Par où commencer? Ouaaaaaaaaais, l'arrivée avait été intense. Trop de trucs à faire en trop peu de temps. Ce fut la journée la plus éprouvante dans la vie de Holy, qui n'était habituée ni aux déplacements, ni à l'organisation. Le décalage horaire, les valises, le trajet... elle avait été épuisée, on lui avait vampirisé toute son énergie, et elle se demandait encore comment elle avait trouvé la force de marcher. Et puis, elle avait pensé qu'en arrivant au Pensionnat, elle allai pouvoir se reposer et rattraper un peu de ses efforts insurmontables. Noooooooon, évidemment, il fallait toujours que QUELQUE CHOSE vienne la déranger lors des moments les plus éprouvants. Genre le directeur, qui tenait absolument à la recevoir, comme il le faisait avec tous les élèves. Espèce d'hypocrite, va. Elle avait été envoyée dans la PIRE classe du bahut. Évidemment qu'elle n'était pas accueillie à bras ouverts. Pas que faire partie des E ne lui déplaise: au moins, elle serait dans son élément.
Le soir elle put poser ses bagages dans sa chambre et rattraper son sommeil perdu. Putain de décalage horaire. Déjà qu'elle était pas très dynamique à la base, sa première journée de cours se résuma à: zombie. Elle ne rencontra personne de nouveau. Enfin, peut-être qu'ils avaient tenté d'établir la communication avec elle, mais elle n'avait pas été très réceptive. Le seul son qui résonnait dans ses oreilles fut celui d'un bourdonnement sourd. Et après, ce fut le manque.
Elle n'avait pas trouvé de moment pour se rouler un joint, entre son arrivée et ses premiers cours. Ce jour-là, elle décida de sécher sa matinée pour prendre un moment et se fumer un ou deux spliffs. Le balcon fut l'endroit idéal pour y procéder. Pas beaucoup d'élèves. Aucun, quand elle arriva, à vrai dire. Le vent était sec et mordant, mais tant mieux: les effets du cannabis montent deux fois plus rapidement à la tête lorsque l'on passe rapidement d'un endroit chaud à un endroit froid. Holy sortir son matériel: pour sa fume, elle était équipée comme une professionnelle. Feuilles, slims, carton à toncs, grinder... elle avait même amené son bong fétiche, qu'elle avait laissé dans sa chambre. Le bong, c'était convivial, elle aimait pas l'utiliser seule.
Elle roula un joint long et fin en un temp record, parfaitement, et l'alluma sans plus attendre. Dès sa première bouffée, la saveur de sa marijuana favorite (qu'elle avait réussi à faire passer à l'aéroport) emplit ses poumons, et elle sentit ses muscles se détendre. Elle s'appuya sur la rambarde, observant le monde enneigé, et se dit qu'elle aurait dut se couvrir ne serait-ce qu'un peu plus.
Holy finit le joint, puis entendit des pas. Elle se hâta de jeter le tonc par-dessus la rambarde. Si c'était un prof, tant pis, elle irait en colle. Sa ganja était tellement forte qu'elle sentait à trois kilomètres. Mais si c'était un élève, qui qu'il sentait l'odeur... il était hors de question qu'elle vende ou qu'elle partage. Sa fume, c'était sa fume.
★ Tu peux marcher sur mon coeur car il est à tes pieds.
Toi par contre, ça va faire pas mal de temps que t’es entrée au pensionnat maintenant. Genre quoi, quelques mois. Et vu le niveau de ta maitrise de pouvoir, tu vas y rester encore un bon bout de temps. Mais c’est pas si mal, parce que malgré l’envie intense de revoir ton père tu t’amuses ici. Evidemment, rien ne pourra remplacer ton papa-chéri que tu aimes plus que tout au monde. Ses câlins, sa façon de paniquer en te voyant t’envoler dans les airs, son air réconfortant quand tu t’étais cogné contre une vitre trop bien lavé par ses soins, son sourire enjoliveur, son courage quand il te prépare une dizaine de plats rien que pour toi. Arg, la nostalgie te secoue. Pas de panique, c’est pas comme si t’étais toute seule. Parce que maintenant y’a un tas d’autres gens qui pourront le remplacer, ou du moins combler tes manques. Comme Joshua devant qui tu devrais enfiler des culottes, Zara qui prie pour que tu crèves, Law qui en a marre de pisser en sachant que tu l’attends comme un toutou et un tas d’autres gens.
Enfin, aujourd’hui une bonne journée s’annonce. Joshua n’est pas à tes côtés ce matin, il a dû être occupé avec une autre fille. Ça te ramollit un peu parce que tu sais que t’auras rien à te mettre sous la dent du coup. Tu te lèves, et marche dans le noir total, tu sais où sont placés les meubles alors y’a pas de problème. N’oublions que tu es blonde donc tu auras tout de même le droit de te cogner une ou deux fois. Tu atteins la fenêtre et ouvres les rideaux. Pendant tout le mois d’hiver t’es pas sorti, enfin deux voir trois fois, mais sinon t’es restée sous ta couette à ronger tout ce que tu trouvais, même des trucs pas très mangeables parfois. Mais cette fois si, la couche blanchâtre que tu pouvais apercevoir en hiver depuis ta fenêtre n’était pas au rendez-vous. Non, elle a laissé place à un énorme soleil destructeur et bouillant. Et encore, ce n’était que le matin. Il fallait attendre l’après-midi pour vraiment sentir la chaleur vous étouffer. Heureusement, de rares courants d’airs pouvaient apaiser vos êtres brûlants. À peine le temps de dire string et te voilà dehors. Tes cours vêtement sont parfaits pour cette saison. Tu te précipites dehors et cours dans tous les sens à la recherche de tes amis. Amis, enfin.. Ouais, si on peut appeler ça comme ça.
VOUS ÊTES Où ?
Comme s’ils allaient te répondre. Tu vas un peu partout mais t’es vite fatiguée, et ouais c’est ça de louper un plat. Tu te diriges vers les toilettes pour une dernière tentative de « trouvage de copains avec qui jouer ». Avec un max de chance Law y est, tu ouvres la porte des toilettes des garçons et t’y rentres comme si de rien n’était, t’es vraiment culotée. Tu renifles, ça pue l’urine. C’est un peu normal, quoi. Putaing Nino, me dis pas que tu voulais reconnaitre l’urine de Law grâce à ton flair ?
Ouaf ouaf ?
Bien sur, bah oui, pourquoi pas. Tu crois que ton maitre va venir te chercher. T’es complètement tarée ma pauvre. Law doit en avoir plus que marre de tes conneries. Tu sors, toute déprimée. Personne pour savourer cette belle journée avec toi et le comble c’est que t’as le ventre vide. Rien ne vaaa. Tu zones dans un bâtiment, tu sais même pas où tu vas, tout ce que tu sais c’est que tu commences à sentir un truc. Tu avances ton nez de cochon vers le ciel et renifles à plusieurs coups en avançant en même temps. Tu peux comprendre grâce à l’odeur que ça doit pas être comestible, et si ça l’est ça doit être vraiment dégueu. Mais au point où t’en es tu y va quand même. C’est peut-être Zara qui a mit Josh sur un feu.
Tu y arrives enfin, en y entrant tu peux apercevoir une longue chevelure rougeâtre. Holy. Tes yeux écarquillés, ta face blonde enflammée par la vu d’Holy. Tu te mettrais presque à rire toute seule comme une schizophrène. Tu réussis à te maîtriser, par contre tu peux pas maîtriser ton envie de lui sauter dessus.
HOLYYYYYYYYYYYY CHERIE DE MON CŒUR
En te collant à elle tu peux reconnaitre l’odeur que tu renifles depuis tout ce temps, comme si elle venait de cette jeune rousse. Tu lui fais remarquer tout en douceur et en élégance que ça ne sent pas très bon.
Tu regardes Holy dans les yeux. Tu sens que y’a un truc qui va pas, en temps normal tu ne ferais pas attention mais là c’est Holy. Et alors Nino ? Qu’est-ce qu’il y a de spécial avec Holy, hein Nino ? Pourquoi cette jeune rousse serait une exception dans ta tête ? Tu ne veux pas le dire ? Ou alors c’est juste que t’as pas encore compris ? Ah merde, c’est juste que t’as pas compris que t’avais un petit faible pour elle. Mais étant donné que MADAME PATATE est tellement conne. Je comprends pourquoi elle n’a pas remarquée que l’amour amical est très différent que l’amour, le vrai. Ou alors c’est encore bien plus complexe que ça, peut-être que tu crois que tu es amoureuse d’elle mais c’est juste ton côté J’ADORE LES ROUX OMFG qui ressort. Bon, je suis pas prête de te comprendre petite blonde.
C’est un truc de grands, ma petite. Tu dois pas savoir.
Nino regardait Holy faire des nuages de fumée comme une gamine regardait sa grande sœur faire des bulles de savon. T’as déjà essayé de faire un truc pareil Nino ? Une fois, ouais. Dans la cabane de ton frère en haut de l’arbre, c’est d’ailleurs lui qui t’avait demandé si tu voulais essayer avec lui. Surement pour ne pas être tout seul à être défoncé en cas de repérage. Juste pour voir qu’il avait dit.T’étais pas trop attirée par ce genre de truc, aujourd’hui encore tu ne l’es pas. Bah oui, après tout, ça ne se mange pas. Tu aspires ta latte. Ton frère bouche bé te demandes comment c’était. Après un long moment à tousser tu te précipitas vers la fenêtre pour vomir. Elégant. En bref, ce n’était pas un très bon souvenir. Sans oublier la raclée que vous vous êtes prit par votre père qui curieux d’entendre sa fille vomir, monta à votre cabane. Tu te souviens, ton père a été très sérieux à ce sujet. Il ne voulait absolument pas vous laisser tomber dans ce piège sans fin, et encore moins à votre âge. Dîtes-moi, comment vous voulez mourir ? Tu te souviens de cette question, ton frère a repondu instinctivement qu’il voulait mourir en protégeant un être cher à ses yeux. Pas mal, beaucoup de monde réponde ça. Mais toi t’avais dit autre chose, je cite « J’veux pas mourir, c’est nul après.» Sans commentaire.
Au fond, ça t’énerve un peu qu’Holy fume. Parce que malgré le peu de cervelle que tu as, tu te soucies de sa santé. De toute façon, Holy est bien bieeeen plus mature que toi. Et tu ne saurais quoi dire pour lui faire la leçon et l’empêcher de fumer. C’est peine perdue. Tu tenteras peut-être quelque chose, plus tard.
Et toi ma p’tite Nino, pourquoi t’es pas en cours ?
C’est vrai ça, qu’est-ce que tu fous là ? C’est surement pour ça que t’avais trouvée personne. Ils sont tous en cours, idiote. Et toi t’es là, en train de papoter avec une rousse déglinguée qui fume à en crever. Bravo la jeunesse. Tu souris calmement et regardes autour de toi.
Tu la vois rougir, comme embarrassée. Embarrassée par ton regard. Elle soupire. Tout l’univers pourrait croire que Nino ferait la morale à Holy. Mais malgré sa petite envie enfouit au fond d’elle, elle ne le fit pas. Nino , envahissante ? Evidemment. C’est peut-être du à sa peur d’être oublier. Ou simplement à son envie de rester avec ceux qu’elle aime. Elle peut parfois être lourde à suivre les gens mais vous lui pardonnerez parce qu’on ne peut pas en vouloir à un petit toutou tel qu’elle. Enfin bon. Tu pouvais sentir le poids du bras à Holy sur tes épaules. Elle t’ébouriffe les cheveux, sans t’en rendre compte tu te mets à rougir. Pour aucune raison visible, tout le monde t’ébouriffe les cheveux. Tu regardes Holy de nouveau, puis là, elle te fout le coup de grâce.
Bah tu sais quoi? Moi aussi j’ai faim. Viens, on va attraper quelque chose à manger à ville, je t’offre un truc. Tu voudrais aller quelque part en particulier, ma p’tite Nino?
HOLY.T’ES.PARFAITE. Calmos Nino, ne lui saute pas dessus juste parce qu’elle t’offre à manger. Enfin, c’est vrai que tu le fais avec Elissy. Mais c’est pas la même chose, pas le même genre de fille, pas les mêmes sentiments. Allez, retiens-toi. Bon, de toute façon c’est comme si je parlais à un mur alors fais comme tu le sens. smack. Quoi ? « Smack » ? Qu’un simple « smack » ?! Mais Nino, les smacks t’en fait à tout le monde. Si t’en fais un à Holy comme t’en fait un à Zara, elle ne va pas comprendre qu’elle est spéciale. T’aurais pu avoir le courage de l’embrasser. Et même de mettre la langue-dieu seul sait à quel point tu aimes mettre la langue-. Enfin, faire un truc un peu moins commun. Elle va surement rire et passer à autre chose. Elle va faire comme si de rien était comme tout le monde fait. C’est vraiment ça que tu veux ? Qu’elle ne se rende compte de rien ? Non. Bah, essaie autre chose, alors.
Tu peux toujours tenter de lui parler, parce que les gestes c’est surement un peu trop brusque pour déclarer son amour. Même si t’es pas trop forte dans le domaine de « savoir parler aux gens », tu peux essayer. T’as rien à perdre. Tu te mets devant elle, en prenant sa main. Puis d’un coup, tu poses un genou à terre. Wow, tu fais quoi là ? Non, déconne pas Nino, fais pas ça.
Holy. Tu veux bien m’épouser ?
Oh seigneur. Tu ne sais même pas ce que représente le mariage, bordel. Et puis, t’as même pas l’âge de te marier, ni la cervelle et l’argent pour assumer un tel événement. T'as même pas de bague. Pourvu qu’Holy ne fasse pas d’erreur en acceptant. Il fallait simplement lui avouer que tu l’aimes un peu plus que les autres, pas que tu voulais l’épouser. Je ne trouve pas de logique qui pourrait m’expliquer pourquoi t’es aussi conne. Enfin, tout le monde peut déclarer sa flemme, et toi tu tournes autour du pot. Tu veux pas réessayer ? Allez, cette fois tu lui dis juste ce que t’as sur le cœur. Calmement, normalement.
Tu sais, je t’aime plus que les patates.
J’abandonne.
Enfin, non ! Je t’aime tout court. Enfin, tu sais le papa quand il aime la maman, et bah c’est pareil pour moi. Mais. Comme si je. Je suis amoureuse de toi. Je crois.
Bon , c’est vrai que malgré son manque de tact, elle est sincère.
Au lieu de te sentir mal, de te poser des questions ou même de regretter ce que tu viens de faire tu te mets à lâcher un petit rire de conne. Le genre de rire qui te fait perdre tout crédibilité. Pourtant, t’étais vraiment sérieuse. Tu avais quelques sentiments pour Holy, certes pas très développés, mais ils étaient là. Tu voyais les yeux d’Holy qui étaient grands ouverts. C’était une vision assez fun de cette rousse. Tu tentes de garder ton sérieux pour qu’elle comprenne que c’est pour de vrai.
Wow, Ninette. Je pense qu'on va pas trop se hâter quand même. Moi aussi je t'aime plus que les patates.
Ça te touche énormément ce qu’elle vient de dire. C’est vrai quoi, tout le monde pourrait penser que c’est ridicule ce qu’elle vient de dire, tout le monde pourrait penser que cette phrase n’est qu’une phrase lancée en l’air comme tant d’autres. Mais pour Nino, c’était beaucoup. Ça voulait dire qu’elle n’était pas seule, qu’elle avait au moins une personne qui l’aime. Non pas aimer par amour, mais juste affectueusement. Elle en prit conscience, surtout que pour elle, les patates représentaient l’une des choses qu’elle aime le plus au monde.
Nino... moi je t'aime beaucoup beaucoup. Mais, j'ai déjà quelqu'un qui m'aime comme le Papa aime la Maman. Et moi, je l'aime comme la Maman aime le Papa. Même si on est pas prêts de faire des bébés.
Pas la peine de paniquer ou d’avoir des remords Holy. En fait, c’est presque une chance que tu refuses ça. Car sinon, bon vous vous ne serez surement pas mariés, mais vous sortirez ensemble. Mais au fond, comment Nino aime ? Nino aime, mais elle aime beaucoup d’autres choses avec plus d’amour. Si quelqu’un lui avait demandé de rompre avec Holy en échange d’une cargaison d’os et de patates, elle aurait surement accepté de rompre juste sur un coup de tête. Et puis, peut-être qu’elle aime Holy, mais elle aime beaucoup d’autres personnes. Nino ne sait pas la différence entre une bise et un baiser. Elle embrasse tout ce qu’elle voit, alors il y aurait intérêt qu’Holy ne soit pas jalouse. Heureusement que la jeune rousse n’a pas fait cette erreur. L’erreur de sortir avec une enfant.
Malgré tout, t’as quand même un petit pincement au cœur, hein Nino ? Ce n’est pas une énorme déchirure ou n’importe quoi d’autres, non, c’est juste un pincement au cœur. Bah oui quand même, ça ne fait pas rien de se faire prendre son coup de cœur. Après ces phrases, la blondinette regardait son amie avec l’air de vouloir dire tant pis. Suite à ça, elle eut une petite réflexion de 20 secondes.
Tu me veux bien comme chiot alors ?
Juste après avoir prononcé le dernier mot tu te remémores une autre question. Moi aussi j’ai faim. Viens, on va attraper quelque chose à manger à ville, je t’offre un truc. Tu voudrais aller quelque part en particulier, ma p’tite Nino? MAIS CARREMENT OUAIS ! Oui bon, c’est bien beau de le penser mais faudrait peut-être le lui dire. C’est pas moi qui t’ai posé la question, c’est Holy.
AU MCDO ! La phrase en entière, c’est trop demandé ? JE VEUX ALLER MANGER UN TRUC AU MCDO !
Tu sautes sur tes jambes et t’agites dans tous les sens, à croire que t’as déjà oublié la proposition de tout à l’heure. T’es vraiment chelou.