Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior]
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Sujet: Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior] Dim 17 Mar 2013 - 10:41
« Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes. » ... Et on fait comment quand on est pas intelligent ?
toi, moi, enfermés.
Calior ~ Noah
J'avançais. Sous cette pluie torrentielle, marchant sans hésitation dans les flaques d'eau ou de boue. Je n'étais qu'une petite silhouette au milieu de tout ce décors sinistre et gris. Il faisait froid, mais j'ignorais totalement la gifle que vent me donnait. Encapuchonné par une longue cape noire, j'évitais de remarquer les immeubles transformés en épaves par le temps et par cette pluie acide. Elle rongeait tout. Bois. Pierre. Chaire. Ce décors me faisait froid dans le dos. Mais je savais que rien ne pourrais m'arriver. Alors je continuais ma route, pourtant sur mes gardes. Mes pas s’enchaînèrent, et j'avançais au fur et à mesure que le ciel vomissait son poison sur ce spectacle morbide. Morbide. Oui, carrément. J'observais du coin de l’œil deux, trois cadavres pourrissant sur les trottoirs de l'ancienne ville. L'odeur... ah... n'en parlons même pas. Cette ambiance suffisait pour que mes jambes accélèrent d'elles-mêmes.
Ce fut au moment où je m'apprêtais à entrer dans une nouvelle zone que j'entendis le clapotement de l'eau derrière moi. Je le sais. Je le sens et ça s'entend. Il y a quelqu'un là, derrière. Et je sais qu'il me veut du mal. Je me retourne alors, après avoir prit mon courage à deux mains. Je sortis l'épée de son fourreau. Le son métallique se propagea à travers tout mon être, me tirant un frisson en même temps que la lame abîma une fois de plus ma main. Un mouvement de la tête me permit de faire craquer les os de ma nuque. « Je t'aurais, saloperie ! » Une menace ? Ou plutôt une promesse. Voir même l'espoir de pouvoir arriver à mes fins. Dans un élan de sauvagerie, la bête s'élança vers moi. J'esquivais, ravi d'avoir pu anticiper cet affront. Ma lame dansa alors les airs, tranchant tout sur son passage, émettant un sifflement en coupant l'air jusqu'à ce « Splash » qui me rendait euphorique. La créature s'écroula sur sol, déchirée en deux parties. Les premières gouttes de sang annonçant l'arrivée d'un bain sanglant. Je fus rapidement encerclé par de nombreuses bêtes. Toutes identiques à celle qui gisait sur le sol, répandant son contenu moisi à mes pieds. Nouvel assaut. Nouveau coup d'épée. D'autres perles écarlates. Et une douleur sans nom qui m'arracha un cri lorsque je perdis une partie de mon énergie. Je les aurais. Je dois les avoir. Il faut absolument que je...
Game Over.
Je clignais des yeux, étonné, surpris de voir mon personnage s'effondrer sur le sol, assaillit de tous les côtés par ces monstres dévoreurs de chaires.
- « Raaaah mais bordel !! » Dire que j'y étais presque... C'est la première fois que j'arrive aussi loin dans ce niveau. Bouh. Ce jeu est truqué. Je suis sûr qu'il a été fais dans le but d'empêcher tous les joueurs de le terminer en les rendant dépressifs. C'est ça ouais, dis plutôt que t'es pas foutu de finir ce niveau... Attends, c'est le troisième, c'est bien ça ? Pfff petit joueur va. Retourne barboter avec ton chien virtuel.Conscience à la con. Je l'ignorais royalement, me contentant d'appuyer sur le bouton ''Reset'' de ma console. J'avoue, ce jeu est tout nouveau pour moi. D'habitude, je suis pas trop branché ambiance morbide, sinistre avec des zombis un peu partout. Je préfère les trucs sympas, genre aventure. Comme Mario. Bah. C'est bien Mario non ? Ou tétris... Ouai, mais je devrais garder ça pour moi. Ah bah, enfin tu te rends compte que tétris c'est pour les morveux ! Ta gueule. J'suis pas un morveux. Et j'aime pas ça moi les morveux. J'aime pas les gosses et... Arrrg !! Cette pensée me rappelle que le gosse de Cane doit avoir plus de deux ans maintena.... Braaaah !! Nan, nan !! Noah, tu dois éviter de penser à ça. Concentre toi plutôt sur ce nivea....
…... Un instant, mon cerveau se déconnecte et arrête tout bonnement de fonctionner. L'écran de ma console est noir. Entièrement noir. Et je suis plongé dans une obscurité totale. Je n'y vois rien. Oh j'aurais pu jouer dans ma chambre et agacer au passage mon coloc' avec mes cris de victoire ou de frustration... Surtout de frustration en fait.... Mais voilà, comme un con, aujourd'hui je m'était dis une chose. Ou plutôt, je m'étais fixé un objectif. J'ai tendance à avoir un peu peur pour rien. Alors, il y a un moment déjà, j'avais entrepris d'explorer l'établissement et ses environs proches de fond en comble. Histoire de me rassurer. Connaître les lieux me permettait de moins paniquer. Et aujourd'hui était venu le moment d'inspecter les passages secrets. J'avais entendu dire que certains passages étaient plutôt pratiques mais jusqu'à présent, je n'y avais jamais mis les pieds. Je sais pas. Je crois que ces petits couloirs sombres et étroits me faisaient un peu peur. Puis au final, cette idée absolument géniale avait germé dans ma tête : « Fais quelque chose que tu aimes, dans un endroit que tu n'aimes pas. Cela te permettra d'apprécier le lieu. » Traduction : Vas jouer à la console comme un con, tout seul dans les passages secrets, tu verras, tu en ressortiras grandis.
Re-connexion. Je réalise enfin que ma console est éteinte parce qu'elle n'a plus de batterie... Kkkk. Je. Suis. Frustré. Totalement. Alors je m'agite. Surtout les jambes en fait, vu que je suis assis, dos au mur. Je prends quelques minutes. Le temps de me faire à l'idée que je vais devoir rentrer dans ma chambre pour brancher ma console et attendre qu'elle se recharge pour revenir ici. Ah. Quoique. Non en fait. En y repensant, j'ai pas tellement envie de remettre les pieds ici. Haha. D'un air totalement désabusé, je passe ma main dans ma chevelure, avant de la faire glisser sur mon visage et d'y planter légèrement mes ongles. Aaah... quel idiot. Allez Ho Hisse, je me relève avec peine. Mes jambes sont toutes engourdit à force d'être restées immobiles pendant que je jouais. Surtout que j'étais assis en tailleur. Je soupire, m'appuyant contre le mur avant de ranger ma console dans la poche arrière de mon jean. Si je me rassoie, faudra pas que je l'oublie, sinon... je me suicide. Le truc, c'est qu'en vrai, je ne sais absolument pas comment j'ai fais pour atterrir là. Enfin, j'avais atteins mon objectif, puisque je me trouvais là où je voulais être. En revanche, dire par quel moyen j'y suis arrivé... c'est une autre histoire. J'ai dû m'appuyer contre un mur, activer un interrupteur ou un truc du genre. Comme dans les films quoi. Je sais juste que je suis tombé aussi. Et du coup, mes vêtements en ont prit un coup.
J'ai gardé une main posée contre le mur et à cet instant, je me dis que j'ai été bête de m'avancer entre les couloirs. J'aurais dû rester à côté de l'entrée. Au moins, j'aurais vite trouvé la sortie. Et dire qu'en plus je n'y vois rien. Ça m'oppresse.... Bon reste calme Noah... Tu vas bien finir par trouver de la lum... YAAAAAAAAH !! Bordel. Oh Bordel. Par Saint-Gorges. C'est... c'est quoi ce... Aaaah !! Gluant. Visqueux. Collant. Un mélange de tout ça venait de rencontrer mes doigts. J'avais alors rapidement retiré ma main du mur, complètement mort de peur. C'est malin. Si je ne peux plus toucher le mur, comment vais-je savoir par où passer ? … Ah je sais, je vais tendre les bras devant moi. Comme un idiot. En mode somnambule. Et quitte à passer pour un con, autant le faire dans un endroit sombre, là où personne ne me verra muéhéhé... Ouais, je positive comme je peux.
Remarque, cette tactique n'est plutôt pas mauvaise, puisque je ne me prend aucun mur dans la face. En revanche, je ne sais absolument pas où je suis. Ni où je vais. Et je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est ni combien de temps j'ai passé à jouer dans ce trou paumé. Je sais juste qu'aujourd'hui j'avais pas envie d'aller en sport alors voilà, j'en ai profité pour faire mon expédition... C'est marrant, ça me rappelle un dessin animé. Avec une crevarde et son fidèle singe là... Ah oui Dora ! ... Bordel, penser à ça dans un tel moment. Bon, tâchons d'éviter de se mettre la chanson de ce dessin animé en tête. Sinon, je... m’assomme. Carrément. Mais pour le moment, je marche. Et je sais pas où je vais. Aaahh... Je soupire. Je devrais faire quoi ? Crier à l'aide ? Ah je sais je vais voir si y a pas des rats par là. Je sais que les rats se déplacent toujours vers la lumière. Sauf que. Rien que de penser à ces rongeurs me glace sur place.
Bon. Contente toi d'avancer. On verra bien ensuite. Et c'est ce que je fais. J'avance prudemment, puis je rencontre un cul de sac. Alors je fais demi-tour. Et je prie. Oh oui je prie pour sortir d'ici et éviter de dormir là. Mais je sens malgré moi cette sensation d'angoisse grandir dans mes tripes. Et ce silence m'oppresse. Je vais devenir fou. Il faut juste que j'arrête de paniquer. Mes yeux vont bien finir par s'habituer à la lumière... Et là je me fige. Je viens d'entendre un bruit. Le truc. C'est que je ne sais pas d'où il vient. C'est comme si ça résonnait. Ah ça y est. Je suis fou. Je m'imagine des trucs. J'aurais pas dû jouer à ce jeu. Maintenant, j'ai l'impression d'être plongé dans son univers sinistre. Je me planque derrière l'angle d'un mur, et je me retiens de ne pas crier lorsque je pense à ces choses visqueuses qui s'étaient collés à ma main tout à l'heure. J'espère juste que ça ne s'est pas emmêlé dans mes cheveux.
… Pourquoi y a plus de bruit ? Bordel. Bordel. J'ai bien entendu quelque chose là ? C'était quoi ? Quelqu'un ? Quelque chose ? De vivant ? De mort ? ... Bouh... J'aurais pas dû venir. J'aurais pas dû venir... J'aurais pas dû... Idiot. Tu es un idiot. Et changer de couleur de cheveux n'y changera rien. … Oh Bouh...
Sujet: Re: Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior] Dim 17 Mar 2013 - 14:22
Lorsqu’on a le pouvoir de se transformer en démon, il est tout à fait normal de ne pas avoir peur de ces petites bêtes qui généralement en effraie plus d’un : chauve-souris, araignées, serpents, rats, cafards, etc. Pour Calior cette affirmation est d’autant plus vraie que même avant de découvrir son don, il copinait joyeusement avec ces animaux lorsqu’il en croisait. Avoir une araignée sur la tête ne le dérangerait pas plus que ça pour tout dire. Il l’a ferait juste descendre parce que c’est désagréable de sentir quelque chose bouger sur sa propre tête, mais il n’en serait pas plus effrayé que ça. D’ailleurs, depuis quelque temps, Calior c’est découvert un véritable attachement pour les chauves-souris. Peut-être à cause de ses ailes ou de leur affection pour les ténèbres et le silence, tout comme lui. En tous cas, la première fois qu’il s’est rendu dans les passages secrets de Prismver, il eut la chance et le bonheur de découvrir que plusieurs de ces bestioles vivaient dans le plafond de cet endroit lugubre, sombre et à l’atmosphère morbide.
Depuis, il revenait souvent pour les voir, il avait même réussit à se faire accepter par ces volatiles nocturnes – ses ailes de démons noires devaient y être pour beaucoup – et il passait souvent les voir, juste pour les regarder ou tout simplement pour piquer un petit somme avec elles. Il s’était également renseigné pour en apprendre un peu plus sur les bêtes ailées avec qui son don avait une certaine parenté. Or, cela faisait plusieurs jours qu’il n’était pas passé voir ses "amis" assez spéciaux et pour cause : des petits chauve-souriceaux sont nés et encore très fragile, Calior ne tenait pas à les tués à cause d’un mauvais mouvement de sa part ou de la surprise du nouveau né de sentir une odeur inconnue. Surtout que les mères ne tenaient sûrement pas à voir un étranger à leur groupe s’approcher trop près lors de cette période. Il avait donc opté pour les laisser tranquille un certain temps, le temps au moins que ces nouvelles chauves-souris puissent ramper sans risquer de tomber sans raisons.
Et aujourd’hui, il était revenu avec de quoi nourrir ses amis : plusieurs fruits en tout genre pour les mégachiroptères qui sont la race de chauve-souris qui ont investit les passages secrets, ce sont au passage les plus grandes chauves-souris qui existent : environ un mètre soixante-dix d’envergure avec leurs ailes dépliés mais seulement trente-cinq à quarante centimètres de hauteur, ce qui revient à peu près à la longueur d’une moitié de bras. Ce sont une espèce frugivores et qui se nourrit essentiellement du jus des fruits, rarement le fruit en lui-même. Une fois arrivée en dessous du nid de chauve-souris, Calior se servit du mur juste à côté et de ses impressionnantes griffes de démons pour monter à hauteur de la voute. Heureusement pour lui, la charpente en bois qu’il avait installé il y a un moment déjà était toujours là et en bon état, d’ailleurs certaines chauves-souris c’étaient perchée dessus, la tête en bas, sinon le jeune adolescent aurait put dire adieu à ses chaussures. Il grimpa donc sur sa propre installation et posa son panier de fruit dessus. Plusieurs bêtes ailées virent immédiatement se servir, reconnaissant l’odeur de leur nourriture et celle du "membre de leur famille" absent depuis quelques jours.
Calior put observer ses nouveaux "frères et sœurs" qui étaient accrochés à leurs mères. Il ne put s’empêcher de les trouver mignons : après tout leurs têtes ressemblaient à celle des renards, ce qui leur donnait un côté moins effrayant que leur cousines au nez retroussé et aux grandes oreilles. Le jeune démon mangea lui aussi un ou deux fruits, profitant du quasi-calme qui régnait dans cet endroit. Le seul bruit que l’on pouvait percevoir était celui des battements d’ailes des chauves-souris, ce qui ressemble, pour Calior, à une douce berceuse. Or lorsqu’on écoute une berceuse, on finit immanquablement par s’endormir. Et l’adolescent ne fit pas exception à la règle. Il plongea lentement dans un sommeil qui aurait put être réparateur si des cauchemars n’avaient pas leurs apparitions.
Il fut réveillé brusquement par un faible cri d’ultrason qui semblait de plus en plus lointain. Son corps bougea de lui-même et ses yeux rouges se posèrent automatiquement sur le petit être qui tombait tête la première, ses ailes trop peu développés pour le porter et le faire voler. Mais les ailes de Calior, elles, n’avaient pas ce problème et il plongea vers le bébé chauve-souris qui risquait une chute mortelle pour le rattraper à temps, ses pieds heurtant tout de même brutalement le sol de pierre. Il fit une grimace, une onde de choc et de douleur remontant jusqu’à son cerveau. Cependant il vérifia l’état de la petite bestiole avant de s’occuper de ses propres problèmes. Elle était encore en état de choc, mais elle n’était blessée nulle part et ses ailes aussi ne semblaient pas avoir eut de dommage. Lentement, Calior s’éleva jusqu’à la poutre de bois et préféra poser la petite chauve-souris dans le panier, qui d’ailleurs avait été vidé : le temps qu’elle reprenne ses esprits dans une large surface. L’adolescent enleva ensuite ses chaussures pour voir l’état de la plante de ses pieds. Rien de bien grave à signaler, elles étaient juste un peu rouges, mais il en profita pour voir s’il ne s’était pas foulé une cheville dans sa mésaventure.
Voyant que tout allait bien, le démon jeta un coup d’œil vers le panier pour voir que le miraculé avait retrouvé sa mère. « En tous cas ça a fait un sacré boucan, c’est pas de la pierre de pacotille ça » Pensa Calior en regardant le sol, allongé sur le ventre sur la poutre. Il était sûr que si quelqu’un avait été dans ces passages, il n’avait pas put manquer le bruit qu’il avait fait en atterrissant aussi brusquement. Il en profita de s’être réveillé pour débarrasser le coin des quelques toiles d’araignées qui avaient fait leurs apparitions depuis sa dernière visite. Il ne faudrait pas qu’un petit maladroit s’emmêle dans le piège gluant de ces insectes aux longues pattes et à l’appétit vorace. Il chassa même une ou deux araignées avec, ces dernières tombant au sol.
Il prit enfin connaissance de l’heure qu’il était : quasiment dix-huit heures. Cela expliquait pourquoi il avait faim. Il s’étira longuement et silencieusement et sauta à terre, sans faire de bruit cette fois. Direction la sortie maintenant ! Mais ses yeux rouges nyctalopes perçurent un mouvement plus loin et Calior regarda dans cette direction pour y voir quelqu’un de dos, en partie empêtré en partie dans une toilé d’araignée assez impressionnante. Il sentait aussi fortement l’odeur de la peur et cette odeur ne manqua de venir chatouiller l’odorat sensible de Calior. Voyant que la personne était pétrifiée sur place, il s’avança vers lui. Arrivez dans son dos et sans faire preuve de sa présence, il s’affaira à défaire et casser la toile d’araignée, chassant une fois de plus les insectes qui y vivaient. Calior termina par la main de la personne et s’en saisit un court instant pour faire état de sa présence, la lâchant rapidement.
Calior regarda la personne qui se retourna vers lui, apparemment toujours pas très rassuré et ne l’allait pas forcément le devenir en croisant le regard rouge sang et brillant dans le noir de Calior… Ce dernier jeta un bref regard à ses cheveux aux faibles reflets violets, une couleur qui n’était pas très commune, mais qui avait le mérite de ne pas s’oublier. Or il connaissait plus ou moins cette personne : il était déjà venu dans sa classe, celle des D, pour en suivre les cours et rêvasser par la même occasion, s’il se souvenait bien de son nom, juste à cause de ses cheveux, ou du moins principalement à cause d’eux : Noah Sawmer.
« La sortie est à côté. »
Ouah ! La phrase la plus longue qu’il est dit depuis plusieurs semaines ! Ça avait le mérite de le souligner tout de même ! Calior se dirigea de son pas fantomatique vers la dite sortie, surtout que cette obscurité devait accentuer l’effet spectral de son être. Il avança à une vitesse raisonnable, mais apparemment Noah ne semblait pas avoir compris ce qu’il se passait… Le démon soupira doucement et retourna sur ces pas pour attraper la manche de son interlocuteur muet et le tirer dans la direction de la sortie, soufflant seulement deux mots, guère explicatif pour quelqu’un de perdu :
« Par là. »
Calior n’avait pas revêtit sa forme de démon, seul ses yeux étaient "démoniaques" en quelque sorte pour pouvoir voir parfaitement dans le noir. En tirant Noah par un bout de manche, il réussit ainsi à lui faire éviter pas mal d’obstacles, principalement des murs. Calior connaissait par cœur cette partie des passages secrets et s’y déplaçait avec aisance, comme si une carte était directement implantée dans sa mémoire. En tous cas une carte de seulement cette partie car il n’avait jamais visité le reste.
Au bout de moins de dix minutes, ils arrivèrent face à la porte de sortie où de faibles rayons de lumière perçaient difficilement, les derniers de l’après-midi en plus : le soleil allait bientôt se coucher. Calior lâcha enfin la manche de Noah, jugeant qu’il n’avait plus besoin de le tirer à sa suite. Il s’approcha des planches de bois posées devant l’entrée – d’après ce qu’il avait entendu et compris, l’entrée était caché par une illusion ou quelque chose comme ça – et voulut les faire glisser sur le côté… Mais un problème se posa à lui : les planches qui devraient être en bois ne semblaient plus du tout peser le poids qu’elles devraient faire… Calior frappa de son poing ce qui s’opposait à lui et ses phalanges manquèrent de peu de craquer en rencontrant quelque chose de dix, voir vingt fois plus dur qu’une simple planche de bois. Le démon regarda son poing en sang pensif, n’affichant aucune expression et aucun de signe de douleur.
Si la force humaine ne suffisait pas, peut-être que celle des démons pourrait l’aider. Sans même prévenir son compagnon d’infortune ou se tourner vers lui pour lui expliquer le problème auquel il faisait face, il prit sa forme de démon : ses cheveux poussèrent et prirent des reflets roux, son corps s’allongea et grossit, gagnant en muscle, des magnifiques cornes blanches semblables à celles des béliers firent leur apparition sur son crâne, parmi ses cheveux, tandis que deux gigantesques ailes de chauve-souris noires poussaient dans son dos. Calior essaya une fois de plus de forcer le passage avec une force supérieur cette fois, et réussit à faire un trou sans gros problèmes dans le passage, cependant, le trou se referma de lui-même immédiatement. Le démon regarda le phénomène et réessaya une fois de plus, mais en laissant son bras dans le trou pour l’élargir en l’écartant, mais une fois de plus, le trou se referma sans même prendre en compte qu’un corps étranger se trouvait sur son "chemin" et Calior eut le bon reflexe de sortir rapidement son bras et voyant que le trou allait se refermer sur son bras.
Il n’y avait aucune méprise possible, il s’agissait là d’un don de quelqu’un qui avait fermé le passage après qu’ils y soient entrés… "Comment sortir ?" et "qui avait fait ça ?" était les principales inconnues, mais la première question était beaucoup plus importante que la seconde. Calior se tourna enfin vers Noah, toujours sous sa forme de démon et dit simplement :
« C’est bloqué. »
Mais le jeune garçon devait s’en être rendu compte de lui-même, à moins qu’il soit sous un choc quelconque… Comme voir quelqu’un devenir quelque chose d’horrible dans un endroit lugubre… Possible en effet, mais pas pour Calior apparemment dont ça n’effleura même pas l’esprit.
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Sujet: Re: Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior] Dim 17 Mar 2013 - 19:31
« Je pense à tout ce que la peur va posséder et j'ai peur, c'est justement ce que la peur attend de moi. » La sadique ...
toi, moi, enfermés.
Calior ~ Noah
J'ai peur. J'ai beau essayer de relativiser, je suis totalement mort de trouille. Je me demande encore comment j'ai pu me retrouver là. Qu'est-ce qui m'a prit de vouloir jouer à la console dans un endroit pareil ? Je... J'aimerais me faire greffer un autre cerveau parfois. Celui d'un A tiens, peut-être que mes idées ne seront pas aussi stupides que celle d'une cervelle de D. J'ai envie de soupirer. De me gifler. De me barrer en courant. Mais pour allez où ? J'avais marché un moment déjà, sans jamais trouver la moindre trace de lumière. Et oh bon sang, qui sait ce qui grouille dans le coin... Des bêbêtes. Et moi j'aime pas ça. Je n'ai jamais aimé les insectes et je ne comprends toujours pas comment certains gens font pour en manger. Même s'ils les cuisinent pour en faire des sucettes... Évite de penser à sa Noah, sinon ça va te dégoutter de ces sucreries. Sans parler des aventuriers perdus sur une île, condamnés à rationner leur riz pour survivre 40 jours. Oh làlà... pourquoi je pense à cette émission dans un moment pareil...
J'ose à peine respirer. J'ai tellement peur de faire du bruit, d'attirer l'attention sur moi. Je sens l'angoisse m'envahir. Cette sensation qui vous broie littéralement les tripes. Celle même qui pourrait vous faire vomir. Parce que je la sens cette pression qui monte. Et plus j'attends, plus elle m'étouffe. J'aurais aimé être baraqué, peser 120 kilos et n'avoir peur de rien. Malheureusement je suis juste.... juste. Moi. Noah... La seule chose que je m'autorise à faire, c'est balader mon regard autour de moi, sans pour autant oser tourner la tête. J'ai peur de ce qu'il y a derrière moi. Comme si, quelqu'un était là, à attendre que je pivote pour m'adresser un BOUH avant de manger... Ouais. Non. Tu délires Noah. Reprends toi. Ce genre de créatures n'existent pas. Tu es dans un pensionnat NORMAL. Calmes toi. Oublies pas de respirer, sinon t'es mal. Mais comment je peux me calmer alors je suis totalement tétanisé, dans une obscurité que mes yeux n'arrivent même pas à percer ? Je veux mon Doudou, le serrer fort, fort. Renifler son odeur et me noyer dans mes couettes en pensant que tous ça n'est qu'un mauvais rêve. Sauf que c'est faux. Tout ça est bien réel. Ma connerie m'aura encore une fois embarqué dans un sacré merdier.
Rester figé aura permis à divers insectes de venir grimper sur moi. Mais voilà, je peux pas les toucher. Je ne veux pas les toucher. Impossible de m'en défaire. J'en frissonne tellement c'est dégouttant. Je voudrais mourir là, sur place. Ou alors me transformer en eau. Ouai, comme ça j'aurais pu m'échapper rapidos en noyant ces saloperies. Sauf que moi j'ai un don à la con. Enfin, c'est marrant quelque part. Ça me permet d'en emmerder plus d'un. Et la nuit c'est bien pratique. Mais dans une situation pareille, ça ne sert à rien. Mon sang se glace lorsque je sens quelque chose d'imposant farfouiller dans ma chevelure. Bon dieu. C'est énorme. J'ai pas envie de voir ce que c'est. J'ose pas secouer la tête pour la faire tomber. J'imagine juste que c'est une grosse araignée. Dans le style Aragog, l'animal de compagnie de Hagrid dans le film de sorciers. Faudra m'expliquer comment on peut avoir ce genre de bête comme compagnon. En fait non, je préfère ne pas savoir. Je me contente de fermer les yeux, dans une grimace de peur et de dégoût. Mes dents sont serrées et mes poings se serrent. Et là, je sens aussi que quelque chose de visqueux est venu faire son nid dans mes mains. Bordel. Comment j'ai fais pour ne pas m'en rendre compte ? C'est parce que tu était tellement mort de trouille que même King Kong passerait inaperçue à tes yeux.
Un sentiment de surprise m’envahit lorsque je sens quelque chose de froid m'effleurer la main avant d'en prendre possession. Pas besoin d'être une lumière pour se rendre compte qu'il s'agit de quelque chose fait de chaire, d'os et de sang. Je sais maintenant qu'il y a quelqu'un derrière moi. Un pincement d'espoir m'impose de me retourner. Ce que je fais lentement, oubliant carrément mon appréhension. Je veux juste qu'on m'aide à sortir. Et tant pis si je dois faire face à un monstre. Dans le meilleur de cas, je m'évanouirais et pourrais mourir en paix, sans souffrances. Ah tiens, ma main est de nouveau libre de ses mouvements. Je n'y accorde que très peu d'importance, me concentrant sur cette silhouette qui se tient là juste devant moi. Je la regarde avec un mélange d'étonnement et d'espoir. Mais ma joie se calme directe lorsque j’aperçois deux pupilles rouges. Laissez-moi mouriiiiiir ♫ Laissez-moiii allez rejoindreuh mes ancêtres ♪ Merde. Je fais quoi là ? Mon corps réagit tout seul, mes yeux s'embrument de larmes malgré moi et je fais un pas en arrière...
« La sortie est à côté. »
Q-qquoi ? J'arrête de reculer. J'analyse la phrase. Et je fixe ce regard rouge sans parvenir à distinguer une autre partie de son visage. Mais je sais qu'il s'agit d'un mec. A moins que c'est une fille avec une voix grave. Un travelo. Ou je sais pas. BREF. L'information parvint enfin jusqu'à mon cerveau. La ...sor...sortie ? Je crois que c'est la première fois que ce mot sonne à mes oreilles avec autant d'importance. Ce... ce type m'aiderait donc à sortir de là ? Confus, je laissais un simple « Ah. » sortir de ma bouche en guise de réponse. Non en vrai, j'étais tellement étonné, surpris, soulagé, toujours un peu-BEAUCOUP- angoissé, tout un tas de sentiments se mêlaient dans ma tête. Sur lequel devrais-je me poser ? Ses yeux disparurent soudain, puisqu'il venait de se retourner. Et je le regardais s'éloigner, sans bouger, muet, comme un con. Pour une fois qu'on te cloue le bec, le monde devrait le remercier tu sais. Oui je sais. Moi qui d'ordinaire m'agite dans tous les sens, j'étais complètement... perdu. Complètement.
Soudain, je l'entends soupirer. Et il revient vers moi. Je suis d'un regard totalement ahuri la masse sombre qu'il est se déplacer. Puis il me choppe la manche et m'attire vers lui pour m'embarquer à sa suite. Ce soudain comportement m'avais tiré un son comparable à un gémissement craintif et évidemment, je m'étais empêtré et avais éviter la chute de justesse. Son « Par là » raisonna dans ma tête sans pour autant parvenir à m’intéresser. Oh non, j'étais bien trop occuper à le suivre, parce qu'il marche vite ce bougre. Mais je dois avouer qu'il me sauve la vie... Sauf s'il a l'intention de me faire des choses après... ERM. S'il m'aide à sortir d'ici, promis, je le lui rendrais. Je ne sais pas encore comment, mais je trouverais. J'irais décorer sa chambre tiens. Avec des ballons, une piñata, et j'y rajouterais une grande banderole avec écrit ''BIENVENUE A LA MAISON SUPERMAN''... Ouai... ou je trouverais autre chose de plus pertinent à mettre dessus. Un truc plus gentil. Qui fait plaisir. Et je suis fier d'avoir eu cette idée.
Je suis étonné de ne pas me prendre un seul mur dans la face. Bon malheureusement, je récolte de nouvelles toiles d'araignées mais, être en la compagnie de ce « Superman aux yeux rouges » me donne le courage nécessaire pour me débarrasser d'une partie de ces choses abominables. Je le suis toujours, pendant quelques minutes. J'essaie de briser un peu le silence, en lui demandant par exemple s'il vient souvent ici, parce qu'il a l'air de connaître les lieux. Au final, je crois que mes questions à la con l’agacent, alors je me tais. J'ai pas envie qu'il me lâche parce que je l'emmerde. J'ai pas envie de me retrouver tout seul ici alors j'agrippe son poignet. Comme ça, même s'il me lâche, moi je le tiendrais toujours. Haha. J'aperçois enfin de la lumière droit devant nous. Et un immense sourire éclaire mon visage. Je lui ferais un gâteau aussi. C'est promis. Il me lâche soudainement et je fais de même aussitôt. J'ai bien compris qu'on était arrivés. D'ailleurs, grâce à la lumière qui filtrait à travers la planche en bois, j'arrivais enfin à mieux le distinguer. J’apercevais juste une tignasse brune et un corps un peu frêle puisqu'il me tournait le dos. Il s'approche de la sortie. Puis je crois qu'il l'analyse puisque pendant quelques secondes, il ne bouge pas. Je me tiens toujours derrière lui, en l'observant.
C'est un élève. J'en suis sûr. Ou alors c'est un prof sacrément petit. Ça m'intrigue. Il m'intrigue. J'aimerais voir son visage. J'avance lentement, un bras tendu devant moi dans le but de poser ma main sur son épaule. Je veux qu'il se retourne... Mais j'arrête mon geste et me fige. Totalement surpris par ce qu'il vient de faire. Il... Il est maso ? Je le regarde hébété. Il vient de balancer violemment son poing dans la planche en bois mais, elle ne semble pas vouloir se laisser faire. J'aperçois trois gouttes écarlates perler au niveau de ses phalanges avant de rencontrer le sol. Il ne bronche pas, comme si c'était rien mais ma réaction à moi est tout autre. J'avance d'un pas et je lui lance un « Eh ! EH ! Qu'est-ce que tu fou ?! T'es mala... » Le reste de ma phrase ne parvint pas à franchir mes lèvres. Il ne m'entendait pas. Mais pire que ça, j'assistais malgré moi à quelque chose de vraiment surprenant. Et de flippant aussi. L'apparence de ''Superman'' se changeait petit à petit. Cheveux, taille, corpulence tout. Je reculais en voyant une paire d'aile grandir dans son dos. Et là. La seule chose qui me vint à l'esprit fut une phrase complètement débile. '' Eh les mecs ! C'est Batman !! '' L'impact entre la planche et … le poing de ce super héros, causa un bruit qui me ramena aussitôt à la réalité. J'analysais rapidement la situation et mon regard s’horrifia au fur et à mesure que je le voyais frapper dans le bois. D'ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi il s'acharnait autant dessus. Avec tous ces coups, le passage devrait s'ouvrir non ? En fait, j'y voyais rien. Il me cachait complètement la vue.
Honnêtement, j'avais l'impression que plus il tapait dedans, plus il s’énervait parce que ça ne s'ouvrait pas. Comme si c'était bloqué. Et j'avais peur qu'à force de s’énerver... il s'en prenne à moi. Mais. Je ne suis pas un punching ball. Donc. Il allait devoir se défouler ailleurs. J'avais pas remarqué... mais j'avais continué de reculer. Pour mettre de la distance entre lui et moi. Il me fait froid dans le dos. Avec cette nouvelle apparence, il n'a rien de très rassurant. Oh. En plus il a des cornes. Il... il est pas humain. J'essaie de m’aérer l'esprit. Noah, t'es dans un pensionnat avec gens qui ont des pouvoirs. Donc, ce type, son pouvoir c'est forcément de pouvoir se transformer en Batman. Aie. Mon dos vient de heurter et un mur. Je crois d'ailleurs qu'il a déchiré ma chemise. Bah... au point ou j'en suis... Je remarque qu'il vient de cesser ses magouilles de maso. Il s'écarte un peu. J'en profite pour m'intéresser à la planche. Elle est intacte. Alors il avait tapé dedans pour rien ? Le pauvre... il a du avoir mal...
« C’est bloqué. » Me dit-il. Je cligne des yeux, m'intéressant de nouveau à lui. Gné ? Je le sais que c'est bloqué. C'est évidemment que ça l'est. Pas besoin d'être intelligent pour l'avoir remarqué ! Ah tiens, tu avoues finalement que t'es complètement idi... RAH TA GUEULE.
Je le regarde, sourcils froncés. Mes yeux faisant un aller et retour entre lui et la planche. J'avoue, je suis curieux de savoir pourquoi c'est bloqué. Avec tous les coups qu'il a mit, ça m'étonne que la sortie soit toujours bouchée... Ou alors, c'est une ruse pour me coincer dans un endroit sans issues. Quoique, je peux toujours faire marche arrière. Ouai mais... l'idée de replonger dans une obscurité totale me déplaisait grandement. Alors je me décollais du mur contre lequel mon dos s'était appuyé et j'avançais dans sa direction en plissant les yeux pour reconnaître son visage. J'ai l'air d'un idiot à faire ça. Je le dévisage ouvertement. Et quand je m'en rends compte, je détourne la tête et prend la direction de la planche. J'y appose mes mains à plat et tapote doucement dessus, comme si je frappais à la porte de chez quelqu'un. Je n'ai aucune idée de pourquoi je fais ça. Il me rend nerveux. Alors j'agis bêtement en conséquence.
- « T'es sûr que c'est bien par là ? » J'avais tourné mon regard vers lui avant de regretter ma question en m’intéressant de nouveau à la sortie. Je risque de le vexer. Il a dit qu'il savait où c'était. Enfin, il ne l'a pas formulé comme ça, mais ça semblait tellement évident à ses yeux. Cette fois, je tape plus fort, avec le coin de mon poing. C'est plus par rage, que pour voir si ça s'ouvre. Je veux sortir d'ici. Je veux sortiiiir. Pitié... Pitié... Un, deux, trois coups supplémentaires. Le quatrième ne vint pas, restant bloqué en l'air. C'est... c'est frustrant... tellement frustrant d'être si proche de quelque chose sans pouvoir l'atteindre. Mes yeux s'embrument encore et je me mord la lèvre pour éviter de pleurer. Surtout devant lui en fait. Je m'accroupis face à la planche. Je soupire et je respire. Il faut que je me calme. … Mais, c'est plus facile à dire qu'à faire. Baissant la tête, j'enfouis mes doigts dans ma tignasse violette avant de les retirer rapidement en sentant à nouveau une toile d'araignée. Je me redresse finalement, et me retourne vers lui en affichant un sourire tellement faux qu'il pourrait faire exploser un appareil photo.
- « On... On est condamnés à passer là nuit ici et.... » Je m'arrête, coupé par le grondement de mon estomac réclament à manger. Je me perds alors dans son regard. J'arrive pas à décrocher de ses yeux. J'ai beau me dire qu'il ressemble à un monstre, son comportement me fait penser qu'il est tout sauf méchant. Cela dit, il y a toujours cette part de moi qui reste mortifié par sa présence.
- « ...et j'ai envie d'aubergines... » Euh... Je viens de dire quoi là ? Non attends, c'est pas possible... J'aurais laissé échapper ce genre de phrase ? Tatata. J'agite les mains devant moi, comme pour effacer ce que je viens de dire. Non mais. Parler d'aubergine dans un moment pareil... Je passe pour un crétin fini là...
- « Ah... euh... non, non, non ! »Je bredouille. « C'est pas... c'est paas... ça l'important...» Ma phrase se termine dans un murmure à peine audible et je baisse la tête. Je sens le rouge me monter aux joues. C'est... C'est gênant comme situation. Il me met mal à l'aise... En fait, je préférais son apparence d'avant. Je relève la tête, j'évite de le regarder. Je pointe un mur du doigt et je lance simplement un « Je vais m’asseoir là... » Et je sais pas pourquoi je dis ça. Pourquoi je précise l'endroit où je vais poser mon postérieur et OH ! Ma console !! Je me dirige vers l'endroit que j'ai indiqué, prenant soin de mettre de la distance entre lui et moi. Je veux pas... pas trop qu'il m'approche. Pas quand il a toutes ces choses greffées au corps. Je m'assoie donc comme je l'ai dis, ayant pris au passage le soin de retirer ma console de ma poche arrière. J’époussette de la main mon jean et m'installe en tailleur. Mec si jamais tu... tu tente quoique ce soit, j'te jure que... que... j'aurais assez de cran pour m'enfuir en te laissant seul ici comme un couillon et privé de ta vue.
- « Euh... On se connaît ? » Je lance ça machinalement, pour combler le silence. Mais c'est vrai. Maintenant que j'y pense, sa tête me dit quelque chose. J'avais pas vraiment pris la peine d'analyser ses traits tout à l'heure et à cause de la faible lumière je le distinguais à peine. Mais je suis persuadé de l'avoir déjà vu. Mais pas avec cette apparence là.... Je plisse les yeux, je ne distingue aucune cravate à son cou. Là je me dis que c'est peut-être pas un élève et que je suis enfermé ici avec une espèce de monstre. Et mon estomac se contracte. Mes yeux s'écarquillent par cette pensée qui commence à m'effrayer.
2993 mots ... Je ferais plus court la prochaine fois, promis ;w; ....
Sujet: Re: Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior] Sam 23 Mar 2013 - 0:27
L’obscurité, la noirceur, les ténèbres, l’opacité… Tous ces mondes où la nuit prime sur le jour, où l’obscurité est plus importante que l’illumination, où les ténèbres sont plus indéniablement plus fortes que la lumière, tous ces mondes où l’on préfère le noir au blanc… Je m’y sens tellement bien, comme un cocon protecteur. C’est pour ça que je me réfugie dans ce genre d’endroit, que je préfère me rendre dans des endroits sombres plutôt que dans les endroits lumineux. Non pas que je déteste la lumière, elle ne me gêne pas plus que ça à vrai dire, mais je me sens entier, complet, que lorsque je me trouve dans ce genre d’endroit sombre, reposant à mes yeux, et particulièrement silencieux. Il n’y a rien de mieux que ces endroits où tout n’est que silence et ténèbres. La nuit, les ruines, les grottes, les passages secrets de Prismver… Tout est si calme là-bas, j’adore m’y rendre et me laisser vaguer à toutes sortes de pensées et réflexions. Les passages secrets de Prismver sont le lieu le plus calme de tous, surtout en journée. Oui, c’est l’endroit le plus serein… Alors pourquoi ? Pourquoi y a-t-il autant de bruit ?? Oui, je vous le demande ! Ce secteur est censé être par-dessus tout le plus désert… Alors pourquoi… ? Pourquoi y a-t-il un énergumène qui s’agite et sursaute à la moindre rencontre avec une toile d’araignée ? Quand on a peur de ce genre de chose, il vaut mieux éviter ce genre d’endroit, c’est bien connu.
Dans un premier temps, je me dis que l’ignorer serait une bonne chose, autant pour moi que pour lui. Après tout, je doute qu’il veuille se retrouver en compagnie d’un monstre tel que moi, un monstre non seulement dans le physique mais aussi dans le comportement… Et bien oui, les créatures malfaisantes aiment l’obscurité, tout comme moi… Et je suis déjà une créature, donc je suis en plus malfaisant. Bon, pour moi ce n’est pas une nouveauté, je le sais déjà depuis bien longtemps. Le prêtre qui souhaitait m’exorciser me l’a très bien fait comprendre. Et peu importe le nombre d’année qui passera, peu importe le nombre de fois que mon "père" me dira le contraire, peu importe le nombre de psychologues que je fréquenterais pour reprendre ma vie à zéro, cette pensée et cette réalité est à jamais gravé en moi, dans mon esprit. Une réalité cruelle gravée également sur ma peau par les deux longues cicatrices dans mon dos qui me font souffrir et qui me feront souffrir jusqu’à ma mort. Car pour moi, il n’y a que ça pour me repentir des pêchés que j’ai commis, inconsciemment ou pas.
Une forte odeur de peur me sort de mes pensées et en voyant la silhouette complètement pétrifiée, je comprends que cette personne n’a pas seulement peur, mais qu’en plus il est perdu… Sinon il se serait déjà enfuit à vitesse grand V vers la sortie. C’est pour ça que je décide de lui venir en aide. Mais franchement, les adolescents de nos jours sont légèrement attardés… Ah, voilà que je recommence, non seulement je pense comme un adulte, mais en plus je les pense de la même façon. Pourtant, celui que je suis en train de sauver ne doit pas bien être plus jeune ou plus âgé que moi. Il faut dire qu’avec un "père" aussi vieux jeu, c’est un peu normal de devenir pareil, surtout lorsqu’il est la seule et unique personne à vous parler. Et oui, les autres ont trop peurs de moi. Bien sûr, quand je dis "les autres" je fais allusion aux enfants de mon âge que j’ai rencontré aux fils des années avant d’atterrir ici : ceux de mon ancien village et ceux des écoles dans lesquelles j’ai été admis pendant ma scolarité. Beaucoup ne me parlaient pas du tout et le peu qui avaient le courage de le faire perdaient vite patiente en voyant que je ne répondais pas. En fait, c’est juste que je ne savais pas quoi répondre, ou que je mettais du temps à trouver mes mots. Seul mon "père" me parlait constamment, il n’attendait même pas que je lui réponde et lorsque j’arrivais à le faire, il écoutait toujours attentivement ce que je disais, bien que j’en disais peu. Il arrivait même des fois où j’arrivais à tenir des conversations de plusieurs minutes avec lui.
Le garçon que je tenais et tirais par la manche essaya d’engager un semblant de conversation, sûrement plus pour se rassurer lui-même que pour vraiment parler. Et puis, je ne sais pas quoi dire, alors je ne réponds rien. J’ai vraiment l’air con : quelqu’un essaye de me parler et moi je ne sais pas quoi dire. Faut pas se mentir, y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez moi. Ouais, je suis simplement une erreur de la nature. Une erreur de la nature, mais lorsqu’il attrape mon poignet pour ne plus le lâcher, j’ai l’agréable sensation de servir à quelque chose, d’être extrêmement utile à cet instant-là précis ! C’est comme si, comme s’il avait vraiment besoin de moi… C’est bien la première fois que j’ai cette impression, normalement on préfère me fuir ou alors on se méprend à mon sujet, alors j’ai plus le sentiment de servir de décoration ? Mais là, ce n’est pas le cas… Dommage qu’on approche de la sortie, j’aurais voulu encore ressentir cette agréable émotion de ne pas n’être simplement qu’une personne parmi tant d’autres.
Mais finalement, c’est moi qui le lâche le premier et il fait de même en apercevant la douce et faible lumière. Cependant… Ce n’est pas la sortie que je connais, j’ai comme un pressentiment, un mauvais pressentiment. Et ce dernier ce confirme : la sortie est bloquée, j’ai bien essayé de la forcer, mais impossible de l’ouvrir même sous ma forme de démon, apparemment il s’agit de l’œuvre d’un pouvoir. Celui d’un autre élève. Lequel ? Je ne sais pas. Pourquoi a-t-il fait ça ? Je n’en n’ai aucune idée. Y-a-t-il une autre sortie ? Sûrement mais je ne la connais pas. Je me retourne vers la personne qui m’accompagnait. Je me sens intérieurement triste, bien que mon visage et mon masque son de marbre, car il c’est éloigné, le plus loin que lui permettait les murs et son expression est celle de quelqu’un effrayé par son plus pire cauchemar. En tout cas c’est comme ça que je vois les choses. Oui, je sais, je ne suis pas normal, pas besoin de me regarder comme ça… !! Je n’ai jamais demandé d’être comme ça non plus… Si j’avais eut le choix, il aurait été vite fait, sans aucune hésitation.
Il s’approche de la sortie et de moi par la même occasion. Il est vraiment courageux… C’est tout ce que je trouve à penser. Parce que j’avais complètement oublié que se transformer en démon atroce, cruel et sanguinaire, ce n’est pas normal. J’avais oublié, parce que maintenant, cette vérité fait tellement partit de moi que j’ai du mal à la dissocier d mon être. Bonne ou mauvaise chose, je ne sais toujours pas. En fait, qu’est ce que je sais véritablement à la fin ? Pourquoi je suis dans cette classe A si je suis un tueur qui ne se comprend pas soi-même ? C’est complètement absurde… Comme le fait que je sois toujours en vie… Ce jour-là, sur le bucher, j’aurais mieux fait de mourir… Et même avant ! J’aurais libéré tant de monde du fardeau de ma présence, moi en premier. Mais non, comme chaque être vivant sur cette putain de planète, je m’étais inconsciemment accroché à la vie et j’avais malheureusement réussit en survivant à cette épreuve, mais en n’en ressortant blessé au plus profond de mon âme.
« T'es sûr que c'est bien par là ? »
Dès qu’il me dit ça, il détourne le regard. Je n’ai même pas le temps d’ouvrir la bouche pour essayer de dire quelque chose. Alors je me contente d’hocher la tête de bas en haut dans le silence le plus total. Il n’a sûrement rien vu, mais tant pis. De toute façon, ce n’est pas comme s’il attendait une véritable réponse… Je le regarde frapper avec rage les planches de bois, qui ne sont justement plus en bois. Il me fait pitié, j’ai envie de lui dire d’arrêter, qu’il va finir par ce faire mal, que ça ne sert à rien. Mais les mots ne sortent pas, alors je me contente de le penser. Je suis comme ça, je pense à beaucoup de chose, mais impossible de dire à voix haute seulement l’une d’elle. Je me sens tellement inutile en ce moment… Je suis un monstre, alors je devrais au moins pouvoir réussir là où tous les monstres réussissent : casser les choses, les briser, etc. Mais non, je n’y arrive pas… Non seulement je suis vraiment une erreur de la nature, mais en plus je ne sers à rien…
« On... On est condamnés à passer là nuit ici et... ...et j'ai envie d'aubergines... »
Je le fixe de mes yeux rougeoyants. Pourquoi des aubergines ? Mais en même temps, c’est bon les aubergines, en plus la peau est noire, cela veut tout dire. Quoi que le goût de ce légume cru n’est pas terrible… Je les préfère cuit, voir légèrement grillés, elles sont plus sucrés comme ça et c’est très bon ! Mais qu’est ce que je pense moi… ? Je lâche un ricanement intérieur, il m’a non seulement pris au dépourvu, mais en plus je l’ai pris au sérieux. Mais… Le plus important, il vient de me parler, alors que je suis toujours sous cette forme monstrueuse et puis, c’est comme si il attendait que je le réconforte un peu… Il a… Il a encore besoin de moi ? Je suis un peu heureux, mais je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire dans ce genre de moment-là.
Je crois me souvenir avoir apporté des gâteaux avec moi aussi tout à l’heure… Mais je ne suis pas sûr, il faut que j’aille vérifier ! Je le vois du coin de l’œil aller s’assoir plus loin. Il faut que j’aille vérifier, mais avant ça je dois le prévenir, sinon il va s’affoler. Je dois lui expliquer pourquoi je pars, qu’il ne faut pas qu’il s’inquiète et que je vais revenir bientôt ! … ça fait beaucoup de chose à dire… Est-ce que je vais y arriver ? Bon, qui ne tente rien n’a rien. Je commence d’abord par prendre une apparence plus conventionnelle, celle humaine. Puis, je m’approche un peu de lui et je me jette à l’eau.
« … »
Aucun son ne veut sortir… Si je me le permettais, je me mettrais à pleurer tout de suite tellement c’est frustrant d’avoir tant de choses à dire sans pouvoir le faire. Il ne faut pas que je m’avoue vaincu. Oui, mon combat est misérable, mais cela fait tellement longtemps que je n’ai pas fait de vraies et longues phrases… J’ouvre la bouche une seconde fois, mais j’ai tôt fait de la refermer de nouveau. Mes cordes vocales semblent bloquées… Ma respiration est haletante aussi, je n’arrive pas à garder "mon calme" si je puis dire, car en fait, pour moi parler tellement d’efforts que je m’épuise tout seul, sans rien faire. Ça fait tellement longtemps en même temps… Je dois être pathétique, à ouvrir la bouche et à la refermer comme un poisson rouge, la respiration hératique et les joues légèrement rougies par l’effort que ça me demande.
« Je… » Je suis moi-même surpris par le son que je viens de produire et qui a eut autant de mal à sortir, mais je ne m’arrête pas et continu sur ma lancée : « Je n’ai pas… D’aubergines… Mais je pense avoir… Des biscuits… Je vais les chercher… » Je me retourne et m’apprête à partir à travers les dédales des passages secrets, avant de me souvenir que j’ai oublié une partie de mon message. « Ne… Ne bouge pas… Je reviens vite… … Et… Je m’appelle Calior… Hellxus ! »
Et cette fois je pars vers le nid de mes amis les chauves-souris. Je faisais vraiment pitié, plus pathétique, plus navrant que ça, tu ne peux pas faire… Je me dirige vers l’endroit où je me trouvais auparavant, en essayant de ne pas penser comme il doit bien se moquer à présent. Noah Sawmer, un jeune garçon de D, une classe où je me rend souvent, qui met toujours un peu d’ambiance dans les cours, en bien ou en mal, je ne peux pas vraiment le dire, mais je ne connais pas grand-chose à la hiérarchie de l’école et des classes, pourtant il m’avait l’air d’être une de ses personnes qui pourraient être à la "tête" d’un groupe d’autres adolescents. Alors pourquoi se trouvait-il tout seul ici ? Je ne comprends vraiment pas comment marche les gens normaux et finalement, je suis presque à en penser que ce n’est peut-être pas si mal de ne pas être comme eux… En tous cas, je doute qu’il se souvienne de moi par mon nom ou mon prénom. Personne ne venait me chercher lorsque je "fuyais" ma classe et personne ne m’adressait la parole. Faut dire que j’ai la présence d’un fantôme et la plupart des gens ne me remarquent pas.
Je grimpe jusqu’à la charpente comme la première fois, en début d’après-midi, et je cherche du regard le fameux paquet que j’aurais pu amener, puis finalement abandonner. Ah ! Le voilà, je m’en empare et m’apprête à redescendre lorsque, une de mes "amies" passe au dessus de ma tête. Cela me donne une idée et j’appelle l’une des mères dont le petit est déjà assez débrouillard. Au pire, elle pourra le refiler à une femelle hôte. La chauve-souris se pose près de moi et attends que je lui explique ce que je lui veux. Y a pas à dire, j’aurais beaucoup parlé aujourd’hui, j’en ai même la gorge sec et je me sens épuisé… J’envois ainsi cette femelle Chiroptère voir s’il n’y a pas d’autres sorties dans les environs qui me permettrait à Noah et à moi de sortir d’ici sans avoir à attendre de l’aide.
Je me laisse tomber au sol, mes paupières me semblent beaucoup plus lourdes qu’il y a quelques heures. Est-ce à cause de l’utilisation de mon pouvoir et le fait d’avoir beaucoup parlé ? Sûrement que la deuxième raison est la cause de mon épuisement à quatre-vingt pourcent si ce n’est pas plus. Je me transforme encore une fois, le paquet de biscuit en main et je plane au dessus du sol jusqu’à arriver à l’endroit où se trouve Noah. Je me retransforme de nouveau, reprenant ma forme humaine de fantôme. Je me pose contre le mur aussi, un peu éloigné de mon "camarade de classe". Je ne tiens pas vraiment à l’effrayer plus qu’il ne doit déjà l’être avec tout ça et avec ses changements d’apparences… Je tends le paquet de biscuits vers lui. Je n’ai pas besoin d’en prendre pour l’instant, j’ai déjà mangé deux fruits plus tôt. Après, je ne sais pas si ça va lui convenir, ce ne sont que des biscuits tout simples sans parfums, juste des biscuits au beurre dans un paquet qui ni entamé, ni ouvert.
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Sujet: Re: Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior] Sam 30 Mar 2013 - 15:05
« Si les hommes peuvent diriger le monde, pourquoi n’abandonnent-ils pas la cravate ? Comme c’est intelligent de commencer la journée en attachant cette petite corde autour de son cou ! » Mais c'est toujours mieux qu'une chaine, non ?
toi, moi, enfermés.
Calior ~ Noah
La peur de l'inconnu. Je crois que c'est un sentiment que tout le monde connaît au moins une fois dans sa vie. L'inconnu, c'est comme une zone d'ombre qu'on arrive pas à cerner. Et c'est quelque chose qui peut devenir angoissant, oppressant. Bah, c'est comme avoir peur au final... Sauf... qu'on sait pas vraiment de quoi. Et c'est exactement le sentiment que je ressens là. Parce que je sais que j'ai peur. Ma tension est anormalement élevée et je sens les battements de mon cœur venir tambouriner contre mes tempes. Je sais que tout à l'heure j'étais terrifié parce que j'étais seul, dans ce trou paumé et qu'en plus je me faisais grimper dessus pas une multitude d'insectes. Mais maintenant, je ne suis plus esseulé et j'ai de la lumière. Suffisamment pour me rassurer en tout cas. Non pas que j'ai peur du noir mais, je préfère nettement l'éclat du jour aux ténèbres de la nuit. Alors quoi ? C'est lui qui me fait peur ?
Je dois dire que je peine à l'admettre. Mais il y a une part de vrai là dedans. Mon sauveur, Superman ou Batman, comme j'aime le définir, vient de prendre l'aspect de quelque chose de beaucoup moins rassurant. Des ailes, des cornes, un corps massif. Tout m'indique qu'il ne s'agit pas d'un simple humain venu simplement pour me sauver la mise. Pourtant... Pourtant il ne fait aucun geste brusque... Enfin... à part quand il a frappé comme un dingue sur la planche en bois il y a quelques minutes. Mais, il n'a pas tenté de me faire du mal. A moins qu'il n'ait prévu autre chose pour la suite... Je m’efforce d'éloigner cette pensée sordide de mon esprit. Parce qu'il faut que je me calme. Comme on dit parfois, c'est quand on panique qu'on devient le plus vulnérable. Ouai, c'est comme avec les requins. Plus tu t'agites dans l'eau, plus ça les attire avant que RHAM !! Mangé. C'est un très bon exemple. Sauf que j'ai horreur de ces choses là. Ces trucs aquatiques. Même les dauphins m'angoisse. Je me demande de quoi j'ai le plus peur au final. Des gros poissons sous l'eau ou des insectes tapis dans l'ombre. En fait, je crois que c'est une énigme que je ne résoudrais jamais. Parce qu'en vrai t'es qu'un trouillard. … Ok. Je l'avoue. Un rien me ferais flipper sévère sa mère...
Je le fixe, inquiet. Au pire, je me dis que s'il tente un truc, je pourrais toujours l'étourdir avant de me barrer et de me perdre encore plus. Haha... Ouai. Bon. Évites de penser à ces choses là Noah, ça t'angoisse encore plus. Mais je m'interroge sur ce manque de cravate. Après tout, c'est en partie grâce à elle que je reconnais les classes. Puis j'aime ça moi les cravates. Parce que... ça se rapproche vachement du mot cravache. Et que dans ma tête, l'un va bien avec l'autre.... Euh. Ouai. Mais là n'est pas la question. Mes penchants restent quelques choses que moi-même j'ai du mal à comprendre. Et je pense qu'à un moment ou à un autre, je devrais sérieusement réfléchir à consulter... La bonne blague ! Le premier qui me traîne chez un psy, je lui envoie une scie-sauteuse dans les valseuses. Ouai, c'est gore. Et alors ? On rigole pas avec l’inconscient des gens.
Je tripote machinalement mes doigts. Puis quand je le vois bouger je détourne le regard. Je sais pas pourquoi. Réflexe ? Peur qu'il vienne me taper ? Me.... Erm. Mon regard se perd au loin sauf que je ne vois rien. L'obscurité s'entend peu à peu. Elle grignote les rares traces de lumière et finira bientôt par m'engloutir moi aussi. Et bordel. J'ai pas envie de passer la nuit ici, même si je sais que ce sera probablement le cas. Et d'ailleurs, qui me dit que je sortirais ici demain ? Si ça se trouve, personne ne remarquera notre absence et on restera cloîtrés ici jusqu'à ce qu'un deuxième super héros vienne nous aider à sortir. Ah tiens, j'ai pensé notre absence. Comme quoi, au fond, je le considère comme... comme quelqu'un... comme moi quoi. Un pauvre type embarqué dans une aventure palpitante avec pleins de rebondissements et d'épopées magiques. Des poneys roses à paillettes et des chats multicolores qui combattent ensemble les vilaines blattes. ... Ok, ok, j'arrête mon délire.
...Je... Je ne l'ai pas entendu se rapprocher. A vrai dire, j'étais perdu dans mes pensées très pertinentes. Je ne sais pas s'il a fait du bruit mais, j'ai la désagréable sensation de déjà connaître ce genre de situation. Et là encore, je me dis que j'ai de la chance de ne pas être cardiaque. Vraiment. Parce que lorsque je tourne la tête vers lui, j'aperçois un mec tout à fait.... banal. Disparues cornes et ailes. Il a l'apparence d'un lycéen de mon age. Ça me rassure. Le voir comme ça, ça me rassure. Je me dis que j'ai été bête de le croire dangereux sauf que... ben là il me fixe. Je n'ai même pas le réflexe de tenter de reculer, même s'il y a un mur. Avoir un type avec des yeux rouges qui vous regarde de haut, ça pourrait vous encourager à au moins essayer de vous enfuir. Sauf que non. Moi je me contente de le regarder droit dans les yeux. Parce que... je sais pas. Je dirais que ça à un côté fascinant. Des pupilles rouges c'est pas commun. Alors oui voilà, je suis fasciné. En mode scientifique mourant d'envie de faire des expériences et des dissections. Non, je plaisante. J'irais pas les lui arracher pour les observer. Ils sont bien mieux là où ils sont.
Je remarque enfin qu'il essaye de me dire quelque chose. Je ne sais pas quoi. Peut-être qu'il veut répondre à ma question et me dévoiler son identité ? Je l'interroge du regard. Il est... un peu bizarre. Je devrais peut-être l'aider ?... Euh ouai mais comment heen ? Lui délivrer tous les secrets du langage dans un roman de trois kilos ? Non, non. Oh... Attends peut-être que c'est ma faute ? … Ah. Impossible, je ne l'ai pas touché. S'il ne dit rien, eh bien ça ne vient pas de mon pouvoir... Sauf si maintenant je peux le faire à distance mais, ça, c'est peu probable. J'attends tout simplement. Il n'a pas l'air très à l'aise et je préfère ne pas l'enfoncer encore plus. Sinon, il risque de se barrer en me laissant tout seul. Et si il le fait... il devra dire adieu à la pinata et à mon gâteau. Mais surtout, il devra avoir ma mort sur la conscience. Ouais, car à moi tout seul, je pense que jamais je n'arriverais à sortir d'ici. Et être oppressé par ce genre d'endroit ça peut, à la longue me rendre totalement fou. Assez pour passer l'arme à gauche. Oh, je ne suis pas un type dépressif, suicidaire avec des pensées morbides. Je suis juste très, très, très influençable. Beaucoup trop. Et émotif aussi. Et un jour, tout ça finira par me tuer... Ah... je tourne en rond là...
- « Je… Je n’ai pas… D’aubergines… Mais je pense avoir… Des biscuits… Je vais les chercher… »
… De quoiiiiiiiiiii ? Je cligne des yeux. Pas sûr d'avoir compris. Oh seigneur, je me sentais déjà bête d'avoir parlé d'aubergines tout à l'heure. Pourquoi est-ce qu'il en rajoute ? Se moquerait-il de moi ? Non, il a l'air plus... gêné qu’hilare. Et puis... c'est pas grave s'il en a pas ! Au contraire, ça serait carrément louche si il avait des aubergines dans ce genre de situation ! Là j'aurais pu sérieusement me poser des questions. Genre... est-ce qu'il passe ses journées tapis dans l'ombre, à guetter ses proies en leur proposant ce dont elles ont envies ? Histoire de les amadouer ? Je divague. Arrêtes Noah, il n'a pas l'air méchant... Pas en ce moment en tout cas. Je le distingue à peine, car la luminosité baisse progressivement mais, je me doute bien de son malaise. Suffisait d'entendre sa voix, elle était... pas très bien assurée... Peut-être qu'il a pas l'habitude de parler avec des gens ? Il serait plutôt du genre à les écouter blatérer sur la cuisson des aubergines par exemple ? Oh, merde. Il s'en va. Il se dirige vers un endroit où je ne pourrais pas le suivre. Mon estomac se noue, après avoir de nouveau grondé à l'évocation du mot biscuit. Et s'il... S'il disait ça pour … m'abandonner ? Je n'aime pas cette idée.
- « Ne… Ne bouge pas… Je reviens vite… … Et… Je m’appelle Calior… Hellxus ! »
Il me coupe dans mon élan. J'allais me relever pour l'empêcher de partir et pourtant j'obéis et reste assis. J'entends ses pas s'éloigner et je prie pour qu'il ne mente pas... Et pour qu'il fasse vite. Pas que je risque de mourir de faim heen mais, au moins pour pas être tout seul. En attendant, il m'a donné de quoi méditer. Et Noah qui médite ça peut partir très, très loin. C'est vrai. J'ai tendance à me laisser embarquer par mon imagination. Je sais que je pourrais débattre des heures durant sur un sujet à la con comme... comme les différentes façons de préparer un concombre. Crème fraîche, nature ou vinaigrette ? ... Faut que j'arrête de faire une fixation sur des légumes là ! C'est pas le moment. Et, plus important, il m'a donné son nom. Calior... Calior... Je... AH ! Euh... Non. A vrai dire, ça ne me dit rien. Bon en même temps, faut dire que les prénoms et moi ça fait deux. J'ai dû mal à les retenir, alors on verra bien si c'est différent avec lui. God. J'espère quoi là ? Qu'il fasse une exception à la règle et qu'il me prouve que je ne suis pas aussi bête que ça ? Non en fait, je suis sûr que si j'arrive à le mémoriser, c'est en partie parce que je lui dois une fière chandelle. T'emportes pas trop Noah, t'es pas encore sorti d'affaire. Merde. C'est vrai.
J'attends. Et je commence à m'agiter. Je détends mes jambes et je m'apprête même à me lever quand je renonce rapidement. C'est con heen ? Mais je me retrouve exactement dans la même position que tout à l'heure : à savoir, mortifié à l'idée de faire trop de bruit. Alors au final je replis mes jambes, entour mes genoux de mes bras avant d'y venir nicher ma tête. Ouai, carrément. Comme un enfant apeuré. Sauf que je ne suis plus un enfant. Même si j'agis comme tel. Et que tu penses pareil. Blablabla. Bon. Il me faut une occupation. Un truc pour l'attendre sans trop m'inquiéter. Alors je m'embarque dans des réflexions sur le nom de mon camarade. Ça sonne quoi ? Allemand ? Anglais ? En tout cas, ça ne vient pas des pays de l'Est. Ah tiens, en plus son nom commence par le même mot que l'Enfer. Quoi ? C'est un signe ? Haha... Non, c'est juste genre une coïncidence, ça ne veut certainement rien dire. C'est comme le type qui s’appelle Cocu alors que sa femme le trompe. C'est pas sa faute. Ah... Je soupirs. Pourvu qu'il fasse vite... parce qu'à force d'éviter de trop penser, j'en arrive à me donner mal au crâne... Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire en sortant d'ici. Si tu sors. Gwaaaaah !! On évite les mauvaises pensées, les mauvaises ondes et tout le tralala. Quand je sortirais eh bien... j'irais prendre une douche. Parce que j'en ai besoin. Ensuite j'irais m’empiffrer puis je... Oh putain, c'était quoi ce bruit ?!
Je me redresse, surpris par ce truc qui vient de briser le silence... Oh. Tiens, cette fois c'est son apparition brutale-selon moi- qui m'aurait tué à coup d’infarctus. Il vient de revenir. J'arrive à le distinguer. Je ne sais pas combien de temps ça lui a prit pour faire son détour, mais l'obscurité n'est pas encore totalement complète. C'est pour ça que j'arrive à le voir. Que j'arrive à le suivre des yeux lorsqu'il s'appuie contre un mur, en laissant de la distance entre nous. Je me demande si je l'ai pas un peu vexé tout à l'heure en l'évitant. Peut-être qu'il croit bien faire maintenant ? Qu'il sait qu'il me fait un peu peur. Je secoue la tête et décide de me lever. Je sais pas, mais je pense qu'il n'ira pas faire le premier pas. Je range ma console dans la poche droite de mon jean cette fois. D'habitude, je préfère les poches arrières, allez savoir, je trouve ça plus pratique. Il me tend un paquet tandis que je m'approche en priant pour ne pas me casser la gueule par terre. Ça m'embête de penser qu'il sait qu'il m'inquiète un peu. J'aimerais essayer de lui faire comprendre le contraire... et de m'en convaincre moi-même.
- « Ah...euh... Merci. C'est sympa, t'étais pas obligé tu sais... » Je lui souris, pour lui montrer ma reconnaissance et m'empare du paquet que j'ouvre rapidement. C'est un exploit car d'ordinaire, j'ai toujours du mal avec les « ouvrir ici ». Je l'avoue, j'aurais pas aimé devoir me battre avec ce paquet devant lui. Ça aurait été la honte même si je suis plus à ça prêt. En glissant un morceaux de biscuit entre mes lèvres je découvre qu'il s'agit tout simplement d'un gâteau au beurre. Pardon. Pardon d'être un peu déçu. Mais la vérité c'est que je les préfère avec du lait, du café, du jus de pomme ou encore de la compote. Je trouve ça trop sec. Mais je me garde bien d'en faire la remarque, après tout, il est parti exprès me les chercher. J'ai peut-être vécu dans le luxe, je n'en suis pas moins égoïste à ce point là. La seule chose qui me gène, c'est le bruit des biscuits broyés par mes dents. Tout ça dans un silence qui devient de plus en plus gênant à mon goût. Parce que oui, je reste planté là devant lui comme un con, à mastiquer des gâteaux alors que lui non... Et pourquoi d'ailleurs ? Il n'a pas faim ? Suivant le fil de mes pensées, mes yeux vinrent se poser sur ses mains. Et là, je me rappelle que tout à l'heure il s'était fracassé le poing contre c'te putain de planche en bois. Ah... si seulement j'avais une allumette...
- « Hmpf ? » Avec un morceau de biscuit coincé entre les lèvres, c'est la seule chose qui arrive à sortir de ma bouche. Heureusement, je m'en rends rapidement compte et lui épargne de nouveaux postillons beurrés en retirant le gâteau. « Euh... Tu devrais soigner ça. » J'indique d'un mouvement de tête la main avec laquelle il avait tenté d'ouvrir le passage. Évidemment qu'il faudrait la soigner, mais le problème là tu vois Noah, c'est que y a aucun moyens de le faire. T'as pas de trousse de secours ni rien. Alors c'est bien beau de vouloir l'aider pour le remercier de te... quoi ? Nourrir ? On dirait un gosse. Mais si tu peux pas le faire, le mieux, c'est que tu te la fermes. … Cette conscience à la con... je l'écouterais le jour où les mammouths voleront. Alors j'attends pas de réfléchir, je planque mon paquet dans ma poche et j'attrape son poignet pour l’entraîner avec moi jusqu'à la planche ; là où il y a encore un peu de lumière. Assez pour que je puisse voir ce que je fais. « Bouges pas. » Cette fois, c'est moi qui donne les ordres gnéhé... Erm. D'une main je défais ma superbe cravate jaune tandis que je me débarrasse du biscuit en le calant entre mes lèvres. Je soulève alors son poignet, le mettant à bonne hauteur pour que je puisse sans trop de mal enrouler ma cravate autour de sa main. Bon c'est peut-être un bandage de fortune et peut-être qu'il n'en a rien à foutre, mais tant pis. Au moins, je l'aurais fait.
Je relève la tête, histoire d'observer sa réaction. Et c'est là que mon gâteau m'échappe et dégringole jusqu'au sol. Je ne l'avais encore jamais regardé bien en face. Du moins, pas quand son visage était éclairé. Je sais que ma réaction peut paraître stupide, voir même inquiétante. On dirait que je viens juste de réaliser que je discute avec un défunt. Mais là... Ce type... Je le connais ! Je fais un pas en arrière en libérant son poignet. Pas pour m'enfuir ou m'écarter, juste pour mieux l'observer. Oh. God. Comment j'ai fais pour ne pas le reconnaître ? Je savais bien que sa tête me disait quelque chose mais, avec toutes ces ombres, impossible de le distinguer correctement. Et puis merde quoi. Cette absence de cravate, ça aurait dû me mettre sur la piste ! Et moi qui croyais que c'était peut-être pas un élève... Aah... Quel idiot.
- « Ma...Mais t'es... t'es le type qui squat souvent chez nous ?! » Bon dieu. Enfin. Enfin j'arrive à mettre un nom sur ce garçon parfois présent dans notre classe. Celui que personne ne remarque et qui ne porte pas de cravate ! Rahg ! Je comprends pas pourquoi. Je sais juste qu'il est pas en D, sinon, je le verrais plus souvent en cours. Je sais aussi que je le croise souvent dans les couloirs et qu'il à l'air toujours seul. Je l'avoue, je l'avais pas remarqué avant non plus. Mais à force de le voir se péter l'incruste, et qui plus est, sans CRAVATE, j'ai commencé à me poser deux, trois questions à son sujet. Notamment pourquoi il vivait reclus de la société... bon, j'exagère certainement mais, en vrai je ne me rappelle pas l'avoir déjà vu entouré d'une bande de potes. Après, peut-être qu'il vit sa vie quand je suis pas là pour l'observer heen, j'en sais rien. Bordel, j'espère qu'il n'a pas mal prit le fait que je ne l'ai pas reconnu. Après le coup des aubergines, ça serait le pompon. C'est très con de ma part. Je me retrouve à sourire comme un bien heureux. Ou comme un idiot, c'est au choix. Je ne peux pas m'en empêcher car maintenant je me dis que je ne crains rien avec lui. C'est un élève. Comme moi. Plus courageux que moi aussi. Mais peut-être moins loquace. Je me sens rassuré. Vraiment. Même si parfois il prend une apparence vachement flippante.
- « Si, si ! Je te reconnais ! On se croise souvent dans les coul... Ah ? ... Merde... » En avançant vers lui, je n'avais pas fait gaffe au biscuit toujours par terre. Et... j'ai marché dessus. Il a émit un Crack agonisant sous ma semelle et là, je me sens gêné. Parce qu'il est parti me le chercher et moi je le piétine joyeusement. C'est idiot mais, je ne sais plus où me mettre. C'est peut-être pas grave heen, parce que j'en ai d'autres des biscuits. Pourtant en baissant légèrement la tête je bredouille deux, trois excuses à la con.
... OUAI. J'AI MENTI D8 3400 MOTS QUE JE T'ENVOIE ♥ ♥
Sujet: Re: Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior] Mar 16 Avr 2013 - 19:03
Je marche avec l’intention de retrouver Noah là où je l’ai laissé il y a quelques minutes. J’espère qu’il n’est pas allé se balader, quoi que même si c’était le cas, je le retrouverais assez rapidement. Je me pose aussi des questions sur sa présence dans cet endroit que n’importe quelle personne, normalement constitué cela va sans dire, verrais comme morbide et peu accueillant. Bien sûr, je suis loin d’être normal puisque j’apprécie les passages secrets de l’école. Mais lui, Noah, ne semblait pas très à l’aise : autant avec les ténèbres qu’avec les insectes nocturnes. Alors que pouvait-il bien faire par ici ? Si ça se trouve, il est arrivé ici que par un pur hasard… Dans ce cas-là, je me sentirais mal pour lui d’être tombé sur le monstre que je suis, dans cet endroit malsain. Non, franchement, d’après ce que j’ai vu et entendu de lui, il ne semble vraiment pas être le genre de personne qui se rend dans des passages secrets seul juste pour y faire une sieste. C’était plutôt moi ça. Et je ne peux pas comprendre ce qu’il peut ressentir, tout seul dans ces ténèbres. Il a peut-être peur ou bien il est inquiet de ce qu’il peut se passer dans le noir.
Dans un sens, je ne peux pas le contredire : la noirceur et l’absence de lumière cachent les pires cauchemars et toutes sortes de choses auxquelles ont ne souhaiteraient pas se frotter, moi en premier. Non, c’est vrai, qui voudrait se retrouver avec un démon tueur sur les bras ? Ou bien l’un de ses mystérieux vampires dont parlent les légendes, et qui sont peut-être tout simplement la cause d’un don ? On ne rencontre rien de bon dans les ténèbres, toutes les créatures corrompues ne pouvant plus supporter la lumière s’y regroupent. Après tout, la lumière représente le bien et Dieu, tandis que l’obscurité est synonyme de mal et du Diable. Et moi qui aime ce monde, sans pourtant y vivre complètement, je ne peux pas venir en aide aux gens, ni les comprendre : au final, je ne fais que blesser les autres, même en tentant de les aider. Pauvre Noah…
Mais il n’y a pas que lui qui m’inquiète : il y a la question du passage… Qui a bien pu faire ça ? Dans quel but ? Et surtout, comment ? S’agirait-il d’un don de terre, de roche ou bien de sorts ? Je ne connais pas grand-chose aux pouvoirs des autres élèves et sur leurs fonctionnements, il faut dire que je ne suis pas souvent dans ma classe, mais en me référant au mien, je doute qu’on puisse apposer – est-ce seulement le bon terme ? – son pouvoir de manière durable sur un objet. Serait-ce l’œuvre du fameux Ranker dont tout le monde chuchote le nom et les exploits ? Mais on ne sait même pas quel est son don et puis, pourquoi aurait-il fait ça ? Qu’avait-il à en tirer ? D’après les rumeurs qui courent à son sujet, il n’est pas le genre de type à obéir aux ordres ou à accéder à des requêtes. Non, ça ne peut donc pas être lui. Mais alors qui ? Quelqu’un de ma classe ou de celle de Noah ? Un E qui l’aurait vu entrer et qui a voulut lui jouer un mauvais tour ? Je soupire silencieusement. A quoi bon se creuser les méninges ? Cela ne fera pas pour autant cesser ce foutu pouvoir/don/sort qui nous empêche de sortir.
Je regarde ma main sans vraiment la voir. Seules les perles rouges qui fleurissent sur les jointures de mon poing attirent mon attention. Elles ne cessent de fleurir et de se flétrir depuis tout à l’heure. En même temps, je ne suis pas sous ma forme de démon, c’est normal que cette blessure guérisse aussi lentement. Serais-je déjà trop habitué à cette apparence répugnante et assoiffée de sang et de guerre ? Dans un sens, cela me fait froid dans le dos… Lequel des deux suis-je réellement ? L’humain ou bien… Le démon ? Lequel est le "vrai" moi ? Sous laquelle de ses formes suis-je née dans mon cœur ? Une fois de plus je soupire et je porte mon poing ensanglanté à mes lèvres pour y suçoter les petits boutons de roses rouges sangs qui y apparaissent de secondes en secondes. Si Noah me voit faire ça, je crois bien qu’il prendrait ses jambes à son cou dans la seconde qui aurait suivis. Car même en étant humain, je ressemble malheureusement de plus en plus à un monstre. Ah…… Je lèche aussi le sang séché qui a coulé sur mon bras et sur toute ma main, comme un chat ferait sa toilette.
Je suis enfin "propre" lorsque j’arrive au dernier endroit des passages où le peu de lumière perce encore les ténèbres. Mes yeux rougeoyants en fente de chats le repèrent. J’aurais presqu’envie de le serrer dans mes bras pour le réconforter en le voyant comme il est en ce moment : les jambes repliées contre lui, ses bras les entourant et sa tête enfouit contre ses cuisses. Il ne doit vraiment pas être dans son assiette. Enfin, personne ne le serait en sachant qu’on est enfermé dans ce qu’on pourrait comparer aux Catacombes de Paris – j’y suis allé une fois avec mon tuteur, c’est un endroit agréable – que la nuit va bientôt engloutir les derniers rayons de soleil et donc de lumière et que le froid va bientôt vous mordre jusqu’aux os. Des perspectives peu réjouissantes en effet. Quoi que pour moi, la nuit ne m’effraye pas, je me sentais bien dans les Catacombes et ici aussi, et que le froid n’a pas vraiment d’emprise sur moi. Donc en fait, tout ça ne concerne que le pauvre Noah.
« Ah...euh... Merci. C'est sympa, t'étais pas obligé tu sais... »
Noah c’est approché de moi, comme le ferait un petit louveteau du chef de meute : c’est-à-dire complètement effrayé et apeuré. Je fais donc si peur que ça, même en étant normal ? C’est sûrement pour ça que les seules personnes qui me font face sont toutes bizarres… Je me sens mal, car cela veux dire que même si j’envisageais de vivre normalement comme n’importe quel autre humain, je serais toujours aussi seul… Non pas que la solitude me dérange, ou plutôt, j’en ai tellement l’habitude que ça ne me fait plus rien… Être seul ou être avec quelqu’un ? Quelle différence vraiment ? Dans les deux cas, je ne parle pas, je souris rarement et je pense seul. Si, la différence que l’ont pourrait tout de même noter, c’est que dans le deuxième cas, je pourrais blesser la personne qui me fait face… Tout ce que je déteste le plus… J’envisage déjà ma vie en ermite, dans une forêt, des montagnes ou tout autre endroit hostile et sans vie humaine.
« Hmpf ? »
Alors que mes pensées dérivaient sur le genre de vie que je pourrais mener, tout en fixant l’obscurité grandissante, mes yeux bruns se plantent sur Noah. Ce dernier est resté devant moi tout en mangeant. L’odeur de sa déception vient chatouiller mon odorat sensible. Mais qu’est-ce que je peux y faire ? Je n’ai que ça en réserve, c’est ça, soit rien. Et il semble l’avoir compris puisqu’il ne me fait aucune remarque sur les gâteaux que je lui ai ramenés, mais sur ma main en fait :
« Euh... Tu devrais soigner ça. »
Je descends mon regard sur ma main plus égratignée que blessée avec une indifférence totale. Pourquoi la soigner ? Le chemin laissé par le sang n’est pas à son gout ? Sang qui d’ailleurs commence à former un début de flaque rouge à force de couler. Je m’en fiche pas mal, de toute façon je ne ressens pas la douleur. C’est normal pour un fantôme, non ? Et puis, au lieu de m’occuper d’une blessure qui guérira d’elle-même, je voudrais plutôt dormir et me reposer. Je me sens tellement fatigué… Même lors de cette période – toujours inexplicable – pendant laquelle je ne suis pas arrivé à dormir plusieurs jours, et même semaines de suite, je ne me sentais pas aussi exténué. Est-ce de sa faute ? Celle de Noah… Pourquoi tout de suite lui ? Parce que… Il me fait ressentir des émotions… Inquiétude… Pitié… Gêne… Mais aussi le besoin de l’aider, de prendre soin de lui… Je ne savais pas que ressentir des émotions, bonnes ou mauvaises pouvaient être aussi épuisant… Je ne le savais plus… Je l’ai oublié… Et ça me fait mal de ressentir tout ça… Cela me remémore des souvenirs douloureux, non pas parce que j’avais mal dans ses souvenirs, mais parce que maintenant ils me tailladent le cœur douloureusement… Et c’est à cause de Noah… De sa présence…
Je suis un état second, à demi-endormi et je ne le sens pas réellement me tirer vers les planches, mon corps suit le mouvement par réflexe, mais je n’en suis pas vraiment conscient. Les derniers rayons du soleil m’aveuglent cependant et me font reprendre mes esprits : mes yeux qui étaient redevenus rouges à cause des ténèbres, de manière naturel, repassèrent immédiatement au brun. Pendant un instant, j’ai cru avoir regardé le soleil directement dans les yeux tellement j’ai été éblouis. Seul mes sourcils se froncent pour prouver le désagrément que je viens de subir, bien que je n’en veuille pas du tout à Noah, seulement il aurait pu me prévenir… Quoi que, je ne l’aurais sûrement pas entendu. En tous cas j’ai repris mes esprits et je regarde Noah défaire sa cravate sans comprendre. Pourquoi fait-il cela ? Un sourcil se lève tandis que l’autre se fronce et s’abaisse légèrement. Je ne le vois pas, mais je le sens : mes traits jusque là constamment figés dans une pierre impossible à tailler s’en déloge doucement pour prendre lentement vie, comme les formes abstraites et changeantes de l’écorce des arbres. Je prends vie en quelque sorte. Et je ne contrôle rien.
Je le regarde… Non, je le vois : ce sont deux choses différentes pour moi, "regarder" ce fait sans émotions alors "voir" si… Et je le vois enrouler sa cravate entièrement jaune, symbolique de la classe D, autour de mon poing meurtri. Je ne sais pas quoi penser… C’est la première fois qu’on fait attention à moi et qu’on fait quelque chose pour moi… Enfin, mon tuteur l’a aussi fait, mais ce n’est pas la même chose. Parce que Noah n’est pas quelqu’un que je connais depuis que je suis tout petit, il n’est pas quelqu’un qui connait le poids qui m’étouffe, il n’est pas quelqu’un en qui j’ai confiance… Mais, Noah est celui qui vient d’avoir de s’inquiéter pour moi, il est celui qui vient de passer outre le démon qu’il a vu, il est celui qui part sa présence me fait réagir… Je ne sais plus quoi penser, je ne sais pas quoi faire. C’est tellement nouveau pour moi, après toutes ses années… C’est tellement vrai et sincère, c’est sûrement ça qui me chamboule le plus.
« Tu vas la salir… » Dis-je sans pour autant tenter de l’enlever.
Je ne suis concentré sur cette cravate devenue un grossier bandage. Il représente pourtant énormément pour moi et sans m’en rendre compte je sens une étrange sensation partir du ventre pour remonter doucement dans la gorge, cette même gorge qui se sert lentement, puis dans le nez qui ressent un léger picotement. Tandis qu’une autre chaleur complètement différente qui part elle aussi du ventre pour s’emparer directement de mes joues. J’essaye de les contenir, j’essaye de me persuader que les sentiments sont toujours aussi néfastes, que même s’ils viennent des autres, il ne faut pas en ressentir en écho. J’essaye de ne pas laisser tomber le masque de pierre si durement taillé dans le sang et le désespoir, où sont inscrit mes résolutions et la dangerosité des sentiments que l’ont peut ressentir. Mais j’ai beau faire de mon mieux, il se décolle de mon visage.
« Ma...Mais t'es... t'es le type qui squat souvent chez nous ?! - Hm… »
C’est tout ce que j’arrive à murmurer, je retiens difficilement mes larmes tellement je suis bouleversé par son geste, qui est peut-être pour lui anodin mais tellement extraordinaire de mon point de vue. Je me reprends pourtant, sans faire couler les larmes, ses traitresses qui profitent du moindre petit instant de faiblesse pour essayer de sortir. Il faut dire en même temps que les miennes n’ont pas pu sortir depuis tellement d’années. En tous cas, je reprends contenance, chassant les larmes qui n’ont même pas eut le temps de pointer le bout de leurs nez.
Oui, je squatte souvent chez eux, chez cette classe classée D. A vrai dire, je n’ai jamais compris pourquoi on avait classé les élèves dans des classes, d’après moi, on ne peut pas s’améliorer si l’ont reste tout le temps avec des personnes qui sont du même niveau que soit. Il faut s’entrainer avec quelqu’un de plus fort pour devenir plus fort à son tour. C’est ainsi que je résonne. Et puis, moi en A ? Avec tout ses intellos, ses gens qui ne s’intéressent qu’aux études, ses gens arrogants qui se croient supérieurs et qui vénèrent sans doute le Ranker pour sa "supériorité". Je me sens juste mal dans cette classe. Je suis allé visiter les B, l’ambiance est tout aussi studieuse et pesante, bien qu’un peu plus amicale. La classe C est sympathique, les élèves gentils avec tout le monde, justement un peu trop peut-être ? En tous cas, ce n’est pas la classe dans laquelle je me rends le plus souvent. Non, moi mes préférés, ce sont les classes D et E. C’est tellement mieux ! Ah, j’adore ces deux classes. Je m’y sens à ma place, je n’ai pas l’impression d’être un étranger au milieu d’une foule de moutons, mais un étranger au milieu d’une foule de louveteaux. Tandis que les moutons sont tous identiques et suivent tous ce qu’on leur dit, les louveteaux sont aussi différents que les moutons semblables, ils tentent toutes sortes d’expériences, ils sont libres ses petits louveteaux. Et je préfère être un louveteau qu’un mouton. Alors oui, en effet je viens souvent dormir ou suivre les cours avec les D. La classe à laquelle appartient Noah.
« Si, si ! Je te reconnais ! On se croise souvent dans les coul... Ah ? ... Merde... »
Je baisse les yeux vers ce qu’il fixe bêtement… Ce n’est qu’un gâteau. Rien de bien grave. Pourtant sa réaction me fait relever le coin gauche de ma lèvre dans une mimique amusée. Mais aucun rire ne franchit mes lèvres. Il me fait peut-être avoir des réactions, sa présence me fait peut-être ressentir des sentiments, choses que j’avais supprimées de mon vocabulaire, mais quand même pas au point de rire à gorge déployé, ou en tous cas pas tout de suite.
« Ce n’est pas grave… Ça fera des heureuses… »
Je faisais allusion là aux souris. Oui, parce qu’il y a évidemment des souris dans cette endroit. Ce n’est pas avec elles que je m’entends le mieux, car les magnifiques chauves-souris passent avant. Même si les deux animaux ont un mot en commun, je me fiche complètement des souris ou même des rats. Je n’en n’ai pas peur ce ne sont que des… Souris… Rien de plus, rien de moins. Elles ne sont pas effrayantes et ce sont sûrement elles qui ont le plus peur de nous, comme la plupart des animaux plus petits que nous. En même temps, c’est normal. Enfin, pour en revenir au gâteau émietté, ces mêmes miettes serviront à les nourrir pour une journée. Ce n’est pas comme si le gâteau était gâché.
Je regarde brièvement dehors à travers deux planches : le soleil c’est définitivement couché. Bientôt la lune prendrait la relève mais l’obscurité aura totalement pris possession des lieux. D’ailleurs, je sens l’odeur de la peur de Noah. Moi mes yeux ont repris leurs couleurs rouges et sont de nouveaux fendus, ce qui me permet de voir dans le noir. Je le vois, il est anxieux, ça se lit sur son visage. J’hésite sur ce que je dois faire… Même s’il m’a reconnu, ce n’est pas comme si on avait parlé, jamais en fait, et qu’on était des connaissances, loin de là on se connait juste de vue. Je dois le rassurer, non en fait je le veux. Je ne ressens pas ça comme un devoir, mais comme un souhait. Un souhait qui m’est propre. Je veux le rassurer, lui dire que ses camarades de cabanes ont sûrement vu qu’il n’était pas rentré, ce qu’il ne pouvait pas affirmer pour les siens, qu’il avait envoyé une chauve-souris en reconnaissance pour voir s’il n’y avait pas une autre sortie, le rassurer en le prenant dans mes bras. Mais je ne suis pas doué pour les discours, apprendre que je suis "copain" avec les chauves-souris du coin va l’effrayer encore plus et puis, je ne suis pas doué pour les contacts physiques, je risque sans aucun doute de mal m’y prendre.
Et puis, je me souviens d’un phénomène que j’ai déjà observé ici : des lucioles et des vers luisants y vivent ! S’il en attrapait quelques uns, en les mettant dans un récipient, je pourrais faire comme une petite veilleuse pour Noah. C’est la première fois que je fais quelque chose pour quelqu’un d’autre sans qu’on ne m’ait rien demander. C’est étrange comme sentiment, mais très agréable. C’est un peu comme si je les redécouvrais petit à petit. Mais malheureusement, il ne fait pas encore assez sombre pour que ces insectes se mettent à luire. En plus je n’ai pas de bocal ou autre sous la main… Ah, mais il y a le paquet plastique qui contient les gâteaux en plus du matériau en carton qui entoure les petits beurres.
Bon avant tout, donner à Noah un repère stable maintenant que la lumière venait de disparaitre. Je prends doucement sa main pour essayer de ne pas le surprendre, m’étonnant un instant qu’une main puisse être aussi chaude, alors que les miennes sont toujours froides, et je le guide jusqu’au mur et je le fais s’assoir. Je m’accroupis simplement en face de lui, plongeant mes yeux rouges dans les siens violets, sûrement son seul repère visuel pour le moment, ce qui ne doit pas trop être rassurant. Je m’empare du paquet de gâteau dans sa poche et enlève l’emballage plastique et je me mets à lui expliquer mon plan qui vise à faire disparaitre sa peur au final :
« Il y a… Des lucioles qui vivent ici… Je vais les attraper et les mettre dans le paquet… Comme ça tu auras de la lumière. Et puis c’est pas si grave d’avoir peur du noir Noah… Moi j’ai bien peur de l’eau… »
Je tentais de ne pas le faire se sentir idiot, après tout l’humain n’est pas parfait, et dut peu que je connaissais de lui, je ne tiens pas non plus qu’il est honte de lui-même. Il a été si gentil avec moi. En plus, je suis sincère sur ma peur de l’eau : à chaque fois que je vois une grande quantité – un lavabo remplit me suffit – un frisson d’effroi me remonte dans le dos. J’ai peur de l’eau en elle-même et encore plus de me noyer. Sûrement parce que je peux voler et que me plonger dans le liquide transparent signifie un gros risque de mort, surtout que je n’ai jamais appris à nager. J’effleure le haut de sa tête avec ma paume, dans une tentative de caresse, mais comme dis plus haut, je ne suis pas doué pour les contacts physiques.
« Tu… Tu n’as pas à t’inquiéter… Je reste dans les alentours. »
Je me redresse, le paquet en plastique en main – j’ai rendu les gâteaux à Noah – et commence tout d’abord à chercher des yeux ces petits insectes phosphorescents. Une petite dizaine devrait suffire. Je commence la chasse, restant dans un rayon de vingt mètres de Noah, faisant attention aux odeurs qu’il dégageait et à sa tension. J’ai presque l’impression de ressembler à une vraie mère qui veut s’occuper de son petit, mais c’est plus fort que ça… Je ne sais pas encore comment bien l’expliquer. C’est encore un peu trop confus pour moi et encore trop flou. Mais je sais que je veux prendre soin de Noah.
En moins de dix minutes, j’ai rassemblé assez de ces petites bêtes pour éclairer les lieux dans un rayon de trente à quarante centimètres. Ça doit suffire je suppose. Je retourne auprès du jeune lycéen et lui donne le sachet plastique – dont j’ai noué la seule entrée pour empêcher les lucioles et les vers luisants d’en sortir – un petit sourire aux lèvres.
« C’est mieux… Maintenant, non ? »
Je m’assois aussi contre le mur, un peu écarté de lui, mais nettement plus proche que tout à l’heure. Je suis fatigué à un point ! Ressentir des sentiments, mauvais ou bons, est sérieusement éreintant. J’ai l’impression que je vais m’endormir d’un instant à un autre. Je me masse les tempes pour essayer de rester éveillé : je dois encore attendre le retour de la chauve-souris qui est allée chercher une autre sortie. Mais je commence quand même à piquer du nez, papillonnant des yeux, yeux dont les paupières sont de plus en plus lourdes. Finalement je m’endors doucement mais certainement, mon corps glissant, ne pouvait se tenir droit tout seul.
«La durée de sommeil nécessaire à chacun est d'environ encore cinq minutes... de plus.» Je crois que tout le monde est d'accord là dessus. Mais là, c'est plus le moment de dormir. Get up, please.
toi, moi, enfermés.
Calior ~ Noah
Je m'active comme je peux. Mes doigts sont agiles et parviennent sans trop de mal à enrouler ma cravate autour de sa main meurtrie. Je fronce un peu les sourcils car je suis concentré sur ma tâche. Je ne voudrais pas risquer de lui faire mal même si visiblement, c'est la dernière de ses préoccupations. Je ne sais pas s'il fait genre d'ignorer la douleur où si ce que je fais est totalement inutile mais, je m'en fous. De toute façon, il ne fait rien pour m'arrêter. Alors je continue en me félicitant de l'avoir fait maintenant. Si j'avais attendu quelques minutes de plus, l'obscurité m'aurait empêché d'accomplir mon devoir. Or là, j'ai encore un peu de lumière. D'ailleurs, il n'a pas réagi non plus quand je l'ai forcé à me suivre. Peut-être que je l’agace. Bah... Maintenant qu'il est coincé là avec moi, je compte bien ne pas le lâcher; Bwuéhéhéhé.
- « Tu vas la salir… »
Je suspends mes gestes, le temps d'analyser sa phrase et de réaliser qu'il vient de me parler. J'ai l'impression que sa voix est lointaine. Qu'il est comme en trans où je sais pas. Mais surtout, il s'inquiète pour ma cravate. C'est drôle. Ça me fait sourire. Quoi ? Il s'inquiète pour ça ? Je secoue la tête et lui répond simplement de ne pas s’en faire ; que y a plus important (même s'il fait genre que non) et qu'il pourra me la rendre plus tard. Mes mains reprirent leur activité et terminèrent lentement mais sûrement ce qu'elles avaient entreprit.. C'est moche. C'est grossier. Bref, c'est du Noah tout craché. Mais j'y peux rien, j'suis pas médecin ni infirmier. Et puis c'est l'intention qui compte non ? Alors oui, je peux pas m'empêcher de sourire bêtement mais fièrement lorsque je relève la tête pour le regarder. C'est là que je réalise que je le connais déjà. Enfin... pas vraiment. Pas INTIMEMENT. J'connaissais pas son nom jusqu'à maintenant. Mais maintenant je le sais, j'irais le chercher dans l'annuaire huhu... Bref, ma réaction est plutôt soudaine. Puisque j'ai presque crié en me rendant compte qu'il ne m'était pas complètement inconnu.
- « Hm... » C'est sa seule réponse. Je comprends pas. Ok, il a dû mal à parler, à engager la conversation, mais il pourrait au moins répondre correctement lorsque je lui pose une question... Ouai... enfin c'était plus une exclamation mais, bon. Il est étrange. Avec un pouvoir tout aussi bizarre. J'avoue, j'aimerais bien le questionner là-dessus. Mais c'est pas le bon moment. Surtout si ses réponses ne se composent que de monosyllabes. J’enchaîne alors. Je veux pas en rester là. Je veux qu'il me dise que j'ai raison. Qu'il me connaît. Enfin... je suppose. Alors, je m'avance, prêt à planter mon regard droit dans le sien. Mais un Crack m'en empêche. Merde. Le biscuit. Bordel. Je me sens mal là. Je sais pas. Mais ça me gène. Certes je ne suis pas spécialement fan de ces biscuits au beurre mais, j'irais pas non plus les jeter et les piétiner. Je baisse la tête et m'excuse. C'est con, je sais. Mais il est quand même allé me les chercher. Genre il prend soin de moi. Comme je prends soin de lui en lui bandant sa blessure. Bah. Comme quoi on est solidaire dans des moments de détresse.
- « Ce n’est pas grave… Ça fera des heureuses… » Je relève la tête. Mon cerveau analyse l'information et m'indique rapidement qu'il parle des rats. Des souris. Des rongeurs. Des trucs petits, plus petits que moi et qui pourtant me font flipper. Un frisson me parcours et mon visage se décompose en affichant un air genre ''Chouette. Qu'est-ce qu'on va se marrer ici avec elles''. Bien sur, c'est totalement et inconditionnellement ironique. Franchement... je... Je me doute que c'est en gros pour me dire ''T'inquiète, no problem'' mais... il était pas obligé de me préciser la présence de ces créatures d’égouts. Ça n'a pas l'air de déranger plus que ça. Alors au pire, si elles viennent grouiller autour de moi, je m'agripperais à lui sans toucher le sol.
La lumière vient de totalement disparaître. D'instinct, j'avais tourné la tête vers notre seule issue mais mes yeux n'y voyaient absolument rien. Ça y est. Je suis plongé dans le noir et je vais probablement passer la nuit ici avec des rats... Mais au moins, je ne suis pas seul dans la galère. Et je vais m'assurer qu'il reste là. Avec moi. Qu'il ne me quitte pas jusqu'à ce qu'on sorte ou que la lumière revienne. Mes yeux se posent de nouveau sur lui et immédiatement, je plante mon regard dans le sien. Ils sont tellement attrayants. Et puis, c'est mon seul repère. C'est drôle... et à la fois flippant. Je ne vois que ses pupilles rouges fendues et lorsqu'il cligne des yeux, plus rien. Il pourrait aisément fermer les yeux, bouger et partir pour me laisser en plan. Ou alors s'amuser à me faire peur en s'esquivant sur les côtés. Mais il ne le fait pas. Heureusement. Heureusement pour lui et pour moi. Car j'aurais pas aimé et je l'aurais sans doute frappé... Toi frapper ? La bonne blague. Même Jean Claude Vandam n'y croirait pas ... j'aurais sans doute TENTER de le tenir en place.
Je sens un contacte froid venir me saisir la main. Mais c'est tellement lent et délicat que, étonnement, je ne sursaute pas. C'est fait de chair et d'os, je le sens. Je comprends tout de suite qu'il s'agit de sa propre main mais, je ne comprend pas pourquoi il a ce geste là. Je me dis que, s'il veut que je sache qu'il est là, il a pas besoin de faire ça. Je le sais, j'ai mon regard planté dans le sien. Comme si je m'accrochais désespérément à ma seule bouée de sauvetage. Mais voilà qu'il tourne les talons. Mon repère disparaît et ce n'est qu'au moment où je sens qu'il me tire que je comprends pourquoi il a prit ma main. Il avance, alors je le suis. Et comme plutôt dans la journée, je viens renforcer ce lien en attrapant son poignet. Ses mouvements sont mes mouvements. Je le remercie intérieurement de ne pas aller trop vite. Puis il s'arrête et je fais de même en me félicitant de ne pas lui être rentré dedans. Il se retourne, j'aperçois de nouveau ses yeux. Et je ne les quitte pas, même lorsqu'il me fait pivoter. Même lorsque je sens quelque chose de dur et d'humide rencontrer mon dos. Même lorsque je glisse le long du mur en levant le regard pour me retrouver assit, genoux repliés. Et puis les voilà soudain pile en face de moi. Je devine qu'après m'avoir aidé à m'asseoir, il s'est accroupit.
Je ne sais pas à quel moment j'ai lâché sa main, mais ne plus la sentir me rend quelque peu nerveux. Au moins, là, j'aurais eu deux repères ; ses yeux d'un rouge brûlant et sa main froide qui contraste parfaitement avec son regard. Pourtant, je ne me risque pas à tenter de chercher de nouveau une prise sur lui. Je n'en ai pas le temps car je sens quelque chose venir fouiller dans mes poches. La première chose qui m'est venue à l'esprit c'est '' Oh bordel une araignée ! Mais quand vont-elles me laisser en paix ? ''.... Alors d'instinct, sans réfléchir j'ai voulu la chasser de mon pantalon. Mais c'est sa main à lui que rencontrent mes doigts. Je le sais grâce à ce contact froid. … Mais. Qu'est-ce qu'il veut ? Pourquoi il fouille dans mes poches ? Pourquoi il joue les pickpockets ? Il en veut à ma console ou qu... Je perds le fil de mes pensées lorsque j'entends le bruit d'un emballage de biscuit que l'on retire. Quoi ? Il a faim ? Il aurait pu demander. Bon je sais que ce sont les siens mais quand même. Venir balader ses mains sur moi c'est plutôt gênant. Surtout que j'y vois rien.
- « Il y a… Des lucioles qui vivent ici… Je vais les attraper et les mettre dans le paquet… Comme ça tu auras de la lumière. Et puis c’est pas si grave d’avoir peur du noir Noah… Moi j’ai bien peur de l’eau… »
Je cligne des yeux. Et je suis sûr que je le regarde avec un air totalement ahuri. Des.. Des lucioles ? Eh ben... Il a l'air vachement au courant. Il doit bien connaître les lieux. C'est certain puisque tout à l'heure, c'est lui qui nous a conduit jusqu'à cette sortie. Même si au final, elle était bouchée mais, ça, c'était pas de sa faute. Alors oui. Le fait qu'il sache exactement où il est me rassure. En revanche, je me dis que si ces lieux n'ont plus de secrets pour lui, c'est qu'il doit y passer beaucoup de temps. Allez savoir ce qu'il magouille tout seul là dedans. Bon, après tout, ça me regarde pas. Mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir ce genre d’interrogations. Quand on sortira d'ici, j'irais le harceler avec mes questions. Mais pas trop non plus. Je ne veux pas être le genre de boulet collant qui devient tellement lourd qu'on aimerait le jeter à la mer. Ah tiens, en parlant de mer, il me dit que lui a peur de l'eau. C'est drôle. J'aurais pas cru. J'avoue que, pour ma part j'appréhende beaucoup les eaux troubles et profondes. Vous savez, là où y a des gros poissons, genre requins ou kraken. Ça m'angoisse. C'est pour ça que, quitte à me baigner, je préfère allez à la piscine.
Il essaie sans doute de me rassurer. De me dire que y a pas avoir honte de ses peurs. Mais il se méprend un peu. Je sais que j'ai l'air totalement tétanisé et perdu mais, ça n'est pas uniquement à cause du noir. C'est plutôt cet endroit qui m'effraie. C'est de ne pas savoir comment sortir qui m'effraie. Mais oui, si en plus c'est sombre et obscur, alors c'est la panique total. Heureusement qu'il est là. Avec moi. Je l'en remercie encore en silence. … Wait. Il vient de dire qu'il part à la chasse aux lucioles ? Ça veut dire qu'il va encore me laisser là, tout seul, comme un con ? Haha. Non. Je. Je vais certainement faire une dépression nerveuse ou un truc du genre. Je vais finir fou. Il a pas le droit de me laiss... Je suis pris de cours. Alors que j'allais clairement lui exprimer mon mécontentement, sa main effleure le sommet de ma tête. J'ai beau ne rien y voir, je sais qu'il ne s'agit pas d'une araignée. Que c'est lui. Son geste est un peu maladroit mais je sens qu'il se veut rassurant. Ça me rappelle les attentions que Cane me faisait avant. Sauf qu'il était plus directe. Donc non, c'est pas pareil.
- « Tu… Tu n’as pas à t’inquiéter… Je reste dans les alentours. »
… T'as plutôt intérêt. C'est ce que j'ai envie de lui dire mais, j'y arrive pas. J'ai envie de l'accompagner mais, je me dis que franchement je ne servirais à rien. Mais alors strictement à rien. En plus, chasser la luciole ne fait pas partie des choses que j'ai l'habitude de faire. Je serai plus gênant qu'autre chose. Surtout si je me casse la gueule et me foule une cheville. Il me rend les gâteaux et se redresse. Je déglutis péniblement lorsque je l'entends s'éloigner.
- « Hey... Je.. Je bouge pas d'ici. Alors prends ton temps. » Ouuh. Le gros menteur. J'ai aucune envie qu'il prenne son temps. C'est même carrément le contraire. J'aurais même préféré qu'il reste tranquille et qu'il s'asseye là avec moi. On aurait pu parler de nos vies, de nos anciens animaux domestiques et des mots qu'on place en jouant au scrabble. Au lieu de ça, je me retrouve seul ; alors que pour la deuxième fois, il est parti chercher un truc pour moi. Je m'en veux. Je me sens incroyablement inutile et piteux. Je me dis que j'aurais jamais dû venir ici pour jouer. Ah le con. Mais au moins, j'ai pu... euh... commencer à faire connaissance avec notre squatteur. Ça n'empêche pas que je sens une vague de colère monter en moi. J'attrape un biscuit et je le mange. Oh et puis merde si je fais du bruit. J'emmerde le silence. J'emmerde l'obscurité. J'emmerde les rats et cet endroit. Et surtout, je maudis le con qui nous a enfermés ici. Je mâche le gâteau au beurre en étant toujours contrarié. Je m'en mets certainement partout, mais je m'en fous. Faut que je me... défoule-ouai tu parles, j'aurais préféré taper dans un punching-ball-. J'ai l'impression d'être d'un p'ti nerveux trop faible pour oser frapper. Genre... comme les personnages joués par De Funès.
Je soupirs et je me calme. Ça sert à rien de s’énerver. C'est pas en dégradant ton humeur que tu vas réussir à sortir de là, Noah. De toute façon, c'est trop tard, je ne peux rien faire à part attendre. Et c'est ce que je fais en fermant les yeux. C'est une drôle de sensation que d'avoir les yeux ouverts et ne rien voir du tout. Mais ça me fatigue aussi. J'ai l'impression de forcer pour percer l'obscurité et au final, bah... ça marche pas. En plus, mes lentilles commencent à me gêner. Le truc, c'est que j'ai rien pour les ranger. Et puis de toute façon, j'ai pas de miroir pour m'aider. Je m'assure un instant d'avoir toujours ma console sur moi en tapotant ma poche. Je la sens, c'est bon je l'ai pas perdue. Je bascule la tête en arrière, la faisant légèrement cogner contre le mur mais je m'en fous. Je vais patienter là jusqu'à ce qu'il revienne. J'espère qu'il m'a pas écouté et qu'il fera vite. C'est bête. J'ai l'impression de devenir complètement dépendant de lui. D'un type que je connais même pas. Je me suis pourtant répété que je devrais toujours compter que sur moi-même. Surtout depuis que je suis arrivé ici. Depuis que j'ai quitté mon pays. Depuis que j'ai mis une putain de distance entre Cane et moi. Une putain de distance que j'espère il ne franchira jamais. Faut croire que j'ai encore des choses à apprendre avant de me débrouiller tout seul. Ah tiens... ça me fait penser... j'en reviens à ce qu'il m'a dit concernant sa peur de l'eau. Et je ne peux m'empêcher de sourire. Pas par moquerie. Juste parce que... je sais pas mais, il me dit ça comme ça, alors qu'il connaît pas mon pouvoir. J'aurais pu contrôler l'eau, l'utiliser contre lui maintenant que je connais son point faible. Mais de toute façon, je l'aurais pas fait. Pas si je ne me sentirais pas en danger. En revanche, lui ne le sait pas. Ou alors p'être que je dégage une aura bien trop pure pour être capable de se genre de choses et qu'il l'a capté. Bah. J'en sais rien.
J'entends des pas. Ça y est ; il revient. J'ouvre les yeux. Je sais pas combien de temps il a mit mais, j'ai l'impression qu'il a été plus rapide qu'avant. Ou alors j'étais tellement emporté par mes pensées que la notion du temps me passait carrément au dessus. Bref, toujours est-il qu'il s’avance vers moi, un paquet luisant dans les mains. Et la lumière capte toute mon attention. Il me la tend, j'ouvre les paumes et il laisse le paquet rebondir légèrement sur ma peau. Et il sourit. Première fois que je le vois sourire. Dommage que ça ne soit qu'éphémère. Il devrait sourire plus souvent, ça lui va bien. HAHA. Non mais de quoi je me mêle. Il fait ce qu'il veut heen. Ah et c'est aussi une première pour moi de tenir des insectes entre les mains. Surtout des lucioles. Je dois dire que même si je n'apprécie pas vraiment ce genre de bestioles, là elles me sont plutôt vraiment utiles. Ouai, car la lumière qui émane d'elles m'éclairent suffisamment pour que je puisse calmer mon angoisse.
- « Calior... Je m'arrête, réalisant que son nom m'a échappé. Généralement, j'oublie toujours ce genre de choses. Ou alors je déforme carrément un prénom. Mais là, c'était sorti naturellement. Comme si ouai, je le connaissais depuis longtemps. … Je... Merci. » Je lui offre un sourire de reconnaissance et le suis du coin de l’œil venir s’asseoir un peu plus loin... Mais pas trop non plus. Tant mieux. Je préfère l'avoir dans mon champ de vision, sait-on jamais. J'observe les lucioles enfermées dans une bulle d'air. Je m'amuse en tapotant sur le sachet mais j'arrête rapidement en me disant que je pourrais le trouer. Bon et maintenant. Je fais quoi ? J'avoue être fatigué mais, dormir là, ça me botte pas plus que ça. Non, en fait, ce dont j'ai envie, c'est de questionner Calior. Savoir ce qu'il faisait là. Comment il connaît tous ces lieux. S'il a un frère, une sœur, un chien. Ah et dire que je ne sais même pas dans quelle classe il est. Pas en D, ça j'en suis sûr. Ah oui, et puis surtout, je voudrais en savoir plus sur son pouvoir. Ça m'intrigue mais, ça m'effraie aussi. Je le revois sous la forme qu'il avait prit pour taper dans la planche. A mes yeux, il n'a rien à voir avec le type qu'est assit à côté de moi. Mais après tout, qui suis-je pour en juger ? Je ne le connais même pas. Tout ce que j'espère, c'est qu'il le contrôle son don. Histoire qu'il ne se transforme pas en pleine nuit pour aller agresser un honnête citoyen. Surtout que sa forme est pas très rassurante. Je ne saurais dire de quelle créature il s'agit mais, ouai, ça me rend un peu nerveux. Voilà, j'espère qu'il se contrôle. Sinon, je sais pas ce que je ferais s'il venait à s'en prendre à moi. C'est bête de penser ça, alors qu'il vient tout juste de se montrer gentil et attentionné à mon égard. Mais j'y peux rien. J'aurais tendance à dire que j'ai confiance en lui. Pas en cette chose qu'il devient... et qui m'angoisse... J'en viens même à frissonner.
Hm ? Je tourne la tête vers ma gauche. Quelque chose vient de percuter mon épaule... YHAAAAAA !! C'est un réflexe. Je sursaute par peur et mes poils se hérissent. Je bondis-enfin presque- pour m'écarter rapidement de lui. Oh bordel. Revoilà cette peur qui me mord les tripes. Qu'est...qu'est... ce qu'il fou ?! Pile quand j'avais en tête l'image de la créature sommeillant en lui, le voilà qui s'approche bien trop brusquement. Pourquoi il se colle là comme ça sans m'avoir prévenu ! Pourquoi il... Heen... il dort ? … Ouai. C'est bien ça. Je crois qu'il s'est endormit. Il a dû glisser et atterrir sur mon épaule. Et maintenant que je me suis écarté, y a plus rien pour le soutenir... OH MERDE. Si je fais rien, sa tête va percuter le sol et ça risque de le réveiller. C'est comme au ralentit. Je le vois glisser, s'approcher du sol et avant que sa tête ne le heurte, je suis déjà retourné à ma place. Je sais pas comment j'ai fait, mais j'ai été plus rapide. J'amortis à peine sa chute puisque c'est sur mes genoux qu'il atterrit. Je le regarde, haletant. Ouai. Tout ça, ça m'a coupé le souffle. Heureusement, il y en a un des deux qui a l'air plus paisible. Ça ne l'a pas réveillé. Le pauvre, il était sûrement crevé. Et j'y suis peut-être pour quelque chose. Ça m'embête de penser ça. Je fronce le nez et récupère ma veilleuse en la casant bien entre mes mains. Je l'observe dormir. Mes doigts me démangent ; j'ai envie de suivre les traits de fatigues qui marquent ses yeux. Mais je n'en fais rien et je tente de prendre peu à peu une respiration normale. … Qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir m'abattre d'une crise cardiaque ?!
Bon, je me calme. Si y a un truc qui va pas, je réveillerais Calior... à mes risques et périls, ouai, ouai. Puis merde quoi. J'ai ma lumière, j'risque rien. Mes yeux commencent aussi à me piquer. Foutues lentilles. A partir de maintenant, je me baladerais toujours avec un miroir et ma boite pour les ranger. Je ne veux pas dormir. De toute façon, je peux pas, il m'écrase. Non, je blague, il n'est pas lourd. Je voudrais juste pas rater la sortie... Si si, c'est comme quand t'es sur une ile déserte et que t'attend un avion ou un bateau. Bah là c'est pareil ; si quelqu'un venait à ouvrir le passage (ouai, j'y crois toujours) je voudrais pas le rater. Mais, je pique du nez. Une fois. Deux fois. Je secoue la tête mais je finis par sombrer au bout de la troisième fois.
Cette fois là, j'ai rêvé d'aubergines mutantes et de rats voulant à tout prit leur faire la guerre. J'y ai également vu deux yeux rouges qui veillaient sur la scène.
Je papillonne des yeux. Ils me brûlent. C'est horrible. Et je fais l'erreur de les frotter. Car plus tu les frottes, plus ça les irrites. Putain de lentilles. J’émerge doucement et tente de regarder autour de moi. Ah. Ouai. C'est vrai. J'suis toujours coincé dans les passages secrets avec... Je baisse le regard. C'est bon, il est toujours là. En plus, il dort encore. J'ai moi aussi succombé aux bras de Morphée mais, je ne sais pas pendant combien de temps. J'ai pas de montre et ma console est à plat. Les lucioles brillent toujours mais aucune lumière ne filtre à travers la planche en bois. Alors soit, on est en pleine nuit, soit c'est presque le matin. Personnellement, j'aurais tendance à préférer la deuxième idée. Mais je suis incapable de dire si j'ai raison ou tord. Par contre, j'ai bien envie d'aller voir si le passage s'est ouvert. Mais... voilà, si je bouge, je vais réveiller mon camarade. En plus, si je ne suis plus là, qui est-ce qui va le soutenir ? Ah si ! Je sais. Je me redresse et tout en faisant bien attention à ne pas trop remuer, j'enlève ma chemise et l'enroule pour en faire une boule. Heureusement que j'ai pris un T-shirt, sinon j'aurais finis à moitié à poils. Quoique, j'aurais p'être gardé ma chemise au final. Je pose ma bulle à luciole à côté de moi et je tente délicatement de fourrer ma chemise roulée sous la tête de Calior. Je parviens ensuite à m'extirper, laissant mon vêtement à ma place en guise d'oreiller. Je m'assure un instant qu'il dort toujours puis j'attrape ma veilleuse et me dirige vers la planche que je tente d'ouvrir. Mais rien. Elle est toujours coincée. Je soupirs, presque abattu. Bon... je vais faire quoi maintenant ? En me retournant, j'ai soudainement une idée bien stupide qui est celle d'aller explorer un peu plus loin. Avec les lucioles, au moins j'y verrais quelque chose.
Je m'aventure alors dans les couloirs tout en prenant bien soin d'éviter les murs. Je sais que je ne trouverais probablement rien mais, j'ai besoin de bouger. J'ai mal aux jambes et aux fesses à force d'être resté assit sur une surface dure. Donc ouai, faut que je marche. Que je me dégourdisse un peu. Mais, promis, j'irais pas très loin. Faut que j'arrive à retrouver mon chemin après. J'essaie donc de pas trop m'éloigner. Mes lucioles m'éclairent, alors je tente de garder mon calme mais, quand je vois un OVNI foncer droit sur moi je panique. e balance un juron en l'air. Je sais pas ce que c'est. Mais ça a des ailes et ça vole dans ma direction. Je fais volte face, je m'empêtre en voulant courir pour lui échapper mais je me fracasse littéralement sur le sol. Tant pis, je me redresse de toute façon, j'ai pas le choix. Je ne sais par quel miracle mes lucioles n'ont rien alors je prends le soin de chopper rapidement le sachet lumineux avant de reprendre ma course. Mon T-Shirt est couvert de terre ; pareil pour mon pantalon et mes joues. J'ai l'air d'un clodo mais je m'en fous. Je me contente de courir et de fuir cette bestiole volante qui vient une nouvelle fois voler dans ma direction. Mais qu'est ce qu'elle me veuuut... J'ai presque envie de pleurer tellement j'ai l'impression d'être maudis aujourd'hui.
Je cours, j'halète, les yeux aux bords des larmes ; ce qui ne m'arrange rien avec ces foutues lentilles. Je crois que j'arrive à la distancer, car en jetant un coup d’œil rapide derrière mon dos, je ne la vois plus. Je déboule à l'endroit où j'ai dormi et où Calior semble toujours aux pays des songes. Je m'arrête à quelques pas de lui et m’accroupis. J'ai envie de me mordre les doigts. C'est con, je sais, mais je suis tiraillé entre le besoin de le réveiller et l'envie de le laisser tranquille. Mais quand la chauve-souris débarque, j'évite de trop penser et commence à secouer mon camarade.
- « Eh. Calior... Eh mec, réveilles toi ... » Rien. Il a pas l'air de bouger. Ça m'emmerde vachement, il a l'air d'être crevé. C'est tellement égoïste de ma part, j'ai envie qu'il reprenne conscience et qu'il chasse l'animal volant. J'ai l'impression d'être une petite fille qui vient réveiller son papa la nuit pour qu'il lui débarrasse d'une araignée. La créature s'est posée sur le mur d'en face et de là, je la distingue à peine. Mais maintenant que je sais qu'elle est là... je veux pas rester ici. Du moins, pas quand je suis seul... ou que je me sens seul. Et c'est le sentiment que j'ai en ce moment. Donc, je dois le réveiller. Je le secoue encore, sans être trop brusque. S'il te plait... Réveilles toi. Ouvres les yeux. Gémis. Fais quelque chose. Bouges putain ! M'oblige pas à …. Mes tentatives sont veines. Ça me rend encore plus mal de voir qu'il a le sommeil lourd. Il était et il est sûrement super crevé. Et pas de chance pour lui, il est tombé sur un trouillard de première qui sait pas se débrouiller tout seul.... Dans les sous-sol du moins.
Avec l'index et le pouce, je viens, avec hésitation, lui pincer le nez. Ça lui bloque la respiration et à terme il finira par ouvrir les yeux... Sauf si je le tue... Dans ce cas là, je me suiciderais après. Comme ça, nos deux cadavres nourriront les rongeurs pendant un petit moment. Aaah... Quelle pensée poétique. Ça m'enchante pas, alors je desserre mon emprise, histoire qu'il puisse sans doute inspirer un peu. Je lui coupe une nouvelle fois la respiration de la même manière. Je compte ; un, deux, trois, quatre, cinq, jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux.
Sujet: Re: Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior] Dim 12 Mai 2013 - 16:16
Mon cartable sur le dos, je pars de chez ceux qui m’ont recueillit pour une autre journée d’école. En Belgique, l’enseignement de maternel n’est pas obligatoire, mais mes parents adoptifs ont insistés pour que j’y aille, argumentant que ça me permettrait de me faire des amis et d’apprendre déjà nombre de choses. Au début, j’étais vraiment heureux d’y aller, je pensais m’y amuser, mais j’ai vite déchanté : les enfants me fuyaient comme la peste, me traitant de démon à tout bout de champs. Quand à la maîtresse, elle ne m’interrogeait jamais, même quand je levais la main. Elle faisait comme si elle ne me voyait pas en fin de compte. Pendant cette petite année, je ne me suis jamais sentit aussi seul. Somme toute, c’est ce que je pensais. Parce que depuis je suis entré en primaire, dans l’école du village, c’est encore pire.
Sur le chemin qui mène à l’école, je vois les enfants changer de trottoir quand ils m’aperçoivent et se parler ensemble. Moi je suis tout seul. Mes parents ne m’accompagnent pas et je n’ai pas d’amis. Enfin… Il y a bien Alice qui me parle de temps en temps, mais seulement quand il y a personne d’autre autour, parce qu’elle dit qu’elle ne veut pas qu’on l’a mette à l’écart elle-aussi. Je la comprends, ce n’est pas joyeux d’être toujours tout seul, regardé bizarrement et tout. Je ne lui en veux pas, je suis déjà content qu’elle me parle. Un jour, elle m’a confiée qu’elle trouvait bizarre qu’on me traite de démon, parce qu’elle trouvait que j’étais très gentil et souriant. Moi je sais que ce sont les mamans qui m’appellent comme ça lorsqu’elles me voient dans la rue. Elles chuchotent entre elles, mais j’entends très bien tout ce qu’elles disent, comme si c’était à moi qu’elles soufflaient ces mots. Quand elles disent que je ne mérite pas de vivre, que tout le monde serait heureux si je pouvais mourir, ça me fait mal au cœur.
Tout le monde dit que c’est de ma faute si Papa et Maman sont morts le soir de mon anniversaire, mais je ne me souviens pas de leur avoir fait du mal pourtant. Ont était tous en train de manger mon gâteau et après c’est le trou noir. Lorsque je me suis réveillé, Papa et Maman étaient déjà allongés par terre, avec des gros trous dans le corps. C’est vrai que j’avais plein de sang sur moi, mais je ne me souviens pas de ce qui est arrivé. Les policiers ont aussi dit que c’était impossible pour moi d’avoir fait un tel carnage. Et les policiers, ils sont des gentils et ils ont raison, c’est Papa qui le disait tout le temps.
J’arrive devant l’école. Les enfants jouent dans la cours du bâtiment, en attendant la sonnerie. J’y vais aussi, mais je sais qu’ils ne voudront pas que je joue au ballon avec eux. Alors je m’assois par terre et je prends le livre que j’ai pris avec moi pour le lire. Soudain un ballon me rate de pas beaucoup. Je tourne mon regard vers les garçons en face de moi. Ils ne s’excusent même pas… Ils auraient put me faire mal pourtant !
« T’es nul, comment t’as pu le rater à cette distance ? Laisse-moi faire !! » Fit le plus grand du groupe à celui qui a récupéré la balle.
Je comprends rapidement ce qui arrive lorsque je vois le garçon shooter dans la balle ronde dans ma direction, sauf que je n’ai pas le temps de me protéger et que le ballon rencontre mon visage. Mon nez saigne et j’ai très mal au visage. Il reprend le ballon et recommence en rigolant, des fois laissant sa place aux autres garçons avec lui. Je me protège le visage comme je peux avec mes mains, mais j’ai de plus en plus mal aux doigts et aux bras. Dans la cours, quasiment tout le monde s’est arrêté de jouer pour regarder le spectacle, mais personne n’intervient ou va chercher une maîtresse.
« Espèce de démon, tu le mérite !! » Rigole le plus grand.
Un de ses larbins prend mes affaires et tente de me prendre le livre que je tiens toujours. Il veut me l’arracher des mains, mais je ne veux pas le lâcher. C’est un livre de ceux qui m’ont pris chez eux, ils ne savent pas que je l’ai emmené à l’école. S’ils découvrent qu’il est abimé, ils vont se fâcher. Une pluie de coups s’abat sur moi, mains ou pieds, les deux sont utilisés, mains, bras, visage, tête, et tout y passent pour moi. Jusqu’au moment où j’ai tellement mal et que je n’ai plus de force pour le retenir contre moi et qu’il arrive à s’en saisir. Je peine à seulement bouger les bras. Ça fait tellement mal, des larmes coulent sur mes joues.
« Rendez-le-moi… » Je geignis. « Jamais, Démon ! »
La cloche retentie et les élèves se dépêchent d’aller se mettre en rang en attendant leurs maîtres ou maîtresse. Je n’arrive même pas à me lever. Les adultes qui passent devant moi m’ignorent ou ne me lancent qu’un regard remplit de haine, comme si j’étais la pire créature vivant sur terre. Les minutes passent, je me sens toujours aussi mal, et même si les larmes ont arrêtés de couler, j’ai encore envie de pleurer. Personne ne vient me chercher, pas même la maîtresse. Soudain, je sens une main se poser sur mon bras et je sursaute violemment en levant la tête.
Je suis rassuré, c’est Alice. Elle semble très inquiète pour moi vu la façon dont elle me regarde. Sans un mot, elle m’aide à me relever et m’emmène jusqu’à l’infirmerie de la salle des maîtres. Il n’y a personne dedans, ils sont tous en train de faire cours. Elle regarde quelques blessures, comme mes doigts. Ces derniers sont bizarrement tordus et ont beaucoup gonflés. Moi je ne les sens plus.
« … Ont devrait peut-être aller chez le médecin du village voisin… » Murmure-t-elle en regardant difficilement mes doigts et d’autres blessures qui ne sont pas très belles.
Alors comme ça, elle sait que le médecin de notre village à refuser de me soigner lorsque je me suis profondément coupé le bras et les mains à cause d’un malheureux accident. Comment ? Peu importe, si elle m’accompagne là-bas elle va avoir des problèmes avec ses parents et ses amis. J’étire donc lentement et difficilement mes lèvres pour essayer de sourire.
« Non, c’est bon, je vais aller en classe. »
Alice insiste pourtant pour au moins s’occuper des blessures avec l’armoire à pharmacie de la salle des maîtres et je la laisse faire. Lorsqu’elle a tout finit et qu’il ne reste plus les doigts, c’est à peine si elle ose les toucher. Je propose donc de m’en occuper tout seul et je les remets difficilement droit, devant l’air dégoûté et apeuré d’Alice. Une fois que tous mes doigts sont "droits", elle me les bande trois fois plus que nécessaire et elle me dit que je ne dois absolument pas les toucher. J’acquiesce et je monte dans la classe, comme Alice qui retourne dans la sienne.
La maîtresse me regarde à peine quand je rentre dans la classe et que je vais m’installer tout au fond de la salle, là où se trouve mon bureau, très éloigné des autres. Je ne bouge quasiment pas de toute la journée et avec mes mains dans cet état, je ne mange même pas à midi, je peux pas plier mes doigts…
Le soir, je rentre tout seul. Ma nouvelle maman n’est pas venue me chercher, une fois de plus. Je monte dans ma chambre une fois rentrée. Je ne veux pas qu’ils me voient comme ça. De toute façon, c’est pas la première fois que je me fais embêter à l’école. Et généralement c’est tout guérit le lendemain matin. Je me dépêche donc d’aller me coucher dans la petite pièce à peine aménagée qui me sert de chambre. Il y a quand même un lit et un coffre, qui sert normalement à ranger les jouets, mais dedans il y a mes vêtements et qui me sert de bureau aussi. Je suis content, parce que mes nouveaux parents les ont achetés juste pour moi ! Je me glisse dans le lit après avoir enfilé mon pyjama.
Lorsque je me réveille le lendemain, le soleil n’est pas encore levé, mais mon nouveau papa dit que je dois me lever avant eux, donc c’est très bien comme ça. Je vais dans la salle de bain, mes doigts ne me font plus mal du tout, ils ont même dégonflés et je peux les plier. Quand à mon visage, il n’y a plus un seul signe de bleus ou d’ecchymoses qu’on put me faire les garçons hier matin. Je ne sais pas pourquoi, mais ce n’est pas la première fois que je guéris en une nuit comme ça. Les autres enfants disent que c’est parce que je suis un démon, mais Alice elle dit le contraire, comme quoi je suis peut-être un enfant d’ange et que c’est pour ça ! J’aime bien la façon de penser d’Alice, c’est mieux que de penser que je suis un démon.
Je prends une rapide douche froide et je vais manger mon petit déjeuné en attendant que mes nouveaux parents se réveillent. En attendant, je lis un autre livre, puisque je n’ai pas put récupérer celui que les garçons m’ont volés hier. Je lis beaucoup de livres parfois compliqués, parce que c’est la seule chose qui fait que j’ai le droit à des félicitations de mes nouveaux parents. Quand j’ai des bonnes notes, ils s’en fichent, alors que quand je lis, ils me disent toujours que c’est bien, surtout quand je lis la bible ! D’ailleurs, je suis en train de l’apprendre par cœur en cachette pour leur en faire la surprise.
Une fois de plus, sur le chemin de l’école, je suis tout seul, mais ce n’est pas grave, une fois de plus. Je suis habitué, après tout, c’est comme ça depuis un an et demi, donc à force, même si c’est toujours douloureux, ont s’y habitue, plus ou moins. J’arrive à l’école, d’assez bonne humeur pour une fois : la maîtresse a dit qu’aujourd’hui, le prêtre de l’église viendrait nous rendre visite et qu’il nous donnerait un cours sur l’histoire de la religion. Et j’aime beaucoup l’histoire et je suis sûr qu’en apprenait ça, je pourrais mieux apprendre la bible par cœur !
Dans la cours, je cherche Alice du regard. Je sais qu’elle ne veut pas que j’aille la voir à l’école ou lui parler, mais je veux juste la saluer du regard et la rassurer puisque je vais mieux. Normalement, elle joue à la corde à sauter ou a l’élastique avec ses deux meilleures amies, Zoe et Louise. Moi personnellement, je ne les aime pas trop, elles ne sont pas très gentilles et je ne comprends pas pourquoi Alice est amie avec elles.
Zoe est enfant unique comme moi, mais elle est très méchante et en plus, elle adore écraser et tuer tout les insectes qui ont le malheur de croiser la semelle de sa chaussure, même les araignées, elle n’en n’a pas peur. Quand à Louise, elle peut paraitre gentille avec son grand sourire, mais elle adore jouer des farces, comme lancer des bombes à eaux sur les gens, leur baisser le pantalon ou des trucs comme ça. Ça s’appelle être des garçons manqués ça, mais je vois pas ce qu’Alice et les autres filles aiment chez elles, Peut-être parce que Zoe elle a toujours pleins de jouets et que finalement, Louise elle est méchante qu’avec moi, et gentille avec tous les autres.
Justement, Louise et Zoe me regardent méchamment, comme si j’avais fait une bêtise… Et je ne vois toujours pas Alice. Juste les garçons d’hier regroupés face à quelqu’un qui est collé au mur. C’est bizarre, normalement, ils viennent toujours m’embêter moi… Parce que il y a que moi qui ne me défends pas, après tout personne d’autre non plus ne prend ma défense, donc ils doivent avoir raison de me faire du mal dans un sens…
« Alors comme ça on fricote avec le démon, A-li-ce ? Toi aussi t’es un démon, hein ?!! »
Mon sang se glace dans mes veines. Je ne sais pas trop ce qu’il vient de ce passer, c’est comme avec les dames qui chuchotent dans la rue et que j’entends très bien, mais là, ceux que je viens d’entendre, ils sont encore plus loin et c’est comme si ils étaient très, très près de moi. Je tourne la tête vers les garçons agglutiner vers le mur et j’essaye de voir qui ils ont bien put attraper, espérant de tout mon cœur que ce que je viens d’entendre n’est que le fruit de mon imagination.
Sauf que c’est bien les longs cheveux noirs et raides d’Alice que je distingue entre les corps des garçons. Alors, ils s’en prennent à elle parce qu’elle juste gentille avec moi ? C’est pas juste ! Elle n’a rien fait de mal enfin. Je m’approche rapidement du groupe, sachant immédiatement que je vais passer un sal quart d’heure, mais qu’au moins, Alice s’en sortira indemne.
« A-Arrêtez… » Je fais d’une petite voix mal assurée.
Les garçons se tournent vers moi, regardant ce qui venait de les interrompre. Mais au lieu de s’en prendre à moi, comme je le pensais, ils me regardent tous avec beaucoup de peur. Quoi ? J’ai quelque chose sur le visage pour qu’ils aient aussi peurs de moi… ? Pourtant, ils ont l’air de se reprendre rapidement, puisque le plus grand lança son poing dans sa direction. Etrangement le poing ne parvint pas à sa destination. En effet, il fut stoppé par ma main, sans pour autant que j’ai eut l’impression de bouger le moindre muscle. Je regarde le poing dans ma main, comme la personne que je viens d’arrêter.
Mon sang c’était glacé plus tôt et maintenant c’est mon cœur qui rate de nombreux battements, j’ai même l’impression de me figer sur place. Ma main n’est plus comme avant… Elle est plus grande, mes doigts se sont allongés et des ongles m’ont poussé, extrêmement longs… J’ai peur, je jette un coup d’œil à mon autre main, sauf que mon regard est attiré par autre chose : de longs cheveux bruns-roux provenant à priori de ma propre tête. Je sens ma main resserrer sa prise sur le poing, sans que je le fasse vraiment moi-même, c’est bizarre ! Mes ongles s’enfoncent dans la chair soudain tendre et extrêmement fragile de mon prisonnier.
L’odeur du sang, dont je suis brusquement capable de capter tous les parfums, enivre tous mes sens. Je me sens bizarre, comme si quelque chose prenait le contrôle de moi, sans que je puisse y échapper… Je ressens, de manière subite une nouvelle fois sans avoir pressenti les mouvements de mon propre corps, quelque de moite, chaud et liquide recouvrir ma main restée le long de mon corps jusque là. Je baisse les yeux pour voir une bonne partie de mon bras planté profondément dans le corps du grand garçon, dans l’abdomen. Je me sens doucement sombrer dans une semi-torpeur, comme si je dormais les yeux ouverts et que je suis tout de même conscient de tout, sans rien contrôler.
Quelque chose interrompt le flot de mes rêves. Je ne sais pas encore qui et pourquoi mais j’en suis reconnaissant à cette personne. Ce n’est pas vraiment le genre de rêve que j’aime particulièrement, surtout que je me trouve particulièrement naïf et légèrement idiot à cette époque. Bon, j’ai grandit bien sûr et j’ai gagné en maturité, mais je me semblais tout de même bête lorsque j’y repense. Cependant, la manière dont j’ai été réveillé, un tantinet brutal, ne m’a pas particulièrement et spécialement fait plaisir. C’est pourquoi avant même d’ouvrir les yeux, j’attrapais la main qui était en train de me priver de mon oxygène.
J’ouvre mes yeux, ces derniers étant toujours aussi rouges que lorsque je suis allé chercher les lucioles pour Noah. Je les darde sur mon compagnon de malheur et je grogne "gentiment". En gros, je laisse échapper à un grommellement digne de ceux qui ont un peu de mal à se réveiller, quoi qu’un peu plus grave et sonore. Et surtout avec quelques canines bien pointues qui furent révélés sous mes lèvres que j’ai retroussées un peu comme un animal.
« Ne fait pas ça, s’il te plait. »
Passé outre l’effet presque sauvage du réveil, un point positif étant qu’il est relativement bavard à son réveil, plus en tous cas qu’en temps normal. L’odeur de la peur chatouilla fatalement son fin odorat. Je lâchais le poignet de Noah et lui caressais ses cheveux en signe de réconfort. Je cherche des yeux ce qui a bien put l’effrayer à ce point, mais je ne vois qu’une chauve-souris qui d’ailleurs lâcha son support pour voler dans notre direction dès qu’elle remarqua que je m’étais redressé.
Est-ce que… Cette petite bête ailée était ce qui lui avait fait peur ? Personnellement, je ne comprends pas qu’est ce qui l’effraie dans ce petit animal frugivore. Peut-être parce qu’il ne le voit pas ? Peut-être parce qu’elle donnait l’impression de le poursuivre ? Enfin, peu importe la raison de sa peur, c’est un peu à cause de moi, puisque c’est moi qui ait demandé à cette chauve-souris de chercher une autre sortie pour nous. Cette même chauve-souris qui semble avoir trouvé quelque chose vu la façon dont elle tourne au-dessus de nos têtes.
Je me redresse et serre légèrement Noah contre moi pour le réconforter, tandis que je lève mon autre main vers la bestiole nocturne, présentant mon index et mon majeur maintenus l’un contre l’autre. Ces mêmes deux doigts sur lesquels se suspendit la chauve-souris. Je maintenais d’une main Noah à côté, car je sentais qu’il n’avait qu’une seule envie, prendre ses jambes à son cou et s’enfuir en hurlant. Bon, peut-être pas tout fait de cette manière, mais il n’avait pas envie de rester plus longtemps près de mon amie. D’ailleurs, cette dernière m’apportait de bonnes nouvelles, elle revenait de quelques heures de recherche, suite à ma demande, et elle avait trouvé ce que je lui avais demandé. Bien sûr, le tout dit sous forme d’ultrason que j’avais appris depuis le temps à déchiffrer.
« Noah, elle a trouvée une autre sortie et elle veut bien nous y emmener. Tu peux marcher ? »
Oui, parce que le jeune homme semblait passablement fatigué et surtout mort de peur. Maintenant, un certain dilemme se posait, devais-je expliquer pourquoi une chauve-souris venait de trouver une sortie autre que celle à côté de laquelle ils étaient assis ? Devais-je expliquer comment il pouvait communiquer avec cette bestiole ? Devais-je expliquer pourquoi la chauve-souris lui obéissait ? Mmh… Si ça le tracassait autant, Noah n’aurait qu’à lui poser la question, ou plutôt "les" questions.
Pendant que j’amorçais un mouvement pour me lever, la chauve-souris prit son envol pour voleter près et attendre qu’ils se mettent à la suivre jusqu’à la sortie qu’elle leur avait trouvé. Or il faisait toujours aussi sombre dans ses passages souterrains et Noah ne devait sans aucun doute n’y voir toujours rien. J’attrapais donc sa main, pour l’aider à se lever et surtout pour qu’il ne se perde pas en nous suivant, car même s’il a ses lucioles, on est jamais trop sûr. Ma main était d’ailleurs toujours aussi froide, surtout comparé à la sienne, bien plus chaude. C’est presqu’à se demander ce qui cloche chez moi, car je n’ai même pas vraiment froid. Mais bon, ce n’est pas le sujet du moment, non vraiment, j’ai autre chose à faire que de m’inquiéter de ma température, comme par exemple mener Noah à la sortie.
D’ailleurs, je me demande pourquoi je m’inquiète autant pour lui. Non pas que je sois insensible, froid ou complètement ignorant des autres de mon espèce, mais je ne suis généralement pas autant soucieux du bien être de quelqu’un d’autre. Est-ce parce qu’il est plus chaleureux que d’autre, bien qu’apeuré ? Ou alors justement c’est qu’il ne se cache pas ? Qui sait… En tous cas, il n’est pas question de le laisser seul ici, dans le noir.
Je suis la chauve-souris dans les souterrains, en faisant attention de ne pas tourner trop brusquement ou d’aller trop vite pour que Noah ne se prenne pas un mur ou se retrouve à courir. Je raffermis ma prise sur sa main, sans la lui broyer non plus, lorsque je le sens en proie à la peur. Et surtout, je fais attention à ce qu’il ne prenne aucune toile d’araignée, vu la réaction assez violente qu’il a eut lorsque je l’ai trouvé, empêtré dans leurs filets.
Finalement, après quelques longues minutes de marche, je dirais presqu’une demi-heure il me semble, la chauve-souris se stoppe devant un pan de mur tout ce qu’il y a de plus banal. Enfin, c’est une façon de voir les choses : il serait banal pour n’importe quelle personne ne pouvant pas extrêmement bien voir dans le noir. Or, avec mes yeux, je remarque en effet qu’un léger faisceau lumineux s’échappe du pan de mur. Et aussi qu’un contour est parfaitement dessiné.
« Il y a une ouverture là. Je vais l’ouvrir. »
Je regarde Noah un instant avant de lentement lâcher sa main, car il ne me semble pas toujours assez rassuré dans la pénombre, bien qu’on se trouve près d’une autre sortie. C’est vrai, après tout, qui nous dit qu’elle n’est peut-être pas fermée comme l’autre ? Ces idées noires font leur chemin dans mon cerveau, mais je les chasse facilement et rapidement. Je me transforme ensuite, gagnant de nouveau quelques centimètres, sentant me pousser cornes et ailes, je prends également du muscle et me transforme ainsi en démon avec une force assez impressionnante. Force que j’utilise pour faire pivoter le pan de mur sans l’aide de mécanisme quelconque et qui, heureusement, bouge pour laisser passer de la lumière et surtout un espace assez grand pour laisser passer deux lycéens qui se trouvaient être relativement coincés jusqu’à quelques instants. Le pan de mur donnant sur les cuisines du rez-de-chaussée de l’école, et l’horloge indiquant qu’il sera deux heures du matin, dans moins d’un quart d’heure.
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Sujet: Re: Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior]
Toi, moi, ce trou paumé et... Oh mon Dieu ! Des araignées ! [ Pv Calior]