j'emmerde le côté obscur — luke

J'emmerde le côté obscur

Je me curais le nez avec le doigt tout en me demandant pourquoi diable les dirigeants de cette île avaient choisi de garder le câble de la télé avec des émissions aussi nulles mais pas le réseau téléphonique pour que j'y télécharge d'autres jeux que Flappy Bird.
Deux ans après le carton de cette application, j'étais toujours bloqué dessus, pour la simple et bonne raison que, deux ans après le carton, je n'avais toujours pas passé le score de 10. J'avais toujours mon téléphone de l'époque avec le jeu sauvegardé dessus qui constituait la meilleure et l'unique raison pour laquelle je ne l'avais pas jeté, et j'étais décidé à enfin battre mon record personnel.
Ce que je n'avais pas prévu c'est qu'une vingtaine de minutes plus tard, après avoir enchaîné les échecs, j'en serai à regretter d'avoir balancé mon joujou contre le mur sous l'effet de la rage.
Chaque homme a sa limite et voici la mienne.

Je n'aimais pas être défié par les technologies et j'avais pas dispensé mon téléphone de son compte d'insultes avant de le châtier à tout jamais. Le plus frustrant c'est que je ne pourrai jamais terminer ce jeu à moins de trouver un téléphone comme le mien, ayant conservé l'application, mais ça m'étonnerait. J'étais le seul mec assez blaireau pour garder un même jeu aussi longtemps sur son téléphone et suffisamment... stupidement appliqué pour en prendre soin dans cet unique but.
La durée de vie de mes téléphones était assez courte et j'étais dégoûté d'avoir pulvérisé mon record de ténacité sur un coup de tête... ou plutôt, un coup de mur, puisque l'engin l'avait heurté sans vergogne.

Mon deuil fut de très courte durée étant donné que je tombais nez à nez avec une machine à café aka le genre de choses qui avait tendance à sauver mon humeur, et entrepris de m'en faire un, faute de mieux.
C'est là, pour y revenir, en allumant la télévision, que je m'étais posé cette question.
Je n'avais pas eu l'occasion de fourrer mon nez dans le salon étant donné que j'avais juste déposé mes affaires et perdu mon temps devant ce TV show étrange alors je ne savais pas qui décidait des programmes mais il n'avait pas le droit à la moindre goutte de respect de ma part.

Je jetais un bref coup d'oeil à mon téléphone : deux heures du matin.
Tu m'étonnes que la fatigue soit de mise.

Le voyage m'avait épuisé mais comme je n'arrivais pas à trouver le sommeil, j'étais partant pour une nuit blanche - tant qu'à faire, hein... Alors que je m'enfonçais dans le cuir du canapé, j'entendis la porte s'ouvrir et autant par curiosité que dans l'espoir de tomber sur une belle demoiselle en pyjama, je tournais la tête.
Quelle ne fut pas ma déception de tomber sur un homme. Je crois que c'en était un en tout cas.
Je reniflais, me redressais pour mieux le regarder mais à cause de la fatigue et du manque total de lumière, je ne distinguais qu'une vague et étrange forme noire. Si mes souvenirs étaient bons, en dehors du théâtre classique, la dernière chose bizarre dont je ne connaissais pas le visage était...

« Bordel, Dark Vador, j'ai déjà dit que je ne viendrai pas du côté obscur. »

J'avais beaucoup de mal avec la nuit alors pour éviter de me briser le cou, je décidais de me tourner vers le Seigneur Sith : je posais ma tasse sur la table basse, calais ma main sur le bord du canapé afin de bondir par-dessus. ...Acte qui échoua de façon monumentale car le canapé s'écrasa en arrière à cause de mon poids, et, déboussolé comme sonné, je me trouvais dans une position typiquement inconfortable. Je me frottais l'arrière du crâne, endroit qui avait cogné contre le sol, et me redressais pour tomber nez-à-nez avec...