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 || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us

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MessageSujet: || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us   || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us 1400359500-clockDim 13 Jan 2013 - 0:22
voltaire & skygge


Tu te demandes parfois comment t’as pu en arriver là. Tu erres depuis quelques heures dans les couloirs, tentant vainement de trouver ce que tu cherches. Ton sens de l’orientation n’a jamais été parfait, et lorsque tu te trouves dans un bâtiment avec des dizaines de couloirs à différents étages, ça devient un véritable labyrinthe. Tu savais que tu aurais dû suivre ce lézard. T’aurais été sûr d’arriver à bon port et rapidement. Sauf que ces fameux lézards sont rapides. Tu soupires, continuant à avancer au hasard, les mains dans les poches. Pourquoi toi, sérieusement ?

Tranquillement allongé sur le toit, somnolant comme toujours, il avait fallu que ton sommeil soit brisé par un message. Un lézard rapide, furtif, que tu n’as pas pu identifier. Juste ressenti en raisons de ses mouvements. De là à dire à qui il appartient… enfin, tu n’aurais pas tardé à le savoir en lisant le message laissé prêt de toi. Tu t’étais redressé en grommelant et en baillant. A croire que tu ne dors jamais la nuit. Un appel au secours. C’était ça, pour résumé. Et ce message était celui de Voltaire. T’avais beugué un moment, te demandant si c’était une blague. T’as même relu le message deux fois avant de percuter. Puis tu t’es levé, sans prendre la peine de répondre, et tu t’es lancé tête baissée à la recherche de la jeune fille.

Peut-être qu’elle le sait. Peut-être que non. Mais Voltaire, c’est comme une petite sœur pour toi. T’es un peu frère poule et t’aimes bien veiller sur elle, la protéger. Sans pour autant la coller H24. Tu la vois comme une fille timide. Qui fuit par peur. Qui se cache pour échapper aux gens. Tu te demandes toujours pourquoi, ce jour-là, c’est toi qu’elle a choisi. Parce que tu es grand ? Il y a d’autres personnes plus grandes que toi. Certes, 1m92 c’est déjà bien grand, mais qu’importe. Elle aurait pu se planquer dans un placard, sous son lit, dans un arbre. Non, c’est dans ton dos qu’elle est venue se planquer. Personne n’est jamais venu l’y chercher d’ailleurs. Ça non plus, t’as jamais vraiment compris.

Toujours est-il que, pour que Voltaire te somme de venir la rejoindre, c’est qu’il y a quelque chose qui s’est produit. Tu soupires en imaginant la cause de tout ça. C’est généralement toujours le même scénario. Mais… quand elle t’appelle, tu peux pas vraiment l’ignorer. Tu as l’habitude, à présent, de lui servir de chevalier servant. Enfin, plutôt de bouclier anti-socialisation. Voltaire c’est un peu un poussin. Elle te suit pour rester planquer derrière toi le temps qu’il faudra. Et elle squatte ton lit quand elle arrive pas à dormir. Comme si t’étais une peluche. Franchement. Où va le monde ? Mais tu t’y es habitué à ce petit quotidien.

Tu grimpes les escaliers, ne te fiant plus qu’à ton instinct désormais. Tu te demandes où tu irais te cacher si tu étais une fille avec des cheveux roses et un penchant pour l’option fuite. T’es pas vraiment du genre à questionner les autres élèves pour savoir s’ils n’ont pas aperçu une fille correspondant à la description de ta pseudo petite sœur. Tu préfères te débrouiller. Tu atterris au second étage du pensionnat. Là où règne les rois du je m’en foutisme. T’aurais pu y aller quand on y pense. Bref.

Tu jettes un œil dans la salle de cours, si on peut appeler ça comme ça, de la classe E. Sans résultat. Après tout, tu te doutais bien que Voltaire n’était pas suicidaire à ce point. Tu continues à avancer, guettant autour de toi sans te soucier des quelques regards se retournant sur ton passage. N’ont-ils jamais vu de métisse dans ce pensionnat ? Tu soupires et te masses la nuque. T’as jamais été doué à cache-cache de toute façon.

Puis, à quelques mètres, sur ta droite, tu aperçois une tête rose. Recroquevillée sur elle-même, seule. Tu secoues légèrement la tête et tu t’approches, sans faire de bruit. Il n’y a que vous. Tu t’accroupis en face d’elle et lui donne un léger coup sur la tête.

▬ Laisse-moi deviner. Tu t’es encore fait pincée à observer je ne sais qui, pas vrai ? Tu marques une courte pause. Que puis-je pour toi, p’tite tête ?

Toi, tu vas encore te retrouver à la porter sur ton dos ou à la trainer derrière toi en la tenant par la main. Ce serait pas la première fois. Ou auras-tu droit à un câlin ? Elle peut te sauter dessus et te faire un câlin. Histoire que tu puisses pas te moquer d’elle. Vu qu’elle doit savoir que ce genre de choses te gêne. Enfin, tout ceci n’est que supposition.


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MessageSujet: Re: || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us   || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us 1400359500-clockDim 13 Jan 2013 - 20:48







Voltaire et Skygge




Je courrais à en perdre haleine, montant les marches avec vivacité. Ma main parcourait la rambarde et s'agrippait à elle de temps à autre pour me tirer vers l'avant. Je traversai par la suite le couloir à tout allure, slalomant entre les E présents. Car oui, j'étais partie me réfugier à leur étage, étant donné que je fuyais un A. Je m'arrêtai au beau milieu du corridor, essoufflée. J'étais persuadée qu'une seconde de plus à courir me serait fatale. J'étais penchée en avant, mes paumes posées sur mes genoux dans le but de me soutenir dans cette position. Je reprenais difficilement mon souffle, les yeux clos. Je n'étais vraiment pas sportive, à l'inverse de Jude qui n'avait eu aucun mal à me rattraper. Je rouvris un œil. Il était en pleine forme. Saloperie. Je me redressai alors fièrement et titubai vers le balcon. J'étais sans aucun doute la seule étudiante de cet établissement à pouvoir être dans cet état après seulement dix minutes de course. Une fois à l'extérieur, je me laissai tomber contre le mur. Le reptile qui me servait de lézard de compagnie ne tarda pas à me rejoindre et s'installa sur mes chaussures. Cependant je ne lui laissai pas le temps de se reposer. Je m'emparai d'un stylo et d'un bout de papier tout juste sortis de mon sac et n'y rédigeai pas plus d'une phrase avant de lui tendre. Il comprit de suite et fila avec mon message. Jude pouvait m'être très utile dans ces moments là. J'avais besoin que Sky' soit là, et il le savait. C'était ma meilleure cachette, majoritairement pour sa taille de géant. Il a beau avoir dix huit ans, ça ne justifie pas ses cent quatre-vingt-douze centimètres qui, malgré tout, me sont plutôt avantageux. Si l'on exclue ces durs moments où je me retrouve face à lui. Des talons de dix centimètres ne seraient même pas suffisants. Et pourtant, on ne peut pas me qualifier de naine, cent soixante-dix centimètres, c'est respectable tout de même.

Je poussai un long soupire et ramenai mes jambes contre ma poitrine. Je ne me sentais vraiment pas en sécurité. Le type de tout à l'heure était peut-être agressif. Qui sait, si je n'ai aucunes justifications à lui donner, il s'en prendra peut-être à moi. Il usera de son don et m'enverra à l’hôpital. Après tout, il en a largement les moyens. N'oublions pas qu'il est en A. Si ça se trouve, il peut tout voir. Et donc il me verrait, en ce moment même. Et il n'aurait aucun mal à me retrouver. Quelle idée de me cacher au deuxième étage aussi, c'est le plus accessible. Bien que ce soit celui des E, ça reste le plus accessible. ... Je suis stupide ma parole. J'aurais dû m'enfuir loin, très loin. Je regrettais amèrement mon choix. Mais, à présent, il était trop tard. Si je changeais d'emplacement, Jude ne me retrouverait pas, et donc Skygge non plus. C'était la fin de ma triste existence qui s'annonçait. Mal à l'aise, je tournai la tête vers les vitres qui me séparaient du couloir et vit alors que quelqu'un me fixer. Ce n'était ni Skygge, ni le mec que j'ai stalké plus tôt. Ce n'était donc ni une bonne nouvelle, ni une mauvaise. C'était juste un élève. Qui m'observait avec insistance. ... Maintenant je sais ce que ça fait d'avoir un regard fixé sur soi -bien que ça ne changera en rien mes habitudes-. Je détournai aussitôt mon regard du sien et me recroquevillai sur moi-même. Je ne pouvais qu'attendre.

Bien plus tard, un objet non identifié percuta le sommet de mon crâne. Je relevai immédiatement la tête et croisai le regard de Skygge. Je crois ne jamais avoir été aussi heureuse de le voir. Je crois ne jamais avoir été heureuse de le voir avant cet instant précis, plutôt. Malgré moi, je souris. J'étais si soulagée d'être en sa compagnie, à présent je n'avais plus à m'inquiéter. Il était tellement imposant, on ne pouvait que se sentir en sécurité avec lui. Du moins, s'il était de notre côté. L'inverse serait fort inquiétant.

« Laisse-moi deviner. Tu t’es encore fait pincée à observer je ne sais qui, pas vrai? Que puis-je pour toi, p’tite tête? »

Le pire était qu'il avait raison. J'aurais voulu lui dire que ce n'était pas ça et que j'avais juste envie de jouer à cache-cache mais, pour ma sécurité, je n'en fis rien. Je me contentai d'un grognement traduisant mon mécontentement. P'tite tête. Étrangement, je n'aimais vraiment pas ce surnom. Et encore moins venant de lui. Je me frottai le crâne en faisant la moue, mon regard se détournant du sien.

« On peut dire ça comme ça... » Je lui jetai un coup d’œil. « Et bien... Il te suffit de me planquer un temps. Juste au cas où. Mais bon, je suis sûre que tu es ravie de me rendre ce service. »

Je me doutais bien que ça devait le faire chier de toujours m'escorter lorsque je me faisais repérer par ma victime. Mais, à vrai dire, ça ne me gênait pas plus que ça. Ça ne me gênait pas du tout, même. C'était donnant-donnant, parce qu'il n'est pas parfait non plus. Je lui adressai alors mon plus beau sourire avant de me relever. ... Et de lui tapoter la tête. Je ne pouvais pas faire autrement. Pour une fois que son crâne était à portée de main, comment résister à cette folle envie de me montrer supérieure. Évidemment, je savais que mon acte ne serait pas sans conséquence, mais pour le coup, je n'en avais strictement rien à faire. Si je le pouvais, je nous prendrais en vidéo. Si je le pouvais. Au lieu de ça, je m'éloignai de lui. Histoire qu'il ne me fasse pas de coup foireux. Mais alors que je guettais ses moindres faits et gestes, un détail attira mon attention. Jude. Il n'était pas là.

« Où est Jude? » Je scrutai les alentours, perplexe. Il ne se serait même pas donné la peine de me rejoindre? Quel traître, ce lézard. A moins que... « Ok Sky'. Rends le moi. Je sais qu'il fait chier, mais rends le moi. »

Je ne pouvais que le soupçonner de l'avoir pris en otage. Je savais pertinemment qu'entre eux, c'était pas l'amour fou. Quand j'y repense, c'est assez étrange de savoir que mon colocataire et mon lézard sont en guerre... Vraiment étrange.


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MessageSujet: Re: || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us   || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us 1400359500-clockDim 20 Jan 2013 - 18:05
voltaire & skygge


Elle détourne son regard du tien, comme si elle avait un peu honte. Ou par gêne. Tu ne sais pas trop. T’as jamais vraiment été doué pour comprendre les sentiments des autres. T’es misanthrope à la base. Donc le social, c’est pas vraiment ton fort. Tu esquisses un semblant de sourire lorsqu’elle émet un grognement. Elle n’aime pas quand tu la surnommes ainsi, bien que ce n’est pas le surnom que tu emplois le plus souvent.

▬ On peut dire ça comme ça... Elle te regarde. Eh bien… Il te suffit de me planquer un temps. Juste au cas où. Mais bon, je suis sûre que tu es ravi de me rendre ce service.

Tu lèves les yeux au ciel, secouant légèrement la tête. C’est vrai que ce genre de choses n’est pas tellement ta tasse de thé. Mais pour elle, t’es capable de tellement de choses. T’es prêt à te dresser entre elle et un prof, prêt à mettre ta santé et sécurité en jeu, juste pour elle. Parce que tu peux pas faire autrement, tu l’aimes énormément cette petite. Tu veux pas lui dire, mais, elle doit le sentir au fond d’elle. Sinon ce n’est pas toi qu’elle appellerait à chaque fois. Pas vrai ?

Elle se redresse avant toi, et avant tu n’en fasses de même, elle te tapote la tête. Tu arques un sourcil, surpris. C’est quoi ça ? Tu te lèves, la toisant ensuite du haut de ton mètre quatre-vingt douze, une main dans la poche. C’est rare qu’on te fasse ça. Juste parce que t’es trop grand en fait. Donc forcément, ça te surprend. Tu poses ta main sur sa tête et ébouriffe ses fins cheveux rougeâtres de façon chaotique, un demi sourire aux lèvres. Elle est particulière. Pas comme toutes les autres. Et c’est sans doute ce que tu aimes le plus chez elle. Son naturel, tantôt un peu timide, tantôt boudeuse. C’est alors qu’elle semble réaliser quelque chose.

▬ Où est Jude ?
▬ Hm ?

Elle regarde autour d’elle pendant que tu percutes de quoi elle parle. Son lézard. Tu regardes vaguement par terre, pas tellement soucieux de ce qu’à pu devenir la bestiole. T’as voulu le suivre pour rejoindre Voltaire, mais il va tellement vite qu’il t’a semé en route. Donc pour le reste hein… C’est alors que Voltaire plante son regard bleuté dans le tien. Quoi ?

▬ Ok Sky'. Rends le moi. Je sais qu'il fait chier, mais rends le moi.
▬ …t’es en train de m’accuser d’avoir planqué ton lézard de malheur là ?

C’est vrai que tu pourrais être le suspect parfait. Tu l’aimes pas son lézard. Chiant. Le mot est presque faible. Ce maudit reptile est un emmerdeur à ses heures pleines. Son rire de têtard atrophié est horriblement énervant. Et il s’en sert pour vous réveiller le matin. Mais merde quoi. Tu peux pas l’encadrer ce truc. Tu le balancerais contre les murs si ça tenait qu’à toi. Qu’il disparaisse te ferait le plus grand bien. Mais bon. Voltaire en a besoin aussi quoi.

▬ Je l’ai pas ton lézard. Et je te cache pas que sa disparition me remplit de joie, dis-tu sans pour autant sourire.

Tu soupires et commences à te diriger vers la rambarde du balcon sur laquelle tu grimpes, pas vraiment perturbé par la hauteur. T’as pas le vertige, donc tu t’en fous. Et même si tu tombais, tu pourrais te rattraper. Ou pas. Mais ça aussi, tu t’en fous. Tu inspectes plus ou moins le balcon, à la recherche d’une possible forme lézardesque. Mais rien. En même temps, un lézard avec des couleurs aussi vomissantes, c’est pas évident à trouver sous un soleil. Tu t’accroupis sur la rambarde, fixant Voltaire, devant toi.

▬ Je pense pas qu’il soit perdu. C’est pas la première fois qu’il se planque.

Tu poses ton bras sur ton genou, pliant ton autre bras afin d’appuyer ta joue contre ton poing fermé. Tu ne la quittes pas un seul instant des yeux. T’as jamais vraiment compris pourquoi elle stalkait les gens sans oser les approcher. Pourquoi elle fuyait quand ils voulaient lui parler. Pourquoi, avec toi, elle te regarde droit dans les yeux. Pourquoi, avec toi, elle te parle, se lâche. Parce que c’est plus facile ? Non. Les autres n’osent bien souvent pas venir te parler, par peur. Alors pourquoi, elle qui a peur d’aller vers les autres, vient-elle vers toi ? Interrogation sans réponse. Question que tu ne lui poseras pas.

Parce que tu n’aimes pas qu’on te pose des questions sur toi, sur ce que tu aimes, ou pourquoi tu agis comme tu le fais, par exemple. Alors ce n’est pas toi qui va lui demander ce genre de choses. Ses raisons ne te regardent pas. Et tu n’as pas à t’en mêler. Si elle a envie de t’en faire part, elle le fera. Tu ne bouges donc pas d’un chouïa, tes yeux ancrés aux siens. Qui était la victime aujourd’hui ? Un féroce garçon en classe E ? Ou un prétentieux de chez les A ? Ouais, t’as franchement pas d’estime pour les autres hein. Con d’asocial va. Tu sautes de la rambarde et fourre tes mains dans les poches, bâillant.

▬ J’ai faim, dis-tu, comme si elle allait te sortir à bouffer, là, sous tes yeux. Mais t’espères quand même. Au cas où. Tu voudrais pas te réfugier dans la cuisine la prochaine fois ?


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MessageSujet: Re: || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us   || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us 1400359500-clockDim 10 Mar 2013 - 15:23







Voltaire et Skygge




Je plissai les yeux en attente d'une réponse, suspicieuse. Je ne pouvais que me méfier de lui, sur ce point. Lorsque cela concernait Jude, je ne lui faisais pas confiance. Bien que, dans d'autres circonstances, c'était tout l'inverse. À vrai dire, Skygge était l'une des rares personnes sur qui je ne me posais aucune question en temps réel. L'une des rares personnes qui peut me surprendre s'il venait à me faire un coup bas. Cependant, je sais qu'il ne le fera jamais. Malgré son air malveillant, ça reste un type bien. Si l'on exclue ses idées d'assassinats morbides dont la victime n'était autre que mon lézard. Bref, j'avais vraiment de quoi me méfier. Qui sait quelles horreurs il serait capable de lui infliger. J'étais certaine que jeter Jude dans les toilettes et tirer la chasse pour lui était un acte tout à fait banal. Et j'espérais sincèrement être juste débordante d'imagination, et non pas m'être visualisé à l'instant ce qu'il s'était passé en réalité. Si j'avais vu juste, je n'aurais d'autre choix que d'aller le chercher... Dans les égouts. Tant pis, je forcerais Skygge à m'accompagner. Et à me servir de moyen de transport. Bien, au moins, je savais quoi faire dans le pire des cas -enfin, ça restait moins grave que s'il avait mît ses menaces à exécution-.

« T'es en train de m’accuser d’avoir planqué ton lézard de malheur là? »

J'arquai un sourcil. Cette question introduirait-elle des aveux ou bien des protestations? ... Des protestations, sans doute. Impossible qu'il me le rende aussi facilement. Sa vengeance était bien trop importante à ses yeux. J'en étais quasiment persuadée. Mais, malgré tout, au fond de moi, j'espérais qu'il fasse preuve de bon sens. Me le dire directement nous ferait gagner du temps à tout deux. Parce qu'après tout, il était plus qu'évident que j'aurais le dernier mot, il était donc inutile de tourner autour du pot. Aussi, j'attendis patiemment la suite.

« Je l’ai pas ton lézard. Et je te cache pas que sa disparition me remplit de joie. »

Je levai les sourcils d'un air blasé dans un léger mouvement de tête. Je ne m'en réjouissais pas tant, de mon côté -niveau expression faciale, il n'avait pas l'air plus emballé que moi, soit dit en passant-. Dans un soupire, je passai ma main droite dans ma fine chevelure, détachant mon regard de mon interlocuteur quelques secondes. Je ne savais que faire. À part jouer à "la chasse au trésor". Sans indices, très certainement. Je reportai mon attention sur le suspect sans grande motivation et... Il avait disparu. Tout d'abord bouche bée, j'observai les alentours et le repérai, debout sur la rambarde du balcon. Quelle insouciance. S'il tombait, il ferait quoi, hein? Ce serait à moi de le rattraper. Et qu'est-ce qui se passerait? Il m'entraînerait dans sa chute -c'est un géant après tout, il est bien trop lourd pour moi-. J'en concluais qu'il me mettait indirectement en danger. Et ça, c'était inacceptable. Aussi, je m'approchai de lui d'un pas furtif.

« Je pense pas qu’il soit perdu. C’est pas la première fois qu’il se planque. »

Je profitai du fait qu'il se soit accroupi pour claquer ma main contre l'arrière de son crâne. Presque aussitôt, j'empoignai son haut. S'il venait à perdre l'équilibre, ça pourrait être dramatique. Dans un marmonnement sans réelle signification, je lui jetai un regard plein de reproches.

« T'expose pas au danger inutilement. Je te signale que, par la même occasion, tu me mets en danger. Puisqu'il n'y aura que moi pour te rattraper et... Bref. Abruti. » Je croisai les bras en soupirant, exaspérée. « En ce qui concerne Jude, j'espère pour toi que tu ne me mens pas. Dans le cas contraire, je te ferais bouffer ton lézard. Sans même que tu t'en aperçoives. »

Il suffirait de faire un trou dans un muffin et d'y fourrer les restes du reptile. C'est assez tordu, mais qu'importe. Je m'adossai à la rambarde, nettement plus détendue qu'auparavant. J'en oubliais presque mon poursuivant. Je me fichais bien de son emplacement à présent. J'étais persuadée qu'il n'oserait même pas nous rejoindre. Un sourire empli de satisfaction étira mes lèvres tandis que Skygge descendait de son perchoir. Il était temps. Je le suivis du regard sans que ma tête ne suive le mouvement, parfaitement immobile. Lorsqu'il déclara avoir faim, je ne pu retenir un soupire de désespoir. D'une part parce qu'il ne semblait rien trouver de mieux à dire et d'autre part parce que... J'avais faim, moi aussi. Et me le rappeler suffisait à éveiller mon estomac qui cria famine presque aussitôt. L'instant d'après, je pestais à tord et à travers.

« Tu voudrais pas te réfugier dans la cuisine la prochaine fois ? »

Je me tournai vers lui, éberluée. Moi, dans la cuisine de mon plein gré? Jamais. Je ne paniquerais que d'avantage là-dedans. C'était une pièce maudite dans laquelle restait le plus souvent le monstre. La fausse gentille de Prismver. La cuisinière. Celle qui te sourit pour l'instant mais qui, un jour, t'explosera au nez. Je pris appuie sur la rambarde qui me servait précédemment de support et me soulevai, m'asseillant confortablement sur cette dernière. C'était bien moins risqué que d'y être debout, et puis Skygge, lui, n'aurait aucun mal à me rattraper et à me ramener sur le balcon.

« Jamais, je préférerais crever plutôt que d'y entrer. Si tu veux t'y rendre, c'est sans moi. » Je plissai les yeux en me penchant vers lui et, curieuse, lui demandai dans un murmure : « Elle te fait pas flipper toi, la cuisinière? À toujours être de bonne humeur, c'est louche... »

Une fois ma question posée, je me redressai, ma tête basculant vers le paysage qui s'offrait à moi sur ma droite. Tandis que ma main gauche tenait fermement la rambarde, l'autre se tendit face au ciel, laissant place à une justification dont je n'aurais pu me passer.

« Après tout, on ne peut pas rester calme en toutes circonstances. C'est juste impossible. Or, je ne l'ai encore jamais vu énervée. » Je lui jetai un regard menaçant. « Et ne me dis pas que je suis parano. C'est vrai. C'est pas normal. »

S'il y avait bien une chose que je détestais entendre à mon intention, c'était "t'es complètement parano". Quand bien même se serait vrai, on pourrait avoir le tact de ne pas me le faire remarquer. Je suis juste prudente. Ce n'est pas de ma faute si, moi, je me soucie des conséquences. Toute personne censée trouverait ça étrange, et non pas l'inverse. Le problème ne vient pas de moi. C'est eux qui sont trop naïfs. Voilà, c'est eux. Dans un nouveau soupire -je soupire anormalement souvent en sa présence-, je balançai mes jambes comme une fillette, tournant mon regard vers les vitres qui laisser entrevoir l'étage des E. Au final, j'étais tranquille. Le A n'attendait tout de même pas que Skygge parte pour se jeter sur moi. ... Si? Cette hypothèse me fit froncer les sourcils. Je n'y avais pas songé, à ça. Les A étaient lâches et tordus après tout. C'était un regroupement de petits et grands Alvin. Avec quelques exceptions -comme Lemon-. Nullement rassurée par cette supposition, je sautai de la rambarde et m'approchai des vitres. Sans grande discrétion, j'analysai les couloirs en pleine concentration. Pas de A en vue. Mais qui sait. Ce fourbe se planquait peut-être -oui il n'avait rien de mieux à faire que de me traquer-. Aussi, je tournai la tête vers Skygge, déterminée.

« Tu m'escorteras après. Je suis sûre que ce A est un réel psychopathe et qu'il m'attend. »




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MessageSujet: Re: || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us   || I was thinking 'bout you, thinking 'bout me, thinking 'bout us 1400359500-clockSam 27 Avr 2013 - 17:50


VOLTAIRE & SKYGGE

a sister and her big brother

Elle s’approche de moi, je la laisse faire. Je devine la claque derrière ma tête mais la laisse s’exécuter. Avec sa force de peluche, elle ne me fera jamais grand mal. Je lui adresse un sourire amusé. Elle sait bien que j’avais deviné ce qu’elle allait faire. Et elle s’inquiétait ? Tiens donc. Voilà qui est étonnant. C’est pas tellement son genre. Mais bon, on va pas lui reprocher. Pour une fois qu’elle se soucie de mon bien-être. Pas que je courrais un danger, mais bon. Elle est adorable. Agrippant mon haut entre ses fins doigts, elle me fait descendre de mon perchoir. Sérieusement, comment voulez-vous ne pas rire ? La voilà qui me sermonne.

▬ T'exposes pas au danger inutilement. Je te signale que, par la même occasion, tu me mets en danger. Puisqu'il n'y aura que moi pour te rattraper et... Bref. Abruti. Elle croise les bras. En ce qui concerne Jude, j'espère pour toi que tu ne me mens pas. Dans le cas contraire, je te ferais bouffer ton lézard. Sans même que tu t'en aperçoives.

Je ris. Parce que je ne peux vraiment pas me retenir ni réagir autrement. Je n’aurais couru aucun danger, sincèrement. Je me serais rattrapé à la rambarde et je me serais hissé pour remonter, tout simplement. Sa naïveté est tellement hilarante et adorable. J’écrase ma main sur sa tête, frictionnant ses beaux cheveux, mon autre main dans ma poche de pantalon.

▬ T’as vraiment un don pour me faire rire, Voltaire. Le jour où tu réussiras à mettre la main sur Léo’, je serais devenu quelqu’un d’important. Comme un ministre quoi.

Léo’ est un professionnel pour être introuvable quand on a besoin de lui. Enfin… en ce qui me concerne, j’ai jamais eu de soucis à le trouver. Mais il apprécie pas tellement d’être la cible de vengeances ou autres choses. Il emmerde personne, il les fuit. Gros asocial de lézard va. Son ventre crie famine au moment où je manifeste mon envie de manger. Je hausse un sourcil et émets un ricanement purement moqueur. J’aime l’emmerder, c’est assez jouissif comme activité. Elle grimpe alors sur la rambarde et s’y accroupit avant de s’asseoir. Mes sens se mettent en alerte. Elle est tellement maladroite qu’elle serait capable de tomber en arrière et de se fracasser le crâne contre le tapis d’herbe. Je m’approche et pose mes mains sur la pierre, une de chaque côté de son corps, plongeant mes yeux dans les siens.

▬ Jamais, je préférerais crever plutôt que d'y entrer. Si tu veux t'y rendre, c'est sans moi. Elle se penche vers moi. Je ne bouge pas d’un cil. Elle te fait pas flipper toi, la cuisinière? À toujours être de bonne humeur, c'est louche…
▬ …avoir peur d’une cuisinière ? Tu déconnes là ? Le jour où j’aurais peur d’un cuisinier, c’est quand il me dira qu’il y a plus rien à manger.
▬ Après tout, on ne peut pas rester calme en toutes circonstances. C'est juste impossible. Or, je ne l'ai encore jamais vu énervée. Elle me regarde d’un air menaçant. Enfin… ça fait pas tellement peur mais bon. Et ne me dis pas que je suis parano. C'est vrai. C'est pas normal.

Je hausse les épaules d’un air faussement impressionné.

▬ Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, personne n’est normal ici. Je marque une pause durant laquelle je lui offre un sourire amusé. Moi ce qui me fait flipper, c’est qu’elle puisse pas accomplir son rôle de cuisinière et qu’elle me fasse pas à bouffer. Je me tais quelques instants encore, toujours sans bouger. N’importe qui qui passerait par là, et qui ne nous connaitrait pas, pourrait penser qu’on est un couple. Mais je m’en fous. Voltaire c’est le trésor que je protège le plus. Par ailleurs, tu te permets de m’engueuler parce que je me perche là-dessus, mais tu en fais autant. Et si je faisais… ça ?

Je la pousse en arrière et la vois basculer dangereusement vers le vide. Mon bras s’enroule automatiquement autour de sa taille pour la retenir. Je ne peux échapper un rire et je la redresse. Elle va sérieusement me détester. Enfin… elle va faire la tronche, comme la digne fille qu’elle est.

▬ Effrayant, pas vrai ? Allez, moi j’ai faim et toi aussi. On bouge.

Je m’écarte ensuite et m’étire de tout mon long, lui tournant le dos en bâillant. Je me doute qu’elle risque de me sauter sur le dos pour que je la porte. Si elle peut éviter de marcher, ça va pas la déranger. D’autant plus qu’il y a un voyeur qui nous observe depuis quelques minutes. Ses muscles se contractent à chaque fois qu’il tente de se montrer. Mais il semble renoncer à chaque fois. Est-ce la personne que Voltaire stalkait ? Difficile à dire. Elle semble aussi avoir remarqué. Enfin, je crois. Puisqu’elle s’approche des vitres et se met à observer le couloir d’un œil vif avant de se retourner pour me regarder, un air déterminé peint sur son visage.

▬ Tu m'escorteras après. Je suis sûre que ce A est un réel psychopathe et qu'il m'attend.
▬ Hm… ma protection est devenue chère tu sais. Moi j’ai les crocs. On va bouffer et je t’offre ma protection, ça te va ? On peut aller en ville si la cuisinière te fait flipper.

Je m’approche d’elle et passe mon bras sur ses épaules, gardant toujours l’autre main dans une poche. Je l’entraîne hors du balcon, regagnant le couloir. Un élève -que je devine être un A vu l’uniforme- semble déglutir en nous voyant et fait mine de faire demi-tour après avoir regardé sa montre. Ma simple présence l’a visiblement dissuadé d’emmerder Voltaire. Et il saura, à l’avenir, que je ne serais jamais très loin. Personne ne touche à MA petite sœur. Ou je le défonce clairement.




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