Les petits poisson dans l'eau ~ [PV Pouasson ♥]

« Flute de zut ! IHJBHHGGH ! Jupe de … »

Dans une chambre de l’établissement Prismver, une jeune fille allongée sur son lit, tente d’enfiler une jupe violette ; ce qui semble un geste simple pour n’importe quelle demoiselle est une véritable lutte pour Selphie … Evidemment avec des jambes hors d’usage, les gestes du quotidien sont beaucoup plus compliqué. Sans compter qu’à dire vrai, la jeune suédoise était un peu agacée à l’idée d’être forcée à lutter pour s’habiller pour ensuite lutter pour se dépêtrer à nouveaux avec ces mêmes vêtements afin de se mettre en maillot. Elle jeta un œil à l’objet en question qui trainait à côté et soupira ; il lui tentait énormément de ne porter que ça pour aller jusqu’à la piscine, elle soupira profondément et continua à fixer le vêtement.

« Oh et puis mince voilà ! »

Elle se tordit pour ôter la jupe et enfila le maillot qui avait au moins l’avantage d’être facile à mettre pour elle, grâce aux attaches qui consistaient en de simples ficelles à nouer ; elle étendit le bras pour approcher le fauteuil et se hissa dessus tant bien que mal. Arrivée dessus, elle se laissa quelques secondes pour reprendre une respiration normale puis tira à elle un drap de bain histoire de la couvrir un peu, le bikini n’étant pas la tenue la plus décente pour se promener dans un pensionnat. Enfin, elle posa ses mains sur ses roues et commença à avancer vers la piscine.

Selphie était ravie de s’y rendre. Premièrement parce que la demoiselle adorait l’eau, elle aimait patauger dans la piscine et oublier quelques secondes qu’elle était handicapée ; certes elle ne pouvait pas plus nager que marcher, mais elle se sentait tellement moins lourdes et tellement moins godiche quand l’eau portait une partie de son poids. Et ensuite, elle devait y retrouver Cohen ; le jeune d’un calme olympien avait le don d’apaiser la suédoise et sa façon de ne pas porter attention à son fauteuil la reposait, raison pour laquelle elle aimait passer du temps avec lui. L’homme-poisson lui avait proposé de l’aider à nager et l’idée lui plaisait beaucoup, bien qu’elle doute du résultat ; elle aurait au moins la chance de s’amuser en présence d’un ami !

Lorsqu’elle arriva à la piscine, il ne semblait pas être encore là – ou du moins à première vue, son camarade pouvant très bien avoir décidé de se balader dans l’eau sous sa forme de poisson après tout – alors elle prit quelques minutes pour reposer ses bras avant de se hisser hors du fauteuil, sur le sol. Puis de là, elle glissa dans l’eau. C’était toujours une sensation étrange que de voir ses pieds s’enfoncer dans l’eau sans en ressentir la caresse, de voir ses jambes se mouiller sans savoir la température de l’eau, de ne sentir les gouttes sur sa peau qu’à la moitié de ses cuisses. Elle frissonna – l’eau n’était pas très chaude – avant de s’enfoncer entièrement dans l’eau, en appui sur ses bras.

Elle croisa les bras et appuya sa tête dessus, fermant les yeux tranquillement, profitant de la tranquillité de l’endroit et du calme environnant. Personne ici, c’était reposant … Autant elle aimait l’ambiance du pensionnat, ce côté un peu fou, si elle adorait s’amuser avec les gens ; elle appréciait aussi d’être là, posée, en silence. Elle se laissa aller, peu soucieuse de ne pouvoir se rattraper si elle glissait ou d’être surprise par l’arrivée de Cohen, elle était juste … Bien.

Quelque secondes à peine qu'elle était là, ou quelques minutes peut-être, elle n'en savait rien, trop perdue qu'elle était dans sa contemplation interne du calme environnant ; toujours est-il qu'il avait fallu peu de temps avant qu'elle ne sente l'eau se mouvoir contre ses hanches, puis une présence dans son dos et enfin deux mains sur ses côtes lui tirant un éclat de rire. Oui, Selphie était – malheureusement pour elle – un tantinet chatouilleuse ; heureusement le jeune homme ne la tortura pas plus longtemps et, le temps de lui offrir un sourire et de la saluer, replongea dans l’eau. Elle n'avait pas vraiment eu besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait de son ami, le reconnaissant par sa voix et par une sorte d'instinct, à moins que ce ne soit que le fait qu'il soit le seul qu'elle était censé retrouver ici à cet instant.

Elle regarda son ami faire un demi tout dans l'eau et revenir vers elle. Voir Cohen nager avait quelque chose d’attendrissant à son goût, il semblait tellement dans son élément ici que s’en était impressionnant, comme s’il était fait pour vivre dans l’eau plutôt que les pieds sur terre. Sans doute le côté "poisson" de son être, lié à son pouvoir ; ou du moins c'est ce qu'elle pouvait supposer. Ces réflexions attirèrent un sourire aux lèvres de la demoiselle tandis qu’elle regardait son ami s’accouder auprès d’elle. Sourire qu’elle lui offrit avant de prendre la parole à son tour, d’un ton amusé.

« Bonjour jeune homme ! Laisse-moi deviner, tu étais planqué sous l’eau, sous la forme d’un si petit poisson qu’il m’était impossible de te voir ! »

Pas qu’elle eut réellement besoin d’une confirmation – elle était plutôt sure de son hypothèse – mais c’était une manière comme une autre d’engager la conversation avec Cohen. Elle bougea légèrement ses jambes, comme elle pouvait : c’est-à-dire que ses cuisses pouvaient se mouvoir, mais que ses mollets ne lui obéissaient absolument pas, raison pour laquelle elle était incapable de marcher ou même, elle en était certaine, de nager. Pour autant, elle ne se départit pas de son sourire et se retourna à nouveau vers son ami, lui montrant du doigts à quel point les mouvements de ses jambes étaient maladroits, même sous l'eau.

«Alors, tu espères m’apprendre à nager ? A moins de me porter sur ton dos, je crains que tu ne parviennes pas à me déplacer ici mieux que sur terre. »

Elle rit légèrement. Il semblait que le jeune homme tenait à lui apprendre à nager ; aimait-il tellement cela qu’il se sentait obligé de le faire partager ? Où n’était-ce qu’une façon d’aider à sa manière la jeune infirme ? Cette dernière n’en savait strictement rien, tout ce dont elle était certaine, c’est qu’elle appréciait l’attention qu’il lui accordait, une attention simple et dénuée de ce qui pourrait – de près ou de loin – se rapprocher de la pitié et dont elle comptait bien profiter durant les quelques heures qu'elle passerait avec lui à barboter dans la piscine.