From scratches {Luke & Papiden}

from scratches {Luke & Aiden}

Sortie avant Luke, je commençais à traîner ma valise jusqu'à l'un des studios de l'établissement pour que nous nous y rejoignions. On s'était pourtant arrangé pour avoie un joli petit appartement avant d'arriver, mais on m'avait interdit de sortir du pensionnat pour l'instant. Question de visa peut-être, mais je n'avais pourtant pas souvenir avoir eu ce genre de contrainte lors de ma première venue sur l'île. Il y avait définitivement quelque chose qui clochait, et ça m'allait me trotter dans la tête tout le long du chemin. Les derniers mots de l'inconnu qui m'avait écouté pour l'embauche étaient tout ce qu'il y avait de plus mystérieux. Tout comme le temps infini qu'il avait fallu à cette pauvre petite surveillante pour me trouver quelqu'un. Et le fait même qu'il ait fallu que je demande quelqu'un. Depuis quand l'académie de Prismver embauchait-elle les professeurs sur QCM? Pas un professeur pour venir nous accueillir d'ailleurs, pas le moindre passage, même en coup de vent, de Ruthel pour nous faire signer des papiers. Et ces traqueurs armés avec des masques … Ces rues désertes… De quoi qu'il s'agisse, on n'allait pas tarder à le découvrir.
L'aménagement allait surement prendre un moment. Peut-être devrais-je commencer à vider ma valise dès ce soir? J'avais beau trainer qu'un bagage, y avait quand même du boulot. C'était une véritable partie de tetris là-dedans, sans parler de ce que j'avais plus ou moins discrètement glissé dans la valise de mon conjoint. Ou bien me contenter de mettre mes vêtements de voyage dans un coin et me précipiter dans un pyjama, préparer quelque chose à manger vite fait et aller me coucher. Le voyage jusqu'ici n'était pas de tout repos. S'accorder quelques heures avant le grand ménage ne serait pas du luxe non plus. Perdue dans mes pensée, j'ai fini par trouver la fameuse zone des studios en m'enfonçant un peu plus loin que l'endroit où se situait mon bungalow à l'époque. Je sortis un petit papier de ma poche pour me remémorer le numéro de notre appartement. Le quatre. Avançant lentement sur les chemins du pensionnat. Quand je fini par trouver le bon endroit, il y avait quelqu'un qui attendait, adossé contre le mur. Je mis quelques secondes à comprendre qu'il s'agissait d'Aiden. Quel autre grand brun ténébreux pouvait bien être au courant de notre arrivée après tout. J'accélérais le pas en lui faisant de grands signes de mains.

- Aiden ! Ca fait un bail ! Si je m'attendais à te voir là!

Dès que je lui rejoint, je m'empressais de lui faire la bise avant de chercher la clef dans les poches de mon gilet orangé… puis dans celles de mon short… avant de me rendre compte qu'on ne me les avait pas données.

- Dammit… jurais-je en arrêtant subitement de tâter mes cuisses. On dirait qu'il va falloir attendre Luke. Ils ont dû lui filer les clefs.

Je m'en voulais un peu de me présenter à quelqu'un comme ça. J'étais à peine maquillée à cause du voyage au point que l'on devinait mes cernes violacées sous mes couches fond de teint. Même mes cheveux n'étaient pas au top de leur forme…

- Sinon ça va toi? Qu'est-ce que tu fais là si tard? Tu sais que je pourrais te mettre un avertissement pour te balader après le couvre-feu, plaisantais-je en lui faisant une petite tape sur l'épaule.

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Je sors de cette salle d’entretien, pensif… A quoi ça rime ? Ce n’est pas bon signe… Ces questions sur la gestion de crise. Pas besoin d’un dessin pour comprendre que ça a un rapport avec la lettre d’Aiden. Je prends mon énorme sac de sport noir 100L sur mon épaule que je tiens d’une main et une valise à roulette, ma femme a pris plus ou moins toute la place niveau bagage, par chance j’ai quelques techniques de rangement que j’ai appris en allant randonner avec mon père et Aiden pendant plusieurs jours en mode survie.
Bref, je me dirige vers le rez-de-chaussée quand on m’interpella. « Professeur ! Professeur ! » je ne réagissais pas, ne me sentant pas concerné. « Professeur Parker ! » je m’arrêtai… Ah oui professeur c’est moi. Va falloir m’y habituer… Professeur Parker… C’est cool… héhé… « Oui ? Un problème ? » un homme s’arrêta essoufflé « Tenez, vous êtes au studio 4, Mme Parker a oublié de prendre ses clefs… Et voici les votre. » je pris les deux clefs que je rangeais dans mes poches. Studio 4…
J’aurais préféré avoir mon bel appartement trouvé en ville. « C’est Mme O’Meara dans l’établissement. Ne l’oubliez pas. Merci. » dis-je un ton froid… Je me la pète un peu avec ce statut de professeur vous ne trouvez pas ? Non ? Mais non… ça ne me montera pas à la tête… Je ne suis pas comme ça…

Je secouais la tête en soupirant, n’importe quoi. Aller, je me dirigeais vers les dortoirs, rempli de nostalgie, ici je me suis battu une bande de rigolo qui s’en prenaient à un E qui se transformait en flamand rose, ici je me suis battu avec des petits malins qui ont accroché un 2ème année par son slip à un lampadaire, et là je me suis battu avec cinq connards qui collaient un peu trop des filles qui semblaient effrayées par les avances insistantes de ces derniers. Et là…
Je m’arrêtai net, un bungalow explosé, zone sinistré, je lâchai la valise, et je tendis la main, je fermais les yeux et je me concentrais. Aucune magie résiduelle… Aiden, va falloir qu’on parle et vite.

Je décidai de couper court à ma petite balade, je repris ma valise et je me dirigeai vers mon studio attitré d’un pas hâtif. Ils étaient là. Sully et Aiden. Sourire au coin des lèvres, je m’avance vers eux. Je déposai un baiser sur le front de mon épouse. « Ça a été chérie ? » et lâchai la valise et je posai ma valise au sol, je lui fis une accolade ferme et virile. « Ça va vieille branche ? » lui demandai-je inquiet, je le sentais moins dynamique que d’habitude. Son pouvoir… Quelque chose ne va pas, mon instinct me disait que quelque chose cloche. « J’ai tes clefs Scully. » je sors de mes poches les deux trousseaux, j’en donnai un à ma femme avant de me servir du second pour ouvrir la porte. « Entrez. » je les laissai entrer avant de prendre les bagages et de tout poser dans un coin de l’appartement avant de refermer la porte à clef. Après les avoir récupéré sur la serrure bien-entendu. « Tu veux boire quelque chose Aiden ? Installe-toi. Je suppose qu’ils ont rempli les placards avant notre arrivée. Mets-toi à l’aise aussi Sue, je m’occupe de tout. »

Je me dirigeais vers la cuisine, je sortis deux verres, et j’ouvris le frigo, je souris en voyant qu’il y avait de la bière. Je prends une petite bouteille pour moi, de la blonde à point nommé. Je pris une bouteille d’orangina. Je posais sur la table les deux verres et ma bouteille. Je remplis les verres d’Aiden et de Sully, et je décapsulai ma bouteille de bière avec les mains, truc de texan qui fait toujours son effet. « Tu n’es pas là parce qu’on t’a manqué j’imagine. » lui dis-je en souriant. Et sans prévenir je devins sérieux, le regard pédagogue, je m’étais entraîné, impassible et à l’écoute « J’ai vu le bungalow 7 en cendres… Qu’est-ce qui se passe ? Une épidémie qui touche les élèves et amplifie les pouvoirs ? » lui demandai-je le plus sérieusement du monde.

from scratches {Luke & Aiden}

A peine le temps de prononcer le moindre mot que j'entendis un bruit de pas irrégulier derrière nous. Surement ceux de Luke et sa valise.

- Quand on parle du loup… soupirais-je en me tournant vers mon mari.

Il ne tarda pas à nous rejoindre, déposant un baiser sur mon front. Je ne pu m'empêcher de sourire niaisement à sa petite attention. Avec le temps, il n'avait pas changé. Toujours aussi attentionné.

- Ca a été chérie?
- A l'exception près qu'on ne m'a pas donné de clefs, tout va bien, expliquais-je tandis qu'il prenait des nouvelles de son vieil ami.

Il se tourna alors rapidement vers moi et sortit un trousseau de ses poches qu'il posa dans ma main. Je contemplais le petit objet quelques secondes avant de le faire rouler autours de mon doigt et l'enfoncer dans une poche de mon short. Luke en avait profité pour nous ouvrir la porte. Je le suivi joyeusement, tirant ma valise derrière moi pour découvrir notre nouvelle demeure.  C'était grand, beaucoup plus que les bungalow et bien mieux aménagé semblait-il.

- Tu veux boire quelque chose Aiden ? Installe-toi. Je suppose qu’ils ont rempli les placards avant notre arrivée. Mets-toi à l’aise aussi Sue, je m’occupe de tout. 
- Thanks!

A peine sa proposition de me reposer faite que je filais à la salle de bain histoire de ne plus ressembler à un cadavre. J'extirpais rapidement une pochette de mes affaires, contenant fond de teint, brosse et mascara. Juste le minimum quoi. Tout en me refaisant une "beauté", j'écoutais les deux vieux amis discuter dans la pièce principale.  

-  Tu n’es pas là parce qu’on t’a manqué j’imagine.  J’ai vu le bungalow 7 en cendres… Qu’est-ce qui se passe ? Une épidémie qui touche les élèves et amplifie les pouvoirs ?

Intriguée, je sortais ma tête de la salle de bain, tout en appliquant la crème sur mon visage à l'aide d'un gros pinceau.

- En cendres? Sérieusement? m'exclamais-je. J'ai rien vu de tout ça!

Après tout, le bungalow 7 n'était pas spécialement sur le chemin que j'avais emprunté. Mais c'était clairement (encore) quelque chose de louche. La théorie de Luke n'était pas si idiote, d'ailleurs. Le genre de plan à la Loïs, elle qui cherchait toujours à faire des dégâts dans l'établissement avec ses potions magiques. Aiden haussa les épaules. Luke avait presque tapé dans le mille, comme c'était souvent le cas.  C'était comme une maladie qui se transmettait d'élève en élève sans qu'on ne sache vraiment comment. L'air semblait être le vecteur de propagation le plus probable, mais on n'excluait aucune piste. Les symptômes? C'était simple, pas une augmentation des effets, mais une perte pure et simple de la maîtrise. Les élèves à la force herculéenne se retrouvaient à faire tomber des murs avec des pichenettes, les télékinésistes faisaient voler tout ce qui tombait à porter de leur regard. Bref, le chaos total. J'écoutais son histoire les yeux grand ouverts en coiffant ma tignasse orangée. Un élève avait fini par déraper en plein centre-ville, blessant des civils au passage. C'était la raison pour laquelle personne ne pouvait plus sortir.

- Oh mon dieu ... Ruthel doit être totalement surbooké pour gérer tout ce bordel…
- Justement … Il se trouve qu'il a disparu, compléta l'immortel.

C'était LE détail à cent millions. Je laissais tomber ma brosse en apprenant la nouvelle. Évidemment, je comprenais tout à coup quel était la crise mentionné par le jeune homme de tout à l'heure. Je ramassais ce que je venais de faire tomber et trainais des pieds, fébrile, pour rejoindre mon mari. Mais un lézard se faufilla rapidement entre mes pieds et escalada rapidement les genoux de notre invité. Celui-ci se leva brutalement après avoir lu le contenu du message.

- Ecoutez, je suis désolé mais il faut absolument que j'y aille. On reparlera de tout ça plus tard, s'excusa-t-il en se hâtant de sortir de l'appartement.

Je le regardais partir, ébahie. Comment Prismver avait-il pu terminer dans une situation pareille?

- Eh bien… moi qui voulait tester notre nouveau matelas … Ca a carrément plombé l'ambiance …

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Sully partie se faire une petite beauté. Aiden ne toucha pas à son verre. Il m’expliqua la situation. Je soupirais… C’était pire que ce que j’avais imaginé, une perte de contrôle progressive et totale. Une épidémie… « Ce qui explique pourquoi j’ai été convoqué sur l’île 24h après avoir envoyé ma candidature. » je pris une gorgée de ma bière. « Ruthel s’est carapaté, il n’a pas disparu, il a fui. »
Sully fit tomber sa brosse en entendant Aiden, elle se dirigea vers moi avant de se faire couper par un lézard qui délivra un message à Aiden, ce dernier s’en alla aussitôt après avoir lu le papier. « Enfoiré, tu me fais venir en sachant que je vais être surexploité car je suis le plus apte à endiguer cette crise en attendant le retour à la normale. » je serrai les dents nerveusement, j’étais excité, le challenge me plaisait. Vais-je être à la hauteur ?

Je bu mon breuvage d’une traite, cul sec. Avant de rejoindre ma moitié, je passai mon bras autour d’elle. « Tu as toujours autant envie de rester à Prismver ? » lui demandai-je pour la taquiner avant de lui déposer un gros mais délicat baiser sur la tempe. « Tout ira bien ne t’inquiète pas. », elle semblait choquée. Elle se contenta de lâche un simple mais néanmoins distingué. « Eh bien… Moi qui voulais tester notre nouveau matelas… ça a carrément plombé l’ambiance… » je riais légèrement avant de m’étirer et de faire le poirier devant le canapé avant de me laisser tomber dessus, pieds en l’air, tête au sol et je regardais ma chère et tendre. « Assied-toi, le plus drôle reste à venir chérie. ».
J’attendis qu’elle s’asseye à côté de moi avant de poser ma tête sur ses genoux. Allongé sur le dos je la regarde. « Je suis professeur principal des E. » moi ça me plaisait, j’avais envie de montrer aux A que les E peuvent les surpasser. Mais avec ce qu’Aiden venait de dire, ça ne plairait pas à Sully, il fallait que je le lui dise avant qu’elle ne l’apprenne dans les couloirs.
Déjà qu’en temps normal ils sont dangereux, alors imaginez avec cette épidémie… Je vais bien me marrer, je le sens.

« J’irai faire une ronde dans les dortoirs avant d’aller me coucher. Et demain j’irai à leur rencontre je pense. » lui annonçai-je en la regardant droit dans les yeux. Sans le réaliser j’avais perdu toute cette légèreté, fini les cabrioles, j’étais déjà en train de penser comme un professeur.
Aiden m’a demandé de venir sauver l’île, et c’est ce que je compte faire. « Il va falloir que je garde un œil sur les S. Reste loin d’eux, s’il te plaît. » je relevai mon buste afin de l’embrasser avant de reposer ma tête sur ses jambes. « Tu as faim ? Ou toutes ces histoires t’ont coupé l’appétit ? Je pensais aller manger en ville mais on est en quarantaine. Je peux cuisiner, à moins que tu veuilles dormir ? »
Je me relevais « Les bagages peuvent attendre demain. » lui dis-je en lui offrant un joli sourire.

from scratches {Luke & Aiden}

- Tu as toujours envie de rester à Prismver?

La réponse allait de soi : Ca avait toujours été plus ma maison ici qu'ailleurs. Tout mes souvenirs étaient là. Sans avoir oublié la ferme familiale, retourner voir mon père était devenue une chose un peu compliqué après tout une scolarité à trouver mille excuses de ne pas aller à Livingston pour qu'il ne découvre pas mon pouvoir. Et puis maintenant qu'on avait accepté le travail, on n'allait pas s'enfuir, si? Je me contentais donc d'agiter la tête pendant que Luke  faisait le pitre pour s'assoir la tête à l'envers sur le canapé.

- Assieds-toi, le plus drôle reste à venir chérie.

Je levais un sourcil, pas certaine d'avoir spécialement envie d'apprendre plus de nouvelles déroutantes dans la journée. Le fuite de Ruthel m'avait quand même mis un coup. Bien que pas toujours sérieux, j'imaginais quand même notre directeur comme quelqu'un sur lequel on puisse un minimum compter. Bel espoir? Quoi qu'il en soit, j'allais m'affaler à mon tour sur le sofa, me laissant aspirer par le moelleux de son matelas. Mon mari ne tarda pas à venir se blottir sur mes cuisses. Par habitude, je plongeais mes doigts dans sa crinière brune et commençais à masser son cuir chevelu.

- Et quelle est la grande nouvelle ? Interrogeais-je tandis qu'il roulait sur mes jambes pour me faire face.
- Je suis professeur principal des E, annonça-t-il le plus sérieusement du monde.

Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire. Lui? Qui avait passé toute sa scolarité en A? Professeur principal des E? Mais quoi que… C'était un gars attentionné, qui aimait bien faire le pitre. Après réflexion, je l'imaginais bien prendre en charge cette bande de bras cassés qu'étaient les E.

- Tu joues dans le social maintenant?
- J'irais faire une ronde dans les dortoirs avant d'aller me coucher. Et demain j'irais à leur rencontre je pense.

J'acquiesçais à son idée, pensive. Faire la ronde, hein? C'était drôle de se voir passer de l'autre côté. A l'époque, j'étais le genre d'élève qui aurait essayé de faire le mur pour aller dans le bungalow de Luke après le couvre-feu. Ou l'inverse.

- Il va falloir que je garde un œil sur les S. Reste loin d'eux, s'il te plait.
- De toute façon, on commence le travail demain, non? Je crois avoir compris qu'il y en aurait un dans ma classe… Pluton? Ou Hadès? Bref, un nom qui donne envie tu vois? Je resterais attentive de toute façon, et je fouillerais un peu son directory histoire de voir s'il y a des trucs qui trainent.

Pas le temps de tergiverser beaucoup plus qu'il se releva pour poser ses lèvres sur les miennes et retourna instantanément se recoucher sur moi.  

- Tu as faim? Ou toutes ses histoires t'ont coupé l'appétit? Je pensais aller manger en ville, mais vu qu'on est en quarantaine… Je peux cuisiner, à moins que tu ne veuille dormir?

Je m'étirais longuement. Il commençait en effet à se faire un peu tard, mais peut-être pas assez pour manquer un repas.

- Je vais essayer de nous faire un petit truc à grignotter, tu t'es déjà occupé d'Aiden. Profites-en pour visiter un peu l'endroit ou préparer tes affaires pour demain? Va falloir faire bonne impression dès la première fois si tu veux mettre les E dans ta poche.

Je me levais, prenant soin de ne pas lui faire mal au passage, et ouvrais les placards uns par uns pour y trouver de quoi préparer un repas. Ils étaient bien garnis, ce qui était tout de même rassurant dans la mesure où l'on ne pourrait pas faire les courses avant la fin de la quarantaine. Pomme de terre, oignon, chou, beurre, crème fraiche… Ca suffirait pour faire un pseudo Colcannon, une affaire réglée en une petite vingtaine de minutes. Ca faisait une éternité que je n'avais pas cuisiné Irlandais !  Je sortais mes deux casseroles, remplissait une d'eau salée et enduisais l'autre de beurre. Pendant que l'eau bouillait, j'épluchais quelques pommes de terre, les coupais en dé et les trempais dans l'eau chaude, puis, versais des oignons et chou en morceau dans l'autre récipient. Plus qu'à attendre que ça cuise…

- Du coup, Colcannon ce soir. C'est pas très estival, mais c'est vite préparé, annonçais-je en rejoignant Luke.

Je l'embrassais tendrement, passant mes bras autours de ses hanches pour me blottir sur son torse. Je me sentais toujours tellement rassurée contre lui. Les pulsations de son cœur, sa chaleur, tout ça semblait m'éloigner de toutes les sortes de problèmes qui puisse nous toucher.

- Je suis contente qu'on soit revenus, avouais-je.

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Sully se leva pour fouiller dans les placards et préparer à manger, je l’observais depuis le canapé. « Je ne me fais pas de soucis pour les E. » Je me relevai et je me décidai à ranger mes affaires, j’aurais bien fait de même pour Sully mais si elle ne trouvait pas ce qu’elle veut ça sera de ma faute. Alors je ne prends pas de risque inutile.
Je pris mon sac de sport et je le posai sur le lit dans la chambre, je l’ouvris et je pris mes vêtements parfaitement rangés et je les entreposais dans la commode. Je laisse le grand placard à Sully. En deux minutes mes affaires étaient posées. Je retournais dans la cuisine où œuvrait mon épouse. Elle s’avançait vers moi en me dévoilant ce qu’elle mijotait. « Ça fait longtemps que tu n’en as pas fait c’est cool ! » lui dis-je tout sourire.
Elle m’embrassa avant de m’enlacer, elle se blottit contre moi. Je posai ma tête au-dessus de la sienne, après y avoir déposé un long et doux baiser. « Je suis contente qu’on soit revenus. » je riais légèrement « Home sweet home babe. Tant que tu es heureuse je le suis, je n’ai besoin de rien de plus Skully. »

Je pouvais passer ma vie dans ses bras sans m’en lasser une seule seconde. Mais contrairement à elle, rester loin de Livingston n’était pas chose aisé, elle n’avait que son père, qu’elle fuyait, là-bas, mes parents l’avaient plus ou moins adopté bien avant le mariage, mais ce n’était pas pareil.
J’avais besoin d’y retourner retrouver les champs où nous avons grandis. Je pris une longue inspiration, son parfum, toujours le même en 15 ans. « Après manger, tu veux dormir ou faire un petit tour histoire de voir comment les choses ont changé en cinq ans ? » lui demandai-je le sourire aux lèvres.
A vrai dire j’en mourrai d’envie, je n’avais pas pu résister en sortant de l’entretien, j’ai vu les dortoirs, ça s’est modernisé, mais rien de bien flagrant, enfin si on fait abstraction du septième bungalow en cendres. « J’ai rangé mes affaires, je ne touche pas aux tiennes je t’ai laissé l’armoire, la commode me suffit. » je lui caressai le dos. « Tu devrais retourner aux fourneaux ça va bientôt brûler. » lui dis-je pour la taquiner.

Je discutais de tout et rien, mais mon cerveau traitait en arrière-plan tous les problèmes exposés. L’épidémie, Loïs et la disparition de Ruthel… L’épidémie je pouvais en faire disparaître les symptômes, mais pour combien de temps ? Loïs est la source de ces soucis, j’en suis sûr à 98%, il faut que je trouve un élève qui s’entende bien avec elle pour la raisonner… Quant à Ruthel… Ce lâche pourrait être n’importe où… ça risque d’être plus compliqué, j’aurais besoin de l’aide d’autres professeurs pour mener l’enquête. Sans le réaliser toutes mes pensées étaient concentrées vers Prismver et sa pluei de merde qui s’abattait dessus en ce moment-même. Inconsciemment je défais mon étreinte de Sully. « Aiden nous le paiera. » dis-je avec un certain second degré.

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-«Home sweet home babe. Tant que tu es heureuse je le suis, je n’ai besoin de rien de plus Skully. »

Luke enfouit son visage dans ma tignasse cuivrée. J'adorais ces moments pendant lesquelles nous nous blottissions l'un contre l'autre. Sentir sa chaleur, le savoir près de moi, ces petits détails suffisaient à m'apaiser et évacuer le stress de cette catastrophe prismverienne. Même Aiden, qui avait vécu dans les époques les plus sombres de notre histoire avait l'air très préoccupé par la tournure que prenaient les évènements. Une armé d'adolescents au pouvoirs incontrôlables livrés à eux même sur une île remplie de civile en même temps… Rien que le fait d'imaginer ce qu'il serait arrivé si c'était arrivé à notre époque me fit froid dans le dos. Bercée par le battement de son cœur, je fermais les yeux et me laissais aller à des pensée plus légères. Comment ranger ma garde-robe dans les armoires du studio? quel drap mettre dans le lit? D'ailleurs étaient-ils au moins à la taille du matelas ? Faudrait-il que je laisse mes soins du visage occasionnel dans un vanity vu la taille de la salle de bain? Côté droit ou gauche du matelas? Le colcannon était-il prêt? En tout cas l'odeur du chou commençait à me remonter jusqu'aux narines, ce qui ne manqua pas de rappeler à mon mari le fait que l'heure du dîner approchait.

-  Après manger, tu veux dormir ou faire un petit tour histoire de voir comment les choses ont changé en cinq ans ?

Je me laissais glisser dans ses bras pour avoir une meilleure visibilité sur son visage. Il semblait tout excité à l'idée d'y aller. Rien de bien flagrant, la plus part des gens n'auraient rien vu. Mais quand on a partagé autant de temps avec quelqu'un, on apprend à remarquer ce genre de choses.

- J'irais bien jeter un coup d'œil aux alentours. Revoir notre bungalow de l'époque. Je me demande bien qui y habite maintenant…
- J'ai rangé mes affaires
- Tu as bien fait, approuvais-je, si je commence à te demander toutes les minutes où sont les choses ça va être compliqué. Mais n'hésite pas à prendre du placard s'y tu y trouves un peu de place.

Je roulais sur moi-même pour fixer la valise à son tours. Pas mal de chose à ranger. J'avais peut-être intérêt à commencer ce soir, mais ça me ferait finir tard, surtout si on allait faire le tour de l'établissement. Ma première heure de cours était à neuf heures, soit un réveille à sept heures trente et les aiguilles de l'horloge avaient déjà bien avancé sur le cadran. Ce qui me rappela qu'il serait peut-être temps de couper le feu …

-  Tu devrais retourner aux fourneaux ça va bientôt brûler.
- J'y cours, m'exclamais-je en me levant d'un bond.

Me précipitant sur le côté cuisine, je soulevais le couvercle de la casserole pour voir l'état de mon plat tandis que Luke râlait à cause de la petite cachoterie d'Aiden.

- Tu ne devrais pas lui en tenir tant rigueur. C'est pas plus mal que nous soyons là pour aider après tout.

Plutôt bien. Il n'aurait pas apprécié beaucoup plus de cuisson, mais là, il était juste parfait. L'odeur qui s'en échappais semblait le confirmer.

- On dirait que c'est prêt, annonçais-je en partant à la recherche de la vaisselle.

Je sortis deux assiettes d'une étagère que je remplis copieusement de ma mixture 100% irlandaise. Ca n'avait jamais l'air bon, une genre de bouillie informe, mais le goût y était. Sans vouloir me venter, j'étais plutôt une bonne cuisinière quand je prenais la peine de préparer quelque chose.

- Sur la table? Dans le canapé? Demandais-je avec mes assiettes dans les mains.

J'attendis sa réponse avant de me joindre à lui, remuant mécaniquement mes légumes du bout de ma fourchette, perdant mon regard dans le sien.

- A ton  avis, ça va être comment de l'autre côté du bureau? J'espère que je tomberais pas sur des cas comme ma première classe en D, plaisantais-je. Quoi qu'il en sois, je suis sûre que les élèves t'adoreront.

Luke était ce genre de personne à avoir une charisme naturel qui lui permettait d'être respecté facilement, tout en faisant le con la plus part du temps. Le métier de professeur était comme fait pour lui. J'avais plutôt confiance en mes capacités dans le domaine aussi, pour être honnête, mais le contacte avec certains types d'élèves risquait de me prendre un petit temps d'adaptation…

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« Sur la table, on ne sait pas encore avec qui on partage notre studio. Peut-être avec des gros maniaques, ne créons pas de tensions inutiles. » je tirai une chaise pour laisser Sully s’asseoir à table et je me posai face à elle. Elle me faisait part de ses interrogations sur le métier de professeur. J’ai été professeur en bio à Houston à mi-temps tout en bossant à la ferme à Livingston. J’avais un peu d’expérience. « Normal. Je ne me fais pas de soucis pour toi. » dis-je en dévorant mon plat. « M’enfin… Tu es jeune et sexy, à partir de la 8ème année il faudra installer une barrière pour éviter les familiarités et les écarts de conduites. Ce n’est pas que je sois jaloux d’une bande de mioche, mais je dis ça pour t’éviter de mauvaise surprise, j’ai été un élève au milieu de mec bouillonnant d’hormones faces à de jolies jeunes profs… » et je suis un peu jaloux je l’avoue.
« M’enfin même à Houston, entre doctorants, on a trois ou quatre ans de plus que les élèves, alors il y a une proximité naturelle, et si tu restes passive face à ça tu peux être sûre que ça dérapera. »

Pour ma part je n’ai jamais eu de soucis, j’ai toujours su imposer le respect tout en gardant une bonne cohésion dans la classe et une interaction efficace. Le respect mutuel c’est comme ça que ça marche.
Je finis mon assiette en réalisant que je venais d’effrayer Sully avec toutes mes histoires. « Mais bon, tout ira bien, tu es géniale. » la rassurai-je en lui tirant la langue.
« C’était vraiment bon, comme toujours. Tu veux sortir maintenant ou digérer un peu avant de bouger ? Même si on sait qu’on aura du mal à bouger si on reste. » Je me relevais, et je commençais à débarrasser. « Tu veux un dessert ? » j’attendis qu’elle me réponde pour lui apporter ce qu’elle souhaitait.
Puis je me mis à faire la vaisselle. « Et puis dans le pire des cas, je t’ai épousé pour le meilleur et pour le pire, je serais toujours là pour sauver ton joli postérieur. » dis-je en sifflotant. Vaisselle finie, je volais un baiser à ma femme avant de m’affaler sur le canapé. « Je suis exténué. » lâchai-je après avoir laisser échappé un long soupir. En même temps porter tous les bagages n’est pas ce qu’il y a de plus reposant.

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- Je ne me fais pas de soucis pour toi, me rassura mon mari en avalant une cuillère de mon plat.

Luke me rassurait toujours quand il m'arrivait de douter. Il trouvait toujours les mots pour me réconforter, comme s'il lisait en moi. Des fois, ça pouvait presque en devenir agaçant, cette impression qu'il sache absolument tout sans que je n'ai à ouvrir la bouche.

- M'enfin… Tu es jeune et sexy, à partir de la 8ème année, il faudra installer une barrière pour éviter les familiarités et les écarts de conduites. Ce n'est pas que je sois jaloux d'une bande de mioche, mais je dis ça pour t'éviter de mauvaises surprises, j'ai été un élève au milieu de mec bouillonnant d'hormones faces à de jolies jeunes profs.

Ca, ça voulait dire qu'il était un peu jaloux. Jusqu'à présent, je travaillais en très petite équipe, voire seule avec le téléphone de mon bureau chez Total, ce qui faisait de mon lieux de travail un endroit qu'il jugeait sûr. Mais au milieu de jeunes adultes que j'allais écouter et conseiller à toute heure du jour et de la nuit, c'était sûrement autre chose. Cependant, ces mots me laissèrent pensive. Je n'avais pas vraiment l'intention de mettre de barrière entre moi et mes élèves. Je m'imaginais plus comme une autre élève qui viendrait leur filer un coup de main en leur expliquant le cours dans les grandes lignes et leurs expliquant plus en détails dans la pratique. Un peu comme cette personne qui finit toujours les TP en avance et se retrouve obligé de filer un coup de main à ceux à la bourg. Après, cette méthode d'enseignement n'étais pas vraiment contre ce que venait de dire mon mari. Ce qui causerait problème serait donc mon âge? Le côté sexy se réglait à coup de gros hoody aux références diverses et variées. J'avais suffisamment de sweat The Big Bang Theory, Seigneur des Anneaux et Marvel pour tenir l'année, même si j'avais pour habitude de les porter en pyjama. Je n'étais clairement pas la seule prof de mon âge. Lui-même n'avait qu'un an de plus que moi et avait clairement un charisme bien supérieur à la moyenne. Après tout ne devrais-je pas être celle qui s'inquiète le plus? J'esquissais un petit sourire en réalisant l'absurdité de la scène. Un couple de prof jaloux de leurs élèves respectifs.

- Tu crois? C'est pas un drame si on a pas une relation super stricte, si? Va pour m'habiller comme une grosse geek qui sort de sa caverne si ça peut te rassurer, mais je me vois mal agir comme Waregrave ou autre. Plutôt comme… comment c'était son nom déjà… M. Endor? Il était assistant prof, mais ça marche pareil, non? Il était cool.
- Même à Houston, entre doctorants, on a trois ou quatre ans de plus que les élèves, alors il y a une proximité naturelle, et si tu restes passive face à ça tu peux être sûre que ça dérapera. 

J'avalais lentement mon plat en pensant à tout ça. Peut-être avait-il raison après tout. C'était souvent le cas, pourquoi pas aujourd'hui? Je soupirais lentement en songeant à essayer quelques jours chaque méthode avec une classe différente pour voir le résultat.

- Mais bon, tout ira bien, tu es géniale ! Affirma-t-il avec un grand sourire.

Je pris un air rassuré en guise de réponse et me levais pour mettre mon assiette vide dans l'évier.

-  C’était vraiment bon, comme toujours. Tu veux sortir maintenant ou digérer un peu avant de bouger ? Même si on sait qu’on aura du mal à bouger si on reste.
- Comme tu sens, si tu veux bouger on bouge. Après je comprendrais que t'ais la flemme vu la valise que t'as trimballé.
- Tu veux un dessert? Proposa ma moitié en débarrassant.
- Ça va aller. Un café à la limite?
- Et puis dans le pire des cas, je t’ai épousé pour le meilleur et pour le pire, je serais toujours là pour sauver ton joli postérieur. 
- Haha, je demande à voir ça, plaisantais-je en enfonçant mes mains dans mes poches arrières avant de me laisser tomber dans le canapé.

Luke astiqua la vaisselle avant de me rejoindre. En le voyant s'affaler de la sorte, je compris vite qu'il n'avait pas l'air si motivé que ce qu'il disait précédemment en ce qui concernait la visite des dortoirs. Moi, ça m'importait peu, même si je devais admettre que le dîner m'avait bien plombé et que le sofa était drôlement confortable. Blottie entre Luke et un coussin, je m'imaginais déjà les soirées de cet hiver pendant lesquelles nous pourrions regarder une série bien au chaud sous une couverture. Enfin, si tant est que nous puissions trouver une série que nous n'ayons pas déjà vu sans accès à Internet. C'était le gros bémol de l'île.

- Si tu veux, on peut attendre demain pour faire un tour. On aura pas grand-chose à faire tout le temps où l'interdiction de sortir sera encore en cours.

Et vu le bordel que ça avait l'air d'être là-dedans, mieux valait pas prévoir de sortir avant un bon moment. Et puis profiter un peu le jour de notre arrivée, c'était pas si mal. J'avais encore des tones de vêtements à ranger dans la soirée et à réfléchir à un moyen d'organiser nos affaires en attendant qu'on nous laisse sortir de l'établissement. Je frottais mes pieds les uns contre les autres pour me débarrasser rapidement de mes basquets et me resserrer un peu plus contre le brun.

- J'avoue être trop bien callée pour vouloir bouger… 



HRP : Fais la vaisselle, homme ewe

From Scratches

Tous les deux affalés comme des loques sur le canapé. « Va pour demain. Et pour ce qui est des occupations, j’ai prévu le coup, je dois avoir 5 To de séries, films, musiques et ebook. Et vu que je suis trop génial, c’est moi qui choisirai la première série à voir. » lui dis-je pour la taquiner en touchant du bout de mon index le bout de son nez.
Je me blottis un peu plus vers Sully. Qui avouait ne pas avoir envie de bouger. « Je te sais entrain d'imaginer nos soirées d’hivers. Tu oublies une chose, on n’est pas seul ici, et on a notre duplex en ville, dès que la quarantaine sera levée, on s’y installera, et on sera vraiment chez nous. »
Je levais ma main, je la postai devant le visage de Sully, je ne laissais que l’index et le majeur tendu, paume face à elle, et je mimais la persuasion Jedi. Et le plus sérieusement du monde je lui dis « Tu veux te déshabiller et faire des folies de mon corps. » sans un sourire, hyper concentré je continuai après une petite pause « Après être partie me chercher une bière. »
Sans attendre de réaction de sa part, je me relevais et je l’attrapais comme un sac à patate au-dessus de mon épaule. « Aller au lit, la journée a été très longue, même si j’ai tout porté, tu dois être aussi fatiguée que moi. Pas de discussion et plus vite que ça. »
Je l’emmenais de « force » dans notre chambre avant de la poser délicatement sur le lit. « J’ai une dernière chose à faire… » je fermais les yeux puis je pianotais dans l’air, je sentais les pouvoirs aux alentours, je fronçais les sourcils, et j’abaissai tous les interrupteurs magiques défaillants. Puis je me laissais tomber à ses côtés, les bras le long du corps, je faisais le mort.

La tête enfoncée dans l’oreiller, je tentais de m’exprimer aussi bien que possible. « Ils sont nombreux à être atteint, certains interrupteurs sont plus durs à presser que d’autres… Mais au moins je sais que tu pourras dormir sur tes deux oreilles, et c’est tout ce qui compte. » je venais d’utiliser les dernières forces qu’ils me restaient. Toujours sur le ventre, la tête enfoncée dans l’oreiller, je mimais la persuasion Jedi à Sully de nouveau. « Déshabille-moi femme. » avant de laisser tomber lourdement mon bras sur le lit.

Ce soir je dormirai habillé.

from scratches {Luke & Aiden}

Cinq Tera de séries et de films. Il n’en fallait pas plus pour me réjouir. Je me demandais s’il y avait quelques classiques à revoir dans le lot. On serait pas parti sans le Seigneur des Anneaux, n’est-ce pas?

-Je te sais entrain d'imaginer nos soirées d’hivers. Tu oublies une chose, on n’est pas seul ici, et on a notre duplex en ville, dès que la quarantaine sera levée, on s’y installera, et on sera vraiment chez nous.
- Ce n’est pas grave, si? On ne dérangera personne en regardant la télé… Et puis, comme tu dis, on ne restera pas ici très longtemps ─ du moins je l’espère. Rien ne nous empêchera de glander devant une bonne série chez nous non plus!

Sur ces mots, il me fixa quelques secondes et tenta d’utiliser le pouvoir de force pour m’inceptionner un soudain besoin de me débarrasser de mes vêtements. Je rigolais de bon coeur, faisant glisser la manche de mon hoody, révélant l’une de mes épaules.

- Oh, oui, je le veux, plaisantais-je.
- … Après être partie me chercher une bière.

Pas le temps d’aller jusqu’au frigo qu’il m’attrapa par les hanches pour me poser sur son épaules. Je poussais un petit cri de surprise quand mes pieds se détachèrent du sol. C’était pas la première fois qu’il m’attrapait de la sorte et j’en avais pris l’habitude mais il y avait toujours un moment où j’avais cette petite frayeur irrationnelle.

Luuke ! ralais-je à vois basse. Laisse-moi descendre!

Il m’amena jusqu’à notre nouvelle chambre où je me retrouvais larguée sur le lit, au milieu des même draps que ceux que nous avions à l’époque où nous étions étudiant ici. Ca rappelait plein de souvenirs. Les studios, c’était un peu un mythe quand on était gamins. Le passage au rang de professeur promettait d’être amusant. Tout ce que je redoutais à une époque ─ salle des professeurs, je pense à toi, tu m’as toujours terrifiée ─ feraient à présent partie de ma vie quotidienne. Luke pianotait dans les airs, arrêtant à distance le pouvoir d’élèves aux alentours. Il ne fait aucun doute qu’il serait très sollicité dans les jours à venir. Probablement qu’il ne faudrait pas compter sur sa présence pour les prochains jours, que la vague d’élèves qui allait se jeter sur lui et son pouvoir passe. Telle que je me connaissais, je serais sûrement en train de nier ma jalousie dans un coin pendant ce temps.

- Il sont nombreux à être atteint, certains interrupteurs sont plus durs à presser que d’autres… Mais au moins je sais que tu pourras dormir sur tes deux oreilles, et c’est tout ce qui compte.

Ca faisait une éternité que je ne l’avais pas entendu parler d’une quelconque difficulté à éteindre quelqu’un. Rien que ceux qu’il avait apaisé pour la nuit l’avait exténué. Le brun s’était écrasé sur le matelas, vidé de toute énergie. La tête dans son oreiller, il grommela quelques mots inaudibles tandis que son rythme respiratoire ralentissait progressivement. J’effleurais un sourire et me débarrassais de mon hoody et mes chaussettes avant de le rejoindre.

- Tu ne devrais pas dormir habillé comme ça… chuchotais-je en passant mes doigts dans ses cheveux. Mais va pour cette fois… Bonne nuit ♥