Halloween Party

Deux ruptures en quelques mois, c’était trop pour ton cœur meurtri. T’avais fait la fête pour écoper, fait des rencontres qui n’étaient pas toujours positives pour toi. En vrai, tu ne te rappelais pas de la majorité de tes soirées depuis le début de septembre, de toutes ces fois où tu avais peut-être trop consommé, alcool comme drogue. T’avais chuté de haut, et encore plus quand t’as cru pouvoir t’attacher à Ezio et lui confier ton cœur, mais au final t’avais même pas eu le temps de profiter de votre relation qu’il était parti, te repoussant dans cette spirale déstabilisante qui semblait sans fin.

T’avais passé plus de temps avec Madeline dernièrement aussi, et vous aviez planifié avec grand soin votre soirée d’Halloween à venir. Depuis deux semaines, vous cachiez vos costumes assortis pour pouvoir conserver leur effet sur ceux que vous alliez croiser cette soirée-là, et autant dire que c’était un secret bien gardé. Mais ce soir, tout allait être exposé sans gêne.
Tu te doutais par contre que, si tu croisais le chemin d’Othello, celui-ci ne te laisserait pas franchir le cadre de la porte habillée de la sorte. Alors, tu risquais le tout pour le tout en enfilant ton justaucorps noir et tes longs gants de dentelle de la même couleur. Tu t’observes dans le petit miroir de ta chambre, que tu recommences tranquillement à fréquenter, en ajoutant l’auréole de plumes noires sur ta tête et en ajustant les courtes mais larges ailes d’ange sur ton dos. Ta main caresse doucement tes longs cheveux plats et s’assure qu’ils sont bien placés de chaque côté de la tête, réglant les derniers détails avant la grande sortie. Ton maquillage léger venait compléter le tout, et, satisfaite, tu glisses tes pieds dans de longues bottes de cuir noir et enfile un large imperméable sombre pour ne laisser aucune place à la suspicion. L’auréole sur ta tête serait ton déguisement si jamais Othello te posait trop de questions, et t’espérais ainsi pouvoir te débarrasser de la surveillance. Tu l’adorais, ton A, mais tu ne voulais pas être confinée au bungalow ce soir.

Tu jettes un coup d’œil dans l’entrebâillement de la porte et réalise trop tard qu’une paire d’yeux guettait ta sortie depuis un moment. Othello. Un soupir franchit tes lèvres en sentant que c’était perdu d’avance au vu de son regard. Tu tentes quand même le coup en sortant complètement de ta chambre, assez couverte pour cacher la majorité du costume, un sourire sur les lèvres.



En voyant le scepticisme dans les prunelles du blond, tu soupires, très mauvaise menteuse, mais t’as pas le temps de réagir autrement parce qu’il ouvre sèchement l’imperméable pour dévoiler ton secret de la soirée. Une bouche en o accueille son visage contrarié et tu comprends à son air que tu ne pourras pas te débarrasser de lui aussi facilement.
Un sourire hésitant s’installe sur ton visage alors que tu articules un faible « Tadaaaaaam » pour tenter de le faire rire, mais sans succès.

Alors tu sors l’artillerie lourde. Très lourde.



Remarque accompagnée par tes yeux implorants, marquant leur charme à moitié sans aucun doute. N’empêche, il gagnerait davantage à te suivre plutôt qu’à te garder dans une prison, et tu savais que s’il voyait cette éventualité, Othello la saisirait sûrement, ravi autant que toi par l’éventualité d’une bonne fête pour se changer les idées.

Allýson