Roux ! [PV : Cameron]

Le matin, quoi de plus délicieux que ce moment de la journée où tout ton corps ainsi que ton esprit est assoupi. Dormant dans les bras de Morphée, le jeune garçon aux cheveux flamboyant ne pouvait être plus heureux. Il oublia un détail important, il avait cours d’éducation et s’il ne se dépêchait pas, quatre tours de terrain l’attendaient avec impatience. Lorsque le merveilleux son (agressant) de son réveil résonna à travers sa chambre, sa main eut le réflexe de peser sur l’énorme bouton « Snooze ». Cependant, ce sentiment de soulagement face au silence cessa, car le jeunot se rendit compte qu’une journée bien remplit d’école (ou comme il le dit d’ennuie) l’attendait avec impatience.

« Rahhhh merde! » Dit-il un toast à la bouche tout en essayant de mettre son linge de sport.

Eh oui! Ce n’était pas la première fois qu’il était en retard pour l’un de ses cours. Un autre retard et il se ramassera à nouveau en retenu après les cours et cette fois-ci, la fin de semaine. Prenant son skate, il se jeta à l’extérieur et prit son envole vers les complexes sportifs. Heureusement, le coach n’avait pas encore prit les présences. Il prit donc le temps de déposer sa veste un peu plus loin ayant trop chaud après cette course en ce matin doux. D’un pas rapide, il courut jusqu’au tapon de personnes attendant les instructions du professeur. Soudainement, il entendit quelqu’un ou quelque chose couiner. Ne prenant pas la peine de regarder, il continua à courir jusqu’à son groupe.

« Allez tout le monde en place! C’est l’temps de faire l’échauffement du jour! » Dit le coach le sifflet à la bouche.

« Bon au moins je n’aurais pas à faire quatre tours de plus » pensa Cameron. Puis, avant même qu’il parte à courir, il reçut une canette de jus sur la tête. Celle-ci se renversa sur son t-shirt blanc fripé. Inutile de vous détaillez l’expression faciale du garçon! Le regard meurtrier, il s’avança dans la direction de la seule personne qui percevait tenant d’une autre main sa veste.

« Désolée, c'était pas la canette que je voulais te lancer. »

« Ouais c’est ça et moi je suis Cendrillon! Déconne pas et tu fou quoi avec ma veste bon sang. » Dit le garçon aux cheveux roux, rouges en étant à plusieurs mètres de la personne.

Or, son comportement changea rapidement lorsqu’il remarqua qu’il s’agissait en fait d’une fille. Disons qu’il n’a jamais eu vraiment les mots juste pour discuter avec la gente féminine. Un peu mal à l’aise de son langage envers elle, il dériva son regard vers le sol et se gratta la nuque avec sa main. Les joues rosées, il ne savait pas comment interpréter son malaise. Le silence fut rapidement rompu avec un mouvement bref de son interlocutrice. Elle tendit la main et;

« Tu me dois 1€80, pour le soda. »

Cameron s’enflamma par la remarque mal placé de la fille. Il ne voulait toute de même pas la blesser pourquoi? Il n’en savait rien c’était naturel chez lui. Peut-être avait-il pris le plie avec sa petite sœur ne voulant pas la blesser qui sait.

« Écoute j’te rappelle que c’est toi qui m’a lancé ta foutu canette! En plus tu viens de tâcher mon seul chandail de sport alors tu m’en dois un! Et puis tu faisais quoi avec ma veste au juste? » dit-il toujours aussi rouge que tantôt.

Il ne savait pas pourquoi, mais la colère bouillait comme jamais à l'intérieur de lui ayant dit ce qu'il pensait ou...plus ou moins.

« J'ai pensé que tu l'avais oubliée, je voulais te la rendre mais c'est la canette qui est partie en premier... C’était pas volontaire t'inquiète. »

Voyant qu’elle ne l’avait pas fait par pure plaisir, il se calma et retrouva son air « normal » cependant, son visage se retrouva toujours aussi rouge qu’au début de cette conversation. Sentant le poids du regard de cette fille, il se sentit encore plus gêné. Pourquoi cherchait-elle à l’inspecter comme ça?

« Ça va ? T'es tout rouge. Si t'as trop couru faut pas rester immobile. »

« Ouais ça va ce n’est pas quelques p’tits tours de terrain qui vont me tuer » dit-il en haussant le sourcil.

Puis, la fille demanda au garçon de la suivre sur un autre terrain. Ne sachant pas trop s’il devait avoir confiance en cette élève, il la suivi sans vraiment ronchonner. Lorsqu’ils regardèrent sa classe entrain de suivre un cours, la demoiselle devint soudainement très réticente à l’idée d’être avec lui sans qu’il s’en aperçoive vraiment. Sentant le vent léger emporter toutes paroles venant de leurs deux bouches, Cameron regarda du coin de l’œil la fille à ses côtés.

« Bon, je ne vais pas te retenir plus longtemps. Après tout tu as cours maintenant. »Fini-t-elle par dire de façon sec et n’ayant besoin de réponse.

S’approchant du garçon, elle lui lança une dernière réplique.

« Et n'oublie pas mes 1€80, je n'épongerais certainement pas ta dette le petit. »

Aucun membre du corps du jeune O’brien ne bougea face à cette remarque. Petit? Elle ose me traiter de petit se dit-il. La rage qu’il avait enfoui tantôt explosa à nouveau ne pouvant la cacher.

« Hey oh! Attend une minute toi! T’es 1€80 tu peux te les mettre où j’pense j’ai rien à te redevoir c’est toi l’enrager qui m’a lancé cette foutu canette de jus. Si tu crois que je te dois quelques choses tu devrais plutôt y repenser à deux fois ta vue mon chandail?! Et si tu oses me traiter encore de petit j’me gênerais pas la prochaine fois que j’te croiserais! » Répliqua-t-il d’un ton qui devenait de plus en plus fort.

C’est vrai, il était de taille moyenne or, cela ne le rendait pas complètement petit. Il détestait être traité de moins que rien. Son père l’avait déjà fait à plusieurs reprises pourquoi en rajouter encore plus avec les élèves de l’école. Cameron souhaitait se faire respecter d’une façon ou d’une autre. Il avait rapidement comprit que ce n’était pas avec un simple « Lâche-moi s’il-te-plaît tu me fais mal » que les gens arrêteront de te rabaisser. Parfois, la force est nécessaire pour ce genre de chose. Au début, il s’était résigné à ne pas utiliser cette méthode et pourtant, c’est de la seule manière que l’humain peut réellement comprendre ta propre douleur.

« Écoute, on m’a toujours appris à être honnête. J’sais pas si c’est l’cas pour toi, mais j’men contre fiche. Si tu veux vraiment ton argent j’te le donne après mon cours. » Dit-il d’un ton neutre ne sachant pas si cela le réjouissait d’être aussi généreux.

Il quitta l’endroit et termina son cours d’éducation physique. La cloche sonna et il revint donc vers les gradins voulant savoir si la fille serait vraiment rester pour cet argent.

« Tu es sûr que tu ne t'es pas trompé de classe ? C'est pas courant pour un E de parler d’honnêteté, et encore moins de savoir ce que c'est. »

Voulant répondre à son interlocutrice, celle-ci fut plus rapide et aborda un autre sujet. P’tain, elle l’avait encore coupé avant même qu’il est expiré le moindre mot. Il n’était pas question de discuter avec cette fille, elle disait et les autres devaient écouter.

« Ça coûte combien un chandail comme ça ? »

« C’pas parce qu’on est de E qu’on n’a pas de cœur. Peut-être qu’on n’a pas la même cervelle que c’est bolé de A se croyant au-dessus de tout ou encore les B, mais on a quand même des valeurs à respecter. J’choisis mes batailles et me battre contre une fille de ta trempe ne m’intéresse pas du tout. »

Prenant une pause, il regarda son chandail deux secondes et regarda par la suite la fille.

« J’sais pas une coupe d’euro, mais osef j’ai pas le gout de me ramasser encore chez le principale par des porte-paniers comme toi disant que je t’intimidais ou te taxais. Fou moi la paix et ça fini là. »

Au début, il ne savait pas vraiment s’il devait la regarder à nouveau, il décida plutôt de lui tourner le dos durant quelques minutes et alla jusqu’à la machine à boisson. « Putain j’ai failli rougir à nouveau c’que je suis taré! C’est stupide maintenant je vais me faire insulter par tous les autres comme quoi j’ai laissé cette meuf m’faire la morale. Sérieux elle nous prend pour qui ce n’est pas parce qu’on est du E qu’on est violent avec tout le monde enfin…presque quoi. Faut juste pas chercher et en plus, ça me fou le feu au cul les gens qui se croit plus haut que moi juste parce qu’ils sont plus intelligent. Et puis, c’est quoi son problème au juste de me demander de payer sa canette c’même pas moi qui l’a lancé sur un inconnu. J’vais lui dire moi ma façon de penser et même si la force doit être d’la partie.» Pensant à ce qu’il allait faire subir à cette fille, il ne parcourut à peine quelques centimètres que ses joues s’enflammèrent et que son cerveau lui dit de retourner auprès de la machine. « Rahhhh bordel c’quoi mon problème. » Il s’arracha la tête et faisait quelques mimiques, étrange…

Cherchant dans ses poches arrières ses pièces de monnaies et puis…eh merde. Il n’y a avait plus une seule goutte de monnaie. Déjà que la soif lui prenait, il revint à l’estrade s’asseoir par manque d’énergie ayant courût toute la journée. N’étant pas partie longtemps, il savait que la fille allait encore être là, mais n’y porta aucune attention. Il ne souhaitait pas qu’elle pense qu’il était seulement revenu pour lui reparler au contraire, il était à court d’énergie et il voulait tout simplement retrouver un endroit où il pourrait reprendre.

« On est à sec Toto ?... »

Toto? Bordel elle le prenait pour qui...Si elle croyait pouvoir se moquer de lui « juste parce qu’il n’avait pas d’argent » elle se trompait. Ça arrive quoi de ne pas avoir toujours de l’argent sur soit en plus, il était sur d’en avoir laissé un peu dans ses poches. Peut-être l’avait-il laissé tomber? Bah! La flemme de chercher il n’avait juste pas ça à faire après tout. Maintenant, il devait s’occuper de cette fille.

« J'aurais bien voulu t'aider, mais je ne suis qu'un simple... "porte-panier"... »

« T'en fais pas... Je suis raisonnable, je sais me contenter d'un simple "pardon ma reine"»

Elle en rajoutait en plus? Pardon ma reine ouais c’est ça et quoi encore? Elle se prenait pour une reine et elle croyait que Cameron était son esclave j’imagine. Si c’est le cas elle se trompait. Pas question qu’une femme de sa trempe ordonne des choses au jeune rouquin. Qui a dit qu’il avait besoin de l’aide? Il est en manque d’argent au pire il y a des abreuvoirs dans l’école en même temps la flemme d’attendre après toute sa classe pour boire.

« Rah sérieux ton aide j’en ai pas de besoin! Surtout une fille qui pense que je vais la vénérer et m’agenouiller pour m’excuser de ce que j’ai dit. Et ouais vous êtes porte-panier ta bien entendu j’espère ou peut-être que tu es sourde? »

« Et je peux savoir ce que tu fais encore à rester planter la? Tu veux te moquer de moi ou t’as juste rien à faire et tu souhaites suivre ma parfaite personne? »

Bon voilà inutile dans rajouter tout était dit. Maintenant, il ne restait que le silence qui comblait toute cette connerie. Une perte de temps en plus, il venait de gaspiller tout son temps pour rester avec cette fille qui n’était même pas capable de s’excuser de ce qu’elle avait fait. Il était temps de retourner dans sa propre chambre il n’avait plus rien à faire ici. Tout ce qu’il savait c’était que la prochaine fois qu’il croiserait cette fille, il ne se laissera pas duper par sa gêne envers la gente féminine. Il savait maintenant à qui il avait à faire et il ne se gênera point d’être impoli envers elle. Après tout, si elle pouvait en prendre et en donner pourquoi ne pas faire de même.

« Aller va tout dire au directeur! J’ai pas juste ça à faire moi attendre ici que TOI tu t’excuses! La prochaine fois que j’te croiserais j’espère que tu auras mon chandail! »

Son regard fixe, ses mains qui le repoussaient brutalement vers l’arrière, ses paroles aussi coupantes qu’un couteau finement aiguisé. Cela ne donna ni froid ni chaud au rouquin. Il la fixa longuement après avoir déposé un pied vers l’arrière et s’écroula de rire par terre. Gamin, directeur, dénoncé? Et quoi encore elle allait parler d’Alice au pays des merveilles? Non sérieusement rien de plus délirant que de voir cette fille ce foutre devant lui avec la plus grande conviction qu’il allait la dénoncer au proviseur. Quoi que…la dénoncer n’avancerait à rien! Celui-ci a un comportement aussi mature que…ouais bon enfin bref!

« T’sais tu me fais bien rire avec toutes ces conneries qui sortent de ta bouche! Ah sérieux j’ai jamais autant rit merci bien! »

Prenant son sac et ses affaires qu’il avait laissé sur le banc il les déposa un peu plus loin et pris sa bouteille d’eau pour s’hydrater légèrement.

« Bon appart se gueuler dessus et se foutre des théories merdique comme la tienne qui n’a ni queue ni tête on devrait plutôt s’exprimer normalement hein? »

Soit il était fiévreux soit il était…malade. Depuis quand Cameron O’brien est celui qui proposera cet idée « mature » ou du moins sensé. Si c’était réellement le cas et s’il était réellement prêt à faire les efforts nécessaires pour s’entendre avec cette fille. Peut-être était-elle du A et peut-être était…non je rectifie, elle était du A et elle faisait bien chier Cameron CEPENDANT il devait bientôt si faire. Après tout, il y avait plus de 318 élèves dans cette école et encore bien plus que ce qu’il croyait. Tous étaient différents de personnalités et de physiques il devra donc collaborer avec cette espèce qui se trouvait à être la sienne.

« Si tu veux pas coopérer bah tant pis on aura essayé après tout! Aussi bien reprendre notre chemin comme on est venu et on oublie cette affaire de chandail y aura pas de coupable pas de chicane et j’crois que ça m’arrangerait autant que toi non? »

Oui c’était la meilleure façon de régler cette affaire. Sans commentaire, sans réplique juste en retournant d’où ils venaient pour terminer cet enfer de chandail à la noix. S’approchant à un mètre de la fille, il tendit la main et attendit patiemment sa réaction pour savoir si elle allait bien accepter cette preuve de paix.