[FINI] VERSUS feat. jack

Tout juste après sa discussion avec l'objet de ses pensées, il avait volte-face pour arpenter les couloirs du quatrième étage sans trouver celui a qui il avait à dire deux trois mots. Pourtant, il était persuadé de le trouver là, à fanfaronner avec sa cravate violette comme l'idiot qu'il pouvait être.

Il y a une chose à savoir avec lui, c'est qu'il est extrêmement rancunier et qu'il déteste qu'on touche ou qu'on blesse ceux en qui il porte une grande importance. Ce n'était pas un hasard si la plupart des casseurs de sucres et des langues de vipères durant l'affaire "pute à S " de Joy avaient malencontreusement trouvés une poisse horrible pendant des jours et des jours.

Alors, oui, il avait bien l'intention de trouver Jack Crane pour lui dire ces deux trois mots dont il était question. De plus, il s'ennuyait ferme et n'avait rien à faire, alors en faire toute une histoire lui semblait être une excellente idée ; bien qu'il savait pertinemment que ce n'était rien et qu'il allait surement avoir l'air de s'enflammer pour rien. Et justement, ça lui faisait une belle jambe à lui, il se foutait bien de ce que les autres pouvaient bien penser, tant que lui, ça le divertissait et qu'il avait par-là même l'occasion de cracher sur Jack - après tout, même sans cette excuse, ils avaient l'habitude de s'envoyer des piques dès qu'ils le pouvaient.

Ainsi, il dévala les escaliers pour descendre à l'étage inférieur réservé aux classes des verts et jaunes, marchant de façon déterminée sans faire attention aux autres, alors qu'il cherchait frénétiquement du regard un blond un peu trop impertinent. C'est ainsi qu'il te vit, à quelques mètres de lui, dans ce couloir où régnait une ambiance calme, détendue et où se trouvait quelques élèves.

jack! fit-il en te pointant du doigt de façon bien trop théâtrale alors qu'il s'avançait pour réduire la distance à deux mètres entre vous deux, un sourire hypocrite aux lèvres et l'air guilleret.

comment tu vas, jack ~ ? je te cherchais, tu sais ? j'ai appris que ta sale gueule s'était faite démontée ? il prit un air vaguement - faussement - surpris. mais, au final, on dirait que ça l'a un peu améliorée, quoique, toujours aussi dégueulasse, on repassera pour la déclarer de "potable ".

Puis son visage se fit plus grave et c'est avec un dédain mêlé à du dégout qu'il finit par cracher ses derniers mots, alors qu'autour, les élèves curieux observaient la scène en taisant leurs conversations :

sache juste que si tu reviens le faire chier, on sera plusieurs à arranger ta gueule, connard.



une rancune
de mauvaise fortune

dit l'homme venu me voir tout seul, alors que je suis entouré d'amis à moi, tss mais sinon ezé, comment va ta sœur ? toujours aussi mourante ? tu devrais aller la voir plus souvent, enfin avant qu'elle décède bien sur !

Son sang ne fit qu'un tour alors que son cœur battait plus fort. Sa sœur. Le fait est, qu'il avait l'habitude avec toi, tu l'attaquais tout le temps sur ce point là depuis ses dernières absences. Alors oui, c'était petit, c'était bas, c'était horrible, c'était Jack. Il ne laissa rien transparaître sur son visage, comme si tes mots ne l'atteignaient pas ; indifférent. Au contraire, il pencha légèrement la tête sur le côté pour poser son regard sur ceux qui t'entouraient. Feignant la surprise.

amis, dis-tu ? toi, tu as des amis ? je les plains et je me demande bien comment ils font pour trainer avec une pourriture comme toi. si je ne te connaissais pas, je dirais que tu es d'une extrême honnêteté avec eux.

oh. et ne t'inquiète pas pour moi, jack, je ne suis jamais seul.


Et ça, c'était bien vrai. Ezéchiel a toujours été très bien entouré - malgré des débuts difficile à Prismver - et son panel de connaissance s'accroit toujours de jour en jour. Il est rarement seul, toujours accompagné, en bande ou avec les Blasters et, malgré son manque d'empathie, il a une grande facilité à s'allier avec les gens, parce qu'il est comme ça, Ezéchiel, c'est une bourrasque, plein de paillettes. On l'apprécie facilement et l'exècre simplement, parce que trop bruyant, trop théâtrale, faussement adorable ; l'avis est très partagé.

Bien sûr, que tu l'avais touché. Or, il ne comptait pas te tabasser - ce n'était pas son genre - lui, ce qu'il voulait, c'était un spectacle, une manière de se distraire et aussi une colère qui lui venait du tréfonds du cœur depuis sa dernière discussion qui avait besoin de sortir. Il s'avait, que tu l'attaquerais sur ça, il s'avait que ça allait faire mal mais pour encaisser face à ceux qu'il ne pouvait piffrer, il était le meilleur ; son seul but était de faire du bruit.

et je te remercie pour ma sœur jack, elle va bien, merci de t'en inquiéter. puis t'as bien raison, je vais mettre en application tes conseils, ça serait tellement dommage qu'elle crève comme ta mère. fit-il, faussement attristé alors que son regard se reposait sur toi, plongeant dans tes prunelles avec une férocité toute nouvelle.

enfin, moi je compte pas la buter.  reprit-il. parce que... c'est vrai ce qu'on raconte ? que tu l'aurais zigouiller comme un porc ? et il mima l'égorgement du pouce sous son cou, avec des yeux si innocent et une voix si douce qui contrastait avec ses propos. au pire, c'est toujours mieux si elle est six pied sous terre, elle n'a pas à voir la petite pute qu'est devenu son fils.



ne pas se fier
aux apparences

Ah.
Quelle envie il avait de te cracher à la gueule, après les paroles que tu venais de sortir. Cependant, il se retint parce que fanfaron mais pas suicidaire, il savait se défendre mais face à un groupe, peu de personnes auraient le dessus.

Ah.
Tu l'avais énervé, plus encore, légèrement fait flipper, mais là encore, si ce n'est son petit air malicieux qui s'était changé en un profond dégoût, il ne laissa rien transparaître. Malgré la tempête, il tenait bon avec une impassibilité à toute épreuve.

Ah.
Tu étais aussi un bon acteur, Jack. Tu l'avais aussi, cette soif du spectacle. Avec ta troupe - que dis-je - ta cour, qui embrasait le couloir alors que les élèves assoiffés se délectait de la scène.




parce que vous meniez la danse
de cette haine transpirant la décadence
parce que vous vous complaisiez
dans cette scène aux acteurs fou à lier

Il vint te lâcher son col d'un mouvement brusque, t'observant comme si la simple vu lui donnait envie de vomir. Il n'avait que faire de tes soi-disant amis, il n'avait pas l'intention de se battre, juste de faire beaucoup de bruit et son but était atteins, d'une minute à l'autre, il ferait volte face, en s'exposant comme l'un des metteurs en scène de cet instant grotesque et c'est dans cet intention qu'il fit deux pas en arrière.

tu vois, ce qui nous différencie toi et moi jack, si ce n'est que je sais utiliser des mots de plus de trois syllabes - ce qui n'est pas ton cas - c'est que je n'ai jamais insulté ta mère, après tout, c'était sûrement une femme respectable, ce n'est pas sa faute à elle si t'es mal formé et que tu es un gamin raté.


pour ce qui est du reste, je ne dirais rien, vu le niveau de tes répliques qui me donne un élan de pitié envers toi ; t'inquiète mon très-petit-cerveau et ma stupide-sœur-telle-que-moi, nous nous en sortant très bien.


et connaissant ma sœur, c'est elle qui te chuchotera des horreurs. parce que tu sais quoi ? elle est comme moi. ça s'ra comme si j'étais dans ta foutu tête de détraqué. ah, pauvre mère qui doit encore entendre son fils après sa mort, après tout, qui de sainement constitué, voudrais encore t'écouter ?

Et il t'offrit un sourire ; sarcastique, caustique. Un vague signe de la main comme si vous étiez de vieilles connaissances qui ne faisaient qu'échanger des banalités et il fit volte face. Sans même attendre ta réplique. La tête haute, transcendant la foule d'élèves qui s'étaient amassés.


fanfaron
mais pas suicidaire