youngsters — nino

C'était le genre de nouvelle qui la faisait sourire, d'une joie aussi fluette qu'elle.
Une journée trépidante s'offrait donc à elle, Pryam c'était tout ce qu'elle aimait; quelqu'un qui l'aidait à assouvir ses envies de sport et qui lui apportait de quoi se nourrir. Très suffisant pour être une grande amie à cette jeune pousse blonde. Et parfois même, elle se plaisait à penser que Pryam aussi, elle appréciait passer du temps à ses côtés, à jouer au baseball. Elle tenait à l'iradier du même plaisir, et parfois ça semblait presque être suffisant, mais ça ne l'était pas. Impossible à dire, bien trop difficile de lire sur le visage de Pryam. Ah, cette Pryam, elle parrait si vide et pourtant Nino ne l'a voit qu'immensément pleine, pleine de vie, pleine d'étoiles.

Après cette attente qui semblait infinie, elle s'enfuya de la salle de retenue dont elle avait prit le pli de surnommer "prison de l'ennui". Le plus rapidement possible, sa batte à la main, ses balles en poches et son embrâsement au visage. Elle n'a séché aucun cours pour cette occasion, pour ne pas être privée du terrain de baseball, car jouer au jardin lui causait quelques problèmes : il lui arrivait, la plupart du temps, d'assomer des gens à l'aide de ses lancés inprécis. Ils n'étaient pas inprécis à cause de son manque de niveau, bien au contraire, mais le fait de devoir se lancer la balle seule à elle-même et de tirer aussi rapidement ne l'aidait pas à s'améliorer.
C'est là où Pryam fit son entré et lui présenta son utilité.
Alors oui, il est vrai qu'au départ Pryam n'était qu'un lanceur de balle, et rien de plus, pour la jeune blonde. Mais au fil du temps, elle s'attacha à cette adorable fleur qu'était Pryam.

Après avoir trouvé un endroit parfait pour jouer, et ultérierement boustifailler, elle se mit à patienter pour son amie. Car oui, c'était son amie. Alors elle s'étira quelques membres, ésperant qu'elle n'arrive pas le nez plein de sang ou l'oeil gonflé.
Nino ne supporte pas qu'on lui fasse de mal, mais Nino ne peut pas toujours être là pour la défendre.
Et Nino s'en veut pour ça.
Elle s'en veut quand elle la voit toute saignée, quand elle voit ce corps marqué de brutalité, elle en a la gorge nouée.

Elle arrive enfin, elle n'a pas l'air d'aller mal. Visage inexpressif, comme d'habitude, mais cet habitude suffirait pour que Nino se sente rassurée.

Coucou Pryam ! Tu peux poser la nourriture ici, à l'ombre. Tu me lances quelques balles avant qu'on se goinfre ?

À peine le temps de terminer sa phrase qu'elle prit sa batte à deux mains et plia les genoux : elle était prête à recevoir. Les deux balles qu'elle avait prit la peine de se trimbaler dans les poches toute la journée étaient aux pieds de sa jeune amie. Elle avait même prit la peine de sortir l'équipement de baseball du club : un panier plein de balles, à ras bord.


Ah au fait !

Elle prit sa batte à une main afin de libérer la seconde un instant, décrocha cette autre casquette qu'elle avait accroché à l'arrière de son short et lui lanca dessus.

Je t'ai prit ça, il fait chaud aujourd'hui hein ?  

Une casquette chacune.
Puis, de nouveau en position, prête à tirer les balles.

Et ce qui était agréable avec Pryam, c'est qu'elle ne se faisait jamais désirer. Elle ne perdait pas de temps à donner à offrir tout ce qu'elle avait, le peu qu'elle avait. Elle ne souriant pas, scrutant silencieusement les autres, discrète cachée presque. Bien plus profonde qu'elle ne pouvait paraitre, Nino était bien loin de lui ressembler. Pryam c'était tout à l'intérieur, qui bouillit lentement en elle, Nino c'est ce qui explose directement, c'est l'extérieur. Et pour cette simple différence, l'une souffre et non l'autre.

L'insouciante qu'était cette jeune blonde n'avait pas la moindre idée de ce qu'endurait son amie lorsqu'elle lui faisait face. Elle ne savait rien, rien de ce passé, rien de tous ces gens, rien de ce petit-frère à qui elle ressemble tant.

Nino ne savait -pratiquemment- rien de Pryam.

Elle ne la connaissait pas vraiment. Elle le savait, mais elle s'en fichait. Nino se disait que ce n'était pas nécessaire, nul besoin d'en savoir tant pour apprécier quelqu'un. Elle gardait à l'esprit ce qui lui semblait être l'essentiel, elle savait de Pryam qu'elle avait beau être faible elle restait quelqu'un d'infiniment gentil, et c'était déjà bien plus que suffisant.
Elle n'avait d'ailleurs aucune idée du pouvoir qu'avait obtenue son amie dès l'adolescence, mais Nino se souvenait d'elle, et elle n'était pas prête de l'oublier.
C'est le plus important, non ?
Chanceuse, Nino, très chanceuse. Elle restait, malgré elle, l'une des rares personnes à ne pas être oubliée, à avoir droit à son lot de souvenirs, de chaque minute, chaque seconde passée à ses côtés. Grand privilège.

Elle agitait ses hanches, une, deux, puis trois fois. La tête haute, le regarde droit, les genoux pliés, la batte empoignée, c'est toujours le même rituel.  Pryam lui fit comprendre que la partie commençait pour de bon, c'était du sérieux. Et les barres volaient, plus haut les unes que les autres. Si ça avait été un vrai match, Nino n'aurai sûrement au aucun mal à courir à plusieurs bases, voire même, à faire un Homerun. Mais ce n'était que des lancers.

Dis Pryam, tu ne me parles jamais de toi.

Incapable de garder pour elle, crever l'abcès c'était sa spécialité.

D'où tu viens ? Qu'est-ce que tu aimes ? Qu'est-ce que tu détestes ?

Elle essayait de poser des questions assez vague afin de ne pas trop la froisser. Elle n'était pas curieuse de nature, mais il est vrai que Pryam l'intriguait vachement.

Et ton pouvoir, c'est quoi ?

Et toc.

Londres. Famille. Rien. Amnésie.

Ne pouvant s'empêcher de sourire, parce que c'était peut-être fou, mais c'était amplement suffisant à ses yeux. À vrai dire, c'était bien plus que ce qu'elle imaginait, certaine de recevoir l'un des innombrables silence de la jeune bleue. Elle décida de ne plus lui poser une seule question, elle savait quel énorme effort Pryam venait de faire, et ça représentait déjà beaucoup pour la jeune blonde.
Puis le silence revint à la charge.  Mais ce n'était pas l'un de ces silences qui dérangait, qui provoquait une gêne ou un embarras, loin de là. C'était le silence qui prouvait que chacune d'entre elle prenait du plaisir à être avec l'autre sans même avoir à dire le moindre mot. Et les balles volaient de plus belle.

Nino avait beau se concentrer pour ne pas les manquer, elle ne pouvait s'empêcher de penser à autre chose, là tout de suite. La dernière balle, elle termina par la manquer, frappant alors l'air. Elle n'était plus dedans, elle ne pouvait plus s'en empecher, elle avait beau s'être promit de ne plus l'embêter avec ces questions c'était plus fort qu'elle.
Elle posa le bout de sa batte sur le sol, s'appuyant dessus, toute souriante et sûre d'elle.

Je n'sais pas grand chose de toi Pryam.

Eclintante d'amour pour sa passion, elle continua.

Mais, je sais une chose : tu apprécies le baseball.

Elle pointa sa batte en direction de son amie, comme pour la rendre coupable de ce fait.

Et tu sais comment je le sais ? Demanda-t-elle, scrutant les mains de son amie, sans vraiment attendre de réponse. Je le sens dans tes lancers.
C'est comme si que chaque balle que tu lances est ta dernière, tu les lances avec force et détermination, alors qu'on est même pas en compétition.
Même quand je me dis que tu en as marre, tu en revoies une avec plus de puissance, c'est génial.

Puis, elle le voit dans ses yeux, mais ça elle ne lui dira pas. Elle est certaine de ce qu'elle dit, bien qu'elle passait sûrement pour une autre folle à assurer des choses de ce genre avec tant de confiance. Elle riait un peu, puis s'étira et bailla bruyamment.

J'ai envie de continuer, mais j'ai trop faim !

Elle s'assit en tailleur, arborant l'une de ses mines impatientes. Un bon sportif se doit d'avoir une bonne alimentation.

Elle aggripa le sandwich tendu par son amie, bavant presque. Débordante d'amour à ce moment là, elle pouvait lui hurler qu'elle l'aimait.
Je t'aime trop t'es parfaite on s'épouse quand tu veux !
Et le pire c'est qu'elle était sincère, ça faisait parti dont elle ignorait la gravité. Elle était donc posée là, à dévorer son sandwich après lui avoir insérer quelques chips à l'intérieur. Silencieuse à son tour, le temps d'engloutir tout ce qu'elle pouvait, elle se mit en suite à mendier pour en avoir davantage, en esperant qu'il y en ai. Elle le savait qu'il y en avait, Pryam faisait toujours plusieurs sandwich parce qu'elle connaissait l'importance de sa faim, tout comme elle savait ce que la blonde voulait avoir à l'intérieur du sandwich. Elle savait qu'elle préferait le poulet au thon, qu'elle n'aimait pas les tomates, qu'elle adorait les cornichons. Pryam, parfois, était la seule à connaitre ce genre de détail. Mais c'est loin d'être important.

Après avoir terminé de se remplir le ventre, bien avant sa voisine, Nino s'allonga, le bouton de son short détaché, ainsi que sa braguette. Prions pour qu'elle porte une culotte aujourd'hui. C'était l'heure de sa sieste, la sieste qui lui permettait de digérer, enfin, cétait ce qu'elle se tuait à repéter. Mais cette sieste était en réalité provoquée par son pouvoir, il agissait sur Pryam maintenant qu'elle était à ses côtés, proche. Ainsi elle restera dans sa mémoire, mais c'était tout de même épuisant. Et dommage, elle qui se faisait une joie de passer sa journée à jouer avec la jeune bleue.

On fait une petite sieste et on recommence d'accord ?