Un crétin, un aveugle et un beau panorama [Eden]

Errant dans les couloirs du pensionnat, je me mis à sourire tout en seul en me remémorant un moment de mon « histoire » à Prismver. En effet, il n'y avait pas longtemps, je me souvenais faire la connaissance d'un garçon nommé Lukas Vassily, un garçon assez maladroit qui avait des faux airs à un camarade de classe B, nommé Tom Astor.
Lukas cependant, était en classe A et était devenu, assez par hasard, tout comme Tom d'ailleurs, un allié précieux bien que je le répète, assez maladroit. Je me rappelais même d'une fois où il m'avais emmené sur ce qui devait être un balcon ou un endroit comme ça parce que Lukas avait parlé d'une « belle vue », ce qui m'avais bien sourire. Je me souvenais même avoir répliqué, dans un sourire gêné :

« En ce qui concerne la vue... Je te fais confiance Lukas... Je ne peux que te donner raison »

Enfin, je ne me vexais pas : après tout, tout le monde avait le droit d'être un peu maladroit, surtout quand il s'agissait d'être avec moi mais bon... à part sa maladresse, Lukas n'était pas un mauvais garçon même si... En fait, ce n'était que mon impression et comme je ne questionnais pas spécialement ses camarades de classe pour en savoir plus sur lui, je me contentais de cette première impression.
Bref, pour le moment, j'étais dans ma salle de classe, le dernier sorti parce que le professeur m'expliquais gentiment les devoirs que je devais lui rendre tout en me prêtant un enregistrement audio pour que je puisse entendre les énoncés des exercices. À la fin de ses explications, je le remerciais chaleureusement :

« Merci pour tout professeur. Je vous rendrais ces exercices en temps imparti ne vous inquiétez pas pour cela. Tu viens Haru ? Il est temps d'y aller mon beau ! »

Mon chien aboya sèchement mais non agressivement, pour me signaler qu'il avait compris. Je le sentis se lever et lui pris la laisse, le laissant, comme toujours, me guider dans les couloirs du pensionnat. Évidemment, une fois que je fus sortis de la salle de classe, je fus immédiatement envahis par le bruit ambiant des élèves qui chuchotaient entre eux et le brouhaha incessant que cela générait.
Enfin, il faudrait que je m'y habitue un jour n'est ce pas ? Alors autant commencer à prendre mon mal en patience, surtout quand il fallait descendre deux étages, passant ainsi du 4ème au 2ème, sans tomber, surtout sans me casser la figure mais, pour cela comme pour beaucoup d'autres choses, je comptais généralement sur mon précieux Haru.
Finalement, après plusieurs minutes de descente, je finis par atterrir au 2ème étage et, encore une fois, déambuler dans les couloirs lorsqu'une voix familière se fit entendre. Tiens, on appelait Haru ? C'était curieux mais quand je compris à quelle personne cette voix appartenait, j'eus un petit sourire. « Petite » ? Haru ? Hum... à croire que, même en étant pleinement voyant Lukas – puisque je l'avais reconnu à la voix – avait oublié que Haru était un mâle.
D'ailleurs LE concerné aboya son mécontentement, comme s'il était vexé que Lukas le prenne pour une femelle mais, cet état ne dura pas longtemps car l'animal était bien trop content de recevoir des caresses et des papouilles donc l'aboiement vexé ne tarda pas à se transformer en jappements de plaisir, tandis que je me moquais gentiment :

« Fais attention à toi. Je pense que tu l'as vexé en le traitant de femelle, parce que c'est un mâle. Enfin... C'est ce que mes parents ont dit et, comme je ne peux pas le vérifier moi même, je les crois sur parole. Enfin, si je me fis à son aboiement récent, tu as dû le caresser pour t'excuser et, apparemment, tes excuses ont été acceptées »

Puis, Lukas sembla reporter son attention sur moi finalement, en me demandant même si je me souvenais de lui. Mon sourire s'agrandit : j'étais peut être aveugle mais je n'étais pas atteint d'amnésie précoce donc oui bien sûr que je le reconnaissais. Lâchant alors mon chien qui, à l'entendre aboyer, était toujours entrain de faire la fête à Lukas, je décidais d'avancer de moi même vers le jeune homme.
L'ascension était assez difficile mais j'y arrivais, heureusement guidé par les aboiements joyeux d'Haru qui, apparemment, avait l'air d'apprécier le jeune homme. Après quelques minutes, je finis par prendre la parole :

« Bien sûr que je me rappelles de toi Lukas. Ne me handicapes pas plus s'il te plait. J'ai déjà assez de difficultés en étant aveugle alors ce n'est pas la peine que tu me rajoutes l'amnésie précoce tu ne crois pas ? »

Bien sûr, je ne disais pas ça sérieusement. D'ailleurs, un petit rire était là pour le prouver