Sujet: Cartomancie [PV Finn] Mer 6 Sep 2017 - 18:57
Show the futurFinn & ColombeCela doit bien faire une demi-heure, voir même plus que tu brasse et rebrasse ton paquet de cartes de tarot. De toute les manières possibles et inimaginables. A l’envers, à l’endroit, en les distribuant ou en même en simplement les faisant tomber dans un fouillis des plus désorganiser. Encore et encore. Toujours les mêmes gestes sans fin. A croire que tu étais enfermé dans une boucle temporelle qui ne touchait que toi. Le monde autour de toi bouge, les gens passent et toi tu brasse tes cartes.
Tu guettes les gens, cette foule, comme un chasseur guette sa proie. Chasseur du dimanche, enfin plus du lundi matin. Celui du dimanche il chasse, celui du lundi matin il ne sait pas ce qu’il fout là tout seul alors qu’il devrait dormir à cet heure-là. Tu sais ce que tu fais là, mais ce n’est pas forcément une bonne idée tout de même. Tu devrais peut-être simplement laisser tomber. Ce n’est pas grave s’il n’y a personne à qui tirer les cartes. Ce n’est pas grave, oui, mais tu ne veux pas non plus abandonner.
Tu tires une carte au hasard pour toi. La roue de la fortune. Chance. Dynamisme. Bon naturel. Spontanéité. Bonne période. Retiens seulement le positif pour le moment de cette carte, elle est à l’endroit. Arrête d’hésiter. La peur n’évite pas le danger. Elle ne fait que l’accroitre en réalité. Alors avance. Tu range ta carte et recommence ton brassage, mais cette fois tu bouges de ta place et vas t’installer à une autre table de la bibliothèque, juste en face de Finn.
« Bonjour. »
A force de le lui proposer, de tenter de l’aborder plus ou moins au mauvais moment il faut bien que tu arrives au but. Rapidement, pour ne pas perdre de vue ton but, tu installes le paquet de carte face à lui, le coupe en deux ta pour coupe, sort ton pendule de ta poche pour le mettre sur la table, puis le fixe dans les yeux. Ça te perturbe un peu ses yeux vairons et sa cicatrice. Tes yeux on cette sale habitude de ne pas arriver à se fixer pour le coup et d’aller d’un œil à l’autre sans même que tu y faces attention.
« Laisse-moi lire ton avenir avec mes cartes s’il te plait. »
Voilà, au moins c’est demandé. Un léger soupir sort de ta gorge à la fin de ta phrase, le bout d’anxiété à venir l’aborder est partie un peu plus loin, maintenant une autre viens prendre sa place. Il faut rester concentrer, tu peux le faire jusqu’au bout. Soit professionnel. C’est pour ton avenir. Si tu n’es pas capable de faire face maintenant à des gens pour de la voyance, comment feras tu quand tu seras à ton compte ? Respire. Tes doigts tremblent légèrement, mais c’est plus d’un bout d’excitation que de peur.
Que ce soit dit : la pseudo-politesse accordée aux handicapés est aussi productive dans le bon sens qu'elle est capable de générer des inepties en terme de comportement humain. Je ne veux pas me plaindre. Ce que j'essaie de vous faire comprendre, c'est que j'ai vu de tout. Croyez-moi, s'il y a quelque chose dont vous avez honte et dont vous voulez parler, une passion honteuse que vous aimeriez partager (en évitant les choses immorales, quand même) ou autre : je suis votre homme. Je ne prétends pas être capable de tolérance à l'égard de toute chose mais le fait est que je ne suis pas facilement surpris par les autres.
Quelque part, c'est une qualité mais lorsque je pense ce genre de choses en entrant dans la bibliothèque, je ne m'attends pas à ce que, cinq minutes après que je me sois installé pour bosser, une fille s'installe face à moi pour y poser ses cartes comme si j'étais son ami d'enfance. Face à la stupidité (ou myopie évidente) de cette personne, je lève les yeux de mon extraordinaire travail presque inexistant pour daigner lui accorder toute attention que mérite une personne assez déterminée pour dégainer ses cartes sur la table malgré le danger que présentent des étudiants immatures.
Je refoule l'envie instinctive de les faire voler d'un revers de main et décide de me concentrer sur chacune d'entre elles - pendant un quart de seconde avant que je ne comprenne que j'étais bien incapable de comprendre la moindre d'entre elle. C'est ça, le problème d'être inculte : je passe à côté de bien des choses intéressantes tout en étant incapable d'éviter les plus idiotes. Conscient du danger effroyable que peut représenter un paquet de cartes, je me redresse sur ma chaise et prends le temps d'analyser les quelques possibilités de meurtre par as de pique avant de hausser grossièrement les épaules, faute d'un meilleur argument.
"Si ça peut te faire plaisir." répondis-je simplement.
Et il suffit d'un regard pour que tout change. Mes yeux se plongent dans les siens et son visage me semble familier. Je l'ai déjà vu quelque part. Je l'ai déjà croisé, et cette impression se dessine doucement comme un souvenir flou qui se solidifie. Je la connais, mais j'ignore comment. Cette demande aléatoire cacherait-elle quelque chose ? Comme par réflexe, je me mords le bord des lèvres et mme force à réfléchir sur une situation aussi étrange qu'improbable. Normalement, la majorité de gens sont au courant de ma situation et personne n'oserait quoi que ce soit dans un lieu public. De plus, sans ennemis, je ne vois personne d'assez déterminé pour tenter quelque chose malgré tout - et ces déductions me bloquent. Je ne comprends rien, et ma propre situation me méprise tant je semble baigner dans un malheur sans limite.
Show the futurFinn & ColombeTu aurais été une personne extravertie tu aurais certainement sauté de joie face à sa final acceptation de bien vouloir te laisser lui tirer les cartes. Seulement ce n’est pas le cas et simplement un soupir de soulagement sort de ta bouche. Enfin ta persévérance touche à ton but. Même si visiblement ses réactions sont des plus craintives. A croire que tu vas vouloir le tuer à coup de lancer de carte ou tu ne sais quel autre stupidité. Même toi avec ton observation de moule le voit bien.
Tu ne le lâche pas des yeux comme pour voir ce qui semble autant le tracasser. T’en sais rien, pas que ça t’importe, mais s’il pouvait éviter de te faire une crise de panique dans les pattes ça t’arrangeais assez. Est-ce qu’au moins il se souvient que c’est la dixième ou douzième fois, tu as arrêté de compter en fait depuis longtemps, que tu lui fais la même demande ? Est-ce que c’est ça qui le dérange ? Ou alors tu as encore mit les pieds dans le plat en l’abordant ? T’en sais rien. Tu n’es pas dans sa tête.
Sa demande par contre montre que visiblement tu ne lui aies pas resté en mémoires. Ou alors qu’il a des techniques de drague vraiment minable. Penche sur la première options, tu n’as pas le physique pour être draguer, surtout avec ce genre de phrase. C’est vexant quelque part d’être aussi invisible, même si c’est assez logique. Peut-être c’est une façon de vouloir partir sur de nouvelle base ? Tu brasse les cartes en silence en penchant la tête légèrement sur le côté gauche comme pour voir si légèrement penché ça oxygènerais mieux ton cerveau pour comprendre la situation. Visiblement pas.
« C’est supposé être une blague ? »
Parce que voilà, au final tu ne vois que ça. Posant trois cartes face caché sur la table tu fais visiblement la moue en le jugeant encore et toujours. Tu remets ta tête droite, vu que l’oxygénation de manière différente ne change visiblement rien.
« Cela doit faire trois semaine que je te pose la même question régulièrement, alors oui je suppose bien que tu as l’impression de me connaitre. Tu oublies volontairement les choses qui t’ennuie c’est ça ? »
Tu hausses les épaules. Au final ce n’est pas si étrange que ça de t’oublier dans la masse d’une vie.
« C’est pas plus mal comme faculté. Tente de te détendre tout de même. Je ne vais pas te tuer. Prédire une mort moche possiblement, mais pas la réaliser. Tu ne me donne pas encore d’envie de meurtre à ton égard. »
Ça fait trois semaines, Finn. Une boule se forme dans ma ventre et la culpabilité m'assaille très vite. Le stress est là et il monte doucement, se démarque par une gestuelle unique. Mon pied s'agite sous la table et mes mains me démangent de s'agiter, tandis que je constate, une fois encore, la difficulté de l'état de nervosité. Depuis tout petit, j'ai appris à contrôler cet état de forme, à bouger le moins possible dans cette situation en sachant que le moindre mouvement pouvait me causer de bien grands maux. Pour cette raison, j'ai appris à ne pas me prendre la tête, à agir avec la plus grande légèreté, à pardonner vite aux gens - mais je n'ai que rarement été confronté au cas contraire.
Dans ma situation, rares sont les personnes qui ont l'envie de se mettre en colère contre moi et cet instant m'emplit les narines d'un délicieux parfum de normalité qui apaise mes nerfs. Je ne sais pas quoi répondre à mon interlocutrice alors, faute de mieux, je fouille dans ma mémoire les instants pour essayer de me remémorer. Sa tête ne me dit rien, mais j'ai cette affreuse impression de déjà-vu, comme une situation déjà vécue - et quelques bribes de mémoire me viennent, des refus désintéressés, une nonchalance impossible à nier. Et aujourd'hui, devant l'intention que je lui porte, la vérité revient. Et la culpabilité se tasse légèrement - parce que je ne suis pas le seul à agir bizarrement dans l'affaire.
"Parce que tu ne trouves pas ennuyeux le fait de demander la même chose à quelqu'un pendant trois semaines ?"
Le ton n'est pas tant agressif qu'il est interrogatif et je la dévisage sans gêne, cherchant à comprendre une telle logique. Je ne comprends pas que l'on puisse être tant passionné par quelque chose au point d'en embêter quelqu'un pendant tant de temps. Je sens une pointe de colère monter mais je la ravive très vite au profit de l'empathie - je suis assez différent pour savoir ce que le jugement des autres fait, et je n'ai pas envie de devenir tel que ceux que je déteste.
"Je viens d'arriver, alors j'étais sans doute trop préoccupé pour prêter attention à ça."
C'est une raison suffisante puisqu'elle n'est pas un mensonge, et une façon de m'excuser à moitié pour mon comportement - parce que notre culpabilité commune ne mérite pas que l'un de nous adresse des excuses complètes. Mais avec ça, je réalise mon égoïsme. Je réalise à quel point j'avais les yeux rivés sur ma propre personne, sans regarder plus que ça le monde extérieur. Je réalise à quel point je deviens ma maladie, à quel point je me transformais en un genre de personnes que j'avais peur d'être. Je réalise tout ça et j'inspire, me concentre, accorde mon attention à mon interlocutrice parce que l'heure n'est pas à la rancune.
"Peu importe. Tu as toute mon attention aujourd'hui."
Show the futurFinn & ColombeIl est amusant. En tout cas tu le trouves. C’est peut-être plus la situation en elle-même qui l’est que lui. Ça t’apporte en tout cas un sourire aux lèvres et un début de rire sort de celles-ci. Sa question t’amuse. Légitime, ça il n’y a aucun doute là-dessus, mais amusant. Puis il ne t’agresse pas en le disant. Ne semble pas vouloir te jeter loin de là non plus. Tu l’ennuies, mais pas au point de devoir disparaitre. Un apaisement de plus en plus grand te prend. C’est que tu serais presque complétement à l’aise là tout de suite.
« Si j’avais baissé les bras, jamais je ne serais parvenue à mon but. La persévérance est importante dans la vie pour avancer et réussir. »
Alors oui ça a été ennuyeux de se voir rejeter encore et encore sa proposition. De devoir prendre sur soit pour attendre une nouvelle tentative. De grogner contre le manque de considération après chaque échec. De préparer des discours qui au final ne seront jamais dit car trop rapidement tu as été passé à la trappe. Seulement, sans tout cela, sans chacun de ses défaites, la victoire d’aujourd’hui n’en serais pas aussi bonne à vivre. Il n’y aurait pas cette satisfaction qui coule dans tes veines pour le simplement fait de tirer des cartes à la manière d’une mamie gitane au fin fond de sa roulotte.
« J’espère que tu t’acclimates bien dans ton nouveau chez toi en tout cas. »
Ta façon à toi de lui souhaiter bienvenue. Celle de prendre son excuse comme elle est tout simplement. Une manière aussi de t’excuser un peu de ton manque de considération pour lui. Un peu. Pas beaucoup. Le social ce n’est définitivement pas ton truc. Un jour peut-être. T’as déjà dit bonjour c’est pas mal. Tu as même été poli. C’est du savoir-vivre ça. Une longue inspiration et un regard droit sur lui fond partir de ton ventre la petite boule d’angoisse qui semblait monter en toi à te poser bien trop de question pour rien ou à ne pas savoir si tu as bien fait.
« Profitons avant que souhaite m’envoyer au bucher pour interroger les cartes. Passé. »
Du bout du doigt. Partant de ta gauche à ta droite tu indiques chacun des trois cartes que tu as posées un peu plus tôt. Pour le moment tu expérimentes et le fait de façon simplifier. L’abus de temps et d’explication pour les néophytes que tu harcèles pour leur lire l’avenir n’est pas vraiment apprécié.
« Indique celle de ton choix et on voit ensuite. »
La discussion tourne bien mieux que je ne l’espérais et je le ressens non pas dans les mots mais au sein de mon estomac qui se détend, m’autorise à rassembler davantage d’air. Il n’est jamais facile de discuter avec les gens, encore moins quand je n’ai pas l’habitude - et les cartes ont beau être un sujet atypique, je m’en satisfais largement. Et puis, je n’ai aucun regret : cette personne a beau être étrange, elle n’est pas désagréable. Nous étions juste partis sur de mauvaises bases - si mauvaises que je ne connais pas son nom. De là, nous sommes bien loin des bases de politesse avec lesquelles ma mère m’a élevé. De là, nos maigres compensations évoquent moins une réelle politesse que des regrets à l’égard de notre façon de nous comporter. Je peux comprendre le malaise, il faut dire que cette fille n’a pas l’air plus à l’aise en public. D’un bref regard, je passe des cartes à ses mains qu’elle ne sait où placer - les discussions en tête-à-tête ne sont pas non plus mon point fort. Pourtant, elle s’est montrée franche dès lors que ma réaction a frôlé l’impolitesse, signe qu’elle n’est pas du genre à se laisser marcher dessus. C’est une différence avec moi - encore que, à défaut de le faire, je suis bien obligé de me laisser porter.
La marche n’est pas une activité que je peux pratiquer avec autant de plaisir que les autres mais j’ai appris à faire avec ce que j’ai. J’ai appris à me contenter des choses et une part de moi pense sérieusement que j’aurai été le même sans ma maladie. Je ne suis pas timide, pourtant, mais j’ai découvert un plaisir insoupçonné dans le dessin. Troquerais-je ma vie actuelle pour celle d’une personne en totale possession de ses os, en tenant compte du fait que je n’aurai pas autant de talent dans le domaine ?
Je ne suis pas certain de la décision et c’est ce brin de fierté qui me permet de ne pas me plaindre de ma situation ou même d’en désespérer. Je suis comme je suis, et cette certitude se dessine au fil des années en effaçant ce bref manque de confiance qui frappait régulièrement à la porte de ma conscience. Je ne veux pas être aussi fragile mentalement que je le suis dans mon corps. Les cartes sont une bonne expérience : je ne vois pas les prédictions (quelle que soit l’origine de ce « pouvoir ») comme des expériences de charlatan mais comme des avertissements qui sont toujours bons à prendre. Toute arnaque qu’elles puissent être, ces expériences ne peuvent être moins qu’un conseil venant de la personne - et c’est aussi ce que je recherche dedans. Au-delà de cet aspect d’apprentissage, je garde en tête la possibilité d’être convaincu par la possibilité de forces existantes.
"Celle-ci."
Je montre la carte du milieu après une courte hésitation et lève le regard pour croiser celui de Colombe. Je ne connais pas du tout le fonctionnement de la lecture des cartes et je ressens un peu d’impatience. Ce processus marche-t-il vraiment ? Rien n’est moins sûr, mais dans ma situation où je n’ai rien à craindre de pire, je décide de faire preuve de curiosité.
"Ça marche vraiment ? Tu as déjà vérifié tes prédictions ? C’est concluant ? Je ne sais pas trop quoi penser, je n’ai jamais connu ce genre de choses."
Show the futurFinn & ColombeUn soupir de soulagement sort doucement de tes lèvres quand il désigne l’un des cartes. Tu l’écarte des deux autres avant de rebattre ton paquet avec les deux non choisit. Tout en battant tu cherches tes mots et comment lui répondre simplement. Il serait mieux que tu ne te perdes pas dans tes explications. Tellement mieux. Dommage alors que la vie ne soit pas une continuité de mieux. Tout serait tellement plus simple si on s’écoutait. Toi aussi tu le sais, pourtant tu n’en fait rien.
« Si ça marchait vraiment, à cent pour cent, est-ce que tu crois que ça ne rendrait pas tout ceci moins fascinant ? »
Battre les cartes te détends, te permet de ne pas avoir peur. De ne pas avoir l’impression de faire tout de travers. C’est peut-être le cas. Certainement depuis le début, mais l’illusion que tout vas bien, que cette discussion a tout ce qu’il y a de plus normal est bien ancré dans ton esprit. C’est beau ce que l’esprit humain peux faire croire quand on le souhaite vraiment. Il en faut peu pour le persuader. Tu ne sais jamais lequel de ses yeux fixer. Incapable de vraiment faire ton choix, regarder les deux son ensemble n’est pas un choix là tout de suite. Alors tu fuis son regard pour tes stupides cartes.
« C’est comme l’horoscope. Absolument rien de ce qui en sort n’est vérifié. Toute logique dit clairement que c’est des sottises. Pourtant ça n’empêche pas les gens de le lire, que ça soit car ils y croient ou pour s’en moquer. L’important n’est pas si ça fonctionne, mais ce qu’on en retire à la fin. »
Plus confiant suite à tes mots cette fois tu relèves les yeux et le fixe. Les mots sont sortis et tu sais ce que tu souhaites lui montrer. Dire. Exprimer. Même si tes mains tremblent un peu. D’ailleurs, tu poses ton paquet avant de l’échapper à force de le mélanger en tremblant.
« C’est un peu des messages de biscuit chinois les cartes. La signification est vague et abstraite pour que chacun sy retrouve à un moment et avance. Que ça soit avec prévenance ou en décidant de voir ce qui arrivera vraiment ou non. Une sorte de bulletin météo de ta journée en mille fois moins fiable. Pourtant ça te prépare psychologiquement à quelque chose. »
Un léger rire sort de ta bouche avant que ta main gauche retourne la carte désigné plus tôt. L’Hermite. A l’endroit. Tu fermes les yeux quelques secondes pour ravoir en tête tout ce qui est possible sur cette carte avant les rouvrir en souriant.
« Là par exemple ça doit représenter un part de ton passé. Ça peut aussi bien dire que tu étais le personnage de la carte. Ici un Hermite. Ou encore que tu étais sérieux, tenace, persévérant. Voir qu’il y avait un sentiment de solitude ou encore une recherche en profondeur dans ce que tu étais. Ça ne signifie pas que c’est terminer, simplement que c’est ancré dans ton passé. Ici, logiquement, le travail d’un diseur de bonne aventure est dire quelques mots sur la carte. Et laisser la personne en face réagir à eux. »
Et logiquement tu n’aurais pas dû dire tout ça. Seulement ça comble ta nervosité de mal faire.
C'est une remarque qui me serre au cœur. C'est une remarque qui me donne envie de pleurer. C'est une remarque qui me renforce, une remarque qui me donne des os d'acier. Ça n'a rien de sincère, ce n'est même pas un compliment, juste la lecture froide et objective d'une carte de jeu de divertissement mais ça me touche. Tenace, persévérant. J'ai toujours été si fragile que je ne me suis pas vu comme ça. J'ai été tant facile à briser que je n'ai jamais considéré les fois où je m'étais relevé. J'ai toujours été négligeant quant à mes propres efforts. J'inspire longuement, un acte qui tient davantage du reniflement et considère Colombe avec d'autant plus de sérieux.
J'ai du mal à la jauger en tant que personne. Elle me donne l'impression d'une personne franche et sérieuse, mais d'un autre côté, il est difficile de la cerner tant elle se dissimule derrière ses manches trop grandes, ses cartes, tant sa gène semble l'absorber. Je le sais, je le sens parce que je suis similaire et que rien n'a semblé changer depuis le début. Je le sais parce qu'il n'y a qu'en partageant ce genre de timidité qu'on en prend la mesure. Je le sais parce que j'ai cette même science, cette même passion sauf qu'elle se rapporte au dessin - et cette façon dont elle s'applique à tout me dire, à presque me forcer à bien voir la chose m'arrache un sourire. Je comprends ses sentiments, et pour cette raison simple, je ne peux pas les ignorer. Je respecte sa passion, et pour cette raison simple, j'y accorde la même importance.
"Tout cela dépend de l'importance et de l'attention qu'on n'y porte. Alors ce qui compte, ce n'est pas la vérité mais notre propre interprétation et ce que nous en faisons. C'est nous qui rendons tout cela réel."
C'est bien moins construit ou poétique mais j'ai l'impression de comprendre. C'est tout simple, maladroit et la logique est bien moins bonne, mais je m'en rapproche. Je regarde cette Hermite et sa signification semble prendre d'autant plus d'importance. Je ne suis plus seulement Finn. Je ne suis plus seulement spectateur. Je ne suis plus seulement face à elle mais je participe à l'action, je me définis plus largement - je suis tenace, persévérant, j'ai ce sentiment de solitude mais je n'ai pas honte de l'afficher.
À sa manière, Colombe m'a aidé à me montrer honnête. À sa manière, sans le savoir, elle a découvert qui j'étais. Et c'est réalisé avec tant de finesse, tant de franchise que je ne peux lui en vouloir.
"C'est plutôt exact. Je n'ai jamais laissé tomber alors je suis plutôt tenace. J'ai toujours été seul mais je sens que les choses vont changer. J'évolue. En conséquence, je pense qu'il ne serait pas une mauvaise chose de passer au présent."
Je conclus avec un maigre sourire, satisfait de comprendre peu à peu les choses.
Show the futurFinn & ColombeIl y a une immense fierté qui gonfle sous ta peau, dans le fond de ton ventre, qui semble pulser dans tes veines et remonter dans ta gorge. Ce genre de sentiments qui donne stupidement envie d’avoir un sourire niais au visage, ainsi que bomber le torse pour être mieux mit en avant. Cette émotion est palpable, aux bords des lèvres, pourtant tu réprimes cette envie de sautiller sur ta chaise comme une enfant infiniment heureuse de sa réussite. Car s’en ait une pour toi qu’il se prête finalement à ton jeu. Le vôtre à partir de maintenant.
Qu’est-ce qui pouvais être plus réjouissant d’avoir la confirmation par sa bouche que la carte semble si proche de lui ? Qu’il te somme, demande pour être plus exact, de passer la suite. Il y a une certaine excitation qui malgré ton envie de garder la plus possible le contrôle de ce que tu montres, de ne pas laisser cette joie t’envahir de manière trop visible, se voit comme le nez en plein milieux de la figure. Ou une crotte dans une soupe. A la préférence personnelle de chacun.
Parce que voilà, même si tu ne souhaites pas avoir l’air d’une niaise qui sourit comme une débile pour un rien, c’est quelque peu rater. Tu as été faible face à ta propre joie et c’est avec un sourire bien en place sur le visage que tu places de nouveau trois cartes sur la table sans demander ton reste. C’est un peu comme si tu étais trop presser de passer à la suite. Pourtant tu voudrais faire durer ce moment cette sensation idiote, et au combien plaisante pourtant.
« Ne pas rester bloqué dans le passé est une bonne chose. Ton présent est du coup face à toi. A toi de le saisir. »
Tout en tirant sur tes manches par pur réflexe tu lui désigne à nouveau les cartes. Tu te doutes qu’il a parfaitement compris le principe, seulement pour toi c’est aussi ta manière de tenter d’interagir plus avec lui. D’ailleurs un détail commence à titiller ton esprit. Son nom. C’est quoi ? Tu sais qu’il a des os de verre. Cela est connu. Son nom de famille aussi du coup. Mais lui c’est comment ? Tu t’es présenté au moins ? Tes yeux fouillent un peu les motifs du dos des cartes en quête d’une réponse qui ne vient pas.
Tu ouvres la bouche, prends une aspiration pour lui demander directement, avant de simplement refermer la bouche d’un coup. Ça va être complétement stupide de lui demander en fait. Mais ne rien dire n’est pas des plus intelligents non plus. Nerveusement tes doigts tapotent la table assez vivement et ton pied gauche en fait de même avec le sol. C’est stupide comme situation. Un soupire sort de ta bouche et avec un secouement de tête tu décides de passer à autre chose. Pas sûr que d’être présenté à un harceleur diseur de bonne aventure l’intéresse de toute manière.
« Souhaitons que l’interprétions de la suite te soit toujours favorable. Les choses changent toujours, rien que ta présence en es la preuve. »
Je sens que tout va mieux. Je me sens plus naturel, spontané, apte à dire les choses, donner mon avis sans avoir peur. À l'époque, je n'ai eu qu'un vrai ami à qui j'ai eu la foi d'être aussi ouvert. Les choses ont changé ; j'ai grandi, j'arrive à faire les choses par moi-même, tant et si bien que ce n'est plus un problème mais je n'ai jamais trouvé de personne avec qui m'entendre. Souvent, à cause de mes différences, je suis tant mis à l'écart qu'on me prend pour une personne timide alors que ce n'est pas le cas. On me juge, m'attribue des étiquettes idiotes et fausses - et les choses finissent par se tasser sous le joug de mon silence. Tout cela, c'est à moitié ma faute, si ce n'est entièrement. J'ai toujours été conscient de mes faiblesses mais je n'ai jamais rien fait pour les combler. J'ai toujours voulu devenir une personne meilleure que je ne le suis actuellement mais je n'ai jamais trouvé les mots ou le moyen de le faire.
J'ai toujours été coincé, bercé par une timidité que je pensais infranchissable. Et Colombe est arrivée. Je ne dirai pas qu'elle est une bénédiction ni ne la couvrirai d'éloges idiotes après l'avoir tant de fois ignoré, mais elle a su me mettre suffisamment à l'aise bien que ce ne fut pas son cas non plus. Mais désormais, tout est différent. Je le vois à son visage, son sourire, à son ton qui paraît différent. Je le sais. Je le sens. Et quelque part, cette simple certitude me donne envie de soulever des montagnes - cette certitude m'emplit d'une joie que j'ai rarement connu parce que dès à présent, je ne suis plus qu'un idiot introverti. Je vaux mieux que ça.
Je suis plus que ça, plus que des regards de travers, des sourires à moitié assumés. Je suis plus que des préjugés que je ne cesse de rejeter.
"Je veux celle-ci. Celle du milieu a été un bon présage fait d'efforts et de détermination alors je ne vois pas de raison de ne pas continuer là-dessus."
Et au fond de moi, je sais que cette logique, bien qu'enfantine et sans réel changement, peut faire toute une différence dans un art centré sur la croyance. Je ne connais pas assez les cartes pour le dire mais si une telle magie les guide (ce qui ne m'étonnerait pas dans un monde où la magie est réelle) alors les raisons de ma décision peuvent tout changer. Et ma façon de penser peut me mener sur le bon chemin, ou au contraire, causer ma perte. Je ne me suis jamais posté la question des raisons de ma situation où d'une éventuelle sortie ; je savais, telle une fatalité, que j'y resterais coincé toute mon existence. Pouvais-je en sortir ? C'était impossible. Et autant que j'espère le contraire, ça n'y changeait rien - mon don inefficace en cette situation en était la preuve-même.
"Je dois admettre qu'une mauvaise prédiction ne suffirait pas à me décourager. C'est peut-être pour ça qu'elles sont si positives. Quoi qu'il advienne de ce second tour, je choisirai aussi le milieu pour la fin. J'ai foi en mes décisions - alors tu peux enchaîner les deux."
Car au fond, j'ai hâte de savoir, quoi que j'en dise. J'ai hâte de savoir ce qu'un futur peut bien réserver à quelqu'un comme moi.
Show the futurFinn & ColombeQu’importe ta petite parte de détermination lui l’as pour deux. Cela t’amuse quelque que part d’ailleurs. Cette impatience si qui le prends. Tu mets de côté la carte choisis pour le présent avec un fin sourire aux lèvres, la confiance revient en toi. Ce fut fugace ce manque de confiance et cette hésitation. Un peu comme un simple aller-retour de yo-yo. La référence est minable, mais c’est la seule que tu as en tête pour le moment.
S’il souhaite choisir tout de suite son présent et son futur cela te conviens parfaitement. Il y a une curiosité en toi de savoir ce que ça donnera qui donneraient presque des ressorts à tout ton corps pour bouger de façon constante. Heureusement que tu sais te tenir. Louer que tu es appris surtout. C’est bête en plus car c’est pour lui, seulement voir ce que ça peut donner est ce qui te fait tant aimé ce que tu fais. Les aléas du destin son toujours des plus intrigants à voir.
« Alors regardons ce que les deux peuvent donner du coup comme tu sembles en si bonne forme. La carte du présent indique plus les épreuves que tu as à vivre actuellement. Ce qui bloque ou se trouve sur ton chemin pour avancer. »
Tu places les carte pour le futur comme pour les autres fois mains met directement celle du milieu de côté une fois pauser pour le retourner plus tard. Les dés sont jetés, les cartes en place. Il ne reste plus qu’à voir. Interpréter. Vivre tout ça au mieux possible surtout. Ta main gauche retourne donc son présent. La tempérance. A l’envers. Jamais vraiment bon une carte à l’envers. Cela te fait relâcher un léger claquement de langue en te concentrant pour te souvenir des significations possible.
« C’est la tempérance à l’envers. Son sens a aussi une signification. Là ça peut vouloir dire de l’impatience, de la frustration, du laxisme, de la passivité, de la paresse ou encore de la manipulation. C’est souvent signe de différent ainsi que de stresse. Annonciatrice de problème de communication. Qu’il faudra sérieusement peser le pour et le contre pour prendre des décisions et de savoir mettre de l’eau dans son vin dans certaine situation. »
Pas très joyeux, mais pas si horrible que cela. Ça ressemble plus à un avertissement qu’autre chose. Cette carte te laisse quelque peu perplexe pour le coup. Tu penches la tête sur le côté comme pour voir ce que tu peux trouver d’autre ou comprendre de mieux avant de laisser ta main venir s’approcher de la carte de son futur.
« Ton futur est ce vers quoi tu te diriges en continuant d’agir comme tu le fait pour le moment. Ou un rêve de ce qui t’es possible si tu t’en donne les moyens. C’est la carte la plus vague, la plus traite. Car ce n’est qu’un chemin possible dans des milliers qui peuvent être là. Celui qui est le plus probable pour toi pour le moment en fait. »
Doucement ta main retourne la carte du coup. Oh. Plutôt bonne carte pour le coup. Un grand sourire te prend bien loin de ton agacement pour la dernière carte.
« La justice. Dans le bon sens. Bonne chose du coup. La carte en elle signe de légitimité et d’équilibre. Dans ses sens possible il y a la rigueur, l’ordre, la lucidité et surtout le sens de l'honneur, de l’intégrité et une volonté incontournable. Cela peut aussi être plus signe d’organisation et de stabilité. Donc ça donnerais qu’après beaucoup de turbulence dans ta vie tu vas avoir un ordre qui reviendra ou qui te sera accorder. En tout cas c’est ainsi que je le verrais bien. »
Doucement tu met cote à cote les trois cartes de cette séances de spiritisme et les tapote comme pour voir si tu peux en tirer autre chose toi.
Chaque nouvel adjectif ressemble à un coup dans le ventre et me coupe le souffle. Chaque nouvelle accusation, alors qu'elle n'est que fictive, est difficile à vivre, à assumer, chaque sentiment refoulé et laissé de côté accentue ma culpabilité. Je sais très bien d'où cela vient et l'exactitude de cette carte me prend à la gorge. Ce n'est pas une si bonne idée. L'envie de fuir, le ridicule d'être ainsi mis-à-nu, critiqué alors que ça n'a rien de personnel et je me sens déjà loin, j'ai déjà envie de quitter la pièce malgré cette bonne rencontre. J'ai toujours eu du mal avec les critiques. J'ai toujours détesté ça parce que je n'y ai jamais été habitué, que l'on m'a toujours chouchouté, bien présenté, qu'on n'a jamais osé dire que les bonnes choses. Je sais très bien comment sont les choses et j'ai beau ironiser dessus, j'ai été touché par cette façon de faire, littéralement. Je n'ai pas l'habitude et je me sens frustré.
Je n'ai pas l'habitude et je me sens ridicule de mes paroles précédentes. Une mauvaise prédiction ne suffirait pas ? Quel idiot. Je me suis surestimé, j'ai pensé pouvoir ignorer ça, j'ai pensé que j'avais mûri juste en prenant conscient que j'étais une diva. Quel idiot, Finn. Je sais très bien que ce n'est pas si simple, qu'on ne change pas comme ça mais j'étais impatient. J'étais trop confiant, à la limite de l'arrogance juste du fait d'une prise de conscience soudaine. Je m'en veux parce que j'ai pris les cartes de haut, cet air que Colombe présente avec tant d'expertise et de passion. Je m'en veux parce qu'elle a raison et je ne peux que respecter son point de vue.
"C'est... exact."
Je grommelle presque et les joues chauffent, mais ce n'est rien comparé au sentiment que substitue cette honte dans l'instant. La justice. L'envie de se faire justice - et à mesure que son sourire grandit et que les compliments affluent, ce n'est pas de la joie mais une envie brûlante, une impatience, une certitude qu'elle m'a aidé à réaliser. Organisation, stabilité. Et aussitôt, je me sens confiant, mais je ne cède pas à cette même arrogance qui m'a pris de court il y a quelques instants. Je ne veux pas agir de la même façon - et je ne peux que remercier Colombe pour m'avoir accordé de son temps. Tout comme je devrais m'excuser pour ne pas l'avoir fait de mon côté, alors qu'elle détenait, dans ces simples objets, la clé de mes doutes.
"Je m'appelle Finn."
Je me lève, le visage souriant, et incline la tête doucement.
"Merci pour ton temps. Je- J'ai vraiment besoin de réfléchir à tout ça. Et je dois terminer mes révisions pour mon cours de maths. Tu m'as vraiment aidé avec tes cartes. Je le pense. Alors... j'espère te revoir très vite."
Show the futurFinn & ColombeC’est exact. Qu’importe de comment il vient de le dire, il l’a dit. Son présent lui parle et certainement son futur lui évoque aussi quelque chose. Tout mis bout à bout avec son passé qui correspondais t’apporte une certaine satisfaction. Les cartes ont vus juste. Tu lui as pourtant dit qu’il fallait faire attention, ne pas tout prendre au pied de la lettre, car tout n’est qu’interprétation personnel ensuite, cela fini de booster ton ego sur le fait que ça peut fonctionner.
Son remerciement te laisse échapper un petit rire ironique. Voilà qu’il te remercie alors que tu es celle qui devrait le faire. C’est le monde à l’envers. Comme cette rencontre. Cette discussion de base. Peut-être qu’au final la roue de la fortune que tu t’es tiré pour toi voulais dire ça. Belle image en tous les cas. Tu ramasse toute tes cartes et remet ton pendule dans ta poche. C’était amusant, mais il est vrai qu’il est temps de le laisser en paix. Le jeu est fini et tu as eu ce que tu souhaitais.
« Merci à toi. C’est ton temps que j’ai mangé a près tout. »
Il y a toi-même à faire de ton coté. Vos deux vies doivent reprendre leur chemin, lentement, mais surement. Il y a quelque chose d’attendrissant avec cet homme. Une fragilité qui te pousse à lui souhaiter que le destin soit favorable avec lui. Vraiment favorable. Tu te relèves de ta place et vérifies un peu inutilement si tu n’as rien oublié sur la table alors que ton paquet est déjà dans ta main.
« Je m’appelle Cole. Prends le temps qu’il te faut pour y réfléchir, mais j’aimerais bien qu’on en reparle plus tard. Quand tu auras fait le point et vus le temps passé un peu. Je te souhaite que le bon vent te soit favorable. »
En rangeant doucement la chaise tu tires à nouveau tes manches pour te sentir à l’aise sans bout de peau qui dépasse trop. Ses propres mots ton fait du bien. Savoir été un peu utile avec ta passion fait vraiment du bien et te réconforte dans l’idée de continuer. Pas que tu en doutais, mais des coups de pouce en avant cela fait vraiment toujours plaisir tout de même.
« Si un jour tu as besoin de plus d’aide je serais, presque, toujours disponible. »
Presque. Car personne n’est jamais vraiment disponible tout le temps et que tu as trop conscience de ça pour ne pas lui le dire. Tu ne lui parle que de voyance, mais ton invitation va plus loin. Qu’importe. Sur ses mots tu te retournes et part. 2981 12289 0