Welcome inside my memory !

Enfermée. Voilà l'impression que j'avais eue quand j'étais revenue dans ma chambre. J'avais la désagréable impression d'étouffer. Je m'étais empressée de sortir de Prismver. J'avais pris soin de prendre mon MP3, glissant les écouteurs dans mes oreilles, je me mis à courir dans les rues de la Grande Place située pas loin du pensionnat, telle la joggeuse que je n'étais pas. Je me sentais déjà un peu plus libre, peut être était-ce qu'une impression mais celle-ci suffisait à me faire sentir bien. Mes cheveux bicolores que j'avais attachés en queue de cheval, se balançaient de droite à gauche au rythme de ma course. Sans m'en rendre compte, je fus rapidement amenée loin par mes jambes. Jusqu'à une galerie marchande. Finalement, il y avait beaucoup de monde... Beaucoup trop de monde. Je fis demi tour, tant pis, cela écourterait ma sortie mais j'avais envie de rester dans un endroit calme. Je trouverais bien.

Le retour se passa sans "encombre", quoi qu'un peu essoufflée. Je finis de montrer les escaliers du pensionnat deux à deux en me demandant où je trouvais encore toute cette force. Arrivée dans le couloir des dortoirs, je vis de loin la petite tête écaillée bleu de Blue sortir de sous la porte de la chambre. Je souris et allais à sa rencontre, la sortant de dessous la porte. Le lézard remonta le long de mon bras,  venant se réfugier dans mon cou caché par mes cheveux, comme à son habitude. Je ne pus m'empêcher de sourire un peu plus, me mettant à me promener un peu au hasard dans les couloirs de Prismver, Blue finit d'ailleurs par descendre de son perchoir surement attirée par une odeur de bouffe pour lézards. Au bout de quelques minutes, je trouvais une sorte de pont qui reliait une tour, que je n'avais jamais vu auparavant.

Ma nature curieuse prit le dessus et je commençais à monter les marches de la tour sans vraiment savoir si j’avais le droit d’être là, celles-ci me menèrent sur… Un toit. Logique quelque part. Le bruit mélodieux d'une guitare attisa d'avantage ma curiosité et je m'aventurais un peu plus loin sur les tuiles en faisant bien attention de ne pas glisser. Ce n'était pas facile d'être discrète quand on essayait de ne pas se casser la figure... Je finis d'ailleurs par me faire entendre. Un coup de vent fit voler mes cheveux et enleva même l’élastique qui y était. Je soupira, tant pis. Venant m'assoir sur le bord du toit, les jambes dans le vide, je regardais le ciel et attendais que le jeune homme ait finit son morceaux pour lui dire.

J'étais plutôt sévère quand il s'agissait de musique, surtout quand on jouait d'un instrument dont je savais jouer, je ne faisais donc pas ce compliment à tout le monde.

Il planta son regard océan dans mes yeux bleu électrique et me remercia du compliment que je lui avais fait avant de poser sa guitare à ses côtés. Alors que je craignais qu'un petit silence gênant s'installe, un petit crie, enfin, plus gloussement bestial, attira mon attention et celui du garçon qui, au passage, ne devait avoir qu'un an de moins ou voir le même âge que moi. Il tourna, tout comme moi, la tête vers l'origine du gloussement. Un petit lézard bleu et rouge me faisant penser à un des héros que je haïssais le plus pour cause que ses pouvoirs avaient été engendrés par une araignée : spider-man. De toute évidence, le reptile avait un message pour son maître. Le jeune homme détacha la lettre accrochée au dos de son LMS et sortit une petite boite, j'eus le temps d'y lire "tic tac". Il en donna un au lézard ce qui m'étonna, n'étais-ce pas nocif pour ces bêtes là ? Je ne dis cependant rien et le regardais lire le message, malheureusement, pas à haute voix et le papier était trop loin pour que je puisse le lire. C'est la réaction du blondinet qui me fit comprendre ce que la petite bête lui avait apporté. Un jour, Blue m'avait rapporté un papier similaire, je n'avais pas réagit aussi violemment mais j'avais à peu près dit la même chose sans le "fous moi la paix". Un petit rire m'échappa quand je vis le reptile partir à la hâte après la menace de son maître. Celui-ci se tourna vers moi, il avait l'air un peu plus calme.


Je redeviens "sérieuse" laissant tout de même flotter un sourire amical sur mon visage.


Plusieurs questions défilèrent dans ma tête, comme à chaque fois que je rencontrait une nouvelle personne. "Quel âge il/elle a ?" "Dans quelle classe est il/elle ?" ou encore quel pouvoir a t-il/elle ?" Par politesse, je n'en posais aucune. J'avais pas envie de me faire passer pour une fille indiscrète. Toujours assise sur le bord du toit, les jambes se balançant dans le vide, j'attendais sa réponse. Elle se souvient soudain d'un détail, manquant de lui couper la parole.