G
émissement plaintif et ce fut le premier son qu'il laissa échapper alors qu'il enfouissait son visage dans l'oreiller avec la ferme intention de se rendormir, remontant la couverture vivement au dessus de sa tête alors qu'il était persuadé que la mâtinée ne venait que de commencer - nous étions dimanche et il était approximativement quatorze heure et une fois n'est pas coutume, il dormait plus qu'il ne le fallait et peut-être aurait-il pu prolonger son sommeille si une présence à ses côtés ne l'avait tout simplement pas été ;; à ses côtés.
Il se figea un instant, les paupières résolument fermées et se questionna sur le comment du pourquoi il ne se trouvait pas actuellement dans son dortoir -- non, clairement, sans même ouvrir les yeux,
il savait qu'il n'avait pas fini dans son lit cette nuit. Faisant tourner ses méninges, il essaya de se rappeler ce qu'il avait fait la veille mais à part se voir ingurgiter une quantité d'alcool astronomique, c'était le vide complet et au lieu de se questionner plus longtemps sur
qui et sur
comment, il se décida enfin à glisser une prunelle pour écouler son regard sur l'heureuse ou l'heureux élu.
Ah.—
ah... c'est que toi. lâcha-t-il en fronçant les sourcils avant de s'enfoncer à nouveau entre les couvertures totalement désintéressé, soulagé tout de même d'avoir pas foutu n'importe quoi, mais s'il n'avait aucun souvenir, il se doutait très bien à présent comment toute cette histoire avait fini.
Mue d'un automatisme soudain, il vint poser une main sur son torse qui en vérité n'en était plus un alors qu'il sentait sa poitrine sous ses doigts --
lui devenant
elle et cette dernière soupira la mort dans l'âme en se disant qu'à moins que tu ais subitement changé d'orientation sexuelle, il avait du
switcher dans la nuit sans se rendre compte comme à son habitude ; et peut-être que le sommeille était le seul état qui ne lui permettait pas un plein contrôle de son pouvoir.
Toujours est-il que munie de sa bonne humeur habituelle au matin, elle vint reposer son regard sur ta petite personne alors qu'elle lançait un
B'jour très distingué avant de venir se pelotonner contre toi sans te demander ton avis, baillant allègrement à s'en décrocher la mâchoire avant de venir apprécier ton odeur qu'elle appréciait plus qu'elle ne l'avouerait -- et tout semblait si simple, si juste et si naturel à la fois.
Un an que ce petit manège avait commencé, un an que vous vous retrouviez pour vous enlacer de toute les façons - au début sans même vous connaître, avant qu'un lien un peu étrange, une amitié un peu bancale et peut-être anormale ne se développe entre vous à mesure que vous appreniez à vous connaître ;; et tu l'avais attrapé, alors qu'il filait entre tes doigts, s'échappait, s’enfuyait, tu l'avais retenu une fois, puis deux, puis trois et à présent il ne fuyait plus, restait, stagnait, aimait.
La vérité, la vérité c'est qu'il était venu te voir, il était venu te voir hier à ton bungalow, dérangeant la moitié de tes colocataires à n'en pas douter, il était venu, s'était immiscer dans ta chambre totalement torché, le regard torve et l'air accablé, alors qu'il semblait amusé et attristé --
j'l'aime p'tain de merde, fait l'moi oublier ooookayyy ? avait-il déclaré sans plus de cérémonie, avant que tout cela se précipite, s'agite, s'enchaîne comme à votre habitude, avant que vous ne vous retrouviez, que vous vous perdiez --
-- dans ce semblant de réalité.