Unwanted [Pv Hadès]

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The girl who is disappearing always

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Les cours s’achevaient, et lentement les élèves de la classe de 5ème année de la classe A quittaient la classe pour retourner vaquer à leur occupation. Seuls quelques élèves stationnaient ici, dont parmi eux Lise, qui n’avait pourtant aucune raison de rester. Mais, comme dans un état second, ses membres refusaient de bouger, de lui obéir. Elle restait là, assise sur sa chaise. Pourquoi donc ? Elle était d’habitude l’une des premières à sortir de cette salle pour retourner s’exiler dans sa chambre. Malgré elle, la jeune fille lâcha un soupir et compris que son esprit faisait encore des siennes.

Il voulait s’exprimer.

Que voulait-il dire ? Sûrement que tout cela était pathétique. Le doute pénétra dans ses pensées. Pourquoi se battait-elle avec une telle hargne pour une cause aussi futile ? L’égalité ? Ma pauvre Lise, tu te prends pour Lénine maintenant ? Au fond, se préoccupait-elle vraiment des autres ? Ou voulait-elle juste essayer de se faire remarquer, comme toujours ?

Peut-être.

Elle se demandait pourquoi au juste elle soutenait les E en tant que A. Puisqu’après tout, elle avait aussi un sentiment de fierté en elle lorsqu’elle songeait simplement au fait qu’elle étudiait dans la meilleure classe et qu’elle faisait partie de l’élite. Elle le méritait, après tout ce travail fourni qui en était venue a la privée même parfois de sommeil. Au fond, elle en avait juste marre de cette guerre. Elle ne rimait à rien. Elle le savait pertinemment. Mais elle savait aussi pertinemment qu’elle ne pourra pas arrêter de s’en mêler. Parce qu’elle refusait tout simplement d’abandonner. Surtout par ces moments.

Tout s’enflammait.

Sans en avoir conscience un premier temps, une larme glissa le long de son visage, emportant avec lui une trace noir de mascara, griffant son visage. Lorsqu’elle la sentie, elle l’essuya en vitesse, espérant qu’il n’y ait aucune trace. Lise n’aimait pas pleurer. C’était une marque de faiblesse pour elle. Elle aimait encore moins que les autres le sachent. Cela montrait sa faiblesse.

Pas pleurer.

Mais en repassant à sa classe, ce début d’alphabet, elle voulut fondre en larme. Ceux qui la connaissaient la détestaient. Presque tous. Elle n’avait que peu de monde de son côté. Et cela rendait sa tâche inutile encore plus dure. Les larmes venaient. Elle devait arrêter de penser, sinon c’était fini.

En pleine confusion, elle se releva, regroupa ses affaires et ses pensées éparpillés, et quitta la classe la dernière. Son bilan mental avait sûrement du prendre du temps ; il ne restait presqu’aucune personne dans les couloirs. Lise fit quelques pas, tout en essayant de se reprendre en main. Pas le moment de craquer. Pas le moment de pleurer. Pas le moment de montrer tes faiblesses.

Et dans le chao mentale qui la prenait, elle bouscula par mégarde un élève. Elle releva la tête, voulant en finir.

-S’cuse.

Avant de voir que c’était Hadès. Aussi, elle ne savait pas non plus quoi penser de ce gars. Elle l’avait catalogué comme crétin du fait qu’il était pro-A. Mais, habituée des avis hâtifs, elle le reconsidérait un peu désormais pour l’aide qu’il avait fourni à l’une de ses amis, Apolline. Du coup, elle ne savait plus dans quelle case préfabriquée dans son subconscient le ranger. De nouveau perdue dans les méandres de ses pensées, elle le fixait sans s’en rendre compte, sans rien dire.

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Depuis quelques temps, Hadès allait mieux. Il ne s’énervait plus, était plus calme que jamais - sa discussion avec Léocade lui avait été extrêmement bénéfique.
En réalité, tout allait mieux depuis la fête de Noël. Il n’y avait pas de raison particulière, il avait simplement profité de deux mois pour reposer son esprit et pour prendre soin de lui. Ca n’avait pas été facile, mais au moins, il avait tout laissé tomber pendant un laps de temps - et ça lui avait été bien plus bénéfique qu’il ne voulait l’admettre.
Il se sentait bien, clairement, et même s’il se prenait plus ou moins la tête avec sa décision de changement de classe, tout allait pour le mieux. Il n’y avait pas à dire, il s’était remis des quelques problèmes qu’il avait connu et il reprenait les choses en main.
Les jeux vidéos, les cours, même les liens qu’il avait créé.

Il n’aurait jamais pensé ça.
Il n’aurait jamais pensé s’attacher à des gens comme il l’avait fait.

Ca lui paraissait tellement loin, tellement improbable. Créer des liens lui semblait impossible il y a de ça quelques mois, lorsqu’il avait Zelda à ses côtés. Leur séparation lui semblait tellement prévisible à présent, et pourtant il ne s’en était pas douté un seul instant.
Il se sentait bête, mais il avait arrêté d’y penser puisqu’il avait finalement réussi à tout régler. Ils n’étaient plus collés l’un à l’autre comme c’était le cas auparavant, mais il n’y avait plus de tension.
Plus de haine. Plus de rancoeur. Plus de culpabilité.
Il se sentait libre - et il aurait presque sautillé sur place s’il n’était pas certain de s’essouffler au bout du second saut.

Mais un Hadès de bonne humeur n’était pas toujours bon signe pour les gens qui le croisaient. Il semblait avoir retrouvé toute sa solidité d’esprit, toute cette force qui le caractérisait. Très faible mentalement, il avait néanmoins cette faculté à masquer ses faiblesses et à agir comme s’il était au-dessus de tout le monde.
Parfait menteur.
Et c’est en rabaissant les autres qu’il parvenait à le prouver, et si certains trouvaient ça pitoyable, Hadès s’en moquait pas mal. Il trouvait son compte de cette manière - il se sentait diablement vivant en remettant les gens à leur place, si bien qu’il n’arrêtait jamais.

C’étaient les couloirs du 4ème étage, cette fois, et il était tellement las de tourmenter les rouges qu’il avait décidé de viser sa propre classe.
Ce n’était pas très sport, mais il y avait parmi les violets une tonne de membres qui refusaient de se plier à l’idéologie qu’il avait réussi à y instaurer - et ça commençait sévèrement à le titiller. Hadès n’était pas du genre à s’énerver pour rien, mais la bêtise humaine avait quelque chose de terriblement agaçant - il ne remarqua même pas la jeune fille qu’il venait de bousculer, tant il était pris dans ses pensées.
En revanche, c’est presque immédiatement qu’il reconnut la personne - bien qu’elle, ne le connaissait pas.

« Tiens, Lise Legrand. La rebelle des 5ème années. »

Elle savait parfaitement ce à quoi Hadès faisait allusion.
En général, les A reportaient des noms à Léocade, les parias qui refusaient de redescendre en B. La plupart du temps, l’ambiance était suffisamment insupportable pour qu’ils prennent leur décision au fil du temps, mais il y avait des gens bien assez forts moralement pour ne pas en arriver à cette extrémité.
Ces personnes forçaient le respect de Hadès.
Elle avait beau faire une dizaine de centimètres de moins et paraître terriblement fragile, il ne se fiait pas aux apparences - sans compter son pouvoir terriblement agaçant. Il était loin de craindre les attaques physiques, mais il se méfiait toujours. Les personnes à la force surdéveloppée avaient quelque chose d’impulsif, une certaine tendance à s’emporter vite.
La E qu’il avait entraînée en était la preuve.

« C’est insupportable, j’imagine ? » Neutre, constat - pas vraiment de sarcasme. « Je ne te comprends pas. Tu as travaillé pour en arriver là, tes privilèges sont mérités, et tu voudrais les partager avec les E. »

Il était d’humeur à discuter, pour une raison obscure.

PV. Lise • Mi-janvier • mediumpurple

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Rebelle ? Lise ne se considérait pas comme ça. Mais au fond, c’était sûrement ce qui définissait le mieux son attitude. Mais ce qui la préoccupait un peu était le fait qu’il la connaisse. A vrai dire, elle, voyait juste qui il était, puisqu’on lui en avait déjà parlé. Mais la jeune fille ne savait rien de lui. Même pas son année. Juste son nom, et sa classe. Elle voulut se taire, ne rien répondre à sa remarque, mais son naturel impulsif et dominant chassa la raison.

-Enchanté.

Le ton suffisamment ironique pour qu’il comprenne. Pas trop non plus, Lise avait appris à juger correctement son ton. Elle n’avait pas peur de répliquer –et elle était déjà bien bas dans l’estime de sa classe- et une altercation de plus ne la gênait pas. Elle risquait quoi, au juste ? …. Beaucoup, mais elle n’en avait pas conscience, ou plutôt, elle voulut croire qu’elle n’en avait pas.

Lise ne tourna pas les talons –trop fière pour ça- et se contenta de rester plantée devant lui, le regard levé en sa direction. Hadès commença le premier. Insupportable ? Non. Si ça l’était, Lise porterait du bleu, et non pas du violet. Mais la situation s’en rapprochait. Elle était tout juste supportable. Mais juste assez pour elle. Elle refusait de craquer. Lise s’apprêtait à répondre. Elle jugeait, pesait ses mots, voulant être la plus juste possible.

- Je n’attendais pas que tu me comprennes.

Elle marqua une légère pose, soupira, et repris son dialogue.

-Pourtant, je suis étrangement d’accord avec toi. J’ai travaillé. Je mérite mes privilèges. Comme sûrement la plupart des A ici.

Elle ne le niait pas, le système méritocratique lui convenait bien en partie, et faire partie des meilleurs était pour elle comme une médaille, une reconnaissance pour ses efforts. Et seuls les plus méritants ont le droit d’accéder à la classe A. Cependant, sachant pertinemment que les cours des E se passent dans des conditions lamentables, elle argumenta.

-Mais tu as raison, les E n’ont qu’à mettre un peu de bonne volonté pour s’améliorer, non ?

Petite pose.

-Puisqu’après tout, ils ont tout ce qu’il faut pour réussir. Du matériel, des professeurs à disposition, des cours de qualités… T’as raison. Je comprends pas pourquoi je souhaite partager un peu de mes privilèges avec les E.

L’ironie, ou l’une de ses armes favorites.

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Il hausse les sourcils, les mains enfouies dans ses poches, toise la jeune fille qu’il a en face de lui. Le ton ironique, elle se tient droite, fière, rebelle — le profil exacte de celle qui est loin d’avoir connu ce que prônent les plus réalistes des A.
En croisant son regard, il se voit quelques mois plus tôt, lorsqu’il était sûr de sa propre force. En la fixant, il revoit sa propre ignorance, cette confiance aveugle qu’il portait dans ses capacités et sa vision du monde qu’il pensait si absolue et inchangeable. Toute son existence avait basculé en seulement deux mois, et à présent, il se sentait au-dessus d’elle — et son attitude hautaine montrait clairement qu’il le pensait.
Il faisait claquer sa langue dans sa bouche en écoutant ses paroles, à moitié intéressé ; comme si tout lui semblait évident.

Peut-être que c’était vrai. Ou peut-être qu’il était juste en retard, lui, qu’il avait juste rejoint le niveau de réalisme que toute personne normale possédait — et ça n’aurait pas été surprenant.
Autrefois utopiste, à présent prisonnier de sa culpabilité et de son pessimiste. Il était passé d’un extrême à l’autre en sautant toutes les étapes possibles, échappant de peu à son autodestruction. Le plus drôle dans tout ça, c’est qu’il comprenait. Contrairement à ce qu’elle pensait, à l’instar de la plupart des gens, il comprenait parfaitement son point de vue — et il comprenait toutes les revendications des E.
Il était humain, comme elle, comme tous les rouges.

Mais Hadès n’avait pas de bon fond.
Il comprenait tout ça — il ne respectait simplement rien.

« Pourtant, je suis étrangement d’accord avec toi. J’ai travaillé. Je mérite mes privilèges. Comme sûrement la plupart des A ici. »

Il cligna des yeux avec surpris. Ca, en revanche, il ne le comprenait pas. Il devait l’admettre, il s’était trompé sur son compte, pour ce qu’il en entendait : elle avait une bonne vision des choses. Toutefois, elle était complètement du côté des E, et son ironie le montrait.
Elle méprisait la vision des A, ce point de vue élitiste qui fermait le chemin à tout altruisme. Hadès lui, méprisait la vision des A qui voulait venir en aide aux autres — ça n’était pas quelque chose de stupide, en soi, mais c’était un manque de respect envers les efforts que les violets faisaient pour en arriver là.
Même si, à présent, c’était surtout de la curiosité et une envie de s’amuser.

« Mais tu as raison, les E n’ont qu’à mettre un peu de bonne volonté pour s’améliorer, non ? »
« Leur salle a été réparée et les profs conviés de venir, alors oui, c’est tout ce qui leur faut. Carmichael, une de nos camarades de classe, est passé du rouge au violet en six mois. Tu vois, c’est accessible. Il suffit de faire les démarches. »

Il enfouit ses mains dans ses poches, se doutant bien que ce discours ne lui plaira pas. Elle est bien ancrée dans ses convictions, et lui ne lâchera pas les siennes.

« Ta stupidité dépasse l’entendement. »

Il n’est pas violent Hadès, pas énervé non plus. Il est simplement blasé, fatigué de se battre pour quelque chose comme ça. Il avait déjà un tel complexe de supériorité par rapport aux gens, et à présent, ça ne va pas pour s’arranger.
Elle est stupide. Ils sont tous stupides.
Les rouges, les jaunes, les verts, les bleus… et à présent, même les violets. Peut-être que Nova a raison, peut-être que Narcisse a toujours eu raison.
En cet instant, face à elle, face à une énième protectrice des rouges, il a le sentiment d’avoir déjà pris sa décision.
Et il veut l’appliquer aussi vite que possible. Pensée pour Léocade.

« Je ne regrette pas d’avoir envoyé ce message à la classe pour les bouger. » L’avoeu, accouplé d’un sourire provocateur. « Au moins, on a plus à supporter ce genre de discours utopistes toute la journée. »

Et, comme un manque de respect, il sortit son smartphone pour enclencher un jeu — comme si la présence de Lise n’avait plus d’intérêt.

PV. Lise • Mi-janvier • mediumpurple

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Ce duel était inutile. Après tout, Lise était bornée et têtue, et jamais elle ne changerait ses convictions aussi facilement et aussi radicalement. Ce qu’Hadès ne fera pas non plus. Car eux deux étaient bien décidé à aller au bout de leurs idées, aussi extrêmes soient-elles. Au final, ils se ressemblaient plus qu’ils ne le pensaient, œuvrant juste pour différentes causes. Lise croisa les bras, se redressa pour paraitre plus grande qu’elle ne l’était, et regarda Hadès dans les yeux, sans ciller, comme au moins lui faire comprendre qu’elle n’avait pas peur, et que les répercussions de ses actes, elle s’en fichait.

-J’ai pas dit que c’était impossible. C’est sûr qu’avec de la volonté, on peut y arriver seul. Et parfois, ou même majoritairement, non. Et vu qu’ils sont généralement nuls en maîtrise de leur pouvoir, les E ont même plus besoin de matériels que nous.

Elle ne cille pas, ne réagit pas, se contentant de rester à sa place et de garder ses positions. Et lorsqu’il répliqua, elle se contenta d’une réplique aussi idiote que surutilisée, mais qui au moins démontrait bien tout ce qu’elle ressentait vis-à-vis d’Hadès. Il avait beau avoir aidé Apolline, il n’en restait pas moins la même personne.

-C’est marrant, la tienne aussi.

Lise aurait voulu partir, comme pour éviter de perdre son temps, comme pour éviter qu’il ne continue, n’ayant pas peur de la réaction du jeune homme, mais plutôt de la sienne. Elle savait qu’un mot un peu trop fort, une phrase trop juste, et elle se retrouverait de nouveau perdue, usant alors de sa force sans réfléchir au préalable, s’attirant alors de gros ennuis. Mais des ennuis, n’en avait-elle déjà pas ? Hadès fut, de toute façon, trop rapide. Provocateur, pour sûr, ça se lisait sur son visage. Lise ferma les poings. Non, pas maintenant. Du moins, pas tout de suite.

-Mon discours n’est pas utopiste. Il est juste.

Sauf qu’elle se demandait s’il avait entendu. Comme pour se rendre encore plus détestable qu’il ne l’était déjà, Hadès sortit son portable et commença à pianoter pour faire elle-ne-savait-quoi. Ayant compris qu’essayer de se faire entendre reviendrais à chercher la dernière décimale de pi, elle se contenta de lâcher un soupire mi- exaspéré et mi- méprisant.

-Tu sais quoi ? Va te faire foutre.

Tout est dans la poésie.

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Il avait abandonné l’idée, bien avant elle. Il avait parlé avec beaucoup d’élèves et, à force, il était blasé d’entendre cette solidarité exagérée. Hadès n’avait jamais aimé parler aux murs, remporter la victoire — même sur un débat aussi simple. A tous les points de vue, il n’aimait simplement pas être contredit, et depuis peu, c’était pire qu’avant. Il avait l’impression que sa propre déprime avait ébranlé sa volonté, et lui qui aurait d’ordinaire tout fait pour la vaincre avait déjà baissé les bras.
Il s’était rendu, résolu, fatigué de se battre pour quelque chose qu’il se pensait incapable d’achever. Cette fille, si résolue, trop bête pour voir la légitimité du système actuel et ce qu’elle pouvait bien apporter à ces élèves.
Mais ça, Hadès s’en moquait - c’est sa fierté de A qu’il voulait piquer. L’égocentrique qui n’aimait pas voir l’arrogance lui faire face, tentait pourtant de la réveiller chez cette fille.

Pourquoi ne comprenait-elle pas ? Pourquoi personne ne comprenait ? Pourquoi personne ne comprenait ses désirs ?
Il n’avait jamais agit que dans le sens des A, même si c’était dans son intérêt. Il avait tout fait pour que les choses demeurent, justes en son sens, pour ceux qui travaillaient, et même s’il n’avait fait que s’amuser, il n’aurait jamais fait cela sans être certain que c’était la juste chose à faire pour lui. Compétiteur, mais pas stupide — il ne comprenait pas pourquoi il était tellement seul dans sa façon de pensée.
Il n’y avait plus que Léocade, maintenant, qui partageait ses désirs d’amusement. Il n’y avait que lui, le coeur flanchant des amitiés qu’il avait déjà créé. Hadès savait, pourtant, que la voie choisit le mènerait à la solitude — mais Zelda avait toujours été là pour y palier.

À présent, il le comprenait, dans la situation la moins probable du monde.
Face à elle, qui n’était rien pour lui, et qui maintenant prenait une réelle ampleur.

Les yeux rivés sur son jeu, le niveau qu’il s’empresse de finir, sans faute, maître du jeu — expert de ce qu’il connaît à présent par coeur. Il a envie de la remercier, elle qui a fait déborder la vase de sa propre goutte, elle qui a faut sauter tout son calme avec ses arguments qu’il aime qualifier de stupide.
Elle n’a pourtant rien fait de plus qu’exposer son avis, mais il faut croire qu’elle l’a croisé au mauvais moment, qu’il a bien fait de l’aborder avec plus de confiance qu’il n’aurait espéré en gagner durant cet échange.
« Merci. » C’est tout bête, un murmure sincère avec une pointe d’ironie. Il range son téléphone, la regarde avec toute l’arrogance dont il sait faire preuve, son regard défiant toujours le sien. Merci Lise — merci de n’avoir pas flanché. Tu l’as aidé à prendre sa décision.
Désormais, il n’attendra plus rien des violets.

C’est la résolution, le chagrin de voir sa propre classe le décevoir, cette classe dont il a vanté les mérites et l’arrogance. Cette classe qui s’avère être, en réalité, bien plus pacifiste et calme qu’il ne l’aurait pensé. Ou peut-être est-ce lui qui a besoin de plus d’action qu’elle ne peut lui en donner. « Tu as raison. Oui, tu as entièrement raison. »
Tu as raison, Lise. Le système finira par être changé — et tous les A n’y changeront rien. La situation empirera, à chaque fois, jusqu’à un point de non-retour, ne laissant pas d’autre choix au directeur. Ce n’était qu’une question de temps, et faire combattre les A n’y changera rien — les laisser mariner dans leur désespoir était bien plus efficace.
Et ça, il le comprenait à présent. Oui, Lise, tu as entièrement raison — il faut les laisser se débattre seuls, c’est seulement ainsi que les choses demeureront.

« Nous n’avons pas à nous battre pour conserver un système mis-en-place par l’administration. Il ne changera pas. » C’est une vérité à laquelle il faut faire face, et qu’aucune volonté ne saura contredire. C’est Ruthel qui a pensé à ça, lui et personne d’autre. Lui et lui seul. Les inégalités sont venus du comportement des professeurs, et c’est l’unique chose qu’il changera, s’il prend la peine de s’y intéresser.
La voilà, la vérité, dissimulée derrière cette utopie.
La voilà, la cruauté de cette école.

PV. Lise • Mi-janvier • mediumpurple

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La situation durait encore quelques instants de plus. Mais ces instants ne se déroulèrent pas comme Lise l’aurait attendu. Hadès aurait pu tout simplement répliquer avant de partir, ce qu’elle aurait fait à sa place. Mais étrangement, ce dernier, après avoir lâché son jeu quelques instants, lui lança un simple mot prononcé vingt fois par jour mais qui ici semblait tellement incongru.

Merci.

De rien, voulu-t-elle répondre dans un élan d’idiotie. Mais Lise avait envie de savoir pourquoi. Pourquoi diantre la remercier ? Il devait avoir une idée derrière la tête. Alors, curieuse, elle attendait la suite de son discours, désireuse d’en savoir plus et de connaître le fond de sa pensée. Mais la suite était tout aussi spéciale. Elle, raison ? Pourtant, il venait de dire que ses arguments étaient idiots. La contradiction ne présageait rien de bon.

Elle ne disait mot. Prête à partir, elle restait tout de même ici, pour savoir la suite, qu’elle craignait tout de même. Et lorsqu’Hadès parla, elle se rendit compte plus ou moins de la situation. Elle qui n’avait jamais souhaité comprendre la situation au-delà de ses idées fortes en lesquelles elle plaçait une confiance aveugle, elle qui n’avait jamais essayé de comprendre les autres et ce qui pouvait les animé à agir, elle qui n’a, au fond, jamais été cherché très loin, elle venait de mieux visualiser la situation actuel de Prismver.

Et ça faisait peur.

Parce que oui, rien ne changera. Et même si cela changeait, d’autres problèmes seraient créés, revenant à la situation de départ. Comme si on ne pouvait pas échapper à ce cercle vicieux conduisant inéluctablement à la même chose.
Alors, comme perturbée, du moins plus qu’elle ne l’était déjà, Lise se remit en question pour la première fois. Elle se tut, regarda Hadès comme si elle venait de voir l’enfer. Puis finalement, après un soupir lâché signifiant beaucoup de chose, elle lâcha ses derniers mots.

- Laisse-leur au moins l’espoir qu’un jour, tout ça changera.

« Leur » parce qu’elle ne pouvait pas –ou plus- s’intégrer dedans.
Elle le considéra une dernière fois, avant de repartir se terrer dans sa chambre. Un bilan s'imposait.

[Je pense que tout est clos désormais ♥]

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