Sujet: I screamed so loud. ❞ Jeu 21 Juin 2018 - 10:23
Si vous voulez réagir en dessous, trouver Phoebus inconscient, vous pouvez, juste, prévenez-moi !
feel the fear and do it anyway.
La fête de la musique. Le soleil descendait dans le ciel. C’était la fin de la journée la plus longue de l’année et comme un vieux rituel, les Hommes allaient jouer de la musique comme pour prolonger la joie de l’Été qui semble enfin pointer le bout de son nez. La matinée avait été grisonnante, comme presque tous les matins de ton long séjour à Prismver, mais le vent a poussé les nuages vers midi et la chaleur s’est faite étouffante. La fraîcheur du crépuscule est un cadeau que tu accueilles bien trop heureux Phoebus. Le quartier festif. C’est là que tu vas probablement passer ta nuit, avec des amis et tu dois récupérer Joy aussi, étrangement, tu ne veux pas y aller les mains vides… il n’y a pourtant rien de particulier à fêter entre vous deux, mais est-ce que les petites attentions et surprises sans motifs, ne sont-elles pas les meilleures ? Probablement. Tu es sortie de la ville, traversant le quarter festif qui est déjà bien animé. Tu es plutôt confiant pour cette soirée, malgré l’ombre de la silhouette d’Othello qui te poursuit depuis que tu l’as vue à l’hôpital. Il a fallu rassurer les élèves, surtout les plus jeunes et essayer de se convaincre que c’était un cas isolé, mais c’est assez compliqué pour toi qui est un grand paranoïaque. Ton instinct te crie de rester chez toi ce soir, mais tu l’ignores, tu veux croire que cela peut bien se passer, réellement. C’est une preuve de ta naïveté enfantine qui persiste. C’est ton ancien optimisme qui refait surface et met en doute ton expérience de la vie. C’est peut-être aussi, le frisson du danger. N’es-tu pas addict à l’adrénaline Phoebus ? Oh que si… Tu cueilles des fleurs. Il est vrai que tu aurais pu acheter un bouquet dans le quartier marchant, mais tu as toujours préféré les fleurs des champs. Des bleuets, des coquelicots, quelques roses sauvages d’un beau rose pâles et des épis de blé piqués par-ci par-là. Attachant le tout avec un ruban noir, tu es plutôt satisfait et tu décides de rentrer. Les lumières de la ville commencent à peine à s’allumer et la musique du quartier festif s’élève déjà dans l’air ; de plus en plus forte. Tu ne veux pas être en retard Phoebus, tu détestes cela, c’est probablement pour cela que tu t’engages dans le quartier de minuit, bien désert, mais plus pour très longtemps. Tu es presque au bout de l’allée, quand soudainement, tu t’arrêtes. Les sourcils froncés, tu te retournes. Rien. Pourtant, tu as la conviction de ne pas être seul. D’être épié, presque traqué. D’un haussement d’épaules pas très convaincu, tu reprends ta marche et tu peux distinctement voir deux silhouettes se détacher de l’ombre des murs pour te bloquer le passage. Il fait si sombre dans le quartier de minuit ; pas de lumières avant l’heure fatidique et c’est en cet instant que tu comprends : on t’a bien suivie, on t’a traqué pour t’acculer ici et Othello n’était que le premier d’une liste où tu étais visiblement le second. Tu serres le bouquet dans tes doigts avant de le lâcher. Désolé Joy… Une voix s’élève dans ton dos.
▬ Phoebus Zafón.
Il y a quelque chose dans cette voix… qui pue. Qui sent la merde si fort que ça t’en pique presque les yeux. En regardant autour de toi, tu comprends qu’ils sont un certain nombre, sans savoir combien exactement, il fait sombre… trop sombre dans cette rue. Tu as dû mal à te souvenir de ta dernière bagarre, tu devais avoir dix-sept ans et t’étais encore un E énervé avant de devenir un B bouillonnant. Tu ne sais pas du quel des deux tu as besoin aujourd’hui.
▬ C’est moi.
Tu ne te démontes pas. Deux mètres zéro un, une montagne de muscles, tu comprendrais presque pourquoi ils sont venus si nombreux.
▬ Qu’est-ce que vous voulez ? M’attaquer ? Un rire rauque t’échappe. C’est lâche de venir à… je dirais une petite vingtaine, attaquer quelqu’un dans une ruelle plongé dans le noir. On n’a visiblement pas tous de l’honneur.
C’est clair, te revoilà à dix-sept ans. Des rires s’élèvent dans la bande et tu restes un peu plus incrédule… c’était peut-être pour masquer le bruit de pas de l’un d’entre eux dans ton dos, celui qui te fait chavirer en chassant tes pieds. Tu te rattrapes surpris, mais une première série de coups pleut sur toi. Essayant de rendre tant bien que mal, quelque chose vint soudainement te piquer les yeux.
▬ C’est pas une question d’honneur, mais de te faire payer. Pour quoi ? ▬ Pour être un monstre avec un don, qui une fois privé de celui-ci, n’est plus rien !
Le goût du sang envahit ta bouche comme un poison. Qu’est-ce qu’ils racontent ces ploucs bordel ?! Tu ris jaune Phoebus à l’évocation de ton don.
▬ Vous êtes mal renseignés, je ne suis pas de ceux qui utilise leur don.
Tu comprends bien que tu vas rejoindre Othello à l’hosto ce soir, mais… t’es bien tenté d’en envoyer quelques-uns avec toi. C’est impossible de reconnaître quiconque dans cette pénombre, mais il y a des voix qui te percutent. Tu ne les connais pas personnellement, mais tu les as déjà entendus ; après tout, cela fait bien onze ans que tu vis sur cette île, presque la moitié de ta vie tu l’as passé ici, alors… Tu renvois presque chaque coup au début. C’est compliqué de viser, mais étant un demi-géant, il n’est pas compliqué pour toi d’éclater les gueules à hauteur de tes poings. Tu entends des cris et tu étouffes les tiens. En bon masochiste que tu es, la douleur n’est que secondaire. Le Phénix en toi est peut-être éteint et il n’a peut-être pas de soif de sang, mais il y a bien quelque chose qui brûle dans tes veines Phoebus ; un désir de peindre ses murs en rouge. Ils sont trop. Cela tu le savais depuis le début, mais tu n’arrêtes pas de te débattre pour autant. Vivre. Même une fois à terre, les coups éclatant ta peau, l’hémoglobine coulant dans le caniveau, tu ne saurais abandonner. Tu tousses et craches rouge. Abasourdi et la tête qui tourne, tu as l’impression d’être passé sous un camion ; ton corps hurle au secours. Les ecchymoses bourgeonnent comme les fleurs aux printemps. Fleurissant sur ta peau meurtrie. Le souffle te manque, comme si l’oxygène était parti en vacances dans la zone où tu es et pendant un instant, peut-être bien pour la première fois de ton existence, tu voudrais prendre feu. Pas forcément te transformer, mais juste t’enflammer comme si le sang qui les couvrait aurait le même effet qu’un bidon d’essence renversé. Tu es trop épuisé pour cela et puis… ils te l’ont enlevé. Tu sais ce qu’il se passe quand un pouvoir et annulé, on le sent, on le ressent et pour la première de ta vie, il te manque. Ton don te manque Phoebus.
▬ T’aurais dû partir au lieu de rester. ▬ Tsss… apprendre aux autres monstres à contrôler leur pouvoir ! ▬ Ri-di-cu-le.
Elles résonnent dans ton esprit. Incapables de savoir d’où elles viennent, tu regarde le ciel plein d’étoiles sans vraiment les voir et soudain, ta pommette craque. La peau explose et une gerbe de sang vole en l’air. Ce dernier coup t’assomme et alors qu’une voix dit quelque chose en plus, tu es incapable de l’entendre. Ton dernier souvenir, c’est le bouquet, juste à côté de ton visage. Ravagé.
Sujet: Re: I screamed so loud. ❞ Ven 22 Juin 2018 - 4:26
Screaming my heart out
ft. Phoebus
Cela faisait un moment que tu étais accoudée à ce bar, les yeux dans le vide, réfléchissant à ce qui pouvait bien retarder Phoebus de la sorte. Il était censé te rejoindre il y a de cela quinze minutes – ou plutôt vous rejoindre puisque tu étais avec quelques-uns de vos amis communs – mais tu ne voyais toujours pas sa grande silhouette dans la foule près de vous. Depuis l’attaque d’Othello, tu t’inquiètes au moindre signe suspect et le retard – bien que moindre – de ton petit ami pourtant toujours ponctuel te laisse un goût amer dans la bouche.
Un goût de bile.
Tu le sens, dans chacune des pores de ton corps, que quelque chose a dû se passer pour l’empêcher de se présenter. Quelque chose de grave. C’est une impression plus que l’élaboration d’un fait, mais t’en es tellement convaincue que tu prends congé un moment du bar bondé pour partir à la recherche de l’apprenti-professeur dans les rues du quartier. Avec un peu de chance, ce n’est qu’un retard dû aux bouchons. Mais face au désert dans les rues, tu ne peux pas douter qu’une chose terrible s’est produite pour que ton petit-ami ne soit pas encore arrivé à votre rendez-vous.
Le cœur battant la chamade, des sueurs froides coulant le long de ta nuque, tu pars à la course dans les rues en espérant croiser du regard cette tête brune qui dépasse tout le monde en géant. Après plusieurs minutes à te passer les pires scénarios dans ta tête, tu le vois finalement. Inerte. Sur le sol. Et ton monde s’effondre.
Le sang bat à tes tempes et c’est comme si tout se passait au ralenti. Ton cri d’horreur. Tes pleurs. Ta course jusqu’à son corps. Inconscient. Tuméfié. Des fleurs bleutées sur sa peau bronzée, alors que la veille c’étaient tes lèvres qui laissaient des marques aux mêmes endroits qui étaient maintenant cachés par des perles rosées. Et tes larmes coulent alors que tes doigts caressent doucement son visage, tâtent son cou pour trouver un pouls, t’assurer que tu ne l’as pas perdu pour de bon. Tu as si peur de créer davantage de douleur que tu effleures à peine sa peau chaude, ton regard caressant pour tes mains chaque parcelle de son corps, notant mentalement chaque trace d’ecchymose que tu allais devoir effacer d’un baiser plus tard, beaucoup plus tard, lorsqu’il serait traité par un spécialiste de la santé.
T’as l’impression d’étouffer dans tes larmes qui terminent leur course sur tes lèvres, que tu presses doucement contre la tignasse de Phoebus dans un signe qui vise plus à te réconforter toi que lui. Il va s’en sortir. Il n’a pas le choix. Un hoquet de douleur t’arrache un sanglot supplémentaire. Tu ne pouvais pas le voir partir, pas après tout ce que vous aviez traversé.
Alors tu cries. Tu cries si fort, Joy. Tu cries à l’aide pour sauver cet homme que tu aimes de tout ton être. Mais surtout, tu cries pour évacuer la douleur qui comprime ton cœur.
I screamed so loud they could hear me as I was tearing myself apart, suffering as much as the one who got beaten up because love gives us this power .