Même dans le noir on arrive encore à se croiser [PV Damon]

Il est sept heures du matin et nous n'avons pas cours aujourd'hui. Je suis dehors sur le balcon et je regarde, adossée au mur, le paysage qui s'offre à moi. Encore plongé dans l'obscurité mais magnifique. On peut y détecter tout le silence agréable de la vie et je suis seule. Seule, vêtue seulement de ma chemise de nuit pratiquement transparente. C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai pas envie que quelqu'un arrive. Non, je n'ai pas envie de draguer moi. Il est tôt, j'ai un café dans les mains et les cheveux détachés sur mes épaules. Pieds nus en plus. Je sais bien qu'il ne fait pas très chaud mais je suis presque trempée de sueur. J'ai fait un cauchemar horrible. J'en suis encore toute tremblante et mes paupières sont lourdes.

Je courrais sur le sable fin avec une femme. Cette femme me ressemblait beaucoup mais était beaucoup plus vieille. Nos cheveux volaient dans le vent, nos pieds se recouvraient de sable fin à chacun de nos pas, le vent faisait planer nos robes et nous rions à coeur ouvert. Tout allait bien. Puis d'un coup je me suis retournée et je l'ai vu agonisant. Elle était paniquée, devenait violette et ses yeux se remplissaient de larmes. Je suis venue la secouer en lui disant de rester, qu'il fallait qu'elle surmonte tout ça mais son corps brûla dans mes bras.

Je fixe le vide sans savoir. Et là je sens une présence. Alors je tourne la tête et je remarque un visage viril, plus grand que moi et que je connais. C'est Damon. Le professeur Ackles. Je me demande ce qu'il fait là. Et d'un coup je le voit qui tombe en avant, ratant la petite marche. Je pose mon café sur le banc et accourt vers lui.

-Damon, ça va ?!

Je l'aide vivement à se relever, me mettant à rougir quant à ma façon d'être habillée. Je me mords la lèvre et baisse les yeux, gênée. En fait jamais il m'avait vue en pyjama, et encore moins en nuisette presque transparente. N'empêche que je croise son regard et que je tiens son bras. On ne sait jamais s'il tombe à nouveau... Néanmoins je suis toujours un peu rouge. J'ai peut-être déjà dragué des gens et eut quelques rapports, uh uh ~, mais jamais avec quelqu'un de majeur. Donc se montrer presque nue devant un adulte, c'est la même chose. Je me sens un peu honteuse mais ça va. En tout cas je passe vite-fait ma main sur son haut pour le nettoyer. Puis je souris en prononçant quelques paroles:

-Comment t'as pu louper la marche ?

Il est trop gentil mon Damon. Il me passe sa veste et je souris à ces paroles. J'avoue que ce devait être un spectacle de me voir ainsi hum. J'suis tellement bien foutue aussi ! J'ai pas choisit de l'être hein, mais c'est plutôt cool. Je le regarde.

-Merci pour la veste.

Il me fait rire. Il est canon. Il est gentil. Il est HYPERBIENFOUTU [ESUGYNZRARUIAZRRR]. Miaou... Je l'aime beaucoup ce prof. C'est bien le seul aussi. Alors sans réfléchir je viens dans ses bras. Son corps il est tout chaud. Et je l'encercle par la taille de mes bras et je ferme les yeux. Oui je perds mes moyens devant lui c'est normal. Combien de filles aimeraient avoir la relation que j'ai avec lui ? Même en cours j'ai du mal à me contrôler. J'y arrive. Enfin, plutôt que j'me barre en courant dehors pour hurler uh~. Et lui il pige pas ce que je ressens. Une joie immense qui m'envahit. C'pour ça que j'sèche parfois son cours mais qu'il m'en veut pas, je pense. L'autre jour par exemple. Je suis passé devant lui il a failli s'étouffer avec son café. Les élèves ont ri mais moi j'suis allée lui essayer la chemise. Il a rougi comme une tomate c'était fun.

Bref, je me recule un peu sauf que j'me casse la gueule, en arrière. Forcément je le tenais encore alors devinez... Lui sur moi. Uh... J'me sens mal j'ai ma tête qui tourne. Je le regarde, rougit comme une tomate mais ne le lâche pas pour autant. Bref, heureusement que y'a personne. Il serait renvoyé et moi dans le bureau du directeur bonjour. Au pire si quelqu'un arrive je dirais que j'ai fais une crise de chez pas trop quoi. Du genre d'un coup j'avais chaud comme pas possible et j'ai marché dans le couloir en agonisant. Vive les mensonges. Osef au pire. Là j'suis toujours sous Monsieur Ackles. Mais j'suis gênée, beaucoup, c'est horrible. J'aurais tout eu, ou presque. En fait là j'ai pas envie de me relever, c'est pour cette raison que mes bras liés autour de lui refusent de le quitter. Ce serait moi je l'embrasserais, comme une personne normale mais c'est bien connu, il est déjà avec quelqu'un. Même si ça me gêne pas.

-J'suis maladroite le matin...

Et je souris. Bah quoi ? Si on a plus le droit de sourire à son prof... Bah merde. Je ne sais pas qui est le plus gêné de nous deux. En tout cas un grand silence plane dans les airs, qui n'est pas brisé avant plusieurs minutes. Se regarder dans les yeux n'est pas ennuyant. C'est trop court je crois. L'avantage dans l'histoire c'est que peu d'élèves se lèvent avant dix heures quand ils ont pas cours je crois. Donc si on garde cette position étrange encore un bout de temps ce n'est pas forcément grave. Rien n'est grave quand je suis à ses côtés. C'est plutôt une sensation agréable. Bref, i lest vraiment temps que je tombe amoureuse de quelqu'un de libre. Parce que ça m'apporterais moins d'ennuis et j'arrêterais peut-être un peu de draguer tous ceux qui me passent sous le nez... Oui. Je suis comme ça, merde. C'est lourd parfois mais je ne me contrôle pas. Encore, qu'il se rassure le beau brun ténébreux: je ne me suis pas droguée ce matin. Non j'ai même pas fumé un joint... Voilà.

-Et pour les garçons de ma chambre, y'en a qu'un. Et je ne pense pas qu'il soit content que je sois avec lui. Ou alors il cache bien son jeu.... Bref. Tu veux bien rester là encore un peu s'il te plaît ?

Je savais que ça n'allait pas durer. Enfin, il s'amusa un peu avec moi quand même. Enfin, je vais pas décrire parce que je me sens mal. Pourquoi il a relâché tout son poids sur moi le con ? Mes seins alors ! Ah ça y'est, il se relève. Je rigole à ses paroles et manque de lui caresser la joue. Oui je loupe mon geste parce que finalement Monsieur nous relève tous les deux, sans pour autant que je le lâche. Il croit quoi encore ? En plus j'ai froid moi. Oui je gèle. Je le regarde et je le remercie d'un signe de tête avant de retirer mes bras de sa taille. Je récupère ensuite mon café posé au sol et revient vers Damon en lui tendant.

-Tiens, je n'en ai pas forcément envie ce matin, il me servait à me réchauffer les mains.

Je lui souris, je ne sais pas quoi dire de plus. Je souhaiterais aller dans ma chambre me changer, mais je ne le fais pas. Alors je marche vers le rebord du balcon et m'y assois pour regarder le paysage qui commence à s'éveiller. Bientôt il verra encre mieux mon corps avec la lumière du soleil. Ou à moitié, heureusement que ça veste peut me cacher mes seins. Quoi de plus sexy qu'une femme en nuisette avec une veste d'homme ? Sérieusement ? Mais bon, je soupire, lâcha une brève fumée blanche créée par l'air frais d'hiver. Je m'appuis sur le rebord en pensant.

Au fond je ne vois pas pourquoi je cherche à être amoureuse puisque je le suis. D'Andrew. J'en suis sûre. Pourquoi je pense souvent à lui sinon ? C'est bien d'ailleurs grâce à lui que je fais assez attention à mes gestes envers certaines personnes, dont Damon. C'est aussi grâce à lui que je ne peux pas me permettre de faire plus avec Damon. Grâce à Andrew, je vois Damon comme un grand frère, ou même le père que je n'ai jamais eut. Si je suis devenue une chaud-lapin comme on dit, et que e=je n'ai jamais voulu être une bonne élève c'est parce que j'ai vécu sans parents. Et vivre sans parents c'est horrible. Quand on voit les petits qui sont toujours aux bras de leur mère ou de leur père on trouva ça tellement génial qu'on ferait tout pour être à leur place... Avoir une enfance différente des autres c'est juste pas possible.

J'essuie vivement de ma main la larme qui vient couler sur ma joue avant qu'elle ne gèle. Je ne veux pas être vue comme ça. Je suis rarement en train de pleurer mais là il le faut. Je sers les dents pour m'en empêcher et mon rythme cardiaque s'accélère. Mes ongles griffent maladroitement le rebord du balcon.

De quoi avais-je l'air à pleurer devant lui ? Oui il me l'autorisais. Il m'autorisais à être moi-même face à lui, et ça c'est ce que j'appréciais le plus chez lui. Lui c'est un prof tendre, doux, affectueux... Il ne sera pas là à soupirer comme le font les autres profs non, il nous soutiendras. Alors qu'il s'approchait de moi je faisais comme si de rien était, jusqu'à ce qu'il pose sa tête sur mon épaule [Mais où est le phoque ?! OwO] et que finalement je descends du rebord du balcon pour me blottir contre lui sans me faire prier. Et je continue d'étouffer quelques sanglots avant de répondre à ses questions.

-Damon...

Je prends une bouffée d'air et regarde son visage en caressant ses cheveux doucement. Histoire de me calmer avant de lui expliquer.

-C'est pas à cause d'un garçon non. Je... J'ai fait un rêve... Ou un cauchemar. Y'avait ma mère ! Elle courrait avec moi sur la plage et d'un coup... Quand je me suis retournée pour la serrer dans mes bras on me l'arrachait.

Les larmes recommencent à couler sur mes joues. Comment expliquer ma souffrance ? Comment pourrais-je lui avouer qu'en fait mes parents je ne les avais jamais connu ? Pourquoi ça m'arrive à moi ? Je ne suis certainement pas la seule à avoir vécu ça... Ce sera le premier à le savoir ici. Ou même dans toute ma vie. Oui car jamais personne n'a pu être au courant de mon histoire douloureuse.

-Je n'ai.. Pas connu mes parents ! Ils sont morts dès que je suis née... Et pour combler cet amour maternel et paternel je ne cesse de me réfugier dans les bras de pauvres garçons qui n'ont rien demandé ! Je n'en peu plus ! Pourquoi j'ai dû avoir une enfance différente Damon ? Pourquoi ?!

Je me reculais d'un pas et m'appuyais de mes deux bras sur le rebord de ce balcon. Je pleure dans le vide, serrant de toutes mes forces l'appui. J'ai trop mal moi. Je suis détruite depuis tellement de tant ! Le nombre de fois où je fuguais seule était pour rejoindre le cimetière où chialer en paix. J'étais toujours en train de hurler "Maman reviens-moi ! Ma vie est un cauchemar vous me manquez..." J'aurais tellement voulu savoir ! Pourquoi m'avoir caché leur cause de mort ? Ils sont toujours avec moi au fond de ma pensée. S'aimaient-ils ? Ont-ils vraiment voulu de moi ? Était-ce un suicide de leur part pour ne pas me voir ? ! J'ai la gorge nouée et je vois floues à cause de l'eau dans mes yeux. Je ne regarde pratiquement rien ! Je suis dans mes pensées. Leur mort occupe ma tête. J'aurais envie de sauter là tout de suite pour les rejoindre ! Il ne faut pas que je me laisse abattre mais c'en ai trop. Je ne peux plus contrôler mes pleurs. Cette partie si intime de ma vie dévoilée à un professeur ! Que dirais mes parents s'ils voyaient ce que j'avais fait de ma vie ?! A leur place je ne pourrais plus supporter ma fille. Je ne peux pas changer. Oui il me faut sans cesse un peu d'amour à faire briller au fond de moi. Toutes ces pensées qui s'envolent dans le ciel pour eux... Je continue de mouiller mon visage.

Je me laisse tomber sur les genoux dans un choc violent, toujours en agrippant le rebord. Je pose ma tête contre cette étrange "barrière" et ferme les yeux. J'envie les enfants. J'envie ceux qui ont des parents pour vivre. Quand je vois les ados gueuler après leurs parents parce qu'ils leurs font chier j'ai envie de dire: "Mais ferme-la bordel ! Tu n'imagines même pas ce que c'est d'avoir vécu sans ! Estime-toi heureux de ta vie pauvre gamin. Tu as tout ce que tu veux, à quoi bon jurer contre tes géniteurs ?!" Sauf que je ne dis rien. Je pleure dans ma tête autant que je pleure réellement. La vie est cruelle.

Je me sens mal et je n'écoute qu'à peine les paroles de Damon, bien qu'il me relève pour plonger ses yeux dans les miens toujours en train de pleurer. Je garde le silence. Je lui ai dit c'est trop tard je n'ai pas ce pouvoir de faire oublier les choses, dommage ai-je envie de dire. Je soupire et pose mes mains sur ses épaules. Mes larmes ne cessent pas de couler et mon pouce droit caresse doucement sa joue avec sa barbe naissante. Je reste silencieuse parce que de toute manière je n'ai rien à dire d'important. J'ai tout expliquer, à quoi bon ?

Je respire doucement et essaie de me calmer. Je ne dois rien faire de mal mais là il faut que je fasse une connerie pour aller mieux. Déjà j'ai pas sauté par dessus le balcon, ça va. Je regarde les yeux du professeur et pose ma tête contre son torse sans pour aussi retirer ma main sur sa joue. J'ai besoin de réconfort et là c'est lui qui m'en apporte, bien qu'il en soit assez inconscient. Les mots refusent de franchir le pas de mes lèvres. Ils restent bloqués au fond de moi. J'hésite... Que puis-je donc faire à l'instant ? Euréka. J'ai une idée. Mais mes pensées se confondent.

-Damon... Ne fais pas tout ça pour moi...

"Mon ange" chuchotais-je dans la tête. Je redressais la tête pour rencontrer le visage du brun ténébreux. Il est ma proie désormais. Au moins pour ce matin. "Désolée Damon". Je caressais toujours sa joue, réfléchissant à comment il pourrait réagir. De ma paume libre j'essuie mes joues. Il faut que je cesse de pleurer comme une enfant. C'est stupide de pleurer pour des parents il a raison. Vivre sa vie en montrant qu'on est heureux. En attendant il sait que la chose qui me fait du mal ce sont mes parents. Les évoquer est... Horrible.

Mes doigts savourent alors chaque parcelle de son visage, jusqu'à ses lèvres que je prends soin de caresser. Des lèvres douces. Je ressens un frisson dans le creux de mon cou et qui descend le long de ma colonne vertébrale. Je n'ai pas peur de le faire. Je me moque d'être traitée de grosse blonde à forte poitrine et sans cervelle. Ceux qui me détestent iront en enfer. Je suis comme tout le monde après tout. Humaine... Je crois. Ma main reviens sur son cou et je me suis rapproché de Damon. J'ai le souffle coupé. Le soleil levant à côté est magnifique, mais pas plus que ses yeux. J'en sais fichtre rien qu'il soit amoureux de quelqu'un d'autre. Ce moment m'appartient et je ne le gâcherai pour rien au monde non. Sauf que... Je sais que je n'ai pas le droit. Je dois refuser ce geste alors je décide de lâcher Damon pour m'asseoir sur le rebord du balcon, les pieds dans le vide. Peut-être que j'oserais le faire, plus tard ?

J'écoutais sa voix et son rire. Je n'osais pas le regarder, alors je fixais lentement la forêt se couvrir d'une lumière somptueuse.

-Reste... Damon... je ne penses pas que tes tours de magie vont me remonter le moral mais essaie.

Je tournais enfin la tête vers lui et le regardais. J'avais un peu honte d'être en nuisette face à lui, parce que j'ai froid, et le pire c'est que c'est un prof. Je lui souris légèrement et me tais en attendant une réaction de sa part. Je ne connais pas son pouvoir, mais j'aimerais savoir. Parce que même si je l'observe sans arrêt en cours je n'ai pas percé le secret, ce qui est dommage. J'aurais dit: "Oh oui et je t'ai déjà vu faire ça t'étais génial !" sauf que j'peux pas, eh ouais. C'est bizarre comment je me sens mieux d'un coup. Son pouvoir ? Non, ça ne lui colle pas à la peau il n'a pas besoin de contrôler les gens pour qu'ils aillent mieux car juste en plongeant notre regard dans le sien on se sent déjà soulagé, on est en pleine forme et on se dit ". Et puis il est mignon, donc une autre raison pour se dire que tout va bien; qu'on est en sécurité. Mais je préfère tout de même être dans ses bras. Alors je viens vers lui pour me lover contre son corps en fermant les yeux. C'est alors que je murmure à son oreille:

-Désolée...

Ne me demandez pas pourquoi je m'en veux, c'est comme ça. Ne me demandez pas pourquoi et comment j'ai réussi à repousser mes pleurs aussi vite. Ne me demandez rien, surprenez-moi tout simplement. J'aimerais ne pas bouger, rester là jusqu'à ma mort. Quoi que, peut-être pas. J'ai un mystère à percer avant.

-Damon tu voudrais m'aider à améliorer mes pouvoirs après m'avoir montré le tien ?

"Et s'il te plaît, c'est en option ?!" ai-je envie de gueuler à mon ego. Sauf que je sais qu'il va comprendre que je sous-entends le "Please". L'a pas besoin de mes mots pour le savoir, parce qu'en disant ça je me suis écarté de lui pour le regard droit dans les yeux, c'est déjà bien non ? D'habitude j'agis, j'ordonne mais je ne demande pas. Or il faut que je calme cette envie de dominer tout le monde.

Sur le moment je ne comprenais pas. Les pièces du puzzle se mettaient en place suite à ses paroles.

"À ce qu'il paraît là vu du balcon est mieux la nuit. Tu n'avais rien d'important à faire aujourd'hui j'espère ?"

Quoi, il nous avait transporté à la nuit, et il pissait du nez ! J'hallucine ce qu'il est con parfois !

-Putain Damon si c'est pour saigner t'avais pas besoin de faire ça, arrête de sourire pauvre idiot !


J'eus le malheur de m'énerver. La tasse de café placée plus loin se mit à voler et nous passa sous le nez avant de finir dans le vide. Forcément il fallait que le café nous éclabousse au passage. Au final c'est peut-être moi l'abrutie dans l'histoire. Je le regarde sans comprendre son air surpris dès le départ. C'est vrai que ça doit surprendre une tasse qui nous passe sous le nez... Je recule d'un pas, ma colère se faisant plus forte au fond de moi.

-Et si j'avais quelque chose à faire tu vois, je devais appeler Andrew ! Tu te rends pas compte Damon ?! T'aurais pu prévenir ! Il a dû attendre toute la journée son appel. C'était sa seule journée où il avait pas sa mère sur le dos ! Enfin, notre mère mais osef c'est pareil.

Cette fois je tends la main vers la porte alors qu'un paquet de mouchoir volant atterrit dans ma paume. Je saisis un mouchoir et essuie de façon rapide et assez étrange le sang qui coule sur son visage. D'ailleurs je pose mon autre main derrière sa nuque pour qu'il penche la tête en avant et j'appuie sur sa narine qui saigne avec le mouchoir. J'essaie de respirer doucement pour rester calme, regardant seulement ce que je fait.

-On penche jamais la tête en arrière quand on saigne du nez.

Je ne le lâchais pas, tout en pensant à Andrew. Okay c'est pas la fin du monde si je ne l'ai pas appelé. Mais j'avais énormément besoin de lui parler aujourd'hui. J'aime bien ce pensionnat, je m'y attache et surtout aux gens or j'ai besoin d'une vie sociale qui dure encore en dehors de cette grande école magique. Je finis par croiser le regard de Damon et ne dis rien. Il doit être choqué d'avoir failli se prendre une tasse en pleine face et surtout choqué de voir de quel bois je me suis chauffé.

Je le laisse reculer et échapper à mon geste sans rien dire. Après tout s’il préfère se démerder comme un grand tant mieux, j’vais pas jouer à la maman. EN plus j’le suis pas et je suis pas du tout sa petite amie. En gros j’suis rien qu’une blondasse pour lui j’en suis sûr. Mais alors pourquoi je reste là ? J’aimerais le convaincre. Mais le convaincre de quoi au juste ? Je ne sais pas. Mais j’m’en fous. Au pire qu’il se tape des élèves !

Je donne un coup dans le mur en m’écroulant sur les genoux. Je m’étais déplacé vers la porte avant de me mettre là où la tasse avait été posée. J’ai envie de me battre c’est normal ? Je suis stupide de penser, de toujours rêver. Ouais j’m’éclate ! Je m’écoute me dire de lui prendre la main. Mais je refuse. Je suis trop en colère pour ça. Mon cœur souffre. Parce qu’à cause de ce prof d’histoire j’ai peut-être perdu celui que j’aimais réellement. Je ne veux pas retourner dans le début de la journée. J’en ai RIEN A FOUTRE. Tant pis j’appellerais Andrew et lui dirais que j’me suis fait tabassé par un prof. Sauf que c’est faux.

Je prends la force dans mes jambes tremblantes pour me relever. Une main, sur le pierre, les yeux fermés je me concentre. J’aime bien aider les gens mais merde quoi !

D’un geste vif et rapide je me retourne en me mordant la lèvre et le fixe. Dans le noir il n’a pas les mêmes allures. Il est plus terrifiant. Ou peut-être est-ce moi qui le suis ? Je sers mon poing droit contre ma cuisse et ne retire pas mon regard du sien. Je voudrais me venger. Qu’est-ce que ce que je risque ? Bien gros face à un prof.

-Je ne te prendrais PAS la main. Tu vas me foutre la paix.

Je veux m’élancer mais je me sens comme paralysée. Incapable de faire la moindre chose ? Je ne pourrais pas lui sauter dessus et lui déchirer la peau à coup d’ongles ou de tasse. Non. Il m’est impossible de le faire. Je me moque d’être punie par la suite, ce n’est pas ça qui m’empêche de le faire. Ce qui me retient… C’et son regard sombre. C’est aussi mon cœur. Que ferais-je une fois éjectée du pensionnat ? Rien. Je serais dans la rue et je refuse. Ça ferait trop de peine à ceux qui m’ont soutenue pendant tout ce temps. Et puis je serais trop dangereuse. Je ne sais pas manier ou pas vraiment mes pouvoirs. Je n’ai pas que ça à faire de vendre mon corps à des hommes pour les satisfaire et me faire du fric. Je ne souhaite pas devenir une prostituée.

Des larmes au bord des yeux je relâche mon poing, et me laisse tomber sur les genoux. Je ressens un choc horrible et grimace. Le sol est froid et dur. Et je pose les paumes de mes mains devant. La tête regardant le sol je me laisse pleurer en silence.

-Ne t'approche pas.