Des copies, des copies, encore des copies [PV Jaime]

La paix nom de dieu !

Bon sang ce qu'il faisait chaud dans cette pièce ! Personne ne pensait à ouvrir les fenêtres dans ce maudit bâtiment ? Ou alors son corps avait trop prit l'habitude d'être plongé dans la fraîcheur des laboratoires, son pouvoir glacial devait y être également pour quelque chose.
Il se saisit d'un gobelet en plastique dans la machine à café non loin de lui et lentement, gela toute la surface de l'objet jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un verre dur comme de la pierre. Cela formait un joli récipient givré, glacé à souhait. Cela suffirait le temps qu'il finisse son travail.

En parlant de cela, il était de s'y remettre, même si le coeur était plus enclin à disséquer des êtres humains. Il avait des tonnes de copies à corriger, trois classes et trois niveaux confondus. Faust savait d'avance qu'il serait gavé de corriger encore et toujours les mêmes bêtises et qu'il devrait écrire les mêmes remarques cinglantes rien que pour espérer les faire réagir. Abrutis d'élèves. Peu se vantaient d'être un minimum intéressants ou assidus, être enseignant se révélait sans surprise bien qu'il décelait quelques cas rares qui méritaient attention mais par rapport au nombre d'élèves de l'établissement c'était bien insuffisant.
Bah, il ne comptait pas être prof toute sa vie non plus, juste le temps d'avoir les moyens de voyager comme avant. Il réfléchissait encore aux destinations, pourquoi pas le Népal et le Brésil ? A voir, à voir.

Il sortit une pile de feuilles en soupirant, plus d'une vingtaine de contrôles à corriger. Courage Faust, ce soir tu pourras composer jusqu'au petit matin et peut-être même t'allumer un joint pour apaiser ton cerveau en vrac. Cette machine bouillonnante de réflexions et d'interrogations avait besoin de rangement.
Heureusement il corrigeait une classe de A, des résultats très bons comme toujours mais des réponses trop magistrales, trop copiées-collées. Ces gamins n'avaient pas le sens du questionnement, de l'analyse, ils se contentaient de vomir leur cours sans être un peu plus curieux. Faust rédigea ses remarques en silence, le stylo rouge dans une main et le verre glacé dans l'autre pour refroidir son corps.

Autour de lui des profs allaient et venaient, de plus en plus nombreux, et Faust commença à regretter d'être resté ici. Il ne supportait pas les lieux remplis de monde, tôt ou tard l'un d'eux allait se sentir obligé de lui adresser la parole et cela l'insupportait d'avance. Ce soir il ne se sentait pas d'humeur à la discussion, il voulait en finir avec ses copies et retourner chez lui.