Le Fruit de l'Amitié

Cela faisait près d'une demi-heure que Mae McAllister était allongée, paisiblement, sur l'un des banc de la Cour Intérieur. Aujourd'hui, une douce brise agitait les dizaines d'arbres a fruits. Bien a l'ombre d'un pommier, la jeune étudiante sifflotait un air joyeux. Une belle journée s'annonçait, et elle avait choisie la tenue idéale pour un jour comme celui-ci: Un larges pull de laine blanc, des shorts sombres et de petites chaussures simplettes. Ses long cheveux auburn attachés en chignon lâche et la tête dans les nuages, Mae attendait patiemment.

Effectivement, cette journée - contrairement aux autres - elle ne resterait pas seule. Eh oui! Malgré cette heure matinale, Loïk avait accepté de passé un moment avec elle a la Cour Intérieur. Il lui avait même promis de lui faire écouter un morceau de sa composition au violon! Qu'elle joie!

Impatiente, elle ouvrit ses grand yeux bleus pur observer les horizons, sans quitté son banc. Le soleil pointait timidement son nez et teintait le ciel de belles couleurs pastelles. Et tout comme le soleil, les étudiants se mettait en mode éveil. Elle entendait distinctement des bruits de pas précipité non loin. Qui cela pouvait-il être?, se demandait-elle, n'ayant rien a se demander. Un E qui en poursuivait un autre? Un D en retard a un rendez-vous?

Difficile a dire.

Mae se retint de rire. Des lunettes! Il portait des lunettes! Comme c'était hilarant! Derrière ses épaisses montures, il paraissait si petit et inoffensif! Mais alors qu'elle formulait ces pensées, Loïk sortit son violon, plus petit qu'elle imaginait, et l'accorda en vitesse. Soudain, il secoua la tête et sorti son archet pour commencer a mettre de la résine sur le crin. Comme elle l'avait remarquée, c'était une habitude chez lui. Secouer la tête lui servait sans doute a se sortir des nuages et de se concentrer.

Mignon.

Il était tout débraillé, les vêtements froissés et mis de travers, les cheveux en nid de corneille et . . . des lunettes. il était évident que son réveil avait été plus tardif que prévu.

- Alors, tu attend quoi?, elle lui demande, un sourire aux lèvres. J'attend avec impatience que tu me démontre tes talents!

Elle abandonna son banc, a regret, et se redressa en position assise. Elle s'étira longuement et ajusta son pull, qui laissait paraître son épaule nue depuis quelques moment. Puis, elle posa son regard intense et bleu sur son jeune ami.

Il finit de ranger son violon et senti qu'il avait chaud très chaud. Il dit a Mae:

- Désoler mais faut que j'enlève mon chandail j'ai chaud et en plus je pense que j'ai une camisole en dessous.

Il enleva son chandail noir et en effet il avait une camisole noir en dessous. Son tatouage de clé de sol sur son épaule était parfaitement visible.

Ne faisant pas fit du fait que son meilleur ami se déshabillait légèrement, Mae eu soudain les larmes aux yeux. Un Jour d'Été. La chanson thème du Voyage de Chihiro, son film d'animation japonaise préférée. Il s'était souvenu d'un tel détails? Impressionnant! Et très touchant, de plus. Cette mélodie, habituellement jouée au piano, était du moins une magnifique adaptation côté violon. Une interprétation passionnée et bien pensée. Cette mélodie représentait un baume sur le coeur de Mae. Comme une sieste au pied d'un chêne en pleine journée ensoleillée. Une brise dans les cheveux, un rêve serein et un sourire timide.

Elle sourit d'un air bienveillant.

- Je ne te remercierai jamais assez!, souria-t-elle, le visage larmoyant. Merci!

Elle l'enlaca violemment, ne se dérangeant peu de l'instrument entre ses mains. Elle riait comme une poire, le coeur battant. Quelle chance! Ce garçon était le meilleur ami qu'elle rêvait tant d'avoir!

- Joli tatouage en passant!, elle le complimente sans desserrer son étreinte. Si tu veux, un jour de chaleur je te montrerai le mien!

Il ria et donna à son tour un câlin a Mae. D'un coup , elle senti une main sur sa poche arrière. Avec un bref regard, elle se figea. La photo de son frère. Froissée, elle vit son ami lever l'image aux niveau de ses yeux pour mieux la voir a travers ses lunettes bleu. D'un coup il se mit en petit bonhomme et regarda la photo et demanda a Mae:

- Tu le connait Mae? Il te ressemble beaucoup, il est beau...

Il commença a se perdre dans l'image qui était devant lui, il était fasciner par la photo du jeune homme. La copie parfaite de Mae. En version mâle, cependant. Il demanda a Mae dans un infime espoir:

-Il viens a l'école??

Devant son air désespéré, elle oublia vite son geste impoli et lui lança un sourire timide. Le jeune homme sur la photo étant son frère elle pris ce compliment comme bon signe.

- C'est l'un de mes deux frères. Jae. C'est le dernier de mes triplet, elle ajouta ce détail, le regard fuyant.

Elle se rassit sur son banc et regarda le ciel songeuse. Des milliers de souvenirs d'elle et ses frères déferlaient dans sa mémoire.

- Il souhaite rentrer à l'école prochainement, elle ajoute, les sourcils froncés. Mais disons qu'il y a quelque chose qui le retient encore chez nous.

Elle se mit à réfléchir à toute vitesse. Fallait -il lui parler de Tae, Jae et elle? Non. Il était trop tôt. De tels détails macabres risquaient de l'éloigner. Et pour une fois qu'elle se faisait un ami! Au lieu, elle lui lança, avec un regard malicieux:

- Alors?, elle rigole. Tu ne m'avais pas dit que tu étais aux hommes? Tu comptais me le dire quand? Après avoir roulés des pelles avec mon frangin?

Elle se mit à rire aux éclats, tandis que le regard de Loïk s'élargissait et que son visage virait dans une tonte de rouge très inquiétante.

Les dernière parole de Mae firent rougir Loïk. La honte et la surprise lui fessait gonfler les cheveux. Il continua a regarder la photo et lui dit d'une voix timide et un peu triste:

- Je voulait te le dire aujourd'hui mais j'avait peur de ta réaction... La plupart des gens mon repousser à cause de ça...

Il avait honte et peur aussi, il s'assit sur le sol et continua a regarder la photo dans ses moindre détails. Avant que Mae ne puisse répondre il lui redonna sa photo et prit ses choses et commença a partir doucement la tête basse. Les larmes coulant doucement sur ses joues froide et blanche. Il ignorait tout.

Mae, tel l'égocentrique mal habile qu'elle était, fit la chose la plus McAllister qui soient. Elle lui sauta dessus. Il se mit soudainement à pousser des cri, surpris par son geste exagéré. Profitant d'être perchée sur son dos, elle lui tira les oreilles en le grondent, sévèrement :

- Tu me prends pour qui petit rigolo!? Je suis pas ce genre de dégénéré centenaire obsédée par je ne sais trop quel propos homophobe! Je suis ton amie! Et étant ta meilleure amie, sale koala grognon, je me permet de te dire que tu te trompe.

Sur ce, elle le traversa ni plus ni moins et vain se cramponnée face à lui. Un regard de feu se posa sur son meilleur ami. Devant l'air complètement froid du jeune homme, elle ne pu s'empêcher de lui pincer les joues.

- Mais tu vas sourire, oui!? Tu n'as pas à avoir honte, peur ou je sais pas trop! Aucun préjugé, mec! C'est la loi des meilleurs amis.

Elle gronda, mal a l'aise. Elle n'avait pas sortit de petit discours de ce genre depuis qu'elle avait quitté la maison. A cette époque, Jae venait toujours lui demander conseil pour ses histoires de filles. Cependant, c'était son frère Tae qui venait plutôt pleurer sur son épaule pour des histoires de gars. Et elle refit un geste à la McAllister. Elle enlaca étroitement Loïk, consciente des larmes sur les joue de celui-ci.

- Pleur pas idiot. Sinon je vais me mettre à pleurer aussi!, elle garda le silence pendant quelques secondes des avant de rajouter: Tu sais, je n'ai pas de problème avec le fait que tu veuilles rouler des pelles à mon frangin.

Elle lui mit la photo de celui-ci entre les mains et essuya les joues du jeune homme avec la manche de son chandail. Ce gamin était tellement fragile. S'en était troublant.

-Arrête de dire que je vais lui rouler des pelles veut tu... Je n'aime pas quand tu dit ça...

Il donna un câlin a Mae et lui dit en se mettant a lui frotter le crâne et d'une voix plus enjouer;

-D’ailleurs ne t'avise plus de me traiter de koala grincheux!

Il se leva et se mit a courir. Il fit signe a Mae de le rattraper mais, fonça dans un arbre non loin de là. Il tomba sur le sol et ne bougea plus avant un bon moment. Il se releva et tourna la tête vers Mae et lui sourit de son sourire angélique. Il la voyait toute flou, il regarda partout et se mit a fouiller avec ses mains sur le sol. Il avait ses lunettes, il continuait a cherché de plus en plus paniquer. Il ne voyait plus rien. Pourquoi il avait fallu qu'il naissent a moitié aveugle? Il détestait ça. Enfin bon, il ne les trouvait toujours pas.Il regarda Mae de ses yeux de glace et lui dit:

-Peut- tu m'aider s'il te plait?! Je ne les voie pas!

Il avait peur de les avoir brisée ou quelque chose comme ça. Il avait du mal a toujours s'acheter de nouvelle lunettes a la bonne force pour lui...


Mae rigola d'abord, mais se mis à chercher sérieusement. Ce ne prit pas de temps, les lunettes étant tombées à ses pieds. Complètements Brisées. Ses yeux couleur ciel se plissèrent, inquiète. Ces lunettes comptaient beaucoup pour Loïk, lui annoncer leurs décès serait vraiment dur.

Elle jeta un regard vers Loïk, visiblement en train de chercher ses précieuses lunettes. Le cœur brisée, elle ramassa les vestiges des lentilles et de leur montures. Mais alors qu'elle allait interpeller son ami, un éclat de lucidité s'alluma dans son regard.

Elle mit les lunettes brisées dans ses poches et sortit un boitier. Un petit boîtier d'ébène que son frère avait sculpté pour elle il y a quelques années. Elle l'ouvrit et sortit ce qu'elle protégeait depuis quelques semaines.

La deuxième paire de lunettes de Loïk.

Le visage humble, elle tapota l'épaule svelte du jeune homme.

- Voici, ce que tu demandes jeune Koala Attardé.

À ses mots, elle lui tendit les lunettes en souriant, mi-figue, mi-raisin. Elle vit le visage du jeune homme s'illuminer. Mission accomplie. Elle sourit, avant de se laisser tomber dans l'herbe moelleuse. Le ragard rivé au ciel bleu. Bleu comme ses yeux.

Ceux de ses frères.

Ceux de ses ancêtres.

Ceux de ses futurs descendants.

Le signe de la malédiction, celle qui touche sa famille.

À jamais.