Pseudo du joueur : Lily Autre(s) compte(s) ? : Lexi, Songli, Lily † Niniels Personnage sur l'avatar : Edogawa Conan (Détective Conan) || Asa Butterfield jeune (IRL)
Âge / Classe ou Job : 4A ▬ 14 étés (12/06) Messages : 59
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Sujet: The believer already knows the answer ••• Ekat Ven 15 Juil 2016 - 15:02
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Croyance (n.f.) : De l'ancien français creant, venant du latin credens (« croyant »), du verbe credere (« croire »). Fait de croire
Croyance. C’est quelque chose qui se perd. Et je n’entends pas forcément dans le sens de Wolfgang, dans le sens religieux. Les gens ne croient plus en rien, c’est à désespérer. Je veux bien croire que le doute fait avancer, mais là… les gens se lèvent les uns contre les autres et n’arrivent plus à se faire confiance. Ne soyez donc pas étonnés de voir des empires tomber et des voisins s’étriper. Bien sûr, certains d’entre vous m’avanceront que la religion a aussi apporté son lot de problèmes et vous n’aurez pas tort. Mais il ne fallait pas aller sur ce sujet avec le petit allemand : il avait été baigné trop jeune là-dedans pour dévier, même quelque peu, de sa croyance. Il n’était pas exempt de doutes, il pensait beaucoup et avait toujours poursuivi un idéal de vérité, donc restait toujours la remise en question de ses connaissances. Étant d’un naturel curieux, il lisait beaucoup et sur tous les sujets et, quand il ne saisissait pas quelque chose, il enquêtait. C’était aussi simple que cela.
Quand il finit sa prière, il se rassit sur le banc de bois et son regard se porta vers les premiers rangs. Ms Bianchi priait toujours. Il fronça les sourcils, toujours pensif. Il avait eu le temps d’observer sa prof de bio assez longuement et, pour être tout à fait sincère, elle l’intriguait. Sa taille impressionnante, ses muscles à peine dissimulés, sa balafre au visage, les livres des saintes écritures à proximité mais surtout, étonnement, sa croix orthodoxe. Elle était une religieuse catholique, ses propos l’assuraient, donc pourquoi un tel signe ? Le petit allemand aimait savoir, aimait comprendre, et n’aimait pas du tout les rumeurs qui sont majoritairement erronées et souvent hyperboliques. De plus, par respect pour sa professeure, il se refusait à croire qu’elle soit de la mafia ou il-ne-savait-trop-quoi, à moins qu’elle ne lui révèle en personne. Il ne niait pas cette possibilité. Il ne voulait simplement pas arrêter son enquête juste pour des bruits de couloirs.
La femme toute de voiles finit par se lever et il ferma les yeux, mains jointes. Il l’entendit passer dans l’allée centrale et ne bougea qu’en entendant la porte s’ouvrir dans un grincement. Il se leva, fit un dernier signe de croix devant l’autel et se retourna vers la sortie de ses petits pas silencieux. Il redressa ses lunettes sur son nez et sortit prudemment. Il s’était décidé à la suivre : on était samedi après-midi, il n’avait rien à faire et tout à apprendre. Autant employer les savoir-faire du club des Détectives et ses nombreuses lectures et visionnages de Sherlock Holmes sur la filature. Il remarqua qu’elle disparaissait derrière l’église et la suivit à pas lents mais tranquilles. Il attendit quelque peu puis glissa un œil à l’angle de la bâtisse. Plus personne ? Les yeux bleus se plissèrent, septiques. Il s’approcha, longeant le mur, regardant une fois derrière lui et approcha un renfoncement.
Il se releva subitement : Ms Bianchi était dos à lui, dos courbée sur un quelconque objet. Il voulut reculer prudemment avant de se faire choper mais ses Converses cognèrent contre quelques pierres. Bruit. Il avala sa salive, yeux agrandis, mal à l’aise. La discrétion, ce n’était pas encore tout à fait ça. Mais il était trop tard pour s’en vouloir car déjà l’immense prof se dressait devant lui, les yeux bleus délavés fixés sur sa personne. Elle s’était retournée vivement et avait fait tomber quelque chose. Le gamin, qui aurait mieux fait de ne pas bouger, dût penser qu’il était déjà trop tard : tant qu’à être découvert, autant découvrir. En quelques pas, le petit bonhomme glissa à côté d’elle et ramassa l’objet. Un paquet de cigarettes. Non, cela devait être autre chose. Pourtant, le paquet semblait récent, pas recouvert de poussières comme si quelqu’un l’avait abandonné là et bien qu’ouvert, il était encore intact. Est-ce qu’elle l’avait confisqué à un élève et il était malencontreusement tombé de sa poche ?
Hum. Wolfgang n’appréciait que peu le terme « malencontreusement », comme celui « coïncidence ». De plus, les mains de la nonne semblaient cachées…. Cachant quelque chose ? Avant même de faire ses observations, il suffisait d’en pointer une seule : pourquoi la nonne était venue derrière l’église, loin du passage ? Il n’y avait rien à voir ici à part des grandes herbes et des orties. L’espace était resserré entre le mur et l’église, il y avait même une vieille grille bien que cassée et toujours ouverte. Pour venir ici, il faut le vouloir. Le gamin analysait tout et lâcha finalement, de sa petite voix qui n’a pas l’habitude de sortir de sa gorge : « C’est à vous ? » Il lui tendit le paquet du bout de son bras, mais de sa hauteur, elle allait peut-être devoir se pencher pour lui reprendre. Il la regarda avec méfiance et intérêt, mais pas d’irrespect. Il voulait juste savoir. Et il saurait.
Sujet: Re: The believer already knows the answer ••• Ekat Dim 24 Juil 2016 - 20:02
Vérité surprise
"Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité; J'ai dit: J'avouerai mes transgressions à l'Éternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché." [Proverbes 32:5]
Comme toujours, Ekaterina s'était rendue à l'Eglise aux aurores, déjà parce qu'elle était naturellement matinale, mais surtout parce qu'il était naturel pour la religieuse d'aider le prêtre à accueillir les (trop) rares fidèles. L'église de l'île était en effet surtout un havre de calme, assez peu fréquenter en ce siècle étrange mêlant athéisme et fanatisme. Le catholicisme semblait... passé de mode. Pourtant la professeur de biologie, forgée à la rhétorique jésuite et trempée dans la froideur indifférente de la Science avait encore la Foi. L'avait retrouvée, pour être plus précise, car elle n'était qu'humaine et donc imparfaite et empreint au doute.
Avant l'office Ekaterina jeta un œil à la congrégation, saluant d'un hochement de tête polis les habitués, notant parfois la présence de quelques élèves du pensionnat. Ces derniers avaient à présent tendance à se regrouper dans un coin, depuis l'officialisation de la magie et la nouvelle célébrité de Prismver. Même si les habitants de l'île étaient dans la très grande majorité au courant de petits "talents spéciaux" des étudiants du pensionnat, la nonne descellait une certaine volonté de passer inaperçus chez beaucoup.
Et à ça, s'ajoutaient les inconnus, majoritairement des touristes, qu'elle saluait également, avant de s'avancer vers eux pour les "aider" et s'enquérir de leur présence en ces lieux. Généralement, se faire accueillir par une religieuse balafrée en habits sombres, de près d'un mètre quatre-vingt dix et à la carrure de rugbyman suffisait à décourager toute velléité de curiosité mal placée ou comportement déplacé... User ainsi de son apparence intimidante, même pour "protéger" ses ouailles était un peu mesquin (mais elle le faisait également en classe) mais assurer une certain tranquillité à ce refuge au milieu de ce monde chaotique lui tenait à cœur. Il faudrait néanmoins qu'elle le confesse...
A la fin de l'office, Ekaterina s'attarda pour prier un peu au calme. Son esprit était troublé par les événements récents, la nervosité qu'elle ressentait chez certain de ses élèves. Sans parler des corrections d'examen dans lesquelles la professeur de biologie était plongée ce week-end... Pour les élèves, le stress avait disparu (du moins jusqu'à l'approche de l'annonce des résultats), mais il ne faisait que commencer pour l'enseignante. Avait-elle réussit à correctement transmettre la Connaissance ? Avait-elle ouvert de jeunes esprits aux merveilles de l'Univers et de la Vie ? Ou (plus probablement, hélas) allait-elle encore passer des soirées à s'arracher les cheveux sur un tissus d'incohérences et d'approximation honteuses, instillant le doute en ses propres compétences d'éducatrice ?
Ses sinistres pensées, issus hélas de trop d'expériences scolaires passées, la tirèrent de l'état de méditation propice à la prière. Après un signe de croix, elle se leva donc et remonta l'allée, son visage fermé encore plus dur que d'habitude alors qu'elle se remémorait quelques "perles" des cancres passés. Et voilà, à trop songer au travail, elle se tourmentait toute seule et annulait tout l'apaisement ressentit après l'office. En plus, elle avait les copies des D et des E à corriger en premier. Même si Ekaterina faisait tout pour traiter équitablement ses élèves, ignorant sciemment les disparité de matériel et les condition d'enseignement si différentes entre les classes, elle ne pouvait nier qu'il exister malgré tout un... écart de niveau. L'après-midi s'annonçait laborieux...
Après une longue hésitation, la nonne décida de céder à l'un de ses vices secrets : avant de partir à l'assaut de la montagne de copies qui l'attendait dans son bureau, elle avait besoin d'une cigarette. La professeur de biologie connaissait bien les effets néfaste du tabac et malgré sa force de caractère et sa passion pour le sport, elle n'avait jamais réussit à totalement se défaire de cette habitude, la seule qui lui calmait ses nerfs en pelote aussi surement que plusieurs heures passer à boxer un sac de sable...
L'humain était décidément bien faillible... En tout cas, Ekaterina avait honte de sa faiblesse et, plus que tout, ne voulait pas donner le mauvais exemple à ses élèves. C'est donc pour ça qu'elle se dirigea vers une petite ruelle sombre, adjacente à l'église. Pécher dans l'ombre de la maison du Seigneur lui semblait à la fois approprié et à la limite de l'hérésie. Il faudrait qu'elle le confesse. Encore. Adressant donc mentalement quelques prières d'excuses à Dieu pour sa faiblesse, la nonne chercha dans ses poches son paquet de cigarette toute neuf (elle l'avait acheté aux aurores avant l'office, afin de ne croiser aucun élève au tabac) et son briquet.
Un bruit soudain, une présence dans son dos la fit brutalement se retourner alors qu'elle tirait de sa poche l'objet de son vice. Ekaterina n'était certes pas une femme impressionnable, mais de part sa vie passée à enseigner dans des zones de conflit, elle avait les réflexes vifs et son corps se mettait en action tout seul, lâchant au passage son paquet de clopes. Nulle menace pourtant : elle découvrit dans un renforcement un petit garçon. Sa mémoire professorale se mit en branle et elle reconnue malgré l'ombre le jeune Wolfgang Wilhelm, un de ses élèves. Sa fiche s'afficha mentalement dans l'esprit de l'enseignante : jeune, intelligent et curieux, bon chrétien. Un plaisir de l'avoir en classe. Sa mémoire lui indiqua qu'elle l'avait entre-aperçut et salué d'un hochement de tête à l'Eglise.
Que faisait-il ici, à se glisser en silence derrière elle dans cette ruelle isolée, la surprenant alors qu'elle allait s'autoriser une cigarette ? D'instinct, elle cacha son briquet au cœur de ses amples mains, elles mêmes dissimulées sous les manches de son habit. Il avait sans doute suivit sa professeur de biologie pour lui poser quelques questions... Voilà qui tombait mal. D'autant plus qu'il avait ramasser son paquet, le contemplant de ses grands yeux curieux.
"C'est à vous ?" demanda le garçonnet après avoir longuement contemplé l'objet du délit entre ses doigts.
Ekaterina hésita. Elle pouvait nier et se draper dans son inquiétante aura professorale, renforcé par son physique effrayant, surtout pour un tout jeune adolescent (il semblait presque moitié moins grand qu'elle !). Elle pouvait sans nul doute le terroriser assez pour le faire tout oublier ou se taire à jamais. Ou juste mentir, dire qu'elle avait confisqué le paquet à quelque élève. Mais c'était mal. Dieu condamnait le mensonge et encore plus ceux qui tourmentait plus faible ou plus jeune que soi. Peut être même que le gamin était un signe pour la forcer à essayer (une fois encore) d'arrêter.
Elle se rapprocha, surplombant Wolfgang de toute son incommensurable hauteur, le plongeant dans l'ombre de son habit ténébreux. Les yeux bleu glacé de la religieuse se plongèrent dans les iris pétillant de curiosité et d'intelligence à peine contenue de l'enfant, bien que vaguement méfiants. Elle sourit, mais avec sa balafre, cela ne fit que renforcer son aspect sinistre.
"Oui." laissa-t-elle tomber d'une voix, qui bien que dénuée de la moindre agressivité avait la sécheresse d'un professeur vous surprenant en train de tricher. Elle tendit la main dans ce qu'elle croyait être un geste d'invite, mais qui de part son apparence suintait la menace implicite. "J'apprécierais par ailleurs que vous me le rendiez, M. Wilhelm. Ce n'est point quelque-chose de votre âge." poursuivit-elle d'un ton docte. "Tout comme vous glisser dans le dos d'une dame qui souhaite visiblement s'isoler. J'apprécierais que mes jeunes ouailles fréquentent plus les rues larges et éclairées de l'île, plutôt que les passages sombres et isolés..."
Elle n'était pas très fière de s'être fait ainsi surprendre et de voir l'un de ses secrets exposés, surtout à une âme aussi bonne et jeune que celle du petit A. La religieuse aurait tellement préférée rester un modèle d'une (fausse, n'étant qu'une humaine et donc pécheresse) pureté inaltérable... Mais le Destin et Dieu en avait décidé autrement. Malgré son amabilité... discutable, elle dirait la vérité au gamin et répondrait à ses questions, s'il en avait. S'il osait les poser, bien sûr.
D'un mouvement sec de la tête, elle désigna la sortie de la ruelle. Elle ne pouvait décemment pas fumer devant le garçon (voilà qui n'allait pas arranger son humeur), mais elle ne nierait pas, ne fuirait pas ses responsabilités. "Retournons donc dans la lumière, M. Wilhem." invita-t-elle d'un ton qui en fait ne souffrait pas vraiment de discussion.
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Sujet: Re: The believer already knows the answer ••• Ekat Sam 30 Juil 2016 - 12:21
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Ombre (n.f.) : Du latin umbra. Obscurité relative que cause un corps opaque en interceptant la lumière.
Ombre. Ou tout comme, malgré le peu de lumière du lieu. Wolfgang se sentait écrasé face à la géante qui se dressait devant lui, se tordant la nuque pour soutenir bravement les yeux de glace. Il se concentrait sur son regard pour oublier le reste. Ignorer la possibilité de se faire attraper et malmener – bien que Ms Bianchi n’oserait pas, hum ? Éviter la balafre qui semblait s’accentuer par le sourire – bien qu’il ne voyait que ça dans le coin de son œil. Elle répondit d'un simple mot mais qui semblait lourd de sous-texte, aussi sec et menaçant que le désert du Namib. Par mesure de sécurité, Wolfgang ne bougea donc pas d’un pouce, se retenant même d’avaler sa salive. Elle reprit la parole de sa voix professorale, dictant ses leçons et règles de vies comme elle réciterait la Bible. Le petit allemand, obéissant, acquiesça. Et se permit de reculer d’un pas, baissant la tête. La soumission lui semblait la meilleure chose à faire à cet instant, juste le temps qu’il pose la situation pour la garder en sa faveur.
Elle indiqua le chemin qu’ils venaient d’emprunter et, tout en métaphore, l’invita à faire demi-tour. Le petit brun réfléchit à toute vitesse alors qu’il suivait aussi vite qu’il le pouvait la nonne immense. *Le paquet est bien à elle. Et elle souhaitait se cacher. Elle allait donc probablement fumer. C’est implicitement ce que l’on conclue. Elle ne l’a pas nié d'ailleurs. Elle a juste détourner l’attention sur mon propre comportement.* Il releva les yeux vers la robe noire qu’il croyait si droite et cela le fit réfléchir encore plus. *Si une nonne peut ainsi pêcher, cela ne rassure que peu pour toute la communauté croyante… et… moi entre autres.* Le petit pêcheur qui priait chaque soir pour s’excuser semblait bouger de place toutes les pièces du plateau, l’adaptant à une nouvelle conception. Enfin… au fond, il n’était pas surpris ; peut-être juste déçu. Oui parce que ce gamin de douze piges jugeait tout le monde de la même manière, accentuant ainsi son côté hautain en balayant la tolérance – due au respect – que l’on laisse normalement aux adultes.
Ils atteignirent la place principale, où les pavés du parvis brillaient d’un beau beige sous le soleil qui entamait sa descente à l’ouest. Il aurait été une bonne chose d’en finir là et que, respectueusement, le petit A laisse sa professeure en paix et retourne à son piano et ses livres. Mais de un, il n’y aurait pas d’histoire en trois posts ; de deux, ce gamin avait une curiosité plus élevée que son obéissance. Il déclara donc d’une voix posée mais dont le ton aigu ne permettait qu’à moitié d’être pris au sérieux : « Je vous promets de mieux agir à partir de maintenant Ms. Bianchi. Avec respect et politesse, c’était bien déjà. Mais il fallait qu'il reprenne avec son ton d'innocence et d'obéissance mêlées : Je me demande juste pourquoi vous vous cacher alors que Dieu voit tout. Même dans les ruelles sombres. Il tira les bouts de sa chemise, mal à l’aise d’avouer cela. Je comprends votre envie de ne pas vous montrer pour dévoiler uniquement une vie saine… mais pourquoi vous infligez-vous un tel traitement ? À vous… vous ne donnez pas un bon exemple. C’est… dommage. » Voilà, c'était bien de la déception, avec un zeste d'empathie quand même. La cigarette, c’est mal. Et maintenant qu’il avait posé cela, le gosse craignait que ce ne soit qu’une tache d’encre parmi tant d’autres sur le voile de la religieuse qu'il croyait d'un blanc éclatant. C’était le problème : une erreur commise pouvait révéler tout un monde de faux-semblants.
Sujet: Re: The believer already knows the answer ••• Ekat Lun 8 Aoû 2016 - 20:54
Amère vérité
"Ne suis pas dans ta force les mauvais désirs de ton cœur." [L'Ecclésiastique V-2]
Le jeune garçon accepta sans mot dire la "suggestion" de la nonne et ils quittèrent les ténèbres de la ruelle adjacente à l'église. Ce dernier ne disait mot, semblant perdu dans ses pensées (en bonne enseignante, la religieuse savait distinguer l'œil de lapin apeuré par la vindicte professorale, de la brume détachée du rêveur et du pétillement d'intelligence de celui qui préparait soigneusement sa réponse ou analysait de nouvelle informations). Alors qu'ils cheminaient doucement (enfin, pour elle : la moindre de ses enjambées devait sembler géante au petit A) vers la place centrale, Ekaterina jaugeait du coin de l'œil son petit élève. Visiblement, sa découverte l'avait troublé.
Elle ravala un soupir : c'était prévisible (surtout que le gosse était à la fois un petit futé et un croyant pratiquant) et c'était essentiellement pour ça qu'elle évitait de s'adonner à son vice devant les élèves. Il était aisé de deviner les pensées qui devaient tourbillonner dans l'esprit enfiévré du jeune Wilhelm : Surprise, choc, déception...Trahison. La Bible était pour riches en exemples des faiblesses inhérentes au genre humain, mais pour des enfants aussi jeune, découvrir qu'un adulte représentant à la fois l'autorité (et dans son cas même, la morale) et l'exemple à suivre était faillible, c'était forcement troublant. Ekaterina savait bien qu'elle avait une réputation de sévérité et de rectitude, tant intellectuellement que physiquement et même spirituellement. De roc à la foi inébranlable dans ce monde glorifiant l'athéisme, de socle de la Connaissance et de bouée spirituelle au milieu du chaos de Prismver, elle apparaissait soudain comme un colosse aux pieds d'argiles.
Comment rattraper ça ? Devait-elle laisser couler, le temps que le gamin tirent ses propres conclusions une fois le choc de la surprise passé ? Ou bien au contraire, devait-elle avoir une petite discussion avec lui, quitte à le remettre le nez dans les imperfections cachés (ou non) des adultes, au risque de briser encore plus sa confiance et son innocence en ayant l'air de se justifier ? Devait-elle noircir son paysage mental en étalant ses vices et ses défauts ?
A sa grande surprise, ce fut le petit violet qui entama la conversation. "Je vous promets de mieux agir à partir de maintenant Ms. Bianchi." pépia-t-il avec le plus grand sérieux. Elle lui dédia aussitôt un sourire (même si de la part d'Ekaterina, la chose n'avait rien de rassurant), saluant sa politesse et son respect. La curiosité était... Une chose complexe. La taxer de défaut serait nier tout le coté scientifique de la professeur de biologie. Mais ce n'était pas une chose à prendre à la légère... Il faudrait qu'elle le fasse comprendre au jeune Wilhelm.
"Je me demande juste pourquoi vous vous cacher alors que Dieu voit tout. Même dans les ruelles sombres." demanda alors le garçonnet, visiblement gêné. Mais il voulait savoir, cela se voyait. Il osait s'adresser au colosse en robe noire, potentiellement aigrie d'avoir vu sa vie privée étalée sous les yeux d'un élève. Intéressant et courageux. Bien peu d'élève aurait osé poser pareille question gênante à un professeur ou une religieuse.
"Je comprends votre envie de ne pas vous montrer pour dévoiler uniquement une vie saine… mais pourquoi vous infligez-vous un tel traitement ? À vous… vous ne donnez pas un bon exemple. C'est… dommage." termina-t-il son questionnement, clairement mal à l'aise. Gêné, mais un brin accusateur tout de même, le gamin. En tout cas, cela confirmer les doutes de la nonne : la vision du monde, de l'autorité, voire de la religion du petit A avaient été secoués. Et c'était sa faute.
Ekaterina avait toujours été plutôt du genre à affronter bille en tête les problèmes, dans la mesure du possible. Va pour la discussion, donc. Le A avait l'air assez mature pour voir son monde assombrit par la dure réalité de l'imperfection de l'Humain. "Des questions complexes, M. Wilhelm... Mais auxquelles je vais essayer de répondre de mon mieux. Mais pas ici... Suivez-moi."
Elle amena le garçon non loin de la place, à un café italien où elle avait ses habitudes. D'un mouvement âpre du menton, elle désigna une chaise à Wolfgang alors qu'elle alpaguait un serveur pour prendre leur commande. "Prends ce que tu veux." l'informa-t-elle. "Si tu as le temps, bien sûr. N'hésite pas à m'abandonner si tu as autres choses à faire que parler avec une vieille professeurs de biologie. Je ne voudrait pas gâcher tes études ou ton après-midi en plus d'avoir ternit mon image à tes yeux..."
L'endroit était calme, sans charme particulier cependant : les touristes lui préféraient des établissement plus huppés ou plus proche des points d'intérêts de l'île. Elle laissa le garçon décider de ce qu'il voulait pendant qu'elle sirotait un café tout en réfléchissant aux interrogations de l'enfant. "Commençons par la base, le coté purement mécanique de l'univers." débuta la nonne après un petit moment. "Biologiquement, le tabac est un fléau, une choses que nous ne voudrions jamais dans un organisme sain. En plus, il est addictif, tant physiquement que psychologiquement. J'imagine que je n'ai pas besoin de te renvoyer à mes propres leçon, ni à t'inciter à ne pas y toucher."
Elle lui dédia un sourire encourageant avant de continuer. L'introduction était basique mais elle lui parlait comme à un adulte, même si malgré le fait des assis, la différence de taille et d'âge était frappante. "Spirituellement, maintenant : la consommation de tabac est-elle un péché ?" poursuivit-elle, son regard naturellement dur rivé dans les yeux de Wolfgang. "Instinctivement, quelqu'un de ta génération va répondre oui. Néfaste, addictif, souillant le corps sain qui va de perd avec l'esprit sain. Je pourrais te citer divers versets qui peuvent être interprétés comme une interdiction formelle de fumer. Je suis un peu de cet avis d’ailleurs, mais c'est une opinion qui est en fait relativement récente, issus de l'évolution de nos sociétés, de notre meilleure compréhension de la médecine et de l'œuvre de Dieu. Quelqu'un de la génération de mes parents ou de mes grands-parents auraient ouvert des yeux ronds si on lui avait déclarer que la cigarette est un péché. Historiquement, le fait de fumer a même été vu comme une bonne chose !"
Elle offrit à l'enfant un sourire de requin et des yeux de glace mais où brillait un certain plaisir, celui de l'amateur de débat passionné qui aimait échanger et faire partager son points de vue. "Tu dois te demander si je suis en train de me chercher quelque excuse, non ?" continua la nonne avec un rictus qui ne trahissait pas vraiment l'amusement. "La réponse est non. Tu as bel et bien découvert l'un de mes vices, une de mes faiblesses psychologique. Mon petit exposé n'avait pour but que te mettre en garde indirectement contre les absolus. Volontairement, je dégrade mon corps, alors que la Bible me mets en garde : Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes."
La professeur de biologie laissa passer un moment de silence, pour appuyer l'impact de la citation. "Je ne suis qu'une faible femme, malgré mes muscles et mon habit, malgré mon intellect et mon éducation. Je ne suis pas exempte de défauts ou de vices. Seule Dieu l'est. Comme vous l'avez déduit, si je me mets à l'écart pour satisfaire ma dépendance, c'est en grande partie pour autrui. Pour ne pas donner le mauvais exemple, pour ne pas inciter, même par erreur, quelqu'un à m'imiter. Egalement pour éviter d'enfumer mon prochain qui n'a rien demandé. Oui, c'est un peu un péché d'orgueil que de maintenir ainsi hypocritiquement l'image d'une femme saine et forte tout en m'autorisant ce genre de vice. Mais, entouré d'enfants perturbé par la découverte soudaine de leur pouvoir, arraché à leur famille et jeté dans un environnement aussi particulier, cette image est aussi nécessaire, offrant une base, un pilier de rectitude, au milieu du chaos."
Elle sirota un moment son expresso, attendant les questions du jeune garçon. "Et vous venez de découvrir que ce pilier reposait en fait sur des pieds d'argiles." soupira-t-elle. "Que derrière le masque de probité et de perfection se trouvait un être humain et ses défauts. Vous en êtes surement troublé, voire en ressentez de la colère. Personne n'aime voir ses certitudes voler en éclat, ses héros choir... La lumière de la Vérité brûle, parfois. Vous avez découvert une fissure dans la confiance implicite qu'il existait entre nous, l'élève et le professeur, le bon chrétien et la religieuse. Reste à savoir si vous allez agrandir cette fissure ou si, comme Dieu le fait à mon avis, pardonner cette imperfection, voire aider à la reboucher."
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Sujet: Re: The believer already knows the answer ••• Ekat Sam 20 Aoû 2016 - 17:40
Défis:
2 Métonymies : le "violet" en référence à sa cravate pour définir Wolfgang ; "la tasse" en référence au chocolat chaud pour ce qu'il boit.
4 métaphores (minimum, il y en a d'autres)
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Curiosité (n.f.) : Emprunté au latin curiositas, dérivé de curiosus. 1. Passion, désir, empressement de voir, d’apprendre des choses nouvelles, intéressantes, rares, etc. 2. (En particulier) Grande envie, trop grand empressement de savoir les secrets, les affaires d’autrui.
Gêne. Ou peut-être pas, malgré l’hésitation sensible dans sa voix. Wolfgang se rendait bien compte qu’il avait dépassé les bornes avec sa curiosité, mais il aimait les réponses et une fois lancé, on ne l’arrêtait que difficilement. Ms Bianchi aurait pu lui dire un « non » catégorique, il se serait retiré et aurait trouvé une autre énigme à résoudre. (À moins que celle-ci ne refasse surface avec de nouveaux indices.) Mais elle avait compris et voulait bien lui répondre, le violet n’allait donc évidemment pas l’arrêter. Pas bête le gosse. Il la suivit docilement jusqu’au café et s’assit poliment sur la chaise. De celle-ci ou de la table, laquelle paraissait la plus grande par rapport à l’allemand ? Il sortit de la monnaie qu’il posa sur la table et demanda un chocolat chaud, puis il précisa à sa professeur : « Merci Ms pour cette invitation… Et, ne vous inquiétez pas. Je vous ai exposé mes interrogations, il serait incorrect de ma part d’en refuser les réponses. » Étonnant comment il avait retourné la situation… et n’en ressentait aucune honte.
Alors qu’il faisait tourner la cuillère dans sa tasse, il l’écouta attentivement. Aussi sage et posé qu’en classe. Pourtant… elle ne parlait pas biologie. Enfin, pas tout à fait. La biologie n’appuyait que la réflexion chrétienne à cet instant et le gamin fut heureux qu’elle consente l’aspect nocif de la cigarette. Il acquiesça ses propos d’un petit hochement : il n’avait pas l’intention d’y toucher. Puis elle dévoila toute une argumentation basée sur l’évolution des mœurs pour justifier ses actes mais la sauce ne prenait pas chez le Petit Loup. À ce compte-là, on pourrait faire n’importe quoi en justifiant que par le passé, c’était toléré voire célébré. Non. Si la société évoluait, c’était pour une raison, pour le Plus Grand Bien. Le monde comme l’homme était perfectible et il fallait en profiter pour viser un avenir meilleur. Et la cigarette pouvait être abandonnée dans cette quête. La professeure avait beau sourire – tout en usant de son influence froide et sévère – Wolfy tenait bon. Il eut même envie d’acquiescer quand elle sentit qu’il était dubitatif… mais il se retint. Malgré tout son courage, le sourire balafré ne le rassurait pas. Il se créa une contenance en buvant sa tasse.
*Mais pourquoi ?* Le petit détective ne saisissait juste pas l’intérêt de s’infliger cela, tout en sachant que Dieu dans toute sa miséricorde avait averti l’homme. Comment une nonne comme elle pouvait agir de manière si contradictoire ? Pour l’allemand, ça n’avait pas de sens… La citation résonna dans le petit être et appuya sa volonté de suivre la parole chrétienne. Elle tenta de s’expliquer et le gosse concéda quelques points : personne n’était parfait sauf Dieu – cela, il en était conscient – mais viser la perfection était le minimum de la vie terrestre. Il fallait travailler sur ses défauts, faire éclore ses qualités, diminuer et maîtriser ses vices, augmenter et révéler ses vertus. Peut-être que la nonne tentait vainement de canaliser son pêché qui l’amenait à consommer quelque chose de mauvais pour elle et les autres, mais que la tentation était trop forte. Un serpent s’insinuant dans son esprit et l’incitant à consommer le fruit défendu. Wolfgang était assez raisonnable pour consentir les efforts que Ms Bianchi mettait en œuvre : elle se savait trop faible pour résister mais sauvait ses pairs de ses propres vices. L’hypocrisie était difficilement tolérable à W mais, en conclusion, il trouvait juste cela triste pour sa professeure. Elle ne réussissait pas à combattre tout à fait.
Et elle s’inquiétait encore une fois plus pour son entourage que pour elle-même. Elle comprenait le sentiment de déception qui habitait encore le garçon, dont sa confiance avait été bafouée. Comme toujours, il avait l’impression que les adultes et représentants de l’autorité profitaient de leur statut pour afficher une stature qu’ils n’étaient, en réalité, pas capables de maintenir en réalité. Pourquoi les grands n’étaient-ils pas des gens s’élevant par leurs vertus plus que par les mensonges ? La réalité le fatiguait décidément que trop… et il savait qu’il n’avait obtenu cela qu’en suivant son propre vice : la curiosité. Mais entre obtenir la Vérité ou rester dans l’Ignorance, il ferait toujours le même choix. Ainsi, quand elle lui exposa les deux possibilités qu’il pourrait suivre, il reposa sa tasse et s’exprima : « Dieu souhaiterait assurément vous aider. Et je veux faire de même. » Il ne profiterait pas de la situation : il avait trop de respect et d’innocence pour ça. « Mais une fissure n’est pas toujours à nier. Elle révèle la fragilité d’un objet que l’on croyait pourtant solide. Au lieu de reboucher vulgairement la fissure, le mieux serait de saisir ce qui permettrait à l’objet de se solidifier à l’avenir. » Sa métaphore filée ainsi développée, il revint à la réalité des choses. « Je pourrais en rester là, vous promettre de ne point en parler et espérer que vous arrêtiez, pour vous-même. Mais cela serait injuste. Je ne peux laisser quelqu’un en prise avec ses pêchés et ne point réagir, et même fuir. Vous êtes une religieuse et cela m’ait encore plus insupportable. En effet, je me sens… trahi. Mais je crois que vous, plus que quiconque, méritez le pardon. Vous vous donnez tous les jours pour Dieu et pour les êtres qui vous entourent. L’erreur est humaine… et vous l’êtes également. »
Avouer cela lui fit du bien : affirmant des perspectives qu'il avait longtemps niées. Il posa sur la table ses petites mains qui pourtant valsaient si bien sur les plus grands pianos. « Peut-être qu’en saisissant pourquoi vous revenez toujours à ce pêché, vous vous en libérerez ? Trouver le nœud d’un problème permet souvent de le délier… Et je veux bien vous aider à cela. Petite pause pensive. Je ne sais si vous fumez depuis longtemps… On pourrait croire que cela va compliquer la tâche mais dites-vous que vous avez lutté jusqu’à présent et qu’il vous manque juste un peu plus d’efforts pour être libre. » En délaissant ce poids et ses vices, la nonne pourrait mieux vivre et aider son prochain. Le gamin apprendrait tout autant en aidant Ms Bianchi… et peut-être que lui-même saurait délaisser ses vices. En attendant, la curiosité brûlait encore pleinement dans ses yeux et son cœur.