détails... Ce devait être intérêssant à lire. Moins à vivre, il fallait l’avouer - il s’en serait volontiers passé.

▬ John a dit que tu m’idéalisais.

Il a simplement tourné la tête vers elle, attendant d’en savoir plus. Il a écouté la suite en silence, se demandant bien à quoi jouait John en lui disant tout ça.

▬ J’ai plein de défauts, tu sais. Je ne sais pas cuisiner. Je danse comme un pied., il a sourit, baissant les yeux. Je peux lire de tout, mais genre, vraiment tout. Je… Je fume le soir, pas grand chose en général, mais voilà, ça arrive plus ou moins fréquemment. Mmh… Quoi d’autres...

Attendri. Il l’a regardé avec ses beaux yeux clairs, un doux sourire aux lèvres et l’affection dans le coeur. Une touche de mélancolie, relevée par une pincée d’amusement. Il la fixait alors qu’elle réfléchissait, loin de se douter du poids qui était en train d’alourdir le coeur du blond souriant qui l’observait.

Et à ce moment, le clapotis de la pluie résonnant autour d’eux, rien que tous les deux dans cette jolie ruelle, il a eu envie de l’embrasser.

Vraiment, envie de l’embrasser.

Mais il ne l’a pas fait. Il a détourné la tête pour regarder en face sans se départir de son petit sourire attendri. Il a étendu et croisé ses longues jambes, enfoui ses mains dans les poches de son menton sous le plaid. Il s’est râclé sa gorge légèrement douloureuse et a interrompu les réflexions de la jeune femme.

▬ John a dit des conneries. Tu devrais apprendre à pas te laisser avoir par ses belles paroles. ... Même si il est diablement convaincant, faut l’avouer.

Il a inspiré, se provoquant une légère toux qu’il a rapidement étouffé au creux de son poing avant de reprendre.

▬ Je... Je t’idéalise peut-être, oui, mais ça c’est mon grand défaut, je le sais., a t-il dit en haussant une épaule, sa main retrouvant sa poche et son regard se promenant sur les dalles près de ses pieds. Je suis rêveur et un peu naïf.

Oeillade, sourire. Il a détourné les yeux pour regarder autour de lui avant de reprendre après un instant:

▬ Mais j’ai jamais pensé que tu étais parfaite. Personne ne l’est, et heureusement. Je crois que c’est les travers de chacun qui créent toute la complexité et la beauté d’une âme. ... Comme les traits d’un artiste au style particulier rendent une esquisse mille fois plus intéressante qu’un schéma aux traits et au réalisme parfait.

Il l’a regardée un instant, puis s’est assis laissé glisser un peu plus confortablement sur le banc, sous le plaid, et a levé les yeux sur le ciel gris.

▬ Mais c’est pas tant les personnes que j’idéalise. Plutôt les relations. Je crois que je suis tellement prêt à tout donner pour le meilleur que... j’envisage pas le mauvais. Ou alors c’est simplement de l’optimisme. Je sais pas.

Il a de nouveau baissé les yeux, cette fois pour les fixer sur un pavé au milieu de la rue.

▬ Mais c’est difficile... D’être là, près d’une personne, d’avoir envie de lui offrir le monde entier..., sa voix mourrait doucement. ... Et de ne pas pouvoir parce-qu’il y a quelqu’un d’autre.

Il a déglutit, haussant doucement les épaules en retrouvant les jolis yeux d’Emma.

▬ C’est ce que je vivais avec Rose. Alors, non, je n’idéalise pas en gardant mes distances. Au contraire, je me crois capable d’offrir le meilleur. ... Si on m’en donne l’opportunité. En revanche...

Il a haussé les sourcils, ses yeux dans les siens, étirant un léger sourire.

▬ Tu penses pas que c’est plutôt le genre de John, tout ça... ? Il est... passionné. Je pense qu’il l’est mille fois plus que ce qu’on peut imaginer de lui. Et ça ne m’étonnerait pas que lui te vois comme ça. Il parle de toi avec un respect immense, presque idolâtre. Peut-être qu’en te parlant de moi, il s’est un peu perdu dans ses propres mots. ... ou peut-être que c’était volontaire, comme une déclaration indirecte., il a de nouveau haussé les épaules, la quittant des yeux. En tout cas je le reconnais plus lui que moi, dans cette démarche de t’idéaliser jusqu’à te placer dans l'inaccessible.

Il lui a sourit timidement, l'observant, et a haussé les sourcils d'un air rieur.

▬ ... Désolé si ça t'embrouille ahah...



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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockLun 22 Déc 2014 - 22:26


- Mais c’est pas tant les personnes que j’idéalise. Plutôt les relations. Je crois que je suis tellement prêt à tout donner pour le meilleur que... j’envisage pas le mauvais. Ou alors c’est simplement de l’optimisme. Je sais pas.
- Et pourquoi pas un peu des deux ?

C’est attendrissant et c’est ce qui fait que les choses peuvent fonctionner avec lui. C’est ce qu’elle pense sincèrement en l’écoutant avec attention. C’est une belle philosophie de vie.

- Mais c’est difficile... D’être là, près d’une personne, d’avoir envie de lui offrir le monde entier... Et de ne pas pouvoir parce-qu’il y a quelqu’un d’autre.
- Oui, je sais...

Il a dû souffrir de sa relation avec Rose. Et elle, elle a vécu cela deux fois déjà. Avec Indiana puis avec Georges. Elle n’a jamais été celle qui a été choisie. Elle se demande souvent ce qui cloche chez elle pour que ce soit le cas. Mais elle n’a toujours pas trouvé la réponse. Emma connaît parfaitement sa tendance (sa malchance ?) pour tomber dans les filets de celui qu’il ne faut pas. Georges aurait pu être le bon. Et encore… Elle doute sur ce qu’aurait donné leur relation sur le long terme. Mais de toute façon, il était déjà pris. Peut-être était-ce justement parce qu’il y avait une date inconnue d’expiration à ce qu’ils étaient que cette relation était vouée à l’échec dès le départ.

Les mots d’Étienne qui suivent l’atteignent. Il a quelque chose d’impressionnant. En toute simplicité, il parvient à dire les choses telles qu’il les pense. C’est frappant d’efficacité. Le côtoyer quotidiennement doit être passionnant. Puis il évoque John et elle hausse les sourcils, surprise par cette “théorie”, mais restant lucide.

- Mmh… je ne sais pas trop. Je sais qu’il m’estime et me respecte beaucoup, mais je ne le vois pas non plus faire des “déclarations indirectes”. J’imagine plutôt qu’il pourra clairement se faire comprendre sur ce genre de choses si il l’a décidé. Je le pense entier et sans détour quand il s’agit de ses sentiments. Justement parce qu’il est passionné. Mais je ne crois pas non plus qu’il existe beaucoup de filles inaccessibles pour John. Et puis, lui aussi sait qu’il n’y a pas de perfection humaine.

Un fin sourire, elle hausse à peine l’épaule. Elle ne se sent pas vraiment concernée. Même si certains mots employés par le A reviennent encore à ses oreilles pour semer la zizanie dans son esprit : “quelque chose de presque spirituel dans ce qu’il ressent.” “aussi troublé que fasciné.” Puis son geste. Son pouce sur sa lèvre. La Suédoise déglutit, tournant son regard ailleurs. Elle a parfaitement conscience de son côté séducteur. Il ne faut pas la croire si naïve, son expérience personnelle joue en sa faveur.

“Autrement vous ne m'intéresseriez pas à ce point, Mademoiselle Lind.”
Mais son coeur fait un bond à cette pensée qui jaillit étrangement. Elle se redresse. Passablement gênée.

- Oui c’est un peu perturbant de parler de votre vision de moi. Je ne suis pas à l’aise du tout. Parlons d’autre chose.

Comment peut-elle se laisser perturber par ses élèves ? Ce n’est pas… normal. L’écart d’âge n’est pas grand, certes, mais ce sont des enfants. Oui c’est ça : des enfants. Dont la maturité commence à peine à être mise à l’épreuve dans un certain sens. C’est ce que Sören lui dirait. Lui-même éprouve de l’affection pour certains de ses élèves, mais il maintient très bien une distance. Elle peut faire pareil. C'est plus facile d'essayer de se convaincre de tout cela n'est-ce pas ? Moins... Risqué ? Même si elle les apprécie déjà peut-être trop. Ses yeux retrouvent timidement la stature d’Étienne.

- Je te croise souvent avec des élèves en D. Et tu as une petite-amie il me semble. Tu t’es fait ta place facilement ici… C’est impressionnant après ce que tu as traversé. Je ne pense pas avoir autant de ressources., lâche-t-elle doucement un léger rire dans sa voix. Vous avez des plans pour les fêtes de fin d’année ?


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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockLun 5 Jan 2015 - 14:23

« Je me disais bien que je connaissais cette voix. »

Sourire. L’homme se tenait là, debout, devant eux.

Il était dix-sept heures passées, et la pluie avait cessé depuis un moment. Etienne et Emma avaient fini par sortir du quartier ancien pour se promener sur la grande place, et rejoindre un parc. Le temps passait vite, mais ils n’en avaient pas vraiment conscience. Ils parlaient de tout, s'intéressant l’un à l’autre, échangeant passé et présent, confidences et anecdotes. Etienne se sentait bien. Avec Emma, plus le temps passait, plus la timidité s’éclipsait. De plus en plus facile, de plus en plus naturel - elle revenait néanmoins, parfois, pour leur rosir les joues à tous deux, simultanément. Les regards d’eaux s’échappaient alors, les sourires se fendaient.

Et le charme opérait.

« T’es belle. ... Pour ce que je vois. »

L’aveugle observait Emma grâce à son don activé, mais il le coupa bien vite afin de ne pas être privé de son ouïe plus longtemps. Il préférait l’entendre que la voir - cela faisait longtemps qu’il ne voyait plus de réelle utilité à regarder les gens.

« ... Oh, vous êtes le nouveau prof de litté non ? »

Etienne, qui s’était d’abord légèrement renfrogné à la vue du séduisant brun accostant Emma, semblait tout à coup piqué d’un vif intérêt - avec cette personne apparaissait peut-être un nouvel ami, un mentor, quelqu’un avec qui partager une passion commune. Et en plus, son très fort accent français lui attirait plus de sympathie encore.

« C’est moi. »

Mais la réponse était froide, insipide. Etienne fut troublé de ne pas le voir ne serait-ce que tourner la tête vers lui.

« Je suis arrivé hier. J’ai retrouvé Terry. »

Et bien sûr qu'il savait ce qu'il y avait eu entre eux deux. Terry était son meilleur ami, il lui racontait tout.

Etienne observait son futur professeur avec curiosité et méfiance. Il y avait quelque chose de froid qui se dégageait de lui. Comme... un air hautain, qu’il était pourtant difficile d’arborer sans capacité de regarder les gens. Etienne avait naturellement entendu parler de son arrivée. En fait, c’était au secrétariat; en attendant qu’on lui fasse des photocopies, son regard avait traîné sur le bureau de la secrétaire. Il y avait vu le dossier de cet Abel Dorian Crane. Aveugle, mais possédant le don du “sacrifice des sens”. Il n’avait aucune idée de ce que cela pouvait être.

« .. Est-ce que vous voyez, professeur ? »
« Est-ce que j’ai l’air de voir ? » Répondit froidement le brun dans un soupir. « Oui je vois, ma canne blanche et mon chien d’aveugle ne sont là que pour me donner un genre. »
« ... C’est pas... Non mais... Excusez-moi je croyais qu’avec votre don... »
« Mon don sacrifie quatre sens pour en améliorer le cinquième. Alors, oui, pendant quelques secondes je peux voir ta tête de blondinet et, grand bien m’en fasse, ça me permet aussi de ne plus t’entendre. »
« ... »

Abel étira un petit sourire, goguenard. C’était le prix à payer lorsqu’on lui parlait alors qu’il n’en avait pas envie.

« Alors Emma... ça fait... six ans ? » Il fit tourner sa canne au bout de ses doigts, le bout posé au sol. « Tu sais que Dobson s’est suicidé ? Je te dis ça parce-que j’étais devenu son assistant. C’est pour ça qu’je reviens à Prismver. Faut bien trouver du travail quelque part... »

Il poussa un soupir d’ennui sous le regard interloqué d’Etienne.

« ... Est-ce que vous étiez proche de lui ? »
« Est-ce que t’a réellement envie de connaître ma vie ? »
« J’ai connu Georges Dobson. je veux savoir si vous étiez proches et si il vous a parlé du livre qu’il était en train d’écrire. »
« Oui. »
« Vous l’avez lu ? »
« Etant donné qu’il ne l’a pas traduit en braille, non. Mais il m’en parlait oui. »

Etienne regarda Emma, et de nouveau, leva les yeux sur le brun debout face à leur banc. On voyait clairement dans son regard qu’il ne semblait pas apprécier son interlocuteur. Et c’était plus que compréhensible.

« Je crois que je vais vous laisser faire vos retrouvailles, Emma. »
« Bonne initiative. »
« ... C’était, vraiment, vraiment agréable. »

Face à eux, les yeux presque blancs de l’aveugle roulèrent au ciel; sa tête se pencha et il soupira. Etienne se leva, dépassant son professeur de huit centimètres.

« Vous devriez apprendre à me supporter dès maintenant professeur. Je suis inscris à votre cours et président du club d’écriture. Je vais devoir polluer votre air un paquet de fois et croyez-moi ça ne m’enchante pas non plus. J’espérais un prof un peu plus... passionné. »
« La vie est ingrate hein ? » s’amusa le brun, ouvertement.

Etienne leur faussa compagnie dans un regard doux pour Emma, un signe de main. Amère.
Et dès lors qu’Etienne s’était éloigné, toute trace de mépris avait disparu du visage de l’aveugle.

« C’est bon de te revoir. Tu veux aller quelque part ? »

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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockVen 16 Jan 2015 - 22:38

C’est rarissime. Et pourtant, cela arrive même à Emma. De ne pas apprécier réellement de revoir une vieille connaissance du passé.

Son premier amour et le premier a l’avoir fait sienne débarquait et il brisait son moment avec Étienne. Autant dire qu’elle ne sourit que par politesse en répondant un rapide merci au compliment. Elle s’empressa de laisser la curiosité du grand blond faire quelques pas vers l’importun et reporta son attention sur Baxter qu’elle reconnut immédiatement et caressa comme elle le faisait à l’époque. Ils ont tous les deux changés en grandissant ensemble, ça c’était certain. Le chien d’aveugle avait gagné en panache tandis que le maître était toujours plus élégant. Une combinaison qu’il aurait fallu refuser à la gare de l’île pour le bien de tous les coeurs. Même du sien.

Il s’ébranla brusquement lorsqu’Abel prononça le prénom de Terry. La jeune femme n’avait jamais soupçonné qu’un lien si fort les unissait. Durant leur scolarité prismverienne, même si Abel était leur ami commun, Terry et Emma ne s’étaient jamais parlés. Évoluant dans leurs univers respectifs et, avouons-le, un peu à part chacun à leur façon. Lui, le scientifique et elle, l’artiste. Lui, le cadet et elle, l’aînée. Il fallait peut-être finalement remercier le Terry stressé de Londres pour les avoir fait se rencontrer, car cela ne serait peut-être jamais venu d’Abel. Alors Emma caresse avec un peu plus d’insistance le pelage blanc du canidé. Étant donné le schéma de ce trio d’adultes, elle n’est pas certaine de vouloir savoir à quel point ils sont proches. Cela va être très gênant et doit embarrassé Terry.

- Mon don sacrifie quatre sens pour en améliorer le cinquième. Alors, oui, pendant quelques secondes je peux voir ta tête de blondinet et, grand bien m’en fasse, ça me permet aussi de ne plus t’entendre.
Elle se redresse en fronçant les sourcils. Les changements ne sont que physiques. Il est égal à lui-même.
- Abel...
- Alors Emma... ça fait... six ans ? Tu sais que Dobson s’est suicidé ? Je te dis ça parce-que j’étais devenu son assistant. C’est pour ça qu’je reviens à Prismver. Faut bien trouver du travail quelque part...
- Oui, je suis au courant...

Emma n’a pas le temps de ressentir cette peine à l’évocation de Georges ou encore la panique face à l’indélicatesse de Abel qui pourrait heurter Étienne. Non, elle n’a le temps de rien. Les deux hommes partent déjà dans un semblant de discussion qu’elle observa avec une certaine nervosité. C’est deux-là ensemble, il est clair que ça ne fait pas bon ménage. Surtout pas pour son coeur.

- Je crois que je vais vous laisser faire vos retrouvailles, Emma.
Elle sourit avec résignation en acquiesçant alors que la seconde d’après, ses sourcils se froncent à nouveau à la pique d’Abel. Si un jour sa peau de bébé en vient à être marquée de rides, vous saurez qui en est le responsable.
- ... C’était, vraiment, vraiment agréable.
- Oui, j’ai vraiment apprécié. On se refera ça...

Elle sourit sincèrement à Étienne et conserve cet éclat jusqu’à ce qu’il les quitte. Même lorsque Abel continua sur sa lancée.

- C’est bon de te revoir. Tu veux aller quelque part ?
Une brève expiration, elle lui sourit aussi.
- Tu n’as pas changé. Cela me rendrait presque nostalgique., dit-elle en se levant. Ça te dit un café ? Je n’habite pas très loin.

Ils n’eurent pas vraiment le temps d’échanger les banalités d’usage sur le chemin, Emma n’habitait effectivement vraiment pas loin du parc. Dans ce grand appartement prévu pour trois personnes où elle s’est très largement étalée avec son matériel sono et ses instruments, le parquet craque presque à chaque pas. Un vestibule fait office de sas d’entrée avant d’ouvrir sur la pièce centrale avec une cuisine -qui ne sert jamais- ouverte sur le grand salon qui se compose très simplement d’une table pour quatre, d’une table basse, d’un vieux canapé en cuir et d’un épais tapis lui aussi chiné. Si il active son don, il pourra remarquer le manque de décoration des lieux. À son arrivée à Prismver, Emma n’était pas en état de se pencher sur la question. Puis il fallut s’inquiéter des cours à préparer. C’est certainement la moins qualifier du corps enseignant. Ruthel lui a laissé une chance pour lui rendre service en tant qu’ancienne élève après l’incident qui a secoué sa carrière musicale. Mais maintenant qu’elle a pris ses marques, elle pourrait se prêter au jeu en allant fouiner du côté des antiquaires. Et surtout avant qu’elle ne se lance dans un autre projet. Les trois chambres sont accessibles par un couloir situé à droite. Deux d’entre elles donnent sur la rue, l’autre ainsi que la salle de bain et les toilettes séparés sont côté cour. Le tour du propriétaire est finalement rapide. Emma a loué en meublé sur une annonce sans photo. Elle s’estime chanceuse d’être si bien tombée. La jeune femme rassemble rapidement les papiers qui traînent sur le canapé -des partitions bien évidemment avant d’inviter Abel à s’installer. Il n’y a pas de plantes vertes, pas de télévision. En tout est pour tout, ses compagnon se résument à : son ordinateur portable, un piano numérique, une guitare, un violon et une radio.

Elle revient avec le café et reprend la vieille habitude prévenante d’indiquer simplement et très précisément où elle fait ou pose les choses car elle le sait très autonome.

- Je suis surprise que tu aies choisi Prismver. Tu aurais pu trouver un poste dans de meilleures académies. Pourquoi es-tu là ?

Cette simple question posée sans rancoeur aucune, pourrait pourtant se décliner aussi de bien d’autres façons. “Pourquoi es-tu revenu ?” “Pourquoi es-tu parti ?” “Pourquoi m’as tu abandonné ?” “... Sans demander ton reste. Alors que veux-tu maintenant ?” “Qu’attends-tu de moi ?” Parce qu’elle n’attend rien de sa part.
Surtout pas des excuses.

#e0230f | novembre

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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockJeu 22 Jan 2015 - 13:09

- Va pour un café.

Et avant même qu’il ne bouge, le chien se lève, sentant qu’ils vont se mettre en route. Il cherche de la tête la main de son maître qui lui adresse une caresse avant de, canne blanche en main, se mettre en marche à côté d’Emma.

C’est la première fois qu’il revient dans le quartier ancien. Six ans. Toute à l’heure, avant de croiser Emma, il observait les rues, voir si cela avait changé. Désormais, il marche à l’aveugle, gardant son ouïe disponible au cas où elle s’adresse à lui. Finalement, ils arrivent très vite chez elle. La parquet grinçant est une aubaine pour lui. La visite est rapide, le don activé par curiosité à la fin de chaque explication. C’est modeste. Simple, aussi. Abel apprécie les lieux, car même si elle y vit seule, c’est somme toute bien plus chaleureux que son grand appartement parisien. Ca ressemble un peu à l’appartement-foutoir qu’il a partagé avec Terry, depuis leurs 18 ans, à Londres. C’est à l’aveugle qu’il revient au salon, ses doigts courant sur les murs. L’image des lieux lui reste en mémoire, et il associe à la vue qu’il a eu les sensations: c’est plus facile, pour lui, de sentir plutôt que de voir. Il ne regarde que pour satisfaire des curiosités, non par besoin.

Il prend place sur le canapé, ses mains se fourrant machinalement dans le poil de Baxter qui pose sa tête sur le genou de son maître. Il l’entend dans la cuisine - la machine à café, les tasses qu’on sort et qu’on pose, les pas sur le parquet. Il patiente, écoute, tandis qu’elle lui explique comment elle a trouvé cet appartement. Lui même en recherche un, du coup, puisque Terry souhaite désormais vivre seul. En même temps, Abel aura 24 ans en janvier. Il est peut-être temps de grandir et de vivre seul. Il ne l’a jamais fait. Certes, il existe toujours une certain risque lié à son handicap : il a beau être aveugle depuis dix ans, les risques d’accidents ménagers restent plus élevés que pour les voyants. Mais ce n’est pas ce qui l’ennui dans l’idée de vivre seul, non : c’est l’ennui lui-même. Déja qu’il s’ennuyait quand Terry étudiait, alors seul... Emma a sa musique, il n’a pas eu de mal à s’en apercevoir à chaque activation de son don. Mais il n’arrive pas à imaginer qu’elle ne se sent pas seule.

Paradoxal, Abel qui n’aime ni l’Homme ni la solitude.

- Moi je vais chercher un appartement, du coup., dit-il sans entrain. En attendant, Terry m’héberge, mais il m’a bien fait comprendre qu’il fallait que je parte vite - sinon il risque de se laisser tenter par une nouvelle collocation.

il sourit, se laissant tomber au fond du canapé. Il soupir, las.

- Je suppose que j’irai dans une agence, demander ce qu’ils ont de mieux. Quartier des arts, quartier festif... j’en sais rien. Mmmh elles étaient où ces villas où on s’était introduit une nuit ? T’étais là ? Je sais plus si t’étais avec nous. Bref, j’en voudrais bien une comme ça.

Accoudé mollement sur l’accoudoir du canapé, l’air ennuyé, le gosse de riche n’a que l’embarras de choisir dans quelle demeure de luxe il va jeter l’argent de papa et maman. Et ce, depuis des générations. Ce ne sont pas seulement ses parents qui sont extrêmement riches, ça a toujours été. Depuis des siècles, en vérité. Il a même peut-être du sang royal, anglais ou français, de jadis. Il n’a pas porté son intérêt si loin dans le glorieux arbre généalogique de ses parents, accroché dans le grand hall d’entrée de l'appartement parisien.

Emma lui fait part, par la suite, de son étonnement de le voir ici. Oui, il aurait pu aller ailleurs.

- Ici ou ailleurs, ça ne change pas grand chose.

Il hausse les épaules, prenant son café en main avant de se laisser de nouveau tomber au fond du canapé.

- Je suppose que je manque d’ambition., dit-il sur un ton neutre, égal, là où d’autres s'apitoieraient. Et toi ? Pourquoi t’a tout arrêté d’un coup ? J’avais l’impression que ça marchait bien pour toi.

▬ Fin novembre • #68B8AF • Code mixé Lixautier ▬
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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockDim 25 Jan 2015 - 19:33

- Je suppose que j’irai dans une agence, demander ce qu’ils ont de mieux. Quartier des arts, quartier festif... j’en sais rien. Mmmh elles étaient où ces villas où on s’était introduit une nuit ? T’étais là ? Je sais plus si t’étais avec nous. Bref, j’en voudrais bien une comme ça.
- Mmh non je n’étais pas de la partie. Mais cela avait fait le tour de l’école dès le lendemain. Elle a le sourire dans la voix et les doigts accrochés à la céramique brûlante. Mais je crois qu’elles sont sur les hauteurs de la ville. L’agence te dira.

Puis Emma décide de venir s'asseoir sur le canapé près d’Abel, même si en réalité, elle est plus attirée par le fait de pouvoir caresser Baxter qu’autre chose. Elle a toujours adoré ce chien. C’est une crème comparé à son maître.

- Ici ou ailleurs, ça ne change pas grand chose. Je suppose que je manque d’ambition. Et toi ? Pourquoi t’a tout arrêté d’un coup ? J’avais l’impression que ça marchait bien pour toi.

La jeune femme ne répond rien lorsqu’il parle de son manque d’ambition comme si il parlait de la météo de demain. À vrai dire, ce sont ces petites phrases qui lui rappellent cette époque. Il n’a pas changé. Mais pour l’instant elle hésite encore à sourire vraiment en le réalisant petit à petit. D’autant que sur ce point, ils sont plutôt sur la même longueur d’onde. Emma n’a jamais cherché la célébrité, elle est même encore gênée lorsque parfois on la reconnaît dans la rue. Dans sa tête, cela résonne plutôt comme ça “ah oui c’est vrai, mes chansons sont connues…” Un peu comme si elle oubliait ce que la reconnaissance de son travail impliquait. Elle considère juste qu’elle a de la chance. Avoir une passion et en vivre ; et c’est sur ce point que leurs ondes se séparent déjà. Elle aime ce qu’elle fait, même si aujourd’hui, elle le fait différemment.

- J’ai eu quelques soucis avec mon manager et des… fans.

Ce dernier mot semble écorcher ses lèvres. Un frisson lui brûle la colonne vertébrale, alors elle cherche à remplacer cette impression par une autre trace de chaleur, plus agréable, celle du café dans sa gorge. Emma s’enfonce un peu plus loin dans le canapé. Mais sa main est venue naturellement dessiner les contours de la réelle brûlure qui orne son poignet. Elle se souvient encore très nettement de la sensation. L’acide qui ronge la peau. Et elle en tremble.

- C’est compliqué et très cliché je crois bien. Mais je n’ai pas totalement arrêté. Je suis en pause pour ma propre carrière de chanteuse, mais je continue de composer pour d’autres. J’ai juste préféré m’isoler loin de… tout ça. Elle ne sait vraiment pas comment expliquer les choses. Sa main est venue balayer l’air dans un geste nerveux d’autant qu’elle sait que rester vague va certainement déplaire à Abel. Prismver est un refuge à la base, donc j’ai pensé que ça ne serait pas une mauvaise idée d’y revenir pour un temps.

La tasse revient à sa bouche gourmande. Elle déglutit en observant l’ancien apprenti de Georges. C’est seulement maintenant que ça la frappe : ils sont tellement différents. Il est presque impossible d’essayer de trouver des points où elle pourrait les comparer. C’est à se demander quel est réellement son type d’homme. Mais une chose est sûre, Abel est devenu encore plus beau avec le temps. Et elle regrette un peu de ne pas lui avoir dit quand il le lui a dit un peu plus tôt. Cela semblerait totalement hors sujet maintenant. Alors Emma se contente d’inspirer et expirer peut-être un peu plus profondément pour calmer la confusion qui s’accumule un peu trop facilement depuis quelques heures. Puis elle plonge sa main dans la fourrure de Baxter.

- Ruthel m’a proposé cet apprentissage… En même temps, tant mieux, je me voyais mal donner des cours tout de suite. Même si je m’y connais en musique, depuis Prismver, je n’ai pas fait de cursus particulier. Je n’ai pas fait d’études plus poussées comme tu as pu en faire. J’avoue que ce n’est pas évident sans méthodologie. C’est un peu stressant, surtout dans cette ambiance...

Un regard sur son premier amour. Partagé. Il va bien falloir s’y faire. À sa présence.

- Tu arrives à reprendre tes marques sur l’île ? À part être l’assistant de Georges, tu as fait d’autres choses ? Aimer quelqu’un d’autre depuis que Jack est… parti ?

Pourquoi est-ce que cela t’intéresse Emma ? Tu veux confirmer qu’il n’a jamais rien pu éprouver pour toi à cause de Jack ou parce que c’était juste toi qui ne correspondait pas ? Peut-être que ça serait bien que ce soit un peu des deux. Encore faudrait-il poser la question pour avoir la réponse.

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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockMar 27 Jan 2015 - 14:27

- J’ai eu quelques soucis avec mon manager et des… fans.

Ce n’est pas une légende, lorsqu’on dit que les autres sens des aveugles sont plus développés que chez les voyants. C’est la vérité. Et il entend la faiblesse de sa voix. Et lorsqu’on parle d’Abel, dire que ses sens sont plus ou moins développés, c’est encore autre chose - à cet instant, et sans qu’Emma n’en sache rien, il active son don. Non pas pour la regarder, mais pour l’écouter. Pendant quelques secondes, il ne sent plus le canapé sous lui, n’a plus le goût du café dans la bouche et ne sent plus l’odeur particulière qui règne dans cet appartement. Il n’y a plus rien. Plus rien d’autre que le coeur d’Emma qui bat plus fort à ses oreilles, ainsi que ses doigts qu’il entend très nettement contre sa peau, qu’il localise être  son bras, ou peut-être sa main.

- C’est compliqué...

Mal. Il cille, désactivant son don alors que sa prise de parole tout aussi douce et basse que d’habitude vient de lui exploser le tympan. Alors,  les sensations reviennent, il ne se sent plus comme flottant dans l’espace - car c’est ce qu’il ressent quand il sacrifie son sens du toucher et n’active pas non plus sa vue. Il sent de nouveau le canapé et le goût du café. L’odeur douce d’Emma.

- ...mais je continue de composer pour d’autres. J’ai juste préféré m’isoler loin de… tout ça.  Prismver est un refuge à la base, donc j’ai pensé que ça ne serait pas une mauvaise idée d’y revenir pour un temps.

Et tandis qu’elle continue de parler, apportant des précisions sur son arrivée à Prismver, il ouvre les yeux, et active de nouveau son don l’espace de quelques secondes. Il n’entend plus Emma alors qu’il sait pertinemment qu’elle lui parle. Ses yeux de givre trouvent le bras de la jeune femme. Sa main. Il fronce les sourcils - il aurait pensé que sa façon de se toucher le bras comme elle l’avait fait toute à l’heure avait une signification ; il aurait aimé y voir une cicatrice, pour confirmer sa pensée. Peut-être est-ce sous la manche de son pull. Ou alors, peut-être qu’elle se grattait simplement.

Et, déja, il a mal aux yeux.

- ...istant de Georges, tu as fait d’autres choses ?

L’utilisation de son don est toujours déroutante, même après dix ans. La vue est de nouveau coupée, les autres sens reviennent. A l’époque, ça lui donnait de sacrées nausées, de jongler comme il le fait. Aujourd’hui, c’est simplement déroutant, et pour quelques secondes seulement. La plupart du temps, les gens ne se rendent pas compte qu’il est en train d’utiliser sa magie ; mais peut-être qu’Emma l’a vu diriger son regard sur son poignet, caché sous son pull. Et puis, le fait qu’il désactive son ouïe peut aussi être remarqué - il n’est pas rare qu’il ne réponde pas quand on lui parle, ou qu’à moitié.

- J’ai rien fais d’autre, nan. Coloc’ avec Terry, et sorties entre amis.

Abel n’a jamais eu de mal à se faire des relations. Mais elles sont toutes factices, superficielles - les gens qu’il estime réellement se comptent sur les doigts d’une main. Emma le sait.

- On a été un nombre de fois incalculable en boîte. Enfin, Terry voulait jamais venir. Et moi, je ramenais de temps en temps une fille. Ou un mec.

Il hausse les épaules, buvant, songeur. « Rien qui ne puisse remplacer Jack. » Se dit-il, restant silencieux. Et, après un temps:

- Est-ce que tu m’en veux ?

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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockDim 1 Fév 2015 - 19:15



Cela n’a jamais été très clair. Toujours des doutes plus ou moins forts. Et elle n’a jamais posé la question. Est-ce que tu es en train de me regarder ? Est-ce que tu es en train de m’écouter ? …

Cette deuxième question non-dite la bouleverse souvent lorsqu’elle s’y attardait à l’époque. Jeune fille et maintenant plus encore, femme de musique, elle-même prête attention aux sons qui l’entourent. Pas forcément les musiques fredonnées ici ou là par les gens. Mais sans regarder, elle sait. Elle fait souvent l’exercice au café “Remains”. Le nez plongé sur son livre, une main sur la céramique chaude de son thé, elle reconnaît les petits pas assurés, souples mais légers de Charlie, le cliquetis de ses bracelets en métal qui cognent à peine contre cette grosse montre en cuir qu’elle porte souvent. Les pas de John sont différents, plus ancrés dans le sol. Au son du froissement de sa veste, elle sait qu’il vient de passer une main dans ses cheveux un peu longs. Ou un certain bruit -peut-être une clé contre une bague- au fond de la poche de pantalon, lui fait dire qu’il cherche son briquet. Il y a également la fluidité, le velours des déplacement de Sonera, alors qu’on pourrait la croire prisonnière de ces nombreux tissus volants. Et puis il y a la vivacité de Mackensie. Les pieds d’une chaise qui crissent sur le sol quand sa hanche heurte le dossier, un éclat de rire maladroit, ses longs cheveux qui se mêlent à ses grands sautoirs en breloque qui s’entrechoquent tout aussi vivement. Tout ça, ce sont comme des mini-concerts. Cela fait partie de l’identité des gens. C’est personnel. Intime. Et le fait qu’Abel puisse faire de même, sur et pour elle, ça la touche profondément. Elle a toujours tellement observer Abel, qu’elle pense savoir quand il utilise son don. Et là, il l’a utilisé. Lui laissant croire qu’il est tout de même un peu curieux d’elle… ?

Une fois seulement à l’époque, lorsqu’elle avait eu cette impression, elle s’était permise d’activer son propre don pour ressentir l’effet que ça lui faisait. Et pour tout dire, elle a bien failli tomber dans les pommes tellement c’est étourdissant. Elle en était restée nauséeuse pendant un certain temps. Comment fait-il pour supporter cela ? Mais surtout… pourquoi ? Qu’est-ce qu’il cherche à savoir sans avoir à poser la question ? Il n’a pas autant d’attention d’habitude. Son désintérêt et son indifférence perpétuelles ne l’entravent jamais.

- Est-ce que tu m’en veux ?

La preuve.
Et elle se sent fragile à côté de lui, comme si un cocon de sensibilité l’entourait et était prêt à éclater. Une bulle de verre. L’émotion grimpe rapidement à ses yeux. Sa peau rougit soudainement sous la nervosité mêlée à la peine. Comme à l’époque. Quand il est parti.
Mais cette fois, Baxter lève le museau et vient le poser sur son genou à elle. Surprenant les deux êtres humains. Cela ne dure pas. Juste le temps pour Emma de lui caresser le crâne. Le rassurer. Se rassurer. Puis il reprend sa place. Loyal.

Emma sourit à la pensée que le chien l’estime, soit un peu plus attentif à elle que le maître lui-même. Amertume.

- Je ne pensais pas que c’était le cas, mais je crois bien oui. Encore un peu. Mais ça passera, parce que ça n’a pas lieu d’être.

La jeune femme s’enfonce dans le canapé, tournée de côté vers son interlocuteur, genoux pliés sous ses fesses et coude posé sur le haut du dossier. Sa voix revient emplir l’air.

- Même si c’est une nuisance, je ne m’excuserai pas pour t’avoir aimer pendant des années. Je préfère essayer de garder plus forts en moi l’affection que j’ai… eue pour toi plutôt que de laisser ternir mes sentiments par le reste.
Elle déglutit pour détendre le noeud au fond de sa gorge.

- Je ne peux pas t’en vouloir de ne pas m’avoir retourné mes sentiments. C’est… comme ça. Ça ne se force pas. C’est sincère. Mais elle ne parvient à dire cela seulement parce que cela fait six ans. Avec tout ce temps sans le voir, l’idée d’essayer de comprendre ou savoir pourquoi il ne l’aimait pas est devenue ridicule. Ça n’a pas de sens de vouloir trouver des raisons au coeur. Elle reprend après une petite pause. Mais c’est vrai que la façon dont tu es parti… Ça m’a blessé. À notre âge, c’était dur d’admettre de ne rien représenter pour l’autre. … Je suppose que dans ma vision idéale de toi, j'espérais plus et surtout je m'attendais à un comportement plus gentleman et délicat. Un sourire fin, qui s’élargit en pensant à l’aveu qui suit. Et tu sais que j’ai pensé que j’avais dû être horrible et nulle au lit pour te faire fuir de cette façon.

Stupidité d’enfant. C’était comme ça à l’époque pourtant. Sören l’a ramassé à la petite cuillère comme le dit le dicton. Cette première histoire qui n’en fut finalement pas une -ou qu’à moitié- a fait des ravages, infligeant tellement de doutes et d’incertitudes à Emma. On ne peut pas le nier. Mais elle a réussi à avancer malgré cela.

- Haha, tu vois… Même ma rancoeur devient absurde avec le temps. Ce n’était que moi qui me trompait sur toi. Elle pose sa joue dans la paume de sa main et inspire. Même si tu n’aurais peut-être pas dû me donner cette nuit-là… Tout simplement.

Les espoirs qui en sont nés -en quelques heures, ont été déchirés dans la foulée, à peine quelques heures plus tard.

- On était jeunes. C’est du passé et… ça va passer Abel. Tu sais que je suis simplement sensible et c’est la vie., finit-elle par dire doucement en se penchant vers la table basse pour récupérer sa tasse.

Elle s’y ouvre plus que lui, ça c’est certain. Elle sait qu’il ne s’excusera pas. Et elle ne le souhaite pas. Il a juste été lui. Elle a été amoureuse de lui. Ça serait renier définitivement tout ce qu’elle a éprouvé pour lui. La renier elle réellement et plus seulement dans les images torturées qu’elle a pu imaginer au fil de sa guérison. Parce qu’il lui en fallut du temps pour se remettre. Et d’autres l’y ont aidé. Tandis que d’autres l’ont aussi à nouveau fait souffrir.

Ses doigts se resserrent autour du mug alors que ses yeux se perdent à observer les vibrations qui se jouent dans le liquide brun. Sa confiance en elle, mais aussi dans les hommes a été brisée tellement de fois. La cicatrice qui se dévoile sur son poignet en est un rappel. Et pour l’instant, le coeur d’Emma est comme un foie, il cicatrice et se régénère. En partie.

- Mais toi ? Est-ce que tu… regrettes de m’avoir laissé entrer dans ta vie à l’époque ? Elle a levé les yeux vers lui, mais en tombant sur son visage, elle se ravise. Euh non. Pardon. Je retire. C’est stupide. Je ne veux pas savoir.

L’apprenti professeur se relève, en demandant si il souhaite à nouveau du café. Les tasses vides en main, elle repart vers la cuisine.

- Est-ce que Terry t’a raconté comment nous nous sommes connus ?, lance-t-elle en restant un peu en retrait, le temps de les resservir.

Décidément.
Il y a-t-il un sujet qui ne soit pas embarrassant dont ils pourraient parler après tout ce temps ?

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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockDim 1 Fév 2015 - 20:30

- Je ne pensais pas que c’était le cas, mais je crois bien oui. Encore un peu. Mais ça passera, parce que ça n’a pas lieu d’être.

C’est ce qu’il pensait aussi, dans son égoïsme déplacé, dans son terrible manque d’empathie. Pourtant, il en avait eu conscience, à l’époque, qu’il lui faisait du mal. Oui, c’est pleinement conscient qu’il l’avait laissée. Egoïste comme l’était Jack. Egoïste, mais pas insensible. Pas totalement.

- Même si c’est une nuisance, je ne m’excuserai pas pour t’avoir aimé pendant des années.

C’est avec surprise qu’il se sentit légèrement rougir. Yeux clos, il baissa la tête, gardant un visage impassible mais sentant le bout de ses longs cheveux venir effleurer ses pommettes réchauffées par cet il-ne-savait-quoi agaçant.

- Je préfère essayer de garder plus forts en moi l’affection que j’ai… eue pour toi plutôt que de laisser ternir mes sentiments par le reste.

Il eut envie de lui dire que ça n’avait pas la moindre espèce d’importance. Que tout ça importait peu, qu’il ne méritait pas son affection. Mais tout son refusa de s’échapper de ses lèvres.

- Je ne peux pas t’en vouloir de ne pas m’avoir retourné mes sentiments. C’est… comme ça. Ça ne se force pas. Mais c’est vrai que la façon dont tu es parti… Ça m’a blessé. À notre âge, c’était dur d’admettre de ne rien représenter pour l’autre.

Il termina sa tasse d’un trait et se pencha pour la poser sur la table, se réinstallant en croisant bras et jambes.

- … Je suppose que dans ma vision idéale de toi, j'espérais plus et surtout je m'attendais à un comportement plus gentleman et délicat.

« Ce sont des mots qui ne m’ont jamais défini. » pensa t-il.

- Et tu sais que j’ai pensé que j’avais dû être horrible et nulle au lit pour te faire fuir de cette façon.

Cette fois, il rit doucement, soudainement détendu par cet aveux, il fallait le dire, ridicule. C’était tellement loin de la vérité, tellement loin de la raison pour laquelle il l’avait laissée qu’il se demanda comment diable avait-elle pu penser ça. L’égoïsme, peut-être, l’égocentricité. Elle avait voulu s’accuser de quelque chose, tout ramener à elle. Comme quoi, égocentrique, ils l’étaient tous un peu, songea t-il.

- Haha, tu vois… Même ma rancoeur devient absurde avec le temps. Ce n’était que moi qui me trompait sur toi. Même si tu n’aurais peut-être pas dû me donner cette nuit-là… Tout simplement.

Il ouvrit les yeux et tourna la tête vers elle pour la regarder. Droit dans les yeux, son don pleinement activé. Silencieux. Ca ne durant que quelques secondes, et il en vit sa légère surprise ; ce qu’il était en train de faire était d’une incroyable rareté. Et, sitôt qu’elle bougea les lèvres, il tua de nouveau ses yeux au profit de son ouïe, baissant de nouveau le nez.

- On était jeunes. C’est du passé et… ça va passer Abel. Tu sais que je suis simplement sensible et c’est la vie.
- Je suppose.

Et puis, le trouble parvint à son oreille. Une question venant du fond du coeur et du temps, balayée par un présent qu’elle voulait plus léger. Les tasses s’envolèrent, les bruits de pas s’échappèrent, et de nouveau le vide, à côté de lui, vint l’épouser.
Encore une fois.

Elle lui proposa un second café, et il acquiesça de sa voix calme, grave et douce. Habitudes ; ils prenaient toujours deux cafés. Et c’est guidé par le bruit des tasses et des gestes de la jeune femme dans la cuisine qu’il se leva et trouva son chemin jusqu’à elle. Et, alors qu’elle dévia le sujet de conversation sur Terry, la main calme et ferme d’Abel se glissa dans le bas de son dos, l’approcha de lui, et ses lèvres vinrent se poser sur les siennes.

Il ignora le fracas de la tasse qu’il entendit s’exploser près de sa chaussure, sur le sol de la cuisine.

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MessageSujet: Re: Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel >   Every beginning has an ending and every ending has a beginning < pv Étienne, puis Abel > 1400359500-clockDim 1 Fév 2015 - 23:52
Si Emma n’avait pas été Emma, il y aurait eu deux options : se pendre à son cou dans un élan passionné mais désespéré ou couper court d’une gifle sans appel. Mais Emma est là, prise et éprise entre les mains, le torse et les lèvres d’Abel et ses seules réactions se résument à fermer les yeux et frémir.

Ce simple baiser a tout fait déraper. Elle a perdu la force de contrôler son rythme cardiaque, sa respiration ou même de tenir une simple tasse à café entre les doigts. Les nerfs étaient déjà à fleur de peau, tendus et ça, c’est une implosion retentissante, presque effrayante. Le torrent dans ses yeux bleus s’agitent dans d’insondables tumultes. Son coeur se serre si fort à chaque battement que cela en est douloureux, pénible. Elle vacille. Tremble comme une feuille tout contre lui. La chaleur douce de ce contact inouï, jamais éprouvé depuis plusieurs années, depuis l’adolescence dissoute... Ce sont les lèvres d’Abel qui la provoque.

Son coeur se serre encore plus, car il pleure ce désir de plus qu’il lui a arraché en partant avec Jack. Emma oscille encore. Son étreinte est trop ferme, insistante. Sa pensée s’échappe et elle reconnaît la situation inégale… Voire même injuste pour elle alors que ses fines mains glissent entre eux, se dirigeant vers le visage de son premier amour. Mais elles se stoppent dans leur élan à quelques millimètres, préférant s’échouer sur sa chemise. Ses doigts s’y agrippent maladroitement, hésitants. Elle sait à ce moment-là. Alors elle détache ses lèvres des siennes. Le dévisage comme jamais, beaucoup trop émue. Trop sensible. Mais immobile. Figée dans l’instant.

-Qu’est-ce que… Pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ? Sa tête se baisse, sa voix s’éteint presque après s’être brisée dans ces pourquoi. Est-ce que tu es triste ? Est-ce que tu te sens mort à l’intérieur ? Est-ce que tu crois que c’est mieux de ressentir quelque chose -n’importe quoi, plutôt que ne rien ressentir du tout ? Elle ne veut pas dire ça. Elle ne veut pas lui en parler. Mais elle le fait, aussi doucement que possible. Voire même faiblement. Jack est mort. Je sais qu’il te manque. Que c’est peut-être plus que ça. Mais Abel… S’il te plaît. Elle relève à peine la tête. Si tu me respectes ne serait-ce qu’un peu, si je compte juste un peu… Ne m’utilise pas. Ne me brise pas. Ne sent-il pas que c’est ce qu’il a déjà fait ? Et qu’elle est terrifiée à l’idée qu’il puisse y parvenir à nouveau. Je tiens encore énormément à toi, mais je ne peux pas retomber amoureuse de toi. Ne me… Ne m’approche pas comme ça si tu ne ressens rien pour moi. Si je ne suis… Ne représente rien… La voix meurtrie hoquette dans un sanglot ravalé, aussi tremblant que ses jambes. Mais une larme s’est échappée. Pardon. Non. Sa main sur sa bouche qu’il vient d’embrasser. Son bras se tend entre eux pour enfin l’éloigner et rompre tout contact physique. Elle ne veut pas savoir. Une nouvelle fois, c’est elle qui s’aveugle pour pouvoir retrouver une normalité de vie et de sentiments. Si possible, je ne veux plus être blessée…

Son coeur soupire à cause de ces hommes pour lesquels elle est si vulnérable, fragile comme du papier de verre. Mais c’est surtout lui. C’est lui qu’elle redoute le plus. Ou qu’elle aurait dû toujours redouter. C’est inexplicable. Elle s’est tellement trompée sur lui, croyant voir ce que d’autres ne pouvaient voir. Et pourtant, elle continue, bien trop débordante d’affection pour lui. À voir plus pour lui. Sa raison le sait. Elle l’a compris maintenant qu’elle ne l’atteindrait jamais et que cela n’aurait jamais été le cas. Elle s’était fourvoyée étant adolescente, elle ne peut pas commettre la même erreur aujourd’hui à cause d’un geste de sa part. Elle ne peut plus être à sa merci.

Et lui non plus. Il ne devrait pas se comporter ainsi. Car cela prouve bien à quel point elle ne le comprend pas. Combien elle peut se méprendre. C’est sa faiblesse de coeur qui fait qu’elle finit par être blessée. Elle le sait. Ça aussi elle l’a apprit au final des années. Elle ne peut pas régresser maintenant.

Elle inspire profondément, en prenant appui sur le plan de travail, comme pour que le mobilier amortisse son trouble. Elle déglutit, passe une main sur la peau de son cou, de sa poitrine qui a rougi sous son contact. Elle a envie d’avoir des explications autant que de le voir partir et rester. C’est confus. Ses gestes pour attraper une pelle et une balayette sont brouillons. Elle se sent faible et sans plus aucune fierté à porter lorsqu’elle s’accroupit à ses pieds pour ramasser les débris. Abel est aveugle mais quelle image a-t-il d’elle pour agir ainsi ? Qu’est-ce que tout cela signifie ? Pour lui ?

But because she forgave you a long time ago, you got one free pass. This… was it. You do not get an other. So now, be gentle. And choose. Leave her or stay.  

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