Un stalkeur sachant stalker. [PV Hazel]

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Un stalker sachant stalker sans ses jumelles. Si vous pensez que c'est impossible, vous ne m'avez jamais vu à l'acte, et d'ailleurs, j'en suis bien heureux - puisque dans le cas contraire, je n'aurai pas hésité une seule seconde à stopper ces activités illicites. Ne vous est-il jamais passé par la tête de, en croisant une demoiselle des plus mignonnes, avoir une soudaine envie de faire demi-tour, et devoir par le plus grand des hasards emprunter le même chemin qu'elle ? C'est quelque chose qui me prenait assez souvent, en ce moment, et croyez bien que je n'avais pas l'intention de le dire à qui que ce soit.
À vrai dire, c'est un fait donc j'avais honte - voilà, le mot est lâché. Il faut dire que je n'avais pas le courage d'aborder la moindre fille au risque de me prendre un vent monumental, et préférais rester dans l'ombre, comme je le faisais toujours. Inutile d'essayer de m'encourager à tenter le contraire, vous perdriez votre temps. À vrai dire, à moins que la plus grosse célébrité du lycée sympathise soudainement avec moi et se mette à traîner à mes côtés, m'imposant cependant la compagnie de demoiselles, pas moyen que je puisse m'en accommoder. Finalement, j'avais fini par passer l'après-midi à jouer à des jeux vidéos, éviter les gens pour ne pas m'afficher en tant qu'éternel solitaire, ou encore, trouver une occupation qui puisse piquer mon intérêt. Et bien sûr, rien n'avait marché.

Enchaînant les défaites aux jeux vidéos, je m'en étais vite lassé, décidant de sortir prendre l'air, faisant face à un pensionnat rempli d'élèves en ce jour plutôt calme et exempte de cours, me retrouvant dans l'obligation de croiser d'autres personnes. Une journée des plus nazes, vraiment, au point que je m'en isole dans le jardin, loin de tous. Que je parte loin de ce pensionnat d'hypocrites, de gens victimes d'un effet de groupe merdique au point d'en pourrir leur propre personnalité à l'en effacer, à cause de stupides stéréotypes d'une société inégalitaire. Voilà ce qui résumait mon mode de pensée actuel, et m'avait poussé à partir loin de tous.
Quand on est dans cet état, ce qui n'est pas très rare dans mon cas et généralement lié à mon inégalable haine de la défaite, on a juste envie d'envoyer chier tout le monde. Mais je savais moi-même que j'étais incapable de m'énerver sur quelqu'un, et que je n'avais plus qu'à attendre, là, assis contre un arbre, au milieu du jardin de ce pensionnat que je détestais. Temporairement.

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HAZEL&GAUTIER

car je suis fou de toi, houna

Il n'en fallait que peu pour cette demoiselle à la rendre nerveuse. Depuis quelque temps, Hazel se faisait rare dans les parages, à se demander ce qu'elle devenait. Un fantôme, celle-ci devenait tout simplement un fantôme à la grande surprise de tous, ou pas. Non, ce n'était pas étonnant venant de quelqu'un qui n'est même pas censés vivres dans ces lieux bruyants et bondés de monde. L'albinos longeait les couloirs en quête de mystère, son bloc-notes en main et d'un crayon coincé entre deux pages, le sourire aux lèvres, à croire qu'elle savait ce qu'elle recherchait. Son index était en contact avec le mur, caressant ainsi celui-ci tout en marmonnant une chanson.

C'était une journée agréable à la surprise de l'anglaise, elle-même étonnait du temps qu'il faisait, elle sortit par une porte métallique, qui celle-ci faisait un bruit horrible à chaque fois qu'une personne daignait de l'ouvrir. S'évadant dans la vue que donnait le sommet de l'école, elle remarqua une personne qui se dirigeait vers les jardins. Instinctivement, le sourire de la demoiselle prenait de l’ampleur sur son visage pâle, et d'un bond, elle dévala les marches, serrant de plus belle son bloc-notes.

Il était là, et pas question de le perdre de vue. Cachée derrière un buisson épineux, elle commença à gribouiller sur un papier jusqu'à ce qu'il bouge de place. Elle commença à taper un sprint pour avoir de l'avance, jusqu'à atteindre un arbre pour grimper sur la première branche. C'était si excitant, si emballant, elle l'avait remarqué depuis peu mais l'intéressait tellement. Il ne se préoccupait de rien, la tête vide, un garçon à part des autres, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. Il arriva, prit place sur l'herbe et regarda le vide, à se demander ce qu'il foutait là au final. Elle était un peu déçue, elle voulait apprendre plus de choses sur lui, mais qu'importe, maintenant elle se retrouve comme une conne bloquée dans un arbre, et si elle descend, et se fait prendre. Elle était positionnée tellement bizarrement qu'en bas, on devait avoir une belle vue sur sa culotte. Tout en coupant sa respiration, elle commença à gesticuler inutilement tout en écartant les branches pour lui laisser une possibilité de redescendre sa jupe froissée et maintenant sale, quel gâchis pour si peu. Pas une, pas deux, Hazel en quelques secondes se fracassa la tête contre le sol, et le pire, c'est qu'elle était tombée sur le lui. Un rêve, oui, ce n'était que ça. Ou plutôt un cauchemar. À force d'essayer de cacher sa petite culotte, la voilà totalement découverte pour le plaisir des jeunes hommes déjà présents sur les lieux, non sérieux, on peut plus espionner tranquille sans faire la gourde de se casser la gueule sur la victime. Dieu lui en voulait-elle ? N'empêche qu'elle était à présent dans la merde totale si je puis dire.

« H-hé-hé-hé... »

Le visage rouge et la honte qui lui montait au crâne la firent agir de manière à dégager le garçon en cachant ses yeux, enfin, tellement brutalement qu'on aurait cru qu'elle voulait lui arracher les yeux. Assise sur lui, elle commença à essayer de partir, remarquant au passage qui lui manquait légèrement une chaussure et qu'au final, celle-ci était restée coincée dans l'arbre, elle ne lâcha pas pour autant son visage.

« Ok. Tu n'as rien vu, tu n'as rien entendu. »

C'était... quoi ça ? Non sérieux, une personne normale aurait présenté ses excuses pour lui avoir écrasé les couilles ? Elle, non, elle menace et elle se tire. Enfin, c'est ce qu'elle aurait bien aimé faire.

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Bande de connards. Tout en rivant mon regard vers le pensionnat, cette unique pensée me traversait la tête, à la recherche de quelconques élèves possibles d'être pris pour cible de cette colère que je ressentais. Une colère passagère et peu sérieuse, que la solitude n'allait pas tarder à étouffer dans un voile de tristesse. Assis au pied de cet arbre à ne rien faire, la seule envie que je conservais était celle de m'éloigner du monde, de m'éloigner de tout. Ce n'était qu'une émotion négative qui restait présente dans ma tête malgré l'absence en elle d'une quelconque authenticité. Ce n'est pas ce que je voulais, cet acte n'était que le résultat d'un énervement temporaire, poussé par mon excès de fierté, un acte que je n'allais pas tarder à regretter. Je voulais juste voir quelqu'un qui puisse rester près de moi sans se voir octroyer une soudaine envie irrésistible de se moquer de ma personne. Toutefois, mon état de pensée actuelle était si négatif qu'il m'aurait conduit à me méfier de quiconque se serait approché de moi, de n'importe quelle façon. Enfin, j'avais pensé à toutes les façons possibles, sauf bien évidemment à celle qui arriva. Une fille qui me tomba dessus, sortie de n'importe où.

Une cinquantaine de kilos qui vous tombe sur la tête, c'est loin de vous faire du bien, surtout quand on ne s'y attend pas. À vrai dire, je n'eus même pas le temps de voir quoi que ce soit, si ce n'est un éclair rose, que je sentis quelque chose sur mes yeux. What is the fuque ? Mécontent, j'eus une soudaine envie de me dégager brutalement lorsqu'une voix féminine s'adressa à moi. Tout d'abord, un petit rire nerveux, puis une phrase soudaine et dénuée de sens, qui m'assurait d'une chose : c'était bien une personne qui m'était tombé dessus. Rien vu, rien entendu ? Ces mots sonnaient comme une menace, ce qui n'était pas pour me plaire. Pour qui elle se prenait, cette fille ? Me tomber dessus comme ça, et me menacer comme si c'était de ma faute ? Qu'est-ce qu'elle faisait dans cet arbre, déjà ?

« J'ai tout vu et tout entendu. »

À ces mots, je me redressais et attrapais son poignet, écartant sa main de devant mes yeux pour la regarder enfin. Un beau visage que j'aurai qualifié de mignon si je n'étais pas aussi agacé, et étrangement, j'avais comme une impression de déjà vue. J'étais de toute façon incapable de me concentrer ou de réfléchir, la douleur qui me tirait et ma colère soudaine écartant mon esprit de toute réflexion. J'avais juste envie de partir d'ici après lui avoir gueulé dessus, puisqu'elle semblait ne pas être capable de faire attention à elle-même, et encore moins aux autres. Enfin, j'aurai voulu, mais je me savais bien incapable de m'énerver sur quiconque. Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres alors que je la regardais, assise sur moi, sans gêne apparente. Elle avait quelque chose à cacher, mais ça m'importait peu. Nonchalant que j'étais, je me contentais de me relever, la laissant tomber contre le sol, plongeant mon regard dans le sien. On pouvait remarquer de la colère dans ce dernier, mais le ton qui se faisait entendre dans mes paroles reflétait de la sympathie. Vraiment, j'étais incapable de m'énerver.

« C'est bon, j'le dirai à personne. Qu'est-ce que tu faisais là-haut ? »

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