so smart ▬ ft nino

plus tôt, quelque part à extérieur.

Il y a toutes sortes d'idiots dans le monde? Il y a les bornés dans leurs convictions qui refusent de changer, les idiots trop fiers, il y a les simplets, qui refusent de voir les mauvais côtés de l'humanité, les idiots naïfs, et il y a les cancres, ceux dont le cerveau marche lentement, qui ne comprennent rien à rien, ceux dont l'intelligence fait défaut, et qui, comme elle fait défaut, se contente de leur implacable bêtise sans faire d'effort pour combler ce manque. Liam était une belle synthèse de toutes les idioties possibles. Et puis il y avait Nino. Toute aussi bornée, toute aussi idiote, sa batte à la main, ses cheveux blonds dansant dans une brise légère, les yeux rivés sur Liam, le souffle coupé. D'un idiot à l'autre, ils se regardent. Elle l'attend.

Liam n'était pas un bon joueur de baseball, mais il pouvait lancer pour Nino. Il avait la force physique suffisante pour faire jet puissant et la précision nécessaire qui venait de l'expérience qu'il avait acquise à jouer enfant avec ses copains du quartier, et de toutes les fois où Nino l'avait traîné pour le faire. S'entraîner avec Nino cela prenait des heures souvent, car jamais la blondinette ne renoncer. C'était toujours une balle de plus, un dernier lancer, et encore une fois après. Et à chaque fois Liam obtempérait sans broncher. C'était une balle de plus renvoyée avec élégance et acharnement, un lancer de plus où il pouvait voir son sourire, sa peau brillant sous les gouttes de sueurs, ses douces ampoules sur les doigts, ses cris de satisfaction ou ses jurons déçus.

Il lança. La balle ricocha sur la balle métallique et parti en lobe vers le ciel. Il se recula lentement et du mieux qu'il pu pour la récupérer. Il y étaient depuis des heures et il commençait à fatiguer. Il essuya la sueur de son front avec son t-shirt et alla s'appuyer sur sa compère d'idiotie en passant son bras autour de son épaule.

▬ Pause sis'. Juste. Pause.

Il s'assit en tailleur en soufflant un peu. Il n'était pas vraiment membre officiel du club de baseball ou rien, mais il était toujours là pour dépanner Nino quand les autres étaient trop occupés par leurs autres clubs ou cette chose étrange qu'ils appelaient les études et dont le concept lui était totalement inconnu. Dans tous les cas, à moins qu'il vienne la voir avec une idée précise, dès qu'il demandait à Nino ce qu'elle voulait faire de sa journée elle répondait souvent "baseball". Et il se retrouvaient là, tous les deux assis dans l'herbe épuisés... Avec l'estomac qui gargouille. Il fallait si attendre.

▬ Attends j'ai peut-être un truc à bouffer.

Il ouvrit son sac à dos et fut surpris de ne trouver... Rien du tout. Ce qui était assez étonnant, Liam avait TOUJOURS au moins une barre énergétique ou quelque chose de comestible. Finalement en cherchant bien il trouva un bonbon à l'air TOTALEMENT suspect dans un recoin d'une poche. Il le regarda circonspect. Ce truc était probablement là depuis des années. Pourquoi ne l'avait-il pas déjà mangé. Il y avait sûrement une raison. Il n'avait pas souvent besoin de raison pour agir, mais quand il s'agissait de ne pas agir, il y avait toujours une raison. Il tenta de réfléchir, de chercher dans sa mémoire pourquoi il n'avait pas déjà ingurgité ce truc... Et s'arrêta au bout de trente secondes.

▬ On partage? C'pas grand chose mais ça nous fera tenir jusqu'à la cafét.

Et ainsi Liam pu ajouter un nouveau mot à son vocabulaire.
Le mot regret.
A peine quelques secondes après avoir avalé la sucrerie du diable il sentit ses poils s'allonger, et son visage se reformer dans une horrible sensation de grattement et de fièvre. Il ferma les yeux en jurant. Puis les rouvrit. Et regarda ses mains. Ah non, ses pattes. Il avait un torse de chien et des pattes de chien. Seule la partie inférieure de son corps restait humaine. Il jeta un coup d'oeil mi-intrigué mi-paniqué à Nino. Elle n'avait pas changé. Ah si. De son côté, toute sa partie inférieure était devenue celle d'un chien. Il essaya de dire "c'est quoi ce délire" mais à la place il dit:

▬ Wouuuwf ?

Nino le dévisagea. Visiblement même dans sa situation de chientaure elle n'avait pas l'air de comprendre un traitre mot de ses aboiements. C'est alors que son cerveau de chien se fit la réflexion que si ses oreilles ne pouvait pas comprendre peut-être ses fesses le pourrait. Parce que certains chiens se reniflaient le postérieur pour communiquer.
Il sniffa donc le cul de Nino.

▬ Wouf wouf. (Au moins j'ai toujours ma bite.)

Elle comprit. Il ajouta.

▬ Waf waf brbrbrbrwouf. (Il faudrait peut-être aller à l'infirmerie non ?)

Et c'est ainsi que commença l'épopée du chientaure et de l'homme-chien en quête d'un remède contre la connerie.