Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Sam 7 Mai 2016 - 22:09
L'AIR DE RIEN
Et merde… Pardonnez mon langage, mais parfois les jurons sont les plus appropriés pour décrire l’étendue d’un sentiment. Je n’avais jamais été aussi embarrassée de toute ma vie. En soit, la situation n’était pas nouvelle, mais le public, en revanche, l’était. Jamais ma poitrine n’avait fui de mes vêtements en consultation.
Lynna avait bien vu. Elle avait les yeux rivés sur mon décolleté. J’appréhendais sa réaction. J’espérais qu’elle ne s’enfuirait pas en courant à répétant à qui voulait l’entendre que j’étais exhibitionniste. La moitié des étudiants qui venaient me voir en aurait été capable.
En réalité, je fus surprise par sa réaction. Elle m’avait même complimentée. J’étais à la fois gênée et terriblement flattée. Il fallait dire que Lynna était une jolie fille. Tout à fait mon genre, à l’exclusion du fait qu’elle était ma patiente. Elle aimait mon prénom. Je trouvais le sien mélodieux.
Pour garder le minimum de dignité qu’il me restait, j’attrapai le foulard que je portais avec mon manteau et l’enroulai autour de mon cou. Ma poitrine était cachée.
– Je suis Américaine, effectivement. J’ai grandi près de Los Angeles.
Ma main caressant ardemment Pastèque pour m’apaiser, je réfléchissais à ma prochaine question. J’avais laissé tomber l’idée de contrôler la discussion. J’allais lâcher prise, être moi-même. Une idée me vint, et je n’eus même pas le temps d’évaluer le potentiel de cette interrogation. Elle s’échappa de mes lèvres avant que je n’aie pu faire quoi que ce soit.
– Avez-vous un petit copain ?
Je regrettais cette question dès l’instant où je l’avais posée. Dans l’ordre des choses, j’étais allée trop vite. Je n’avais pas établi un lien d’intimité assez profond pour me permettre de lui demander ce genre de choses. Je risquais de casser le rythme de cette conversation. Peut-être qu’elle me surprendrait…
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Dim 28 Aoû 2016 - 17:15
Je ne suis pas folle !
Avec Avery Willis
Je l’avoue. Quand je la vis mettre son foulard autour du cou pour cacher sa poitrine, je me sentis déçue. Mais je me gardai bien de le faire savoir. Une psychologue et sa patiente ? Impensable. Terriblement impensable. Maudit foulard. En revanche, cela calma mes ardeurs assez rapidement. Pulsions passagères à la limite de mon contrôle. Je me demandai ce qu’Avery pouvait bien penser. Elle semblait honteuse, mais n’espérai-je pas une émotion cachée derrière cette honte ? Je me fis violence afin de calmer ces pensées envahissantes.
Baissant les yeux vers mes genoux, j’aperçus le vilain – adorable – bouton. Quelle coïncidence qu’il soit tombé pile sur mes jambes. N’était-ce pas un signe ? Non. Je devais sérieusement arrêter de me dire toutes ces choses, vraiment.
— Je ne connais pas l’Amérique… Mais j’aimerais beaucoup y aller un jour. Voyager, découvrir le monde… Est-ce que Los Angeles serait une ville intéressante à visiter ? demandai-je. Oh, au fait, votre bouton, au cas où vous aimeriez le recoudre, fis-je en lui tendant avec un léger sourire en coin.
C’était à son tour de me poser une question. Pour être honnête, je l’attendais avec impatience. J’étais infiniment curieuse de la connaître. Je supposai qu’elle ne serait certainement pas anodine mais, après tout, je ne suis pas psychologue et, bien que j’étudie la psychologie en option, je ne m’y connaissais clairement pas assez – pour ne pas dire que je ne travaillais pas.
Étonnamment, sa question ne me surpris pas réellement. Une personne… censée aurait dériver la conversation vers quelque chose de bien plus sérieux ou ennuyant. Non, la demoiselle continuait et orientait la discussion dans une direction plus alléchante.
— Non.
Réponse simple, courte et claire. Je n’avais pas envie de plus m’étaler pour le moment. Ces questions qu’elle se posera sûrement : « À quand remonte votre dernière relation ? Combien de temps a-t-elle duré ? Comment cela s’est terminé ? » resteront en suspens. Je trouvai cela bien plus amusant que de tout lui révéler. En temps normal, je l’aurais fait puisque je ne sais me retenir de parler. Mais, étant avec une psychologue, pourquoi ne pas en profiter pour faire un travail sur moi-même ?
— Et vous ?
Question bateau, et elle s’y attendait sûrement. Elle devait se douter que je lui renverrais la balle de cette manière. La curiosité m’attisait. L’incident d’il y a quelques minutes avait commencé à allumer le feu par une toute petite braise. Cette petite étincelle allait-elle grandir ou bien disparaître ?
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Sam 10 Sep 2016 - 20:19
Troisième round
Lorsque Lynna me tendit le bouton de ma chemise, je lus dans son regard qu’elle avait apprécié la vue que ce maudit objet lui avait offerte. Son sourire en coin fit monter la température de quelques degrés.
En réalité, j’avais l’impression qu’une certaine tension subsistait. C’était un subtil sentiment d’une connexion entre nous, même si elle était fragile et joueuse plus que sensuelle. C’était agréable. Je me demandais si elle ressentait la même chose que moi, ou si c’était juste mes fantasmes qui parlaient pour moi.
Il fallait que je trouve quelque chose à dire. Seulement répondre sur le même ton qu’elle, d’un seul mot, ne me semblait pas approprié. Je devais réfléchir à une combine, une réaction qu’elle n’attendait pas. A vrai dire, je ne comprenais pas pourquoi je ressentais à ce point le besoin de la surprendre. Peut-être qu’elle m’intriguait, et que je voulais provoquer en elle le même sentiment.
– Vous avez posé deux questions ! lançai-je d’un ton malicieux.
Je marquai un temps de pause. J’espérais qu’elle se demanderait de quoi je parlais.
– Oui, Los Angeles a tout son charme, été comme hiver !
J’espérais l’avoir piégée. L’air de rien, je voulais prendre une longueur d’avance sur elle. J’avais hâte d’entendre sa réponse. Trouverait-elle une faille dans mes mots, qui lui permettrait de rattraper son retard ?
– Comme je suis bonne joueuse, je réponds à votre question : je suis célibataire. Que recherchez-vous chez quelqu’un, pour une relation à long terme ?
C’était une question assez directe, mais elle était très riche en informations. Elle n’était pas fermée, elle appelait à une réponse complète, qui m’aiderait à mieux cerner la personnalité de celle qui n’était plus une patiente parmi d’autres. Plus j’en apprenais à propos de Lynna, plus je réalisai à quel point elle était pleine de mystères.
A vrai dire, quelqu’un dont j’étais incapable de percer les pensées devait forcément être une personne hors du commun. Quelqu’un dont l’énergie intérieure était si forte qu’elle était parvenue à brouiller mon propre esprit.
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Dim 20 Nov 2016 - 18:10
Je ne suis pas folle !
Avec Avery Willis
Cette sensation que je ressentis dans l’air, était-ce celle de deux personnes qui sont sur la même longueur d’onde ? Je ne me souvins pas y avoir déjà eu affaire. Est-ce parce que j’avais oublié ? Ou est-ce parce que je ne l’avais connue ? Une drôle de sensation qui nous entoure, qui me frôle, légère et douce telle une évidence.
Je secouai légèrement la tête, les sourcils froncés. Je déraillais. Mon esprit partait dans des hypothèses et des inventions aberrantes. Comment pourrait-on ressentir une telle chose en seulement, quoi, un quart d’heure ? Il fallait que je calme ma lecture sur les romances, elles me mangeaient le cerveau !
Je me concentrai à nouveau sur mon interlocutrice au joli décolleté camouflé sous son foulard. Mais je le revoyais, mon esprit le faisait apparaitre à travers. Il m’était impossible d’oublier une vue si alléchante. Certes, ce n’était qu’un décolleté. Mais, il s’avère être celui d’une psychologue, d’une personnelle de ce pensionnat. Qui n’a jamais fantasmé sur une relation avec un adulte de son établissement scolaire ? Et si je suis la seule, qu’il en soit ainsi ! Je ne peux rester de marbre face à une si jolie femme.
Je redescendis rapidement sur Terre en entendant sa réponse. Deux questions ? Comment ça ? Je lui ai seulement demandé en retour si elle avait quelqu’un dans sa vie… Elle reprit. Foutue Los Angeles. C’est vrai que j’avais demandé si elle pouvait être une ville intéressante à visiter. J’avais réellement gâché ma question. Elle était sortie toute seule, dans la discussion.
— Quelle idiote. Je ne l’avais même pas remarqué ! En échange, vous avez le droit à deux questions durant un de vos tours alors. Nous devons rester sur un pied d’égalité.
Néanmoins, ma crainte qu’elle ne réponde pas et que je doive encore attendre un tour ne se réalisa pas. J’affichai un petit sourire quand j’appris son célibat. Nous sommes donc dans la même situation.
— Oh, vous êtes bien curieuse dites-moi ! Mais, je vais tenter d’y répondre. Je dirais une personne sérieuse, qui ne s’enfuit pas à la première embrouille. Une personne ayant quelques passions en commun avec moi mais qui peut également me faire découvrir de nouvelles choses. Quelqu’un qui n’est pas possessif à l’extrême. Un détail peut-être, mais très important à mes yeux, la personne doit aimer les animaux, c’est catégorique. Et enfin, une personne avec qui je puisse rire et partager de belles choses ! J’idéalise et j’oublie certainement des éléments mais c’est ce qui met venu le plus rapidement à l’esprit.
Je marquai une petite pause. Essayant de décrypter une réaction sur son visage. Je me demandais bien ce qu’elle pouvait en penser.
— A quand remonte votre dernière relation ? A vous de définir le terme de « relation ».
Elle avait commencé, alors je continuais. Je ne savais pas si « relation » signifiait pour elle quelque chose de sérieux et durable ou bien quelque chose de temporaire, pour éventuellement combler un manque. En fonction de sa manière de répondre, je ne saurais peut-être même pas. Mais, rien ne m’empêchait d’en savoir plus au cours d’une prochaine question !
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Lun 5 Déc 2016 - 14:25
Côté coeur
J’avais écouté avec soin sa confession sur le partenaire idéal. Elle avait l’air d’être une personne stable, dont les relations, qu’elles perdurent ou pas, étaient toujours sincères. Mais je n’étais plus sûre de rien depuis que cette demoiselle avait pénétré dans mon cabinet, alors mon propre jugement ne me paraissait plus si fiable.
Mon chien, quant à lui, ne semblait nullement embarrassé par sa présence. Je le surpris même à émettre de petits ronflements qui couvraient le bruit sourd du silence qui s’était instauré entre nous tandis que je réfléchissais à une réponse adaptée à sa question.
Je ne voulais pas lui fournir sur un plateau toutes les informations nécessaires à me percer à jour, mais je ne désirais pas non plus passer pour quelqu’un d’inaccessible, qui ne révèle rien de sa mystérieuse personne. Après avoir pesé mentalement chaque mot, je me lançai :
– Ma dernière relation s’est achevée il y a à peine quelques mois. A vrai dire, nous n’étions pas vraiment ensemble, mais il y avait quelque chose de très fort entre nous. Quelque chose de si fort qu’une moindre étincelle a réussi à enflammer tout ce que nous avions construit en une fraction de seconde. Ça été vite. En un claquement de doigts, il ne restait plus que des cendres et nos routes se sont séparées.
Pour appuyer mes mots, je claquai des doigts, sans quitter des yeux sont regard envoûtant. J’eus l’impression qu’elle m’observait de la même manière, mais je n’en avais pas la certitude.
Par cette explication, j’avais eu l’impression de lui en dévoiler juste assez pour piquer sa curiosité. Avais-je bien calculé mon coup ? M’étais-je trompée ? Je ne le saurais qu’à sa réaction.
– Comme vous me l’avez proposé, j’ai le droit à deux questions… lançai-je d’un ton narquois.
Cette fois, je pouvais me permettre un « et vous ? », concernant sa dernière question. L’interrogation restante devait être plus réfléchie.
– Pour quelle raison votre dernière relation s’est-elle achevée ?
J’avais plutôt choisi de modifier la tournure de la phrase que Lynna avait employée. Savoir quand m’importait peu. C’était toujours le pourquoi qui m’animait. Peut-être était-ce dû à ma formation de psychologue.
– Et… Avez-vous déjà regretté vos précédentes relations ?
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Lun 5 Déc 2016 - 18:37
Je ne suis pas folle !
Avec Avery Willis
Sa réponse me laissa sur ma faim. Ma curiosité me démangea tant je voulais en savoir plus. Elle avait l’art de manier les mots, mais rien d’étonnant pour une psychologue. Elle marqua un point qui lui fit prendre le dessus. Par mon manque d’expérience, ma question avait mal été formulée et je perdais du temps. Mais, à bien y réfléchir, j’avais encore à revenir un bon nombre de fois puisqu’il lui était impossible d’abréger le suivi, alors le temps n’était peut-être pas un facteur à prendre en compte. Néanmoins, je m’en voulais. Je n’aimais pas me laisser avoir. De plus, elle avait le droit à deux questions auxquelles j’étais certaine qu’elle prendrait le soin de réfléchir, au lieu de parler sous le coup de l’impulsivité – comme moi.
Evidemment, elle tourna bien mieux son interrogation, bien plus intelligemment. Détournant le regard, je me ressassai ma dernière relation, chose que je n’aimais faire. Certains évènements appartiennent au passé et feraient mieux d’y rester.
— Un simple… désaccord, si puis-je dire.
Je ne me sentais pas prête à en dire plus et, de toute manière, sa question ne m’obligeait pas à être précise. Je ne voulais qu’oublier cet épisode de ma vie. Ce regrettable épisode.
— Mmh… ça m’est arrivé oui. Grâce à certaines, j’ai pu apprendre à me connaître et m’améliorer pour ainsi évoluer. Des expériences de la vie qui font qui nous sommes. Néanmoins, une a été une erreur que je regrette.
Mes yeux se baissèrent et un lourd poids me tordit l’estomac. J’étais honnête alors je n’avais pas menti. Mais maintenant, je devais oublier, absolument oublier et renvoyer ces pensées au fin fond de mon esprit. Je grimaçai légèrement et espérai qu’Avery ne le remarque pas. Bien sûr, je rêvais. Il était évident qu’elle le remarquait. Chacun de mes mouvements n’est-il pas analysé ? Malgré que la consultation se soit transformée en un jeu, je doutais fort qu’elle laisse ses yeux experts de côté. Je sentais ma joie et mon énergie défaillir, mais je ne le ferai pas encore plus gagner, oh non.
Je relevai les yeux, affichant un sourire assurément faux. Toutefois, si elle était si douée, peut-être comprendrait-elle mon hostilité face à ce sujet et ne chercherait pas à en savoir plus. Coupant court à ces souvenirs, je continuai.
— Vous n’avez jamais eu de problème avec vos anciennes relations par rapport à Pastèque ? Ce n’est pas tout le monde qui apprécie ces braves bêtes !
Je souris en regardant Pastèque profondément endormi. Quel chien paisible… Tout le contraire de Hestia ! J’avais hâte de la retrouver pour la serrer dans mes bras. Quand les choses vont mal, elle est mon meilleur remède.
Au final, son histoire quant à sa relation m’était complètement sortie de la tête. Ce n’était pas plus mal. Or, je gardai son petit récit en mémoire afin de revenir sur le sujet plus tard ou dans une prochaine séance.
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Lun 5 Déc 2016 - 19:34
Manœuvre psychologique
Trois mots. Elle qui m’avait parue si bavarde, si extravertie, n’avait utilisé que trois malheureux mots pour formuler une réponse. C’était la preuve que j’avais enfin touché son point sensible. Ses relations antérieures lui rappelaient de mauvais souvenirs ? Je n’allais donc pas me priver de remuer ce passé douloureux. Après tout, c’était le boulot pour lequel j’étais payée. On m’avait envoyé cette jeune demoiselle en consultation, et, malgré l’inefficacité totale de mon pouvoir, mes connaissances en psychologie pouvaient peut-être l’aider. C’était le défi que je venais de me lancer : apaiser l’esprit d’une patiente sans recourir à la lecture des pensées. Même si Lynna ne se considérait pas vraiment comme ma patiente. Même si je ne me considérais pas vraiment comme sa psychologue.
Avant tout, il me fallait répondre à la question qu’elle m’avait posée. Je ne devais pas entrer dans son jeu de ne prononcer qu’une courte phrase. Je me devais de fournir des explications complètes, quand bien même elles lui donnaient plus de détails que j’en avais à son propos.
Son intérêt suivant s’était porté sur mon adorable chien. Je jetai un regard dans la direction de Pastèque tout en grattant son ventre. Sa patte arrière remua de plaisir, sans même qu’il n’ait ouvert les yeux.
– A vrai dire, je ne me pose pas la question quand je rencontre quelqu’un. Mais je dirais que Pastèque restera toujours dans ma vie, n’en déplaise à mon partenaire.
Cet ingrat ne daigna même pas lever l’oreille, en signe qu’il aurait apprécié les propos que j’avais tenus à son égard.
Un sourire me traversa le visage. Un sourire qui aurait fait frémir n’importe lequel de mes patients à part Lynna, parce qu’elle ne le connaissait pas. C’était le sourire que j’arborais quand j’avais une idée derrière la tête.
J’avais bien remarqué sa grimace mal dissimulée et son faux sourire, et je n’allais pas me priver de rebondir là-dessus.
– Pourquoi penser à votre ex vous provoque-t-il de tels spasmes ? Soyez mignonne, développez un peu plus que votre précédente réponse.
J’espérais qu’elle s’ouvrirait un peu plus. Pour affaiblir le contrôle qu’elle exerçait sur elle-même afin de ne rien me confier de trop personnel, j’écartai un peu les pans du foulard qui couvrait ma poitrine. J’espérais la déconcentrer de son objectif de silence.
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Mar 6 Déc 2016 - 19:10
Je ne suis pas folle !
Avec Avery Willis
Sa réponse ne m’étonna guère. J’avais bien deviné qu’elle aimait son chien comme un membre de sa famille à part entière et ne pourrait s’en séparer pour faire plaisir à quelqu’un. J’appréciais. Moi-même, si quelqu’un me demandait d’abandonner Hestia, je lui montrerais la porte et lui prierais de partir. Si cette personne m’aime, alors il faut aimer Hestia. Et puis, mon chien est une adorable boule de poils très gentille et très sage. Il n’y aurait aucune raison qu’elle parte de ma vie, et cela n’arrivera jamais.
Pastèque, l’intéressé, se faisait câliner par sa maitresse et semblait apprécier tout en étant encore endormi. Ces chiens, ils auront toujours la capacité de me surprendre ! Je sentais toutefois cette aura d’amour entre Avery et lui. J’avais un petit sourire beta, attendrie par la scène sous mes yeux. Au fond de moi, j’étais ravie d’avoir rencontré une personne étant au moins autant que moi les animaux. Mais comment ne pouvons-nous pas les aimer ? Comment des humains – ou des ordures – peuvent-ils faire du mal à ces bêtes sans méchanceté, inoffensif et fidèle à leur maitre ? Je me le demande bien. Il s’agissait d’un sujet sur lequel je pouvais débattre pendant des heures tant j’étais révoltée par les agissements de quelqu’un.
Je sursautai légèrement quand la question de la jeune femme me parvint aux oreilles. Comment pouvait-elle relancer le sujet ? Comment osait-elle ? De plus, croyait-elle que je n’avais pas remarqué son petit jeu ? Elle devait me croire incapable de me contrôler face à la poitrine d’une belle femme. Je n’étais pas du genre à m’énerver facilement, mais j’étais impulsive. Je ne savais pas contrôler mes émotions. Or, malheureusement pour elle, l’émotion qui m’envahissait en ce moment-même était la colère et non l’excitation. Je fixai mon regard dans ses yeux, ignorant totalement la naissance de ses seins.
— Ce n’est pas un sujet qui vous regarde, croyez-moi. De toute manière, je ne veux pas développer ce sujet, je n’en ai pas envie. En tant que psychologue, respectez mon choix. En tant que… connaissance, je ne me livrerai pas à quelqu’un que je ne connais que depuis un peu plus de vingt minutes. Si vous avez remarqué ma détresse, je ne comprends pas pourquoi vous insistez. Et, rassurez-vous, mon ex n’a rien à voir avec le fait que mes notes soient moyennes, aucun. Je sais que ce jeu est censé être honnête, mais il y a des limites à ne pas dépasser.
Mes bras se croisèrent sous ma poitrine. Je détournai légèrement les yeux vers la gauche et fixai le mur derrière elle. Si j’avais pu commencer à l’apprécier grâce à sa réponse précédente, elle commençait à m’agacer. Avec un peu de chance, elle le ressentirait. Il ne manquerait plus qu’elle insiste, exploitant son titre de psychologue. Tout ce que je réussirai à faire, ce serait de me braquer.
— Ah, et aussi, je vois que vous me considérez comme indécente, puisque vous tentez de jouer de vos charmes contre moi. Si votre objectif était de me déstabiliser, c’est bien mal me connaître. Et de toute manière, vous ne me connaissez pas.
Au moins avait-elle réussi à me faire parler. J’étais certaine que c’était son objectif. Ne tentait-elle pas de tout d’abord débloquer mon silence pour ensuite me faire cracher le morceau ? Si c’était le cas, je trouvais cette méthode bien basse.
— Ma question est simple : Allez-vous continuer de vous acharner sur ce sujet ? Si tel est le cas, alors je m’en vais.
Elle avait touché le point sensible, elle l’avait sûrement remarqué. Sauf qu’il était hors de question que je développe ce sujet. Certes, ma vie se résume à de jolis papillons voletant dans le ciel pour la plupart des choses. Mais cet épisode de ma vie est comme une tâche noire au milieu d’un fond blanc.
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Dim 11 Déc 2016 - 15:22
Le tout pour le tout
Je sentis que j’avais commis une erreur avec Lynna. Maudite soit ma stupide impulsivité. Bien entendu, j’avais compris que j’avais gaffé dès l’instant où j’avais terminé ma phrase. Insister pour comprendre ses côtés sombres, c’était mon métier et il n’y avait rien à y redire, mais la prendre pour une petite perverse n’était qu’une absurdité supplémentaire. J’étais certes du genre à réfléchir après avoir agi, mais jamais je ne m’étais comportée de manière aussi maladroite avec quelqu’un.
La séance ne durerait encore qu’une quinzaine de minutes, dévorée pour moitié par mes silences et nos réflexions concernant nos questions, et je savais qu’elle ne remettrait plus les pieds dans mon cabinet si je n’arrangeais pas la situation.
– Hum… Je regrette d’avoir tenté de vous distraire d’une si basse façon… C’était ridicule. Je ne peux pas vous expliquer pourquoi, mais je suis un peu préoccupée en ce moment, et j’ai du mal à réfléchir aux conséquences de mes actes, voyez-vous.
Ma voix se voulait assurée, mais je n’en menais pas large. Il était hors de question que je dévoile ma faiblesse à cette jeune fille qui n’attendait probablement qu’un faux-pas de ma part pour quitter mon cabinet et rapporter mes mauvaises pratiques au rectorat. Elle ne devait pas savoir que mes compétences psychologiques s’étaient envolées avec mon pouvoir, contrairement à ce que j’avais cru depuis le début de la séance.
– Je comprends que vous ne vouliez pas parler de votre passé. Mais sachez que c’est mon métier d’y revenir. Pourtant, je vais éluder la question pour le moment, changer de sujet parce que j’ai moi-même des torts, et nous allons essayer de repartir d’un bon pied, c’est d’accord ?
Je lui laissai quelques secondes pour digérer mes paroles, avant de reprendre :
– Je sais très bien que je viens d’utiliser ma question, mais vous avez gaspillé la vôtre parce que je vous ai prise pour une idiote, alors nous n’aurons qu’à dire que nous sommes quittes en ce qui concerne nos points d’interrogation respectifs.
A cet instant, l’avenir de notre consultation reposait entre ses mains. Allait-elle accepter de rester avec moi ? J’osais l’espérer. Elle était la plus intéressante patiente dont j’aie eu à m’occuper depuis des mois. Pas pour ce qu’elle me cachait, mais pour ce qu’elle me révélait à propos de moi-même. J’avais envie, pour la première fois de ma vie, de ne plus tout contrôler, de ne plus tout savoir sur tout, d’être actrice de ma vie au même titre qu’une autre personne pourrait l’être de la sienne sans se prendre pour une réalisatrice. Cette fois, je ne souhaitais pas être la directrice de production d’un scénario que j’aurais écrit dans ma tête.
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Dim 11 Déc 2016 - 19:12
Je ne suis pas folle !
Avec Avery Willis
La colère bouillonnait à l’intérieur de mon corps. Au départ, j’étais déjà réticente à l’idée de devoir consulter une psychologue à cause de mes notes. Mais, maintenant, je regrettais amèrement d’avoir suivi la directive de mon professeur. J’aurais préféré subir une ou deux heures de retenues plutôt que de devoir ressasser de vieux souvenirs enfouis. Comment ai-je pu ne serait-ce penser que… Ah ! Je me décevais tellement. Je m’étais laissée berner par une psychologue. Au final, ils étaient tous les mêmes. Leur but était de nous faire parler pour connaître nos moindres secrets. Cette Avery n’avait aucun respect pour moi. Je n’étais qu’une élève comme une autre. Ah oui, elle devait en voir passer des étudiants la consultant pour leurs notes. Elle devait sortir son petit jeu de questions à chaque fois qu’un jeune ne souhaitait pas parler. Des manipulateurs. Tous. Je me reculai du canapé, cherchant à m’éloigner d’elle, de cette manipulatrice au cœur de pierre. Un coup d’œil à ma montre m’indiqua qu’il me restait moins de quinze minutes avant de pouvoir partir pour ne jamais revenir. Je ne voulais pas prendre le risque qu’elle fasse un rapport à mon professeur en partant avant la fin de la séance. Que ces minutes passent vite, s’il vous plaît !
Elle parla. Mes bras étaient toujours croisés et mes yeux lançaient des éclairs – du moins, je l’espérais – lorsqu’elle m’expliqua son regret. Encore une tentative de manipulation, à coup sûr ! M’attendrir pour mieux me faire parler. Je détestais m’énerver, j’en avais vraiment horreur. Mais elle avait poussé le bouchon beaucoup trop loin. Me considérer telle une trainée était terrible. Je me fichais bien que cela soit son métier de parler de mon passé puisqu’il en était hors de question. Personne n’était au courant de cette histoire, pas même mes parents, alors pourquoi une psychologue manipulatrice ?
Quand elle eut fini de parler, je la regardai, mes yeux fixés dans les siens. Elle n’avait même pas daigné utiliser un mot d’excuse. Elle regrettait simplement. Or, il en faudrait plus pour que je reconsidère sa personne. Une vraie excuse m’aurait peut-être plus calmée.
— En effet, c’était ridicule. Mais, votre esprit préoccupé est-il une raison suffisante pour justifier votre geste ? Je ne crois pas. Ou du moins, je ne l’accepterai pas. Je n’ai pas envie de repartir d’un bon pied avec vous. Je ne reviendrai pas vous voir. J’avertirai mon professeur que quelques heures de colle seront bien plus agréables que de revenir ici. Et s'il refuse, j'irai voir un de vos collègues.
Je me tus, la toisant du regard. Je me levai et retournai m’asseoir sur ma chaise, face à son bureau. Je voulais revenir dans un contexte plus professionnel. Tout en fixant le bureau devant moi, je repris la parole.
— Je n’ai plus envie de jouer, pas après ça. Faites ce que vous voulez, préparez votre prochaine séance, gérez vos papiers, répondez à vos messages, cela n’a pas d’importance. Je me contenterai d’attendre la fin de cette séance.
A nouveau, mes bras se croisèrent. J’avais envie de pleurer.
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Dim 11 Déc 2016 - 19:58
Game Over
Je soupirai intérieurement : j’avais perdu la partie, et de loin, mais je n’allais pas insister. Si elle parlait à ses professeurs ou mes collègues, je prendrais la porte et je le savais comme on sait qu’on objet sous la pluie est mouillé. Elle n’avait pas cru le moins du monde à mon aveu de faiblesse qui, pourtant, était la chose la plus honnête que j’avais dite depuis des années. Je ne savais pas comment la convaincre que j’étais sincère, et je me demandais si le jeu en valait vraiment la chandelle. Plus je parlerais, plus je m’enfoncerais, c’était certain.
Il me resta l’ombre d’un espoir lorsqu’il me sembla apercevoir une larme au coin de son œil : cette fille, même si elle me détestait cordialement, avait un cœur, et peut-être que ses sentiments lui feraient prendre conscience un peu plus tard que j’étais vraiment embarrassée par mon erreur. Il y avait une petite chance pour qu’elle ne me dénonce pas. Pour autant, je n’envisageais pas de me dévoiler plus, car tous les mots du monde n’auraient fait qu’aggraver mon cas en cet instant précis.
Je poussai un soupir, laissant malencontreusement échapper une expression apeurée et honteuse que j’étais certaine d’avoir jetée aux oubliettes depuis des années. Un coup d’œil lancé à la pendule m’assura que le temps allait être long, pendant qu’elle se retiendrait d’exploser et moi de ruminer contre moi-même et le manque de contrôle de ma propre personne une fois dépourvue de magie.
– Dans ce cas, j’abrège vos souffrances et les miennes par la même occasion : sortez. Je notifierai dans mon agenda que le rendez-vous a bien été complet, dis-je sans relever le nez des notes que j’avais prises durant la séance, trop gênée pour croiser son regard.
Je savais que, s’il y avait quelqu’un pour s’assurer que Lynna Winter était entrée dans mon cabinet, personne ne se soucierait du fait qu’elle l’ait quitté un peu plus tôt. Parfois, selon les souvenirs et les émotions abordés durant les séances, les rendez-vous étaient écourtés. J’aimais mieux laisser un patient réfléchir chez lui à sa consultation après un exercice douloureux, plutôt que de lui imposer un enfermement en ma compagnie.
Beaucoup de patients me détestaient lors de la première séance, à vrai dire, mais je l’avais toujours fait exprès. Cette fois, c’était différent : je n’avais rien provoqué volontairement de l’animosité de cette pauvre fille envers moi. Elle était plutôt victime de sa propre originalité qui empêchait mon cerveau d’entrer en connexion avec le sien.
Dès qu’elle serait partie, je me jetterais dans les bras de mon chien, qui avait compris depuis le début l’épreuve que je vivais, j’en étais certaine. Je repenserais aux souvenirs remués en moi durant cette conversation anti-professionnelle, puis attendrais l’heure où le rectorat et la commission d’éthique de psychologie viendraient me jeter dehors comme une malpropre. Parce que non, jamais je n’avouerais avoir été submergée par une de mes patientes, même pour sauver ma peau. Jamais. Plutôt passer pour tout que pour une faible, telle était ma philosophie de vie, qui s’était ancrée en moi lors d’un passé où j’avais trop été piétinée par les pensées des autres.
Sujet: Re: [Terminé] Je ne suis pas folle ! Lun 12 Déc 2016 - 11:33
Je ne suis pas folle !
Avec Avery Willis
Je serrai les dents. Mes bras me faisaient mal tant ils étaient crispés. Je ne voulais pas m’effondrer devant elle. Je ne voulais pas passer pour une fille faible. Dans plusieurs minutes, je pourrai laisser couler toutes les larmes de mon corps, mais pas maintenant. Je ne la regardais pas, je fixais le mur devant moi, tachant de me contrôler. J’essayais d’oublier, une fois de plus. J’avais l’impression que tous mes efforts durant ces années avaient été réduits à néant. Je repartais à zéro. Ce long travail sur moi-même était à recommencer.
Lorsqu’elle m’informa que je pouvais partir, je ne me fis pas prier. Je me levai en attrapant mon sac et sortis le plus rapidement possible. Je ne dis rien, sinon, ma voix risquait de sangloter et elle se rendrait compte de ma faiblesse.
Quand la porte se referma derrière moi, je lâchai prise. Je me mis à courir en laissant mes larmes couler le long de mes joues. Je me retenais de crier. Pour le moment, je préférais ne pas trop attirer l’attention. Je poussai la porte du hall avec fracas et continuai de courir, impatiente de rejoindre mon bungalow. J’espérais de tout cœur ne pas croiser un de mes colocataires. Je n’avais aucune envie de reparler de tout cela. Je sentis le regard de quelques élèves peser sur moi. Je ne levai pas la tête alors je ne pus savoir s’ils me connaissaient. Qu’importe car, d’ici demain, ils auraient certainement oublié cet épisode.
J’entrai doucement dans le bungalow, ne voulant pas alarmer qui que ce soit. Hestia m’accueillit gentiment. Je la pris dans mes bras et me dirigeai vers ma chambre. Je ne perçus aucun bruit donc j’en déduisis que je devais être seule.
La porte fermée, je m’assis par terre et déposai ma chienne. Cette dernière sautait dans tous les sens pour me faire la fête. Elle ne s’était pas encore rendue compte de ma détresse. Puis, quand je me mis à véritablement pleurer, à lâcher cris et sanglots, elle se colla contre moi et me lécha la main. Je me laissai tomber sur le sol, recroquevillée sur moi-même. Mon adorable chienne se blottit contre mon visage. Ma main caressait sa douce fourrure. Le visage d’Avery me repassa en tête. C’était sa faute. Premièrement, elle avait fait ressasser de douloureux souvenirs et deuxièmement, elle m’avait considérée telle une… C’était inadmissible. Je ne voulais plus avoir affaire à elle. Dès que possible, j’avertirais mon professeur que je ne voulais plus voir de psychologue et, s’il refusait, que je souhaitais alors en changer. Il ne pouvait pas me forcer à la revoir. Je ne voulais pas la dénoncer, simplement car ce n’était pas mon genre. Elle avait bien de la chance d’être tombée sur moi et non sur un élève qui aurait pu la faire virer de son poste.
J’avais tant pleuré que je sentis ma force s’échapper. Je me traînai sur mon lit, rejointe par Hestia, et m’endormis aussitôt.